Ce que j’aime chez Mozilla

Ce que j’aime chez Mozilla va bien au-delà du code… Le témoignage enthousiaste et caractéristique d’un contributeur.

Ce ne sont pas les développeurs sur des projets non libres qui peuvent en dire autant.

I love Mozilla

Ce que j’aime chez Mozilla

What I Love about Mozilla

Mihnea Dobrescu-Balaur – 6 octobre 2013 – Blog personnel
(Traduction : Asta, Penguin, goofy, Isammoc, FF255, nclm, GregR, greygjhart, Isammoc)

Je me suis pas mal impliqué pour Mozilla ces derniers temps et, entre mon dernier stage et le MozSummit de ce week-end, plusieurs pensées ont commencé à germer à propos de ce que j’aime le plus à son sujet. Ne perdez pas de vue que ces mots traduisent uniquement mes impressions.

Quand je parle de Mozilla aux gens, ils pensent en général « ah, Firefox ! ». Même si Firefox est notre projet le plus populaire actuellement, Mozilla représente bien plus que ça ; voici pourquoi j’écris cela.

Tout commence avec notre mission qui, comme Mitchell l’a expliqué au Summit, peut être réduite à trois principes de base :

  1. Le Web doit être ouvert : Internet est une source d’information publique qui doit être ouverte et accessible à chacun dans le monde entier.
  2. Le Web doit être interopérable : les gens ne doivent pas être enfermés dans un écosystème et doivent pouvoir utiliser la technologie qu’ils préfèrent pour accéder à Internet.
  3. Le Web doit être nôtre : les gens doivent avoir la possibilité de façonner leur expérience d’Internet et de contribuer à son contenu sans demander la permission à une instance centrale.

Il n’y a rien ici concernant les performances de JavaScript, le temps de démarrage des app, la fluidité du défilement ou d’autres mots à la mode ; bien que ceux-ci ne soient clairement pas ignorés, cela montre que Mozilla a des priorités différentes.

À chaque fois que je vois une démo ou que je lis un sujet sur un nouveau projet en cours, je suis impressionné de voir à quel point les gens recherchent la standardisation et maintiennent le choix de l’utilisateur au premier plan à tout moment. Cela montre encore que nous ne sommes pas dans une course à la fonctionnalité, essayant de nous démarquer au travers de fonctionnalités que les autres n’ont pas. Si vous avez fait attention aux principes, vous saurez que c’est en fait impensable… Le Web doit être interopérable, vous vous souvenez ?

La mission est ce qui guide la communauté. Je pense que nous avons là une communauté fantastique : développeurs, designers, testeurs, reps (NdT : des « représentants » Mozilla bénévoles qui organisent des événements), travaillant tous ensemble pour s’assurer, et là encore pour paraphraser Mitchell, qu’Internet soit ce que le monde a besoin qu’il soit. Contrairement à d’autres projets, où la communauté environnante ne joue qu’un (petit) rôle de soutien mineur, Mozilla telle qu’on la connaît ne serait pas pareille sans sa cohorte de volontaires.

Outre Firefox, nous travaillons sur d’autres projets qui rendent le Web plus accessible et le font avancer. Firefox OS et Webmaker me viennent à l’esprit. Firefox OS rapproche Internet des personnes qui n’ont pas actuellement de smartphone. En même temps, il fait avancer les technologies Web en procurant un support semblable à celui que les développeurs sur des plateformes fermées, propriétaires à travers des applications natives peuvent avoir. Webmaker a pour objet de forger notre Internet – il permet aux gens de contribuer au Web avec leur propre contenu.

Avec sa mission, ses super volontaires et ses projets tournés vers la communauté, Mozilla est différente. Elle est spéciale. C’est quelque chose que beaucoup n’auraient pas pensé possible. Il n’y a pas si longtemps, personne n’aurait pensé qu’un logiciel libre, gratuit et open source puisse atteindre une part de marché significative. Firefox l’a fait et c’est grâce à son influence déterminante que nous en sommes arrivés à disposer d’autres choix que seulement Internet Explorer pour naviguer sur le Web.

Notre communauté démontre qu’un groupe de gens dispersés à travers le monde peut faire du beau travail ensemble. Firefox OS amène le Web encore plus loin, plus proche des terminaux mobiles de plus en plus populaires. Tout cela et bien d’autres choses encore est réalisé en toute transparence par des contributeurs passionnés. Comment ne pas l’aimer !?

Crédit photo : Beyond the Code




Emmabuntüs est plus qu’une distribution GNU/Linux

En janvier 2011 nous réalisions une interview intitulée Ne pas subir, toujours agir ! Rencontre avec Patrick d’Emmaüs.

Près de 3 ans plus tard, il nous a semblé intéressant de prendre des nouvelles du projet qu’il porte tant son histoire et son évolution nous semblent exemplaires.

Cette interview a été initialement publiée en anglais le 24 septembre 2013 sur Linux notes from DarkDuck sous le titre « Patrick d’Emmabuntüs: Emmabuntüs is more than a Linux distribution ».

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Entretien avec Patrick d’Emmabuntüs

1. Bonjour Patrick. Je pense que vous n’êtes pas encore connu dans le monde Linux. Pourriez-vous vous présenter ?

Je suis Patrick d’Emmabuntüs et je suis venu dans le monde Linux par hasard en voulant aider pour le reconditionnement d’ordinateurs la communauté Emmaüs de Neuilly-Plaisance (Communauté de naissance du Mouvement Emmaüs en 1949), à la suite de cela j’ai participé à la création du Collectif Emmabuntüs qui œuvre à la promotion de la distribution Linux Emmabuntüs.

2. Vous travaillez sur le projet Emmabuntüs. Késako ?

Cette distribution a été conçue pour faciliter le reconditionnement des ordinateurs donnés aux associations humanitaires, en particulier aux communautés Emmaüs (d’où son nom) et favoriser la découverte de Linux par les débutants, mais aussi prolonger la durée de vie du matériel pour limiter le gaspillage entraîné par la surconsommation de matières premières(*).

3. Quel âge a le projet ?

En mai 2010, j’ai participé en tant que bénévole au reconditionnement d’ordinateurs au sein de la communauté Emmaüs de Neuilly-Plaisance. En voyant l’ampleur du travail nécessaire pour remettre en état des ordinateurs de façon manuelle, j’ai commencé à développer un ensemble de scripts pour automatiser cette tâche sous Windows XP, afin de ne pas altérer la licence initiale.

Par la suite, constatant que de nombreuses machines étaient données sans disque dur, j’ai eu l’idée de faire un script pour installer cet ensemble de logiciels Libres ainsi que le Dock sur une distribution Linux Ubuntu 10.04, en reprenant les idées de base utilisées pour la réalisation du reconditionnement des machines sous Windows XP.

J’ai alors présenté ce travail lors de l’Ubuntu-Party 10.10 de Paris (Octobre 2010), afin de sensibiliser d’autres personnes à la nécessité :

  • de développer et promouvoir une distribution Libre adaptée au reconditionnement de machines dans les communautés Emmaüs de la région parisienne,
  • d’aider ces communautés à remettre en état et à vendre des machines pour un public majoritairement débutant qui ne connaît pas les distributions Linux.

