Framapad, Framaforms, Framadate, Mobilizon.fr… le nouveau site Dégooglisons Internet présente sur une page tous nos services libres, gratuits et disponibles au plus grand nombre.
Déjà 8 ans qu’on dégooglise avec entrain
Avez-vous déjà pris des notes de vos réunions d’équipe en utilisant Framapad ? Êtes-vous déjà passé⋅e par Framadate pour trouver le bon moment pour l’anniversaire « surprise » de votre meilleur⋅e ami⋅e ? Avez-vous déjà répondu à un Framaforms en vous sentant soulagé⋅e de ne pas laisser vos infos à Google ? Notre campagne Dégooglisons Internet, lancée en 2014, nous a permis de montrer qu’il est possible d’utiliser des services en ligne éthiques au quotidien pour s’émanciper des géants du web. Entre 2014 et 2019, notre petite association a mis à disposition des internautes une quarantaine de services en ligne libres et de confiance.
Après ce succès — parce que vous êtes nombreux⋅ses à les utiliser, mais surtout nombreux⋅ses à avoir pris conscience qu’il était important de déconstruire ses habitudes numériques — nous nous sommes un peu épuisé⋅es (on vous l’a déjà dit qu’on était une petite association ?). En 2019, nous avons donc pris la décision de fermer certains de ces services (toutes les raisons ici !) et nous avons voulu montrer que Framasoft n’est pas la seule à proposer des alternatives. Cette période de fermetures est maintenant terminée: nos 16 services en ligne sont disponibles pour toute personne souhaitant utiliser des outils qui respectent nos libertés.
Afin de vous faciliter l’accès à ces services, d’uniformiser notre image et de rassurer nos utilisateur⋅ices (oui oui, les fermetures, c’est fini !), nous avons décidé de refondre le site internet degooglisons-internet.org. C’est parti pour la visite guidée des nouveautés !
Un site à notre image actuelle
Au fil des ans, Framasoft a évolué : nos valeurs de justice sociale et d’émancipation se sont renforcées, notre discours se veut non moralisateur et encourageant, les images que nous utilisons nous font voyager dans un monde qui nous anime. Appliquer ces cheminements internes à nos sites Internet nous a paru plutôt logique. La magnifique illustration « Quittons la planète GAFAM NATU BATX » de David Revoy nous suggère qu’un monde éthique existe et que l’on peut prendre plaisir à l’explorer ensemble !
Nos 16 services en accès super rapide
Vous nous l’avez clairement exprimé récemment : nos services en ligne, vous les aimez beaucoup beaucoup. On s’est donc dit que faciliter leur accès sur une seule page serait une bien bonne idée. Vous trouverez ces services directement sur la page d’accueil, classés par thématiques et accessibles en un clic. Et si vous préférez passer par la barre de recherche, c’est possible !
Des liens vers d’autres ressources
Expliquer pourquoi on fait tout ça, c’est essentiel, et de façon simple c’est encore mieux ! Soulever les problèmes que nous posent les géants du Web tout en proposant différentes solutions pour changer ses habitudes numériques, c’est une première étape. La seconde a été de rendre le site moins verbeux en listant des ressources externes pour creuser les sujets : conférence, cours en ligne, ressources libres, autres hébergeurs de confiance, médias sociaux du fédiverse… voilà de quoi intéresser les plus curieux⋅ses.
C’est qui qui fait tout ça ?
Parce que c’est souvent oublié : derrière des services en ligne il y a des femmes et des hommes qui font tourner la machine ! Nous avons donc voulu mettre en avant que dans l’envers du décor, c’est Framasoft (coucou !), petite association loi de 1901 de moins de 40 membres, dont 10 salarié⋅es. Et on aime toujours rappeler que si on peut continuer à faire tout ça, c’est bien grâce à vous, grâce à vos dons.
Dégooglisons Internet a été pensé pour vous être utile : n’hésitez pas à vous en emparer et à le partager librement autour de vous pour aider les personnes de votre entourage à se dégoogliser !
Nous, les geeks, nous bloquons les pubs et nous n’y pensons plus.
Le choc est d’autant plus grand quand nous devons utiliser l’ordinateur de quelqu’un d’autre.
« Mais comment faites-vous pour supporter une telle nuisance ? » avons-nous envie de hurler. Eh bien, c’est simple : quand on ne sait pas s’en protéger, on vit avec le vacarme. Et la majorité des gens que nous côtoyons doivent subir cet incessant bruit de fond publicitaire.
Cet article a pour ambition de recenser les méthodes pour s’éviter l’agression publicitaire sur Internet. Partagez-le, commentez-le, augmentez-le ! C’est libre.
Sur mobile
Un bon conseil au passage : arrêtez d’appeler «téléphone» le parallélépipède que vous promenez partout et qui est plus puissant qu’un PC d’il y a cinq ans. Vous vous rendrez compte que la plupart du temps il vous sert à plein d’autres choses qu’à téléphoner. C’est un ordinateur à part entière, qui sait à tout moment où vous êtes et ce que vous faites. C’est un bon copain très serviable mais c’est aussi un super espion.
L’appeler «ordiphone» ou «smartphone» si vous aimez les anglicismes, c’est déjà prendre conscience de ses capacités.
Sur Android
Fuyez les applications
Utilisez le navigateur et pas les applications (Fennec sur F-droid ou Firefox sur le Play Store/Apple Store).
Pourquoi ?
Le navigateur peut filtrer correctement les cookies, recevoir des réglages de confidentialité plus fins, embarquer des extensions protectrices.
Les applications, elles, sont là pour capter un maximum de données et vous garder en ligne autant que possible. Même si elles ont des réglages de confidentialité, vous ne serez jamais en mesure de vérifier que ces réglages fonctionnent, puisque le code des applications est fermé.
Le navigateur Firefox (ou Fennec, donc) est un logiciel libre dont le code peut être validé par des experts.
Privilégiez les versions web mobiles lorsque c’est possible, et épinglez le site : ça ressemble à une appli mais ça prend moins de place !
Extensions et réglages
Installer uBlock Origindans votre navigateur, c’est le service minimum pour être un peu tranquille.
Choisir «standard» voire « stricte » comme «Protection renforcée» dans les paramètres du navigateur.
Si vous voulez des applis quand même (après tout, c’est ça aussi, la liberté)
Renseignez-vous sur leur propension à vous espionner grâce aux travaux de l’excellente association française Exodus Privacy dont on ne dira jamais assez de bien.
Installez un autre magasin d’application pour y trouver des apps moins invasives.
Attention, toutefois : certaines applis ne sont pas mûres, n’installez pas n’importe quoi.
Youtube sans pub
NewPipe sur F-droid
Twitter sans Twitter
Fritter
Twitch sans Twitch
Twire
Reddit sans…
RedReader
Et pensez aux réseaux sociaux alternatifs comme Mastodon.
S’éviter les appels de télémarketing
L’application Yet Another Call Blocker consulte une liste noire collaborative à chaque appel avant de le laisser passer. C’est un casse-pied qui veut vous parler de votre CPF ? Votre téléphone ne sonne même pas, l’indésirable est détecté et viré sans vous déranger. S’il ne l’est pas vous le signalez et tout le monde est désormais protégé.
Filtrer le trafic Internet
Utilisez des DNS publics qui incluent un filtrage, ou des solutions locales.
C’est quoi un DNS ?
Les «serveurs de noms de domaine» transforment un domaine (une adresse à peu près intelligible pour nous comme framasoft.org) en adresse utilisable par une machine sur Internet («2a01:4f8:141:3421::212»). Partie mise à jour grâce au commentaire de Stéphane Bortzmeyer.
Pourquoi ça marche ?
Si vous donnez une fausse adresse à la machine, la pub n’arrive plus ! Un peu comme si vous mettiez une fausse boite aux lettres reliée directement à votre poubelle à la disposition des personnes qui distribuent des prospectus dans votre quartier.
Vous libérez même de la bande passante sur votre réseau et du temps de calcul à l’affichage des sites puisque votre appareil ne télécharge même pas les contenus publicitaires, qui pèsent généralement lourd dans une page web (images, vidéo).
dns.adguard.com
adblock.doh.mullvad.net
Blocklists locales via intégration VPN
Blokada (à la portée de tout le monde !)
TrackerControl (sur F-droid, assez didactique)
personalDNSFilter
Gérer les permissions aux applications
Les Android récents permettent par exemple d’autoriser une permission ponctuellement.
Si vous avez encore un compte Google
Réglez-le pour limiter la surveillance. Le mieux, c’est encore de ne pas en avoir.
On a l’impression que c’est obligatoire quand on configure un nouvel ordiphone (tout est fait pour vous donner cette impression, c’est ce qu’on appelle une interface déloyale, en anglais dark pattern), mais on peut passer cette étape ! Il suffit de cliquer sur «ignorer».
