Firefox lorgne-t-il du côté de Facebook et réciproquement ?
Navigateurs et réseaux sociaux vont-ils à l’avenir tant et si bien se rapprocher l’un de l’autre qu’on finira par les confondre ?
C’est l’hypothèse émise par Marshall Kirkpatrick qui n’hésite pas à mettre Firefox et Facebook en concurrence, en observant attentivemet les évolutions et innovations récentes de ces deux figures emblématiques du Web[1].
Firefox pourrait bien être un sérieux concurrent pour Facebook
Firefox ne comptabilise pas le nombre de ses utilisateurs, mais Asa Dotzler, le responsable chargé du développement de la communauté Mozilla, a déclaré aujourd’hui que la Fondation estime à 270 millions le nombre d’usagers du navigateur. C’est 35% de plus que le nombre d’utilisateurs enregistrés sur Facebook (200 millions) et presque trois fois plus que le nombre de gens qui se connectent, selon Facebook, chaque jour sur ce réseau social (100 millions).
Pourquoi comparer le nombre d’utilisateurs d’un navigateur et d’un réseau social ? Parce que tout porte à croire que les deux technologies vont converger à court terme. Voici pourquoi nous pensons que Firefox devrait être le concurrent le plus sérieux de Facebook.
Ces estimations chiffrées pour Firefox sont bien prudentes. Lee Mathew de DownloadSquad estime que le véritable nombre d’utilisateurs de Firefox pourrait être plus proche de 340 millions. C’est trois fois et demie plus que le nombre revendiqué par Facebook de gens connectés quotidiennement à son réseau.
Ce ne sont pourtant pas des choses si différentes
Sans pouvoir être sûrs qu’il a raison de prédire que Google l’emportera sur Firefox, nous trouvons que Jeremiah Owyang de Forrester propose une perspective très convaincante sur l’avenir des navigateurs et des réseaux sociaux dans son excellent rapport sur le Futur du Web social.
«… pour tenter d’étendre la diffusion de son nouveau navigateur, Chrome, nous nous attendons à ce que Google adopte OpenId et ses connexions associées pour son navigateur ; on peut compter sur Firefox et finalement sur Internet Explorer pour copier cette fonctionnalité. Facebook et Myspace vont probablement élaborer aussi des systèmes pour permettre à leurs utilisateurs de naviguer sur le Web depuis une session Facebook, en conservant le réseau social. Ces passerelles ne seront pas parfaites, mais elles permettront aux réseaux sociaux de coloniser des communautés et d’autres secteurs du Web, en étendant leur champ de découverte à d’autres sites, grâce à leur identifiant partagé. Résultat, d’ici deux ans, les identités nomades seront partout présentes en ligne, lorsque le système sera arrivé à maturité. »
Il est logique de déduire de cette analyse que la frontière entre navigateurs et réseaux sociaux sera de plus en plus mince, et que ces deux sortes de logiciels vont très probablement entrer en compétition.
Le navigateur comme réseau social, le réseau social comme navigateur
Dans quelques mois et non dans quelques années, le navigateur Firefox aura vraisemblablement une allure très très différente. La Fondation doit se dépêcher d’innover plus encore qu’on ne peut l’imaginer, maintenant que sa principale source de revenus (Google) a lancé son propre navigateur. Firefox tout comme Facebook doivent sûrement déjà travailler dur à imaginer de nouveaux modèles générateurs de ressources publicitaires – ils en sont tous deux dépendants, mais aucun ne peut les considérer comme garanties.
Il y a trois semaines nous avons écrit un billet sur les projets de la Fondation pour qu’on puisse utiliser les lignes de commande d’Ubiquity dans la barre d’adresse. Ce qui signifie que vos applications seront accessibles et gérables depuis votre navigateur.
Si Facebook tend à se comporter de plus en plus comme un système d’exploitation avec sa plateforme d’applications, c’est aussi le cas pour Firefox – qui a en outre l’avantage de donner accès aux applications sur le bureau, sur le Web, et via des RIA(NdT : Rich Internet Application). Facebook a lancé sa propre interface Web la semaine dernière et nous serions prêts à parier qu’il ressemblera de plus en plus à un navigateur dans un futur proche, mais Firefox a une énorme avance dans ce domaine.
Facebook dispose déjà de pages de cadres pour les liens partagés via le site, ce qui maintient la navigation dans la sphère de Facebook. il n’est pas difficile d’imaginer une barre de recherche placée dans ce cadre.
Dans le billet consacré à Ubiquity, nous avons aussi mentionné les expérimentations de l’équipe chargée de l’ergonomie de Firefox. Il s’agirait de remplacer les onglets par une interface qui ressemble beaucoup à celle de iTunes.
Exactement comme le fait iTunes avec les listes de lecture, c’est-à-dire en organisant le contenu par type et catégorie, Firefox peut commencer à offrir d’autres façons d’organiser des informations que l’on consomme passivement en naviguant. Il y a deux semaines nous parlions des propositions du responsable du design chez Firefox, Alex Faaborg : comment capturer les évènements, la localisation et d’autres informations de microformat et les fournir en coordination avec d’autres applications comme Google Earth et le calendrier.
Est-ce que Facebook aimerait tirer profit des données qu’il collecte pendant que vous parcourez le Web dans tous les sens ? N’ayez aucun doute là-dessus, c’est bien un des objectifs cachés derrière le célèbre Facebook Connect. Cette fonctionnalité exige que les utilisateurs donnent à Facebook leur permission à chaque fois qu’ils souhaitent connecter ce réseau social avec la poignée de pages qui supportent ce système d’identification. Firefox a un avantage important sur ce point, car il dispose de facto de l’autorisation de ses utilisateurs pour interagir avec les données de toutes les pages que nous parcourons avec le navigateur. Facebook ne va pas tarder à vouloir en faire autant.
Firefox tel que le conçoit Faaborg est un concurrent en pole position en termes d’identification comme de nomadisme des données (tout à fait comme le prédisait Owyang plus haut). Tout ce qu’il reste à faire à Firefox c’est d’offrir une messagerie entre ses utilisateurs et un fil de nouvelles branché sur toutes leurs activités déjà existantes sur leur réseau social. Firefox pourrait utiliser Facebook Connect, pour commencer. Comment Facebook pourrait-il rivaliser avec un logiciel social qui permet de démultiplier les identités virtuelles (vos collègues/amis percevant différentes facettes de vous-même) et de s’affranchir des limites bien nettes des réseaux sociaux ordinaires ? Voilà des approches que Facebook devrait sans doute bientôt adopter lui aussi.
Pour couronner le tout, Firefox se bat férocement sur le front du mobile. C’est un secteur sur lequel Facebook a déjà une sérieuse option. Ce sera bientôt un champ de bataille crucial pour les deux entreprises.
Un autre énorme avantage de Facebook est d’avoir une équipe dont les compétences en conception de logiciel foncièrement social ne sont plus à prouver. C’est moins le cas pour Firefox, dont les développeurs et l’écosystème de développement prennent appui sur le navigateur comme outil personnel.
Pensez-y deux minutes, pourtant. Ajoutez la messagerie, des profils publics et des flux d’activités à Firefox et on peut imaginer que la mayonnaise prenne – aucun problème. Firefox pourrait parvenir, ou non, à diffuser ce genre d’idées auprès de tous ses usagers, mais ses chances sont plutôt bonnes, et le navigateur devenu réseau social a davantage d’utilisateurs actifs que le réseau social qui se mue en navigateur.
Notes
[1] Crédit photo : Ed Yourdon (Creative Commons By-Sa)
Lovd by Less ou comment créer librement son réseau social à la Facebook MySpace
On ne peut pas tout faire dans la vie numérique. Pendant que je m’occupe de Framasoft je vois mes proches (réels et virtuels) s’inscrire un à un sur Facebook et me vanter les mérites des réseaux sociaux.
Quand j’ai vu les très jeunes se jeter sur Skyblog, et les (un peu moins) jeunes se presser sur MySpace, j’avoue n’y avoir prêté qu’une oreille distraite. Mais pour Facebook il en va, semble-t-il, autrement. La sauce a l’air de bien prendre et si, principe des vases communicants, tous mes amis se retrouvent dedans alors je vais finir par ne plus en avoir dehors !
Tout ça pour vous dire que mon expérience en réseau social est… nulle.
Enfin peut-être pas tout à fait parce que, tel Monsieur Jourdain, peut-être bien que depuis des années la communauté du libre fait à sa façon du réseau social sans le savoir, quand bien même elle ne se soit pas structurée autour d’un Facebook.
Et elle fait bien parce qu’il y a un léger problème de transparence et de confiance avec les sites à la Facebook : on ne sait pas très bien comment sont utilisées vos données personnelles collectées par ces sites. On ne le sait pas aujourd’hui mais on ne le sait pas non plus demain où les sociétés propriétaires des ces plate-formes chercheront un retour sur investissement d’autant plus fort qu’elles auront investi massivement à vous fournir le service… gratuitement ! Il suffit en effet de parcourir la notice Facebook de Wikipédia (paragraphe Controverses) pour comprendre que votre inscription à ces sites vous engage à céder vos droits de telle sorte qu’on n’a plus qu’à serrer les fesses et prier pour que les propriétaires des sites continuent de rester du bon côté de la force.
Du coup, quand bien même on soit encore dans le libre qui copie sans innover, il est intéressant de voir sortir une alternative libre[1] (a priori) de qualité, à savoir ici la plate-forme Lovd by Less qui propose d’emblée les fonctionnalités de base d’un réseau social de type Facebook.
Vous me direz que rien n’empêche une société de s’appuyer sur Lovdbyless pour construire un réseau social comportant les mêmes risques (et les mêmes licences utilisateurs) que les autres. Certes mais avec Lovdbyless rien n’empêche également une communauté de créer son propre réseau social de niche en s’affranchissant de tous ces problèmes.
Dégooglisons Internet fête ses 10 ans : mises à jour et nouveaux services
Pétitions, Tableau blanc, Tricount-like, etc… De nouveaux services Framasoft sont en préparation, et des services existants sont en rénovation. On vous dit tout, et notamment pourquoi nous avons besoin de vous.
Cet article étant particulièrement long, on vous en propose ici un court résumé.
Il y a dix ans, nous annoncions notre campagne Dégooglisons Internet, qui fut un succès relativement retentissant : en couplant le plaidoyer (c’est à dire le fait de dénoncer la « triple domination » des GAFAM et leur toxicité) avec la mise en place de solutions concrètes, cette campagne de Framasoft a marqué les esprits, et nous pensons même en toute humilité qu’elle a été parfois un socle pour apporter une réponse structurée à l’envahissement des Big Tech dans nos vies.
Dans la foulée (en 2016), nous impulsions le collectif CHATONS, qui compte aujourd’hui plus de 80 structures.
Puis, quelques années plus tard, nous fermions une partie des services Dégooglisons. Les raisons étaient nombreuses (au moins 10 !) mais il y avait l’envie d’arrêter la course à l’échalote de la sortie de services, puisque nous en avions publié quasiment un par mois pendant trois ans. Notre épuisement (surtout post COVID) était alors à la hauteur de la pression du public.
Des CHATONS autonomisés pour des GAFAM atomisés ?
En parallèle le collectif CHATONS continuait sa montée en puissance. Coordonné par Framasoft, qui finançait son animation, nous estimons que fin 2023, l’association Framasoft a investi environ 100 000€ (essentiellement en temps de travail salarié) dans la mise en place de ce collectif.
Alors, certes, comme tout projet collectif, celui-ci comporte des faiblesses et des failles. Mais cette association de fait est réellement un succès à de nombreux points de vue :
la marque « CHATONS » est connue et reconnue par de très nombreux utilisateur⋅ices, qui peinaient à retenir les identités de nombreuses structures locales ;
le fait d’avoir un projet structurant a encouragé de nombreuses personnes à créer leur propre organisation. Ces personnes se sont senties légitimes à créer ou rejoindre des associations locales. Avoir réussi à faciliter ce « faire ensemble » est une véritable fierté pour nous ;
Le collectif est maintenant autonome et auto-géré depuis plusieurs mois, Framasoft étant depuis redevenu un « simple membre ».
Ne pas regarder le train du numérique passer
Cependant, en 10 ans, le numérique a bien évolué, et les GAFAM, les NATU, et autres BATX ne sont pas gentiment restées à attendre de se faire démanteler par des CHATONS ou la commission européenne.
Le cloud s’est généralisé, l’usage du mobile s’est imposé que ce soit pour payer son parcmètre ou ses impôts, l’intelligence artificielle participe certes d’une certaine hype, mais elle bouscule et percute aujourd’hui déjà de nombreux usages (et ce n’est qu’un début).
Dépenses des utilisateur⋅ices dans le cloud public entre 2017 et 2024
Estimation de dépenses liées à l’IA par secteur d’activité
Bref, le numérique est toujours plus présent, et pour le dire clairement, nous, militant⋅es du libre, des communs culturels et d’un numérique émancipateur n’avons gagné quasiment aucune bataille dans la lutte contre un adversaire gigantesque et tentaculaire. Cependant, le simple fait de critiquer, de se réunir, de manifester, de s’opposer, de proposer… est déjà une victoire en soi !
