Khrys’presso du lundi 20 août


Brave New World

It’s no surprise that Americans generally hate their ISPs. After all, companies like Comcast not only routinely abuse a lack of competition to drive up prices, but they often provide some of the worst customer service in any industry in America. That’s when they’re not busy happily killing net neutrality or lobbying for the death of other meaningful consumer protections.
But in countless parts of the country, consumers are increasingly turning to community-run broadband networks as an alternative to this cavalcade of dysfunction. More than 750 communities around the country have now either built their own broadband networks or built local cooperatives in a quest for better, cheaper service.
[…]
The multi-decade effort by ISPs like AT&T, CenturyLink and Comcast to take the right of self-determination away from local communities only highlights how terrified incumbent ISPs are of these communities taking matters into their own hands.
Il n’est guère surprenant que les Américains détestent généralement leurs FAI. Après tout, des entreprises comme Comcast non seulement profitent régulièrement du manque de concurrence pour augmenter leurs prix, mais fournissent aussi parmi les pires services clientèle que l’on puisse trouver aux USA. Et ça, c’est quand elles ne sont pas occupées à éradiquer allègrement la neutralité du net ou à faire du lobbying pour supprimer d’autres protections importantes des consommateurs.
Mais dans d’innombrables régions du pays, les consommateurs se tournent de plus en plus vers des réseaux de fournisseurs internet communautaires pour trouver une alternative à cette accumulation de dysfonctionnements. Dans le pays, plus de 750 communautés ont désormais soit construit leur propre réseau, soit construit des coopératives locales afin de bénéficier de services meilleurs et moins chers.
[…]
L’effort mené depuis plusieurs dizaines d’années par des FAI tels que AT&T, CenturyLink et Comcast, en vue de retirer le droit à l’auto-détermination à des communautés locales, ne fait que souligner à quel point les FAI en place sont terrifiés par le fait que ces communautés puissent prendre les choses en main.

fausse tapisserie de bayeux : un personnage montre sa création : voici mon prototype de machine de votation. Le personnage de droite, armé d’une hache, dit que la machine est mal configurée et qu’il va régler le bogue rapidement
Déjà au XIe siècle les machines à voter étaient controversées…
(document retrouvé sur http://htck.github.io/bayeux/#!/)

Spécial GAFAM

Les lectures de la semaine

  • La libellule et la muraille (affordance.typepad.com)

    Il ne s’agit plus de savoir si nous acceptons ou si nous refusons ce traçage publicitaire (débat permis et en partie résolu par le RGPD) ; il s’agit de savoir si nous acceptons ou si nous refusons cette forme de néo-fascisme documentaire propre au totalitarisme littéral des plateformes et le cadre économico-politique qui est sa condition d’existence première.
    Les « repentis » de la Silicon Valley l’ont dénoncé de l’extérieur. Désormais les employés de ces firmes tentent de s’y opposer de l’intérieur. Il reste aux citoyens, c’est à dire à nous-mêmes, à terminer le boulot.

    Un premier personnage demande : qu'est-ce que tu fabriques encore ; le second, armé d'une sorte d'arbalète répond : je m'entraîne à la chasse aux libellules

  • Mark Zuckerberg est complètement à la ramasse, comme le sont tous les Big Boys de la tech (bloomberg.com – en anglais)

    I’m imagining being their mom, feeling for them. They all started out wanting to make the world a better place using cool technology, and here they are, dealing with all of this democracy and public responsibility stuff, which they never signed up for and honestly don’t have the chops to handle.
    As their fictional mom, I’d like to offer some advice. Retire, step aside. Maybe find a new hobby. Ask someone smarter and more educated, thoughtful, and civic-minded to decide on the future of your companies.
    Je m’imagine être leur mère, avoir des sentiments pour eux. Ils ont tous commencé en voulant rendre le monde meilleur à l’aide de technologies cool, et les voilà qui se retrouvent face à tous ces trucs de démocratie et de responsabilité publique, pour lesquels ils n’ont pas signé et qu’ils n’ont honnêtement pas l’échine de gérer.
    En tant que leur mère fictive, je voudrais leur offrir mes conseils. Retirez-vous, écartez-vous. Trouvez peut-être un nouveau passe-temps. Et demandez à quelqu’un de plus intelligent, instruit, réfléchi et conscient des valeurs civiques, de décider du futur de vos entreprises.

    Un personnage dit : il faut toujours écouter sa maman

  • Les fourberies du Dark UX (framablog.org)

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les autres trucs chouettes de la semaine

Deux personnages prenant le café. Le personnage de gauche dit que c'est espresso et non expresso la bonne orthographe, celui de droite répond que pour le lungo, il suffit de cliquer sur sa tasse

À nouveau un gros merci à Goofy pour le coup de patte 🙂

Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.

Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys) ; et je ne suis pas traductrice de profession ;-P




Khrys’presso du lundi 13 août


Brave New World

Spécial GAFAM

Spécial France

Les lectures de la semaine

  • Pourquoi nos ordinateurs portables sont devenus extra-fins, extra-légers et extra-nuls (motherboard.vice.com)
    Un personnage s'énerve devant son ordi : pourquoi t'es aussi nul, toi !!!
  • Fournisseurs d’emails, arrêtez de faire de la merde ! (framablog.org)

    Que pouvez-vous faire ? Eh bien, à part changer de fournisseur de mail (connaissez-vous les CHATONS ?), vous pouvez contacter le support de votre fournisseur actuel, lui expliquer la situation et lui dire que ce n’est pas normal. Nous pouvons vous fournir, le cas échéant, les codes d’erreur retournés par son serveur pour les mails que nous vous envoyons. Peut-être qu’en étant suffisamment nombreux à râler, la situation évoluera.

