Framasoft lance un crowdfunding pour améliorer Framapad/Etherpad

Campagne Framapad

Framapad est l’un des services plus dynamiques du réseau Framasoft (plus de vingt mille pads voient le jour actuellement tous les mois). Il repose sur l’application libre Etherpad. Nous avons décidé de mener une campagne de financement participatif pour créer un plugin Etherpad fortement demandé par la communauté.

Ce plugin, baptisé « MyPads », permettra d’avoir un compte personnel pour gérer de manière fine ses pads, les grouper et les partager avec d’autres.

Nous proposons déjà, et ce depuis le début, la possibilité d’avoir des groupes privés. Mais cette fonctionnalité repose sur une ancienne version d’Etherpad qui n’est plus développée et qui pose de très nombreux problèmes techniques. C’est parce que nous sommes contraints de devoir fermer bientôt ce service, pourtant plébiscité par nos utilisateurs, que nous avons décidé de lancer cette campagne. Il s’agit donc de continuer à offrir ce service, en y ajoutant au passage de nombreuses améliorations. Mais il s’agit également d’apporter collectivement notre propre pierre au développement d’Etherpad.

Pour de plus amples informations nous vous invitons à vous rendre sur Ulule où est hébergée la campagne (vidéo et gif animé inside).

L’objectif est fixé à dix mille euros, somme qui servira à créer et maintenir le plugin « MyPads » en finançant son développement. En cas de succès nous aurons un Etherpad à forte valeur ajoutée. Nous témoignerons également que nos utilisateurs sont soucieux de son caractère libre et participent à son développement au bénéfice de tous.

Nous espérons l’implication de nombreuses organisations (sociétés, associations, collectivités…), utilisatrices de Framapad/Etherpad et attachées à l’écosystème du Libre et à ses modèles économiques originaux. Nous comptons aussi — voire surtout — sur votre participation, qu’elle soit directe par une contribution financière et/ou indirecte en relayant massivement cette campagne.

Framapad/Etherpad est un service gratuit mais surtout libre. Il permet de faire l’expérience du travail collaboratif. Il permet à chacun de l’installer sur son propre serveur. Il permet de décentraliser le Web en offrant une alternative à Google & consorts et en ayant le souci de la vie privée et du respect de nos données personnelles. Il est important de prendre soin de telles applications.

-> Améliorons ensemble Etherpad/Framapad

NB : Il y a des paliers pour la participation mais vous pouvez également soutenir avec un montant libre (avec ou sans contreparties) en cliquant sur le gros bouton bleu Contribuez en haut à droite.

NB2 : Cette campagne se décline également en anglais (si vous avez des relais dans la sphère anglophone…).

Merci.




Intervention d’Alexis Kauffmann (Framasoft) au TEDx de Genève

Le 7 avril dernier, je participais au TEDX de Genève qui avait pour (fort joli) thème « Freedom (@ digital age) ».

Mon intervention s’intitulait « La route est longue mais la voie est libre » et, comme le veut le format TED, il s’agissait d’évoquer un parcours, une expérience, une vision inspirante, en s’exprimant à la première personne (l’exercice n’est pas évident et j’avais un sacré trac !).

Étaient entre autres également invités, Richard Stallman (dont on attend la vidéo, format TED oblige avec des slides pour la première fois de sa vie en conférence, cf un échantillon probant ci-dessous) et Tristan Nitot. J’ai par exemple particulièrement apprécié le passage de Gwenn Seemel au sujet de l’imitation dans le processus créatif (que les tenants d’un copyright dur devraient méditer).

J’en profite pour remercier Théo Bondolfi et toute son équipe pour la chaleur de l’accueil et la parfaite organisation.

Stallman - Slide - TEDxGeneva




Microsoft et l’Éducation nationale : le scandale continue…

Microsoft Académie de Paris

Le 28 mai prochain, l’académie de Paris organise sa « Journée 2014 de l’innovation et du numérique éducatif ».

Cette journée est ouverte à tout le personnel, à savoir « encadrement, formateurs, enseignants du premier et du second degrés, CPE de l’académie de Paris ». Et pour finir la journée (en beauté) : « Clôture par Monsieur le recteur de l’académie de Paris ».

Elle est ainsi présentée : « Le numérique vivifie la pédagogie, facilite l’accès au savoir et favorise le travail collaboratif. Bref, le numérique peut changer l’école. Comment alors s’y préparer ?

Faciliter l’accès au savoir et favoriser le travail collaboratif… Naïvement on pense naturellement au Libre.

Il n’en sera rien puisque cette journée se déroulera au siège de Microsoft France !!! (qui en profite au passage, dans le programme, pour y glisser sa « Classe immersive »).

Faut-il que l’académie de Paris manque à ce point de locaux pour devoir organiser cette journée chez Microsoft ? Accepterait-on que le ministère de l’Agriculture organise son colloque chez Monsanto ?

Ce n’est pas le première fois que Microsoft invite ainsi nos fonctionnaires : en 2011 Les inspecteurs de l’éducation nationale convoqués chez Microsoft, et en 2013 L’école selon Microsoft : comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer l’éducation privatrice et fermée.