Vous pouvez parfaitement utiliser un Android sans la surcouche propriétaire de Google ou du fabricant, en installant par exemple Lineage OS ou /e/ OS de Murena.
Attention, «flasher» son engin est une opération délicate, vous risquez de le «briquer», c’est-à-dire de le transformer en presse-papier un peu cher.
Ne le faites pas si vous n’êtes pas à l’aise.
Cerise sur le gâteau : débarrassé de la surcouche Google, votre ordiphone sera plus véloce, moins poussif, et tiendra mieux la batterie ! Une bonne façon de faire durer le matériel (le mien va fêter ses huit ans !).
Autre solution pour un matériel qui dure : l’acheter en reconditionné sur https://murena.com/fr/
Il aura été configuré par des pros. Murena s’engage sur la protection de votre vie privée.
Sur iOS
Apple se targue de protéger vos données. Mais il y a au moins une entreprise qui y accède : Apple !
Et puis la firme a beau… frimer (on ne s’interdit pas les jeux de mots faciles, chez Framasoft), elle est quand même soumises aux lois liberticides américaines.
Gérer qui a accès aux permissions spécifiques
Consulter la section « Confidentialité de l’app » des fiches AppStore
Sur un ordinateur
Utiliser un navigateur bienveillant, la base : Firefox et rien d’autre
Avec Firefox, dans les Préférences, aller à l’onglet « vie privée et sécurité » : plusieurs trucs sont à régler pour se garantir un peu de tranquillité.
Les extensions que vous pouvez installer :
uBlock Origin
Privacy Badger
SponsorBlock
Privacy Redirect
Cookie Autodelete
Umatrix
Decentraleyes
Ne le faites pas sans comprendre ! Lisez la documentation.
Youtube sans pub
Invidious
Piped (plus récent, efficace)
FreeTube
Twitter sans Twitter
Nitter
DNS de filtrage, fichier hosts customisé
Comment ça marche ?
Les publicités ne sont généralement pas hébergées sur le serveur du site que vous consultez. Elles sont sur un autre site et téléchargées à la volée. En filtrant via le DNS, on dit à l’ordi d’aller chercher les pubs dans un «trou noir informatique». Le fichier «hosts» de votre système peut lister des adresses de sites et les rediriger vers un espace inexistant de votre ordinateur. En gros on truque l’annuaire ; votre navigateur ne trouve pas les publicités, il ne les affiche pas. Simple et efficace. Ce qui est drôle, c’est que le concepteur du site ne sait pas que vous naviguez sans voir ses pubs. 🙂
pi-hole
À installer sur un nano-ordinateur RaspberryPi dont l’un des spécialistes est français, cocorico, ou un ordinateur recyclé, pi-hole bloque la publicité et les pisteurs sur tout le réseau. Tout ce qui se connecte à votre box est débarrassé de la publicité et des mouchards !
Attention toutefois, en faisant ça vous contrevenez pour votre PC à un des principes d’Internet : la neutralité des tuyaux. Vous ne verrez plus rien en provenance du site tiers dont le trafic est bloqué. En général, ce sont des régies publicitaires, donc on peut choisir de s’en moquer, mais il faut le savoir.
Au pire vous verrez un espace blanc marqué « publicité », au mieux la page se réorganisera et seul le contenu issu du site d’origine apparaîtra.
Mode Expert : changez de système d’exploitation
Une méthode radicale (mais qui n’exclut pas la plupart des autres mentionnées ci-dessus) : passez à un système libre, qui ne trichera pas avec vous pour vous imposer des pubs sous prétexte de vous tenir au courant de l’actualité (oui, Windows, on te voit !).
Les différentes distributions GNU/Linux qui existent sont désormais faciles à installer et à utiliser.
La plupart des geeks installent désormais une Ubuntu ou une Linux Mintsur les ordinateurs familiaux au lieu de réparer le Windows qui plante sans cesse et qui s’encrasse avec le temps. Le changement n’est pas si difficile pour les «clients», qui souvent n’utilisent leur ordinateur que pour aller sur Internet gérer leur courrier et leurs réseaux sociaux (et croyez-nous c’est l’expérience qui parle !). Vérifiez quand même que Papy ou Tantine n’a pas une appli fétiche qui ne tourne que sous Windows et installez un double-démarrage par sécurité.
Au pire si quelqu’un fait une bêtise ça se dépanne à distance dans la majorité des cas (avec par exemple le logiciel AnyDesk qui n’est pas libre mais dont le fonctionnement est compréhensible par le moins dégourdi des cousins).
Mise à jour : on nous signale dans les commentaires une alternative libre et légère à AnyDesk : DWAgent via https://dwservice.net
Si vous ne comprenez pas certains mots du paragraphe ci-dessus, ne vous lancez pas, ou faites-vous aider par une personne compétente.
Difficile de vous conseiller une «distro» plutôt qu’une autre sans déclencher une guerre de chapelles dans les commentaires (on recherche ici la simplicité et l’accessibilité), mais pour détailler les deux citées plus haut :
Ubuntu est de plus en plus gangrenée par des choix discutables, mais elle dispose d’une solide base documentaire en français, est stable et conçue pour plaire au plus grand nombre. Debian, sur laquelle Ubuntu est basée, est plus stricte dans ses choix, pas forcément adaptée aux personnes qui débutent.
Linux Mint est jolie et fonctionne bien.
Si vous le faites pour «libérer» une relation, installez-lui une distribution que vous connaissez bien, pour pouvoir la guider en cas de besoin.
Oui mais la pub
Vous tomberez parfois sur des encarts qui vous culpabiliseront : «notre site ne vit que de la publicité, c’est le prix à payer si vous voulez avoir du contenu de qualité, nos enfants ont faim à cause de vous, vous mettez en danger nos emplois», etc.
Alors, deux-trois trucs à ce sujet :
La dérive (c’en est une) devient proprement insupportable, par exemple dans Youtube. Créateurs, créatrices de contenus, si la pub vous fait vivre, travaillez avec des gens sérieux qui proposent des contenus en lien avec votre site et qui n’espionnent pas les internautes. Bref, c’est pas nous qu’on a commencé, nous ne faisons que nous défendre.
D’autres modèles économiques existent, mais les pratiques des sites depuis des années ont instauré un fonctionnement «apparemment gratuit» des contenus avec des pubs insidieuses et imposées. Un média qui vit de la publicité peut-il sortir un scoop à charge contre son principal annonceur ? Figurez-vous qu’avant Internet les gens achetaient le journal (incroyable), voire avaient des abonnements. Maintenant qu’on se rebiffe ça couine. Fallait peut-être y penser avant ?
Du contenu de qualité, vraiment ? Vous voulez qu’on en parle, mesdames et messieurs les pros du putaclic ? Ce qu’on voit de plus en plus, ce sont des internautes qui doivent choisir entre accepter les cookies ou renoncer à un site, et qui finalement se disent que le contenu ne leur est pas si indispensable que ça.
Pour aller plus loin
SebSauvage est un gars bien
Seb est un passionné qui compile depuis des années des astuces sur son site. Abonnez-vous ! (y’a pas de pub)
PENSA, un projet universitaire européen autour de la citoyenneté numérique
En février 2020, nous avons été contacté par Marco Cappellini, d’Aix-Marseille Université, qui nous proposait de participer à un projet européen – qui n’avait, à l’époque, pas encore de nom – sur la thématique de la citoyenneté numérique dans une perspective plurilingue. Intriguées, nous avons voulu en savoir plus et, après un temps d’échanges, nous avons convenu que Framasoft serait l’un des partenaires associés de ce projet, spécifiquement sur la production de séquences de formations. Et puis, une pandémie mondiale est passée par là ! Ce n’est donc qu’en février 2021 que le projet PENSA (c’est son petit nom) a eu confirmation de son financement et que nous avons pu préciser notre participation : nous animerons une session de formation sur les logiciels libres dans l’enseignement en juin 2022. Maintenant que le projet est lancé, il était temps qu’on vous en parle. Et pour cela, nous avons proposé aux personnes qui coordonnent ce projet de répondre à une petite interview.
Bonjour Elisabeth et Marco ! Pouvez-vous vous présenter ?
Bonjour, je suis Elisabeth Sanchez, Ingénieure d’études au Centre de Formation et d’Autoformation en Langues (CFAL) à Aix Marseille Université. Je suis en charge de l’animation et de l’ingénierie du projet PENSA.
Bonjour, je suis Marco Cappellini, enseignant chercheur à Aix Marseille Université et coordonnateur du projet PENSA.
Vous faites tous les deux partie de l’équipe de coordination du projet PENSA. Vous pouvez nous expliquer de quoi il s’agit ?
Le projet pour une Professionnalisation des Enseignants utilisant le Numérique pour un Soutien à l’Autonomie et à la citoyenneté (PENSA), soutenu par le programme Erasmus+ de la Commission européenne, aborde deux questions d’actualité dans l’enseignement supérieur et la société.