  • RGPD : Les « dark patterns », ou comment s’asseoir sur le Règlement (open-freax.fr)

    Tout est pensé pour que la collecte de données personnelles puisse continuer à avoir lieu. Le tout bien caché derrière un petit assistant en 4-5 écrans qui vous explique que olala le RGPD on l’a bien pris en compte. Et quand vous creusez… C’est la cata.

  • Les tests ADN de généalogie peuvent paraître bon marché. Mais vos données personnelles en sont le prix (theguardian.com – en anglais)

    In short: if you really want to spend your cash to discover that you are descended from Vikings (spoiler: if you have European ancestry, you are) or you have blue eyes (try a mirror), go ahead. But be aware of what you are really giving up, and consider the potential risks if things go wrong.
    Résumons : si vous voulez vraiment dépenser votre argent pour découvrir que vous descendez des Vikings (spoiler : si vous avez des ancêtres européens, la réponse est oui) ou si vous avez les yeux bleus (essayez un miroir), allez-y. Mais soyez conscient de ce que vous lâchez réellement, et pensez aux risques potentiels si les choses tournent mal.

  • Et si la vidéosurveillance était complètement inefficace ? (slate.fr)

    Personne portant une vidéo de surveillance en carton sur sa tête dans des escalators
    Image de
    Endstation Jetzt
    – Aktion gegen Videoüberwachung
    (CC BY 2.0)

    Les caméras de vidéosurveillance ne dissuadent que très peu les délinquants (qui se contentent le plus souvent de commettre leurs délits ailleurs), et ne permettent que rarement d’en retrouver. Elles n’ont par exemple pas pu empêcher les attentats de Nice, en dépit de onze repérages effectués par le terroriste avec un véhicule d’un poids prohibé dans cette partie de la ville. Les fonctionnaires qui doivent regarder ces vidéos à longueur de journée témoignent eux d’un ennui profond.
    Ces caméras sont qui plus est mal entretenues, et même souvent mal situées ; de nombreuses caméras se contentent ainsi de filmer les feuillages des arbres tout au long de l’année. Celles qui sont installées par les commerces enfreignent elles souvent la loi (absence d’autorisation du préfet, public non informé, images conservées indéfiniment, etc.).

  • La reconnaissance faciale est l’outil d’oppression idéal (medium.com – en anglais)

    Because facial recognition technology holds out the promise of translating who we are and everywhere we go into trackable information that can be nearly instantly stored, shared, and analyzed, its future development threatens to leave us constantly compromised. The future of human flourishing depends upon facial recognition technology being banned before the systems become too entrenched in our lives. Otherwise, people won’t know what it’s like to be in public without being automatically identified, profiled, and potentially exploited. In such a world, critics of facial recognition technology will be disempowered, silenced, or cease to exist.
    Puisque la reconnaissance faciale promet de traduire en information traçable – pouvant être quasi-instantanément engrangée, partagée et analysée – qui nous sommes et tout endroit où nous nous rendons, son développement futur menace de nous laisser constamment compromis. L’avenir de l’épanouissement humain dépend du bannissement de la technologie de reconnaissance faciale avant que ce système ne devienne trop ancré dans nos vies. Sinon, les gens ne connaîtront plus le sentiment de pouvoir être en public sans être automatiquement identifié, profilé, et potentiellement exploité. Dans un tel monde, les gens critiques vis à vis de la reconnaissance faciale se verront privés de tout pouvoir, réduits au silence ou cesseront d’exister.

  • Surveillance de masse: les tyrans du passé en rêvaient, la Chine l’a fait (slate.fr)
  • Aldous Huxley à George Orwell: ma vision infernale du futur est meilleure que la tienne (1949) (openculture.com – en anglais)

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les autres trucs chouettes de la semaine

Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.

Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys) ; et je ne suis pas traductrice de profession ;-P




Khrys’presso du lundi 6 août


Brave New World

dessin du geektionnerd generator : samouraï enragé qui brandit son arme en fonçant vers un corbeau. Il crie : MEURS SALE DRONE. Le corbeau plus haut répond : pfff, n'importe quoi.

Spécial GAFAM

copie d'écran dune page qui déclare en anglais : j'en ai plein le c** de facebook
Image de Chris Dorward (CC BY 2.0)

Spécial France

Les lectures de la semaine

  • Le web est encore une arme du DARPA (medium.com – en anglais)
  • Pourquoi est-il aussi difficile de décentraliser le web ? (computing.co.uk – en anglais)
  • Le web à la con (pxlnv.com – en anglais)

    Prenons cet article de CNN, par exemple. Voici ce qu’il contenait quand je l’ai chargé :
    Onze polices web, totalisant 414 KB
    Quatre feuilles de style, totalisant 315 KB
    Vingt iframes
    Vingt-neuf requêtes HTTP XML, totalisant environ 500 Ko.
    Environ une centaine de scripts, totalisant plusieurs mégaoctets – bien qu’il soit difficile d’en déterminer le nombre et la taille réelle car certains des scripts sont des « balises » qui se chargent une fois que la page est techniquement téléchargée.
    La grande majorité de ces ressources ne sont pas directement liées à l’information sur la page, et j’inclus la publicité. Bon nombre des scripts qui ont été chargés le sont uniquement à des fins de surveillance : des analyses auto-hébergées, dont il existe plusieurs exemples ; diverses sociétés d’analyse extérieures comme Salesforce, Chartbeat et Optimizely ; et des widgets de partage de réseaux sociaux. Ils mettent mon processeur en surchauffe et font couiner d’épuisement mon ordinateur vieux de six ans. Je ne demandais pourtant pas grand-chose : j’ai ouvert un document textuel sur le Web.

