Khrys’presso du lundi 7 février 2022

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


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Brave New World

Spécial nucléaire

Spécial France

Spécial médias et pouvoir

Le pénible de la semaine

  • Étienne BLANC, pour sa proposition de loi visant à lutter contre l’écriture inclusive et protéger la langue française (senat.fr) – voir en particulier l’exposé des motifs, qui constitue un modèle du genre.

    La langue dite inclusive est une langue qui assigne chacun à résidence dans son sexe, une langue qui enferme chacun dans le cercle étroit de son identité, une langue qui méconnait les vertus émancipatrices, libératrices du masculin générique. […] l’usage du point médian revient à promouvoir une langue qui ne se parlerait plus et ne s’écrirait plus qu’au féminin. […] Résultat : une langue qui ne parlerait plus que des femmes et ne s’adresserait plus qu’aux femmes

Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

Spécial Demeter

Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

Spécial résistances

Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

  • Des fourmis et des hommes – Sommes-nous des insectes sociaux ? (lundi.am)

    “maintenant, quand on me demande à quoi cela sert d’étudier des fourmis, je réponds toujours la même chose : à améliorer le fonctionnement des réseaux de télécommunications” […] C’est d’ailleurs le principe même de cette intelligence collective : les individus sont sacrifiables sans remettre en cause l’intégrité du système. Les auteurs de ces études ne cessent de répéter que les humains ne sont pas similaires à ces insectes sociaux car ils sont plus autonomes et ne réagissent pas automatiquement à ce qui les affecte. Néanmoins, cette précaution rappelée, ils ne se gênent pas pour proposer des applications qui, matériellement autant que symboliquement, transforment petit à petit le monde en une ruche interconnectée et les humains en être grégaires dépourvus d’autonomie.

  • Comment manipuler les élections ? L’affaire Cambridge Analytica (hacking-social.com)
  • « J’adopte les bons réflexes » (blog.mondediplo.net)

    Sous son air bon enfant, ce type d’énoncé manifeste de manière étonnante l’idéal même d’un pouvoir totalitaire, au sens d’un pouvoir si total qu’il n’apparaît plus comme pouvoir.

  • À mes ami·es blanc·hes (terrestres.org)

    Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été blanc. Comme vous. Simplement, je ne le savais pas.

  • « Exterminez toutes ces brutes ». Entretien avec Raoul Peck (contretemps.eu)

    c’est la première fois que sont réunis le génocide indigène, l’esclavage et la Shoah dans un même film, montrant leur relation […] Il est important de savoir que Hitler s’est inspiré du génocide amérindien. Il a envoyé des gens pour observer comment les Américains avaient organisé les lois ségrégationnistes. Il a écrit lui-même, à plusieurs reprises, que l’Amérique avait été sa grande source d’inspiration. Si on ne sait pas ça, on ne peut pas comprendre la continuité du débat, on ne peut pas comprendre pourquoi il y a des fascistes aujourd’hui en France qui se réfèrent à Charlemagne, sans se référer à cette partie de l’histoire d’Amérique qui constitue leur propre histoire.

  • David Wengrow, archéologue : « la vision linéaire de l’histoire humaine est une fable » (humanite.fr)
  • Holding to Account: Safiya Umoja Noble and Meredith Whittaker on Duties of Care and Resistance to Big Tech (logicmag.io)

    Part of the challenge here is that researchers have been socialized in academia to be apolitical or to think of themselves as scientists and not as people who have values imbued into the work that they’re doing. That is also part of the problem that we’re trying to contend with around the making of these technologies that are also allegedly neutral and just tools. This is part of the reason why we need feminists and why we need people who are committed and connected to social movements around the world to contextualize our work and to make sense of what it’s working in service of. That’s really important. […] The AI boom of the last decade was not the result of a major scientific innovation in algorithmic techniques. It was a recognition that with massive amounts of data and computing power, you can make old techniques do things they couldn’t do before. The ascent of AI was predicated on concentrated tech company power and resources which had, as their driving force, the surveillance business model.
    One thing we rarely discuss is how AI research and development’s dependence on corporate resources worked—and continues to work—to shape and in some cases co-opt knowledge production. In other words, to “do AI” as defined in the current “bigger is better” paradigm, you increasingly need resources that are controlled by these handful of companies.

  • « On cantonnait les femmes au piano pour les garder au foyer » (humanite.fr)

    les débuts de la musicologie et de l’historiographie ont fait énormément de mal. On a alors mis les figures masculines au centre de toute l’histoire de la musique classique : Bach, Beethoven, Mozart… Ça a éclipsé toutes les autres personnes, notamment les femmes. Au XXe siècle, les préjugés de genre sur la musique ont même empêché d’imaginer que des compositrices aient pu exister…

  • Comment les stéréotypes pèsent sur l’insertion des femmes non diplômées en milieu rural (huffingtonpost.fr)

    La première difficulté est celle de la concurrence masculine sur un marché encore très fortement marqué par une vision viriliste de l’emploi

  • Aux recruteurs qui pensent que les trous dans les CV des femmes, ça ne vaut rien (huffingtonpost.fr)

    je n’ai pas rien fait pendant 5 ans. J’ai porté la vie, 2 fois, je me suis occupée de mes enfants jour et nuit, je les ai soignés quand ils étaient malades, je leur ai assuré une alimentation adaptée et équilibrée, j’ai joué, j’ai préparé des activités, j’ai lavé du linge par tonnes, la vaisselle, j’ai lavé les sols, fait les poussières […] Mais ça ne vaut rien. Pourtant, je n’ai jamais géré autant de choses de front et pourtant n’importe quel boulot me paraît simple par rapport au rythme que j’ai eu ces 5 dernières années.

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les autres trucs chouettes de la semaine


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Khrys’presso du lundi 31 janvier 2022

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Nucléaire toujours

  • Fusion nucléaire : comment ce « soleil artificiel » s’est-il approché du seuil d’ignition ? (numerama.com)
  • Former Nuclear Regulatory Commission chair argues nuclear power isn’t a climate solution (theverge.com)

    you have the complete fiasco that is the new build of nuclear reactors in the United States. You had four new design reactors […] which were supposed to be starting production in 2016 and 2017.Two of those reactors were canceled, and that involved federal indictments for fraud among the heads of the company running that reactor development. […] Then the other two reactors are in Georgia, and those reactors continue to be pushed back and now are scheduled to start in 2022 or 2023. And they’re looking at a price tag that’s over $30 billion, which is more than double the initial estimate for the cost of that reactor.[…] We have to stop believing the hype. Nuclear has never delivered on the hype, and to somehow hinge the future of the planet on unproven design is simply, I think, irresponsible, and we have to recognize that or we’re going to be throwing money at the technologies that are simply never going to deliver. The window in which nuclear technology could deliver on a climate pledge closed a year ago or five years ago, realistically.

  • Les huit idées reçues qui polluent les discussions autour du nucléaire (vert.eco)
  • Uranium : la face cachée du nucléaire français (reporterre.net)

    « La France ne tient pas compte des pollutions causées par l’extraction de l’uranium à l’étranger et leurs conséquences, notamment sur les mineurs et sur les communautés indigènes. La pollution persistante qui émane des 247 mines d’uranium abandonnées en France est également peu connue. »

Spécial France

Spécial médias et pouvoir

Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

Spécial Nantes Révoltée

Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

Spécial résistances

Spécial GAFAM et cie

L’anniversaire de la semaine

  • Il y a 50 ans : le Bloody Sunday (nantes-revoltee.com)

    14 mort-es, 14 blessé-es. Plusieurs victimes ont été abattues de dos. Tirer pour tuer, c’est l’application avant l’heure de la doctrine du “shoot to kill” mise en place par Margaret Thatcher qui est, rappelons-le, un modèle pour Emmanuel Macron.

Les autres lectures de la semaine

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les autres trucs chouettes de la semaine

  • FOSDEM 2022 (en ligne) (linuxfr.org)

    Le FOSDEM (Free and Open Source Software Developers’ European Meeting : réunion européenne des développeurs de logiciels libres et open source) est la plus grosse rencontre des développeurs et contributeurs de logiciels libres et opensource en Europe. Habituellement l’évènement a lieu à l’Université Libre de Bruxelles, mais, comme l’année dernière, cette année l’évènement a lieu en ligne. La conférence a lieu les 5 et 6 février 2022.

  • Infoclimat : un commun météorologique et climatologique à préserver ! (framablog.org)
  • S’occuper de son sperme et être contacepté·e (expansive.info)

    Un petit livre auto-produit et non-commercial à propos de la contraception testiculaire thermique est sorti mi-décembre.


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Khrys’presso du lundi 24 janvier 2022

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Spécial France

Spécial médias et pouvoir

Spécial primaire populaire

  • Primaire populaire : les dés pipés ? (regards.fr)

    En décembre, les organisateurs de la Primaire populaire ont tenté un « coup », dont personne n’a bien compris les détours. Soudainement, le groupe des dix finalistes a disparu pour ne garder que les candidats officiellement déclarés à la présidentielle – sauf les Roussel, Montebourg, Poutou, Arthaud et Kazib. L’idée n’a pas survécu à elle-même. Qui décide ? Comment ? Pourquoi ? On a connu plus transparent comme mouvement. Quand à la stratégie, comment dire… Telle qu’elle est expliquée par Samuel Grzybowski, un des co-fondateurs de la Primaire populaire, elle peut laisser pantois : de la « data », « empêcher les candidats d’avoir les 500 signatures », critiquer les candidats sur les réseaux sociaux pour dégrader leur image dans les sondages et ainsi rendre plus difficile l’obtention d’un prêt auprès d’une banque pour financer leur campagne. Bonne ambiance.

  • Primaire « populaire » : la startup politique qui vous veut du bien ? (frustrationmagazine.fr)
  • LFI demande à la primaire populaire de ne plus impliquer Jean-Luc Mélenchon (huffingtonpost.fr)

    ce vote s’apparente […] à une sorte de sondage sans qu’aucune des règles de bases permettant d’en garantir la sincérité ne soit respectée”.[…]“Ce n’est pas acceptable. Aucun d’entre nous n’a eu accès au fichier des votants et la commission de contrôle mise en place a été dissoute par les organisateurs”

Le Facepalm de la semaine

  • Un médecin de l’APHP tente de vendre une radio d’une blessée du Bataclan (huffingtonpost.fr)

    “D’un point de vue éthique, je me suis moi-même posé la question…”, répond l’intéressé à Mediapart quand il est questionné sur le bien-fondé de sa démarche, d’ailleurs menée sans l’accord de la patiente. “Si vous voulez me faire dire que c’est une erreur, c’est peut-être une erreur. En plus, ça m’a coûté de l’argent, c’est complètement débile.”

Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

Spécial résistances

  • Que faire ? (revue-ballast.fr)

    nous avons sou­hai­té inter­ro­ger dans le détail les dif­fé­rentes orien­ta­tions stra­té­giques qui se pré­sentent, aujourd’­hui, aux rési­dents fran­çais (voire aux fran­co­phones) dési­reux d’en finir avec la mise au pas des popu­la­tions. Disons-le posi­ti­ve­ment : dési­reux de fon­der un ordre social aus­si digne, juste et éga­li­taire que pos­sible. Nous sommes ain­si allés à la ren­contre de par­ti­sanes et de par­ti­sans de l’au­to­no­mie, de l’ins­tau­ra­tion d’un gou­ver­ne­ment révo­lu­tion­naire par la grève géné­rale, de la révo­lu­tion citoyenne par les urnes, de l’af­fran­chis­se­ment col­lec­tif par les lieux de tra­vail et, enfin, de la construc­tion d’un double pou­voir puis d’une socié­té fédé­rale auto­gé­rée. Un dos­sier thé­ma­tique en cinq volets, donc.