La première est le besoin de formation et d’infrastructure pour dispenser un enseignement mixte, distant et/ou co-modal (c’est-à-dire un enseignement en classe diffusé simultanément à des étudiants en ligne) qui s’est fait à la suite de la pandémie. Pendant les lockdowns nationaux et pour dispenser un enseignement co-modal, les enseignants se sont souvent tournés vers les plateformes en ligne classiques telles que Zoom sans être conscients du modèle économique de ces plateformes en termes de traitement des données personnelles.
La deuxième question est la nécessité d’éduquer les jeunes aux implications de l’utilisation des sites de réseaux sociaux (Facebook, YouTube, etc.) sur les plans psychologique, sociologique, économique et social. En effet, le déploiement de ces plateformes s’est accompagné de discours d’émancipation, les utilisateurs ayant pu exprimer et échanger leurs idées en ligne, générant ainsi davantage de dialogue public. Parfois, des dérives extrêmes ont démontré la fragilité du système d’où la nécessité de sensibiliser les étudiants aux logiques inhérentes à ces plateformes.
Le projet PENSA aborde ces questions avec une approche globale d’ouverture, à la fois dans le sens de l’éducation ouverte et des plateformes open source. Le cœur du projet est constitué de 30 enseignants et formateurs d’enseignants dans sept universités, la plupart faisant partie de l’Université européenne CIVIS, une association académique et une entreprise.
Au cours du projet, une centaine d’enseignants seront formés à l’intégration de l’enseignement mixte et co-modal dans leurs classes, avec l’intégration de la télécollaboration et de l’échange virtuel sur des sujets liés à la citoyenneté numérique. Grâce à ces actions, PENSA permettra à 400 élèves de toute l’Europe de développer leurs compétences numériques, leurs compétences plurilingues, leurs capacités de collaboration et leur autonomie d’apprentissage.
Pouvez-vous nous préciser comment les étudiant⋅es travaillent en collaboration ?
Les étudiants vont travailler en classe avec leurs enseignants et en ligne en petits groupes avec leurs camarades d’une université partenaire. Les échanges en ligne se déroulent dans la plupart des cas en trois phases. La première est une phase de prise de contact pour briser la glace. Les étudiants peuvent se présenter et comparer leurs environnements, d’études et personnels par exemple. Dans la deuxième phase, les étudiants travaillent pour analyser ensemble des « textes parallèles ». De manière générale, ces textes peuvent être des remakes de films, par exemple un groupe franco-italien comparant Bienvenue chez les Ch’tis et Benvenuti al Sud. Dans le cadre du projet PENSA, il s’agira plus spécifiquement par exemple de législations pour le déploiement de la reconnaissance faciale dans les pays respectifs. Cette deuxième phase se veut une entrée dans l’interculturel. Dans la troisième phase, les étudiants collaborent pour réaliser une production commune, un article de blog ou un poster sur une thématique en lien avec le projet, par exemple la gestion des données sur un site de réseautage social. C’est dans cette phase qu’il vont apprendre à développer leur communication et la gestion de la diversité dans une équipe, pour aller encore davantage dans l’interculturel.
Comment vous est venue l’idée de travailler sur ces thématiques ?
Marco : Personnellement, de deux choses. Tout d’abord, ce sont plusieurs lectures qui ont éclairé chez moi les aspects problématiques de certains outils et plateformes numériques. Je pense aux écrits de Bernard Harcourt et plus spécifiquement son essai La Société d’exposition : désir et désobéissance à l’ère numérique, à ceux de Frank Pasquale sur l’opacité du fonctionnement des entreprises qui dominent sur Internet, ou encore les écrits sur l’autodéfense numérique du collectif italien Ippolita, également partenaire associé de PENSA.
La deuxième dynamique a été un ensemble de discussions avec des collègues et des amis, qui ont montré d’une part qu’il y avait une connaissance vague des dynamiques sur Internet et une connaissance presque nulle des outils alternatifs à disposition. À partir de là, avec plusieurs collègues on s’est réunis en février 2019 et on a travaillé à une proposition pour les appels à projet de la Commission Européenne. Puis est venue la pandémie, qui n’a fait que renforcer le besoin de développer une culture numérique chez les étudiants, mais aussi chez beaucoup de collègues.
PENSA est un projet ERASMUS+. Pouvez-vous nous en dire davantage sur ce programme européen ? Erasmus+ est un programme connu surtout pour ses actions liées à la mobilité. Moins connues, mais tout aussi intéressantes, sont les actions liées à la coopération, tant au niveau scolaire qu’universitaire. PENSA est un projet qui s’insère dans les actions clés, pour des partenariats stratégiques dans l’enseignement supérieur. L’idée principale est de réunir plusieurs partenaires aux expertises complémentaires pour répondre à un ou plusieurs défis sociétaux.
Dans PENSA, le noyau de l’équipe est composé d’enseignants de 7 universités, de collègues d’une entreprise spécialisée dans les open coursware et d’une association internationale. Dans une formation qui s’est tenue en juin 2021, chaque membre de l’équipe a apporté quelque chose aux autres. Par exemple, j’ai pu apprendre davantage sur les outils libres spécifiques à la formation et à mieux intégrer des échanges en ligne entre mes étudiants et des étudiants ailleurs. A partir de cette collaboration, dans chacune des universités on formera d’autres collègues pour diffuser des idées et des outils pour améliorer la pédagogie universitaire.
Puisque PENSA est un projet européen, quelles sont les langues utilisées ?
Il y a 7 langues présentes dans le projet : allemand, anglais, catalan, espagnol, français, italien, roumain. Dans les échanges entre étudiants, ils utilisent soit une langue comme langue véhiculaire (typiquement l’anglais), soit les deux langues des pays concernés (par exemple allemand et français pour un échange entre étudiants à Tübingen et Aix en Provence). Pour les autres initiatives du projet, comme la formation de formateurs, on a utilisé l’anglais dans un premier temps, les langues locales ensuite.
Le plus intéressant se passe au niveau de la gestion du projet : le comité de pilotage communique en intercompréhension des langues romanes. Par les similarités entre langues latines, et avec des stratégies de communication, chacun parle dans une langue romane et les autres comprennent et répondent en d’autres langues. Dans ces réunions, on parle donc français, italien et espagnol principalement, avec des touches en catalan et roumain. Au début, ça peut être un peu déstabilisant et surtout fatiguant, mais avec la pratique on s’y fait assez vite. C’est une manière pour nous de faire vivre le plurilinguisme européen, au-delà des séparations entre langues que l’on peut avoir apprises.
Quelle place accordez-vous au logiciel libre dans ce projet ?
Une place assez importante. D’abord, on vise à faire comprendre la différence entre « gratuit » et « libre », qui n’est pas évidente pour beaucoup de monde. Ensuite, dans la formation de formateurs on fait connaître des alternatives libres, parfois même institutionnelles, pour différents outils. Par exemple BigBlueButton comme une alternative à Zoom ou Skype. D’ailleurs, ces formations sont très intéressantes pour découvrir de nouveaux outils, même pour les personnes le plus expérimentées de l’équipe.
On prévoit aussi de développer et publier des extensions à des outils libres tels que la plateforme Moodle pour les cours hybrides ou à distance. Chez les étudiants, les formations que nous sommes en train de mettre en place visent aussi à les rendre plus conscients des enjeux de l’utilisation de plateformes gratuites grand public, par exemple sur comment elles sont conçues pour capter l’attention et extraire des données, les positionnant en tant que consommateurs. Nous espérons que cette prise de conscience contribuera à des changements dans leurs usages numériques, particulièrement par rapport aux plateformes de réseautage social.
Le côté « open » du projet se fait aussi au niveau des productions de matériel pédagogique, lequel sera mis en ligne sur les sites de la Commission Européenne et du projet.
Donc, le matériel pédagogique sera diffusé sous licence libre ? Si oui, laquelle ?
Oui, il sera diffusé en libre accès. Pour la ou les licences utilisées, ce n’est pas encore défini : ce sera discuté et décidé lors du prochain comité de pilotage.
Dernière question, traditionnelle : y a-t-il une question que l’on ne vous a pas posée ou un élément que vous souhaiteriez ajouter ?
On a probablement fait le tour. Merci bien pour cette occasion de parler de PENSA. Pour la suite et pour suivre l’évolution du projet et profiter des productions, ce sera sur le site https://pensa.univ-amu.fr/, dans la langue de votre choix 🙂
Les Métacartes « Numérique Éthique » : une boîte à outils pour s’émanciper
Faire le point sur son utilisation du numérique et améliorer ses pratiques : mais par où commencer ? Les Métacartes « Numérique Éthique » permettent d’accompagner ces réflexions, de se poser des questions pertinentes et d’évaluer ses priorités.