  • Tout ce qui est mauvais à propos de Facebook l’est pour une seule et même raison (qz.com – en anglais)

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Un personnage écrasé par la chaleur, dit : un expresso, par cette chaleur ? Un deuxième personnage répond : oui, paraît qu'il faut boire chaud quand il fait chaud. Et pour la version allongée, suffit de cliquer sur l'image

À nouveau un grand merci à Goofy pour le coup de patte !!!

Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.

Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys) ; et je ne suis pas traductrice de profession ;-P




Khrys’presso du lundi 30 juillet


Brave New World

  • La Blockchain, utilisée par des internautes chinois pour partager du contenu censuré (subspace.club)
  • Le Zimbabwe vend le visage de ses citoyens à la Chine en échange de caméras (usbeketrica.com)
  • Ces caméras qui peuvent déterminer si vous êtes heureux/se – ou si vous constituez une menace (bbc.co.uk – en anglais)

    « At the moment we can detect suspicious behaviour, but not intent, to prevent something bad from happening. But I think this is where it is going and we are already doing tests in this area. »
    This sounds a step closer to the « pre-crime » concept featured in the sci-fi film Minority Report, where potential criminals are arrested before their crimes have even been committed. A further concern for civil liberties organisations? « The key question we always ask ourselves is: Who is building this technology and for what purposes? […] Is it used to help us – or to judge, assess and control us? »
    « Pour l’instant, pour empêcher que quelque chose de mal se produise, nous pouvons détecter des comportements suspects, pas des intentions. Mais je pense que c’est vers ça que nous allons, et nous sommes déjà en train d’effectuer des tests dans ce domaine. » Cela semble un pas de plus vers le concept de « pre-crime » exposé dans le film de science-fiction Minority Report, où des criminels potentiels sont arrêtés avant même que leurs crimes soient commis. Une préoccupation supplémentaires pour les organisations de défense des libertés civiles ? « la question-clef que nous nous posons toujours est : qui construit cette technologie et pour quelles raisons ? Est-ce que c’est pour nous aider – ou pour nous juger, nous évaluer et nous contrôler ? »

  • Dropbox a-t-il exposé des données personnelles pour une étude ? (zdnet.fr)
  • Les très indiscrètes puces des objets connectés (lemonde.fr)

    les chercheurs n’excluent pas que leur technique ait été découverte il y a plusieurs années par les agences de renseignement pour d’autres types de matériels. Un document déclassifié il y a plus de dix ans par la NSA, l’agence américaine chargée du renseignement électronique, et retrouvé par les chercheurs, semble l’indiquer. « Je pense que les communautés du renseignement la connaissent depuis au moins quarante ans »

  • Hacker un avion en plein vol : un risque bien plus réel qu’on l’imagine

Spécial GAFAMs

Spécial France

Les lectures de la semaine

Encore un peu de lecture pour cet été \o/

La « Propriété Intellectuelle » c’est le viol ! par Gérald Sédrati-Dinet (alias gibus)

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos de la semaine

Dégooglisons internet : 3 ans de campagne (canalc2.tv – Pyg aux RMLL 2018)

Les autres trucs chouettes de la semaine

devant deux cafés, discussion : le personnage de gauche remarque que l'expresso est toujours aussi corsé, le personnage de droite indique que s'il clique sur sa tasse, il pourra l'allonger

Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.


Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys) ; et je ne suis pas traductrice de profession, mieux vaut donc prendre mes tentatives de traduction pour ce qu’elles sont : de modestes aides, concoctées avec les moyens du bord, à la compréhension des titres ou citations en anglais.




Khrys’presso du lundi 23 juillet


Brave New World

  • En Égypte, les internautes qui ont plus de 5000 abonnés Twitter ou Facebook seront surveillés (numerama.com)

    Selon une nouvelle loi en Égypte, n’importe quel compte suivi par plus de 5000 personnes pourra désormais être considéré comme un média, et donc être soumis à la régulation et la censure de l’organe de régulation des média.

  • Selon un nouveau rapport, la manipulation des médias sociaux est en hausse à l’échelle mondiale (phys.org – en anglais)
  • Des autocollants électroniques pour accélérer l’expansion de l’Internet des objets (zdnet.fr)
    un personnage demande : qu'est-ce que tu fabriques encore ? L'autre, nu avec un rectangle noir (étiquette) cachant ses parties intimes répond : je me transforme en capteur
  • Votre historique de vote a été leaké, et ce n’est pas le pire dans cette histoire (medium.com – en anglais)

    A recent data breach exposed the personal details of 200 million Americans. In addition to birthdates, addresses, and telephone numbers the breach included the political views of everyone on the list.
    That’s right, now everyone knows who you voted for. Not just for the recent election but your entire voting history.
    But it gets worse than that. As the investigation shows “the data also contained citizens’ suspected religious affiliations, ethnicities and political biases, such as where they stood on controversial topics like gun control, the right to abortion and stem cell research.”
    Une brèche récente a exposé les données personnelles de deux millions d’américain·e·s. Outre les dates de naissance, adresses et numéros de téléphone, les opinions politiques de l’ensemble des personnes sur la liste ont également fuité. Oui, maintenant, tout le monde sait pour qui vous avez voté. Pas juste pour la dernière élection, mais l’ensemble de votre historique de vote. Et il y a encore pire que ça. D’après les résultats de l’enquête, les données contenaient également les affiliations religieuses probables des citoyen·ne·s concerné·e·s ainsi que leurs préjugés ethniques et politiques comme leurs positions par rapport au contrôle des armes à feu, le droit à l’avortement ou la recherche sur les cellules souches.