  • Réfugiés: fermons les «zones d’attente»! (liberation.fr)
  • Plus de 600 artistes et professionnels de la culture s’opposent à la dérive autoritaire en cours (lareleveetlapeste.fr)

    “Comment ne pas se souvenir qu’à chaque fois qu’un État a souhaité stigmatiser et attaquer une partie de sa population, le totalitarisme est alors sorti de l’ombre ?”

  • Non vaccinée, une Bretonne décide de ne plus payer ses impôts (lepoint.fr)

    Hélène Gerray a vu rouge lorsqu’Emmanuel Macron, décidé à « emmerder » les non-vaccinés contre le Covid, a remis en doute sa citoyenneté. Elle a porté plainte. […] Se posant comme une lanceuse d’alerte (« on est en train d’entrer dans une société du tout-contrôle, du crédit social à la chinoise, avec de bons et de mauvais citoyens »), elle s’insurge que le Conseil constitutionnel, qui a validé l’essentiel du pass vaccinal, « n’arrête pas cela alors que c’est sa mission. S’il ne le fait pas, c’est à nous de le faire, et nous, c’est moi »

  • Lanceurs d’alerte: 36 associations et syndicats interpellent les sénateurs (mediapart.fr)
  • « Que met-on sur les vignes dans le Bordelais ? » : la question à 125 000 euros que Valérie Murat a osé poser (basta.media)

    L’affaire commence en septembre 2020. L’association, « Alerte aux toxiques », fondée par Valérie Murat publie une analyse qui révèle la présence de résidus de pesticides dans 22 vins certifiés Haute Valeur Environnementale. Toutes les bouteilles contiennent des molécules – sept en moyenne – considérées comme des perturbateurs endocriniens potentiels. Dans onze bouteilles, des traces de substances classées CMR (cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques) probables sont mises en évidence. Neuf bouteilles renferment au moins un des fongicides dits SDHI. […] Dans le Bordelais, c’est la panique. Le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) porte plainte pour « dénigrement » […] « Ils ont fait de moi une sous-citoyenne, qui ne peut pas exercer son droit de faire appel.[…] Ce qu’ils veulent, c’est me briser en tant qu’individu et asphyxier l’association Alerte aux toxiques pour nous empêcher de mener des actions.»

  • Des paysans inventent leurs outils pour se libérer de l’industrie (reporterre.net)

    « L’idée n’est pas d’être pour ou contre le numérique, mais de reconnaître que le numérique est un bélier incroyable de l’industrie. C’est compliqué d’utiliser les outils sans subir l’idéologie qui va avec »
    […]
    Les chiffres sont sans appel : l’agriculture française a perdu 100 000 fermes ces dix dernières années, soit une ferme sur cinq. Ainsi, l’agriculture industrielle de plus en plus technologique contribue à la disparition des agriculteurs et en même temps serait la solution pour répondre à leur disparition grâce à l’automatisation des tâches ? La Confédération paysanne a un autre projet : celui d’installer un million de paysans. « L’objectif de doubler le nombre de paysans est à la fois modeste et révolutionnaire pour renverser le modèle technico-industriel »

  • Strasbourg : ils mazoutent des portraits de Macron, « saboteur du climat » (reporterre.net)
  • Les soulèvements de la mer – Brest, 4-5-6 février : Face au One Ocean summit (lundi.am)
  • Pour un printemps maraîchin du 25 au 27 mars (expansive.info)

    Les Collectifs Bassines Non Merci (79, 86 et Aume Couture), Les soulèvements de la terre et La Confédération Paysanne appellent d’ores et déjà à une nouvelle date de mobilisation massive et d’action du 25 au 27 mars !La lutte contre les méga-bassines est un enjeu national, qui dépasse de loin le Marais poitevin. Si celles-ci s’implantent dans les Deux-Sèvres, la France en sera bientôt couverte.

  • Énergie éolienne : ne pas se tromper de contestation (unioncommunistelibertaire.org)
  • Jean-Michel Blanquer à Ibiza parodié par des militants devant son ministère (huffingtonpost.fr)

    Un sosie de Jean-Michel Blanquer en short de bain avec des palmes aux pieds dansait devant le ministre de l’Éducation.

  • Nouvelle manifestation d’enseignants, en mode Blanquer à Ibiza (huffingtonpost.fr)

Spécial GAFAM et cie

Spécial anniversaire

Les autres lectures de la semaine

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Mais où sont les livres universitaires open-source ?

Où sont les livres universitaires libres, ceux qu’on pourrait télécharger gratuitement à la façon d’un logiciel open-source ? Les lecteurs et lectrices du Framablog qui étudient ou travaillent à l’université se sont probablement posé la question.


Olivier Cleynen vous soumet ici quelques réponses auxquelles nous ouvrons bien volontiers nos colonnes.


Les manuels universitaires libres, j’en ai fabriqué un : Thermodynamique de l’ingénieur, publié en 2015 au sein du projet Framabook. Cette année, alors que Framabook se métamorphose en Des livres en commun et abandonne le format papier, je reprends le livre à mon nom et j’expérimente avec différentes formes de commercialisation pour sa troisième édition. C’est pour moi l’occasion de me poser un peu et de partager avec vous ce que j’ai appris sur ce monde au cours des sept dernières années.

 

Bon, je vais commencer par prendre le problème à l’envers. Un manuel universitaire, c’est d’abord un livre et comme tout autre livre il faut qu’il parte d’un désir fort de la part de l’auteur/e, car c’est une création culturelle au même titre qu’une composition musicale par exemple. Et d’autre part c’est un outil de travail, il faut qu’il soit très cohérent, structuré, qu’il justifie constamment l’effort qu’il demande au lecteur ou à la lectrice, en l’aidant à accomplir quelque chose de précis. Ces deux facettes font qu’il doit être le produit du travail d’un nombre faible de personnes très impliquées. On le voit bien avec les projets Wikibooks et Wikiversity par exemple, qui à mes yeux ne peuvent pas décoller, par contraste avec Wikipédia où le fait que certains articles soient plus touffus que d’autres et utilisent des conventions de notation différentes ne pose aucun problème.

Leonardo da Vinci (1452-1519), Codex Leicester, un manuel italien écrit en miroir, ayant un peu vieilli, mais heureusement déjà dans le domaine public.

 

Pour écrire un livre comme Thermodynamique de l’ingénieur j’estime (à la louche) qu’il faut un an de travail à quelqu’un de niveau ingénieur. En plus de ça il faut au moins deux personne-mois de travail pour mettre le tout en page et avoir un livre prêt à l’impression.

Je n’aime pas beaucoup ce genre de calculs qui ont tendance à tout réduire à des échanges mercantiles, mais dans un monde où l’équipe d’en face loue l’accès à un PDF en ligne à 100 euros par semestre, on peut se permettre d’écrire quelques nombres au dos d’une enveloppe, pour se faire une idée. Un an de travail pour une ingénieur médiane coûte 58 k€ brut en France. Pour deux personnes-mois de mise en page, on peut certainement compter 5 k€ de rémunération brute, soit au total: 63 000 euros.

Maintenant en partant sur la base de 1000 livres vendus on voit qu’il faudrait récolter 63 euros par livre pour financer au “prix du marché”, si je peux me permettre, le travail purement créatif. C’est une mesure (très approximative…) de ce que les créateurs choisissent de ne pas gagner ailleurs, lorsqu’ils/elles font un livre en accès gratuit ou en vente à prix coûtant, comme l’a été le Framabook de thermodynamique.

Thermodynamique de l’ingénieur – troisième édition

Bien sûr, si l’on reprend le problème à l’endroit, le prix d’un livre acheté par un étudiant ou une universitaire n’est pas du tout calculé sur cette base, car il faut aussi et surtout rémunérer les autres acteurs entre l’auteure et la lectrice.

La part du lion est assurément réservée aux distributeurs, et parmi eux Amazon, qui sont passés progressivement de purs agents logistiques à de véritables plateformes éditoriales. Les distributeurs ont ainsi dépassé leur rôle initial (être une réponse à la question : « où vais-je me procurer ce livre qui m’intéresse ? ») et saturé le niveau d’au-dessus, en proposant de facto toutes les réponses les plus pertinentes à la question : « quel est le meilleur livre sur ce sujet ? ».

 

Au milieu de tout ça, il y a les éditeurs. Un peu comme les producteurs dans le monde de la musique, leur rôle est de résoudre l’équation qui va lier et satisfaire tous les acteurs impliqués dans l’arrivée du livre entre les mains de la lectrice. Ils sont ceux qui devraient le mieux connaître les particularités de ce produit pas tout à fait comme les autres, et pourtant…

 

Dans notre exploration du monde des manuels universitaires, je vais choisir de diviser les éditeurs en trois groupes.

tout un patrimoine est rendu légalement inaccessible.

Au centre, nous avons les petits. Ils sont écrasés par tous les autres, mais je peux dire d’emblée qu’ils n’ont que ce qu’ils méritent. Leurs outils et méthodes de travail sont désuets voire archaïques, et ils saisissent très mal les mécanismes du succès éditorial. Donc, ils se contentent de sortir beaucoup de livres pour espérer en réussir quelques-uns. Contactez-les avec votre projet, et ils vous proposeront un contrat dans lequel vous renoncez ad vitam à tout contrôle, et à 93% des revenus de la vente. Faites le calcul : même avec un prix de vente élevé, disons 40€, ce qu’ils vous présenteront sans sourciller comme un succès (mille livres vendus) ne vous rapportera même pas 3000 euros bruts, étalés sur dix ans.

Vous me direz que ce n’est pas bien grave, qu’avoir une haute rentabilité, une haute efficacité, n’est pas un but en soi : tout le monde ne veut pas être Jeff Bezos, et le monde a bien besoin de petits acteurs, de diversité éditoriale, de tentatives risquées, tout comme le secteur de la musique. Certes ! Mais voyons les conséquences en aval. Lorsque le contrat est signé, le copyright sur l’œuvre passe irréversiblement dans les mains de l’éditeur, qui ne l’exploitera vraisemblablement que dix ans. Que se passe-t-il après ? Le livre n’est plus imprimé, il sort de la sphère commerciale, et… il est envoyé en prison. Il rejoint la montagne de livres abandonnés, qui attendent, sous l’œil du gendarme copyright, le premier janvier de la 71ème année après la mort de leur auteur, que l’on puisse les réutiliser. Un siècle de punition ! Quelle bibliothèque en aura encore un exemplaire en rayon lorsqu’ils en sortiront ?

 

Et voilà comment nous entretenons cette situation absurde, dans laquelle une masse de travail faramineuse, sans plus aucune valeur commerciale, est mise hors d’accès de ceux qui en ont besoin. Il y a des manuels universitaires par centaines, parfaitement fonctionnels, dont le contenu aurait juste besoin d’un petit dépoussiérage pour servir dans les amphis après une mise à jour. Ils pourraient aussi être traduits en d’autres langues, ou bien dépecés pour servir à construire de nouvelles choses. Au lieu de ça, en thermodynamique les petits éditeurs sortent chaque année de nouveaux manuels dans lesquels les auteurs décrivent une nouvelle fois l’expérience de Joule et Gay-Lussac de 1807, condamnés à refaire eux-mêmes le même schéma, les mêmes diagrammes pression-volume, donner les mêmes explications sans pouvoir utiliser ce qui a déjà été fait par leurs prédécesseurs. Certes, d’autres disciplines évoluent plus vite que la mienne, mais partout il y a des fondamentaux qu’il n’est pas nécessaire de revisiter très souvent, et pour lesquels tout un patrimoine est rendu légalement inaccessible. Quel gâchis !

des pratiques difficiles à accepter pour ceux pour qui un livre doit aussi être un outil d’émancipation.

