Quand le Libre souhaite participer à endiguer l’apocalypse des abeilles

Si les abeilles disparaissaient de la surface du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre, estiment certains apiculteurs.

Or on assiste depuis une décennie à un phénomène inquiétant en Europe : le syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles.

Et si le Libre permettait d’améliorer la situation en rendant plus accessible la création de ruches ?

Tel est, en gros résumé, l’objectif principal du projet Open Source Beehives qui propose, entre autres choses, des plans de ruches à monter soi-même sous licence libre (CC By-SA).

Open Source Beehives Project

Open Source Beehives Project

Un réseau intelligent de ruches open source peut-il stopper l’apocalypse chez les abeilles ?

Can A Smart Beehive Network Of Open-Source Hives Help Stop The Bee Apocalypse?

Ben Schiller – 18 novembre 2013 – FastCoExist.com
(Traduction : goofy, ardeur, Llu, KoS, Asta, Penguin, Llu + anonymes)

Le projet Open Source Beehives (NdT : Ruches Open Source) vise à ouvrir la voie à l’apiculture à la maison, avec des plans de ruche simples et bon marché. Les abeilles mourant par millions, il faut propager l’information.

Des millions d’abeilles sont mortes — et c’est un vrai problème car nous en avons vraiment besoin. Une centaine de cultures agricoles (d’une valeur estimée à 30 milliards de dollars) dépendent des abeilles pour la pollinisation, sans compter qu’en bénéficient également toutes sortes d’animaux et de plantes. Nous ne pouvons pas vivre sans abeilles.

Les causes de ce syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles (appelé Colony Collapse Disorder en anglais, ou CCD) n’ont pas encore été clairement établies, bien qu’il existe deux suspects principaux, selon une étude récente de l’USDA (NdT : United States Department of Agriculture, le Département de l’Agriculture des États-Unis). Un coupable potentiel est un acarien parasite appelé Varroa destructor, qui suce un fluide du système circulatoire des abeilles et qui porte un virus. L’autre suspect est l’augmentation de l’utilisation d’une classe de pesticide appelée néonicotinoïde. Depuis 2006, époque où les néonicotinoïdes ont commencé à être utilisés largement, les apiculteurs ont signalé qu’ils avaient perdu de 30 % à 90 % de leurs ruches.

Quelle que soit la cause, les agriculteurs vont devoir reconstituer la population d’abeilles, ce qui implique plus de ruches et davantage d’apiculteurs. Le projet Open Source Beehives espère y parvenir en diffusant des plans de ruches simples et bon marché pour qu’il soit facile à n’importe qui de fabriquer la sienne, et encourager la collaboration entre les concepteurs, les techniciens, les chercheurs et les amoureux des abeilles. Pour l’instant, il existe deux modèles : le Colorado Top Bar (dépôt sur GitHub) et le Warré (dépôt sur GitHub). Les équipes à l’origine de ces plans travaillent constamment sur des améliorations.

« Ce plan, facilement transportable, peut être réalisé à partir d’une simple planche de contre-plaqué et s’assemble en quelques minutes sans vis ni colle, comme une Wikihouse pour abeilles » déclare Tristan Copley Smith, de Open Tech Forever, un groupe qui diffuse la technologie open source. Open Tech Forever a imaginé le concept de ruche open source à peu près au même moment qu’un autre groupe, le Fab Lab de Barcelone, l’un et l’autre espèrent désormais impliquer d’autres personnes.

Outre la propagation de ruches bon marché, leur but est d’améliorer la surveillance des abeillles. Ils appellent tous les deux à la conception de capteurs bon marché, pour mesurer l’humidité, la température et d’autres paramètres. Cela aidera les apiculteurs à suivre la santé des colonies et les chercheurs à en apprendre davantage sur ce qui se passe réellement à l’intérieur de la ruche. La version Warré est déjà installée à différents endroits, les capteurs ont été testés à Barcelone, Paris et Bruxelles. Vous pouvez en découvrir davantage sur cette technologie ici :


« Notre objectif est de créer un réseau maillé de colonies intelligentes, qui crée des données ouvertes, partagées sur la plateforme Smart Citizen pour étudier le syndrome d’effondrement et ses causes », explique Colpey Smith. « Nous voulons encourager et faciliter l’apiculture à la maison, tout en éduquant les apiculteurs aux bonnes pratiques et à la création de systèmes d’alerte automatisés ».