Lors de cette Ubuntu-Party j’ai eu la chance de rencontrer Gérard et Hervé, qui m’ont convaincu de créer une ISO pour installer la distribution sans connexion Internet, puis Quentin de Framasoft a proposé de faire une interview pour présenter le travail réalisé sur le Framablog, en janvier 2011. Après cette interview le noyau qui allait former le Collectif Emmabuntüs a été rejoint par David qui a aidé à diffuser cette ISO sur Sourceforge et, à partir de mars 2011, par Morgan pour la diffusion sur Freetorrent.

La première version d’Emmabuntüs a été mise en ligne le 29 mars 2011, elle était basée sur une Ubuntu 10.04.

4. Quels sont les buts principaux de votre projet ? Quelle est la cible de ceux-ci ?

Le but que nous poursuivons est la mise en place de structures d’aide au reconditionnement de machines pour les associations humanitaires et d’inciter d’autres personnes à suivre notre démarche pour permettre de lutter contre les trois fléaux suivants :

  • La pauvreté au sein de certaines couches de la population, par l’apport de nouvelles sources de revenus à des associations humanitaires grâce à la revente de ces machines.
  • La fracture numérique en France et dans le monde, en particulier en Afrique, par la diffusion d’une distribution complétée de données libres.

5. Combien avez-vous de membres dans votre équipe ?

C’est difficile de dire exactement combien de personnes composent le collectif Emmabuntüs, car ce n’est pas une association ou il y a une cotisation à verser, et dans ce cas il suffit de comptabiliser le nombres adhérents. Ce que nous pouvons dire, c’est qu’il y a plus de 50 personnes dans notre mailling-list, et que depuis cette année nous avons énormément de partenariat informel avec des associations dans les domaines suivants :

Et surtout notre collaboration avec le projet Jerry DIT (Jerry est un ordinateur assemblé dans un bidon en plastique avec des composants informatiques de récupération), qui a choisi depuis un an Emmabuntüs comme distribution favorite sur la version du Jerry Desktop, puis aussi le travail accompli sur une base Emmabuntüs par le JerryClan Côte d’Ivoire.

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Le Jerry Clan Côte d’Ivoire a développé sur une base Jerry et Emmabuntüs 2 un ensemble de services destinés à l’aide médicale. Ce service est basé sur une application mobile libre de suivi par SMS des malades de la tuberculose, ainsi que sur M-Pregnancy pour le suivi des grossesses et des femmes enceintes, voir cette vidéo en français qui présente le dernier Jerry-Marathon à Bouaké.

6. Quelles sont les différences entre Emmabuntüs et les autres variantes d’Ubuntu Pinguy, Zorin, Mint ?

La grande particularité de cette distribution est qu’elle se veut « simple, ouverte, et équitable » : simple pour l’installation et l’utilisation, ouverte pour échanger des données avec des systèmes ayant des formats propriétaires, équitable dans le choix de l’installation ou non des formats propriétaires, mais c’est aussi une allusion à la raison de la naissance de cette distribution : l’aide aux communautés Emmaüs. Des blogueurs indépendants ont traduit cela en parlant d’Emmabuntüs 2 : « El Xubuntu humanitario », « All-Inclusive French Resort », « Multifunktional Kompakter Allrounder für ältere Computer » ou bien « Emmabuntüs 2 pour tous et pour tout faire ».

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Voici en détail les particularités de cette distribution ?:

  • Utilisation des versions stables pour bénéficier des mises à jour pendant le plus longtemps possible. Depuis le début, nous avons utilisé les versions LTS des variantes d’Ubuntu (Ubuntu 10.04, Lubuntu 10.04, et maintenant Xubuntu 12.04). Cela ne veut pas dire que ce sera toujours le cas, bien que nous apprécions particulièrement Ubuntu.
  • Utilisation d’un dock (Cairo-Dock) pour rendre l’utilisation plus simple en particulier pour la très chère Madame Michu. En un mot, l’accessibilité est un critère important dans les choix qui composent la distribution Emmabuntüs. Cela nous oblige à inclure parfois des applications non libres comme le sulfureux Skype, et Flash. Nous préférons ne pas rester sur une position idéologique et les intégrer plutôt que risquer de décevoir des personnes habituées à utiliser ces logiciels non libres. Elles ne comprendraient pas que le monde des logiciels Libres soit plus contraignant qu’un monde dit privé ou privateur. Ces logiciels non libres sont inclus dans l’ISO et sont installables par l’utilisateur final, soit au premier redémarrage après l’installation de la distribution, soit ultérieurement à partir d’icônes dans le dock.

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  • Profusion de logiciels (plus d’une soixantaine), pour que les futurs utilisateurs disposent de tous les outils dont ils ont besoin à portée de clic dans le dock (ou plusieurs versions de dock en fonction de l’utilisateur (expert, débutant, enfant, dans la version Emmabuntüs 2) sans avoir à chercher celui qui manque dans la logithèque.

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  • Configuration des navigateurs Internet Firefox et Chromium pour la protection des mineurs, contre la publicité et le Phishing (ou Fishing).

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  • Compatibilité bureautique prise en compte en permettant l’installation de fontes non Libres au choix de l’utilisateur final.
  • Non utilisation d’Internet pour faire l’installation, pour pouvoir diffuser ce travail dans des lieux où les connexions Internet sont lentes, instables ou inexistantes. A Koupela au Burkina-Faso ou à Bouaké en Côte d’Ivoire, il n’est pas question de télécharger une distribution ou des applications de plusieurs gigaoctets. En revanche, il est possible d’envoyer un DVD ou une clé USB contenant l’ISO d’Emmabuntüs 2.
  • La dernière particularité est un fichier d’automatisation pour plusieurs modes d’installation, pour diminuer le travail dans les ateliers de reconditionnement.

8. Combien avez-vous d’utilisateurs ? Avez-vous des estimations démographiques ?

Ce qui compte pour nous ce n’est pas le nombre d’utilisateurs, mais quels utilisateurs nous avons !!! car notre travail étant orienté vers les associations, et combien nous avons vendu de machines sous Emmabuntüs au profit d’associations, ou de machines reconditionnées pour des associations.

Nous pouvons estimer que de l’ordre de 250 à 400 machines sous Emmabuntüs ont été vendues au profit d’Emmaüs dans les 6 communautés d’Emmaüs qui utilisent Emmabuntüs : Liberté à Ivry-sur-Seine, Villers-les-Pots, Montpellier, Catalogne à Perpignan-Polletres, Avenir à Neuilly-Plaisance et Neuilly-sur-Marne, et Cabriès.

Mais aussi Emmabuntüs est utilisée dans 6 espaces numériques, le premier à Koupela au Burkina Faso, puis le C@FISOL (L’Aigle, Orne), Sati 21 (Venarey-les-Laumes, Côte d’Or), CASA Poblano (Montreuil, Seine-Saint-Denis), Jerry Agor@ (Saint-Etienne, Loire)), Médiathèque d’Agneaux (Agneaux, Manche).