Grimpons maintenant d’un étage. Au dessus des petits éditeurs, les gros ; eux résolvent l’équation autrement, en partant du point de vue qu’un manuel universitaire est un outil de travail professionnel : un produit pointu, hyper-spécialisé et qui coûte cher. Aux États-Unis, ce sont eux qui mènent la course. Pour pouvoir suivre un cours de thermodynamique ou de chimie organique, l’étudiant/e lambda est forcée d’utiliser un manuel qui coûte entre 100 et 300 euros par le/la prof, qui va baser tous ses cours, diapositives, sessions d’exercices et examens dessus. Nous parlons de pavés de 400 pages, écrits par plusieurs auteur/es et illustrés par des professionnels, des outils magnifiques qui non seulement attisent votre curiosité, mais aussi vous rassasient d’applications concrètes et récentes, en vous permettant de progresser à votre rythme. On est loin des petits aides-mémoire français avec leurs résumés de cours abscons !

Ces manuels sont de véritables navires, conduits avec soin pour maximiser leur potentiel commercial, avec des pratiques pas toujours très éthiques. Par exemple, les nouvelles éditions s’enchaînent à un rythme rapide, et les données et la numérotation des exercices sont souvent modifiés, pour rendre plus difficile l’utilisation des éditions antérieures. Pour pouvoir capter de nouveaux marchés, en Asie notamment, les éditeurs impriment pour eux des versions beaucoup moins chères, dont ils tentent après par tous les moyens d’interdire la vente dans les autres pays.

Le prix de vente des livres est en fait tel que pour les étudiants, la location devient le moyen d’accès principal. Les distributeurs (comme Amazon US ou Chegg) vous envoient l’enveloppe de retour affranchie directement avec le livre. Vous pouvez tout de même surligner et annoter l’intérieur du livre : il ne sera probablement pas reloué plus d’une fois. Après tout, le coût de fabrication est faible au regard des autres sommes en jeu : il s’agit surtout de pouvoir contrôler le nombre de livres en circulation (lire : empêcher la revente de livres récents et bon marché).

Les éditeurs tentent aussi de ne pas louper le virage (très lent…) de la dématérialisation, en louant l’accès au contenu du livre via leur site Internet ou leur appli. Pensiez-vous que l’on vous donnerait un PDF à télécharger ? Que nenni. Nos amis francophones au Canada ont déjà testé pour vous : « Les étudiants sont pris en otage avec une plateforme difficile d’utilisation à un prix très élevé. Difficile de faire des recherches, difficile de naviguer, difficile de zoomer, difficile d’imprimer. Difficile de toute. En plus, on perd l’accès au livre après un certain temps, alors qu’on paie presque la totalité du prix d’un livre physique. Il y a un problème. »

En bref, cet étage combine le meilleur et le pire : des outils pédagogiques de très bon niveau, empaquetés dans des pratiques difficiles à accepter pour ceux pour qui un livre doit aussi être un outil d’émancipation.

l’émergence de créateurs et créatrices de biens culturels plus indépendants et plus justement rétribués

En dessous de ces deux groupes, il y a tout un ensemble désordonné d’entreprises qui proposent aux auteurs potentiels de court-circuiter les voies d’édition traditionnelles (j’expérimente en ce moment avec plusieurs de ces acteurs pour mon livre). On peut mentionner Lulu, qui fournit un service d’impression à la demande (Framabook l’a longtemps utilisé), mais aussi Amazon qui accepte de plus en plus facilement dans son catalogue physique et immatériel (Kindle) des livres auto-édités. En marge, il y a un grand nombre d’acteurs qui facilitent la rémunération des créateurs et créatrices en tout genre, par exemple en permettant la vente de fichiers informatiques, de services en ligne, et le financement ponctuel ou régulier de leur travail par leur audience. Ces choses étaient très difficiles à mettre en pratique il y a quinze ans ; maintenant ces entreprises érodent par le bas les piliers financiers de l’édition traditionnelle. Elles permettent, d’une part, l’émergence de créateurs et créatrices de biens culturels plus indépendants et plus justement rétribués, qui ne se feront pas manger tout/es cru/es par les machines de l’édition traditionnelle. Elles permettent aussi, et c’est plus regrettable, la monétisation d’échanges qui auraient dû rester non-commerciaux ; par exemple on ne peut que grincer des dents en voyant des enseignants fonctionnaires de l’éducation nationale, sur une plateforme quelconque, se vendre les uns aux autres l’accès à leurs fiches de travaux pratiques de collège. Dans l’ensemble toutefois, je pense que la balance penche franchement dans le bon sens, et je me réjouis de savoir que de plus en plus de personnes se voient offrir la possibilité de se demander : « tiens, et si j’en faisais un livre ? ».

 

Alors toi, petit/e prof de l’enseignement supérieur, qui voudrais bien faire un livre de ce que tu as déjà construit avec tes cours, et qui regardes ce paysage, tu te demandes si tu ne devrais pas faire un manuel universitaire open-source, un truc que les étudiants et les autres profs pourraient télécharger et réadapter sans rien devoir demander. Qu’est-ce que je peux te recommander ?

Pour commencer, le plus important — fonce ! Tu ne le regretteras pas. Je partage volontiers avec toi quelques chiffres et quelques retours, sept ans après m’être lancé (mais sans avoir jamais travaillé sur la communication ou la diffusion). Une trentaine de personnes télécharge le PDF de mon livre depuis mon site Internet chaque jour, la moitié depuis les pays d’Afrique francophone, et une sur cinq-cent met la main à sa poche pour acheter un exemplaire imprimé. Après six ans, ça représente 250 livres vendus (250 kilos de papier !). Je retrouve des traces de mon livre un peu partout sur Internet, pour le meilleur et pour le pire. Il y a eu un gros lot de mauvaises surprises, parce qu’il y a beaucoup de dilution : le PDF du livre est repris, en entier ou en petits morceaux, par de nombreux acteurs plus ou moins bien intentionnés. Le plus souvent ce sont simplement des banques de PDFs et miroirs informes qui s’efforcent de bien se positionner dans les résultats des moteurs de recherche, puis génèrent un revenu en apposant de la publicité à côté du contenu qu’ils reproduisent. Il y a aussi des plateformes (par exemple Academia.edu pour ne pas les nommer) qui encouragent leurs utilisateurs à republier comme les leurs les travaux des autres, et mon livre fait partie de milliers d’autres qui sont partagés sous une nouvelle licence et en étant mal attribués. Le plus désagréable est certainement de voir mon travail occasionnellement plagié par des universitaires qui ont voulu croire que le livre était simplement déposé dans le domaine public et qu’il n’était pas nécessaire d’en mentionner l’auteur. Mais je pense que ces problèmes sont propres à tous les livres et pas seulement ceux que l’on diffuse sous licence Creative Commons.

Il y a aussi de bonnes surprises ! Recevoir un paquet de correctifs par quelqu’un qui a pris le temps de refaire tes exercices. Recevoir un compliment et un remerciement d’une consœur que tu n’as jamais pu rencontrer. Voir ton PDF téléchargé depuis des adresses IP associées à une ville au milieu du désert algérien, ou bien d’endroits où personne ne n’a jamais vu une librairie universitaire ou une camionnette Amazon. Ces moments à eux seuls font du projet un succès à mes yeux, et ils te porteront toi aussi dans tes efforts.

 

Dans tout cela, il faut bien voir que les quantités d’argent mises en jeu dans la circulation du livre sont dérisoires, à des années-lumières de la valeur que vont créer les étudiants ingénieurs avec ce qu’ils ont appris à l’aide du manuel. Et surtout, après avoir de bon cœur mis son livre en libre téléchargement et la version papier en vente à prix coûtant, l’auteur/e réalise un matin, comme certainement beaucoup de programmeurs libristes avant lui/elle, que des œuvres concurrentes objectivement bien moins bonnes et beaucoup plus chères se vendent bien mieux.

Où trouver notre place alors dans ce paysage compliqué ? Un livre sous licence Creative Commons peut-il être une bonne réponse au problème ?

Une capture d'écran d'un livre à la location sur Amazon US
Cette treizième édition du livre, préférez-vous l’acheter neuve pour 190 euros, ou d’occasion pour 100 euros ? Sinon, je vous propose de la louer pour 37 euros…

 

Je pense qu’une bonne recette de fabrication pour livre universitaire doit en tout premier satisfaire trois groupes : les auteur/es, les enseignant/es et les étudiant/es. De quoi ont-ils/elles besoin ? Je propose ici mes réponses (évidemment toutes biaisées par mon expérience), en listant les points les plus importants en premier.

 

Ce que veulent les auteur/es :

  • Fabriquer une œuvre qui n’est pas cloisonnée, qui peut servir à d’autres si je disparais ou si le projet ne m’intéresse plus (donc quelque chose de ré-éditable, qu’on peut corriger, remettre à jour, traduisible en japonais et tout ça sans devoir obtenir de permission).
  • Une reconnaissance de mon travail, quelque chose que je peux valoriser dans un CV académique (donc quelque chose qui va être cité par ceux qui s’en servent).
  • De l’argent, mais pas cent-douze euros par an. Soit le livre contribue significativement à mes revenus, soit je préfère renoncer à gagner de l’argent avec (pour maximiser sa diffusion et m’éviter les misères administratives, la contribution à la sécu des artistes-auteurs ou à l’Urssaf etc).

 

Ce que veulent les enseignant/es :

  • Un contenu fiable (un livre bien ancré dans la littérature scientifique existante et dans lequel l’auteur/e n’essaie pas de glisser un point de vue « alternatif » ou personnel).
  • Un livre remixable, dont on peut reprendre le contenu dans ses diapos ou son polycopié, de façon flexible (ne pas devoir scanner les pages du livre ou bien tout redessiner).
  • Un livre dont le prix est supportable pour les étudiant/es.

 

Et enfin, ce que veulent les étudiant/es :

  • Un livre qui les aide à s’en sortir dans leur cours. C’est d’abord un outil, et il faut survivre aux examens ! Si le livre rend le sujet intéressant, c’est un plus.
  • Un livre très bon marché, ou encore mieux, gratuit.
  • Un livre déjà désigné pour elles et eux, et qui correspond bien au programme : personne n’a envie d’arpenter les rayons de bibliothèque ou le catalogue d’Amazon en espérant trouver de l’aide.

 

On le voit, finalement nous ne sommes pas loin du compte avec des livres sous licence Creative Commons ! Tous les outils importants sont déjà à portée de main, pour créer le livre (avec des logiciels libres en tout genre), l’encadrer (avec des contrats de licence solides) et le distribuer (avec l’Internet pour sa forme numérique et, si nécessaire d’autres plateformes pour sa forme physique). C’est peut-être un évidence, mais il est bon de se rappeler parfois qu’on vit une époque formidable.

