Je suis amoureux de Joss Stone !

Interrogée en 2008 par la chaîne de télévision argentine Todo Noticias sur ce qu’elle pensait du « piratage » de la musique sur Internet, la pétulante chanteuse Joss Stone a eu cette réponse pleine de naturel et spontanéité.

« La musique est faite pour être partagée », rien de plus simple et de plus vrai. Et pourtant certains ne l’entendent pas de cette oreille…

Cela méritait bien un petit sous-titrage maison signé Framalang 😉

PS : Drôlement pétillants ses yeux quand même…

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Transcript du sous-titrage

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Le journaliste : Vous êtes chanteuse et faites partie du show-business maintenant, alors que pensez-vous du piratage de musique sur Internet ?

Joss Stone : Je trouve ça génial.

Le journaliste : Génial ?

Joss Stone : Oui, j’adore ça. Je trouve ça brillant et je vais vous dire pourquoi.

La musique devrait être partagée. Je crois que la musique est devenue un business dingue. La seule chose que je n’aime pas dans la musique, c’est le business qu’il y a autour. Par contre, si la musique est gratuite, il n’y a plus de business, seulement de la musique. Donc, j’aime ça. Je crois que nous devrions partager.

Si un seul l’achète, ça me convient. Gravez-le, partagez-le entre amis, je m’en fiche. Je me fiche du moyen de l’écouter, tant que vous l’écoutez. Tant que vous venez à mon concert, et que vous prenez du bon temps en y assistant, c’est parfait. Je m’en fiche. Je suis contente qu’ils l’écoutent.

Le journaliste : Je pense que vous êtes la première chanteuse à me répondre ça.

Joss Stone : Car la plupart des gens ont subi un… lavage de cerveau.




Dan Bull, la vérité vous rendra libre

Dan Bull CC-By-SAPlus que jamais d’actualité suite à l’annonce par WikiLeaks du début de la publication de 250 000 câbles diplomatiques américains, voici une (relativement) nouvelle chanson de Dan Bull, sous-titrée comme pour les précédents morceaux par la fine équipe : Koolfy plus Framalang.

Dan Bull – WikiLeaks et le besoin de liberté d’expression

Dan Bull – WikiLeaks and the Need for Free Speech

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Girl Talk, ou l’art du remix

Girl Talk - CC By NCGirl Talk, de son vrai nom Gregg Gillis n’est pas totalement inconnu du Framablog puisqu’il est le co-producteur du film Rip : A remix manifesto du canadien Brett Gaylor, auquel ont également participé Lawrence Lessig, Cory Doctorow et Gilberto Gil [1], et dont nous parlions récemment dans l’article de Nina Paley sur les confusions à éviter avec les licences Creative Commons.

Toutefois, l’activité principale de Girl Talk n’est pas le cinéma, mais la musique. En effet, cette semaine est sorti le 5e album de Girl Talk, nommé All Day [2] et librement téléchargeable sur son site web (vu l’affluence, nous recommandons de passer par BitTorrent pour ce téléchargement légal de musique en libre diffusion). Comme tous les travaux de Girl Talk, cet album est couvert par une licence Creative Commons By NC, ce qui ferait bondir Nina Paley, mais permet tout de même à tout le monde de télécharger et d’écouter gratuitement les 12 titres de l’album chez soi.

La musique de Girl Talk est particulière, à la fois novatrice et déjà connue du plus grand nombre, il s’agit d’un patchwork d’extraits musicaux d’une quantité invraisemblable de morceaux d’autres artistes, parfaitement imbriqués et se répondant harmonieusement.

Tout y passe, du titre de Beyoncé qui inspira cette BD XKCD de Randall Munroe [3], au morceau de rap qui accompagne les exactions de l’armée américaine dans l’épisode Rap News 4 du billet précédent ! Ça part tous azimuts et ça forme pourtant un tout qui coule de source…

OVNI acoustique rafraîchissant en ces temps d’offre labélisée, de culture officielle et de nullité en mouvement ou en tube, le dernier Girl Talk vous offrira une bouffée d’oxygène et un défi presque sans fin pour retrouver tous les extraits !

Randall Munroe XKCD - CC By NC

Pour la traduction de la BD en français, c’est ici. XKCD a son site de fans français qui traduisent les BD au fur et à mesure de leur sortie.

Notes

[1] Ex ministre de la culture du Brésil.