Et la grande fierté du collectif Emmabuntus, et d’être utilisé par le JerryClan de Côte d’Ivoire sur la quinzaine de Jerry SMS, qui a eux seuls incarnent les 3 buts poursuivis pas notre collectif :

  • aide aux associations humanitaires ;
  • réduire de la fracture numérique ;
  • prolonger la durée de vie du matériel informatique.

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Pour les statistiques sur le nombre et la répartition géographique des téléchargements qui ont été effectués à partir du nouveau compte Sourceforge (créé Septembre 2012 avec le 2 1.02 question Emmabuntüs), et les anciennes versions ici.

9. A l’heure actuelle vous être au alentour de la 150 ème position sur Distrowatch. Quels sont vos plans pour monter ?

Pour essayer d’augmenter notre score dans le but d’avoir une meilleure visibilité internationale pour toucher des associations en particulier en Afrique et en Amérique latine, nous allons essayer de travailler notre communication par le biais d’article dans les diverses langues incluses dans notre distribution. Nous avons depuis le début de l’année travaillé sur une page sur Wikipédia présentant Emmabuntüs, sur ces différentes traductions en Anglais, Espagnol, Portugais, et maintenant Italien.

Cela a payé car Igor a rejoint le projet Emmabuntüs, et il a mis en place un Blog dédié à Emmabuntüs Brasil en portugais, mais aussi nous avons le Blog Cartas de Linux qui nous soutient, ainsi que Miguel Parada qui a fait de très beaux articles sur Emmabuntüs & Jerry.

Si vos lecteurs veulent voir les différentes publications faite sur notre travail nous les encourageons de lire les différents articles sur Emmabuntüs dans leurs langues natales : http://reviews.emmabuntus.org

Sinon pour augmenter notre score il suffit simplement que tous vos lecteurs cliquent sur ce lien une fois par jour, et nous serons les premiers rapidement 😉

10. Quel système exploitation utilisez-vous pour votre ordinateur ?

Pour ma part j’utilise Ubuntu depuis environ 2009, après avoir essayé deux ou trois d’autres distributions Linux qui ne m’ont pas convenu, donc très peu de temps avant de créer Emmabuntüs. A l’heure actuelle j’utilise exactement une Ubuntu 10.04, machine sur laquelle je réalise toujours les Emmabuntüs, et pour mes ordinateurs portables, ils sont équipés des différentes versions d’Emmabuntüs, afin de faire des évaluations, de surveiller les passages de mise à jour, etc.

Par contre les membres de notre collectif pour leur usage personnel utilisent Ubuntu, Debian, Archlinux, mais aussi Windows et Mac OS X. Cette grande diversité permet des échanges plus constructifs dans les choix de développement pour Emmabuntüs.

11. Quelle est votre application favorite ?

Mon application favorite est sans conteste Cairo-Dock, car c’est vraiment cela qui est la pierre angulaire d’Emmabuntüs, et qui apporte cette indépendance à notre distribution par rapport aux versions de base que nous utilisons.

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Nous l’avons fait évoluer entre la première version Emmabuntüs 10.04 et la version 12.04, maintenant il est multilingue, se décline en 3 niveaux d’utilisation, et en fonction du format de l’écran est escamotable ou pas.

12. Lisez-vous Linux notes from DarkDuck ? Que devrions nous changer ou améliorer ?

Désolé mais je n’ai malheureusement pas le temps de lire DarkDuck, ni de suivre le reste de l’actualité du monde Libre. Par contre des membres du collectif font de la veille technologique et c’est eux qui n’informent sur d’éventuels logiciels intéressants pouvant être intégrés à Emmabuntüs.

13. En de dehors de l’informatique, avez-vous d’autres passions ou centres d’intérêts ? (peut-être la famille ?)

Oui, j’avais d’autres passions avant de commencer cette aventure d’Emmabuntüs, et maintenant je n’ai malheureusement plus le temps de me consacrer à ces activités peinture, jogging, escalade.

Emmabuntus, cela a été un tournant dans ma vie, et maintenant à cause de cela ou grâce à cela je suis passé dans des loisirs engagés pour essayer de changer notre société, car Emmabuntus c’est plus qu’une distribution Linux, c’est un collectif qui n’accepte pas la société de consommation que l’on veut nous imposer, et qui est basé sur une économique de croissance dont le modèle économique n’est pas viable à long terme pour notre planète, et donc pour nous 🙁

Et la question que nous voulons résoudre est : « Serions-nous dans une parenthèse de l’humanité qui en l’espace de quatre-cinq générations a consommé l’énergie accumulée pendant des dizaines de millions d’années » 🙁

Merci pour cette interview ! Je vous souhaite de réussir vous et votre projet !

Merci Dmitry pour cette interview, et d’avoir fait la première revue internationale sur Emmabuntüs il y a juste un an. Je souhaite bonne continuation au site du gentil petit Canard, ainsi que pour tes projets personnels, et je te dis à l’année prochaine 😉

Je tiens aussi à remercier Jean-Marie pour le relecture et les corrections de la version Française et David pour la relecture et la traduction de cette interview en Anglais, mais aussi tous les membres du collectif Emmabuntüs ainsi que ceux des JerryClan, qui œuvrent pour d’« Un jour, le monde sera libre ! ».

Notes

D’après l’ADEME de la fabrication à la mise au rebut, en passant par son utilisation, chaque étape de la vie de ces équipements informatiques peut être quantifiée en impact environnemental : la fabrication d’un ordinateur et son écran nécessite 1,8 tonnes de ressources (240 kg d’énergie fossile, 22 kg de produits chimiques, 1 500 litres d’eau).

Pour le groupe Ecoinfo, la priorité est d’agir. Chacun des membres du groupe le fait à son niveau (achat, maintenance, développement de réseaux) mais chacun d’entre nous peut aussi y contribuer par ses comportements. Leur conclusion : « s’il est déjà possible d’intervenir à toutes les étapes du cycle d’un matériel informatique, l’action la plus efficace que vous puissiez avoir pour limiter l’impact écologique de ces matériels, c’est de réduire les achats et augmenter leur durée de vie ! ».




Geektionnerd : GNU a 30 ans

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Sources :

Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)




Participons au financement d’une fonctionnalité de GIMP !

Jehan est un contributeur actif de l’excellent logiciel libre d’édition et de retouche d’image GIMP. Il se propose ici de développer la fonctionnalité « peinture en miroir » et s’en explique (fort bien) ci-dessous.

Il ne demande pas la lune mais quelques deux mille euros. Parce qu’il a besoin de temps et que le temps c’est souvent de l’argent.

Non, logiciel libre ne veut pas dire gratuit, et comme le rappelle François Elie, le logiciel libre est gratuit une fois fois qu’il a été payé (en temps et/ou en argent). L’avantage ici c’est qu’on le paye une seule fois et qu’il s’en va direct dans le pot commun.

L’occasion également de mettre en avant le projet (français) Open Funding, nouvelle et prometteuse plateforme de financement participatif du logiciel libre.