 

Alors, que manque-t-il ? Pourquoi les livres libres n’ont-ils toujours pas envahi les amphis ? Quels sont les points faibles qui rendent l’équation si difficile à résoudre ? Je pense qu’une partie de la réponse vient de nous-mêmes, nous dans les communautés impliquées autour des concepts de culture libre, de partage des connaissances et de logiciels open-source. Voici quelques éléments de critique, que je propose avec beaucoup de respect et en grimaçant un peu car je m’identifie avec ces communautés et m’inclus parmi les responsables.

la monnaie de cette reconnaissance est la citation académique

Je voudrais d’abord me tourner vers les enseignant/es du supérieur. Confrères, consœurs, nous devons citer nos sources dans nos documents de cours, et les publier ! Je sais que construire un cours est un travail très chronophage, souvent fait seul/e et à la volée — comment pourrait-il en être autrement, puisque souvent seul le travail de recherche est valorisé à l’université. Mais trop de nos documents (résumés de cours, exercices, diapositives) ne citent aucune source, et restent en plus coincés dans un intranet universitaire, cachés dans un serveur Moodle, invisibles depuis l’extérieur. Sous nos casquettes de chercheurs, nous sommes déjà les premiers responsables d’une crise sans fin dans l’édition des publications scientifiques. Nous devons faire mieux avec nos chapeaux d’enseignants. Nous le devons à nos étudiants, à qui nous reprochons souvent de faire la même chose que nous. Et nous le devons à ceux et celles dont nous reprenons le travail (les plans de cours, les schémas, les exercices…), qui ont besoin de reconnaissance pour leur partage ; la monnaie de cette reconnaissance est la citation académique. Il faut surmonter le syndrome de l’imposteur : mentionner un livre dans la bibliographie officielle de la fiche descriptive du cours ne suffit pas. Il faut aussi le citer dans ses documents de travail, et les laisser en libre accès ensuite.

 

Quant aux institutions de l’enseignement supérieur (écoles, instituts, universités en tous genres), je souhaite qu’elles acceptent l’idée que la création de supports de cours universitaires est un processus qui demande de l’argent au même titre que la création de savoir par l’activité de recherche. Il faut y consacrer du temps, et il y a des frais de fonctionnement. Sans cela, on laisse les enseignants perpétuellement réinventer la roue, coincés entre des livres trop courts ou trop chers pour leurs étudiants. Il manque plus généralement une prise de conscience que l’enseignement supérieur a tout d’un processus industriel (il se fait à grande échelle, il a de très nombreux aspects qui sont mesurables directement etc.): nous devons arrêter d’enseigner avec des méthodes de travail qui relèvent de l’artisanat, chacun avec ses petits outils, ses méthodes et son expérience.

 

Un peu plus loin, au cœur-même des communautés libristes, il y a aussi beaucoup d’obstacles à franchir pour l’auteur/e universitaire : ainsi les défauts de la bibliothèque multimédia communautaire Wikimedia Commons, et du projet Creative Commons en général, pourraient faire chacun l’objet d’un article entier.

 

Ce que j’ai appris avec ce projet de livre, c’est que travailler à l’intersection de tous ces groupes consomme une certaine quantité d’énergie, parce que mon espoir n’est pas que le fruit de tout ce travail reste à l’intérieur. J’ai envie d’envoyer mon livre de l’autre côté de la colline, où il se retrouve en concurrence avec des manuels de gros éditeurs, parce que c’est ce public que je veux rencontrer — l’espoir n’est pas de faire un livre pour geeks libristes, mais plutôt d’arriver dans les mains d’étudiants qui n’ont pas l’habitude de copier légalement des trucs. Créer ce pont entre deux mondes est un travail en soi. En le réalisant, j’ai appris deux choses.

un travail de communication et de présence en amont.

La première, c’est que nous dépendons toujours d’une plate-forme ou d’une autre. Comme beaucoup d’autres avant moi, je me suis hissé sur les épaules de géants depuis une chambre d’étudiant, en montant une pile de logiciels libres sur mon ordinateur et en me connectant à un réseau informatique global décentralisé. L’euphorie perdure encore jusqu’à ce jour, mais elle ne doit pas m’empêcher d’accepter qu’on ne peut pas toujours tout faire soi-même, et qu’une activité qui implique des transactions financières se fait toujours à l’intérieur d’un ou plusieurs systèmes. Quel que soit son métier, avocate, auteure, chauffagiste, restaurantiste, une personne qui veut s’adresser à un public doit passer par une plate-forme : il faut une boutique avec vitrine sur rue, ou un emplacement dans une galerie commerciale, ou une fiche dans un annuaire professionnel, ou bien un emplacement publicitaire physique ou numérique, ou encore être présent dans un salon professionnel. Chaque public a des attentes particulières. Pour que quelqu’un pense à vous même sans se tourner activement vers une plateforme (simplement en pensant silencieusement « bon il me faut un livre de thermodynamique » ou « bon il faut que quelqu’un répare cette chaudière ») il faut que vous ayez fait un travail de communication et de présence en amont. Toutes les plateformes ne sont pas équivalentes, loin de là ! Le web est certainement une des toutes meilleures, mais là aussi nous voulons trop souvent oublier qu’elle est de facto mécaniquement couplée à une autre, celle du moteur de recherche duquel émanent 92% des requêtes mondiales : c’est ce moteur qu’il faut satisfaire pour y grandir.

 

Autre plateforme, Amazon: l’utiliser pour distribuer ses livres, c’est participer à beaucoup de choses difficiles à accepter sociétalement. Framasoft a fait le choix de ne plus l’utiliser, et c’est tout à leur honneur, d’autant plus lorsqu’on voit le travail qu’ils abattent pour en construire de meilleures, des plateformes ! Personnellement, j’ai choisi de continuer à y vendre mon livre, car il y a des publics pour lesquels un livre qui n’est pas sur Amazon n’existe pas. Idem pour Facebook, sur lequel je viens bon gré mal gré de me connecter pour la première fois, parce que mon livre s’y partage que je le veuille ou non et que je voudrais bien voir ça de plus près. Ainsi, au cours des dernières années j’ai appris à observer les flux au delà de la connexion entre mon petit serveur et mon petit ordinateur.

 

La seconde chose que j’ai apprise, c’est que nous avons, nous au sein des communautés du logiciel et de la culture libres, une relation assez dysfonctionnelle à l’argent. Il nous manque globalement de l’argent, ça je le savais déjà (j’ai fondé et travaillé à plein temps pour une association sont les objectifs ressemblaient un peu à ceux de Framasoft il y a 15 ans), mais j’avais toujours attribué cela à de vagues circonstances extérieures. Maintenant, je suis convaincu qu’une grande part de responsabilité nous revient : il nous manque de la culture et de la sensibilité autour de l’argent et du commerce. Dès que l’on professionnalise son activité, on vient à bout du credo « il est seulement interdit d’interdire » que nous avons adopté pour encadrer le partage des biens communs culturels. Nos licences et nos organisations sont en décalage avec la réalité et nous faisons collectivement un amalgame entre « amateur », « non-commercial » et « à but non-lucratif ». — j’y reviendrai dans un autre article.

 

Voilà tout ce que j’ai en tête lors que je me demande où sont les livres universitaires libres. Qui sera là pour faire un pont entre tous ces mondes ? Il y a quelques années, le terme “Open Educationnal Resource” (OER ou en français REL) a pris de l’essor un peu comme le mot-clé “MOOC”, une idée intéressante pas toujours suivie d’applications concrètes. Plusieurs projets ont été lancés pour éditer des livres et cours universitaires libres. Aujourd’hui beaucoup on jeté l’éponge : Lyryx, Boundless, Flatworld, Tufts OpenCourseWare, Bookboon se sont arrêtés ou tournés vers d’autres modèles. Il reste, à ma connaissance, un seul éditeur avec un catalogue substantiel et à jour (je ne vous cache pas que je rêve d’y contribuer un jour) : c’est OpenStax, une organisation américaine à but non-lucratif, avec une quarantaine de manuels en anglais. Et dans la sphère francophone ? Un groupe de geeks de culture libre arrivera-t-il jamais à faire peur à tout le monde en mettant dans les mains des étudiants des outils qu’ils peuvent utiliser comme ils le veulent ?




CLIC ! : une plateforme de coopération tout terrain

Fin novembre, des commoners (militant·e·s des communs), artistes, animateurs et animatrices de rues se sont retrouvé·e·s au Vigan (dans les Cévennes gardoises), pour travailler sur le #ProjetCLIC! (Contenus et Logiciels pour des Internets Conviviaux !), une plateforme numérique pour essaimer des pratiques numériques et coopératives, solidaires et émancipatrices grâce à des logiciels, ressources et formations librement partageables.


Que ce soit dans le secteur associatif, en entreprise, ou dans tout autre collectif, les besoins en outillage informatique sont prégnants. Les géants de l’Internet savent proposer des solutions qui paraissent convenir mais cela a un certain prix, que ce soit en termes monétaires ou d’abandon de notre vie privée. Heureusement, certaines initiatives, telles que celles portées par Framasoft et les CHATONS, permettent de répondre à ces besoins sans concession. Cependant, ces solutions nous font dépendre de tiers, qui doivent être de confiance, et elles sont limitées à la présence d’une connexion internet et à la capacité du tiers à maintenir son service en ligne. En outre, ces outils sont livrés « nus » : il nous faut alors les alimenter en contenus afin de partager nos savoirs et connaissances.

Comment permettre que ces contenus et outils soient facilement accessibles, utilisés et réutilisables dans tous les contextes, y compris les plus éloignés de l’Internet ?

C’est à cette fin que les Animacoop, Colibris, Framasoft, ritimo, le Réseau national des ressourceries, Yunohost et autres allié·es ont imaginé « CLIC! », pour essaimer des pratiques numériques coopératives, solidaires et émancipatrices.

La proposition de CLIC! est de s’auto-héberger (d’installer les services sur son matériel, chez soi) et d’avoir ses outils libres et contenus disponibles localement, et/ou sur le grand Internet avec un système technique pré-configuré. On vous explique.

CLIC! home servicesL’interface de sélection des services dans CLIC!

Entre Chatons et PirateBox : CLIC!

CLIC! pourrait être vu comme un mix entre un CHATONS (hébergeur de logiciel et service libre) et une Piratebox (dispositif électronique accessible par wifi, permettant de partager des contenus libres) pour mettre l’auto-hébergement à la portée de toutes et tous.

Coté logiciel, CLIC! est une distribution Linux issue de Yunohost qui propose déjà des services et des contenus libres préinstallés. L’idée est de proposer en plus des contenus thématiques installables en un clic (fichiers multimédias, parcours pédagogiques, …)

Coté matériel, il pourrait s’installer sur différentes machines: le gros serveur dans un datacenter, un nano-ordinateur type Raspberry Pi, ou encore sur des « ordinosaures » (de vieilles tours d’ordinateurs ou d’anciens ordinateurs portables réutilisés).

Dessin CLIC! FrédériqueUn schéma de Frédérique pour y voir plus clair (ou pas)

Une coding party pour faire avancer le projet

La semaine du 22 au 28 novembre 2021, un groupe éclectique de développeur·euses, facilitateur·rices, bricoleur·euses et artistes issu·es de divers horizons se sont retrouvé·es pour imaginer des usages, adapter l’ergonomie, travailler l’interface, réaliser des installations artistiques dans l’espace public et poursuivre les développements de la distribution CLIC!

Le groupe s’est retrouvé à la Fabrègue (la fabrique en occitan), un écolieu du Vigan associé à la ressourcerie locale.