Pour animer leurs formations, Mélanie et Lilian (facilitateur⋅ices et formateur⋅ices, notamment dansAnimacoop), ont souhaité expérimenter un nouveau format facilement transportable, utilisable à plusieurs et dans l’espace. Iels ont ainsi créé les Métacartes (sous licence CC BY-SA), un jeu réel où chaque carte est reliée à une ressource en ligne régulièrement actualisée. Cela permet d’avoir un contenu à jour et non-obsolète (particulièrement intéressant dans le domaine du numérique). Framasoft avait souhaité soutenir leur initiative pleine de sens, nous vous en parlions sur le Framablog dans cet article.
Nous voulons maintenant vous aider à prendre les cartes en main pour facilement utiliser le jeu. Pour illustrer nos propos, nous allons prendre l’exemple d’un collectif qui souhaite questionner ses usages numériques : l’orchestre universitaire de l’Université Populaire Libre Ouverte Autonome et Décentralisée (que nous écrirons pour simplifier la lecture : l’orchestre UPLOAD).
Utiliser les cartes selon vos besoins
Pour commencer à utiliser les cartes, il est important de comprendre qu’il y a de nombreuses façons de les aborder et tout va dépendre du contexte général dans lequel vous vous trouvez. Vos valeurs sont-elles bien définies ? Les outils internes actuellement utilisés posent-ils des problèmes particuliers ? Les Métacartes peuvent ainsi être vues comme une boîte à outils sous forme de cartes : vous utiliserez une partie des outils, selon vos besoins, afin de faciliter un passage à l’action.
Les cartes « Ingrédients » : définir vos priorités
Les cartes « Ingrédients » sont les cartes violettes du jeu. Celles-ci présentent des éléments clés à prendre en compte pour vos réflexions. Elles comportent deux sous catégories : #critère et #usage.
Les cartes #critère pour affirmer vos valeurs
Une entrée par les cartes #critère est intéressante pour approfondir votre éthique et vos valeurs. En parcourant l’ensemble des cartes #critère, vous pouvez sélectionner 3 à 5 critères qui vous semblent les plus importants. Vous allez ainsi prioriser les critères à prendre en compte lors du choix d’un outil.
Les membres de l’orchestre UPLOAD ont ainsi choisit trois critères à prioriser dans l’évaluation de leurs outils actuels et/ou dans la recherche d’alternatives :
Logiciel libre : l’orchestre prône depuis sa création la mise sous licence libres d’œuvres musicales. Utiliser des logiciels libres est donc un choix essentiel pour le groupe, pour être en accord avec ses valeurs ;
Facilité de changement : les musicien⋅nes préfèrent de loin jouer de la musique plutôt que de passer des heures à changer leurs pratiques. Il faudra s’informer sur la facilité de migration et de prise en main des outils pour ne pas frustrer le groupe ;
Interopérabilité : il est essentiel pour les membres de l’orchestre de pouvoir partager du contenu sans avoir à penser à qui utilise quel logiciel. L’interopérabilité sera donc essentielle, pour que différents outils puissent communiquer entre eux.
Les cartes #usage pour identifier vos besoins concrets
Les cartes #usage permettent de définir les besoins réels en terme d’outils numériques. Vous pouvez ainsi commencer à sélectionner les cartes représentant vos besoins réguliers. Cette étape va permettre de démêler les outils numériques actuellement utilisés, de les nommer et de les questionner. Cet outil est-il en accord avec vos critères préalablement établis ? Ou voulez-vous le changer ? Les cartes #usage proposent justement des alternatives sur les ressources en ligne : une bonne manière de rapidement trouver des solutions !
L’orchestre UPLOAD a ainsi choisi les cartes #usage suivantes :
Diffusion d’information : diffusion d’info toutes les semaines aux membres de l’orchestre sur l’organisation interne (répétitions, week-ends, déroulé des concerts…)
Actuellement utilisé : envois par mail à tous les membres de l’asso.
OK avec les critères définis ? Non, le logiciel mail utilisé n’est pas libre.
Alternative : utiliser par exemple une liste de diffusion avant de penser à changer d’hébergeur de mail (moins contraignant pour commencer).
Les outils à garder et à changer sont ainsi définis. Le groupe a pris le temps de questionner pourquoi garder ou changer chaque outil. Les alternatives ont été proposées, il faudra maintenant les mettre en place et les tester.
Les cartes « Recettes » : des méthodes d’animation
Les cartes jaunes ou cartes « Recettes », proposent des idées d’animation pour amorcer des réflexions et sensibiliser sur certaines pratiques numériques. Elles peuvent demander plus ou moins de préparation pour l’animation (le niveau indiqué sur la carte, de 1 à 3).
Exemple de la carte « Vous êtes ici »
La carte « Vous êtes ici » est associée à une trame graphique en ligne pour voir où vous en êtes sur votre parcours vers un numérique éthique. Le chemin va appeler d’autres cartes du jeu pour avoir des réflexions approfondies, et comprendre dans quelle direction vous allez.
L’orchestre UPLOAD s’est positionné sur cette image sur l’étape « Faire le point » : la prise de conscience des enjeux a amené le groupe à agir pour changer ses pratiques !
Soutenir le projet
Ça leur a plu !
Dans un atelier avec ses étudiant⋅es de l’UTC, Stéphane Crozat nous partage son point de vue : « J’ai eu un ressenti positif en tant que prof, les étudiant⋅es faisaient ce que j’attendais. Iels souriaient, riaient, avaient l’air de prendre plaisir à l’exo. L’éval des étudiant·es est bonne. » (leurs commentaires sont ici).
Dans le cadre d’une formation pour des des conseiller⋅es numériques, Julie Brillet, bibliothécaire, formatrice et facilitatrice a exprimé sur Twitter « que les métacartes étaient vraiment un outil adapté, notamment comme porte d’entrée au site metacartes.cc qui comprend plein de contenus. »
Ce que Framasoft pourrait faire en 2022, grâce à vos dons
« Iels sont bien gentil⋅les à Framasoft, mais pourquoi est-ce que je devrais leur faire un don ? ».
C’est une bonne question, et on vous remercie (sincèrement, oui oui) de l’avoir posée 🙂
D’abord parce que cette question est tout à fait légitime. Votre argent est précieux, et l’incertitude face à l’avenir mérite qu’il soit dépensé ou investi utilement.
Ensuite parce que Framasoft est une association qui ne peut agir que grâce à vos dons. Nous vous devons donc le maximum de transparence quant à nos actions menées et à venir. Vos dons viennent à la fois récompenser le travail effectué, mais aussi encourager les projets futurs.
Depuis le 12 octobre, nous vous présentons un panel de ce que Framasoft a réalisé ces derniers mois, grâce à vos dons.
« Frama, c’est pas que… »Pour l’automne 2021, chaque semaine, nous voulons vous faire découvrir un nouveau pan des actions menées par Framasoft. Ces actions étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet, sous forme de cartes à découvrir et à cliquer, sur le site Soutenir Framasoft.
Illustrée sous la forme de cartes, cette campagne rappelle que Framasoft, ça n’est pas que Framapad, Framadate, PeerTube ou Mobilizon. Mais bien plusieurs dizaines de projets en parallèle, avançant chacun à leur rythme, tous dans la même direction : vous redonner du pouvoir sur le numérique.
Par contre, ce que cette campagne ne vous a pas encore révélé, c’est ce que nous comptons faire en 2022, si vous nous en donnez les moyens.
Ce sont ces intentions que nous souhaitons vous présenter ci-dessous.
Framasoft et les associations
Tout d’abord, et c’est sans doute l’un des principaux points, nous souhaitons vous dévoiler en 2022 un nouvel axe d’actions, qui se prolongera donc sur plusieurs années.
Nous l’exprimions il y a déjà plusieurs années, « Dégoogliser ne suffit pas ». Notre vision, résolument politique, d’un numérique émancipateur, ne peut exister et n’aurait pas de sens en dehors d’autres luttes. Les combats pour plus de justice et d’égalité, donc moins de monopoles et de dominations, s’entrecroisent, se rejoignent et se complètent.
« Pas de société libre sans logiciel libre » est, pour nous, une conviction. Mais cela ne signifie pas qu’une société où le logiciel libre aurait « gagné » suffirait à fournir les conditions d’une société libre.
À Framasoft, nous faisons attention à ne pas (trop) nous épuiser, à éviter le burnout militant. Nous faisons donc le choix d’agir essentiellement là où nous nous sentons fortes et forts : le numérique. Mais cela ne signifie pas que nous ignorons les autres luttes.
Or, l’un des soucis que nous identifions, c’est que celles et ceux qui agissent « pour un monde meilleur » le font souvent dans des milieux associatifs qui disposent de peu de moyens, avec des cultures numériques hétérogènes, et utilisent massivement les outils des GAFAM (qui sont fort efficaces, il faut le reconnaître).
Nous souhaitons donc amorcer en 2022 un ensemble de projets s’adressant particulièrement aux publics associatifs, militants, ou œuvrant pour le progrès social et la justice sociale.