  • US : Le fabriquant n°1 de machines de vote admet avoir installé des logiciels de contrôle à distance sur les systèmes vendus aux États (motherboard.vice.com)

    The nation’s top voting machine maker has admitted in a letter to a federal lawmaker that the company installed remote-access software on election-management systems it sold over a period of six years, raising questions about the security of those systems and the integrity of elections that were conducted with them.[…] Election-management systems are not the voting terminals that voters use to cast their ballots, but are just as critical: they sit in county election offices and contain software that in some counties is used to program all the voting machines used in the county; the systems also tabulate final results aggregated from voting machines. […] Remote-access software and modems on election equipment ‘is the worst decision for security short of leaving ballot boxes on a Moscow street corner.’
    Le fabriquant n°1 de machines de vote [aux US] a admis dans une lettre à un législateur fédéral que son entreprise avait installé des logiciels de contrôle à distance sur les systèmes de gestion électorale vendus sur une période de six ans, ce qui soulève des interrogations concernant la sécurité de ces systèmes et l’intégrité des élections organisées par leur biais. Les systèmes de gestion électorale ne sont pas les terminaux que les électeurs utilisent pour voter, mais sont tout aussi critiques : ils se situent dans les bureaux électoraux des comtés et comprennent des logiciels qui sont utilisés dans certains comtés pour programmer l’ensemble des machines de vote utilisées dans le comté ; les systèmes tabulent également les résultats finaux regroupés à partir des machines de vote.[…] Des logiciels de contrôle à distance et des modems sur des équipements électoraux ‘sont la pire des décisions en termes de sécurité, à part déposer directement les urnes à un coin de rue moscovite.’

  • Ce qui se passe quand votre photo de garde à vue finit sur Internet (motherboard.vice.com)
  • US : Les assurances santé pompent vos données personnelles – et cela pourrait augmenter vos tarifs (propublica.org – en anglais)

    With little public scrutiny, the health insurance industry has joined forces with data brokers to vacuum up personal details about hundreds of millions of Americans. […] The companies are tracking your race, education level, TV habits, marital status, net worth. They’re collecting what you post on social media, whether you’re behind on your bills, what you order online. Then they feed this information into complicated computer algorithms that spit out predictions about how much your health care could cost them.
    Sans susciter beaucoup l’attention publique, l’industrie des assurances santé a fait alliance avec les courtiers en données pour récupérer les données personnelles de centaines de millions d’américain·e·s. Ces entreprises traquent vos origines ethniques, votre niveau d’éducation, habitudes télévisuelles, statut marital, valeur économique. Elles collectent ce que vous postez sur les média sociaux, si vous êtes en retard sur vos factures, ce que vous commandez en ligne. Ces informations vont alors nourrir des algorithmes informatiques compliqués qui recracheront des prédictions sur ce que votre couverture médicale pourrait leur coûter.

  • L’Europe et le Japon s’accordent sur la protection des données (zdnet.fr)

Spécial GAFAMs

La grosse amende de la semaine

Spécial France

Les lectures de la semaine

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

 

Agir

devant deux cafés, discussion : le personnage de gauche remarque que l'expresso est toujours aussi corsé, le personnage de droite indique que s'il clique sur sa tasse, il pourra l'allonger

Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.


Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys) ; et je ne suis pas traductrice de profession, mieux vaut donc prendre mes tentatives de traduction pour ce qu’elles sont : de modestes aides, concoctées avec les moyens du bord, à la compréhension des titres ou citations en anglais.




Khrys’presso du lundi 16 juillet


Brave New World
* Neutralité du Net : l’Inde vient d’adopter les « règles les plus strictes au monde »
* Les Berlinois veulent une ville sans pub
* Sécurité des objets connectés : un « trou béant » dans la loi

un personnage râle : Moi j'aime pas les trous béants

* Les Smart TVs envahissent notre intimité et cela nécessite une investigation, selon les sénateurs américains (en anglais) – voir aussi : Mouchards publicitaires : comment les télés connectées espionnent les foyers
* Face à l’algorithme, l’impossible grève des livreurs à vélo
* Les entreprises de fracturation hydraulique utilisent les informations personnelles récoltées sur Facebook pour discréditer leurs opposants (en anglais)
* Interfaces utilisateur : les techniques de design visuel utilisées pour manipuler les plus vulnérables (en anglais)

A dark user experience pattern is loosely defined as a way to trick users into performing certain actions. These actions always benefit the company employing these techniques, and often leave user out of pocket in at least one way. Sometimes this is monetary; other times it’s at the cost of privacy, time, or even user rights.
Un « modèle pervers d’expérience utilisateur » peut se définir grossièrement comme un procédé piégeant les utilisateurs, pour les amener à effectuer certaines actions. Ces actions profitent toujours à l’entreprise employant ces techniques, et l’utilisateur doit souvent payer d’une façon ou d’une autre. Parfois, il s’agit d’argent ; d’autre fois, c’est au prix de l’intimité de l’utilisateur, de son temps, voire de ses droits.

Spécial GAFAMs
* Les politiques lisent les règles de confidentialité de Gmail
Deux personnages, le premier demande à l'autre (qui lit) s'il a fini, l'autre répond que non, c'est sacrément long à lire, les CGU
* Jeff Bezos et Amazon commencent à inquiéter l’industrie de la publicité (en anglais)

Google knows what consumers are interested in, and Facebook knows who you are. But Amazon has what many in the advertising industry regard as the most important piece of the puzzle: what people buy. And the e-commerce giant is starting to capitalize on that data in a big way […] The scary part for marketers is that [data] is all walled off, and if you want the special sauce you have to play by Amazon’s rules.
Google connaît les centres d’intérêt des consommateurs, Facebook sait qui vous êtes. Mais Amazon possède ce que nombre d’acteurs du secteur de la publicité considèrent comme la pièce la plus importante du puzzle : ce que les gens achètent. Et le géant du e-commerce a commencé à tirer profit de ces données dans les grandes largeurs […] Le côté inquiétant de l’affaire pour les marketeux est que toutes ces données sont bien gardées, et que pour y accéder, il faut accepter de se soumettre aux règles d’Amazon.