GIMP Peinture Symétrique

Proposition de Financement Participatif de Peinture Symétrique dans GIMP

Jehan – 16 septembre 2013

URL d’origine du document

Salut à tous,

comme vous vous en souvenez peut-être, je suis un des développeurs de GIMP. Je propose ce jour de co-financer une fonctionnalité qui m’intéresse, et qui intéresse apparemment d’autres personnes, d’après ce que j’ai pu voir: la peinture en miroir (ou plus largement « symétrique »).

Introduction

Sur la liste de diffusion de GIMP et ailleurs, j’ai vu plusieurs personnes demandant du financement collaboratif pour améliorer GIMP. J’ai donc décidé d’appliquer l’idée et de tester la viabilité du financement collaboratif pour améliorer du Logiciel Libre.

Notez que je suis un développeur avec un bon passif et partie de l’équipe principale du programme. Cela signifie qu’en cas de financement, j’implémenterai la fonctionnalité complète et m’arrangerai pour qu’elle soit intégrée dans le logiciel final. Ce ne sera donc pas un énième fork qui disparaîtra dans quelques années, mais une fonctionnalité faite pour durer.

La Fonctionnalité

Proposition

Implémentation d’un fonctionnalité de peinture en symétrie/miroir instantanée dans GIMP.

Description

GIMP est l’un des principaux outil de traitement d’image multi-usage et multi-platerforme (Windows, OSX, Linux, BSD…). Pour la peinture en particulier, certaines fonctionnalités manquent. L’une d’elle est de pouvoir dessiner en symétrie instantanée.

À l’heure actuelle, les seule possibilités sont soit de dessiner des formes très simples, soit d’utiliser des filtres ou plug-in après coup, soit de dupliquer puis retourner les calques. Toutes sont de loin moins pratiques que de pouvoir dessiner et voir son dessin apparaître en miroir en temps réel.

Usage

J’ai rencontré au moins un artiste qui utilisait un mode de miroir vertical dans un autre programme pour rapidement conceptualiser des personnages, lors des premières étapes du design de personnages, période pendant laquelle le temps vaut plus que l’art. Je peux aussi aisément imaginer que cela simplifiera la création de designs symétriques complexes (logo, etc.).

Et probablement de nombreux autres usages. Par exemple, jetez un œil au dessin original dans la vidéo ci-dessous. La dessinatrice, Aryeom Han, a testé ma première (instable et encore loin de la perfection) implémentation pour dessiner la réflexion d’un lac, ensuite redimensionnée, puis ajout de gradient et utilisation du nouvel outil warp pour donner un effet liquide.

Implémentation

Idée 1 Ma dernière implémentation de test implémentait la symétrie comme une option d’outil de peinture. Néanmoins je prévois de tester d’autres implémentations en même temps. Par exemple lier les axes de symétrie à l’image pourrait être une implémentation plus appropriée pour un travail de longue durée. Le design final n’est pas encore fixe.

Idée 2 Il doit y avoir des raccourcis pour rapidement activer/désactiver les symétries.

Idée 3 L’idée de base est d’avoir au moins 3 modes de symétries (horizontale, verticale, centrale) à utiliser ensemble ou séparément. Évidemment en allant plus loin, on devrait pouvoir faire faire des rotations sur les axes pour avoir une rotation d’angle arbitraire. Je n’implémenterai peut-être pas cette option avancée (à moins que le financement ait un succès phénoménal), mais si possible j’essaierai de rendre le système suffisamment générique pour être plus tard étendu et permettre la rotation des axes dans le futur.

Idée 4 Les axes/centres de symétrie doivent pouvoir être rendus visibles ou invisibles.

Idée 5 Les axes/centres de symétrie doivent pouvoir être déplaçables sur le canvas par simple drag’n drop, de manière similaires aux guides. J’ai une implémentation en cours, comme vu dans la vidéo et les photos d’écran. Mais le gros du travail pour rendre la fonctionnalité solide n’a pas encore débuté.

Ce à quoi s’attendre

  • J’écouterai les commentaires.
  • Le design peut évoluer pendant le développement. Je ne peux promettre exactement la forme finale car cela nécessite aussi discussion et approbation de mes pairs de l’équipe de GIMP. Je ne suis pas seul à décider.
  • Puisqu’il s’agit d’une toute nouvelle fonctionnalité, elle sortira avec GIMP 2.10 (pas de date de sortie encore), voire même plus tard si ce projet ne peut être financé correctement, ou toute autre raison hors de mon contrôle. Néanmoins dès que les patchs seront prêts, quiconque pourra compiler le projet lui-même à partir de la branche de développement. Notez aussi que si certains attendent vraiment cette fonctionnalité impatiemment et si j’ai obtenu un financement exceptionnel, j’essaierai de proposer des binaires à télécharger.
  • En fonction du succès du financement, s’il dépasse mes espérances, j’implémenterai éventuellement des options plus avancées de la fonctionnalité (comme le fait de pouvoir faire une rotation des axes de symétrie, etc.).
  • Je donnerai des nouvelles de l’avancée sur la page de nouvelles du Studio Girin, c’est à dire ce même site web.

À Mon Propos

Je suis un développeur de GIMP, indépendant, et travaillant dernièrement beaucoup avec une dessinatrice. J’ai participé aux deux dernières versions de correction de bug de GIMP (2.8.4 et 2.8.6) et suis une part active de la prochaine sortie majeure (2.10). Vous pouvez avoir une idée de mon activité dans le logiciel Libre sur Ohloh et sur le suivi de ticket de GNOME.

Liste non-exhaustive de fonctionnalités et corrections déjà intégrées dans GIMP :

  • support du XDG dans GIMP (fichiers de configurations dans $XDG_CONFIG_HOME) sur Linux ;
  • configuration dans le « Roaming Application Data folder » (répertoire utilisateur) sur Windows ;
  • support du standard de gestion des miniatures (Freedesktop’s Thumbnail Management Standard) ;
  • plusieurs améliorations de l’interface et corrections de bugs ;
  • plusieurs corrections de crashs sévères (en particulier le crash quand vous déconnectiez votre tablette graphique ! À partir de GTK+ 2.24.19, vous n’aurez plus à vous en soucier !) ;
  • amélioration de la liste de langages pour localisation (les noms de langages sont self-traduits) ;
  • déja plusieurs améliorations du plugin « Animation Playback » (scroll, zoom, refresh, sélection de la disposition des frames, pas en arrière, raccourcis…) ;
  • encore plus de travail-en-cours sur le plugin « Animation Playback » (dont je suis maintenant mainteneur) afin d’en faire un outil indispensable aux animateurs 2D ;
  • etc.

Je contribue aussi sur d’autres projets divers comme vous pouvez le voir sur la page Ohloh (pas tout n’y est listé, en particulier pour les projets qui utilisent encore CVS ou svn, qui perdent donc la paternité des patchs. Par exemple Blender, etc.).

Et Après ?