Nextcloud, une suite logicielle pour outiller les assos
Cela fait plusieurs années qu’on tourne autour, nous l’évoquions en 2019, puis 2020, mais clairement la pandémie a limité l’énergie que nous pouvions mettre sur ce projet.
Nextcloud, dont la version 23 vient tout juste de sortir, est un excellente suite logicielle permettant de gérer fichiers, agendas, contacts, rédaction collaborative, etc. Cependant, beaucoup d’associations utilisent Google Docs, Dropbox & co. D’abord, parce que Nextcloud est peu connu (normal, les moyens marketing ne sont pas les mêmes). Ensuite parce que Nextcloud a une ergonomie souvent perfectible (par exemple, partager un fichier n’est pas évident, alors que c’est tout de même une fonctionnalité de base). Enfin, trouver le « bon » prestataire pour vous proposer une instance Nextcloud fiable et correspondant à vos besoins et vos moyens reste relativement complexe (même si de nombreux chatons proposent ce service. Coucou les ami⋅es de IndieHosters ou de Zaclys 👋)
Nous voulons donc, en 2022, travailler à rendre Nextcloud plus simple et plus accessible pour toutes et tous. À la fois en améliorant le logiciel, mais aussi sa notoriété ou sa documentation. Enfin, nous nous efforcerons de proposer une offre spécialement destinée aux associations.
Ce projet est né d’un constat partagé avec nos partenaires et ami⋅es d’Animafac : même si de plus en plus d’organisations prennent conscience de la nécessité de mettre en cohérence leurs outils numériques avec leurs valeurs, elles ont peu d’énergie et de compétences en interne pour se lancer dans une telle démarche. À ceci s’ajoute le constat que peu de structures sont actuellement en mesure de réellement guider et orienter les associations dans leur transition numérique libre.
Le projet Émancip’Asso a pour principal objectif de proposer aux associations des acteurs en mesure de les accompagner dans leur démarche de « dégafamisation ».
Nous souhaitons ainsi offrir un programme de formation aux acteurs qui proposent aux associations des services et accompagnements spécifiques. Cela afin que ces structures soient en mesure d’identifier les besoins d’une organisation pour les prendre en charge en intégralité, qu’il s’agisse d’hébergement, d’infogérance, d’installation de logiciels libres particuliers ou d’assurer un support technique ou des formations.
Cela va nous demander du temps et de l’énergie, mais nous sommes convaincu⋅es que l’offre d’accompagnement professionnel est l’un des angles morts du libre associatif, et qu’il faut multiplier et renforcer les acteurs capables de satisfaire ce besoin.
Faire un don à Framasoft, c’est nous aider à accompagner les accompagnateur⋅ices à la dégooglisation des associations.
Un observatoire sur les pratiques numériques libres
La mission de cet observatoire sera d’étudier les évolutions des usages numériques des associations.
Par le biais d’enquêtes, d’analyses (en y associant autant que possible des usager⋅es, des designers, des chercheur⋅euses, des partenaires associatifs, etc), nous souhaitons mieux comprendre les outils, les habitudes, les expériences des personnes qui utilisent le logiciel libre. Ou mieux comprendre pourquoi elles ne l’utilisent pas !
En effet, pour répondre avec pertinence aux besoins des deux projets précédents, nous avons besoin de qualifier et de quantifier aussi objectivement que possible quels sont les logiciels libres utilisés, pour quelles raisons, avec quelles frictions, etc. Bref, qu’est-ce qui « marche » ? Qu’est-ce qui ne « marche pas » ? Et surtout, pourquoi ?
Faire un don à Framasoft, c’est aider à éclairer et enrichir notre compréhension des pratiques associatives libres.
PeerTube v5
La version 4 de PeerTube est à peine sortie du four, que nous vous annonçons déjà notre volonté de travailler sur PeerTube v5 !
Dans cette version, nous souhaitons avant tout nous attacher à résoudre certains points de frustration et améliorer l’utilisabilité, notamment sur les formulaires d’upload de vidéos et d’inscription des utilisateur⋅ices.
Mais nous souhaitons aussi donner plus de maîtrise aux gestionnaires d’instances comme aux vidéastes. Que cela soit en leur permettant plus d’actions par lots (par exemple en permettant le déplacement d’un ensemble de vidéos vers une autre chaîne) ou en affinant les outils de gestion de fichiers (par exemple supprimer une définition d’une vidéo).
Si nous parvenons à faire financer cette fonctionnalité, nous voudrions aussi proposer un outil permettant d’éditer (de façon basique) des vidéos. Cela permettrait, par exemple, aux vidéastes de couper quelques secondes en début ou fin de vidéo directement dans PeerTube.
Enfin, nous désirons aussi améliorer les capacités de synchronisation entre YouTube et PeerTube. Cette possibilité existe déjà, mais uniquement en ligne de commande. Nous voulons donc proposer une interface au sein de PeerTube, qui permettrait, par exemple, de répliquer automatiquement l’intégralité des vidéos d’une chaîne YouTube vers une chaîne PeerTube.
Faire un don à Framasoft, c’est soutenir le développement d’une alternative libre, décentralisée et fédérée à YouTube, pour reprendre le pouvoir sur vos vidéos.
Mobilizon v3
Mobilizon, comme PeerTube, vient tout juste de bénéficier d’une nouvelle mise à jour. Et nous comptons bien vous en proposer une nouvelle version majeure en 2022.
Pour vous donner un petit aperçu du programme : développement d’un outil de recherche global multi-instances, sur le modèle de SepiaSearch ; refonte de la page d’accueil de l’instance ; création d’une toute nouvelle vue « Carte » permettant de visualiser et chercher les événements de façon géographique ; outil d’importation depuis Meetup et Facebook ; et bien d’autres choses !
Faire un don à Framasoft, c’est favoriser l’émergence d’une alternative aux événements et groupes Facebook, éthique et respectueuse de votre vie privée.
Un Framanifeste pour affirmer nos choix
Framasoft travaille, en pointillés depuis 2019, sur la rédaction de son manifeste.
En 2022, nous souhaitons achever ce travail et publier ce texte important non seulement pour nous, mais aussi pour vous, puisqu’il clarifie la raison d’être de l’association. Il définira aussi le cadre de nos actions et les valeurs qui fondent notre identité.
Faire un don à Framasoft, c’est soutenir plusieurs dizaines de projets portés par une association aux multiples facettes techniques, politiques, exploratoires.
Faire collectif : les CHATONS
Le Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires compte aujourd’hui une centaine de structures réparties sur le territoire français, avec des membres en Belgique, au Québec et en Suisse. Framasoft assure la coordination et l’animation du collectif depuis sa création fin 2016 (avec une salariée qui y consacre environ 30% de son temps de travail).
En 2022, nous souhaitons lancer une réflexion sur les objectifs que se donne le collectif et les moyens pour y parvenir. Cela passera notamment par l’organisation d’un nouveau camp CHATONS à l’été 2022, et par la poursuite de notre travail de « déframasoftisation » de la coordination du collectif.
Par ailleurs, les contenus produits et captés lors de la formation Émancip’Asso permettront aussi de préparer le travail pour un second module du MOOC CHATONS, afin de faciliter les naissances de chatons solides sur leurs pattes et autonomes face à leurs publics.
Faire un don à Framasoft, c’est permettre la création, la consolidation et la mise en réseau de structures proposant des services web répondant à des critères éthiques forts.
Partager savoirs et connaissances : UPLOAD
UPLOAD, c’est notre proposition de coconstruire avec vous une Université Populaire Libre, Ouverte, Autonome et Décentralisée.
De mois en mois, nous affinons les contours de ce projet. Déjà préfigurées par le MOOC CHATONS, des Librecours ou du podcast UPLOAD, toutes ces expérimentations illustrent notre envie de partager le savoir, et la capacitation qui va de pair avec l’acquisition de savoirs.
Faire un don à Framasoft, c’est concourir à inventer de nouveaux espaces de partage de connaissances.
Des Livres en Communs
La maison d’édition Framabook est née en 2006; 16 ans plus tard, nous souhaitons la faire évoluer.
Des Livres en Communs (ce sera le nouveau nom de Framabook) a pour intention de se concentrer sur la création et la production de communs culturels.
Depuis plus de deux cents ans, l’édition place les auteurs et autrices en situation de subordination économique, s’arrogeant de fait tous les droits patrimoniaux et n’octroyant un revenu aux auteurs et autrices qu’en consacrant une rente liée à cette propriété, privant le public de tout accès non rémunéré ou rémunérateur au fruit du travail des auteurs et autrices. Ces derniers produisent donc un capital qui ne participe à l’avancement culturel que parce qu’il peut être exploité en tant que valeur marchande monétisée. Cela transforme l’objet culturel en produit industriel comme un autre, balayant la pertinence de ses usages sociaux.