* Collecte de données : Google et Apple priés de faire la lumière

Darth Vader râle : la lumière, et puis quoi encore.

* La censure mise en place par Apple pour la Chine fait crasher les Iphone (en anglais)
* Le Royaume-Uni inflige une amende de 7 minutes de chiffre d’affaires à Facebook (voir aussi : Cambridge Analytica : amende maximale pour Facebook au Royaume-Uni)
* Facebook et la lutte contre la désinformation, un double discours qui dérange

Un personnage représentant Facebook dit : nous sommes pour la liberté d'expression, mais nous nous réservons le droit de supprimer votre contenu.

* Windows 10 : Microsoft renonce à imposer Edge depuis Courrier ou Mail

La supériorité revendiquée de Edge sur les autres navigateurs suscite par ailleurs un certain scepticisme […]: « Nous voulons que les gens utilisent notre produit. Devrions nous: a) Faire un meilleur produit ou b) Ne pas leur donner le choix et leur coincer ce produit inférieur au fond de la gorge ? Ce n’est pas une question normale à poser. »

Spécial France
* Le gouvernement juge que la loi « garantit une protection effective de la neutralité du net »
* Les juteuses activités annexes de certains eurodéputés français
* « PACT », le nouveau plan d’action contre le terrorisme du gouvernement
* Directive droit d’auteur : le vote du Parlement européen fixé au 12 septembre. Lire à ce propos l’excellente tribune de Lionel Maurel : Directive droit d’auteur: la régulation au prix de la répression ?

Ne nous y trompons pas : le but réel des industries culturelles n’est pas de combattre les Gafam, mais d’utiliser le filtrage comme une menace pour négocier en position de force «un prix de gros» pour l’ensemble de leur catalogue. Leur but est d’instaurer une «licence globale privatisée» qui consacrerait définitivement la position dominante d’acteurs, comme Facebook ou YouTube, si elle voyait le jour.

* Modèle social. La Macronie veut supprimer la Sécu de la Constitution

[EDIT 17/07] Comme le signale le commentaire ci-dessous, le gouvernement a finalement renoncé à supprimer la référence à la Sécu dans la Constitution.

Un mot, dans une Constitution, ça compte énormément. Les fondamentaux d’un pays peuvent être balayés en s’attaquant à quelques lettres. La Macronie s’y emploie : elle a décidé de supprimer toute référence à la Sécurité sociale dans la Constitution. Comme si de rien n’était, la commission des Lois a profité du chantier de la réforme constitutionnelle pour faire disparaître l’un des piliers de notre République et de notre modèle social de la loi fondamentale.

* La fraternité, enfin !

La décision du Conseil constitutionnel, qui contraint le gouvernement à revoir la définition de son «délit de solidarité», est historique. Elle fera date aussi, et peut-être surtout, en raison de la place éminente qu’elle assigne au dernier terme de la devise républicaine.

Agir
Données personnelles: informez-nous, protégez-vous

Les lectures de la semaine
* Wikipédia en français, une évolution spectaculaire en 10 dates clefs
* Le moment néofasciste du néolibéralisme
* Quand George Orwell passait en revue Mein Kampf (1940) (en anglais)
* Supprimer le mot «race» de la Constitution: oui, mais…
* Mouvements de la main, vitesse de frappe : des gestes anodins qui peuvent vous trahir

Les montres connectées et smartphones collectent des informations sensibles à partir d’attitudes dont nous n’imaginons pas devoir nous méfier, du mouvement de notre main au dessus d’un distributeur de billets à l’imprécision de nos doigts sur l’écran de notre smartphone lors de la commande d’un VTC après une soirée arrosée. Cet intérêt pour l’imperceptible permet aux entreprises d’obtenir des renseignements à notre sujet, avec notre accord mais sans que nous en soyons conscients.

* Le filtrage internet s’avère inefficace contre les contenus pornographiques, selon des chercheurs (en anglais)

It’s important to consider the efficacy of Internet filtering. Internet filtering tools are expensive to develop and maintain, and can easily ‘underblock’ due to the constant development of new ways of sharing content. Additionally, there are concerns about human rights violations – filtering can lead to ‘overblocking’, where young people are not able to access legitimate health and relationship information.
Il est important de s’interroger sur l’efficacité du filtrage internet. Les outils de filtrage sont coûteux à développer et à maintenir, et peuvent facilement « sous-bloquer » à cause du développement incessant de nouveaux moyens de partage de contenu. De plus, il y a des risques de violation des droits de l’Homme – le filtrage peut amener à « surbloquer », quand de jeunes personnes ne se trouvent plus en mesure d’avoir accès à des informations légitimes concernant la santé et les relations interpersonnelles.

À (re)lire ou écouter pendant l’été
* La série d’articles « Leviathan » (accessible sous Licence Art Libre sur framagit et téléchargeable en format epub via ce lien, à compléter avec Les Léviathans V. Vie privée, informatique et marketing dans le monde d’avant Google)
* La thèse de Félix Tréguer « Pouvoir et résistance dans l’espace public : une contre-histoire d’Internet (XV-XXI siècle) »
* Des heures de conférences/cours de Michel Foucault, enregistrées en anglais et français entre 1961 et 1983 via le site openculture.com (en anglais)

Les BDs/graphiques/photos de la semaine
* Capitalisme de surveillance
* Data & Facebook
* Londres
* Sauver la princesse – comparaison de 8 langages de programmation
* Arch vs Gentoo

Les vidéos de la semaine
Les vidéos de PSES sont désormais sur PeerTube

Les autres trucs chouettes de la semaine
* WHOIS et RGPD : l’Icann peine à endiguer la vague
* On parle de PeerTube dans Télérama

devant deux cafés, discussion : le personnage de gauche remarque que l'expresso est toujours aussi corsé, le personnage de droite indique que s'il clique sur sa tasse, il pourra l'allonger

Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.