Nous sommes en 2014 et l’Éducation nationale baigne toujours dans une culture propriétaire. C’est bien joué de la part de Microsoft. Beaucoup moins de la part d’une institution qui s’égare une fois de plus dans sa mission de service public, au détriment de ses élèves et de nos enfants.

Edit du 22 mai : la réponse Twitter de l’académie de Paris qui évoque un « choix technique » assez peu convaincant.

Réponse Académie de Paris

Edit du 30 mai : Basta! (Les profs réfléchissent sur le numérique à l’école… chez Microsoft !) et le site de l’Humanité (Quand l’éducation nationale se fait « sponsoriser » par Microsoft (SNUipp-FSU Paris)) ont consacré un article à ce sujet.

Sources :




Réponse de la FSF à la décision de Mozilla d’accepter des DRM

La semaine dernière, l’annonce de Mozilla d’accepter les DRM dans Firefox a fait couler beaucoup d’encre sur la Toile.

Nous vous proposons ci-dessous la réponse traduite de la Free Software Foundation de Richard Stallman.

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La FSF condamne le partenariat entre Mozilla et Adobe pour le soutien aux DRM

FSF condemns partnership between Mozilla and Adobe to support Digital Restrictions Management

14 mai 2014 – Free Software Foundation
(Traduction[1] : r0u, Olivier, Julien, MonsieurTino, audionuma, marc, Teromene, goofy + anonymes)

Boston, Massachusetts, États-Unis d’Amérique – mercredi 14 mai 2014 – En réponse à l’annonce de Mozilla de soutenir – à contrecœur – les DRM dans son navigateur web Firefox, John Sullivan, le président exécutif de la Free Software Foundation, a fait le commentaire suivant :


« Une semaine seulement après la Journée Mondiale contre les DRM, Mozilla a annoncé son partenariat avec l’éditeur de logiciel propriétaire Adobe pour implémenter le support web des restrictions numériques (DRM) dans son navigateur Firefox, en utilisant les Extension de Contenus Chiffrés (Encrypted Media Extension, EME).

La Free Software Foundation est profondément déçue par l’annonce de Mozilla. La décision compromet des principes importants dans le but d’apaiser des craintes infondées de pertes de part de marché face aux autres navigateurs. Elle associe Mozilla avec une entreprise opposée au mouvement du logiciel libre et aux idéaux fondamentaux de Mozilla.

Même si Mozilla ne va pas directement embarquer le greffon propriétaire d’Adobe, le navigateur va, de façon officielle, encourager les utilisateurs de Firefox à installer le plugin d’Adobe quand une page embarquera uncontenu nécessitant l’utilisation de DRM. Nous sommes d’accord avec Cory Doctorow sur l’absence de différence significative entre « installer des DRM » et « installer du code qui installe des DRM »

Nous sommes conscients que Mozilla fait ceci à contrecœur, et nous le croyons d’autant plus qu’il s’agit de Mozilla et non de Microsoft ou Amazon. Cependant, presque tous ceux qui intègrent les DRM disent qu’ils sont forcés à le faire, et cette absence de responsabilisation permet à cette pratique de persister. Avec cette annonce, Mozilla se place malheureusement – dans ce cas – dans la même catégorie que ses concurrents propriétaires.

Contrairement à ses concurrents, Mozilla va prendre des mesures pour réduire certains des principaux défauts des DRM, en essayant d’isoler le greffon dans un « bac à sable ». Mais cette approche ne peut résoudre le problème éthique fondamental des logiciels propriétaires, ou les problèmes qui apparaissent inévitablement quand un logiciel propriétaire est installé sur un ordinateur.

Dans cette annonce, Mitchell Baker assure que Mozilla avait les mains liées. Mais juste après, elle vante la « valeur » que peut apporter Adobe et suggère qu’il existe un équilibre nécessaire entre les DRM et la liberté de l’utilisateur.

Il n’y a rien de nécessaire dans les DRM, et entendre Mozilla faire l’éloge d’Adobe – l’entreprise qui a été et continue d’être une opposante farouche au logiciel libre et à l’Internet libre – est choquant. Avec la mise en place de ce partenariat, nous nous inquiétons de la capacité et de la volonté de Mozilla à critiquer les pratiques d’Adobe dans le futur.

Nous comprenons que Mozilla craigne de perdre des utilisateurs. Cory Doctorow souligne qu’ils n’ont pas apporté de preuves qui confirmeraient cette crainte ni fait de véritable examen de cette situation. Plus important encore, la popularité n’est pas une fin en soi. Cela est particulièrement vrai pour la Fondation Mozilla, une organisation à but non lucratif avec une mission éthique. Dans le passé, Mozilla s’est distingué et a connu le succès en protégeant la liberté de ses utilisateurs et en expliquant l’importance de cette liberté : en publiant le code source de Firefox, en autorisant des tiers à le modifier, et en respectant les standards du Web face aux tentatives d’imposer des technologies propriétaires.

La décision prise aujourd’hui renverse la situation, en allouant les ressources de Mozilla pour livrer ses utilisateurs à Adobe et à des distributeurs de médias hostiles. Dans ce processus, Firefox perd son identité, qui le différenciait de ses compétiteurs propriétaires – Internet Explorer et Chrome – qui tous deux implémentent EME d’une manière bien pire.