Il convient donc, aujourd’hui de « mettre à jour notre logiciel ». L’expression peut évidemment être entendue dans les deux sens. Mettre à jour notre façon d’agir, mettre à jour l’objet de nos luttes, relever la tête du guidon numérique libriste pour regarder comment le TGV du numérique capitaliste a évolué cette dernière décennie.
Cela s’est traduit par des prises de conscience pour Framasoft ces dernières années :
le libre est un moyen nécessaire (mais non suffisant) pour aller vers une société libre, mais il n’est pas une fin en soi. Savoir que du logiciel libre équipe des drones larguant des bombes en Palestine ou en Ukraine ne nous réjouit pas (litote) ;
la centralisation est une source de puissance pour les BigTech, la décentralisation est donc l’équivalent d’un caillou dans leur chaussure. Et dans ce cadre, la fédération (par exemple via ActivityPub) est une réponse pertinente, a minima pour explorer les interstices dans lesquels ces entreprises n’arrivent pas encore à se glisser ;
il y a une forme de « paradoxe de la tolérance » dans le libre : d’un côté une espèce de « pureté militante » à vouloir du 100% libre sans reconnaître que le libre est un chemin sur lequel chaque individu ou communauté se situe à une étape qui lui est propre ; et à l’inverse, une réelle difficulté du monde libre à reconnaître que l’autorisation explicite de réutiliser le travail produit par les communautés profite aussi largement aux géants du numériques qui, eux, n’ont ensuite aucun scrupule à mettre des bâtons dans les roues des projets de ces mêmes communautés ;
nous comprenons et adhérons à l’adage « Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. ». Nous croyons fortement dans l’intérêt des processus collectifs. Mais… en vingt ans d’existence, force nous a été de constater que « Ensemble, on va moins vite. » (sauf à être très bien organisé, ce qui n’est que rarement le cas des communautés libristes). Il y a souvent une énergie folle dépensée dans la structuration de nos luttes, souvent due à un impensé : l’animation/coordination est un métier, qui réclame des compétences souvent ignorées ou peu valorisées. Or comme on l’a vu, le numérique « avance » vite. ChatGPT 4 est sorti depuis ~18 mois, et quelle a été, à quelques exceptions près, la réaction du monde libriste ? Un silence plutôt assourdissant au mieux, des moqueries en mode « ça ne marchera jamais » au pire.
Ce sont ces raisons qui nous ont poussé⋅es ces dernières années à développer avec nos petits bras associatifs un logiciel comme PeerTube, ou à proposer des projets comme Emancip’Asso ou Framaspace, qui nous permettent de mettre nos compétences aux services de communautés la plupart du temps non-libristes, mais qui partagent nos valeurs.
Ainsi, dans le contexte social et politique actuel, il nous paraît essentiel de renforcer notre offre de services en ligne à dispositions des collectifs et militant⋅es.
Mais « mettre à jour notre logiciel » peut aussi être entendu d’un point de vue beaucoup plus littéral : il s’agit en effet de mettre à jour les logiciels qui motorisent notre campagne « Dégooglisons Internet », voire d’en proposer de nouveaux au public.
Framasoft ouvre et va rouvrir de nouveaux services
« Hein ? Quoi ? Mais vous n’aviez pas dit que vous vouliez « déframasoftiser internet » ? »
Mais 4 à 5 ans ont passé depuis. Et il faut bien se rendre à l’évidence, la situation est moins propice au libre aujourd’hui qu’à l’époque. Pour les raisons évoquées ci-dessus, et bien d’autres encore.
L’année précédente, c’était l’ouverture de Framaspace, espace cloud destiné aux petites associations et collectifs militants. Nous hébergeons à ce jour plus de 1 130 Framaspaces, soit autant d’instances du logiciel Nextcloud, le tout gratuitement.
Cette année encore, Framasoft souhaite proposer de nouveaux services. Toujours gratuitement (enfin, pas tout à fait, puisque ce sont vos dons qui financent), toujours respectueux de votre vie privée, toujours sur la base de logiciels libres, toujours sans aucune exploitation commerciale de vos données. Car les usages numériques évoluent, et nous devons évoluer avec eux. Ou plutôt nous devons évoluer avec vous, car ce sont avant tout le cheminement de vos pratiques qui guide nos actions.
En conséquence, cette seconde campagne « Dorlotons Dégooglisons » nous permet de faire le point sur ce que nous avons fait depuis un an, mais aussi ce sur quoi nous travaillons en ce moment, ainsi que ce que nous envisageons pour les mois à venir.
Passez à l’action ! Framasoft souhaite ouvrir de nouveaux services libres, éthiques, décentralisés et solidaires. Pour cela, nous nous sommes fixés un objectif de collecte de 60 000€ pour nous permettre de financer les machines, mais surtout le temps de travail pour leur mise en place. Si vous le pouvez : soutenez-nous !
Nous avons publié le service Framagroupes. Pour information, aujourd’hui, ce service expédie plus de 50 000 mails par jour (!) et accueille déjà 7 900 listes de discussions, ce qui, avec les 59 000 listes de Framalistes, fait probablement de Framasoft l’organisation à but non lucratif hébergeant le plus gros serveurs de listes au… monde (si on compare par exemple à RiseUp (15,225 listes 389,871 utilisateur⋅ices) ou Renater/Universalistes (1 600 listes).
À cause d’utilisations (très) malveillantes de Framatalk, nous avons développé un logiciel (libre, bien entendu) qui permet d’imposer l’authentification des personnes qui souhaitent ouvrir un salon de visioconférence. Si on peut entendre que cela représente une contrainte pour vous, au vu des usages (on le répète, très) malveillants qui étaient faits de ce service, nous n’avions tout simplement pas le choix.
Nous avons migré plus de 1 000 instances Framaspace en version 28. Nous avons fait développer un logiciel de supervision spécifique, Argos Panoptès, pour gérer autant d’instances.
Notre infrastructure email, malgré plus de 8 millions de mails envoyés par mois (oui oui, 271 000 mails en moyenne par jour !) continue d’être régulièrement boudée par certains acteurs (oui, c’est vous qu’on regarde Orange, La Poste et SFR !). À tel point qu’après une lutte de plusieurs mois qui nous aura demandé autant d’énergie que de paracétamol, nous avons dû nous résoudre, à contrecœur, à utiliser les services d’un prestataire externe, pour les envois de nos newsletters (431 129 abonné⋅es en double opt-in).
Du côté de Framaforms, nous avons amélioré la gestion du spam, cette chienlit qui n’en finit pas de revenir dégrader un service pourtant parmi les plus utilisés de Framasoft.
Pour faciliter les recherches de vidéos sur l’ensemble du réseau PeerTube (notre alternative à YouTube), nous avons changé le logiciel qui motorise Sepiasearch, notre moteur de recherche du « vidiverse». Ce dernier utilise maintenant la brique logicielle Meilisearch, et non plus Elasticsearch, dont la licence a pris un chemin bien moins libre.
Framacarte a aussi fait l’objet d’une mise à jour majeure, qui fait suite au travail de la communauté uMap, avec laquelle nous restons très en lien.
Concernant MyPads, le plugin qui permet de gérer et d’organiser vos Framapad, les changements ont été subtils, mais nombreux. Ainsi, grâce au travail de Pierre, stagiaire à Framasoft pour (seulement) 6 semaines, de nombreuses petites améliorations ont été faites.
Parmi les améliorations d’ores et déjà disponibles :
ajout d’un logo pour revenir à l’accueil (oui, c’est bête, mais il n’y en avait pas et beaucoup d’utilisateur⋅ices peinaient à retourner sur la page d’accueil)
meilleure identification des dossiers restreints ou publics
les dossiers archivés sont maintenant repliés par défaut pour une meilleure lisibilité
les propriétés du dossiers sont maintenant repliées par défaut pour une meilleure lisibilité
la recherche, en page d’accueil, permet maintenant de rechercher sur les noms de pads (en plus des dossiers)
possibilité de trier les dossiers ou les pads par noms ou par dates de création
Quelques améliorations de MyPads apportées par Pierre, stagiaire Framasoft
Quelques améliorations de MyPads apportées par Pierre, stagiaire Framasoft
Enfin, Mobilizon, notre logiciel libre et fédéré alternatif aux groupes et pages Facebook, a été transmis à la communauté (aujourd’hui coordonnée par la communauté Kaihuri/Keskonfai). Nous annoncions en effet il y a quelques mois que nous estimions notre engagement initial concernant Mobilizon rempli. Nous souhaitions pouvoir rediriger une partie de notre capacité de développement logiciel vers les projets les plus prioritaires (contrairement à ce que beaucoup de personnes pensent, en dehors de PeerTube, nous ne disposons « que » d’un mi-temps de développeur salarié).
Passez à l’action ! Framasoft accueille plus de 2 millions de personnes par mois, et améliore et maintient de très nombreux services tout au long de l’année. Cela implique énormément de travail humain (développement, support, administration système, etc), ainsi qu’une infrastructure technique conséquente. Si vous le pouvez : soutenez-nous !
Il existe de nombreuses plateformes de pétitions, mais ces dernières ne sont que rarement basées sur du code libre. Par ailleurs, ces plateformes sont aussi largement soupçonnées d’utiliser vos données personnelles (nom, email, cause soutenue) à d’autres fins que d’ajouter votre signature à une pétition.
Framapétitions est donc un service en test (on répète : il n’est PAS finalisé) qui permet de créer ou signer des pétitions citoyennes. Le service peut d’ores et déjà être utilisé, mais reconnaissons-le, il mérite encore d’être amélioré. Ça tombe bien, nous allons travailler dessus dans les mois qui viennent.
Dans les coulisses
Un projet de plateforme de pétitions qui n’exploiterait pas vos données était donc dans nos cartons depuis plus de 10 ans. Mais… faute de temps et d’énergies, nous repoussions sans cesse le sujet. Une autre raison était plus politique : à quoi servent vraiment les pétitions ? Parfois uniquement à se donner bonne conscience en se disant « J’ai agi », nous dédouanant alors d’un passage à l’action plus directe. Cependant, vos demandes régulières à ce que nous avancions sur le sujet nous ont motivés à remettre ce projet au goût du jour.
Voilà plusieurs années que nous soutenons un projet libre nommé « Pytition« . Fonctionnel, mais nécessitant encore pas mal de travail sur les aspects visuels. Nous soutenir financièrement, c’est nous permettre d’allouer du temps de travail pour améliorer Pytition, en lien avec le développeur originel et permettre, à moyen terme, d’ouvrir une plateforme de pétitions réellement libre, ouverte, et avec une garantie de non-exploitation commerciale de vos données.
Framalab, pour expérimenter des logiciels avant qu’ils ne deviennent (potentiellement) des services
Mettre en place un logiciel utilisable en ligne est assez simple, surtout quand, comme nous, vous disposez d’un administrateur système très compétent. Cependant, entre installer un service en ligne et être capable d’y accueillir plusieurs centaines de milliers de personnes par mois, il y a tout un monde. Il faut tester les fonctionnalités du logiciel, évaluer sa maintenance, savoir jauger le temps et l’énergie qu’il nous prendra en support et en modération, créer une page d’accueil, parfois corriger quelques bugs gênants, constituer une Foire Aux Questions, communiquer dessus, etc.
Afin de faciliter ce processus, nous avons décidé de rendre public le site Framalab. Sur ce site vous trouverez quelques unes de nos applications en test.
Notez bien que les applications qui suivent sont en test. Elles peuvent disparaître à tout moment, ce qui signifie que vous pouvez perdre vos données du jour au lendemain. Par ailleurs, elles ne feront l’objet d’aucun support de notre équipe salariée : si vous avez des questions ou rencontrez des difficultés, vous pouvez les remonter sur notre forum, où l’entraide sera communautaire (comprendre : peut-être que quelqu’un vous répondra, peut-être pas).
Tricount est une application (non libre) de gestion des dépenses de groupes (familles, ami⋅es, colocataires, etc).
Elle compte plus de 5 millions d’utilisateur⋅ices dans le monde.
L’application fonctionnait auparavant très bien sur le web, qui s’affichait dans une version mobile tout à fait correcte. Mais depuis peu la version web n’est plus disponible, et vous êtes obligé⋅es de télécharger et installer une application web sur votre smartphone. Nos ami⋅es d’ Exodus Privacy détectent, sur cette application, pas moins de 12 pisteurs et 16 permissions. D’où l’idée de vous proposer des alternatives libres, garanties sans pisteurs.
I Hate Money
Un « petit » projet libre comme on les aime : il fait une chose, mais la fait bien, et sans fioriture. Par exemple pour un voyage entre ami⋅es, une première personne créée un projet (pas besoin de créer un compte : il suffit de choisir un nom, de définir un code d’accès, et de laisser un email). Les autres personnes pourront alors s’y connecter, et ajouter chacune leurs dépenses. Au final, un clic sur « remboursement » permettra de savoir très facilement « Qui doit combien à qui ? ». Simple, rapide, efficace, on vous dit !