[2] Crédit photo : Girl Talk Creative Commons By Non-Commercial

[3] Crédit BD : Randall Munroe XKCD.com Creative Commons By Non-Commercial




Rap News sur WikiLeaks, une improbable conscience ?

TheJuiceMedia CC-By-NC-SALes jours fériés, on les consacre à ses passions non ? Alors après le rap militant de Dan Bull contre ACTA, laissez moi vous présenter Rap News [1], ce journal vidéo reprenant les codes du JT pour diffuser, en rythme et en rimes, de l’actualité comme on en voit rarement à la télé.

En effet, pour accompagner les deux dernières publications massives de télégrammes américains des guerres en Afghanistan et en Irak par WikiLeaks, le collectif TheJuiceMedia, un média australien indépendant, a réalisé deux vidéos pertinentes et humoristiques, plantant le décor politique de ces fuites, sur fond de défense de la neutralité du net [2].

Bourrées de références [3], ces vidéos valent autant par les prouesses de l’acteur que la finesse des textes, et c’est pourquoi, avec l’ami Koolfy de la Nurpa.be, croisé sur le canal IRC de La Quadrature du Net [4], nous avons souhaité offrir une version sous-titrée de ces vidéos pour les francophones de tous pays (même la Belgique !).

Après plusieurs heures de temps libre [5] bien employé, nous proposions donc nos sous-titres à l’adresse de contact du collectif TheJuiceMedia qui les accueillit avec enthousiasme et les ajouta directement aux vidéos « officielles », déjà visionnées respectivement plus de 80 000 et 100 000 fois sur YouTube [6].

Toutefois, les voici reproduites ici pour vous avec l’accord des auteurs, servies et sous-titrées librement, stockées dans Framatube, et passées à travers Universal Subtitles. Ne manquez pas l’invité de prestige dans la deuxième vidéo.

Rap News contre le Pentagon

Rap News vs The Pentagon

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Rap News contre Nouvelles Ordre Mondial

Rap News vs News World Order

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Notes

[1] Travail copyrighté pour l’instant, mais sûrement dû à un « choix » par défaut. Je viens d’écrire aux auteurs sur ce sujet et vous tiendrai informés. Édition le 12/11/2010 à 1:52 : Leur réponse est à la hauteur de leur travail, ils me prient de considérer leur travail comme étant couvert par une CC-By-NC-SA. Seul le design du site web de thejuicemedia.com est sous Copyright de la conceptrice graphique.

[2] Rien à voir, dans ce contexte, avec le FDNN que vous avez croisé si vous soutenez, comme moi, la Quadrature du Net 😉

[3] Notamment cet extrait de JT présenté par Bill O’Reilly sur les télé. américaines.

[4] Et cet été à Bordeaux aux RMLL 2010.

[5] C’est une notion assez vague pour un Framaslave 🙂

[6] Et nous sommes fiers de constater que des collègues allemands, brésiliens et grecs nous ont rejoint dans cette initiative.




Stallmania, la comédie musicale participative de Framasoft

Après LL de Mars, Gee et Harrypopof, Odysseus a tenu lui aussi à illustrer, avec humour, la campagne “1000 10 1” qui décidera du sort de l’association.

Et pour se dérider un peu en ces temps de crise, il a imaginé une nouvelle version de la comédie musicale Starmania, pourtant encore terriblement d’actualité 32 ans après sa sortie… Un peu plus geek que l’originale, la nouvelle version d’Odysseus a l’avantage de témoigner de 30 années de développement de l’informatique et du logiciel libre ! [1] [2]

Stallmania - Odysseus - Licence Art Libre

D’ailleurs, je vous invite à poster vos propres titres en commentaire !

Notes

[1] Crédit : Odysseus – Licence Art Libre

[2] PS d’Odysseus : Notez que l’image de Richard Stallman a été proposée sur Openclipart par casifish




« La mort d’ACTA » un rap militant par Dan Bull

Dan Bull - CC-by-saDan Bull, c’est un rappeur anglais annoncé comme l’un des « meilleurs jeunes auteurs de chanson » par le magazine anglais Is This Music ? après la sortie de son premier album en janvier 2009. C’est aussi un chanteur engagé, qui défend une vision de l’Internet faite de téléchargements gratuits, de partage et de remix. Il s’était d’ailleurs déjà illustré l’année dernière à se sujet en publiant un titre sous forme de lettre ouverte à la chanteuse Lily Allen, en réponse à la prise de position publique de cette dernière en faveur d’une loi anglaise singeant la riposte graduée de notre HADOPI.