Khrys’presso du lundi 9 juillet


Brave New World
* Neutralité du net : la Californie fait de la résistance. Voir aussi : La neutralité du Net fait son comeback en Californie (en anglais).
* En Ouganda, il faut maintenant payer pour utiliser les réseaux sociaux (en anglais).
* Zwielbelfreunde, la police allemande s’en prend à nos oignons (voir aussi : La police allemande accusée de mener des raids pour le moins stupides – en anglais).
* Quand les grands éditeurs irritent et abusent de leur force
* 500px abandonne les photos en Creative Commons

Mais le plus discutable n’est pas tant que 500px oriente sa plateforme de photos vers une autre direction — après tout, chaque service entend rester maître de son destin. C’est le manque de considération qu’a la plateforme a à l’égard de ceux et celles qui ont placé des photos sous licence Creative Commons sur 500px : à la question de savoir si 500px va offrir une aide à la migration pour les contributeurs existants qui soumettent des images Creative Commons, le site répond que non. « Notre plan est de supprimer la possibilité de téléverser une image à 500px avec une licence Creative Commons. Nous supprimerons également la fonctionnalité de téléchargement et de recherche d’images Creative Commons sur notre site web ».

Spécial données personnelles/Surveillance

personnage tenant une caméra de surveillance
« Vidéo Surveillance » by Lena (CC BY-NC-ND 2.0)

* États-Unis : les données de millions de personnes et d’entreprises ont fuité (voir aussi l’article original de Wired en anglais)
* La NSA efface des millions de métadonnées téléphoniques qu’elle n’était pas censée avoir
* Aux États-Unis, les TVs connectées traquent les utilisateurs par millions (en anglais)

“You appear to opt into a discovery-recommendation service, but what you’re really opting into is pervasive monitoring on your TV.”
(Vous semblez opter pour un service de recommandation-découverte, mais ce pour quoi vous optez en réalité, c’est une surveillance omniprésente sur votre téléviseur.)

* Quand les objets connectés sont utilisés comme des armes contre leurs propriétaires – voir aussi : Thermostats, verrous, lumières : les nouveaux outils de la violence domestique (en anglais).
* Quand le portable sert à espionner ses proches…
Un personnage râle : moi, je n'aime pas qu'on m'espionne
* Alors qu’ils cherchaient à savoir si votre smartphone vous écoutait en secret, des scientifiques ont fait une autre découverte : certaines applications enregistrent tout ce que vous faites et l’envoient à des tiers.
* Android : les apps ne se privent pas de faire des captures d’écran
* L’Europe utilise les données des smartphones comme une arme pour déporter les réfugiés (en anglais).

Spécial GAFAMs
* Gmail : vous avez probablement laissé des développeurs lire vos mails
* Gmail ne scanne pas vos mails. Ses partenaires, en revanche…
* Gmail : oui, des tiers lisent vos emails, et vous auriez dû le savoir
* Polémique Gmail : tout ce que pourquoi la Silicon Valley est détestée
deux personnages, le premier pleure parce que Google lit tous ses mails, le second lui réplique qu'il n'avait qu'à lire les CGUs
* Facebook : l’enquête Cambridge Analytica prend de l’ampleur
* Facebook a identifié la Déclaration d’indépendance des États-Unis comme un discours haineux
* Facebook débloque, mais se soigne
* Facebook est-il un éditeur ? En public, la réponse est non, mais en cour de justice… (en anglais)
* RGPD : Google, Amazon et Facebook ou Claudette au bal des vampires

Spécial France
* 3 volets pour le futur cloud souverain de l’Etat français . Voir aussi : Souveraineté numérique : la France précise ses plans dans le cloud
* Tous les examens seront-ils bientôt surveillés à distance par des humains ou des algorithmes ?
* La Smart City policière se répand comme traînée de poudre
* La France lancera en 2020 un indice de réparabilité des appareils électroniques
* Le « délit de solidarité » censuré par le Conseil constitutionnel au nom du « principe de fraternité ». Voir aussi : «Délit de solidarité» : la fraternité érigée en principe constitutionnel

La lutte – et la victoire ! de la semaine
* Directive Copyright : 146 organisations lancent un ultime appel au Parlement européen
* En quoi la directive Copyright menace-t-elle le web et Wikipedia (en anglais).
* Wikipédia ferme ses portes en Italie pour s’opposer à la directive sur le droit d’auteur
* Après l’Italie, Wikipédia ferme en Espagne, Pologne, Lettonie et Estonie
* Directive Copyright : le Parlement européen dit non et reprend la main
* Le Parlement européen écarte la directive controversée sur le droit d’auteur
* Directive sur le droit d’auteur : une victoire du lobbying des GAFA, vraiment ?
* Sur YouTube, la détection automatique des contenus soumis à droit d’auteur ne satisfait personne et même, peut aboutir à des situations complètement absurdes, comme ce YouTubeur accusé de violation de droits d’auteur sur sa propre chanson !

deux personnages, le premier a une guitare et dit que c'est lui qui a fait la chanson, le second lui répond que ce n'est pas ce que lui a dit son algorithme

Les lectures de la semaine
* Ce que le numérique fait au droit
* Comment financer le logiciel libre ? un vrai sujet
* Un jeune libriste part à l’asso des mauvaises habitudes
* Contribuer à un logiciel libre dans une formation en école d’ingénieur
* Darknet : faut-il démanteler la revente illégale de la liberté de s’exprimer et de s’informer ?
* Alain Damasio : « Rendre désirable autre chose que le transhumanisme »