Cette application, née en 2011, n’a peut-être pas le « look and feel » le plus moderne. Cependant, nous l’avons testé en conditions réelles, et… elle fonctionne très très bien et nous l’avons trouvée simple et efficace sur mobile. Elle a principalement été développée par Alexis Métaireau (oui, le même qui a développé pour nous Argos Panoptes, que nous évoquions plus haut dans la partie « Framaspace »).
Encore une fois, un petit projet très simple, mais avec un look résolument moderne : pas besoin de s’authentifier, quelqu’un créé un groupe, puis ensuite ajoute des participant·es, et enfin leur partage l’URL. Tout le monde peut rentrer des dépenses simplement, et l’application calcule ensuite automatiquement qui doit quoi à qui. Il est possible d’utiliser des modes de partage plus avancés : par nombre de portions ou encore par pourcentage. Seul hic, le projet est à l’heure actuelle uniquement anglophone, donc il vous faudra comprendre a minima la langue de Shakespeare pour pouvoir l’utiliser. Sans pour autant le garantir, si cela devait devenir un service Framasoft, peut-être que notre communauté pourrait aider à le rendre traductible puis à le traduire pour un public francophone !
Vous connaissez peut-être Cospend, l’application Nextcloud qui propose des fonctionnalités similaires. Nous avons choisi de ne pas expérimenter avec cette dernière, pour plusieurs raisons. La première, c’est qu’elle nécessite une instance de Nextcloud (bravo Sherlock !), et que cela signifierait de mettre en place une instance de Nextcloud uniquement dédiée à ce service. La deuxième, c’est qu’il faudrait également rajouter des modifications au logiciel, pour que les utilisateur·ices de l’instance ne puissent pas ajouter n’importe qui d’autre utilisant le service à un groupe de dépense. La troisième, c’est que la version Web mobile nous a semblé peu utilisable (avec des écrans qui se recouvrent les uns les autres), et bien qu’une application mobile Android MoneyBuster propose en théorie de se lier à un Cospend, en pratique il n’est plus possible de rejoindre un groupe de dépense Cospend avec cette dernière, et ce depuis quelques mois, sans visiblement de résolution apparente de ce bug critique). Alors on sait ce que c’est qu’être bénévole sur un logiciel libre, donc on ne jettera la pierre à personne, et au contraire on encouragera le développement, depuis les gradins. Mais en l’état actuel, cela nous semble plutôt une alternative dont l’évolution est à surveiller, ou viable à utiliser sur des instances Nextcloud (coucou les Framaspaces !), plutôt qu’un service que nous voudrions proposer à grande échelle. Affaire à suivre…
Draw.io permet de créer des diagrammes professionnels. Ce service est plutôt adapté si vous souhaitez réaliser un organigramme ou un diagramme UML.
Dans les coulisses
La version de Draw.io que nous proposons actuellement est une version offline dans le sens où elle ne permet que l’enregistrement local, et ne permet pas la modification collaborative.
Il faut donc considérer notre version de draw.io comme un logiciel « à l’ancienne » où vous allez créer votre diagramme (dans votre navigateur), puis l’enregistrer. Il est cependant possible de partager votre diagramme publiquement (en lecture seule) en utilisant la commande « Fichier → Publier → Lien ».
Nous avons tout de même ajouté la possibilité d’enregistrer vos données sur Framagit (il faudra vous y créer un compte).
Les fonctions collaboratives en temps réel imposent, elles, de passer par les serveurs de la société Jgraph qui édite le logiciel, elles ne sont donc pour le moment pas supportées.
Nous choisissons cependant de tester draw.io car nous le trouvons très intéressant de par ses fonctionnalités avancées. Peut-être le proposerons nous, à terme, comme plugin au sein de Framaspace.
Là où Draw.io permet d’organiser des diagrammes, voyez plutôt Excalidraw comme un outil de « tableau blanc » (qui permet, aussi, de réaliser des diagrammes simples).
Cette simplicité rend Excalidraw, selon nous, plus accessible au grand public.
Dans les coulisses
Contrairement à Draw.io, notre version d’Excalidraw permet de travailler de façon collaborative. Nous expérimentons cette fonctionnalité, mais nous pourrions la retirer si nous ne la trouvons pas suffisamment stable et sécurisée. Cependant, Excalidraw utilisant à ce jour la plateforme Firebase de Google pour enregistrer les images en ligne, nous avons pour l’instant désactivé la possibilité d’ajouter des images dans notre version d’Excalidraw.
Notez que nous avons aussi évalué le logiciel tldraw, qui nous a paru une initiative intéressante, mais sa licence n’est pas libre car interdisant les usages commerciaux (ce qui n’aurait pas été le cas de Framasoft, mais ne répond pas pour autant aux exigences d’une licence libre).
Ahhhh, les PDF ! Un format ouvert certes, pratique pour l’impression, mais clairement pas adapté à la modification. Si vous devez réorganiser des pages, en supprimer, en ajouter, les faire pivoter, ou les signer, c’est assez rapidement la croix et la bannière. Par ailleurs, il faut parfois pouvoir réduire leur poids avant de l’envoyer par email. Ça tombe bien, les deux outils que nous proposons sont là pour ça !
Signature PDF
Créé par la société coopérative « La 24eme », ce logiciel permet, au travers de quelques entrées simples, de manipuler vos PDF :
« Signer » : permet de signer, parapher, tamponner un pdf, mais aussi de partager le PDF signé, pour qu’il puisse être signé par d’autres personnes ;
« Organiser » : permet de tourner les pages d’un PDF (rotation), de déplacer des pages, d’en supprimer, d’en ajouter (depuis un autre PDF, par exemple pour faire un seul PDF à partir de plusieurs fichiers), etc.
« Métadonnées » : permet d’afficher les métadonnées d’un fichier PDF (par exemple la date de création ou le logiciel utilisé pour sa création), mais aussi d’éditer ces métadonnées ou d’en supprimer ;
« Compresser » : pour réduire la taille d’un PDF. Si le PDF original a déjà été compressé, cela n’aura aucun effet évidemment. Mais nos tests ont démontré qu’un PDF constitué de pages scannées de 38Mo au départ n’en faisait plus que 6 au final, ce qui est un gain conséquent.
Là, on sort la grosse artillerie. Stirling PDF propose pas moins de 71 outils différents !
Depuis des outils « simples » (fusion, rotation, etc) à ceux bien plus complexes (extraire les tableaux d’un PDF pour un faire un fichier .csv exploitable par un tableur, ajuster les couleurs, transformer une URL de page web en PDF, etc), en passant par des fonctions bien utiles (protéger par mot de passe, numéroter automatiquement les pages, etc.). Il existe même un outil « pipeline » qui permet d’enchaîner différentes actions (par exemple : rotation 90°, puis suppression des pages 1 et 14, puis ajout de numéros de pages, puis compression).
Framaforms est basé sur le logiciel Yakforms, logiciel qui arrive en fin de vie. Pour différentes raisons (cf. « coulisses »), nous avons dû faire le choix de lui trouver un successeur, qui permettra de continuer à fournir un service proche de celui que vous utilisez actuellement.
Après moult essais-recherches (et quelques déceptions), notre choix s’est arrêté sur Liberaforms, un logiciel libre de formulaires créé et développé par une petite équipe espagnole.
Le « périmètre fonctionnel », c’est à dire l’ensemble de ce que vous pouvez faire avec ce logiciel, est sensiblement le même que celui que propose Yakforms, en dehors de certaines fonctions avancées (gestion de conditions, ou emails de validation, par exemple). Nous vous proposons de le tester sur notre plateforme https://beta.framaforms.org pendant plusieurs mois. Au terme de cette phase de tests, pendant laquelle nous pensons (si vous nous en donnez les moyens) améliorer quelque peu l’interface, nous pourrons alors commencer une bascule entre Yakforms et Liberaforms qui, rassurez-vous, s’étalera elle aussi sur plusieurs mois (vous ne perdrez donc pas vos formulaires en cours).
L’histoire de Framaforms/Yakforms s’étale sur près de 10 ans et est racontée sur le Framablog. Yakforms est donc basé sur Drupal 7, publié en 2011, qui aura donc eu une durée de vie de 14 ans, ce qui en fait une longévité relativement exceptionnelle pour une application web. La « fin de vie » de Drupal 7, plusieurs fois repoussée, s’achève finalement le 5 janvier 2025. À compter de cette date, il n’y aura donc plus de mise à jour de sécurité : si une faille était découverte, elle ne serait plus couverte (annoncée, réparée, suivie, etc) par la communauté, et donc Yakforms serait touché par ricochet.
Notre première idée a donc été, évidemment, de migrer Yakforms vers Drupal 8, 9, ou même maintenant Drupal 10. Cependant, c’était plus facile à dire qu’à faire, car Yakforms est composé de nombreux modules compatibles avec Drupal 7 mais pas avec les versions suivantes. C’est notamment le cas du module « form_builder » qui n’a jamais été porté dans les versions suivantes.
Il y a eu différentes tentatives de migration de Yakforms, la dernière en date par le Centre d’Expressions Musicales, au Havre, qui utilise massivement Framaforms (et bien d’autres logiciels libres, d’ailleurs). Mais le sujet étant complexe, le projet n’a pas abouti.
Début 2024, nous nous sommes donc lancés à la recherche de logiciels libres de formulaires alternatifs. Bonne nouvelle : le paysage avait bien évolué depuis la sortie de Framaforms en 2016, et de nombreuses alternatives existent aujourd’hui. Voici quelques unes des solutions testées :
https://www.limesurvey.org/fr : la référence en matière de logiciel libre d’enquête. Cependant, « enquête » ≠ « formulaire » ! LimeSurvey est un logiciel idéal si vous voulez réaliser une enquête de plusieurs dizaines ou centaines de questions, avec des embranchements, etc. Mais notre objectif avec Framaforms est de proposer une alternative à Google Forms, à savoir un logiciel simple à prendre en main, qui permet de publier son premier formulaire en 5mn chrono. Ce qui est très, très loin d’être le cas de LimeSurvey ;
https://apps.nextcloud.com/apps/forms : une app pour Nextcloud (logiciel que l’on connaît bien à Framasoft) pour créer des formulaires. Ce choix est arrivé en second dans notre évaluation. D’autant que nos ami⋅es du chaton La Contre-Voie ont apporté un développement spécifique permettant un accès simplifié. Mais nous avons estimé que le code de Nextcloud Forms n’était pas encore suffisamment stable pour nos besoins, ni capable d’accueillir des dizaines de milliers de visiteurs quotidien ;
https://cryptpad.fr/form/ : issu de l’excellente suite bureautique chiffrée Cryptpad. L’interface n’est pas très jolie, mais plutôt fonctionnelle. Cependant, le côté 100% chiffré du logiciel était, paradoxalement, rédhibitoire pour nous : nous gérons plusieurs centaines de milliers de formulaires par an, et un chiffrement de bout en bout aurait largement limité notre capacité de support, et donc multiplié les personnes qui se seraient plaintes auprès de nous ;
https://formbricks.com/ : ce logiciel nous a semblé tout à fait correct. Par contre, il est pensé pour faire de « l’enquête pas à pas » et non des formulaires. Par ailleurs, il nous aurait fallu adapter de nombreuses fonctionnalités (souvent marquées comme « pro » ;
https://getinput.co : comme SurveyJS, il s’agit plus d’une alternative à Typeform qu’à GoogleForms, avec « une question = un écran ». Le travail de traduction aurait été conséquent, mais nous l’avons éliminé aussi parce que bien que le code soit libre, l’entreprise qui édite ce logiciel semble avoir une politique commerciale relativement agressive et n’aurait probablement pas bien accepté de voir Framasoft proposer son logiciel gratuitement, devenant un concurrent de poids qui aurait « récupéré » leur travail ;
https://ec.europa.eu/eusurvey/ : Développé par l’Union Européenne depuis 2016. Le rythme de développement est relativement lent. Ça aurait pu être un candidat intéressant, mais le code nous a semblé une véritable usine à gaz, puisque conçu pour gérer des formulaires au sein d’institutions publiques de grandes tailles, avec l’obligation de gérer plusieurs langues, etc ;
https://ohmyform.com/ : là encore, plutôt une alternative à Typeform qu’à Google Forms. Notez qu’en l’absence de plateforme pour tester ce logiciel, il vous faudra donc l’installer. Par ailleurs, le développement, bien que toujours en cours, semble relativement ralenti ;
https://tripetto.app/ a clairement le concepteur de formulaire le plus avancé. Malheureusement le logiciel est uniquement en anglais (et non facilement traduisible). Mais surtout, si le « builder » (l’interface de création de formulaire) est libre, d’autres parties essentielles du logiciel ne le sont pas, ce qui était évidemment rédhibitoire pour nous ;
Nous avons aussi évalué plusieurs outils « no-code » (comme NocoDB ou Baserow) qui sont aussi très pertinents pour créer des formulaires. Cependant, nous avons estimé que nous n’étions pas sur des outils simples à prendre en main alors que c’était un critère essentiel pour nous. Nous n’excluons pas de proposer ces outils à termes, mais cela nous paraissait prématuré pour le moment.
https://gitlab.com/liberaforms/liberaforms – ce n’est ni la plus belle, ni la plus moderne des alternatives testées. Cependant, elle fait correctement le travail, et semble bien pouvoir passer à l’échelle en gérant plusieurs dizaines ou centaines de milliers de formulaires. Par conséquent, nous avons contacté les développeurs de Liberaforms, qui semblaient enchantés que Framasoft propose leur logiciel à l’évaluation (merci à eux !).