Évidemment, un certain nombre d’utilisateurs veulent uniquement et simplement que les médias avec restrictions comme ceux de Netflix fonctionnent dans Firefox, et ils seront irrités si ce n’est pas le cas. Ce n’est pas surprenant étant donné que la majeure partie du monde n’est pas familière des problèmes éthiques qui entourent le logiciel propriétaire. Ce débat a été et reste une occasion unique de présenter ces concepts aux utilisateurs et de les inviter à s’unir pour adopter certaines décisions difficiles.

Voir Mozilla se compromettre sans faire publiquement l’effort de rallier les utilisateurs contre ce supposé « choix forcé » est doublement décevant. Ils devraient revenir sur cette décision. Mais qu’ils le fassent ou non, nous les appelons à se joindre à nous en allouant autant de leurs ressources pour éliminer définitivement les DRM qu’ils en utilisent à l’heure actuelle pour les soutenir. La FSF aura d’autres déclarations et actions à faire sur ce sujet dans les jours à venir. Pour le moment, les utilisateurs qui se sentent concernés par ce problème sont invités à :



  • Rejoindre notre effort pour empêcher l’approbation de l’EME au W3C. Tandis que l’annonce d’aujourd’hui rend évident le fait qu’un rejet par le W3C de l’EME ne va pas empêcher son implémentation, elle clarifie aussi le fait que le W3C peut rejeter l’EME sans crainte, de façon à envoyer le message que les DRM ne font pas partie de notre vision d’un Web libre.
  • Utiliser une version de Firefox qui ne contient pas le code EME : comme son code source est disponible sous une licence qui permet à qui le veut de le modifier et de le distribuer sous un autre nom, nous nous attendons à ce que des versions sans EME soient mises à disposition, et vous devriez plutôt utiliser celles-ci. Nous les listerons dans le répertoire des logiciels libres.
  • Faire un don pour soutenir le travail de la Free Software Foundation et notre campagne Defective by Design pour mettre un terme aux DRM. Jusqu’à ce qu’elles soient complètement supprimées, Mozilla et d’autres seront constamment tentées de capituler, et les utilisateurs seront forcés de continuer à utiliser des systèmes propriétaires. Même si ce n’est pas pour nous, donnez à un autre groupe luttant contre les restrictions numériques. »

Notes

[1] Une traduction proposée en direct live de l’atelier « La tête dans les nuages ? » lors de Vosges Opération Libre.




Bye bye Google épisode 4 : les contenus embarqués et… la publicité !

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Depuis février, Framasoft essaie activement de se débarrasser de Google.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas facile. Les services de Google nous collent au clavier comme du sirop d’érable en importation directe de Mountain View.

En janvier, nous annoncions notre intention de « manger la pâtée de notre chien », c’est-à-dire de faire ce que l’on dit.

En février, la première étape – probablement la plus dure – était franchie : celle de quitter GMail, pour notre propre infrastructure, basée sur BlueMind.

En mars, nous quittions le service de liste GoogleGroups pour framalistes.org, basé sur le logiciel libre Sympa. Ces listes sont pour l’instant uniquement réservées à Framasoft, car nous n’avons pas les ressources humaines pour ouvrir ce service à la France entière dans de bonnes conditions. Cependant, nous avons reçu tellement de courriers que nous comprenons bien l’urgence d’un service de listes indépendant, sans publicité et respectueux de vos données. C’est pourquoi nous n’excluons pas un jour de l’ouvrir à tous, sous réserve que nos finances nous le permettent.

En avril, nous troquions le service de statistiques Google Analytics contre la mise en place d’une instance de Piwik, évitant ainsi le « pistage collatéral » de nos visiteurs par une firme n’ayant pas démenti qu’elle donnait l’accès de ses machines à la NSA.

En mai, faisons ce qu’il nous plait, et surtout débarrassons-nous d’un des derniers « boulets » de Google : la publicité.

En effet, peut-être que peu de lecteurs de ce blog l’auront noté du fait de l’incontournable bloqueur de publicité Ad Block Plus, mais les sites Framasoft et Framakey affichaient des publicités aux internautes.

En-dehors du fait que ces publicités sont nocives pour les citoyens et contraires à l’éthique que Framasoft essaie humblement de diffuser depuis plus de 10 ans, ces publicités engraissaient la base de données de Google : qui visite quel site ? à quel moment ? pendant combien de temps ? avec quel parcours ?

Leur suppression pouvait donc paraître une évidence. Cependant, il faut bien reconnaître qu’elles auront eu leur utilité économique : sans ces revenus publicitaires, Framasoft n’aurait pas pu embaucher, et par conséquent aurait probablement arrêté son activité il y a plusieurs années, écrasée par son propre poids que le bénévolat seul ne peut suffire à soutenir.

Supprimer la publicité (qui nous rapportait environ entre 550 et 650 € par mois[1]) met donc l’association dans une situation financièrement difficile, car nous ne sommes pas certains de pouvoir maintenir les postes de nos permanents. On ne va donc pas vous mentir : il y aura _encore_ une campagne de dons à Framasoft dans quelques mois.