Avec un vélo, si ta chaîne saute, tu peux la remettre toi-même et repartir : tu as une autonomie par rapport à l’objet car tu sais comment il marche et tu peux le réparer. Avec un vélo électrique, tu peux pédaler, mais si la batterie lâche ou s’il y a un problème technique, tu es démuni, et là tu es en situation d’hétéronomie. L’objet ne t’« empuissante » pas, il te retire une faculté.
Apple a été très précurseur là-dessus. La stratégie de ses managers a toujours été la fluidité absolue : tout doit être simple, fluide, ergonomique. Et ce sont les premiers à avoir fait des technologies tellement propriétaires qu’ils t’ont foutu dans l’hétérénomie absolue : ça marche ou ça ne marche pas. La dépendance est maximale […]
Je pense qu’on a réussi à mettre en place des systèmes qui font que tu as à peine besoin d’un coup de pouce pour que les gens les mettent en place. Les GAFA par exemple ne font que mettre à disposition un ensemble d’outils qui potentialisent des choses. Mais c’est tellement bien fait, ergonomique, lié à des logiques de commodité, de fluidité, de facilité que tu vas t’en emparer et aller là où ça les arrange. Ce n’est même pas eux qui mettent en place le mécanisme d’aliénation, ils ne t’imposent rien. Il faut interroger cette façon que nous avons de nous piéger nous-mêmes.

deux personnages, le premier demande au second pourquoi il se pièger lui-même, le second lui répond : bonne question

Agir
Pour Tim Berners-Lee, il est temps de « descendre dans la rue » pour sauver le Web

Les BDs/graphiques de la semaine
* Reaching people on the internet
* Les algorithmes et le week-end
* Heaviest objects in the universe
* Calm down
* Sunglasses
* Simone Veil

Les vidéos de la semaine
* En podcast, toutes les interventions de Pas Sage En Seine 2018 (et en version torrent : 2017 et 2018)
* Et si on quittait les réseaux sociaux ?
* Data brokers, les courtiers de nos données

devant deux cafés, discussion : le personnage de gauche dit que c'est fou, le nombre de trucs qui se passent en une semaine, le personnage de droite indique que s'il clique sur sa tasse, il en aura encore plus

Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.




Contribuer à un logiciel libre dans une formation en école d’ingénieur

Des étudiants de l’Université de Technologie de Compiègne effectuent, dans le cadre de leur cursus, des Travaux de Laboratoire consistant à avancer sur des tickets du projet Framadate (qui n’en manque pas), avec le soutien de leur enseignant Stéphane Crozat (dont on vous reparlera) et du CHATONS local Picasoft. Leurs travaux sont documentés dans un wiki et leur avancement dans des pads.

De la belle contribution utile !


Pour commencer, une petite présentation s’impose : je m’appelle Justine et je suis en première année de formation ingénieur en informatique à l’UTC (Université de Technologie de Compiègne). Lors de ce semestre, c’est-à-dire lors des quatre derniers mois, et dans le cadre de ma formation (ce travail, après évaluation, pourra m’apporter 5 crédits ECTS), j’ai eu l’occasion de contribuer au logiciel libre Framadate. Cet article se veut être un bilan de mon expérience.

 

Contribuer à un logiciel libre, était-ce différent d’un projet « classique » ?

À l’UTC, les étudiants sont évalués selon des barèmes différents d’une matière à l’autre. En informatique, l’évaluation comprend souvent un projet (qui ne correspond pas souvent à plus de 20% de la note finale). Ce projet a des objectifs largement pertinents, comme vérifier sur un cas pratique que les étudiants ont assimilé la théorie qui leur a été enseignée. Cependant, j’ai souvent éprouvé une certaine frustration vis-à-vis  de ces projets. En effet, une fois rendu, évalué et donc noté, le projet tombe dans l’oubli : pas d’utilisation réelle, pas d’amélioration, une sorte de produit déjà mort à sa sortie. Ainsi, l’idée de travailler sur un logiciel  libre, avec des utilisateurs bien réels derrière, m’a semblé extrêmement pertinente et bien différente des projets que j’avais déjà pu mener.

Est ce que ces différences ont entraîné des difficultés ?

Les premières difficultés rencontrées ont été celles posées par l’installation et la prise en main de l’environnement de travail, proposé par les suiveurs. Alors que la plupart du temps, pour mener à bien les projets classiques, les installations des environnements sont déjà faites sur les machines de l’UTC, cela n’était pas le cas cette fois. Composé de nombreux outils (principalement Docker et Git au sein de Linux), l’installation de notre environnement a été relativement lourde et laborieuse. Une fois installé, l’environnement est au premier abord difficile à prendre en main : de nombreuses lignes sont à exécuter dans l’interpréteur de commandes avant de pouvoir tester le code.

Mais les difficultés les plus compliquées à surmonter ont été celles posées par le projet en lui-même. D’abord parce que les langages utilisés (SQL, PHP orienté objet, Javascript, HTML via le moteur de templates Smarty…) ne m’étaient pas ou peu connus. Ensuite, et surtout, parce qu’il m’a paru très compliqué de m’insérer dans un projet déjà bien développé (dans un projet « classique » à l’UTC, on part de rien, on développe tout), projet dont l’architecture n’est pas (ou très peu) documentée. Sa compréhension a donc nécessité beaucoup de temps et d’efforts, j’y reviendrai.

Comment s’est organisée ta contribution ?

Cette contribution a été organisée selon une méthode de type agile : le travail est découpé en itérations de six heures chacune, une itération par semaine. Le semestre a ainsi été rythmé par des réunions de suivi hebdomadaires avec les suiveurs, Stéphane Crozat et Andrés Maldonado, chargés d’accompagner et d’évaluer le travail. Sur chaque itération, nous déterminions donc ensemble l’objectif à atteindre pour la semaine suivante, et je déterminais seule l’articulation de mon travail (combien d’heures je devais passer à réaliser telle tâche). La contribution s’est articulée en deux volets : un volet de développement (qui consistait en la résolution de trois issues ouvertes sur le projet) et un volet de documentation (via le wiki de l’association Picasoft).