La chanteuse effrontée, connue pour son titre « Fuck You » chanté avec candeur, avait en effet révolté son public à la suite de plusieurs maladresses vis-à-vis de ses fans, expliquant par exemple sur ses forums officiels que si elle avait elle-même utilisé des morceaux de musique d’autres artistes et proposé ses premiers titres en téléchargement libre sur son site, c’était parce qu’à l’époque elle ne se souciait pas de droit d’auteur, trop compliqué pour elle, mais qu’elle avait appris depuis, jugeant du coup avec dédain les méthodes qui l’ont pourtant fait connaître.

Devant la virulence des réponses de ses fans, la jeune chanteuse finit par fermer son site et annoncer qu’elle se retirait de la musique pour se consacrer au cinéma.

Parmi les voix à s’élever contre elle, il y avait donc Dan Bull, dont la lettre ouverte à Lily Allen fut visionnée plus de 350 000 fois sur YouTube depuis septembre 2009, inaugurant une série de 4 autres lettres toutes aussi bien senties…

Aujourd’hui, Dan Bull nous revient avec un nouveau titre consacré cette fois au sinistre accord commercial anti-contrefaçon ACTA, qui, négocié en secret (y compris par le France) depuis des mois, mélange à dessein contrefaçon industrielle, médicaments génériques et téléchargement sur Internet.

Annoncé il y a deux jours en Une du célèbre moteur de cherche de BitTorrent The Pirate Bay, ainsi que sur le twitter de l’auteur ou encore par le blog ReadWriteWeb France, ce nouveau titre a déjà été visionné plus de 100 000 fois sur YouTube.

RWW France proposait d’ailleurs une version française des paroles, mais cette version ne convainquit pas le blogueur Axx qui interpella Framalang [1] à ce sujet avec une autre version du texte. Une fois retravaillée et intégrée à Universal Subtitles dont nous vous parlions mardi dernier [2], sur une vidéo Framatube, voici une nouvelle adaptation [3] de « Death of ACTA » de Dan Bull :

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Pour finir, même si Dan Bull (interpellé sur Twitter à ce sujet par votre serviteur) n’ose pas mettre sur ce morceau la licence libre qu’il mérite (pour cause de sample copyrighté dans la bande son), il propose tout de même le MP3 en téléchargement libre.

Notes

[1] Sur le canal IRC de l’association #framasoft sur le serveur irc.freenode.org

[2] Notons d’ailleurs que la vidéo de démonstration d’Universal Subtitles a été intégrée aujourd’hui à l’article.

[3] Adaptation Framalang : Goofy, Julien et Siltaar




Crazy As de Julandrew, Hope de Kendra Springer + 98 autres chansons à découvrir

Kendra Springer - YouTubeQu’est-ce que j’écoute en ce moment ?

Je n’ai qu’une seule source : le top 100 de la semaine du site Jamendo[1], ce qui me permet de découvrir d’un seul clic de souris[2] plein d’artistes intéressants dont le dénominateur commun est de proposer leur musique en libre diffusion sous licence Creative Commons ou Art Libre.

La sélection correspond donc à ce préfèrent à priori les utilisateurs de la plateforme musicale. Et c’est idéal pour accompagner une session Internet, d’autant que, dans l’ensemble, le style est plutot tranquille et « cool » (à la limite du easy listening diront ses détracteurs).

Ainsi j’aime bien cette la ballade Crazy As de Julandrew ainsi que le piano doux et apaisant de Hope par Kendra Springer (imaginez-vous tomber nez-à-nez avec cette fée au détour du bois !).

Le premier morceau est sous licence Creative Commons By-Nd et le second sous Creative Commons By-Nc-Sa. On a donc le droit de faire commerce du premier et de modifier le second sans pour cela demander d’autorisation à l’auteur.

Évidemment, et à l’opposé d’un « esprit Hadopi », tout ceci favorise la Remix Culture chère à Lawrence Lessig. Du coup on retrouve ces deux chansons sur de nombreuses vidéos YouTube. Ma préférée est certainement celle de MisStrawberryFields, une jeune et spontanée italienne (qui ressemble à mes élèves) ayant choisie de nous présenter divers objets qui jonchent sa chambre !