Une vidéo timelapse pour voir l’ambiance et comment on collaborait

Appréhender ce que pourrait être un Internet low-tech

Qu’est-ce qu’un Internet low-tech ? Le simple fait de trouver une définition des concepts et de se mettre d’accord sur le degré d’autonomie souhaité est un vaste sujet !
De nombreuses personnes réfléchissent déjà au sujet. Notre approche est très concrète : comment faire du mieux avec les ressources à disposition près de chez nous (récupérer du vieux matos dans ses placards ou dans les ressourceries) et tester du matériel peu gourmand en énergie (comme un nano-ordinateur) pour s’auto-alimenter en électricité.
Voici les pistes explorées durant cette semaine au Vigan :

Alimentation autonome via panneaux solaires

Quelques tests ont été réalisés pour discuter des problématiques d’alimentation d’un petit ordinateur ARM avec une batterie lithium et un panneau solaire USB.

Une caractéristique importante des batteries est la puissance maximale qu’elles peuvent absorber quand on les charge. C’est ce qui permettra de déterminer s’il est possible de les recharger en une seule journée via un panneau solaire ou s’il faudra compter plusieurs jours de soleil pour une charge complète.

12b prend des mesures d’un Raspberry Pi sur batterie, avec un écran portable branché.

Toutes les informations à ce sujet sur https://wiki.distrilab.fr/?TestsBatteriesEtPanneauxSolairesUSB

Récupération de batteries lithium d’anciens ordinateurs portables

Un beau travail a été mené pour détailler les opérations nécessaires pour récupérer des batteries depuis des vieilles batteries d’ordinateurs portables. Toutes les opérations sont détaillées dans un tutoriel accessible sur le wiki du Distrilab.

Alimentation et batterie lithiumLes piles lithium rondes que l’on peut trouver dans les batteries d’ordinateurs portables

Réemploi de vieux ordinateurs (ordinosaures)

Visite à la Ressources du pont au ViganLa délégation partie faire ses courses à la Ressourcerie du Pont pour faire le plein d’ordinosaures qui deviendront autant de kiosques autonomes mettant à disposition autant de services numériques que des livres électroniques ou des MOOCs

Hack-design

Des plasticien·nes locaux ont fait parler leur imagination pour créer de nouveaux looks pour différents usages :

  • Yeahman : un crieur de rue qui enregistrera des paroles publiques et les rediffusera, faisant office de jukebox actionnable par liens mp3 dans des QR-codes
  • Mouche à facette: un Raspberry Pi volant, avec des ailes en boule à facettes
  • Girafe rose : une statue de girafe en bois cachant un point d’accès wifi et un serveur CLIC!

Raspberry pi zero avec écran e-inkAutre piste explorée : un lecteur d’annonces connecté au web par flux RSS, à base de raspberry pi zéro et écran e-ink (comme sur les liseuses d’e-book, l’écran noir et blanc continue d’afficher du contenu sans avoir besoin d’énergie)

Améliorer les outils pour permettre l’usage en local et déconnecté du grand internet

Nous avons profité de la présence d’éminents contributeur·ices Yunohost et Chatons, pour contribuer au code de projets libres. Ainsi :

  • Ljf a pu corriger des bugs du hotspot wifi dans Yunohost et faire en sorte qu’il propose les services du serveur CLIC même sans connexion internet ✨
  • Tobias a ajouté le support de Framemo dans le dépot d’applications de YunoHost. Il a également travaillé sur une app permettant de remonter des informations vers l’outil de statistiques des chatons
  • 12b a créé des images Raspberry Pi et Odroid « clé en main » pour avoir un Yunohost avec des services installés, et une sélection de contenus de formations, de vidéos et de textes préinstallés, et accessibles en mode wifi « hotspot » local.
  • Aleks a fait une interface de configuration initiale pour CLIC!, accessible depuis le navigateur web, basée sur ce qui existait déjà pour la brique internet.

Ordinateur qui lance l'install de CLIC!L’interface d’installation de CLIC!

Penser les usages et les contenus pour être au plus proche des besoins des gens

Le temps nous a manqué pour réaliser tout ce que nous avions imaginé, en partie parce que nous avons pris du temps pour avoir des moments de restitution et d’échange avec les personnes en visite sur le lieu, ce qui fut riche !
Des graines de projets ont donc été semées et pousseront en 2022 :

  • une rubrique « Participation citoyenne » est apparue dans CLIC!, pour permettre d’effectuer des votes, des sondages et d’autres échanges locaux ;
  • initier les bénévoles de la ressourcerie à l’installation de ces kiosques sur des vieux ordinateurs et mettre la formation à disposition de toutes et tous ;
  • faire des tests utilisateur·ices en direct sur un marché avec un nano-ordi nomade et un kiosque à la ressourcerie.

Affiche OrdinosaureUne affiche de présentation des bornes Recy’clic par Uto de R(d)évolution

Expérimenter de nouvelles manières de travailler ensemble

Se voir en vrai, vivre ensemble, prendre soin des besoins de toutes et tous, s’amuser, passer du bon temps entre et avec des personnes inspirant·es… Cette rencontre a provoqué une envie de continuer à travailler ensemble sur ce projet. Voici quelques ingrédients, que nous pouvons partager, pour des rencontres réussies :

  • Liberté de rythme et de présence : certains étaient là pour quelques jours, d’autres pour une semaine. Certains actifs tôt le matin, d’autres (et iels étaient nombreux⋅ses) tard dans la nuit.
  • Un lieu inspirant et des hôtes accueillant·e·s, merci R(d)évolution du Vigan!
  • Un cadre de travail mêlant grand repas auto-organisés, discussions enflammées, temps de travail collectif et présentation croisées des avancées
  • Des animateur·ice·s soucieux·ses de l’inclusion des participant·es, de nombreux points de synchronisation
  • Faire du commun, trouver du sens dans nos collaborations

Quelques liens pour creuser

Le mot de la fin

Comme d’habitude sur le framablog, un petit mot des participant·es pour conclure :

  • ljf : Il reste de nombreux défis à relever pour proposer de l’auto-hébergement facile, itinérant et déconnectable, cette résidence était un pas de plus, longue vie au projet CLIC! et merci aux habitant⋅es de la Fabrègue et à leur énergie inspirante.
  • 12b : De belles rencontres et un projet inspirant. On continue en 2022!
  • Simon : Une chouette rencontre avec une belle diversité et plein d’idées, vivement la suite !
  • Tobias : Une rencontre hors du temps qui crée autant de code que d’idées et de liens entre les personnes.
  • Frédéric : Une belle parenthèse pour moi qui cours toujours après le temps et de super rencontres! Ce fut un vrai moment de bonheur de pouvoir participer au développement de cette solution. Merci à tous·tes
  • Christian : un chouette moment d’échange, pour découvrir, expérimenter, tester et discuter. Un grand merci aux organisateurs.
  • Lilian : Il y a encore du travail pour que cela soit accessible à tous·tes, mais un énorme potentiel pour permettre à chacun·e d’avoir facilement accès à des outils éthiques.
  • Ulysse : Une très belle aventure, qui va essaimer, et pas forcément là où on l’imagine, et c’est ça qui est beau !
  • Florian: merci Framasoft de nous avoir soutenus dans cette démarche et au plaisir de vous voir à notre prochain sprint IRL avec ce super groupe <3
  • Mathieu : un dispositif dont ritimo rêvait depuis de nombreuses années, qui est en train d’aboutir avec les précieuses contributions de chouettes personnes, et un soutien extra de Framasoft : la recette pour créer du lien, de l’interconnaissance, de la confiance – et construire ensemble du commun !

Crédit photos et vidéos : 12b Fabrice Bellamy – licence CC BY SA




Khrys’presso du lundi 17 janvier 2022

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.

Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) 😉

Brave New World

Spécial France

Spécial nucléaire

  • Deux anciens chefs de la sûreté nucléaire contestent la pertinence de l’atome comme réponse au climat (actu-environnement.com)
  • Et un retard de plus pour l’EPR : pas de démarrage avant fin 2023 (liberation.fr)

    EDF a annoncé que le chargement du combustible était à nouveau repoussé et que la facture du réacteur de Flamanville allait grimper à 12,7 milliards d’euros. […] le premier béton de l’EPR de Flamanville a été coulé en décembre 2007 et sa construction devait s’achever en 2012, pour un budget de 3,4 milliards d’euros selon les plans initiaux d’EDF. […] découverte en 2011 de malfaçons sur le gros œuvre, puis en 2015 et 2016 dans les pièces de métallurgie forgée à l’usine Areva du Creusot (Saône-et-Loire), gros problème de plomberie identifié en 2018 avec des soudures mal faites sur le circuit de refroidissement du réacteur…

  • Nucléaire : EDF réduit son estimation de production pour 2022 à cause de la corrosion (20minutes.fr)
  • « Ils sont très angoissés » : EDF face aux pannes de réacteurs nucléaires (reporterre.net)

    Civaux 1 et 2, Chooz B2 et Penly 1 présentent tous un phénomène de corrosion et des microfissures à la jonction de leur circuit primaire et de leur système d’injection de sûreté. […] il s’agit d’une « corrosion sous contrainte » […] Soit « un phénomène de corrosion localisé qui se produit sous l’effet d’une contrainte mécanique et dans un milieu chimique agressif […] L’apparition de cette dégradation était improbable. « Dans l’industrie nucléaire, le choix se porte sur des matériaux pas ou peu sensibles à la corrosion sous contrainte […] La directrice générale adjointe de l’IRSN a aussi qualifié ce phénomène de « pernicieux » : « Vous pouvez ne rien voir pendant ce qu’on appelle la phase d’incubation, qui peut durer vingt, trente ou quarante ans.

Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

  • L’État fait boire la tasse à EDF (humanite.fr)

    « D’un outil opérationnel public au service de l’intérêt général pour appliquer les politiques énergétiques et mener une politique industrielle, EDF est maintenant un outil financier pour corriger les effets néfastes du système capitaliste devenu fou et jouant avec ce bien de première nécessité contre les citoyens »

  • Emmanuel Macron veut remettre en cause la quasi-gratuité des études universitaires (liberation.fr)

    Devant les présidents d’universités, le Président a esquissé les grandes lignes de ce que serait un deuxième quinquennat pour l’enseignement supérieur et la recherche : l’émergence d’établissements à l’américaine, et donc payants. Voir aussi : Études payantes, sélection sociale et filières d’élite : Macron promet d’en finir avec la fac publique (revolutionpermanente.fr) et Macron accusé de vouloir rendre l’université payante avec sa réforme “systémique” (huffingtonpost.fr) Les gauches rejettent en bloc l’idée d’Emmanuel Macron selon laquelle l’université “sans aucun prix” n’est pas tenable.

  • Raphaël Pradeau, porte-parole d’Attac France : « Emmanuel Macron a amplifié et radicalisé les logiques libérales » (humanite.fr)
  • Protocole à l’école: la colère ne retombe pas après les annonces de Jean Castex (liberation.fr)

    Pour eux, ce n’est plus franchement une surprise mais quand même. Lundi soir, c’est une nouvelle fois par voie de presse et à la dernière minute que les personnels de l’Education nationale ont découvert les modifications du protocole sanitaire.