Si j’obtiens un financement, je proposerai d’autres fonctionnalités, pour GIMP principalement, mais probablement aussi pour d’autres logiciels que j’utilise. Je travaille actuellement en indépendant, et avoir la communauté des Logiciels Libres et OpenSource comme boss serait un job idéal. J’adorerais travail pour vivre sur des Logiciels Libres et faire du monde un endroit bien à vivre. Pas vous ?

Donc même s’il ne s’agit pas forcément de votre fonctionnalité préférée, je dirais que vous pouvez tout de même y gagner en finançant, si cela me fait continuer à travailler sur des fonctionnalités avancées de GIMP, peut-être même à temps-plein dans le futur, qui sait ? Bien sûr, je prévois de continuer à améliorer GIMP même sans financement, mais il y a des limites à ce qu’il est possible de faire quand on a besoin de vivre par ailleurs.

Une liste possible, non-exhaustive encore, de fonctionnalités qui m’intéressent, et que je pourrais éventuellement proposer dans de futurs projets de financement collaboratifs, est par exemple: faire du plug-in « animation-playback » un outil indispensable pour les créateurs d’animation, les macros, unlimited-sized layers, les images extérieures « liées » comme calques (proche du concept de Smart Object, mais encore plus proche des objets liés de Bender, ce qui est à mon avis bien plus puissant), édition non-destructive, sélection de plusieurs calques pour des modifications de masse, améliorations des options d’export (par exemple redimensionner à l’export sans toucher l’original), et bien plus.

Notez aussi que si cela fonctionne, ce serait aussi un bon précédent pour d’autres développeurs qui pourraient aussi penser à travailler ainsi et améliorer GIMP (et d’autres logiciels Libres et OpenSource). Je pense que c’est gagnant-gagnant ! 🙂

Pour conclure, sachez que je ne travaille pas seulement sur GIMP, mais aussi avec GIMP, ou en particulier avec la dessinatrice talentueuse qui a dessiné le « lapin près d’un lac » dans la vidéo, et nous prévoyons de produire des BDs et des animations, le tout avec des Logiciels Libres et sous des licenses d’Art Libre (comme CC by-sa). Donc en me finançant, vous financez aussi l’Art Libre. Juste au cas où vous ayez besoin de plus d’encouragement ! 😉

Vous n’avez pas encore cliqué sur le lien ?

Co-financez la Peinture en Symétrie dans GIMP !




Geektionnerd : Animateur de communauté

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Source :

Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)




Structurer un projet communautaire, par Lamessen

Repéré, pauvre de lui, de par son activisme forcené au sein du groupe Framalang, Lamessen est l’un des plus récents (et jeunes) membres de Framasoft. Il a notamment activement participé au projet de traduction du livre Open Advice, dont nous vous reparlerons.

Il nous fait partager ici les fruits de son expérience en matière de gestion de projets.

David Shankbone - CC by

Structurer un projet communautaire

URL d’origine du document

Lamessen – 9 septembre 2013 – CC By-Sa

Lancer un projet communautaire est toujours une aventure humaine intéressante. Au-delà des avantages que cela confère (multiplier les compétences, trouver de la complémentarité et ainsi proposer un rendu final de meilleure qualité, avancer plus rapidement, etc.) c’est avant tout l’occasion de partager des moments de complicité et de travailler dans la bonne humeur. Cela permet aussi de créer une synergie qui permet de palier certaines périodes creuses que peut connaître un projet mené individuellement. Mais si les projets communautaires représentent une expérience unique, ils présentent aussi des difficultés supplémentaires qu’il faut prendre en compte dès le départ, de façon à être sûr qu’il arrivera à son terme.

La Cathédrale et le Bazar

Vous connaissez sans doute l’essai d’Eric Raymond, La Cathédrale et le Bazar. Cet essai oppose, dans une comparaison entre le développement de logiciels fermés et de logiciels open source, un mode de fonctionnement en cathédrale (approche excessivement organisée et inflexible) à un mode de fonctionnement en bazar (approche apparemment désorganisée et hautement flexible).

Par nature, un projet communautaire libre, comme pour les projets logiciels, ressemble davantage à un fonctionnement en mode Bazar. Cela permet une flexibilité plus grande, et les allées et venues des différents contributeurs. Cette forme est tout à fait adaptée, mais nécessite tout de même la mise en place d’une organisation initiale. Fonctionner globalement en mode bazar ne doit pas dire fonctionner sans aucune structure. Sinon, les énergies se disperseront et le projet ne pourra pas aboutir. Il est donc nécessaire, pour lancer le projet, d’organiser le travail, et de mettre en place un système de suivi du projet. C’est bien entendu ce qui est mis en place dans le cadre des logiciels. Mais il ne faut pas oublier de le faire également de façon plus large pour les projets de traduction, de livres, de documentation etc. Cet article est avant tout issu d’un retour d’expérience sur les projets de traduction, en raison de mon expérience personnelle. Mais cela peut s’appliquer dans d’autres domaines.

Structurer le projet

Souvent, le projet naît d’une idée. Il a parfois été commencé par une personne unique, qui va chercher à faire appel à d’autres contributeurs motivés pour le mener à son terme. C’est à ce moment, avant que le projet collaboratif se lance réellement, qu’il est nécessaire de proposer un squelette de projet. Cette création de structure peut se diviser en plusieurs étapes.

Étape 1 : état des lieux

Tout comme vous le feriez en arrivant dans un nouveau logement, il est nécessaire de faire l’état des lieux du projet. C’est une étape rapide, qui consiste finalement à synthétiser un certain nombre d’informations.

  • Quel est l’objectif final du projet ? Dès le départ (et pour toute la durée du projet), il faut bien garder à l’esprit la finalité du projet. Cet objectif est ce qui doit permettre d’orienter chacun des choix techniques qui seront à faire pendant le projet.
  • Qui sont les contributeurs intéressés ? Il faut s’assurer de disposer de toutes les compétences nécessaires pour arriver au bout du projet. Si certaines compétences manquent (un graphiste manquant à l’appel par exemple), il faudra prévoir dès le lancement du projet de trouver un contributeur pour combler ce manque.
  • Quelles sont les étapes nécessaires ? Il faut décomposer dès le départ le projet en étapes intermédiaires qui permettront de cadencer la réalisation globale. Ces jalons intermédiaires pourront parfois être menés en parallèle. Dans le cadre de la traduction d’un livre par exemple, on peut imaginer une étape de traduction, puis une étape de correction, une de mise en page, etc.
  • Où en est le projet ? Quand le projet a été initié suite à une initiative individuelle, il est possible que certaines parties du projet soient déjà commencées, voire parfois terminées. Il est également possible – c’est la grande force du Libre – de récupérer des éléments déjà existants, réalisés dans le cadre d’autres projets. (Dans ce dernier cas, il faudra bien sûr penser à respecter les licences et ne pas oublier de citer la présence de travaux issus d’un autre projet/d’une autre personne.)
Étape 2 : créer un système de suivi

Il est nécessaire de pouvoir avoir une vision d’ensemble du projet tout au long de sa réalisation. Les différentes étapes du projet doivent y être réunies, avec les informations nécessaires pour les participants, et l’avancement. Ce système doit être idéalement partagé avec les différents participants, de façons à ce qu’un nouveau contributeur arrivant en cours de route puisse immédiatement voir où le groupe en est et tout de suite contribuer efficacement. Pour les étapes qui ne peuvent pas être réalisées de façon collaborative, ce fichier permettra aussi d’indiquer clairement qui est en charge de l’étape, de façon à ce qu’elle ne soit pas commencée par plusieurs personnes en même temps. Il existe bien entendu de nombreuses façon de procéder. Les logiciels de gestion de version permettent de regrouper la dernière version du projet, mais aussi les versions précédentes et toutes les modifications apportées. C’est la meilleure réponse au besoin de suivi de projet.