Mais il y a aussi des « œuvres culturelles libres » parmi la sélection (c’est-à-dire compatibles avec les quatre libertés des licences des logiciels libres). J’ai ainsi pu relevéEmptiness par Alexander Blu, Winter princess par Zero-project, Struttin’ par Tryad, Cellule par Silence, Me and my submarine par Kämmerer, ou encore Effortless par Josh Woodward.

Faites passer le mot à votre voisin qui « nicke les industries culturelles en téléchargeant illégalement », il y a de la qualité en dehors des majors du disque.

À bon entendeur de musique en libre diffusion, salut…

Notes

[1] Startupattitude vs Rockattitude, quand on évoque Jamendo on ne peut s’empêcher de penser à son « frère ennemi » Dogmazic. Ils vont bien (cf le dynamisme de l’extraordinaire projet Automazic) et vous invitent même à rejoindre leur association qui a fait peau neuve. Si je m’amusais à faire des comparaisons douteuses, je dirais que, dans le milieu de la musique ouverte, Dogmazic est à Jamendo ce qu‘Arduino est à l’iPad, ou encore ce que le disquaire du coin est à la FNAC !

[2] En lançant un player flash qui streame du mp3, ce qui implique de ne pas être allergique à ces deux formats controversés du Web.




L’exemple Unicef ou le cas des licences libres dans les institutions publiques

Copie d'écran - UnicefLe blog de Sésamath nous informe que l’Unicef France invite prochainement les enseignants à fêter le vingtième anniversaire des droits des enfants dans leur classe.

Un objectif pour ce projet : que la chanson « Naître adulte », spécialement composée pour l’occasion par Oxmo Puccino, soit « reprise partout le 20 novembre, et particulièrement dans les écoles de France par les principaux concernés : les enfants ».

« Rassembler tous les élèves, collégiens et lycéens autour de la cause des droits de l’enfant, permettra ainsi de marquer cet anniversaire du sceau de la solidarité. Ensemble, chantons pour les droits de l’enfant ! ».

Excellente initiative, car Dieu sait qu’on est encore loin du compte (cf cet article édifiant du blog du Monde biplomatique). Un dossier pédagogique est également proposée en direction des enseignants.

Je vais cependant une nouvelle fois pinailler.

Résumons-nous. Une grande organisation internationale financée sur fonds publics qui produit une ressource créée par un artiste généreux et engagé, ressource qu’elle souhaite voir utilisée dans toutes les écoles à l’occasione d’une noble célébration en faveur des enfants.

Tout, tout est absolument réuni pour que la ressource en question soit disponible sous licence libre (comme par exemple la Creative Commons By-Sa pour n’en citer qu’une).

Or il n’en est rien.

Absence de mention sur le site (à moins que cela m’ait échappé), et quand vous téléchargez la musique sur le site, vous obtenez un zip où ne figure aucun fichier texte accompagnant la chanson disponible au format mp3 (pour le format audio libre et ouvert Ogg on attendra encore un peu).

Du coup c’est le régime fermé du droit d’auteur classique qui s’applique ici par défaut. Bien sûr, on peut lire en gros « téléchargement gratuit » sur la page dédiée du site de l’Unicef. Mais juridiquement parlant l’utilisateur ne dispose d’aucuns droits explicites sur l’utilisation de cette chanson.

Peut-on soupçonner l’Unicef d’avoir sciemment écarté le choix d’une licence libre (par exemple sous la pression de la maison de disques d’Oxmo Puccino ou de la SACEM et ses contrats d’exclusivité) ? C’est possible mais cela m’étonnerait beaucoup. Je penche plutôt pour une ignorance pure et simple de l’existence même de ces licences libres chez ceux de l’Unicef qui ont monté le projet.

Et c’est d’autant plus dommage que cela aurait permis aux enseignants participant à l’opération d’être également au passage sensibilisés sur la question (enseignants souvent déboussolés sur ce qu’ils sont autorisés ou non à faire en classe par des accords d’une rare complexité).

Je ne voudrais pas jouer les donneurs de leçons mais je pense que les institutions publiques devraient désormais monter l’exemple et toujours envisager la licence libre lorsqu’elles produisent ainsi du contenu (quitte à l’écarter, mais en toute connaissance de cause et en étant capable de le justifier).

Dans le cas contraire, nous sommes condamnés à demeurer dans la dialectique de la gratuité alors que c’est bien plus sûrement de liberté dont nous avons besoin.

J’avais espéré que le récent débat Hadopi eut aidé à faire sortir les licences libres de l’ombre. Force est de constater qu’il y a là aussi du chemin à parcourir…