Cependant, il faut être cohérent dans notre discours : nous ne pouvons pas d’un côté prôner le respect des données et de la vie privée des internautes, et de l’autre gagner de l’argent par l’exploitation de ces mêmes données, qui plus est confiées à un tiers.
Si nous souhaitons passer, comme nous le répétons depuis plusieurs années, d’une « société de consommation » à une « société de la contribution », il faut faire passer le citoyen avant l’économie.

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Mais ce n’est pas tout !

Nous avons aussi profité de ce mois d’avril pour nous débarrasser d’autres « mouchards invisibles ».

Par exemple, plus aucun site Framasoft ne devrait afficher de « Google Fonts » (polices de caractères affichées sur les sites web, même si l’utilisateur ne dispose pas de ces polices sur sa machine).

Il en va de même pour les « bibliothèques hébergées ». Google propose en effet la possibilité de charger des ensemble de scripts directement depuis son site, maintenus à jour en permanence, ce qui est fort pratique pour les développeurs web pressés. Mais mauvais pour l’internaute. Il a « suffi » de rapatrier ces bibliothèques (jQuery, notamment) en local. Simple quand on a un seul site à gérer, mais plus long quand — comme Framasoft — vous avez plus de trente sites publics à maintenir…

Autre exemple : les boutons Twitter et Flattr que vous trouverez juste sous cet article. Ces derniers étaient aussi des mouchards potentiels. En incluant du code externe (par JavaScript) pour afficher ces boutons, nous informions involontairement Twitter et Flattr de votre visite sur nos billets, même si vous ne cliquiez pas dessus ! Évidemment et malheureusement, vous retrouvez ces boutons sur des milliers d’autres sites (la chasse aux œufs pascale est finie mais vous pouvez toujours vous amuser à chercher les boutons Twitter, Facebook, Google+, etc.).
Comme ces boutons ont une véritable utilité (ils permettent une diffusion simple et rapide de nos articles sur Twitter, ou vous permettent de nous faire un micro-don), nous ne les avons pas supprimés. Ils ont simplement été remplacés par un mécanisme qui oblige l’utilisateur à cliquer dessus s’il souhaite l’afficher. C’est donc une démarche volontaire qui protège la vie privée de l’immense majorité des internautes qui ne souhaite pas utiliser ces fonctionnalités[2].

Voilà donc pour un mois d’avril bien rempli !

En mai, nous devrions nous concentrer sur la mise en place d’un dépôt Gitlab, afin de ne plus laisser le code source que nous publions uniquement sur Github (qui, rappelons-le, n’est pas libre).

Enfin, maintenant que nous nous sommes débarrassé de Google[3], nous allons pouvoir nous concentrer à nouveau sur la proposition d’alternatives libres : améliorations de framapad.org, framadate.org ou framindmap.org et mises en place de nouveaux services (diaporama, visioconférence, dépôt de fichiers, etc[4].)

Notes

[1] Il est normalement contractuellement interdit de révéler le montant de ses gains adsense, mais comme nous arrêtons, autant être transparents.

[2] Notez qu’une possibilité s’offre aussi à vous de gérer cela en amont, directement dans votre navigateur, par exemple avec l’extension Disconnect)

[3] Il restent encore sans doute certains codes de-ci de-là, vous pouvez nous les signaler en commentaires.

[4] On préfère ne pas trop spoiler, car cela dépendra grandement des moyens financiers à notre disposition.




Solitude(s), un site libre et collaboratif

Une interview menée par Pouhiou

Dany Caligula est un youtubeur qui — littéralement — donne à réfléchir. C’est en voyant sa vidéo sur « le Sens de la Vie » (dont le son a été depuis coupé par YouTube) que je suis tombé sous le charme de son personnage de prof pédant au pull rouge. Bon sang, à grands coups de références ciné, philo et jeux vidéos, ce mec parlait de ce moment qui a changé ma vie et m’a mené à écrire ma première pièce de théâtre ! Quand j’ai appris qu’il est toulousain, je me suis dit qu’il fallait qu’on se rencontre… C’est chose faite, et cela nous a mené à de belles collaborations

Un épisode de Doxa, feat. Pouhiou. Cliquez sur l’image pour voir la vidéo sur YouTube.

Lorsqu’il m’a demandé de participer à la nouvelle version de son site, Solitude(s), je savais qu’il serait sous licence libre… Mais j’ai été ravi de conseiller la fine équipe de ce site sur leur choix de licence (libre et non de libre diffusion ^^) ainsi que de signer l’article fondateur « Pourquoi Solitude(s) passe au libre ? » On a là un projet qui n’émane pas de la communauté libriste, mais s’en inspire et s’empare de ses outils et idées pour les transmettre vers un public nouveau qui ne demande qu’à être convaincu… Forcément, ça méritait bien une petite interview pour le FramaBlog !

pouhiou plus petit— Salut Dany. Tu t’es fait un pseudo en ligne en proposant la chaine Doxa sur YouTube … Comment tu présentes ces vidéos à quelqu’un qui ne les connaît pas ?

caligula en nounours— Salut. Doxa c’est une chronique mensuelle, des vidéos de quinze minutes environ sur des questions de société relativement larges (comme le travail, la sexualité, l’art) dont la finalité est de vulgariser la philosophie et les sciences humaines pour les néophytes et les plus jeunes. C’est pour cela qu’on a fait le choix de mettre ces vidéos sur YouTube, parce que la plateforme concentre un maximum d’attention, notamment auprès des 15-30 ans. Avec Ovis Solo (le co-auteur de l’émission) le partage des savoirs et l’apprentissage de la sagesse nous semblent des notions essentielles à transmettre. On a eu le bonheur de voir que la démarche a été suivie et qu’on a désormais un public fidèle qui commente les vidéos et débat véritablement sur les sujets proposés.