Le logiciel n’était pas traduit en français, alors… nous l’avons fait ! Un grand merci à Framalang, spf et Booteille pour leur aide !
Dans les mois qui viennent, grâce à vos dons, nous nous appliquerons donc à finaliser la traduction, à améliorer l’interface (notre code sera bien évidemment reversé auprès de la communauté Liberaforms), et évaluerons vos retours pour déterminer si, oui ou non, Liberaforms remplacera à terme Yakforms comme moteur de Framaforms.
Framaspace, de l’accompagnement pour une plus grande autonomisation
Framaspace accueille plus de 1 100 associations et collectifs. Nous envisageons de doubler ce chiffre, au moins, d’ici la fin de l’année. Ce qui positionne Framasoft comme un des plus gros hébergeurs Nextcloud (le logiciel qui motorise Framaspace) de France, hors opérateurs type OVH.
Mais il nous reste un problème majeur auquel il faut répondre : comment accompagner les personnes qui découvrent Nextcloud ? En effet, comme nos enquêtes le démontraient, et comme nous l’indiquions dans notre conférence de lancement, Nextcloud reste relativement peu connu, et pas aussi simple à prendre en main qu’un Google Drive, par exemple. Il nous faut donc trouver des façons qui permettent à une personne qui n’a jamais utilisé le logiciel de s’y retrouver : qu’elle puisse importer ses fichiers ou calendriers, qu’elle sache comment partager publiquement un fichier, qu’elle comprenne comment utiliser le tableur ou le traitement de texte intégré, etc.
Nos actions en cours sont nombreuses sur le sujets : nous soutenons par exemple l’initiative d’ateliers Nextcloud (en juin 2024) organisé par L‘Établi Numérique et La Dérivation. Nous avons aussi un stagiaire, Val, qui travaille sur deux sujets : faciliter la migration depuis un espace cloud externe (Google Drive, Dropbox, ou même un autre Nextcloud) vers Framaspace ; proposer un tutoriel aux nouvelles et nouveaux arrivants sur Framaspace, en utilisant la bibliothèque IntroJS.
Vidéo de démonstration de l’application IntroJs, développée par Val, pour faciliter la prise en main de Framaspace.
Là encore, vos dons nous permettent de faire, et surtout de faire sans trop attendre.
Passez à l’action ! Pour pouvoir répondre à vos besoins et vos envies en termes de services libres émancipateurs, nous nous sommes fixés un objectif de collecte de 60 000€ qui nous permettront de mettre l’énergie nécessaire à la mise en place de ces services. Si vous le pouvez : soutenez-nous !
D’autres projets sont en cours, mais sont, eux, plus incertains.
Leur mise en place dépendra évidemment du succès de cette collecte (oui, on manque peut-être un peu de subtilité 😉), mais aussi des résultats des études de faisabilité technique qui sont en cours.
Nous pouvons cependant les évoquer ici, en insistant sur le fait qu’en parler maintenant n’est pas pour autant un engagement de mise en place de notre part.
Aktivisda : décliner des visuels rapidement
Un des besoins récurrents repérés parmi les associations que Framasoft côtoie est celui de pouvoir rapidement créer ou décliner des visuels. Par exemple, pour une chorale qui ferait 5 représentations en fin d’année, il s’agit surtout, sur la base d’un affiche commune, de changer les dates, les heures, et les lieux. C’est un besoin simple, qui doit prendre quelques minutes maximum, afin de consacrer l’essentiel du temps et de l’énergie à imprimer et diffuser les affiches.
C’est aussi le même besoin qui revient avec les réseaux sociaux, où le besoin est d’avoir un visuel commun identifiable (par exemple avec le logo de l’association), puis de pouvoir ajouter un texte dessus pour inviter à une action ou un événement.
Par ailleurs, mettre à disposition ce type d’outil permettant en quelques clics de partager un visuel (une affiche, par exemple), de l’imprimer, ou de créer un code QR personnalisé, nous semble utile dans le contexte social et politique actuel.
Ce sont justement à ces besoins que répond le logiciel Aktivisda.
Éditer un visuel dans Aktivisda (un message subliminal s’est glissé dans cette capture, saurez-vous le retrouver ?)
Pour l’instant, aucune version « diffusée par Framasoft » n’est disponible, mais nous travaillons avec le développeur originel, ainsi que la société qui l’emploie (Telescoop) afin de faciliter son déploiement pour de multiples organisations, ainsi que l’ajout de nouveaux visuels (il faut actuellement passer par Framagit, ce qui peut être fastidieux).
Nous espérons donc, d’ici la fin de l’année, revenir avec de bonnes nouvelles du côté de Aktivisda 🙂
C’est un peu par hasard, lors des JDLL 2023 que nous avons découvert Aktivisda. En décembre 2023, nous rencontrions alors son développeur, Marc-Antoine, avec qui nous avons discuté de ses projets pour Aktivida, mais aussi de nos envies et de nos besoins d’un logiciel plus simple à déployer. Les échanges se sont poursuivis ponctuellement, mais régulièrement, avec l’objectif de rendre le logiciel multi-tenant, c’est à dire facilement utilisable par de multiples individus ou organisations. Marc-Antoine et ses collègues sont actuellement en train d’explorer le sujet (de façon bénévole, précisons-le), et nous y verrons donc plus clair d’ici quelques semaines.
Framaspace : gestion des adhérent⋅es, de la comptabilité, nouvelles applications
Comme évoqué plus haut, l’année 2024 sera largement dédiée à améliorer la prise en main et l’accompagnement des utilisateur⋅ices qui découvrent Framaspace.
Cependant, cela ne signifie pas que nous n’allons pas avoir de missions plus techniques. Ainsi, nous comptons passer tous les espaces en version 29 (vous pouvez en lire une description en français chez nos ami⋅es d’Arawa. En parallèle, nous allons évaluer l’ajout de quelques applications, comme par exemple Tables qui permet de construire et partager une petite base de données, ou Impersonate pour permettre à l’admin d’un espace de dépanner un utilisateur. Suivant vos retours sur Excalidraw (évoqué plus haut), nous pourrons aussi le proposer comme application complémentaire.
Tables dans Framaspace : créer des tableaux pour différents usages
Tables dans Framaspace : des formulaires pour que vos utilisateur⋅ices puissent saisir leurs données
Tables dans Framaspace : visualisez et manipulez vos données
Cependant, le plus gros du travail, qui commencera au second semestre 2024, sera de voir jusqu’où nous pouvons aller dans l’intégration de Paheko dans Framaspace. Paheko est un logiciel libre de gestion d’associations complet et qui bénéficie aujourd’hui d’une belle réputation. De plus son développeur est français, et impliqué dans différentes communautés libristes depuis longtemps. Lors du dernier camp CHATONS, nous avons commencé à discuter de la possibilité d’intégrer des parties de Paheko à Framaspace. Notamment, nous savons que pouvoir gérer les adhérent⋅es (dates d’entrée et sortie de l’association, gestion des cotisations, etc.), mais aussi la comptabilité (suivant le Plan Comptable Associatif) seraient de gros avantages pour Framaspace. Pour l’instant, nous sommes toujours dans une démarche exploratoire, mais l’idée nous paraît suffisamment importante pour que nous y consacrions du temps et de l’énergie.
Nous ne sommes pas climato-sceptiques. Nous considérons que le réchauffement climatique est la mère de toutes les batailles. Nous pensons que la réponse au dérèglement climatique est avant tout politique, et nous sommes irrité⋅es de voir à quel point les politiques publiques sont avant tout orientées, parfois de façon très culpabilisantes, sur les gestes individuels. Cependant, pour pouvoir correctement faire face à un problème et y répondre de façon pertinente, il peut être utile de bien comprendre les enjeux, mais aussi les leviers sur lesquels agir. C’est dans cette optique que Framasoft, en partenariat avec le groupement de recherche Labos 1point5 souhaite proposer, à moyen terme, une application en ligne permettant d’évaluer l’empreinte carbone de son association (ainsi qu’un simulateur permettant de voir l’impact de chaque levier activable).
Possibilité de jouer sur des leviers impactant l’empreinte carbone
Évaluation de l’empreinte carbone
Saisie de données dans l’application 1point5
Dans les coulisses
Il n’y a pas, et il n’y aura jamais de numérique « vert ». Le numérique est intrinsèquement écocidaire. Cependant, nous vivons dans un monde où le numérique existe, et a aussi des apports (pour calculer, pour communiquer, pour être en lien, pour faire ensemble, etc.). Et ni vous, ni nous, ni personne, ne peut faire disparaître le numérique d’un claquement de doigts. C’est ce qu’on appelle une problématique complexe, face à laquelle aucune solution n’est triviale. Les solutions aux problèmes complexes reposent souvent sur des décisions politiques à grande échelle. Et le plus souvent, ces décisions font face à une grande réactance au début, ce qui est assez naturel.
Concernant le réchauffement climatique, nous ne croyons pas aux « petits pas », et nous condamnons les politiques publiques qui pointent beaucoup plus facilement les gestes individuels (le fameux « pipi sous la douche ») plutôt que les actions à grande échelle.
Cependant, pour bien comprendre un problème complexe, il faut pouvoir prendre conscience des « sous-problèmes » qui le composent. Et là, ça tombe bien, Framasoft peut avoir un (petit) rôle à jouer.
Ainsi, nous avons été contacté·es il y a quelques mois par le Groupement de Recherche Labos 1point5 qui propose, pour les labos de recherche (Universités, CNRS, etc.) des outils pour évaluer et comprendre l’empreinte carbone liée au laboratoire. Ils et elles nous ont annoncé travailler sur un outil équivalent, mais destiné aux associations et nous ont demandé si nous serions d’accord pour « porter » ces outils auprès du monde associatif.
Pour être franc⋅hes, nous avons d’abord hésité, car ce genre d’outils fait souvent l’objet de gros biais de calcul, et « oublie » le scope 3 (et même parfois le scope 1). Mais nous avons testé l’outil, et l’avons trouvé très complet. Par ailleurs, le fait que ces outils soient produits par des chercheuses et chercheurs pointu⋅es sur ce sujet permet de sortir des nombreuses démarches marketing de « greenwashing » que l’on peut observer ces derniers temps.
Nous avons donc entamé un dialogue qui nous semble fort constructif. Pour l’instant, nous laissons l’équipe de recherche avancer sur le sujet, et nous vous tiendrons informé⋅es des avancées d’ici quelques mois.
D’ici là, si votre association est intéressée à tester lesdites avancées ou à participer aux échanges avec les chercheuses et chercheurs, vous pouvez vous inscrire au panel d’associations testeuses.
Ah… Framadate sur mobile… Si on avait touché 1€ à chaque fois que l’on avait reçu une plainte concernant l’usage de Framadate sur smartphone, nous n’aurions probablement pas besoin de faire de collecte 😅.
Cependant, le code de Framadate est tellement daté (certaines parties du code datent de 2008) qu’il paraît aujourd’hui bien plus simple de repartir de zéro.
Bref, ça ne sera pas pour tout de suite, et surtout, on ne sait pas encore quelle sera la voie (longue, mais libre) suivie par Framasoft, mais les choses avancent 🙂
Nous étudions aussi de près la possibilité de mettre à votre disposition des outils « No Code » comme Baserow ou NoCoDB, car ils nous semblent répondre à des besoins courants. Cependant d’un point de vue technique, ce n’est pas simple (ces logiciels sont gourmands et coûtent donc cher à héberger), et il s’agit de logiciels un peu complexes à prendre en main, donc il faudrait aussi travailler à leur accompagnement.
Pour tout cela, nous avons (encore) besoin de votre aide
Félicitations si vous nous avez lu jusqu’ici, car nous avions beaucoup à dire !
Vous l’aurez compris, de nombreux chantiers sont en cours, et il nous faudra des semaines, voire des mois, pour les faire avancer.
Cependant, comme toujours, nous ne pourrons nous atteler à ces projets que si vous nous donnez les moyens de le faire.
Nous pensons sincèrement que nous avons la possibilité de faire bouger les lignes, comme nous l’avons fait avec Framadate, Framalistes, Framapad, ou maintenant Framaspace. Le contexte politique et social actuel nous presse à « outiller la société de contribution », c’est à dire à équiper numériquement celles et ceux qui souhaitent changer le monde vers plus de collectif, plus de diversité, plus de communs. Notre boussole reste notre volonté de vous proposer des outils libres et éthiques, un peu comme si nous fournissions des planches, des marteaux et des clous numériques pour que vous puissiez concrétiser les projets qui vous ressemblent, et non ceux qui sont téléguidés par les géants du numérique.