Dans cette lettre ouverte du projet Open Source Beehives, vous trouverez plus d’informations sur leurs plans et comment vous investir. « Nous sommes à la recherche de collaborateurs intéressés pour tester nos ruches et nos capteurs avec des colonies actives, si possible dans l’hémisphère sud où c’est actuellement le printemps » dit Copley Smith. « Nous aimerions faire un maximum de tests avant de lancer une campagne Kickstarter en janvier. »

Open Source Beehives Project




Pourquoi les banques entrent en guerre contre la monnaie Bitcoin

La Banque de France a publié ce jeudi 5 décembre une note sur le bitcoin « monnaie non régulée qui n’offre aucune garantie ». Cela a été repris dans tous nos grand médias, d’autant que la banque centrale chinoise s’y est mise à son tour, interdisant officiellement à ses institutions d’utiliser cette drôle de monnaie (conséquence directe : chute momentanée de son cours en yuans de près de 35%).

Or, quand on lit les articles de la presse nationale, on est frappé par le long exposé anxiogène des risques que représente bitcoin, reprenant ainsi les arguments dans la Banque de France, trop rarement (litote) contrebalancé par ses avantages.

Or ils sont nombreux, à commencer par, tiens, tiens, pouvoir (enfin) se passer des banques… CQFD

Maintenant que le bitcoin a grandi et que de plus en plus d’organismes l’acceptent comme mode de paiement, la guerre est ouvertement déclarée. Parce que se passer des banques, c’est tout simplement révolutionnaire par les temps qui courent où l’économique a pris le pas sur la politique…

PS tout à fait personnel : Les banques (avec la complicité des gouvernements) ont quand même beau jeu de nous faire la leçon après la crise des subprimes. 2 infos récentes du mois dernier qui intéressent beaucoup moins les médias que les pseudo-problèmes sociétaux (et surtout pas sociaux) du mariage, du racisme ou de la prostitution : une rallonge de 1,5 milliard d’euros aux collectivités pour qu’elles renoncent à tout contentieux contre les banques et Euribor, Libor : la manipulation des taux coûtera 1,7 milliard d’euros d’amende à six banques européennes (mais minimisées selon leur ordre d’arrivée). On nous prend vraiment pour des cons !

Bitcoin accepted here

Pourquoi les banques déclarent la guerre au Bitcoin

Why Banks are Declaring War on Bitcoin

Mark Maunder – 5 décembre 2013 – Blog personnel
(Traduction : Goofy, crendipt, Shanx, Jérémie, Jérémie, Tr4sK, Asta, Omegax, Sky + anonymes)

Et si nous vivions dans un monde où toutes les transactions se faisaient de personne à personne et ne coûtaient quasiment rien ?

Et si nous vivions dans un monde où la valeur de l’argent épargné augmentait petit à petit, non pas grâce aux intérêts, mais simplement parce que, avec le temps qui passe, vous pouvez acheter plus de trucs avec la même somme ?

Et si s’endetter devenait une très mauvaise idée parce que, si vous détenez 10 unités de monnaie aujourd’hui, et que la valeur de celle-ci augmente lentement, alors vous devrez graduellement de plus en plus d’argent ? Ainsi, personne ne voudrait s’endetter.

Et si s’endetter devenait une très mauvaise idée parce qu’épargner devient une très bonne idée, parce que quelle que soit la somme que vous possédez, elle vaut de plus en plus à mesure que le temps passe ? Elle augmente non pas parce qu’elle est exploitée par une banque, mais parce que plus de gens veulent la même somme.

C’est le monde vers lequel nous nous dirigeons, car c’est ainsi que Bitcoin fonctionne. Un univers en parallèle des banques qui laisse celles-ci en position de faiblesse.

Bitcoin n’est pas une banque centrale où l’afflux d’argent peut-être régulé par une charte, charte pouvant être contrôlée par les lobbys et manipulée par les grands industriels. L’apport de la monnaie Bitcoin est gouverné par un algorithme, et cet algorithme assure que le Bitcoin sera toujours sujet à la déflation. Cela signifie que le rythme auquel la monnaie Bitcoin est créée ralentira progressivement pour complètement s’arrêter tôt ou tard. Par conséquent, aussi longtemps que l’activité économique (qui dicte la demande monétaire) augmente doucement, cette devise vaudra progressivement un peu plus.

Traditionnellement, la déflation, pendant laquelle la monnaie vaut plus et les prix des denrées et services chutent, est le pire cauchemar des économistes. Ceci parce que lorsque vous êtes en déflation, les salaires baissent. La plupart des consommateurs sont endettés d’une façon ou d’une autre. Si vous devez 100 000 dollars pour votre maison et que votre salaire passe de 50 000 à 30 000 dollars par an, vous avez un gros problème. Vous commencez à dépenser moins, l’activité économique ralentit et cela alimente une déflation plus forte. Une économie peut ainsi entrer dans une spirale déflationniste.