— En réalité, ton projet initial n’était pas Doxa mais bien le site Solitude(s), dont la V2 est sortie il y a quelques jours…

— Oui, à l’origine Doxa n’est qu’une « production » de Solitude(s). J’ai créé Solitude(s) avec quelques amis parce que nous étions lassé des médias traditionnels (dits « verticaux »), et qu’au lieu d’en rester à la simple critique, nous souhaitions apporter notre petite pierre à l’édifice en proposant une plateforme sur laquelle on pourrait partager nos opinions et inviter d’autres solitudes à s’exprimer.

— La suite de l’histoire, tu la racontes dans la vidéo de lancement de la V2 de Solitude(s)… Vous n’êtes pas connus et avez peu de moyens, donc le site vivote mais vous permet de faire de belles rencontres (interview de Pierre Carles) et de vous lancer dans la production des Doxa… Mais alors, pourquoi ressortir Solitude(s) des cartons maintenant ?

— Le succès de Doxa nous a ouvert de nouvelles perspectives. Déjà, il était important pour nous de savoir comment nous allions utiliser cette notoriété grandissante et quel rapport nous allions entretenir avec notre public. Nous aurions pu simplement nous en contenter et surfer sur la vague en enchaînant les émissions. Mais très vite, nous avons décidé d’aller plus loin, et nous nous sommes interrogés sur comment et avec quels outils nous allions pouvoir poursuivre la démarche et discuter des alternatives que nous évoquons dans nos épisodes. C’est ce qui nous a d’abord poussé à faire des lives où l’on peut échanger et approfondir les sujets avec le public. Puis on s’est mis à repenser à Solitude(s), dont toutes ces choses étaient les objectifs initiaux. Simplement, comme cette fois-ci nous avions avec nous une communauté grandissante, un peu d’argent grâce aux dons, et que nous avons eu la chance de rencontrer Anthony Alexandre, un webmaster qui partageait nos envies et nos valeurs, le site allait enfin pouvoir se doter des moyens de ses ambitions.

— Donc, concrètement, qu’est-ce que l’on trouve sur Solitude(s) ?

— On y trouve d’abord des chroniques et des articles qui donnent à réfléchir tout en restant compréhensibles par tous. Bien sûr, il y a les Doxa, mais aussi Bastards Inc, que les lecteurs du Framablog connaissent normalement déjà… Il y a aussi des articles qui proposent un regard sur les médias, l’actualité, tel film, tel jeu, ou parfois simplement des aphorismes. Après, on est encore en train de migrer le contenu sur notre nouveau Joomla, mais le plus important c’est que n’importe qui puisse proposer ses chroniques ou ses articles sur un site qui se veut entièrement collaboratif.

— Clairement, il y a une volonté de faire un site participatif, où l’internaute n’est pas un simple consommateur pantoufles&zapette, mais peut proposer, débattre, réagir…

— Oui, on a tout particulièrement veillé à proposer un ensemble d’outils pour que tout le monde puisse contribuer au site. Outre le module qui permet à tous de proposer ses articles, on a un forum qui est lié directement aux commentaires des articles, et qui est centré autour de la culture et des débats. On aussi un chat, on est en train d’installer un mumble et la communauté vient de nous demander d’ajouter carrément un wiki dédié. L’important pour nous étant vraiment de retrouver une horizontalité dans l’échange afin que n’importe quel internaute puisse participer à ce site en lisant, en proposant ses idées, en corrigeant les articles, en modérant… etc.

— T’es pas libriste à l’origine. Pourtant, dès que j’ai évoqué l’idée de placer Solitude(s) sous CC-BY-SA, t’as été enthousiaste… Comment tu t’es intéressé au libre et pourquoi tu as décidé de sauter le pas ?

— Pour moi, ce n’était pas vraiment « sauter le pas », mais plutôt trouver chaussure à mon pied. Quasiment tout ce que je sais, toutes mes lectures, mes découvertes cinématographiques et vidéoludiques ne proviennent pas de mon éducation, des écoles, ou de tout ce que j’ai acheté à la FNAC ou sur Amazon… Au contraire, si je m’en étais limité à ça, je ne serais pas celui que je suis aujourd’hui. Par contre, les initiatives populaires, les bibliothèques, les internets et surtout le téléchargement m’ont permis de me construire intellectuellement. Vraiment, pour moi le libre était quelque chose d’inné, j’ai toujours trouvé que les choses et la culture étaient libres, d’autant plus avec internet, où quels que soient tes verrous on va te hacker. C’est pourquoi je me permets de télécharger et d’utiliser des extraits d’œuvres (films, musiques, etc.) dans mes émissions.