Nous pensons avoir prouvé lors de ces dix dernières années de « dégooglisation » que votre confiance n’était pas mal placée, et que chaque euro perçu avait été bien dépensé.
Aujourd’hui, au regard de nos ambitions à vous proposer de nouveaux services (mais aussi à maintenir ceux qui sont en place !), nous faisons donc de nouveau appel à votre générosité, en vous rappelant que l’association Framasoft ne vit que de vos dons, et en vous invitant donc, si vous en avez l’envie et les moyens, à nous soutenir pour cette nouvelle campagne. Merci 🙏
Extinction Rebellion France, mouvement de désobéissance civile, « dégafamisé by design »
Depuis plusieurs années, nous publions régulièrement (tant que faire se peut du moins !) des articles témoignant de la dégafamisation de structures associatives ou relevant de l’économie sociale et solidaire. Dans le cadre du lancement de emancipasso.org, notre nouvelle initiative pour accompagner les associations vers un numérique plus éthique (lire l’article de lancement), nous avons eu envie de reprendre la publication de ces témoignages.
Pour ce faire, nous avons lancé un appel à participation sur nos réseaux sociaux et quelques structures nous ont répondu (vous pouvez continuer à le faire en nous contactant) ! Nous sommes donc ravis de commencer une nouvelle série d’articles de dégafamisation avec une association importante, Extinction Rebellion France, qui a la particularité d’avoir pensé et bâtit son infrastructure dès le départ en s’émancipant des services des géants du web. Merci à ses bénévoles qui nous ont livré un très généreux témoignage, et bonne lecture !
Bonjour, pouvez-vous présenter brièvement Extinction Rebellion France pour le Framablog ?
Extinction Rebellion (XR) est un mouvement international de désobéissance civile en lutte contre l’effondrement écologique et le dérèglement climatique. Démarré au Royaume-Uni en 2018, le mouvement s’est lancé en France en 2019.
La branche française du mouvement est auto-organisée autour de différents Groupes de Support Thématique (modèle inspiré de l’holacratie). Il existe en particulier un groupe de support chargé de maintenir et de développer l’infrastructure numérique de XR France.
La branche française du mouvement est présente dans une centaine de villes et regroupe plusieurs milliers de membres actif·ves. De très nombreuses actions sont réalisées par chaque groupe local chaque semaine avec quelques grandes actions. Récemment, on peut citer l’action de XR Lyon contre l’usine Arkema et ses polluants éternels. Plus anciennement, le blocage de la porte Saint Denis à Paris lors en avril 2022 ou le blocage de la place du Châtelet en octobre 2019.
Cet article a été co-rédigé par plusieurs membres de ce groupe de support « Infrastructure Numérique ».
Quel a été le déclencheur de votre « dégafamisation » ?
Dès le début, il a été constaté que XR avait besoin de plusieurs outils numériques pour communiquer et s’organiser entre les pays et entre les villes d’un même pays : espaces de forum, de discussion instantanée, sites web, partages de fichiers, envois d’emails et d’infolettres, etc.
Il n’était alors pas envisageable d’utiliser les services numériques des géants du web pour répondre à ces besoins. En effet, XR promeut le mode d’action de la désobéissance civile non violente et donc, parfois, la réalisation d’actions illégales qui peuvent être poursuivies par les différents gouvernements des pays où XR est présent. Assurer une souveraineté numérique permet d’augmenter la sécurité du mouvement.
Par ailleurs, la réalisation d’actions de désobéissance civile est contraire aux conditions générales d’utilisation (CGU) des services des géants du numérique. Par conséquent, utiliser leurs services numériques soumet XR au risque de perdre les accès et l’intégralité des données du jour au lendemain sans justification particulière. Il s’agit d’ailleurs de situations qui se produisent régulièrement sur Facebook : les pages de certains groupes locaux et d’XR France ont été désactivées à plusieurs reprises.
Le numérique a également un impact environnemental important. Avoir la main sur son infrastructure permet d’en atténuer les impacts, notamment en choisissant des hébergeurs engagés qui s’alimentent réellement en énergie verte. Enfin, XR est plus globalement un mouvement qui se place en opposition aux logiques capitalistes des géants du numérique. Sans en faire notre lutte quotidienne, XR s’associe aux mouvements de défense des libertés numériques et serait en contradiction avec lui-même en utilisant les services de ces multinationales.
La non-gafamisation de XR a été favorisée par deux autres facteurs : d’une part, le mouvement est parti de zéro, il n’y avait donc pas d’enjeu à changer d’outil (migration de données ou changement d’habitudes). D’autre part, les militant·es membres de XR se créent un pseudonyme et séparent vie privée et vie militante. Par conséquent, cela paraît normal aux militant·es d’utiliser des outils numériques spécifiques à XR.
Dans les faits, ce choix stratégique et la mise en place d’une telle infrastructure reposent sur les efforts de quelques administateur·ices systèmes et développeur·euses qui ont compris le danger à utiliser les GAFAM et ont été en mesure de mettre en place une infrastructure auto-hébergée. Cela aurait également été impossible sans les contributions de la communauté du logiciel libre qui met à disposition des logiciels performants permettant de répondre aux besoins de mouvements tels que XR.
Pour aller plus loin, cette conférence présente d’un point de vue technique les choix initiaux fait par les équipes internationales :
À noter que cette non gafamisation est une exception française : si l’infrastructure internationale est également non gafamisée, de nombreux pays, à l’instar du Royaume-Uni, continuent d’utiliser abondamment les services des géants du numérique. Dans toute la suite du témoignage, le sigle XR mentionnera abusivement XR France.
Rencontrez-vous des résistances dans l’appropriation de votre écosystème numérique ? Au contraire, y a-t-il eu des changements dont vous aviez peur et qui se sont passés comme sur des roulettes ?
Étonnement, l’appropriation des outils numériques XR semble plutôt bien vécue par les membres et ce choix stratégique n’est pas remis en question. Cet usage des outils numériques libres fait aujourd’hui partie intégrante de XR. Par exemple, les rares fois où des liens Google sont partagés sur nos outils internes (souvent des liens venant du mouvement climat), certaines personnes vont indiquer les dangers liés à ces liens Google et indiquer quels outils internes utiliser à la place.
Nous avons l’impression que cela tient au fait qu’un engagement dans XR n’est pas quelque chose d’anodin : cela fait partie des étapes nécessaires de se créer une adresse email dédiée à XR puis un compte sur notre outil de communication instantanée. Pour autant, même si la volonté est là, de nombreuses personnes décident qu’elles ne souhaitent pas se créer un nouveau compte et ne font alors que réaliser des actions. Tandis que d’autres souhaitent se créer un compte mais n’y arrivent pas : nous avons alors tenté de mettre en place différents formats pour accompagner les nouveaux et nouvelles arrivantes : accompagnement en présentiel lors des réunions, tutoriels vidéos et écrits sur notre site.
Il est aussi important de mentionner que certains groupes XR n’utilisent pas ou très peu les outils numériques XR au quotidien : iels se contentent d’utiliser une boucle Signal (voire WhatsApp ou Messenger).
Nous pouvions avoir peur des interfaces très primaires et peu ergonomiques de certains outils (par ex. Mailtrain pour les infolettres) mais il est acquis par tout le monde qu’il est hors de question de confier à une compagnie privée la liste de mails de personnes qui nous font confiance. Par conséquent, cet outil est plutôt bien adopté (même si chacun·e peste en l’utilisant).
Au contraire, de nombreux outils libres sont plus performants que leurs alternatives propriétaires pour répondre à nos propres usages. On peut citer Mobilizon qui nous permet d’intégrer les événements sur notre site web (ce qui est compliqué à faire avec Facebook), Aktivisda pour générer des visuels aux couleurs d’XR (interface + simple que Canva) ou encore Cryptpad pour avoir des documents chiffrés et sécurisés.
Parlons maintenant outils ! À quels besoins répondez-vous par des logiciels libres ? Quels ont été les critères pour les choisir ?
Tout d’abord, l’infrastructure à XR est pour partie gérée au niveau international et pour partie au niveau de chaque pays. Certains outils sont installés à la fois à l’international et au sein de chaque pays, tandis que d’autres ne le sont qu’à l’international ou que localement.
Les infrastructures de chaque pays ont été mises en place par les équipes internationales qui ont pris le temps de former des administrateurices systèmes à leur maintenance et aux bonnes pratiques de sécurité. Une fois l’installation faite, l’infrastructure est gérée en autonomie complète : les équipes internationales n’ont plus accès aux serveurs.
Le choix a été fait d’utiliser des serveurs virtuels et physiques chez différents hébergeurs en Europe choisis pour leurs engagements.
Chez XR, chaque militant·e a besoin :
de communiquer de manière instantanée et sécurisée en groupes avec n’importe quel·le autre membre du mouvement. Nous disposons d’une instance Mattermost gérée par l’international (plusieurs dizaines de milliers de membres) et des milliers d’équipes (globalement une par ville).
d’avoir un espace de débats au temps long. On utilise un forum Discourse au niveau de XR France (il existe aussi un forum à l’international mais très peu utilisé). En pratique, cet outil est de moins en moins utilisé.
de réaliser des visioconférences pour des réunions (quelques personnes) ou des formations. Nous nous servons d’une instance Big Blue Button à l’international (capable de supporter des réunions avec plusieurs centaines de personnes) et de deux instances Jitsi.
de créer des formulaires pour des événements ou des actions. Nous utilisions beaucoup Framaforms et un peu Lime Survey (instance gérée à l’international). De plus en plus, nous utilisons l’outil de formulaire Cryptform intégré à la suite Cryptpad. Dans l’objectif d’automatiser le traitement des réponses (envoi d’emails notamment), nous avons par le passé utilisé un outil maison et nous sommes en train d’expérimenter Baserow.
de créer et rédiger des document collaboratifs, pour des notes de réunions notamment. Nous utilisons beaucoup Etherpad, désormais de plus en plus Cryptpad. Certain·es utilisent également Collabora sur notre instance Nextcloud.
de stocker et de partager des documents : on dispose d’une instance PeerTube pour les vidéos et de deux instances Nextcloud pour le reste.
de lire ou créer des procédures ou tutoriels : on dispose d’une instance Bookstackapp pour le wiki. L’authentification à cet outil est réalisée via Mattermost.
En plus de cela, au niveau d’un groupe (local, thématique, affinitaire), il y a besoin :
de disposer d’une adresse email pour être contacté·e. On a un serveur de mails réservé aux groupes locaux avec le client web Roundcube.
d’avoir un espace réservé sur le site internet et d’y publier des articles. Notre site internet est un site statique sous Jekyll sur lequel on a ajouté DecapCMS (ex Netlify CMS) ;
de pouvoir publier des événements au nom du groupe et de les relayer dans le mouvement. On dispose d’une instance Mobilizon privée (les inscriptions ne sont pas possibles). Les événements apparaissent sur extinctionrebellion.fr suivant les tags de l’événement. Par exemple, les événements avec le tag « Réunion accueil » apparaissent directement dans une section « Nos prochaines réunions d’accueil » sur la page « Rejoignez-nous ».
de créer affiches et des visuels aux couleurs d’XR pour annoncer les différents événéments, réunions et formation. Le mouvement utilise Aktivisda.
d’envoyer des emails aux sympathisant·es ou aux inscrit·es à une action. Pour cela, on a installé une instance Mailtrain.
de communiquer sur des réseaux sociaux libres. On dispose de notre propre instance Mastodon réservée aux groupes XR, gérée par les équipes internationales.
Enfin, voici quelques autres usages avancés dont on peut avoir besoin :
d’héberger du code pour les sites web ou outils maison : instance Gitlab.
de raccourcir des liens : outil maison développé et géré par les équipes internationales.
d’avoir une idée du nombre de visites sur les différents sites web du mouvement : on dispose d’une instance Matomo gérée par les équipes internationales.
de serveurs qui tournent tous sous Linux.
Il y a aussi eu des faux départs avec des outils qui n’ont pas trouvé leur usage au sein de XR. C’est par exemple le cas de Loomio qui a été installé mais finalement peu utilisé ou bien de la mise en place d’une instance Decidim. Pour ces cas, nous ne nous sommes pas acharnés et avons arrêté ces services.
Est-ce qu’il reste des besoins pour lesquels vous n’avez pas encore pu trouver une solution libre et pourquoi ?
Oui, il reste plusieurs besoins pour lequels nous ne disposons pas de solutions libres et auto-hébergées. Pour certains de ces besoins, nous utilisons des services de confiance et en sommes satisfait·es :
emails pour les militant·es : essentiellement utilisation de ProtonMail ;
communication instantanée et sécurisée entre rebelles avec messages éphèmères (en complément et en backup de Mattermost) : Signal mais aussi Session, Wire (et autres applications similaires) ;
formulaires : utilisation de Framaforms ;
gestion des comptes des groupes locaux via Open Collective (et des cagnottes Hello Asso).