Concrètement, qu’as-tu apporté à Framadate ?

Comme évoqué plus haut, l’architecture du projet n’était que très peu documentée. Ainsi, afin de travailler efficacement sur le projet, j’ai préféré commencer par passer plusieurs heures (concrètement une vingtaine) à explorer le projet et documenter au maximum ce que j’en comprenais (les classes implémentées, leur articulation au sein du projet…). Un travail étudiant comme celui-ci est aussi l’occasion d’apprendre à formaliser et documenter, mon travail est disponible ici.

Ce n’est que dans un second temps que j’ai réellement commencé mon travail de résolution d’issues, et donc de développement et de documentation du travail réalisé. J’ai préféré travailler ces deux volets en parallèle, afin de restituer le travail réalisé lorsque tout était encore frais dans mon esprit. J’ai ainsi pu travailler sur trois issues :

Issue #38 : collecter les adresses e-mail des sondés
L’idée est de permettre à l’administrateur de choisir de collecter (ou non) les adresses e-mail des sondés. Si l’administrateur choisit la collecte, alors la saisie d’une adresse de courriel valide (respectant le format e-mail) est obligatoire pour voter. La collecte s’accompagne d’une fonctionnalité permettant à l’administrateur de récupérer efficacement l’ensemble des adresses des personnes sondées.

A la création d’un sondage, l’administrateur choisit s’il collecte ou non les adresses emails des sondés.

 

Un avertissement informe que, dans le cas où les votes sont modifiables par tous, n’importe qui ayant accès au sondage peut récupérer les adresses emails des sondés.

 

Pour voter, lorsque la collecte des adresses emails est active, une adresse email valide doit être renseignée. L’administrateur peut récupérer la liste des adresses emails des sondés grâce aux boutons enveloppe situés au dessus de chaque colonne. Si la collecte est active et que quiconque peut modifier tous les votes, un avertissement informe que n’importe qui peut accéder aux adresses emails des sondés.

 

En cliquant sur un bouton enveloppe, l’administrateur récupère les adresses emails des sondés triées selon leur choix (‘oui’, ‘si besoin’ ou ‘non’).

 

Issue #324 (et #61) : Amélioration de l’option de collecte des adresses e-mail des personnes sondées. L’idée était d’améliorer le travail réalisé précédemment en passant la collecte des adresses de courriel sous quatre options différentes :

  • option 1 : la collecte est désactivée ;
  • option 2 : la collecte est activée ;
  • option 3 : la collecte est activée et la saisie est obligatoire ;

option 4 : la collecte est activée, la saisie est obligatoire et le vote doit être confirmé par un clic sur le lien envoyé dans un mail à l’adresse renseignée (cette dernière option n’a pas été implémentée car le service d’envoi d’e-mail est inutilisable au sein de l’installation).

A la création d’un sondage, l’administrateur choisit une des quatre options pour son sondage. De même que précédemment, un avertissement informe si les adresses emails des sondés ne sont pas protégées.

 

Issue #208 : permettre la finalisation d’un sondage par l’administrateur
L’idée était d’ajouter une fonctionnalité pour l’administrateur de clôture de sondage et de lui permettre :

  • de sélectionner le choix retenu ;
  • de justifier son choix.

Dans les informations du sondage, l’administrateur et l’utilisateur sait si le sondage est encore ouvert ou s’il est fermé (ici, il est encore ouvert). L’administrateur peut fermer le sondage en cliquant sur le bouton.

 

Une fois le sondage fermé, l’administrateur peut sélectionner le choix qu’il retient grâce au bouton au dessus de chaque colonne. La valeur de ce choix est visible dans les informations du sondage, côté administrateur et côté utilisateur.

Une fois un choix sélectionné, l’administrateur peut justifier son choix. La valeur de cette explication est visible dans les informations du sondage, côté administrateur et côté utilisateur.

Chacune de ces résolutions d’issues a fait l’objet d’une merge-request. C’est un processus itératif très intéressant à découvrir au sein duquel on peut interagir avec les développeurs logiciel et web de Framasoft qui vont vérifier le travail proposé et en demander des corrections.

Tout au long de mon travail, j’ai pu ainsi interagir avec différents interlocuteurs : les suiveurs bien sûr, Stéphane Crozat et Andrés Maldonado, mais aussi Thomas Citharel, développeur logiciel web chez Framasoft, et Kyâne Pichou, diplômé de l’UTC. Je tiens à remercier tous ces interlocuteurs pour leur soutien et leurs conseils, je pense qu’il est indispensable d’être bien accompagnés dans ce processus de contribution afin qu’il soit efficace et utile à tous.

Finalement, quels sont les apports au sein de ta formation ?

Contribuer à Framadate m’a d’abord permis de gagner en compétences d’utilisation des outils utilisés (Docker, Git, Linux) et en développement web : interface, base de données,…. Mais cette contribution m’a surtout fait gagner énormément d’indépendance et d’autonomie vis-à-vis d’un projet déjà existant et bien développé, ce qui est très formateur et pertinent en amont de mon futur stage (six mois en entreprise à partir de septembre).

Que faudrait-il retenir de cet article ?

Contribuer à un logiciel libre au sein de la formation en école d’ingénieur constitue une expérience très pertinente pour compléter le profil théorique et « scolaire » d’un étudiant. Cette expérience permet de faire face à de nouvelles difficultés, et ainsi développer de toutes nouvelles aptitudes.

 

En savoir plus :

ECTS : European Credits Transfer System, calculés en fonction de la charge de travail de l’étudiant , ils permettent l’obtention des diplômes français (et européens).

Picasoft est le CHATON créé par les étudiants de l’UTC.