— Ce qui ne t’a pas forcément réussi, puisque tu t’es fait épingler à plusieurs reprises par le fameux « Content ID » de YouTube… Tu as d’ailleurs fait une vidéo, à l’époque, quand les youtubeurs ont cessé d’être protégés par leurs Networks…

— Justement, il y a eu un vrai concours de circonstances autour de cette vidéo. J’étais en train de réfléchir depuis quelque temps à un format pour parler des internets, du téléchargement, et de la culture du remix. J’ignorais encore si j’allais en faire le sujet d’un Doxa ou d’une toute nouvelle émission. Et paf, c’est là qu’arrive ce durcissement des règles de Google. Je fais cette vidéo à chaud, un peu sous la colère, et elle fait plus de 400 000 vues. Elle a donc suscité un vrai débat, et c’est en lisant les commentaires, et en voyant les réactions positives comme antagonistes que je me suis dis qu’il fallait vraiment que je consacre toute une émission à ces problématiques. C’est là que j’ai pris réellement conscience de la portée symbolique et politique de l’utilisation des licences libres et de la terminologie qui les accompagne.

C’est pourquoi mes vidéos sont désormais sous CC-BY et que Solitude(s) est sous CC-BY-SA parce que même si je crois que tout est intrinsèquement libre il est important d’afficher cette intention et d’encourager la sérendipité, les remixes et tout ce qui peut en découler.

— En définitive, Google avec son serrage de vis t’as directement inspiré cette idée de nouvelle émission ?

— Ironiquement, oui. En fait, c’est surtout les réactions des gens par rapport à cette vidéo. La grande majorité des commentaires allaient globalement dans le même sens : « Mais vous avez rien pour vous protéger juridiquement ? » « Internet c’est libre, je ne comprends pas, vous devriez avoir le droit de faire ça », « Est-ce que c’est à cause d’ACTA et des méchants lobbys d’ayants droits que Google est en train de se corrompre ? »…. En lisant tout cela, je me suis rendu compte qu’il fallait intervenir, tellement il y a encore de fausses-vérités et des incompréhensions dans les esprits par rapport à ces questions-là. Visiblement, la grande majorité des internautes soutiennent l’idée d’un internet libre, mais n’ont que peu de connaissances par rapport à ce qu’il se passe. Une nouvelle émission qui pourrait vulgariser ces problématiques et apporter des sources réelles me semble nécessaire, et dans la même lignée de ce que j’ai déjà entrepris avec Doxa.

— Pour finir, revenons sur Solitude(s)… Juste pour le plaisir, tu nous expliques le nom ?

— J’ai emprunté le terme à Rainer Maria Rilke, un poète allemand du début du XXe siècle. Alors qu’aujourd’hui la solitude est souvent perçue négativement et méprisée, Rilke nous invite non seulement à la développer comme source de richesses mais surtout à la dépasser en allant à la rencontre de nouvelles Solitude(s) : « Il sera cet amour que nous préparons, en luttant durement : deux solitudes se protégeant, se complétant, se limitant, et s’inclinant l’une devant l’autre. » C’est un nom rêvé pour un site internet participatif où de nombreuses solitudes seront amenées à échanger.




clibre.eu : un (autre) annuaire de logiciels libres

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Il existe de nombreux annuaires francophones de logiciels libres. Celui de Framasoft, renommé Framalibre depuis que le réseau s’est diversifié, évidemment. Mais il est loin d’être le seul.

Nous pourrions citer par exemple jesuislibre.org, qui a sensiblement le même âge que Framasoft (c’est-à-dire près de 15 ans !). Et bien entendu, les annuaires spécialisés. Par exemple celui de l’Adullact, celui de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne, le Pack Logiciels Libres de l’entreprise, etc. Sans oublier, bien évidemment, l’article Liste de logiciels libres de l’incontournable encyclopédie libre Wikipédia.

Il faut bien reconnaître, pour citer Cyrille Borne, que l’annuaire logiciel de Framasoft est devenu bien poussiéreux ces dernières années. Nous en sommes bien conscients et travaillons à une refonte totale de Framalibre. Comme ce projet va encore nous prendre quelques mois, nous avons même publié framastart.org, un annuaire simplifié, afin de répondre à la demande des personnes souhaitant n’avoir qu’une sélection réduite à l’indispensable à avoir sur son poste de travail.

Cependant, des initiatives méritent d’être saluées en particulier lorsqu’elles font l’objet d’un travail sérieux et réfléchi. C’est donc avec une curiosité amicale que nous avons posé quelques questions à l’un des sympathiques créateurs d’un nouvel entrant : cLibre.eu

Aux esprits chagrins qui pourraient trouver dommage que les énergies soient réparties sur de multiples sites, et non sur un seul qui pourrait les fédérer[1], nous répondrons qu’il en va sans doute avec les annuaires de logiciels comme avec les logiciels eux-mêmes : la liberté de faire le sien doit être préservée, et même encouragée. Cela afin de préserver l’innovation, d’éviter les projets sclérosés, et d’inviter à la création de nouvelles communautés.

Bonjour Hervé, peux-tu te présenter ?

Rien de spécial. Centre d’intérêt nombreux et variés des activités de montagne à la méditation en passant encore par un fort investissement dans les associations.

Vous venez de publier clibre.eu, un annuaire de logiciel libre “allégé”. Quelles sont ses spécificités, notamment par rapport à Framalibre, l’annuaire de Framasoft ?