Pour d’autres besoins nous restons actuellement bloqués :
Réseaux sociaux : On reste chez les GAFAM car c’est essentiel pour notre audience. Mais on laisse ouverte la possibilité de nous suivre sur Mastodon, PeerTube et Mobilizon. L’idée est que, idéalement, quelqu’un qui ne souhaite pas utiliser les GAFAM puisse toujours nous trouver sur une alternative libre (mais cela demande un peu plus de travail et tous les Groupes locaux n’ont pas ces ressources).
Pour trouver des créneaux de réunion, on passe encore trop souvent par when2meet (propriétaire et contenant des trackers Google) plutôt que framadate. Peut-être parce que ce premier service est plus intuitif, visuel et très rapide à créer et compléter : on peut facilement indiquer des disponiblités sur plusieurs jours.
On utilise toujours un peu Glassfrog pour l’auto-organisation du mouvement, mais on a commencé à regarder pour utiliser Fractale. Seulement l’outil n’a pas été beaucoup utilisé (néanmoins, Glassfrog est aussi très peu utilisé).
Et si les usages à XR sont globalement sains, le partage de vidéos sur Mattermost se fait beaucoup avec pour source YouTube, parfois avec PeerTube si la vidéo est aussi disponible dessus. Ça serait intéressant de banaliser le partage de vidéos par invidious pour celles qui ne sont que sur YouTube. Les intérêts de ces derniers services mériteraient d’être mieux expliqués au mouvement.
Quels étaient vos moyens humains et financiers pour effectuer cette transition vers un numérique éthique ?
XR France a la particularité d’être un mouvement 100% bénévole sans la moindre structure salariée. C’est la même chose au niveau du numérique. En pratique l’infrastructure en France repose sur une équipe d’administrateurices systèmes épaulés par quelques chef·fes de projet, en charge d’accompagner les différents projets numériques dans le mouvement. XR France mutualise ces différents services sur peu de serveurs en vue de limiter les coûts.
Pour la rédaction de cet article, nous nous sommes interrogés sur le temps passé à l’administration des services. Cela représente entre 1 à 10h par semaine d’administration système (sur les serveurs). Ceci sans compter l’accompagnement des différent⋅es usager·es, la gestion de projets tech ou le développement informatique (qui sont réalisés par des personnes différentes). C’est donc à la fois un effort important, mais également assez limité au vu de l’ampleur du mouvement XR France (plusieurs milliers de membres actifs dans une centaine de villes). Cela ne compte pas non plus l’administration système sur les outils internationaux (Mattermost notamment). Au niveau international, quelques administrateurices sont salarié·es du mouvement.
Avez-vous organisé un accompagnement de vos utilisateur⋅ices ? Si oui, de quelle manière ?
Nous n’avons pas mis en place un accompagnement exhaustif, mais plusieurs guides de présentation des outils et des tutos vidéos ont été réalisés (par exemple cette vidéo sur l’usage de Mattermost). C’est difficile car il faut prendre en compte la variété des utilisateurices (Ingénieur informatique Bac+5 vs Retraité⋅e de plus de 60 ans).
Nous dispensons également des formations en physique ou en ligne sur l’hygiène numérique et la sécurisation de nos pratiques numériques (c’est très variable suivant les groupes locaux). Certaines de ces formations sont co-organisées avec Attac et Alternatiba, et ouvertes aux militant·es hors XR.
Cela serait intéressant d’aller un peu plus loin. Une des pistes, ce serait de rentrer en contact avec des hackerspaces et des structures membres du collectif CHATONS pour demander éventuellement des formations en sécurité numérique vie militante et/ou plus généralement sur la protection de la vie privée.
Est-ce que votre non-gafamisation a un impact direct sur la vie des militant·es ou les autres organisations ?
Sans aucun doute que ce choix politique du libre a un impact direct sur la vie des militant·es. Cela contribue à démystifier la dégafamisation en montrant que c’est possible de faire sans, et que ça marche ! Il s’agit d’une porte d’entrée au monde du libre. Mais nous ne sommes pas en mesure de quantifier le nombre de militant·es pour lesquel⋅les cela a introduit des changements dans leur vie hors XR.
Au niveau des autres organisations avec lesquelles on échange, notre non-gafamisation infuse un peu, mais très légèrement. Google, Zoom ou encore Airtable ont une place très importante dans de nombreux mouvements sociaux et climatiques en France. L’objectif de cet article sur le Framablog est de démontrer aux autres organisations que oui, c’est possible de ne pas se gafamiser et qu’on ne s’en porte que mieux.
Quels conseils donneriez-vous à des structures comparables à la vôtre qui voudraient se dégafamiser aussi ?
Transitionner vers des logiciels libres (et auto-hébergés), c’est décider de consacrer du temps et des compétences pour installer et maintenir des services. Si on accepte d’avoir une qualité de service un peu moindre que les services commerciaux (service non redémarré immédiatement par exemple), alors le temps nécessaire à leur mise en place n’est pas si important (quelques heures par semaine au plus). Pour des toutes petites structures ou des structures éloignées du numérique, nous recommandons de prendre contact avec des associations spécialisées (telles que les chatons) et d’utiliser leurs services. Il est également possible de faire un appel à sa communauté : il y a probablement des défenseur·es des libertés numériques qui sauront vous mettre en relation avec les bonnes personnes localement.
Il faut aussi voir le logiciel libre comme la possibilité d’avoir un outil adapté à son propre besoin pour un coût réduit en mutualisant les développements avec d’autres structures qui auraient les mêmes besoins : une cinquantaine de petites structures peuvent se mettre ensemble pour financer des améliorations dans Nextcloud par exemple. [NDR : c’est justement une pratique que l’on souhaite valoriser au sein de la communauté Emancip’Asso.]
Et d’une manière plus générale, il ne faut pas chercher un logiciel libre comme une alternative à un logiciel propriétaire, mais plutôt chercher un logiciel libre pour répondre à un besoin. Google Doc sera toujours meilleur que Cryptpad si on prend Google doc comme référence. Pour autant, il est possible que Cryptpad réponde mieux à vos besoins que ne le fait Google Doc (édition sans avoir besoin de se créer un compte par exemple).
Les logiciels libres sont également meilleurs sur les questions d’interopérabilité des services. On pense alors en écosystème numérique davantage qu’en termes d’outils. Par exemple, ce n’est pas Mobilizon qui est mieux que Facebook pour publier des événements, mais c’est surtout la symbiose Mobilizon + site web XR France qui est intéressante pour XR.
Un mot de la fin, pour donner envie de migrer vers les outils libres ?
Utiliser les GAFAM ou des logiciels propriétaires dans nos luttes, c’est se déposséder de nos outils de lutte. Être soumis à des outils qui ne visent pas le succès de nos luttes, mais leur rentabilité. Au contraire, utiliser le logiciel libre contribue à se réapproprier nos outils de lutte et, de fait, à la renforcer.
Chaque usage d’un service d’un géant du numérique doit donc être questionné et remplacé, ou mieux, arrêté. Voulons-nous vraiment des bases de données ultra-complètes sur les militant·es de nos mouvements ? Avons-nous besoin de faire des visioconférences quand on peut se retrouver dans un café ? Il est primordial d’accompagner sa dégafamisation d’une remise en cause plus large de sa dépendance au numérique.
Framasoft in cifre, edizione 2023
Qual è l’impatto concreto delle azioni della nostra associazione? È questa la domanda a cui ci piace rispondere alla fine dell’anno (vedi dati 2022): prendersi il tempo per quantificare le nostre azioni è essenziale per rendersi conto del servizio che possiamo fornire agli altri. Iniziamo con le Framastatistiche 2023!
Più di 1,8 milioni di persone visitano i nostri siti web ogni mese: è il doppio delle visite che Disneyland Paris riceve ogni mese! Questa cifra è aumentata del 16% rispetto all’anno scorso, quindi è pazzesco (e molto motivante) pensare che ciò che facciamo sia utile a così tante persone. E cosa significa questo, per ogni singolo servizio?
Framadate
Framadate consente di creare dei mini-sondaggi, in particolare per trovare la fascia oraria giusta per gli appuntamenti. E in cifre, Framadate significa:
33.785.780 visite nel 2023
1,2 milioni di sondaggi ospitati nel 2023
80.000 sondaggi creati in più rispetto al 2022
Framapad
Framapad consente a più persone di scrivere sullo stesso documento. Framapad è senza dubbio uno dei più grandi servizi Etherpad al mondo, con:
510.900 pad ospitati attualmente
Diversi milioni di pad ospitati dal lancio del servizio
309.000 account su MyPads (+ 60.000 rispetto al 2022)
Oltre 5 milioni di visite nel 2023
Framalistes e Framagroupes
Framalistes e Framagroupes consentono di creare liste di discussione via e-mail. Poiché il server di Framalistes ha raggiunto la sua capacità massima, nel giugno 2023 abbiamo aperto Framagroupes per continuare a offrire questo servizio, che riteniamo indispensabile. Framalistes e Framagroupes sono senza dubbio i più grandi server di liste di discussione (esclusi i giganti del Web) esistenti, con:
Più di 1,1 milioni di utenti
63.900 liste aperte
Circa 280.000 e-mail inviate in media ogni giorno lavorativo
Framaforms
Framaforms semplifica la creazione di questionari online. Framaforms in cifre:
867.000 visite al mese
418.628 moduli attualmente ospitati
172.289 moduli creati quest’anno
Framacalc
Framacalc consente di creare fogli di calcolo collaborativi. È forse il più grande istanza Ethercalc del mondo, con:
4.235.879 visite nel 2023
218.000 calcoli ospitati
Framateam
Framateam è un servizio di chat che consente di organizzare dei team suddivisi per canale. È probabilmente una delle più grandi istanze pubbliche di Mattermost al mondo, con:
148.870 utenti del servizio (di cui 5.582 si collegano ogni giorno)
29.665 team
168.102 canali di discussione
Più di 43 milioni di messaggi scambiati dal lancio del servizio
Framagit
Framagit è una fucina di software dove gli sviluppatori possono pubblicare il proprio codice e contribuire a quello degli altri. Framagit è probabilmente uno dei più grandi server Gitlab pubblici in Francia, con:
70 679 progetti ospitati
49 642 utenti
8 966 fork
149 789 issues
91 623 Merge requests
1 764 909 note
Framacarte
Framacarte consente di creare mappe online. E in cifre, è:
2 770 510 visite nel 2023
6 690 utenti (+ 1 246 in un anno)
170 845 mappe ospitate (+ 33.476 in un anno)
Framatalk
Framatalk consente di creare o di unirsi a una sala di videoconferenza. E in cifre, questo è:
656 765 visite nel 2023 (+ 45 % rispetto all’anno scorso)
Una media di 75 conferenze attive per 200 partecipanti per giorno lavorativo
Framindmap
Framindmap consente di creare mappe mentali. In cifre, Framindmap è:
295 379 visite nel 2023
1,13 milioni di mappe mentali ospitate
489 690 utenti
Framavox
Framavox consente a un gruppo di persone di incontrarsi, discutere e prendere decisioni in un unico luogo. Framavox è probabilmente una delle più grandi istanze esistenti dell’eccellente software Loomio, con:
119 633 utenti
124 566 visite nel 2023
12 265 comunità
Framagenda
Framagenda consente di creare calendari online. In cifre, si tratta di:
260 000 calendari
122 919 utenti
Framaspace
Framaspace è un ambiente di lavoro collaborativo per piccole associazioni e gruppi. In cifre, si tratta di:
850 associazioni e piccoli gruppi non organizzati da Google
750 nuovi spazi aperti entro il 2023
16 server (dedicati e macchine virtuali) per 640 TB di spazio su disco
Più di 800.000 file ospitati su Framaspace
PeerTube
PeerTube è un’alternativa alle piattaforme video. E in cifre è:
300 000 utenti
893 000 video
1 151 istanze pubbliche
287 000 commenti ai video
231 milioni di visualizzazioni (una visualizzazione viene conteggiata a partire da 30 secondi)
434 To di file
413 issues risolti nel 2023 (su un totale di 4.360 issues trattate)
2 sviluppatori stipendiati (il secondo si è unito al team a settembre!)
Mobilizon
Mobilizon è la nostra alternativa ai gruppi e agli eventi di Facebook. In cifre, è:
313 554 eventi
29 789 utenti
86 istanze
3 438 gruppi
1 sviluppatore (nemmeno a tempo pieno!)