Dans l’économie Bitcoin, la déflation est au cœur de la devise. Cela signifie que c’est une très mauvaise idée d’emprunter de l’argent en Bitcoin parce que vous devrez de plus en plus au fur et à mesure que le temps passe et que vous ne serez jamais en mesure de le rembourser. En revanche, si vous ne vous endettez jamais et que vous décidez d’épargner, l’argent que vous conservez vaudra un peu plus chaque jour.

C’est un cauchemar pour les banques parce qu’elles veulent que vous empruntiez toujours plus afin que vous payiez des intérêts sur vos emprunts. Elles veulent ainsi maintenir un écart entre les intérêts que vous payez, et ceux qu’elles paient pour emprunter l’argent qu’elles vous ont prêté.

C’est un plus grand cauchemar encore parce que les banques veulent que vous ouvriez un compte d’épargne et y déposiez de l’argent afin que vous puissiez percevoir des intérêts dessus et rester en phase avec l’inflation. Si vous ne déposez pas suffisamment d’argent à la banque dans un contexte inflationniste, votre argent perdra de la valeur. Mais si vous déposez de l’argent dans une banque, elle l’investira à votre place, percevra des intérêts, vous reversera des intérêts à un taux plus bas et conservera la différence. Donc si vous n’alimentez pas un compte d’épargne parce que votre argent prend de la valeur automatiquement par la déflation, les banques perdent.

Pour résumer, vous n’empruntez pas et vous ne déposez pas votre argent dans un compte d’épargne ou un compte d’investissement pour suivre le rythme de l’inflation, par conséquent les banques perdent les revenus des prêts et des dépôts qui leur permettent d’emprunter peu et de prêter beaucoup, qui est un de leurs modèles économiques de base.

Donc, que reste-t-il à faire aux banques ? Eh bien, elles pourraient seulement passer leur temps à faciliter les transactions comme le font Visa, Mastercard, le réseau SWIFT, Western Union Money Transfer et d’autres. Mais on a déjà dit que les transactions Bitcoin sont faites de personne à personne et coûtent très peu. Les banques ne perçoivent même pas ce revenu.

Et c’est pour cela que les banques travaillent très, très dur en coulisse pour essayer de tuer Bitcoin avant qu’il ne les tue. Voilà quelques exemples :

Les banques qui sont le plus effrayées sont celles qui se développent dans les pays comme l’Afrique du Sud, où les frais de transactions sont bien plus élevés que dans les pays développés. Ces frais sont élevés car les déposants ont tendance à être en moins bonne santé et épargnent de plus petites sommes, donc pour contrebalancer le fait qu’il y ait moins d’argent pour que les banques puissent investir, celles-ci assomment leurs clients avec de gros frais de transactions. Les pays développés ont tendance à avoir de nombreuses populations migrantes qui envoient de l’argent dans leurs familles à l’aide de services tels que Instant Money qui permet l’envoi d’un code par SMS à une personne qui peut ensuite aller dans un supermarché local afin de recevoir la somme associée. Les frais de transactions pour de tels services sont élevés et si Bitcoin devient un mode de transfert et de stockage d’argent plus efficace en terme de coûts, les banques des pays développés vont perdre un business très lucratif.

La guerre contre le Bitcoin vient tout juste de commencer. Les banques traditionnelles ont un gros stock de munitions pour la mener car leurs munitions c’est l’argent.

L’Internet des débuts était plus libre que celui d’aujourd’hui. Les monnaies chiffrées sont peut-être plus libres aujourd’hui qu’elles ne le seront jamais.

Annexe

On pourra relire à l’occasion ces 3 articles du Framablog :




La licence la plus fermée du monde (version 1) #PasSerieux

Un gus nous propose sa version de « la licence la plus fermée du monde » sur un site légitimant les robots tueurs (ben, oui, on y viendra aussi).

C’est satirique mais ça n’est pas loin de certaines situations malheureusement bien véridiques.

Schoschie - CC by-sa

The Most Closed-Source License Evar, version 1

Rudolf Winestock – décembre 2013 – Site Satirique
(Traduction : mlah, nicosomb, Mooshka, mokas01, Penguin)

Ce site est protégé par…

La licence La-plus-fermée-de-tous-les-temps version 1

Ce site internet et toute sa propriété intellectuelle est la seule et unique propriété de Winestock Webdesign LLC. Toute personne (ci-après nommée le Couillon) utilisant cette propriété sans la permission expresse de Winestock Webdesign (ci-après nommée l’Entreprise) doit, de ce fait, renoncer au profit de l’Entreprise à toutes ses propriétés et tous ses biens ainsi que la propriété et les biens de ses collègues, de ceux qu’il aime, à ses animaux domestiques et de tous ceux qu’il a un jour rencontrés.