En fait cela fait 2 ans qu’il existe, mais nous n’avons jamais pris le temps de communiquer autour.

Nous avons donc mis un certain nombre de critères :

  • Pour le grand public, assos, TPE (pas pour les geek)
  • Support aux débutants (tutoriels, présentation, forums)
  • En français dans le texte
  • Les domaines les plus demandés (bureautique, internet, graphisme…)
  • Un nombre restreint de logiciels (qui ne devraient pas dépasser la centaine)
  • Une fiche (pas de notice ni de commentaires) avec plein de liens (téléchargement, forum…)
  • Mise à jour régulière
  • Facilité le passage final de Windows ou Mac vers Linux
  • Tout éthique (pas de diffusion de violence, discrimination …)
  • Gratuit ou peu cher à l’utilisation

Un premier mini moteur de recherche (http://www.clibre.eu/alternatives/) est mis en place. Il permet de trouver une alternative en saisissant uniquement le mot d’une utilisation (internet, photo…) ou le nom d’un logiciel propriétaire.

Nous avons aussi une approche qui intègre l’évolution libre qui n’est plus seulement de favoriser des distributions Linux ou des logiciels, mais des aussi applications ou services en ligne qui ont des fonctionnalités équivalentes.

Autre approche similaire avec vous, c’est l’indispensable éducation par rapport à la gratuité. C’est souvent l’élément déclencheur pour l’adoption des logiciels libres par le grand public. C’est à nous après de les amener progressivement à s’imprégner du fonctionnement et des valeurs du libre qui dépassent de plus en plus le cadre des logiciels libres.

D’emblée nous n’avions pas voulu faire un doublon de l’annuaire framalibre. Nous n’en avions ni les moyens mais surtout pas l’envie que ce soit à l’extérieur ou à l’intérieur de Framasoft. C’est dans ce sens ou je t’avais rencontré pour bien fixer les différences.

Ce n’est pas un fork et nous espérons bien qu’il y ait un jour un annuaire qui comporte des milliers de référence du Libre. S’il y a un intérêt évident d’avoir un annuaire le plus exhaustif possible, il est aussi intéressant de promouvoir le libre pour un milieu spécifique : association, éducation, entreprise… Chacun à son propre code culturel et des logiciels plus adaptés…

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Pourquoi avoir créé ce projet ? Et comment vois-tu son évolution dans les mois qui viennent ?

C’est parti d’un besoin personnel (comme souvent ;-)). Je fais partie de nombreuses associations et nous sommes nombreux à avoir été confrontés à un problème d’interopérabilité. Un bien grand mot pour expliquer les pertes de caractères, mises en page entre logiciels parfois de la même société bien connue. Certains adhérents avaient des PC ou des Macs. J’utilisai des mots et des explications qui n’aboutissaient pas souvent aux résultats escomptés. Du côté de l’utilisateur, il était aussi plus simple de continuer à fonctionner avec ses habitudes.

L’intérêt des campagnes précédentes des adeptes du libre, c’est d’avoir permis petit à petit d’acquérir notoriété et crédibilité. Les associations l’ont adopté de plus en plus souvent pour leurs besoins fondamentaux. D’autre part les logiciels libres les plus connus font d’énormes progrès pour intégrer l’expérience utilisateur et s’adapter à celui-ci plutôt que le contraire. J’ai dû faire la même chose dans mes explications en m’adaptant. Avec la généralisation de l’utilisation d’internet, il est devenu de plus en plus facile de faire des liens vers les ressources et quelques tutoriels.

Mais on est encore loin d’un basculement massif vers les systèmes libres en raison de l’intégration des systèmes d’exploitation et de logiciels lors de l’achat d’ordinateurs, tablettes ou autres et du poids du freeware.

Nous faisons le constat qu’il manque encore des outils de promotion et vulgarisation, que ce soit sous forme d’annuaire, vidéos ou autres pour des non-informaticiens.

www.cLibre.eu est un nouvel outil qui va dans ce sens avec notamment le mini moteur de recherche qui permet de trouver plus facilement un équivalent à son logiciel propriétaire.
Gain personnel: je gagne en efficacité et en temps pour faire autre chose, par exemple pour le libre. J’ai juste à mettre un lien dans une phrase et l’envoyer par mail en signature.

Les non informaticiens ont maintenant tous les éléments en main pour basculer petit à petit leur logiciel. La situation est mature maintenant pour aider à un basculement plus massif vers une informatique totalement libre, vers des distributions Linux. C’est l’objectif qui suit une fois que nous avons adopté des logiciels sur notre Windows ou Mac et que l’on retrouve les mêmes sur sa distribution Linux.
C’est le chemin que j’ai pris et nous sommes nombreux à avoir fait.

Personnellement je n’avais jamais contribué au code ou au financement de logiciels libres, c’est une manière pour moi de remercier tout le travail fait par d’autres (promoteur, développeur…)

Peux-t-on y participer ? Comment ?