  • Github est un service de gestion de version collaborative en ligne très utilisé. Il est basé sur le programme git créé par Linus Torvalds. Il est avant tout destiné aux développements logiciels, mais il peut toutefois être utilisé pour des projets de création de livres ou de documentations, comme c’est le cas pour le livre Open Advice. Cet outil, bien que non libre, est très en vogue, et gratuit pour les projets de logiciel libre. Vous pouvez toutefois privilégier l’un de ses équivalents libres, comme Gitorious.
  • Open project est probablement la solution offrant le plus large potentiel. Cet outil complet de gestion de projet permet de suivre l’avancement du projet, permettant un accès distant, la gestion d’un planning, des participants et des différentes tâches. Il est bien entendu utilisable pour bien d’autres choses que les projets communautaires.
  • Dans le cadre de projets courts et linéaires, où il y a peu de parallélisation des tâches, il est bien sûr possible d’utiliser un tableur pour faire un suivi allégé. Il pourra être partagé via le cloud, ou réalisé sur des tableurs en ligne, comme le service proposé par Framasoft : Framacalc. Cette solution est moins complète que les outils présentés ci-dessus, orientés pour le logiciel. Mais dans le cadre de traductions ou de documentation, cela peut parfaitement remplir sa fonction.
Étape 3 : mettre en place les outils de travail collaboratif

Une fois l’outil de suivi en place, il faut avoir les outils nécessaires au travail collaboratif. En fonction du projet, ils peuvent être variés. Dans le cadre de développement logiciel, cela peut tout simplement passer par l’utilisation de git, en passant par des services comme github, cité dans l’étape 2. Mais quand il s’agit de traductions, ou d’organisations d’événements, la création de documentations ou d’autres choses, il existe des outils simples, qui ne seront pas un frein à la participation d’utilisateurs moins connaisseurs. Voici 3 exemples d’outils facilement disponibles et simples d’utilisation :

  • Etherpad est un éditeur de texte collaboratif en ligne (libre, bien entendu). Il permet de se connecter à plusieurs utilisateurs pour modifier un même document en direct. Un système de coloration du texte permet de repérer les contributions de chacun. Il intègre également une gestion de versions, un petit chat pour pouvoir dialoguer avec les autres utilisateurs et un système d’export du document. Il est à installer sur son propre serveur, ou à utiliser via des services en ligne qui le proposent, comme le service Framapad, proposé par Framasoft.
  • Booktype est une plate-forme collaborative (libre) qui permet la rédaction collaborative de livres. Les différents utilisateurs peuvent interagir sur ces derniers par chapitre, en mode texte ou en HTML (une seul utilisateur par chapitre à la fois, contrairement à etherpad). Il intègre un gestionnaire de version, et permet l’export du document sous divers formats (PDF, ePub, ODT, HTML, MOBI, etc.). C’est un outil qui est utilisé pour la préparation ou la traduction de livres libres, notamment par Framabook ou Floss Manuals. Il faudra toutefois l’installer sur un serveur pour pouvoir l’utiliser.
  • Les Wiki sont des sites modifiables directement par les utilisateurs, avec ou sans inscription. Il est particulièrement adapté pour des projets de documentation. Il existe différentes versions de Wiki, à installer en fonction de ses besoins, du plus simple (par exemple DokuWiki) au plus avancé (par exemple Mediawiki, utilisé pour Wikipédia).

En route vers le succès

En mettant en place une structure comme celle décrite ci-dessus, vous pourrez sereinement lancer votre projet. Le mode de fonctionnement global pourra être en bazar, cette structure initiale vous permettra de garder la main, avoir une bonne vision de l’avancement et vous aidera à mieux animer le projet. Ce n’est bien entendu pas la seule façon de structurer un projet de culture Libre pour réussir. Tout ceci n’est finalement qu’un exemple issu d’un retour d’expérience.

Ne pas oublier la communication

Bien sûr, cette structure est destinée à un projet communautaire. Et qui dit travail de groupe dit communication. Pour que la mayonnaise puisse prendre, il est absolument indispensable d’échanger un maximum entre les différents contributeurs. Tout le monde doit pouvoir savoir ce qu’il y a à faire, connaître les tenants et aboutissants du projet et se sentir impliqué. Et cela passe par une communication efficace. Un maximum d’échange est donc nécessaire, y compris pour assurer une bonne ambiance de travail au sein du projet. Un projet qui se déroule dans une ambiance conviviale est un projet qui aboutira à un résultat final de meilleur qualité, et de façon plus efficace qu’un projet sans communication qui se déroule de façon morne. Garder ce fil de communication actif du début à la fin du projet, c’est s’assurer que le tout ne finisse pas par s’essouffler, en laissant les contributeurs s’isoler et se décourager. Bref, la communication est en réalité le point le plus important.

Crédit photo : David Shankbone (Creative Commons By)




Il libère ses logiciels et c’est la catastrophe !

Bryan Lunduke est développeur. En faisant passer ses logiciels de propriétaires à libres, il a fait une bien triste constatation.

Non seulement il ne gagne plus assez d’argent pour trouver le temps de continuer à les développer (et personne d’autres ne semble intéressé à le faire sauf lui) mais en plus les téléchargements ont drastiquement baissé, alors même qu’ils sont mis gratuitement à disposition.

Un billet un peu troll qui se demande quand même si on peut faire de ce cas particulier une généralité.

Retis - CC by

Regard attristé sur les chiffres de l’open source

Very sad looking Open Source charts

Bryan Lunduke – 27 août 2013 – Blog personnel
(Traduction : schiste, Genma, brihx, mokas01, @zessx, MFolschette, Asta, elfabixx, La goule, Beij, goofy, Penguin + anonymes)

Depuis un certain temps déjà, chaque ligne de code que j’écris est placée sous licence libre GPL (la plupart de ce que j’ai publié avant était sous licence propriétaire) parce que j’aime l’open source. Mais il y a un souci sur lequel je planche et bloque. Et j’ai besoin de votre avis. Je vous explique rapidement :

Lorsque mes logiciels étaient sous licences privatives, et leur développement financé à l’ancienne par la vente de copies, les mises à jour étaient plutôt fréquentes (en général plusieurs versions par mois). Les bénéfices retirés des ventes allaient directement dans le financement de temps de développement dédié. Ça fonctionnait assez bien. Pas 100 % parfait, mais le développement avançait à un bon rythme.