La grande particularité de cette nouvelle maison d’édition sera de reconnaître la réalité de ce travail en amont, en le rémunérant directement par une bourse d’écriture versée aux auteur⋅ices pour reconnaître plus équitablement leur travail de création.
Faire un don à Framasoft, c’est soutenir des créateurs et créatrices d’œuvres mises à disposition sous forme de communs culturels.
Soutiens à la culture, au libre et aux communs
Nous l’exposions il y a peu, nous participons activement à un certain nombre de projets en dehors de Framasoft.
Par exemple, nous soutenons (financièrement ou humainement) des projets de développement informatique tels que la plateforme de pétitions Pytition, le logiciel de comptabilisation du bénévolat valorisé Bénévalibre, l’application pour smartphone PeerTube Live, ou le plugin PeerTube Live Chat.
Nous accompagnons aussi l’émancipation de certains de nos logiciels, tels que Framadate ou Framaforms/Yakforms afin d’en faire, au-delà de simples logiciels libres, de véritables communs.
Nous souhaitons aussi rouvrir un chantier de « dépoussièrage » de MyPads, notre plugin permettant d’organiser vos pads. Nous hébergeons plus de 230 000 utilisateur⋅ices et 300 000 pads sur https://mypads.framapad.org et ce nombre ne cesse de grandir. Il nous parait donc urgent et important de corriger quelques frictions pénibles.
Mais notre soutien ne se limite pas au code.
Nous consacrons aussi du temps à conseiller nombre d’associations ou collectifs en répondant à leurs questions diverses et variées sur le numérique ou le fonctionnement associatif. Contribateliers, Réseau Infoclimat, l’atelier paysan, Exodus Privacy, Contribulle ne sont que quelques exemples de structures que nous accompagnons ponctuellement ou au long cours.
Nous cofinançons et participons activement aux travaux de recherche d’Audrey Guélou, doctorante à l’UTC, dont le sujet de thèse est « Configurations techno-éthiques pour les médias sociaux décentralisés et fédérés », afin de mieux comprendre ce nouveau territoire qu’est le Fediverse.
En 2022, nous poursuivrons aussi notre participation au collectif « La Coalition – Libertés associatives » qui s’est fixé pour mission de proposer des stratégies de riposte contre les répressions subies par le secteur associatif.
Faire un don à Framasoft, c’est participer au soutien et à la consolidation d’initiatives extérieures à Framasoft, mais aux valeurs alignées avec celles de l’association.
Organisation de rencontres
La situation sanitaire actuelle (oui, la pandémie mondiale, c’est à toi qu’on s’adresse) rend plus difficile le fait de se rencontrer physiquement. Or c’est souvent lors de ces rencontres que les liens se tissent et se renforcent, que les envies s’expriment, que les mobilisations s’inventent. Sans elles, certains projets ont plus de mal à avancer, et surtout la motivation a tendance à stagner, si ce n’est disparaître.
Il ne s’agit pas d’organiser une rencontre estampillée « Framasoft », ou un défilé de conférencier⋅es. Mais bien de proposer des espaces d’échanges, de face-à-face, de dialogue.
Nous souhaitons créer de nouveaux espaces de rencontres physiques, pour faciliter les points de contacts entre des acteur⋅ices aux compétences différentes et aux vécus singuliers : des personnes du libre, mais aussi de l’éducation populaire, de la solidarité, de la redirection écologique, de la médiation numérique, etc. Nos mondes ne se parlent que très peu, et nous passons à côté d’occasions de nous écouter, de nous comprendre, de faire les choses ensemble.
Faire un don à Framasoft, c’est se donner une chance supplémentaire de « croiser les flux » entre différents mouvements et d’élargir les capacités de mobilisations.
Nous avons besoin de sous, et donc de vous !
Vous l’aurez compris, les graines que nous voulons planter en 2022 sont nombreuses, et nos ambitions sont grandes au regard de la petite taille de l’association.
Pour avancer, nous avons besoin de moyens financiers, et nous espérons que les (bientôt) 20 ans d’actions de l’association tendent à démontrer que, lorsqu’on nous en donne les moyens, les souhaits que nous exprimons peuvent devenir, pour vous, une réalité.
PeerTube v4, more power to help you present your videos
Customization, content discovery, empowering through more control… Here is an overview of the new version of our software solution to create alternative platforms to YouTube and federate them together.
« Frama is not just… »
Each week of Fall 2021, we want to present you the diversity of what Framasoft does. As these actions are funded by your donations (66% tax-free for Fench tax-payers), you can find a complete summary, in the form of cards to click and flip, on the website Support Framasoft.
PeerTube is a free software that, once installed on a server, generates a video hosting platform. This platform can be federated, to share its video catalog with other PeerTube platforms. It also provides a resilient video broadcasting system, which combines peer-to-peer and traditional streaming.
Today, PeerTube is a whole ecosystem: with an index of nearly 900 public « instances » (that’s how a PeerTube server is called), a search engine, dozens of plugins to adapt one’s instance to the needs of the content creators they hosts… But also tens of thousands of lines of code and hundreds of thousands of videos.
Late March 2021, version 3.1 was released, with improved video transcoding, interface, subscriptions…
Version 3.2 of PeerTube was released by the end of May. It allows content creators to customize their channels. Viewers also get better control of their viewing (automatic recover of views of downloads when interrupted, improvement on the video player contextual menu…).
Late July, version 3.3 offers administrators of a PeerTube instance homepage customization: add text, banners, highlight videos, channels, playlists. In addition, playlists now appear in search results, we have also shortened the web addresses of videos, channels and accounts, and the display of languages that read from right to left is now fully supported.
In early September, PeerTube version 3.4 was released. The video player became more convenient and fluid. Instance administrators can now federate only to an account or a channel (without having to federate with the whole instance that hosts them). But above all, it is now possible to filter videos on a page that displays several videos. For example, on the page of a channel you can display only the videos that are in French and that talk about cooking.
A v4 by 2022, to give you even more control
The fourth version of PeerTube is scheduled for late 2021/early 2022. But as of today, we are publishing the Release Candidate of this v4, that is to say, the almost finished version that we will test for bugs and unexpected behavior. So we can already tell you about the new features!
The big new feature of this v4 is the table view of all the videos of an instance. It will facilitate instances administration and moderation by allowing you to select a batch of videos to apply the same action in bulk: delete them, block them, transcode them to or delete a certain video format, etc.
The advanced filter features make this bulk processing easier, by distinguishing between local videos (hosted on one’s own server) and remote videos (hosted on servers with which one has federated), or by sorting by publication date, for example.
Content creators will also be able to benefit from features to better manage all the videos on their PeerTube channels or view their subscribers. For now, this subscriber view is basic and doesn’t allow for (much) action, but it’s a foundation we’ll be able to build on to meet many needs.
Another new low-tech feature in PeerTube is the introduction of 144p video resolution. This is very low bandwidth-friendly, and can be very useful for weak connections, audio broadcasts, or videos where you don’t need to see very fine details.
Finally, the release of this v4 is the occasion of a big spring winter cleaning. The configuration, the code, but also the API (that allows other software to interact with PeerTube) have been reviewed, modified and improved.
Our contributions to the PeerTube ecosystem
Indeed, PeerTube is now an ecosystem of instances, content creators, third party clients, plugins, contributors… An ecosystem of which we are but one member.
We also funded and supported two external developments that greatly improve the live experience. On one hand, we helped the PeerTube Live Chat plugin. It allows instances adminnistrators to add chat functionality to their content creators’ live streams. On the other hand, the PeerTube Live App, which allows anyone with a PeerTube account to broadcast lives from their Android smartphones (available here on Fdroid and here on the Google Playstore).
One of the recent evolutions of the PeerTube ecosystem is the multiplication of large instances, which host many videos. This creates new uses and new expectations that we try to meet.
For example, we communicate with one team of the French Ministry of Education, that works on apps.education.fr, a tool where teachers in France can find many freeèlibre services, including PeerTube hosting. Our goal is to get a better understanding of their needs and use cases, and to find ways to facilitate their contribution to the PeerTube community.
Any plans for PeerTube in 2022…?
The first project is to test this v4 Release Candidate, collect feedback, apply fixes to release a stable v4 by the end of 2021 / early 2022. After that, it will probably be necessary to take some time to rest, and prepare a roadmap for the upcoming year.
Even if we don’t know yet what form PeerTube v5 will take, we can already tell you about our intuitions, and especially the points that caught our attention:
Eliminate frustration points and improve usability;
Work on giving even more control to instance managers as well as to video makers (mass processing of videos, acting on subscriber lists, etc.);
Improve the transcoding and its displaying (display of the time remaining before publishing the video, why not work on deporting transcoding tasks to a remote server…);
Add light-weight editing tools for videos (cut the beginning/end of a video, etc.);
Work on automatic import of channels and videos hosted on other mainstream platforms;
Basic import/export tools for a PeerTube account to facilitate migration between two instances.