Framadrive
Framadrive, il servizio di archiviazione di documenti, non è più aperto alle iscrizioni, ma funziona ancora! In cifre, si tratta di:
10,8 milioni di file
4 794 utenti
2,6 TB di spazio su disco utilizzato
Framapiaf
Framapiaf, un’istanza del software di micro-blogging Mastodon, non è più aperta a nuove registrazioni ma rimane molto attiva. In cifre, si tratta di:
1 500 utenti che si sono collegati negli ultimi 30 giorni
850 utenti che hanno postato almeno un messaggio negli ultimi 30 giorni
Infrastruttura tecnica
Per quanto ne sappiamo, Framasoft è il più grande fornitore associativo di servizi online al mondo. E a priori, questo modello di funzionamento associativo non esiste da nessun’altra parte! In cifre:
58 server e 60 macchine virtuali che ospitano i nostri servizi online
0,6 tonnellate di CO2 equivalenti per il consumo annuale di elettricità della nostra infrastruttura tecnica (il nostro host, Hetzner, utilizza energia idroelettrica ed eolica rinnovabile)
1 amministratore di sistema a tempo pieno e 2 addetti al supporto tecnico
I servizi online che forniamo al pubblico non sono le uniche cose che ci tengono occupati. Ecco qualche dato su alcune delle altre attività che abbiamo svolto quest’anno.
Attività interna
Framasoft conta 28 membri volontari e 11 dipendenti.
45 presentazioni nel 2023, in presenza e/o online, sulle tecnologie digitali, i beni culturali comuni e le questioni in gioco.
Più di 130 articoli pubblicati sul Framablog nel 2023
Un corso di formazione e un MOOC creato per chi ospita servizi etici
21 operatori in grado di supportare le associazioni nella loro emancipazione digitale elencati sul sito emancipasso.org
5 visite di studio in 5 Paesi europei per il progetto ECHO Network
8 anni di coordinamento del collettivo CHATONS, che attualmente comprende 91 fornitori di hosting alternativi
Abbiamo bisogno del vostro aiuto!
È grazie alle vostre donazioni che possiamo garantire la totale indipendenza finanziaria dell’associazione: la libertà di sperimentare, di continuare, di fallire, di fermarci, di portare avanti i nostri progetti, dai più seri ai più strampalati, sempre in linea con il nostro progetto associativo di educazione popolare ai temi del digitale e dei beni culturali comuni. E in cifre:
Il 93% del nostro bilancio è finanziato dalle donazioni
5 463 donatori finanziano iniziative di cui beneficiano più di 1,8 milioni di persone ogni mese
Il70 % del bilancio è destinato al pagamento degli stipendi.
Framasoft è un’associazione di interesse generale: tutte le donazioni fatte a noi sono deducibili fino al 66% per i contribuenti francesi. Quindi una donazione di 100 euro vi costerà in realtà solo 34 euro dopo gli sgravi fiscali.
Se vogliamo raggiungere il nostro budget per il 2024, abbiamo solo 3 giorni per raccogliere 48 000 € : non possiamo farlo senza il vostro aiuto!
What is the concrete impact of our association’s actions? That’s the question we like to answer at the end of the year: taking the time to quantify our actions is essential if we are to realise the service we can provide to others. Let’s get ready for Framastats 2023!
🦆 VS 😈: Let’s take back some ground from the tech giants!
More than 1.8 million people visit our websites every month: that’s twice as many people as visit Disneyland Paris every month! This figure is up 16% on last year, so it’s pretty crazy (and very motivating) to think that what we do is useful to so many people. And what about service by service?
Framadate
Framadate allows you to create mini-surveys, for example to find the right appointment time. And in figures, Framadate is:
33,785,780 visits in 2023
1.2 million hosted surveys in 2023
80,000 more surveys created than in 2022
Framapad
Framapad allows several people to write on the same document. Framapad is undoubtedly one of the largest Etherpad services in the world, with:
510,900 pads currently hosted
Several million pads hosted since the launch of the service
309,000 accounts on MyPads (+ 60,000 compared to 2022)
More than 5 million visits in 2023
Framalistes and Framagroupes
Framalistes and Framagroupes allow you to create email discussion lists. As the Framalistes server had reached its maximum capacity, we opened Framagroupes in June 2023 to continue offering this service, which we consider essential. Framalistes and Framagroupes are undoubtedly the largest discussion list servers in existence (excluding the web giants), with:
more than 1.1 million users
63,900 open lists
An average of 280,000 messages sent per working day
Framaforms
Framaforms makes it easy to create online forms. Framaforms in figures:
867,000 visits per month
418,628 forms currently hosted
172.289 forms created this year
Framacalc
Framacalc allows you to create collaborative spreadsheets. It may also be the largest Ethercalc database in the world, with:
4,235,879 visits in 2023
218,000 hosted spreadsheets
Framateam
Framateam is a chat service that allows teams to be organised by channel. It is probably one of the largest public Mattermost instances in the world, with:
148,870 users of the service (5,582 of which log on daily)
29,665 teams
168,102 discussion channels
More than 43 million messages exchanged since the launch of the service
Framagit
Framagit is a software forge where developers can publish their code and contribute to the code of others. Framagit is probably one of the largest public Gitlab servers in France, with:
70,679 hosted projects
49,642 users
8,966 forks
149,789 issues
91,623 merge requests
1,764,909 commit notes
Framacarte
Framacarte allows you to create maps online. And in figures, it’s:
2,770,510 visits in 2023
6,690 users (+ 1,246 in one year)
170,845 hosted maps (+ 33,476 in one year)
Framatalk
Framatalk allows you to create or join a video conference room. And in numbers, that’s
656,765 visits in 2023 (+45% compared to last year)
An average of 75 active conferences with 200 participants per working day
Framindmap
Framindmap allows you to create mind maps. In numbers, Framindmap is:
295,379 visits in 2023
1.13 million hosted mind maps
489,690 users
Framavox
Framavox allows a group of people to meet, discuss and make decisions in one place. Framavox is probably one of the largest existing instances of the excellent Loomio software, with:
119,633 users
124.566 visits in 2023
12.265 communities
Framagenda
Framagenda allows you to create online calendars. In numbers, that’s:
260,000 calendars
122.919 users
Framaspace
Framaspace is a collaborative working environment for small associations and groups. In numbers, that’s:
850 associations and small groups not organised by Google
750 new spaces to be opened by 2023
16 servers (dedicated and virtual machines) providing 640 TB of storage
More than 800,000 hosted files
PeerTube
PeerTube is the alternative to video platforms. And in numbers, it’s:
300,000 users
893,000 videos
1,151 public entities
287,000 comments on videos
231 million views (a view is counted from 30 seconds)
434 TB of files
413 issues resolved in 2023 (out of a total of 4,360 issues handled)
363,591 visits to JoinPeerTube.org
2 employees (the 2nd joined the team in September!)
Mobilizon
Mobilizon is our alternative to Facebook Groups and Events. In numbers, it’s:
313,554 events
29,789 users
86 instances
3,438 groups
1 developer (not even full-time!)
Framadrive
Framadrive, the document storage service, is no longer open for registration, but it’s still working! And in numbers, that’s:
10.8 million files
4,794 users
2.6 TB of storage used
Framapiaf
Framapiaf, an installation of the microblogging software Mastodon, is no longer open to new registrations, but remains very active. In figures, there are:
1,500 users who have registered in the last 30 days
850 users who have posted at least one message in the last 30 days
Technical infrastructure
To the best of our knowledge, Framasoft is the world’s largest web host for online services. And a priori, this associative operating model doesn’t exist anywhere else! In figures:
58 servers and 60 virtual machines hosting our online services
0.6 tonnes of CO2 equivalent for the annual electricity consumption of our technical infrastructure (our host, Hetzner, uses renewable hydro and wind energy)
1 full-time sysadmin and 2 technical support staff
The online services we provide to the public are not the only things that keep us busy. Here are some figures on some of the other things we’ve been up to this year.
Internally
Framasoft has 28 volunteers and 11 paid employees
45 presentations in 2023, face-to-face and/or online, on digital technology, the cultural commons and related issues
over 130 articles published on the Framablog in 2023
It’s thanks to your donations that we can guarantee the total financial independence of the association: the freedom to experiment, to continue, to fail, to stop, to continue our projects, from the most serious to the most mad, always in line with our associative project of popular education on digital issues and the cultural commons. And in figures:
93% of our budget comes from donations
5,463 donors finance initiatives that benefit more than 1.8 million people every month
70% of the budget is spent on salaries
Once again this year, we need you, your support, your sharing to help us regain ground on the toxic GAFAM web and multiply the number of ethical digital spaces.
If we want to balance our budget for 2024, we only have 3 days left to raise €48 000: we can’t do it without your help!
Quel est l’impact concret des actions de notre association ? C’est la question à laquelle nous aimons répondre en fin d’année (cf. chiffres 2022) : prendre le temps de chiffrer nos actions est essentiel pour réaliser le service que l’on peut rendre aux autres. En route pour les Framastats 2023 !
Plus de 1,8 million de personnes naviguent sur nos sites internet chaque mois : c’est deux fois plus de visites que n’en reçoit Disneyland Paris par mois ! Ce chiffre a augmenté de 16 % par rapport à l’année dernière, c’est assez fou (et très motivant) d’imaginer que ce que nous faisons est utile à tant de monde. Et service par service, ça donne quoi ?
Framadate
Framadate permet de créer des mini-sondages, notamment pour trouver le bon créneau de rendez-vous. Et en chiffres, Framadate c’est :
33 785 780 visites en 2023
1,2 million de sondages hébergés en 2023
80 000 sondages créés de plus par rapport à l’année 2022
Framapad
Framapad permet de rédiger à plusieurs sur un même document. Framapad est sans doute l’un des plus gros services Etherpad au monde avec :
510 900 pads hébergés actuellement
Plusieurs millions de pads hébergés depuis le lancement du service
309 000 comptes sur MyPads (+ 60 000 par rapport à 2022)
Plus de 5 millions de visites en 2023
Framalistes et Framagroupes
Framalistes et Framagroupes permettent de créer des listes de discussion par email. Le serveur de Framalistes étant arrivé au maximum de ses capacités, nous avons ouvert Framagroupes en juin 2023, pour continuer à proposer ce service que nous trouvons indispensable. Framalistes et Framagroupes sont certainement les plus gros serveurs de listes de discussion (hors géants du Web) qui existent, avec :
Plus d’1,1 million d’utilisateurs et utilisatrices
63 900 listes ouvertes
Environ 280 000 mails envoyés en moyenne par jour ouvré
Framaforms
Framaforms permet de créer simplement des questionnaires en ligne. Framaforms en chiffres c’est :
867 000 visites par mois
418 628 formulaires actuellement hébergés
172 289 formulaires créés cette année
Framacalc
Framacalc permet de créer des tableurs collaboratifs. C’est peut-être là encore la plus grosse base Ethercalc au monde avec :
4 235 879 visites en 2023
218 000 calcs hébergés
Framateam
Framateam est un service de tchat, et permet une organisation d’équipe par canaux. C’est probablement l’une des plus grosses instances Mattermost publique au monde avec :
148 870 utilisateurs et utilisatrices sur le service (dont 5 582 se connectent tous les jours)
29 665 équipes qui s’organisent
168 102 canaux de discussions
Plus de 43 millions de messages échangés depuis le lancement du service
Framagit
Framagit est une forge logicielle, où développeurs et développeuses peuvent publier leur code et contribuer à celui des autres. Framagit est probablement un des plus gros serveurs Gitlab publics de France avec :
70 679 projets hébergés
49 642 utilisateurs et utilisatrices
8 966 forks
149 789 issues
91 623 Merge requests
1 764 909 notes
Framacarte
Framacarte permet de créer des cartes géographiques en ligne. Et en chiffres, c’est :
2 770 510 visites en 2023
6 690 utilisateurs et utilisatrices (+ 1 246 en un an)
170 845 cartes hébergées (+ 33 476 en un an)
Framatalk
Framatalk permet de créer ou rejoindre un salon de vidéoconférence. Et en chiffres, c’est :
656 765 visites en 2023 (+ 45 % par rapport à l’an passé)
En moyenne 75 conférences actives pour 200 participant⋅es par jour ouvré
Framindmap
Framindmap permet de créer des cartes mentales. En chiffres, Framindmap c’est :
295 379 visites en 2023
1,13 million de cartes mentales hébergées
489 690 utilisateurs et utilisatrices
Framavox
Framavox permet à un collectif de se réunir, débattre et prendre des décisions, dans un seul endroit. Framavox est probablement une des plus grosses instances existantes de l’excellent logiciel Loomio, avec :
119 633 utilisateurs et utilisatrices
124 566 visites en 2023
12 265 communautés
Framagenda
Framagenda permet de créer des calendriers en ligne. Et en chiffres, c’est :
260 000 calendriers
122 919 utilisateurices
Framaspace
Framaspace est un environnement de travail collaboratif pour les petites associations et collectifs. En chiffres, c’est :
850 associations et petits collectifs qui ne s’organisent pas chez Google
750 nouveaux espaces ouverts en 2023
16 serveurs (dédiés et machines virtuelles) pour 640 To d’espace disque provisionné
Plus de 800 000 fichiers hébergés
PeerTube
PeerTube est une alternative aux plateformes vidéo. Et en chiffres c’est :
300 000 utilisateurs et utilisatrices
893 000 vidéos
1 151 instances publiques
287 000 commentaires sur les vidéos
231 millions de vues (on compte une vue à partir de 30 secondes sur la vidéo)
434 To de fichiers
413 issues résolues en 2023 (sur 4 360 issues traitées au total)
2 développeurs salariés (le 2e a rejoint l’équipe en septembre !)