  • “Impréparation”, “honte”, “humiliation” … L’opposition étrille Jean-Michel Blanquer sur le protocole sanitaire à l’école (francetvinfo.fr)
  • Remplaçants à l’Education Nationale : le prix du mépris (blogs.mediapart.fr)

    enseignants cas-contact intra-familiaux sommés par leurs inspecteurs de venir enseigner, enseignants cas-Covid sommés de faire du distanciel alors que malades,… – tout cela qui s’ajoute aux masques-slip, au fait que la classe peut bien pulluler d’élèves malades tombant les uns après les autres, l’enseignant, lui, n’est jamais cas-contact (magie sans doute du masque-slip devenu cape d’invulnérabilité….). […] Et ne voilà-t-il pas que l’un des jeunes retraités de l’Education Nationale a partagé la lettre qu’il a reçue, avec la précision qui tue : « Je vous précise que l’heure d’enseignement sera rémunérée au taux horaire de 27,44 euros ». Bruts. L’heure d’enseignement ! Comme si une heure d’enseignement ne supposait pas préparation du cours ! […] Si on compte une heure de préparation, le tarif tombe à 13, 50 euros l’heure de cours en présence des élèves! Bruts ! […] Mais l’académie de Paris n’est pas en reste, elle qui cherche sur Pôle Emploi n’importe qui qui serait détenteur d’un bac +2 quand les enseignants sont recrutés actuellement à Bac + 5 avec l’obtention d’un concours à la fin de ces 5 ans d’études.

  • « Quand est-ce qu’on fait notre vrai boulot ?  » (humanite.fr)

    Infirmière scolaire au collège de Gournay (Seine-Saint-Denis), Bénédicte Bocquet, 57 ans, a vu ses tâches se multiplier depuis le début de la pandémie […] En contact direct avec les élèves, Bénédicte Bocquet est potentiellement très exposée au virus. Pour la protéger, elle a reçu au total deux boîtes de cinq masques FFP2 depuis mars 2020…

  • Pourquoi le gouvernement ne prend-il pas soin de l’hôpital ? (humanite.fr)

    Pour limiter les hospitalisations, la vaccination joue un rôle primordial. Mais, au lieu de convaincre et non de contraindre, comme le demande l’Organisation mondiale de la santé, le gouvernement cristallise les tensions en imposant un passe sanitaire, puis un passe vaccinal. Il porte atteinte à l’État de droit, faisant entrer dans le droit commun des mesures liberticides. Il faut, au contraire, « aller vers » les personnes qui ne sont pas encore vaccinées ou qui n’ont pas fini leur parcours vaccinal. […] Parallèlement, il y a urgence à agir en faveur de la levée des brevets sur le Covid, car nous sommes face à une pandémie. L’enjeu est de permettre à la population mondiale d’avoir accès à ce vaccin, sous peine de voir le virus continuer à circuler et les variants se multiplier…

Spécial dérive totalitaire, violences policières, montée de l’extrême-droite…

Spécial résistances

  • Un appel à la création de « comités de défense ». Alerte, démocratie en danger ! (humanite.fr)

    Le Mrap réaffirme avec force que la solution face aux injustices et aux inégalités qui minent notre société ne réside pas dans de futurs matins bruns […] La solution est dans la mobilisation pour une réelle égalité des droits en déconstruisant les préjugés historiquement instillés pour justifier toutes les dominations.

  • Hôpital public: des milliers de soignants manifestent pour exiger “des moyens” (huffingtonpost.fr)
  • Grève du 13 janvier dans l’Éducation nationale : dans le cortège, le malaise est partout (politis.fr)

    Les personnels, nombreux à battre le pavé, estiment que la pandémie a servi de révélateur. Leur ras-le-bol est ancien et bien antérieur à la propagation du virus.

  • L’école veut se débarrasser du virus Blanquer (humanite.fr)

    Les suites, elles commençaient dès jeudi soir, Jean Castex s’étant décidé à recevoir les organisations syndicales qu’il n’avait pas daigné consulter avant d’annoncer la dernière mouture du protocole sanitaire. La force de la mobilisation, avec 75 % de grévistes dans le primaire et 62 % dans le secondaire, selon la FSU, a sans doute fini par le convaincre. […] Notons au passage que les chiffres du ministère de l’Éducation nationale (respectivement 36,5 % et 23,7 %) sont faux, puisque calculés sur une « photo » des grévistes à 8 heures, comptant ainsi les absents et ceux qui commencent leur service après 8 heures comme… non grévistes.

  • Lettre ouverte à Jean-Michel Blanquer en 31 points (blogs.mediapart.fr – à lire absolument dans son intégralité !)

    Pour avoir créé cette folie de « Parcoursup », dont toutes celles et ceux qui l’ont pratiqué savent que c’est un outil de consolidation des injustices sociales et scolaires, je vous demande de vous excuser. […] Pour avoir soutenu une réforme des retraites qui réduisait nos pensions et envisageait de nous faire travailler au-delà de 65 ans, je vous demande de vous excuser. Pour avoir soutenu une politique de répression violente contre les lycéens qui défendaient leur bac, je vous demande de vous excuser. Pour vous être rangé du côté des policiers qui ont laissé des enfants de Mantes-la-Jolie à genoux et mains dans le dos quatre heures durant, je vous demande de vous excuser. […] Pour nous avoir fourni des masques dangereux d’abord, puis inefficaces ensuite, je vous demande de vous excuser. […] Pour avoir jeté l’opprobre sur les salles de profs « gangrénées par les islamo-gauchistes », alors que nous commémorions la mort de notre collègue Samuel PATY, je vous demande de vous excuser. […] Pour poursuivre imperturbablement votre entreprise de casse du service public de l’éducation, quand tout démontre qu’il faudrait au contraire le développer et le renforcer, je vous demande de vous excuser. […] la liste est trop longue des faits concrets que les personnels vous reprochent. […] je pense qu’il est temps « d’arrêter de nous emmerder ».

  • 14 syndicats et organisations s’opposent au projet de loi sur l’assurance-récolte (confederationpaysanne.fr)
  • “La France a mis de côté 99% des études scientifiques” sur le glyphosate dénonce une responsable de Notre Affaire à tous, qui attaque l’Etat en justice (francetvinfo.fr)
  • Des associations attaquent l’État français en justice pour l’effondrement de la biodiversité (lareleveetlapeste.fr)

    C’est une première mondiale. […] les associations environnementales POLLINIS, Notre Affaire à Tous, ASPAS, Anper-Tos et Biodiversité sous nos pieds ont engagé une action en justice administrative contre l’État français pour «manquement à ses obligations de protection de la biodiversité» ce lundi 10 janvier au tribunal administratif de Paris.

  • Le projet de piscine radioactive à La Hague vivement contesté (reporterre.net)

    Des représentants d’EDF, de l’État, de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) y ont présenté le projet de piscine aux habitants en leur laissant l’impression que tout était acté, et que la concertation annoncée n’était qu’une façade à peine voilée. […] Derrière le mot « piscine » se cache en fait un chantier énorme d’un coût de 1,5 milliard d’euros pour EDF : dix ans de travaux minimum pour une mise en service prévue en 2034, 6 500 tonnes de combustibles usés à entreposer, un bloc-usine de 200 mètres de long pour 100 mètres de large et 25 mètres de haut, entre 300 et 500 ouvriers sur le site, un trafic routier qui explosera pour les riverains et une dangerosité de la zone encore accrue.

  • Hydrocarbures. La France interpellée sur le projet de Total en Ouganda (humanite.fr)

    La France, qui célébrait, ce samedi 15 janvier, l’accession de Grenoble au titre de Capitale verte de l’Europe, va-t-elle laisser l’un de ses fleurons industriels participer à un méga projet d’oléoduc de pétrole brut en Ouganda ? Ce week-end, plusieurs ONG européennes et africaines ont interpellé le gouvernement sur ce point, dénonçant l’implication de TotalEnergie dans le projet contesté d’EACOP (East Africa crude oil pipeline). Long de 1 445 kilomètres, l’infrastructure devrait s’étendre du lac Mwitanzige, en Ouganda, jusqu’au port de Tanga, en Tanzanie, côté océan Indien. Les militants dénoncent son impact sur l’environnement : non seulement l’infrastructure fossile avance à contre-courant des enjeux climatiques, mais elle devrait traverser 16 aires protégées, argumentent les militants. Ils dénoncent également les exactions commises à l’encontre des populations locales, mises sous pression depuis quatre ans que les perspectives sont sur la table.

Spécial GAFAM et cie

Le site de la semaine

Les autres lectures de la semaine

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les autres trucs chouettes de la semaine


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Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).




Khrys’presso du lundi 10 janvier 2022

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.

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Le FacePalm de la semaine

Spécial France

Spécial média et pouvoir

  • Médias français : qui possède quoi ? (acrimed.org)
  • Après 5 vagues de Covid-19, les femmes réanimatrices toujours absentes des médias (huffingtonpost.fr)

    “Être moins visibles implique aussi d’être perçues comme moins efficaces, moins performantes et moins influentes” […] en 2021 seulement 3 à 4 femmes réanimatrices ont été sollicitées en tant qu’expertes parmi les dizaines d’hommes […]Les médecins experts sollicités sont habituellement les professeurs d’université. Rappelons que seulement 19% de ces professeurs d’université, toutes spécialités confondues, sont des femmes et que ce taux chute à moins de 8% en médecine intensive réanimation […] La question la plus pertinente à ce stade est d’identifier les mécanismes qui sous-tendent cette sous-représentation des femmes parmi les experts, ainsi qu’aux postes académiques les plus prestigieux.

Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

  • Emmanuel Macron “L’emmerdeur” hors-sol (factandfurious.com)

    Le gouvernement actuel a grandement facilité la propagation de la désinformation en envoyant des signaux contradictoires à la population. Des contradictions à répétition sur les masques, le nombre de doses, le pass sanitaire, le pass vaccinal, les écoles…qui ont aidé à alimenter les théories les plus folles et à installer un climat de méfiance. Amateurisme, incompétence ou simplement déclarations prématurées, le gouvernement a sa part de responsabilité sur le nombre d’individus non vaccinés.

  • Qui sont les 5 millions de non-vaccinés que Macron veut “emmerder” (huffingtonpost.fr)

    “Cette pandémie nous confronte aux faiblesses de nos modèles de prise en charge de santé. On cherche une solution ponctuelle, rapide, mais on restera structurellement confronté aux limites du système actuel. Après deux ans d’épidémie, je ne vois aucune volonté politique de réforme significative du système de santé, malgré la campagne présidentielle. C’est un peu comme si on n’avait rien appris.”

  • François Ruffin : « Le premier irresponsable, c’est Macron » (reporterre.net)

    Je regarde le Covid comme les prémices des crises écologiques à venir. La question est : comment réagit-on à ça ? En passant la démocratie par-dessus bord, en misant sur le tout-numérique, par l’exclusion d’un certain nombre de nos concitoyens ? Ou en cherchant les meilleures solutions collectivement ? Là, depuis deux ans, un homme, Emmanuel Macron, décide de tout, tout seul. […] Si les gouvernants décident d’entrer dans la République du QR code pour les bistrots, ça veut dire qu’on l’aura demain pour d’autres crises écologiques. Une nouvelle norme est en train de s’installer. […] Se pose aussi la question du rapport à l’urgence. […] Cette crise est vécue comme une urgence permanente avec une incapacité de penser en termes de stratégie. Et à partir du moment où l’on est dans l’urgence, on est dans le solutionnisme technologique.

  • Un irresponsable n’est plus un citoyen. Mais peut-il être président ? (mediapart.fr)

    Serait irresponsable celui qui prétendrait emmerder son peuple alors que son pays a déjà été catégorisé comme une démocratie défaillante dans le classement international, grâce à son mandat. Serait irresponsable celui qui mène le pays de Pasteur à la 15ème place de l’Europe en termes de niveau de vaccination parce qu’il n’a su que contraindre là où il aurait dû convaincre.