The list is far from complete and we’ll keep listening to your ideas (for example on our forum)… But we already know that we won’t be able to do everything, not by ourselves.
Support Framasoft to support PeerTube
In 2021, we received a 50 000 € grant from NLnet (from European funds) for our work on PeerTube. This external funding allowed us to avoid having to prioritize « sexier » features in order to get a successful crowdfunding. So it’s thanks to this support from NLnet that we were able to make significant improvements that are not super-bankable, but necessary when you want a mature software.
The growing success of PeerTube implies an increasing amount of work to maintain and respond to the people who use it: understanding and solving bug reports, reviewing and integration of code contributions (commits), answering questions and requests on the forum, on the chat and on the software forge (already 3100 issues processed for about 400 pending)… All this work, not very visible, is mainly done by Framasoft.
We estimate (roughly) that the NLnet grant will have financed two thirds of the total cost of this project in 2021. This means that we have taken 25 000 € from the annual budget of the Framasoft association, so from the donations of the people who support us. We did not ask NLnet for 2022 funding on PeerTube (because we did it for another of our projects: Mobilizon).
However, Framasoft is (and wishes to remain) a small not-for-profit association https://framasoft.org/en/association , with about 40 members, including 10 employees. We maintain many actions (summarized in a deck of cards to flip on our donation page), and only one of our developers can devote about three quarters of his time to PeerTube.
If you would like to support the funding of PeerTube in 2022, please donate to Framasoft. By the way, in France, the Framasoft association is recognized as being of general interest and thus gives rights to tax deductions (so that a donation of 100 € will be – after tax deduction – 34 € for French taxpayers).
Thus, in addition to supporting PeerTube, you will finance many actions to facilitate digital emancipation, and emancipation through digital.
PeerTube v4, prenez le pouvoir pour présenter vos vidéos
Personnalisation, mise en avant des contenus, plus de pouvoir et de maîtrise… Tour d’horizon de la nouvelle version de notre solution logicielle pour créer des plateformes alternatives à YouTube et les fédérer ensemble.
« Frama, c’est pas que… »
Pour l’automne 2021, chaque semaine, nous voulons vous faire découvrir un nouveau pan des actions menées par Framasoft. Ces actions étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet, sous forme de cartes à découvrir et à cliquer, sur le site Soutenir Framasoft.
À noter : cet article bénéficie désormais d’une version audio.
Merci à Sualtam, auteur de lectureaudio.fr pour cette contribution active.
PeerTube est un logiciel libre qui, une fois installé sur un serveur, permet de créer une plateforme d’hébergement vidéo. Cette plateforme peut se fédérer, pour partager son catalogue de vidéos avec d’autres. Elle offre aussi une diffusion des vidéos résiliente, qui associe diffusion en pair à pair et la diffusion classique.
Or aujourd’hui, PeerTube, c’est tout un écosystème : avec un index de près de 900 instances (c’est le nom d’un serveur PeerTube), un moteur de recherche des contenus, des dizaines de plugins pour adapter son instance aux besoins des vidéastes qu’on héberge… Mais aussi des dizaines de milliers de lignes de code et des centaines de milliers de vidéos en ligne.
Un an de travail depuis l’arrivée du live
C’est en janvier dernier qu’est sortie la 3ème version (v3) de PeerTube, avec comme grande nouveauté la possibilité de diffuser des vidéos en direct pour des live minimalistes.
Fin mars, c’est la version 3.1 qui voit le jour, avec une amélioration du transcodage des vidéos, de l’interface, des abonnements…
La version 3.2 de PeerTube a été publiée fin mai. Elle permet aux vidéastes de personnaliser leurs chaînes, et au public de mieux maîtriser leur visionnage (reprise automatique de la lecture d’une vidéo, amélioration du menu contextuel du lecteur vidéo…).
Fin juillet, la version 3.3 permet aux personnes qui administrent une instance PeerTube de personnaliser leur page d’accueil : y ajouter du texte, des bandeaux, mettre en valeur des vidéos, des chaînes, des listes de lectures. De plus, les playlists apparaissent désormais dans les résultats de recherche, nous avons raccourci les adresses web des vidéos, chaînes et comptes, et l’affichage des langues qui se lisent de droite à gauche est désormais pleinement supporté.
Début septembre, c’est la version 3.4 de PeerTube qui voit le jour. Le lecteur vidéo devient plus pratique et plus fluide. Les administrateurs d’instances peuvent désormais se fédérer uniquement à un compte ou une chaîne (sans avoir à se fédérer avec toute l’instance qui les héberge). Mais surtout on peut enfin filtrer les vidéos d’une page qui en affiche plusieurs. Par exemple, sur la page d’une chaîne vous pouvez afficher uniquement les vidéos qui sont en français et qui parlent de cuisine.
Une v4 d’ici 2022, pour vous donner encore plus de maîtrise
La quatrième version de PeerTube est prévue pour fin 2021/début 2022. Mais dès aujourd’hui, nous publions la release candidate de cette v4, c’est à dire la version presque finie que l’on va tester pour en chasser les bugs et comportements inattendus. On peut donc d’ores et déjà vous décrire les nouvelles fonctionnalités !
La grosse nouveauté de cette v4 c’est la vue en tableau de toutes les vidéos d’une instance. Elle va faciliter l’administration et la modération d’une instance en permettant de sélectionner un lot de vidéos pour leur appliquer la même action : les supprimer, les bloquer, transcoder vers ou effacer tel ou tel format de vidéo, etc.
Les fonctionnalités de tri avancé permettent de faciliter ce traitement par lot, en distinguant les vidéos locales (hébergées sur son serveur) et distantes (hébergées sur des serveurs avec qui l’on s’est fédéré), ou en triant par date de publication, par exemple.
Les vidéastes aussi vont pouvoir bénéficier de fonctionnalités pour mieux gérer l’ensemble des vidéos sur leurs chaînes PeerTube ou visualiser leurs abonné·es. Pour l’instant, cette vue des abonné·es est basique et ne permet pas (beaucoup) d’actions, mais c’est là une base sur laquelle nous allons pouvoir construire pour répondre à de nombreux besoins.
Autre nouveauté orientée low-tech dans PeerTube, c’est l’apparition de la définition 144p pour les vidéos. Très peu gourmande en bande passante, elle peut être très pratique pour les faibles connexions, les diffusions audio, ou les vidéos dont on n’a pas besoin de voir des détails très fins.
Enfin, la sortie de cette v4 est l’occasion d’un grand ménage de printemps d’hiver. La configuration, le code, mais aussi l’API (ce qui permet à d’autres logiciels d’interagir avec PeerTube) ont été revus, modifiés et améliorés.
Nos contributions à l’écosystème PeerTube
En effet, PeerTube, c’est maintenant un écosystème d’instances, de vidéastes, d’applications, de plugins, de contributeurs et contributrices… dont nous faisons partie.
Nous avons aussi financé et accompagné deux développements externes qui améliorent grandement l’expérience des live. D’une part, le plugin PeerTube Live Chat qui permet aux instances d’ajouter une fonctionnalité de chat aux lives de leurs vidéastes. D’autre part l’application PeerTube Live App, qui permet aux vidéastes de diffuser des lives depuis leur smartphone Android (disponible ici sur Fdroid et là sur le Playstore de Google).
Une des récentes évolutions de l’écosystème PeerTube, c’est la multiplication de grosses instances, qui hébergent de nombreuses vidéos. Cela crée donc de nouveaux usages et de nouvelles attentes auxquelles nous essayons de répondre.
Ainsi, nous communiquons avec l’équipe du Ministère de l’Éducation Nationale qui travaille sur apps.education.fr, un portail où les enseignant·es français⋅es peuvent trouver de nombreux services libres, dont des hébergements PeerTube. L’objectif est de mieux comprendre leurs besoins et cas d’usage, et trouver comment faciliter leur contribution au sein de la communauté PeerTube.
Des projets pour PeerTube en 2022…?
Le premier projet, c’est de tester cette Release Candidate de la v4, récolter vos retours, appliquer les corrections pour publier une v4 stable d’ici fin 2021 / début 2022. Ensuite, nous allons probablement prendre un temps pour se reposer, prendre des forces et préparer une feuille de route pour l’année à venir.
Si nous ne savons donc pas encore la forme que prendra PeerTube v5 on peut d’ores et déjà vous dire nos intuitions, et surtout les besoins qui ont retenu notre attention :
Éliminer les points de frustration et améliorer l’utilisabilité ;
Travailler à donner encore plus de maîtrise aux gestionnaires d’instances comme aux vidéastes (traitement en masse de vidéos, agir sur les listes d’abonné·es, etc.) ;
Améliorer le transcodage et sa compréhension (affichage du temps restant avant publication de la vidéo, pourquoi pas travailler à déporter le transcodage sur un serveur distant…?) ;
Ajouter des outils d’édition légère de vidéos (couper le début/la fin d’une vidéo, etc.) ;
Travailler sur l’import automatique de chaînes et vidéos hébergées sur d’autres plateformes privatives ;
Outils d’import/export basiques d’un compte PeerTube pour faciliter la migration entre deux instances.