Maintenant que le logiciel est libre, on ne peut espérer plus de 200 $ par mois en dons. Je ne peux du coup raisonnablement passer que quelques heures par mois sur ce logiciel. Ce qui n’est même pas assez pour tester une version et en faire un package à publier (et certainement pas assez pour ajouter des fonctionnalités notables).

Donc, pour faire simple, ma production de code s’est tout bonnement arrêtée (par nécessité).

Mais j’ai choisi de laisser le logiciel libre dans l’espoir que d’autres personnes se plongent dedans et aident à faire avancer les choses en donnant de leur temps et de leur énergie.

Malheureusement, ça ne s’est pas produit. Une personne plutôt sympa a filé un coup de main en créant des packages pour plusieurs distributions Linux. Mais c’est tout. En fait, personne n’a exprimé le moindre intérêt à coder activement sur l’un de ces projets.

Et maintenant, les téléchargements ont également chuté. De manière significative. Regardons quelques graphiques sur l’évolution des statistiques.

MonthlyDownloads.jpg

Ce chiffre représente le nombre total de téléchargements pour tous mes logiciels (jeux, outils de développement, tout). Ce qu’il faut retenir :

  1. Quand le logiciel est propriétaire (et vendu comme shareware), les téléchargements sont bons.
  2. Quand le logiciel est open source (et disponible gratuitement), les téléchargements chutent à 1/30e de ce qu’ils étaient pour du logiciel propriétaire.
  3. Curieusement, les téléchargements des versions Linux sont les plus touchés (ils ont chuté à 1/50e de ce qu’ils étaient).

MonthlyRevenue.jpg

Le revenu mensuel a aussi pris un sacré coup. Voilà ce qu’on peut déduire de ces chiffres :

  1. Lorsque le logiciel était propriétaire (et un shareware), les ventes étaient suffisantes pour financer le développement à temps plein.
  2. Maintenant que le logiciel est open source, le financement (en grande partie par les dons) a chuté à, et je ne blague pas, à peine plus de 2 % des ventes moyennes par mois du logiciel propriétaire. 2. Pour. Cent.

Aujourd’hui, je peux clairement comprendre la raison de la chute des revenus. Le logiciel est disponible gratuitement – supprimant ainsi l’incitation à dépenser de l’argent. Ce que je ne comprends pas, c’est la chute significative des téléchargements. Peut-être y a-t-il un aspect psychologique en jeu.

Donc la question est, que puis-je faire ?

Si je laisse le logiciel en open source, comme c’est le cas actuellement, il va complètement stagner.

Je suppose que je pourrais essayer encore une autre méthode de financement open source… mais cela me semble un peu être une cause perdue, pour être honnête. J’aime l’open source. Vraiment. Je pourrais y passer toute la nuit. Mais il n’y a pas vraiment beaucoup d’histoires où de petits développeurs indépendants arrivent à vivre de l’open source sans avoir à intégrer une entreprise beaucoup plus grande (qui est souvent financée par la vente de logiciels propriétaires ou par des contrats de maintenance/support utilisateurs – ce qui n’a aucun sens pour le logiciel que je développe).

Je pourrais toujours revenir à une licence propriétaire pour les futures versions du logiciel. Cela permettrait au moins d’avoir les fonds nécessaires pour financer du développement concret – ce financement pourrait être utilisé pour payer des gens pour travailler dessus (à temps plein ou à temps partiel). Mais dans ce cas… ce ne serait pas de l’open source.

C’est un problème difficile. Un problème pour lequel je ne trouve pas de solution évidente.

L’avantage pour moi est qu’aujourd’hui je ne dépends pas des ventes du logiciel (ou des dons) pour vivre (mes revenus proviennent de l’écriture). Ce qui m’enlève une bonne part de stress. Néanmoins, je détesterais voir ce logiciel qui, quand il était propriétaire, était utilisé par des dizaines de milliers de personnes, disparaître. J’ai fait ce logiciel parce que personnellement, j’en avais besoin. Et ça me dépiterait de le voir mourir.

Alors… que faire ? Que feriez-vous pour être sûr que ce genre de logiciel indépendant continue d’être régulièrement mis à jour? Si vous avez des idées, je suis tout ouïe.

Crédit photo : Retis (Creative Commons By)




Vous n’avez pas peur que quelqu’un vous pique votre idée ?

Daniel Solis est un concepteur de jeux de société. Il n’a jamais hésité à publier ses idées sur son blog avant même qu’elles ne soient susceptibles de se concrétiser un jour.

Le pari de l’ouverture en somme et il s’en explique ci-dessous.

Michael Elleray - CC by

Vous craignez que quelqu’un vous pique votre idée ?

Afraid someone will steal your idea?

Daniel Solis – 27 août 2013 – OpenSource.com
(Traduction : Asta, toufalk, audionuma, Slystone, KoS, Pouhiou, goofy + anonymes)

Je suis concepteur de jeux de société. C’est un boulot amusant, créatif et effrayant, à des années-lumière de ma carrière précédente dans la publicité. Dans ces deux domaines, on attribue une haute valeur aux idées, particulièrement aux idées « nouvelles ». Personne n’aime se faire doubler. Que ce soit une campagne publicitaire ou un jeu de société, vous voulez être le premier à le sortir.

Il pourrait donc paraître étrange que j’aie passé dix ans à bloguer mon processus de conception de jeux. Chacun de mes concepts foireux et de mes prototypes finalisés est mis en ligne, visible par tout le monde.

La question qui revient le plus souvent est : « Vous n’avez pas peur que quelqu’un vous pique votre idée ? »

À ceux qui posent cette question, ce que je vous entends dire c’est : « J’aurais peur qu’on me pique mon idée ».

Je comprends ! Vous êtes vraiment fier de votre mécanisme de jeu novateur, de votre thème si original, ou d’autre chose issu de votre propriété intellectuelle qui vaudra des millions. C’est bien d’être fier de son travail ! Ça vous aide à persévérer durant ces heures sombres où vous vous demandez si vous ne feriez pas mieux d’avoir un autre passe-temps, genre le golf sur omelette.

Mais cette fierté peut aussi vous donner d’étranges inquiétudes, par exemple que quelqu’un d’autre s’intéresse à peu près autant que vous à votre idée. Ce n’est pas une insulte à votre idée, mais simplement nécessaire dans le domaine de la création. Si quelqu’un s’intéressait autant que vous à votre idée de jeu, il y passerait déjà ses nuits… toutes ces longues heures qu’il faut pour tester le jeu, développer, pleurer, réviser, pleurer, et tester le jeu à nouveau jusqu’à ce que l’idée devienne un jeu digne de ce nom.

Attendez : vous y passez déjà ces longues heures, n’est-ce pas ? Par pitié, ne me dites pas que vous êtes angoissé par le vol de votre idée avant même d’y avoir investi ce temps de développement. Ne me dites pas que vous avez fait des recherches sur les brevets, les droits d’auteur, les clauses de confidentialité et le dépôt de marque avant même de vous mettre à tester le jeu. Ne me dites pas que vous ne testez le jeu qu’avec des proches, qui ont donc tout intérêt à ne pas vous briser le cœur. Vous ne faites pas tout cela, n’est-ce pas ? Bien sûr que non, ce serait idiot. Cette paranoïa n’est qu’un prétexte pour ne pas se mettre au travail.