Mobilizon
Mobilizon est l’alternative que nous proposons aux groupes et événements Facebook. En chiffres, c’est :
313 554 événements
29 789 utilisateurs et utilisatrices
86 instances
3 438 groupes
1 seul développeur (même pas à temps plein !)
Framadrive
Framadrive, service de stockage de documents, n’est plus ouvert aux inscriptions, mais fonctionne toujours ! Et en chiffres, c’est :
10,8 millions de fichiers
4 794 utilisateurs et utilisatrices
2,6 To d’espace disque utilisé
Framapiaf
Framapiaf, installation du logiciel de micro-bloging Mastodon, n’est plus ouvert aux nouvelles inscriptions mais reste bien actif. En chiffres, c’est :
1 500 utilisateurs et utilisatrices s’étant connecté·es dans les 30 derniers jours
850 utilisateurs et utilisatrices ayant posté au moins un message dans les 30 derniers jours
Infrastructure technique
Framasoft est, à notre connaissance, le plus gros hébergeur associatif de services en ligne au monde. Et a priori, ce modèle de fonctionnement associatif n’existe nulle part ailleurs ! En chiffres :
58 serveurs et 60 machines virtuelles qui hébergent nos services en ligne
0,6 tonne équivalent CO2 pour la consommation électrique annuelle de notre infrastructure technique (notre hébergeur Hetzner utilisant des énergies renouvelables hydroélectriques et éoliennes)
1 admin sys à temps plein et 2 personnes tech en soutien
Les services en ligne que nous mettons à disposition du public ne sont pas les seuls à occuper nos journées. Voilà quelques chiffres concernant d’autres actions que nous avons menées à bien cette année.
En interne
Framasoft c’est 28 membres bénévoles et 11 salarié⋅es
45 interventions en 2023, en présentiel et/ou en ligne sur le numérique, les communs culturels et leurs enjeux
Plus de 130 articles publiés sur le Framablog en 2023
C’est grâce à vos dons que nous pouvons garantir une totale indépendance financière de l’association : liberté d’expérimenter, de poursuivre, de rater, d’arrêter, de continuer nos projets, des plus sérieux aux plus loufoques, toujours en gardant le cap de notre projet associatif d’éducation populaire aux enjeux du numérique et des communs culturels. Et en chiffres :
93 % de notre budget est financé par des dons
5 463 donateur⋅ices financent des actions utiles à plus de 1,8 million de personnes chaque mois
70 % du budget est consacré à la masse salariale
Framasoft est une association d’intérêt général : tous les dons qui nous sont faits sont défiscalisables à hauteur de 66 % pour les contribuables français⋅es. Ainsi un don de 100 € ne vous coûtera en réalité que 34 € après défiscalisation.
Si nous voulons boucler notre budget pour 2024, il ne nous reste que 3 jours pour récolter 48 000 € : nous n’y arriverons pas sans votre aide !
5 years after its announcement, Mobilizon, our free, federated alternative to Facebook groups and events, is reaching maturity. We take this opportunity to look back on its history and future.
🦆 VS 😈: Let’s take back some ground from the tech giants!
As this is the last major version of Mobilizon to be ported by Framasoft (yes, we’re teasing you a bit 😅 ), we’d like to start with a reminder of the various stages that led us to this v4.
2018: an intention and attentions
Remember: in December 2018 (5 years ago already!), we announced (in French) our intention to develop Mobilizon. Our aim was to offer an alternative to Facebook groups and events, which had become the de facto dominant tool as a platform for mobilisation, whether it was organising a birthday party, a free software conference or a climate protest.
To do this, we decided to do things in the right order, starting by asking different audiences about their real needs and expectations (not those we assumed). The aim was to create a tool that was not only practical and welcoming, but also empowering. For example, we decided to reject any form of social gamification (in Mobilizon you follow groups rather than individuals, we banned infinite scrolling in favour of simple pagination, etc.).
2019: Crowdfunding and first beta version
In May 2019, we launched an appeal for donations to fund the development of a first version. Thanks to the mobilisation and generosity of over 1,000 donors, it was a success, with almost €60,000 raised. Less than 6 months later, we announced a beta version of the software.
This version provided a good foundation for creating and publishing events. However, it still lacked « core » functionalities, such as the ability to register anonymously for an event, or federation (i.e. the ability of a Mobilizon instance (in French) to easily exchange data with other Mobilizon instances, or even Mastodon instances).
This v1 already offered what was to become the core of the software: groups (the central element of Mobilizon), articles, resources linked to a group, the possibility of having several profiles for the same account, the possibility of participating in an event without registering, and… the federation.
2021: notifications and an app
At the end of 2021, we announced version 2 of Mobilizon. One of the main new features was the eagerly awaited integration of a notification system. But also on the menu: time zone management, « RTL » management (for languages written from right to left, such as Arabic or Hebrew), provision of RSS feeds, the addition of sorting filters, the ability to define an event as « online » (without geographical location), public group tracking, etc. There was even the release of a smartphone application developed by Tom79 (thanks again to him!).
Its main focus was search. It introduced the possibility of federated searches: a search from the « SOMETHING » instance could return results from events hosted on the Mobilizon « ELSE » instance. As with PeerTube’s SepiaSearch metasearch engine, we designed and implemented a Mobilizon-specific engine that allows searches across multiple instances: https://search.joinmobilizon.org
With this release, we have also redesigned the front page of the software. Our aim is to give you more opportunities to discover events and groups you may not have known existed, and to make the diversity of content published on Mobilizon more visible.
2023: waiting for v4…
During 2023 we also quietly released two minor versions. These added anti-spam tools, the ability to manage arbitrary addresses (because an address database can never be perfectly up to date), the ability to use external authentication systems, and the ability to define an external website for people who want to manage registrations outside Mobilizon.
They were also the occasion for bug hunting and improvements to the Mobilizon API, paving the way for one of the most eagerly awaited features of v4 (yes, the teasing is unsustainable 😉 ).
What’s new in Mobilizon v4?
We’ve done it! Version 4 is finally here 🙂 And we’re very proud of the new features it brings!
Private Announcements and Conversations
Event organisers can now send private announcements to attendees. This has been a long awaited feature!
Group or event administrators or moderators can now contact people registered in a group or event directly. You can then write to all these people, or select sub-groups, for example only those who have confirmed their attendance, or conversely those who have not confirmed (or declined). It’s even possible to contact people who have registered without creating a Mobilizon account. This opens up some very interesting possibilities, such as the possibility of communicating important information: a change of location or date, for example.
Please note that this is an announcement system and registrants cannot reply (although moderators can add messages). This is not a forum, but a channel for sharing important information in a more top-down way.
As well as this announcement mechanism, we’ve added a conversation system.
This allows you to contact a group or specific people and chat with them live.
For example, an outsider to an event can contact the group administrator from the event page and exchange messages with them. Think of this conversation system as the « DM » (direct message) or « MP » (private message) system you know from other social platforms.
For those who have a Mastodon account (or equivalent), the magic of Fédivers means that you can even use this conversation feature to send private messages from Mastodon, while the person you are contacting can reply from Mobilizon!
Import and synchronise events from other platforms (Facebook, Meetup, etc.)
Once again, this was one of the most eagerly awaited features of Mobilizon.
But it was also one of the most complicated for us to implement in the software. Because these external platforms (yes, Facebook, we’re looking at you!) are the despots of kingdoms of which you are merely the vassal. If they want to raise the drawbridge over which your data passes, they can do so with the snap of a finger, and there is nothing you or we can do about it.
That’s why we’re announcing this feature as present, BUT with a great deal of reserve and caution.
Nevertheless, we’re excited to introduce this new Mobilizon feature to you!
How does it work?
First of all, please understand that everything that follows takes place… outside of Mobilizon. In an external tool modestly called « Mobilizon Import System » (note that we’ve kept it simple 😅 ).
From this tool, you’ll be able to connect to your Mobilizon account and define your profiles or groups on which you authorise external platforms (such as Meetup or EventBrite) to post. These profiles and groups then become « Destinations ».
Then, simply go to the page of the event you want to synchronise (e.g. https://www.eventbrite.fr/e/billets-street-art-feminisme-743545834607), copy and paste this address into Mobilizon’s import system, and the event will be imported.
In addition to the classic import, it is also possible (depending on the platform) to set up the synchronisation of one or more events. Once synchronised, the new events will be published on your selected Mobilizon profile/group. Event updates on the source (for example, if you change the description on Meetup) will automatically update the event republished on Mobilizon (note that deletions are not currently handled).
Important note: iCal (.ics) event feeds are supported! This means you can have events in Framagenda (or Google Calendar, we won’t judge you (too much)) and synchronise them in Mobilizon! Nice, isn’t it?
In addition to the iCal format, the platforms currently supported are Eventbrite, Meetup…
We did all the work on our end and… it works (Yaaaaaaaaay! 🥳)… but only with our « App Developer » account (Oooooooohhh! 😦).
We still have to go through several validation steps, and… we have absolutely no hand in it. It’s Facebook’s kingdom, so Facebook decides. Maybe it’ll work for 5 years, 5 months, 5 days. Maybe it won’t work at all. 🤷
Technically, another feature – reserved for developers – that we’ve added is the ability to add « webhooks« , which are internal calls that can also act as « destinations » for sources. Events can then be sent to these webhooks, which will do… well, whatever you want them to do! This might be useful for our friends at Transiscope, for example, so that their tool can also import events from other platforms.
The « Mobilizon Import System » was deliberately developed outside the Mobilizon core. It is therefore a separate piece of software. In fact, we think that this software is likely to need a lot of modifications (for example, to correct bugs or to add new platforms such as Démosphère or Agenda Militant) and that there might be an interest in hosting this application outside Mobilizon instances (for example, to share functionality between several instances, or to manage the legal risks imposed on us by third party platforms). So we’ve made it a separate software project, but of course free and self-hosting.
Other Mobilizon v4 improvements
Don’t go away! We’ve got more great features to share with you!
First of all, we’ve improved compatibility for tracking other federated event instances (one of the most interesting projects is « Event Federation for WordPress« , which would eventually allow the famous WordPress website/blog engine to be used as an event platform. We talked to the people coordinating this project to share our experiences and incorporated their requests in the form of developments in Mobilizon (which they confirmed in their latest blog post).
Secondly, we have improved the formatting of event descriptions when exporting events and in ICS feeds (which now take into account the status « tentative », « confirmed » or « cancelled »).
Also, we changed email registration confirmations for attendees without an account to now include an unsubscribe link.
Finally, Mobilizon is now available on more operating systems and architectures (Debian, Ubuntu, Fedora, arm64, etc.).
Mission accomplished, Framasoft is ready to pass the baton!
We still strongly believe in the future of this project.
But we’ve reached our goal: we announced an intention and a vision in 2018 and… we’ve fulfilled our mission!
Of course, software is far from bug-free. But anyone involved in software development knows that there will always be things to fix, features to add… It’s never-ending. And we sincerely believe that it’s also important to be able to step back, say to yourself that you’ve kept your commitment, and hand over a project.
The Framasoft team is small: Mobilizon is a salaried developer (yes, only one!), and not even full-time… He is certainly supported by the rest of the association in terms of communication, project management, fundraising, etc. But after five years, we consider the project a success. But after 5 years, we feel that Mobilizon is stable enough for him to redirect his energy and skills to other projects and missions.
We’re not putting Mobilizon on the shelf!
First of all, Framasoft is committed to maintain this v4 for the next few months (and as long as we can), especially in case of security updates or blocking bugs. We’ll also maintain our public, French-language forum https://mobilizon.fr.
But we won’t be developing any new features.
Secondly, another team (the Kaihuri association, well known to the Mobilizon community as the maintainers of the Keskonfai instance) already has a take-over and contribution project to improve Mobilizon’s handling. They present their project and their ambitions on our forum dedicated to Mobilizon: don’t hesitate to give them your feedback and encouragement (or disagreement, for that matter), but also your desire and ability to contribute.
So, if the community doesn’t mind, in the next few weeks we’ll be handing over all the Mobilizon « keys » to this community (they already have maintainer access to the source code repository, but this also applies to the joinmobilizon.org, mobilizon.org, search.joinmobilizon.org websites, tools, social media accounts, etc.).
Mobilizon seems to have a bright future ahead!
Five years of Mobilizon, thanks to you (and your donations)!
Although we’ll be handing over the keys to the project in a few weeks time, all the work done throughout 2023 has come at a significant cost.
If you like this version 4, and it’s possible for you to do so, we encourage you to support Framasoft as a token of our gratitude for all the work we’ve done this year, but also for honouring our original moral contract: to provide you with a free, federated alternative to Facebook groups and events.
Once again this year we need you, your support, your sharing, to help us regain ground on the toxic GAFAM web and multiply ethical digital spaces.
So we’ve asked David Revoy to help us present this on our « Support Framasoft » page, which we invite you to visit (because it’s beautiful) and above all to share as widely as possible:
If we are to balance our budget for 2024, we have five weeks to raise €162,716 : we can’t do it without your help !