La liste est loin d’être complète et nous resterons à l’écoute de vos idées (par exemple sur notre forum)… Mais nous savons dès à présent que nous ne pourrons pas tout faire, pas à nous seul·es.
Soutenez Framasoft pour soutenir PeerTube
En 2021, nous avons bénéficié d’une bourse de 50 000 € de la fondation NLnet pour notre travail sur PeerTube. Ce financement externe nous a surtout permis de ne pas devoir s’imposer de coder des fonctionnalités plus « tape-à-l’œil » afin de réussir un crowdfunding. C’est donc grâce à ce soutien de NLnet que nous avons pu apporter des améliorations significatives qui ne sont pas hyper vendeuses, mais nécessaires si l’on veut un logiciel mature.
Le succès croissant de PeerTube implique en effet un travail croissant de maintenance et de réponses aux personnes qui l’utilisent : comprendre et résoudre les rapports de bugs, relire et traiter les contributions en code (commits), répondre aux questions et demandes sur le forum, sur le chat et sur la forge du logiciels
Nous estimons (c’est approximatif) que la bourse de NLnet aura financé les deux tiers du coût total de ce projet en 2021. Cela induit que nous avons pris 25 000 € sur le budget annuel de l’association Framasoft, donc sur les dons des personnes qui nous soutiennent. Nous n’avons pas demandé de financement 2022 sur PeerTube à NLnet (car nous l’avons fait pour un autre de nos projets : Mobilizon).
Or Framasoft est (et souhaite rester) une petite association à but non lucratif, d’une quarantaine de membres, dont dix salarié·es. Nous maintenons de très nombreuses actions (résumées en un jeu de cartes sur notre page de dons), et seul un de nos développeurs peut consacrer les trois quarts de son temps à PeerTube.
Si vous désirez soutenir le financement de PeerTube en 2022, n’hésitez pas à faire un don à Framasoft. D’ailleurs, en France, l’association Framasoft est reconnue d’intérêt général et ouvre droit à des réductions d’impôts (ce qui fait qu’un don de 100 € reviendra -après déduction fiscale- à 34 € pour les contribuables français·es).
Ainsi, en plus de soutenir PeerTube vous financerez de nombreuses actions pour faciliter l’émancipation numérique, par le numérique.
Mobilizon v2, now matured, like a good French wine
Mobilizon is our answer to the question: « How can we make it so that Climate Walks and demonstrations are not organized on Facebook? » This tool allows you to create groups, pages and events, without having to offer your data, update your status, tag your friends, share your photos…
« Frama is not just… »
Each week of Fall 2021, we want to present you the diversity of what Framasoft does. As these actions are funded by your donations (66% tax-free for Fench tax-payers), you can find a complete summary, in the form of cards to click and flip, on the website Support Framasoft.
First, you will need to find where to register on Mobilizon. We do host Mobilizon.fr, but it is restricted to French speaking users (otherwise we wouldn’t be able to moderate). But we’ve got you covered: we propose a selection of other Mobilizon hosters on Mobilizon.org.
Come again: what is Mobilizon?
Mobilizon is first and foremost a software, that web-hosters can install on a server, in order to create a platform, a Mobilizon web site. This Mobilizon web site can federate and thus synchronize its data with other Mobilizon web sites.
Imagine if Facebook were a network with several entry points, like emails. You would have the choice to sign up with this or that Facebook provider (just like you have the choice of your email provider). You’d choose such hoster because you feel you can trust them with your data, or to enforce a fair moderation. However, your Facebook provider would give you access to as many events and groups in the network as possible, because it would federate with the other hosts (just as you can receive emails from anyone, regardless of their provider).
That’s what Mobilizon is: a federated tool to publish your events, your pages, your information… and to focus on organizing your group.
One year of updates from your feedbacks
It’s been a little over a year since we published the first version (v1) of Mobilizon. Let’s admit that proposing a tool to organize and gather your group in the midst of confinements and curfews was not such a smart idea!
Yet Mobilizon is a promising software, with more than 75 public hosts (we’re calling them instances) and an already international scope. It must be said that for the past year, we have been updating the software to provide you with much needed features.
Last March, we released version 1.1, which added a history of activities, the ability to display events by geographic proximity and access to RSS feeds (to subscribe to news feeds and not miss anything).
In late June, we released version 1.2, which includes a notification system (useful for informing participants of your event), and a clear improvement of the interface (more pleasant on mobile)
In mid-August, we released version 1.3 of Mobilizon. It allows a better management of groups, whose administrators or moderators can edit events or blog posts. Moreover, you can now add many metadata to events: accessibility level, Twitter account, live stream address…
Finally, we worked in partnership with Koena Connect (a French accessibility company) to improve the accessibility of Mobilizon. Koena Connect provided a direct feedback channel to the persons who find accessibility issues with our software.
Mobilizon v2, a tool designed to serve you
Since this summer, we have been working hard (with our team of ONE paid developer who devotes 75% of his time to the project) to implement features inspired by your comments and requests.
From now on, it is possible for one of your Mobilizon profiles to follow the public activities of a group without having to join. You will have these events on your « My Events » page (now with a new filter system to display events). They will also appear on your home page and in your emails notifications (that you can turn off), as soon as this group publishes a public event.
People who organize events can now export a list of attendants, for example to check who has signed up and who comes. This list is downloadable in the most common formats (csv, odf, pdf), and for now only contains the names of profiles who have clicked « Participate » (and messages from anonymous accounts). But this is the beginning of a work that could be expanded, depending on your expectations.
Mobilizon v2 solves a real headache (and it was one to develop :p!): dealing with time zones. Now, if you organize an event in London, the time of your event will be associated with the British time zone by default.
Mobilizon will then convert the time for people who want to register from France, by displaying the time of the event on Paris time, for example. For this, Mobilizon looks at the time zone declared by your web browser (and you can control this setting in your account). This also allows Mobilizon to send you « the event starts in an hour » reminder emails at the right time, i.e.: yours (what a pleasure!)
A lot of work has been done to correctly display right to left languages; we had to adapt the interface itself. The tricky part was to adapt to « bidirectional » cases, where two languages with different reading directions are mixed, for example Mobilizon’s interface in French and an event described in Arabic.
You have asked for it (a lot), and it is even more relevant in times of pandemic, you now have the possibility to define an event as online, without geographical location. We’ve also added a new filter to the Mobilizon search, so you can see only « online » events among your results.
About the search engine, it is now possible to search among past events, just to find the ones that you liked.
We have implemented an automatic detection of the language of the events. When you write your event title and description, Mobilizon will assign a language to it. This allows for better accessibility for people who use a screen reader, but also improves on displaying the time of your event in its social media preview.
Finally, there are many, many tweaks that may seem small but are life changing. We worked on the emails look, on the cards presenting events or groups, and improved on the public view of groups (the alternative to Facebook « pages »). We also made progress in digital accessibility thanks to our exchanges with Koena.
Mobilizon can now easily run on ARM machines, which will facilitate self-hosting on nanocomputers (like Raspberry Pi) or with Yunohost, for example.
Join the Mobilizon Community
Mobilizon is still in the early stages of its life, with a very motivated community. There are lively discussions in our Matrix Room! The contributors who translate Mobilizon are amazingly efficient (thanks and lots of datalove to them!)
We don’t know exactly yet how we’ll improve on Mobilizon in 2022. Our intuitions tell us that we will have to work on making this solution better known to the people it could appeal to.
One way to manage it would be to improve content discovery (events, groups, their public page, the public articles of these groups) notably by working on search tools, filters, and so on.
But nothing is decided yet and we are eager to hear your feedback (on our forum or our Matrix lounge, for example) to know what direction to give to Mobilizon.
As soon as we have a clearer roadmap proposal, we’ll be sure to let you know in the Mobilizon newsletter (so be sure to sign up here).
By coincidence, today the documentary Disappear – Under the Radar of Algorithms is released by ArteTV. Directed by Marc Meillassoux, this documentary features a performer trying to escape from the clutches of Facebook, and Mobilizon seems to play an important role in it…
Mobilizon is financed thanks to your donations
We remind you that this v2 of Mobilizon has been financed on our 2021 budget, so directly thanks to the donations of the people who support Framasoft. Indeed, Framasoft is a not-for-profit organization financed at 93% by your donations.
Because Framasoft is recognized as being of general interest by French authorities, donations to our association are tax deductible for French taxpayers. Thus, a donation of 100 € to Framasoft is, after deduction of income tax, 34 €.
Thank you in advance for visiting and sharing this page. For those of you who can, please consider giving colors to our actions by making a donation to Framasoft.