Voici quelques petites choses que j’ai apprises après des années à concevoir des jeux en public. J’espère que ces observations seront pertinentes dans votre propre processus créatif.

Gadl - CC by

La vérité sur les idées

Les idées ne sont pas si particulières.

Sérieusement, une idée sympa ne peut pas en elle-même constituer un jeu. Antoine Bauza a récemment reçu le « Prix du Jeu de l’Année » au festival du jeu d’Essen, en Allemagne. Il a reçu ce prix pour Hanabi, un petit jeu de cartes collaboratif dans lequel les joueurs tiennent leurs cartes à l’envers et dépendent des autres pour recueillir des informations précises sur leur propre main. Il ne s’est pas juste réveillé un matin en disant « Hé, je veux faire un jeu où on tient ses cartes à l’envers et où on doit collaborer » et a reçu alors le prix « Spiel de Jahres ». Non, il y a eu une masse de travail et deux éditions distinctes avant qu’Hanabi soit reconnu pour son inventivité et devienne un succès commercial.

Les idées ne dévoilent pas l’émergence.

Même si votre idée est à 100% originale, l’idée seule ne vaut rien. C’est le travail de dévoilement des propriétés émergentes qui rend l’idée valable. Reprenons l’exemple du jeu Hanabi de Bauza : pour obtenir un jeu aussi élégant, il a fallu consacrer beaucoup de temps à chaque décision lors de la conception. Avec si peu de règles du jeu, tout devient beaucoup plus important. Combien de couleurs devrait-il y avoir dans le jeu ? Combien de cartes de chaque rang ? Quel est le score moyen sur une centaine de parties ? Comment les joueurs communiquent-ils entre eux pendant une partie ? Aucune de ces questions ne trouve de réponse tant que l’ « idée » n’est pas matérialisée sur la table. Il y a d’innombrables propriétés émergentes qui ne se révèlent qu’après des parties tests.

Vos idées sont piquées… à quelqu’un d’autre.

J’ai un placard rempli d’idées qui n’ont jamais abouti, pour diverses raisons. Des idées partout ! Sérieusement, tenez, prenez-en, j’en ai trop. Nous les avons toutes et il y a des chances qu’aucune d’entre elles ne soit originale. Pas les miennes, ni probablement les vôtres. Nous ne pouvons pas échapper aux déterminants de notre époque, nous pouvons seulement y réagir, et les répéter. Nous baignons dans un courant d’influences, qu’on le réalise ou non. Un simple exemple : essayez de penser à une nouvelle pièce de jeu d’échecs. Allez-y, peut-être qu’elle se déplace comme un fou, mais en étant limité à deux cases ? Peut-être qu’elle se déplace comme un roi, mais de deux cases seulement si elle se déplace en avant et peut seulement capturer en diagonale ? Ok, maintenant considérez les centaines de pièces d’échecs qui sont quelque part dans le monde, et voyez s’il vous reste de la place pour innover. Est-ce que c’est dégrisant ? Oui. Est-ce que c’est décourageant ? Foutrement non.

Votre idée toute seule ne constitue pas un jeu.

Prenons le temps de regarder les choses calmement. Si un jeu n’est pas joué, est-ce que c’est toujours un jeu ? Est-ce que c’est seulement un jeu quand il est joué ? Voilà les questions que je vous pose si vous vous préoccupez de garder jalousement vos préééécieuses idées pour vous, au lieu de les confronter vraiment au regard du plus de monde possible. Votre idée n’est pas un jeu. Seul votre jeu en est un. Il en est un seulement si les gens y jouent. Cela signifie que vous devez faire des prototypes, écrire des règles, et affronter la gêne sociale de demander à des étrangers de jouer le jeu, avec une règle supplémentaire : cela pourrait ne même pas être amusant. C’est ce qui rendra votre idée précieuse. Et devinez quoi ? Quand le jeu est amusant, la victoire en sera d’autant plus savoureuse.

La valeur, ça prend du temps, beaucoup de temps.

Tout ça pour dire… Non, je ne suis pas effrayé par l’idée que quelqu’un me vole mes idées. En fait, c’est exactement le contraire. Je ne serais pas là si je n’étais pas si ouvert au sujet de mes processus de création. Je le fais publiquement depuis maintenant une dizaine d’années. Mais quand j’ai commencé, oui, j’avais peur !

Tout a commencé autour de 1999 quand j’ai créé un jeu de fan dérivé du jeu de rôle World of Darkness à propos de zombies doués de sensations. Il s’appelait Zombie: the Coil. Je pensais pouvoir combler un trou dans la mythologie de WoD. Et punaise, je l’ai farci de tout ce que je pensais qu’un bon RPG devait contenir : faits artificiels, mécanismes inconsistants, postures punk-rock, complainte gothique. J’avais juste copié la structure des propriétés des jeux White Wolf (NdT: la société d’éditon de World of Darkness) de l’époque, je l’avais écrit avec ces contraintes et posté le résultat sur mon site pourri.

J’ai alors été effrayé par le fait que White Wolf pourrait me voler mon idée. J’ai appris qu’ils sortaient Hunter: the Reckoning et que ça parlait de zombies. Oh non, des zombies dans World of Darkness ? Merde ! Tout ce que j’avais écrit partait en fumée ! Peu importe que je n’aie pas essayé de contacter White Wolf en premier lieu. Pouvez-vous imaginer ma naïve audace ? Je pique pas mal de trucs dans les bouquins de White Wolf et après je suis inquiet qu’ils se penchent sur mon travail ? Remets ça à l’endroit, jeune Daniel. Zombie: the Coil, ça craint. Mais continue, tu trouveras ton processus de conception dans presque 15 ans (et aussi, jeune Daniel, arrête de porter des manteaux en Floride, tu as l’air d’un parfait idiot). Pas la peine de préciser que White Wolf a fait son chemin dans les année 90 sans ma petite contribution. Mais dépasser cette peur, être à l’aise pour montrer mon travail aux autres et affronter les critiques, ça, ça a de la valeur. Et alors, j’ai continué à concevoir plein de jeux débiles.

Ni génie, ni mysticisme. Seulement le travail.

Ne croyez pas cette mythologie du génie. C’est un mirage. Peut-être qu’il existe des génies, mais vous ne pouvez pas partir du principe que vous en êtes un. C’est comme vivre en croyant qu’on va régulièrement gagner au loto. Non, la valeur vient du travail et personne n’en fera autant que vous. Achetez une pizza aux testeurs de votre jeu. Crevez-vous à trouver la terminologie du jeu. Assemblez et finalisez trois prototypes d’affilée puis recommencez de zéro. Là réside l’artisanat, le métier de conception de jeux. Alors on s’y remet !

JD Hancock - CC by

Crédit photos : Michael Elleray, Gadl et JD Hancock (Creative Commons By)