Pour l’instant c’est encore difficile (toujours ce temps qui nous file entre les doigts), cela fait partie des évolutions du site qui sont programmées dans les prochains mois. Il faut au préalable que l’on réfléchisse sur les besoins, les cadres et les fonctionnalités pour favoriser l’intégration de nouvelles personnes ou tout simplement faire un outil réellement participatif. Cela arrivera d’autant plus vite que nous aurons, après cet interview, un retour positif et un soutien de la part de la communauté du libre aussi bien pour ce site que pour la réalisation d’une vidéo.

Vous pouvez déjà nous aider :

  1. en faisant la promotion de ce site dans votre entourage, sur vos sites et réseaux
  2. en répondant, en se mettant dans la peau d’une personne de votre connaissance sans compétence informatique
  3. si vous avez un peu plus de temps Waouh 🙂 , en suivant le lien nous aider
    1. vérifier le tableau http://www.clibre.eu/alternatives/ (qui est le point d’entrée le plus important) en vérifiant/proposant des noms de catégories ou marques propriétaire susceptibles d’être très recherchées par les non-informaticiens
    2. vérifier chaque fiche logiciel sur les liens, texte de présentation, voir en l’enrichissant. (Nous contacter d’abord pour savoir ceux qui n’ont pas été pris et qui vous intéressent)
    3. tout type de travaux graphiques (logo, picto, bandeau pub…)
    4. animation pédagogique multimédia (vidéo, prezi)

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Avez-vous d’autres projets en cours ?

Oui. Faire une vidéo pour promouvoir les logiciels libres. L’intérêt a été discuté avec plusieurs interlocuteurs de plusieurs associations, sites du libre et cela fait unanimité.

Le monde du libre a besoin de ressources ludiques, cool, sympa pour amorcer le basculement dans nos milieux spécifiques (assos, éducation, TPE …) ou nos proches non informaticiens. Les critères sont donc à peu près les mêmes que pour le site. L’objectif étant que cette vidéo puisse être réutilisé (librement !) sur tout type de site comme introduction. A chacun ensuite de proposer les outils ou liens spécifiques. Exemple : en dessous de la vidéo, il serait possible d’insérer des liens vers framapack, libreassociation, annuaire grand public …

Là aussi nous avons des besoins urgents car nous souhaiterions lancer une campagne de financement participatif qui doit être terminée courant juin.

Vous pouvez participer comme association ou personnellement avec l’une des options suivantes :
A/ En tant qu’asso nous trouvons le projet sympathique et nous sommes prêts à parrainer cette initiative. Nous autorisons cLibre.Eu à mettre notre beau logo dans cette campagne ;
B/ Personnellement pour être tenu au courant de ce projet, je m’inscris sur la lettre d’infos www.clibre.eu ;
C/ Je relaie la campagne sur ma liste de contacts, lettre d’infos … dès son lancement ;
D/ Je communique des contacts pour la réalisation vidéo, graphisme… ou de structures, sites web… afin de mener à bien ce projet en leur relayant l’infos ;
E/ J’ai des compétences pour faire quelques graphismes (image campagne, logo, bandeau pub …), une animation Prezi, aider pour les relations presse ;
F/ J’ai un peu de temps pour réfléchir au synopsis, contenu de la campagne. Je veux bien recevoir quelques mails par mois et participer à la rédaction du texte de campagne et d’après-campagne.

Merci Hervé ! Un petit mot pour la fin ?

En fait le combat du libre doit rejoindre celui d’un changement beaucoup plus profond de la société.
Sur l’internet cela passe par trouver et mettre en place des alternatives face à l’hégémonie de Google.
Framasoft nous montre le chemin en développant des applications en ligne libre.
Merci à vous, merci à toi.

Le chemin est long, mais que de chemin parcouru déjà 😉

Notes

[1] Et dans les ténèbres les lier ? 😉




Vers un espace numérique libre ? Une lecture philosophique de Véronique Bonnet

Le 19 avril dernier Véronique Bonnet était à Bar-le-Duc pour y donner une conférence à la Médiathèque Jean Jeukens intitulée : « Vers un espace numérique libre ? Une lecture philosophique. »

L’espace numérique qui s’édifie est-il le digne héritier des idéaux des Lumières, de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, notamment de son article 11, et de la Déclaration Universelle des droits de l’homme ?

La devise des Lumières, « ose savoir », peut-elle s’accomplir plus que jamais, dans nos pratiques informatiques très ostensiblement émancipatrices, portails numériques, écritures échangées, confrontées,et collaboratives, exercices qui forment tant le citoyen que le citoyen du monde ?

L’affaire Snowden appelle à une vigilance analogue à celle que préconisait Kant, attentif dans Qu’est-ce que les Lumières ? à la ruse de certains despotes éclairés. Ceux-ci prétendaient que leurs peuples n’était pas mûrs pour la liberté pour les placer sous surveillance, les infantiliser, en vue de les assujettir encore davantage, sous prétexte de les préparer à devenir majeurs.

Depuis trente ans, l’éthique du free software, mouvement initié par Richard Matthew Stallman, invite à une prise en mains effectivement autonome, par chacun, de son informatique. Pour déjouer les dispositifs privateurs et aller, sans ambiguïté ni spoliation, vers un authentique espace numérique libre.

Voir aussi sur le Framablog : Richard Stallman, Rousseau et Kant

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Captation vidéo réalisée par la Médiathèque Jean Jeukens, le 19 avril 2014, sous licence Creative Commons By-SA.