  • E. Macron, candidat de la discorde civile et de la France censitaire ? (chronik.fr)

    placé traditionnellement au-dessus des partis au sens où l’entendait le général de Gaulle dans son discours de Bayeux (1944) et la constitution 1958, le Président de la République fut longtemps considéré jusqu’à une période récente comme le garant de l’unité nationale. Est-ce encore le cas encore aujourd’hui ?

  • 5 700 lits d’hôpital ont-ils été supprimés en 2020, «en pleine pandémie» ? (liberation.fr)
  • Travailler même positifs au covid : la 5e vague se fait « aux dépens des soignant·es » (numerama.com)
  • Dans les villes moyennes, les urgences hospitalières frappées par une épidémie de fermetures (basta.media)

    Déjà cet été, les fermetures totales ou partielles de services des urgences, quelques jours, la nuit, ou pendant plusieurs semaines, s’étaient multipliées […] Déjà, les directions des hôpitaux les justifiaient par la difficulté à trouver du personnel, médecins urgentistes et personnel infirmier, pour assurer les soins. Cet hiver, les fermetures sont à nouveaux nombreuses.

  • «Emmerder» les non-vaccinés : aux urgences d’Aulnay, les malades réclament plutôt des «embauches» (leparisien.fr)
  • Hôpital : la reconnaissance au travail, l’angle mort du Ségur de la santé (theconversation.com)

    1 300 démissions d’élèves infirmiers ont été recensées entre 2018 et 2021, tandis que la profession est toujours sous tension. Ces chiffres plaident pour une insatisfaction chronique des soignants à l’hôpital, insatisfaction liée aux rémunérations mais aussi aux conditions de travail.

  • À quoi sert le pass vaccinal si le vaccin n’empêche pas la transmission ? (liberation.fr)

    « les gens ne comprennent bien souvent plus rien à ce qui se passe, et ils constatent que la réalité diverge fortement des messages qui ont été répétés sur la vaccination.»

  • Vaccination contre le Covid-19 : enfants partout, créneaux nulle part (liberation.fr)

    Plus de deux semaines après l’ouverture de la vaccination aux enfants, et au moment où ils n’ont jamais été aussi nombreux à être contaminés et hospitalisés, les places disponibles manquent cruellement, partout dans le pays.

  • 2.700 acteurs de l’éducation et des médecins dénoncent le bilan de Macron et de Blanquer à l’école (lejdd.fr)

    En 5 ans, 7.900 postes ont été supprimés dans les collèges et lycées du pays : cela revient à rayer 175 collèges de la carte ! Cette volonté de réduction de l’offre éducative est d’autant plus paradoxale que le nombre d’élèves a augmenté dans le second degré pendant la même période. Moins d’enseignants pour plus d’élèves : voilà une équation qui ne cesse d’interroger. […] un autre repère de l’importance réelle accordée à l’éducation est le salaire versé à ceux qui en ont la charge. Les salaires des personnels de terrain de l’Éducation nationale sont notoirement mauvais, bien en deçà des standards moyens des pays développés. Même au sein de la fonction publique d’État, les enseignants touchent 24% moins que les autres fonctionnaires de catégorie A, soit 11.556 euros nets annuels en moins […] Pour la première fois dans l’histoire de la 5e République, le gouvernement a gelé pendant l’intégralité de son quinquennat le point d’indice […] Le pouvoir d’achat des enseignants a ainsi chuté de 15% à 25% entre 2000 et 2019. Le nombre de candidats aux concours d’enseignement est en chute libre depuis plusieurs années […] Le métier n’attire plus et ce gouvernement porte une lourde responsabilité dans la perte d’attractivité de nos métiers.

  • L’annonce du protocole sanitaire à l’école à la veille de la rentrée ne passe pas (huffingtonpost.fr)
  • «Les enseignants nous appellent en pleurs» : les écoles du Bas-Rhin sous-équipées face à la pandémie (rue89strasbourg.com)

    «127 des 160 établissements ne disposent d’aucun capteur» […] les masques ne sont pas fournis en nombre suffisant dans 67% des établissements. «Ce sont des masques en tissu, ils n’ont pas de barre nasale. Les collègues achètent eux-mêmes des masques chirurgicaux ou FFP2 pour avoir une vraie protection» […] dans 60% des établissements sondés, il n’y a aucun personnel médical.

  • Omicron. L’école craque et les mensonges de Blanquer éclatent (humanite.fr)
  • Covid-19 : Jean Castex promet la distribution de masques chirurgicaux aux personnels enseignants d’ici à la fin de janvier (lemonde.fr)
  • Partiels sous Covid : la grande impréparation des facs (humanite.fr)

    Rien n’a été anticipé par le ministère de tutelle, alors que 2,7 millions d’étudiants planchent depuis le 3 janvier. À l’image du gouvernement, la ministre a tout misé sur la vaccination, affirmant que 92 % des étudiants ont reçu leurs injections. Les autres mesures de protection contre la pandémie sont, elles, laissées au bon vouloir des universités, dont les moyens sont inégaux. Seulement quelques-unes ont pu se doter de masques FFP2 ou de capteurs de CO2, et toutes ou presque ont dû renoncer aux travaux permettant de mettre en œuvre l’aération des salles.

  • Pass vaccinal: Matthieu Orphelin est venu dans l’hémicycle avec un capteur de CO2 (huffingtonpost.fr)

    “Monsieur Véran, vous savez que vous devez arriver à faire bouger votre collègue Blanquer qui ne veut pas s’engager massivement sur la mise en œuvre des détecteurs de CO2 dans toutes les classes. Ça va trop lentement, c’est 50 euros, je vous en ai emmené un pour que vous puissiez le remettre à Blanquer” […] “Depuis des mois, le gouvernement refuse de considérer les capteurs de CO2 comme l’un des outils utiles. Pourtant, nous lui proposons sans relâche depuis des mois et le conseil scientifique encourage vivement leur utilisation pour tous les lieux clos” […] “Jean-Michel Blanquer nous dit qu’un fonds de 20 millions d’euros est disponible pour les collectivités, mais, j’ai vérifié ce matin en Anjou, les maires n’en ont pas encore été informés.”

    Voir aussi : Ce tableau montre combien l’aération change tout contre Omicron (numerama.com)

  • Graphène : comment savoir si votre masque en contient (letelegramme.fr)

    Une mention « Biomass Graphene » permet de les identifier rapidement. Elle se trouve sur l’emballage (boîte et emballage individuel). À noter que ne sont concernés que les masques FFP2 blancs, dont certains avec la dénomination KN95 […] La plupart des masques avec graphène commandés par l’État ont été distribués aux soignants français, au plus fort de la pénurie de masques.

  • Covid-19 : il sera finalement possible de boire ou de manger « rapidement » dans le train (lemonde.fr)
  • Pourquoi la loi et la valorisation salariale ne s’appliquent jamais aux métiers du soin (humanite.fr)
  • La Bourse de Paris bat des records et passe au-dessus des 7 300 points (lemonde.fr)
  • Macron : dépôt de bilan fiscal (attac.org)

    Conforme aux politiques néolibérales, la politique fiscale du quinquennat a essentiellement consisté à alléger la contribution des plus riches et des entreprises. Certains ajustements, modestes et temporaires, ont été pris sous la pression d’une bonne partie de la population et de la crise. Mais l’orientation du pouvoir a été maintenue « coûte que coûte ». Ces mesures n’ont relancé ni l’investissement ni l’emploi, elles ont été « payées » si l’on ose dire, d’une part, par une pression sur le financement de l’action publique (nationale et locale) et de la protection sociale et d’autre part, par un report vers des impôts plus injustes.

Spécial dérive totalitaire, violences policières, montée de l’extrême-droite…

  • Emmanuel Macron : «Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder et donc on va continuer de le faire» (liberation.fr)

    «Là, les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça, la stratégie.»

  • Impasse sanitaire (mediapart.fr)

    l’exécutif poursuit sa désastreuse boulimie normative en matière de police sanitaire, agitant à la moindre critique ce « point Godwin » sanitaire qu’est la menace nucléaire du confinement […] Il évite ainsi de reconnaître ses innombrables erreurs dont l’une des plus impardonnables – avec l’instauration du confinement strict de mars à mai 2020 – est d’avoir réduit les capacités hospitalières depuis mars 2020. Il en fait peser la responsabilité sur les très rares personnes ne souhaitant pas se faire vacciner – appelées « réfractaires » on ne sait pourquoi –, alors qu’elles ne font qu’exercer leur liberté puisque les pouvoirs publics ont choisi de ne pas instaurer en droit d’obligation vaccinale […] Le recours systématique et irrationnel à de multiples restrictions de police sanitaire assorties de fortes sanctions pénales […] infantilise toute une population […] Il est en outre catastrophique sur le terrain de libertés publiques durablement placardisées au nom de la protection de la santé publique – libertés dont il est vrai plus personne sauf les « extrêmes » politiques ne semble se soucier dès lors que la restriction est labelisée « lutte contre le covid-19 » […] Il donne le tournis, sinon la nausée, après bientôt deux ans de législations/réglementations pléthoriques à l’efficacité sanitaire douteuse et toujours plus kafkaïennes.

  • Débat tendu sur le pass vaccinal à l’Assemblée : «Ça c’est une société totalitaire !» (liberation.fr) – voir aussi Contre le pass vaccinal mais pour le vaccin: insoumis et communistes cherchent l’équilibre (liberation.fr)

    «Le vaccin doit devenir un bien public […] Si on veut arrêter la prolifération de variants, il faut développer la vaccination à l’échelle de la planète. Le gouvernement ne fait rien à ce sujet.»

  • Le pass vaccinal ne sera « pas limité dans le temps », ce qui contredit toutes les recommandations de la Cnil (numerama.com)
  • Pass vaccinal et contrôle d’identité : la défenseure des droits alerte sur un risque de discrimination (numerama.com) – voir aussi Passe vaccinal : les 5 points d’alerte de la Défenseure des droits (defenseurdesdroits.fr)

    Ce projet de loi vient confirmer les craintes précédemment exprimées par la Défenseure des droits en accentuant encore un peu plus le rétrécissement progressif des libertés et en prévoyant une obligation vaccinale déguisée. La question de la nécessité et de la proportionnalité du passe vaccinal se pose à la lumière des données et connaissances disponibles à ce jour qui montrent que si la vaccination protège de façon très significative contre les formes graves de la maladie, son efficacité contre la contagiosité des personnes vaccinées mais infectées semble en revanche plus réduite […] La Défenseure des droits reste particulièrement préoccupée par les mesures qui concernent et affectent directement la vie quotidienne des mineurs et l’exercice de leurs droits. Les mineurs de 12 à 18 ans se trouvent dans une situation particulière qui justifie pour la Défenseure des droits, également Défenseure des enfants, leur exclusion du passe vaccinal pour au moins deux raisons. Tout d’abord, les formes sévères affectant rarement les mineurs, l’argument consistant à justifier le passage du passe sanitaire au passe vaccinal par la nécessité d’alléger la pression sur le système hospitalier ne peut être valablement avancé pour ce qui les concerne. Par ailleurs, les mineurs de 16 ans ne peuvent être vaccinés qu’avec accord de leurs parents. Ils pourront donc être privés de l’exercice de leurs libertés pour une décision qui ne relève pas d’eux, voire se trouver pris dans des conflits d’exercice de l’autorité parentale comme nous le constatons déjà aujourd’hui.

  • À Vannes, des anti-passe s’émeuvent d’être verbalisés sans contrôle physique (letelegramme.fr)

    Ces citoyens « emmerdés » ne digèrent pas les procès-verbaux reçus à la suite des rassemblements. Ils ont recensé onze personnes ayant reçu 17 amendes. […] « Aucun agent ne m’a apostrophé, rien. On n’a jamais vu un seul policier nous verbaliser pour ça ». […] Le préfet du Morbihan, Joël Mathurin […] explique, de son côté, que ces verbalisations ont été faites sur la base de rapports de constatations de police. […] Et d’ajouter qu’il avait lui-même demandé de durcir les contrôles y compris par le biais de la verbalisation via vidéosurveillance. […] Trois des manifestants verbalisés ont pris conseil auprès de Me Marielle Vulcain. L’avocate vannetaise leur a conseillé de contester leur procès-verbal, s’appuyant sur le code de procédure pénale : « Une contravention, sauf si elle est de nature routière, l’agent doit la constater personnellement et vérifier l’identité de la personne. Sinon, cela voudrait dire que l’on doit faire confiance aux policiers pour identifier des manifestants ? »

  • Toujours plus de flingues et de bagnoles : le “si vis pacem, para bellum” de l’Etat français (desarmons.net)
  • Descente de la police aux frontières dans un gymnase ouvert pour loger des sans-abris (rue89strasbourg.com)

    « Quel est le message que la préfecture envoie à ces familles précaires ? Elles risquent de ne plus oser venir s’abriter dans le gymnase malgré le froid. Ces pratiques sont violentes, elles traumatisent les enfants. Il y a vraiment une volonté, de la part de la préfecture, d’expulser des familles. Elle transforme les dispositifs d’hébergement d’urgence en pièges. »

  • Fillette blessée par un tir de LBD en 2020 : la famille dépose une nouvelle plainte pour relancer l’enquête (francetvinfo.fr)
  • Après le féminicide de Mérignac, cinq policiers sanctionnés en conseils de discipline (huffingtonpost.fr)

    Le policier concerné par l’enregistrement de la plainte de Chahinez Daoud pour violence conjugale a été radié de la police.

  • Gilets jaunes frappés dans un Burger King à Paris : un septième policier mis en examen (liberation.fr)

    Jérôme P., qui ne s’était initialement pas reconnu sur les vidéos, a fini par assumer devant la juge au moins huit coups de tonfa et un coup de pied à un manifestant.[…]«Telles que je les vois maintenant sur la vidéo, je ne trouve (les personnes dans le restaurant) absolument pas hostiles effectivement», concède Jérôme P.

  • Les Zouaves Paris, le groupe d’extrême droite, dissous par Darmanin (huffingtonpost.fr)

    Soupçonné d’être impliqué dans les violences commises lors du meeting d’Eric Zemmour à Villepinte en décembre, le groupuscule d’ultradroite les Zouaves Paris a été dissous ce mercredi 5 janvier en Conseil des ministres […] Le décret de dissolution reproche à ce groupe informel, apparu en 2017 et rassemblant une vingtaine de membres, d’être ”à l’origine de nombreux et récurrents agissements violents”, de “propager un discours ouvertement raciste” et de diffuser “régulièrement des images reprenant les symboles de l’idéologie nazie”.

  • Carte 2021 : un an de violences de l’extrême droite (rapportsdeforce.fr)

Spécial résistances

Spécial GAFAM et cie

Les disparitions de la semaine

Le livre de la semaine

  • Notre sang – Andrea Dworkin (hypathie.blogspot.com)

    Paru aux Etats-Unis en 1976, sous le titre Our blood : Prophecies and Discourses on Sexual Politics, réédité avec une nouvelle préface en 1981, il est pour la première fois traduit et publié en français par les Editions des femmes en 2021.

Les autres lectures de la semaine

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les autres trucs chouettes de la semaine


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Khrys’presso du lundi 3 janvier 2022

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.

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Spécial France

Spécial média et pouvoir

Spécial on gère comme des pieds (et à la néolibérale)

Spécial État policier, violences policières, montée de l’extrême-droite…

  • L’exécutif force la dose pour instaurer le pass vaccinal (liberation.fr)

    Présenté ce lundi en Conseil des ministres, le nouveau pass devrait entrer en vigueur plus tôt que prévu, le 15 janvier, malgré les réticences de la classe politique et les accusations de restrictions des libertés.

  • Pass vaccinal et libertés publiques : «La prise en charge de cette pandémie reste essentiellement policière» (liberation.fr)

    Depuis une décision du 10 mars 2011, le Conseil Constitutionnel a déduit de l’article 12 de la déclaration des droits de l’Homme une «interdiction de déléguer à des personnes privées des compétences de police administrative générale inhérentes à l’exercice de la “force publique”». Mais au fur et à mesure de ses décisions, le juge constitutionnel a vidé de sa substance ce principe.

  • Mathieu Slama: «Un état d’exception qui dure depuis deux ans n’est plus un état d’exception» (lefigaro.fr)

    Les mesures annoncées par Jean Castex ne sont pas des propositions mais des décisions prises dans le cadre d’un Conseil de défense, qui est […] un organe opaque, centré sur la personne du chef de l’État, qui prend toutes les décisions, charge au reste des institutions démocratiques de les valider […] Le Conseil de défense ne consulte qu’un seul organisme avant de se réunir : le Conseil scientifique, organisme non élu réunissant des médecins et experts qui n’ont aucune légitimité démocratique – et, disons-le, aucun souci de la chose publique. Aucun compte-rendu n’est fait de ces réunions, évidemment. C’est donc dans l’opacité la plus totale que sont prises les décisions les plus cruciales et les plus attentatoires à nos libertés depuis plus d’un demi-siècle. […] S’il y a bien une chose que cette crise prouve, c’est la plasticité des interprétations possibles de nos principes juridiques, et donc la grande fragilité de nos droits fondamentaux… Mais elle prouve aussi combien les juges administratifs et constitutionnels ont trahi leur mission première, qui est de défendre nos droits et principes fondamentaux face aux velléités du pouvoir.

  • Élie Domota, une garde à vue arbitraire (humanite.fr)
  • Agressions d’élus en marge du pass vaccinal, la majorité s’inquiète (huffingtonpost.fr)

    Mardi 28 décembre, une cinquantaine de députés LREM, Modem, mais également républicains, recevait un courriel les menaçant de mort. À l’intérieur y figuraient également leurs adresses personnelles et leurs numéros de téléphone fixe. “Ce n’est que le début, vous allez payer de votre sang les confinements, le passe sanitaire, et toutes les tentatives d’entraves à nos libertés”, pouvait-on lire dans ce message. “Notre armée ne fait que grandir, les gens ont la rage de voir leur liberté violée, et le besoin d’actions punitives à votre encontre, mais aussi protectives au bénéfice du peuple, se fait incroyablement grand. Vous êtes le problème”

  • Télétravail : souriez, vous êtes fliqué·e (humanite.fr)

    Les logiciels de surveillance, dont la mise en place est plus ou moins légale, ont le vent en poupe, alors que le travail à distance passe à trois jours obligatoires dès lundi.

  • À Calais, plusieurs blessés après des heurts entre migrants et policiers (huffingtonpost.fr)

    “habituellement les personnes sont autorisées à partir avec leurs affaires”, mais […] “les forces de l’ordre ont ordonné aux agents de nettoyage de tout saisir et un cordon de CRS s’est créé″[…] les CRS ont “coursé les personnes exilées vers la sortie du périmètre”, leurs tentes sont alors restées à l’intérieur de ce périmètre et “les agents de nettoyage avaient pour ordre de tout saisir”

Le rapport de la semaine

Spécial résistances

Spécial GAFAM et cie

Les disparitions de la semaine

Le livre de la semaine

The Dawn of Everything : A New History of Humanity de David Graeber et David Wengrow

Les autres lectures de la semaine

  • Vanité et dangers des « Devoirs de l’Homme » (mediapart.fr)

    il n’est pas besoin d’énoncer de devoirs puisqu’ils sont contenus dans la Déclaration des droits. Le premier devoir consiste à respecter les droits d’autrui. Le deuxième consiste à user de ses droits de citoyen (qui dépassent singulièrement le droit de vote) en combattant pour la défense des libertés individuelles mais aussi des droits économiques, sociaux et culturels. Ce sont les sociétés totalitaires qui reposent d’abord sur l’obéissance à des impératifs non négociables qui, en fait, ne sont pas des devoirs auxquels chacun devrait subordonner librement ses actes.

  • L’Internet néo-colonial (anarc.at)
  • Construire l’éco-syndicalisme (contretemps.eu)

    La crise actuelle est une crise systémique globale, à la fois économique, financière, écologique, sanitaire. […] Le vieux dogme de la croissance pour la croissance comme seul horizon à la lutte du mouvement social est en crise. Le syndicalisme tout en privilégiant la défense des intérêts immédiats des salariés ne peut faire l’impasse sur les conséquences des dégâts du productivisme et de la fin programmée des ressources naturelles et des biens communs. […] L’expérience de la Confédération Paysanne sera aussi précieuse, ce syndicat paysan ayant été depuis longtemps à l’avant-garde de la réflexion et de la lutte face à l’emprise de l’agro-alimentaire sur l’agriculture. La Confédération Paysanne est l’exemple même d’un syndicat qui a fait sa mue écologique.

  • De la nécessité d’une parole antivalidiste (mediapart.fr)
  • Les handicapés vous disent merde (nota-bene.org)

    Chaque fois qu’on parle d’inclusion, ressort le serpent de mer de l’écriture inclusive. Pardon, L’ÉCRITURE INCLUSIVE. Insérez ici des zombies, des goules, l’eau en feu, les nuées de sauterelles. Dernièrement le débat sur l’arrivée du pronom neutre « iel » dans le Robert a fait craindre les dix plaies d’Égypte, et puis (scoop), non, la fin du monde n’est pas pour aujourd’hui.

  • La cuillère, le champagne et les antivax (affordance.info)

    en 1995, le Centre interprofessionnel des vins de Champagne se dévoua pour ouvrir quelques bouteilles et les laisser reposer avec ou sans cuiller dans le goulot… À l’issue d’un protocole rigoureux, le résultat fut sans appel : la petite cuiller n’avait strictement aucun effet sur la conservation des bulles, qu’elle soit d’argent ou d’inox.

     

  • Qu’est-ce que l’aquamation, méthode funéraire verte choisie par Desmond Tutu? (huffingtonpost.fr)

    De son nom scientifique “hydrolyse alcaline”, l’aquamation ou résomation est un mode de funérailles encore confidentiel autorisé uniquement dans certains pays.

  • Exploring 120 years of timezones (blog.scottlogic.com)
  • Noblewoman’s tomb reveals new secrets of ancient Rome’s highly durable concrete (arstechnica.com)
  • Une comète surprise pourrait-elle frapper la planète comme dans Don’t Look Up sur Netflix ? (numerama.com)

    tous les deux ans depuis 2013, un serious game international est organisé entre les plus grands acteurs du domaine spatial, industriel et politique, pour tester les capacités de gestion, de coordination et de réponse à un risque d’impact imminent…

  • « Don’t Look Up » : regarder Netflix en attendant la fin du monde ? (contretemps.eu) – voir aussi “Déni cosmique” : le cadeau de Noël empoisonné de Netflix (mrmondialisation.org)

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

La chouette coutume qu’on devrait relancer

  • Le Saint Lundi (wikipedia.org) est le nom d’une coutume populaire consistant à chômer volontairement le lundi, voire plusieurs jours de suite. Cette pratique était une véritable institution dans l’ensemble de l’Europe, pays scandinaves et germaniques, en Catalogne, en Andalousie, en Belgique, en France et en Angleterre.

Les autres trucs chouettes de la semaine


Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.

Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).