Lire cette licence entraîne l’accord automatique de ces termes ainsi que l’accord à toute modification ou révision que l’Entreprise pourrait effectuer dans le futur à sa propre discrétion sur ce site, un site aléatoire, ou dans un autre univers. Aucun juge ou médiateur ne pourra rendre un avis sur la validité légale de cette licence ; en fait, tous les juges et médiateurs sont liés aux termes de cette licence même s’ils ne l’ont jamais lue ou ne savent pas qu’elle existe.

Objecter, argumenter contre ou citer la moindre ligne de cette licence est interdit. Si le Couillon fait la moindre de ces choses, n’importe lequel ou tous les employés de l’Entreprise, leurs délégués, copains, potes de beuverie ou n’importe qui parmi leurs connaissances ou leurs pires ennemis auront le droit de prostituer l’épouse du Couillon, de faire l’amour avec passion à la plus belle des filles du Couillon, et forcer le Couillon à déclarer aux représentants de l’ordre choisis par l’Entreprise : « je suis un pédophile pratiquant qui trafique les mineurs en fugue » sans plus de développement. Le choix de la juridiction est laissé à la discrétion de l’Entreprise (mais ladite juridiction sera au minimum à 1000 km du lieu de résidence du Couillon).

Rire de tout ou partie de cette licence, même en privé ou de façon inconsciente, est interdit.

Crédit photo : Schoschie (Creative Commons By-Sa)




Un magazine Linux décide de libérer son contenu après 9 mois de publication

Linux Voice est un nouveau projet de magazine anglophone autour de GNU/Linux et du logiciel libre. Il ne verra le jour que si son financement par crowfunding sur Indiegogo est couronné de succès (il est d’ores et déjà en passe de l’être).

Lors du lancement de la campagne, il avait été annoncé que le contenu du magazine serait rendu « free » au bout d’un certain temps.

Le problème c’est que ce terme est très flou a priori. Ils ont levé tous les doutes en adoptant la libre licence CC By-SA et s’en expliquent dans l’article traduit ci-dessous.

Un exemple à suivre pour notre presse spécialisée francophone ? (si, oui, nous sommes preneurs pour faire connaître et diffuser les articles en tout cas :))

Linux Voice (cover)

Licence libre après neuf mois

Free licence after nine months

Ben Everard – 18 novembre 2013 – LinuxVoice.com
(Traduction : Isammoc, Lordphoenix, Marie-Lou, Penguin, Mooshka, Sky, Zergy + anonymes)

Nous avons annoncé il y a une semaine que nous essayions de lancer un nouveau magazine Linux qui rendrait tous ses contenus « free » (NdT : free peut vouloir dire à la fois « libre » ou « gratuit ») après une période maximum de neuf mois. La réponse jusqu’à présent a été phénoménale et les fonds sont arrivés bien plus vite que nous l’avions prévu.

Nous en avons discuté sur Hacker News, Reddit, Shashdot, The Register, The Guardian et des forums partout sur le web. Une question remontait régulièrement : Qu’entendez vous par « free » ? Tout le monde dans la communauté open source sait que ce simple mot peut être compris de différentes façons.

De toutes parts sur Internet, on nous a poussé à être fidèle à la liberté (NdT : au sens de « free as in freedom » comme le dirait Stallman). Clem, bien connu dans le projet Linux Mint, a même laissé entendre qu’il créera une app pour afficher le contenu libre, si tel était le cas.

Nous avons attendu avant de faire une déclaration précise car nous voulions débattre du sujet avec les différents contributeurs et les auteurs indépendants qui nous aideront à faire le magazine. La semaine dernière, nous avons compris qu’il était nécessaire de clarifier ce que nous allions faire. Il serait injuste, vis-à-vis de nos donateurs souscripteurs, de maintenir l’équivoque plus longtemps.

Il y a toujours la tentation d’ajouter des clauses aux licences. Celles qui, selon vous, n’affecteront pas vraiment la liberté mais vous protégeront un peu. Dans notre cas, ce fut la clause non commerciale. Que se passerait-il, imaginons, si un éditeur décidait de réimprimer nos articles et de gagner de l’argent avec notre travail ? Les autres magazines GNU/Linux pourraient publier nos articles sans avoir à débourser un centime.

Cependant, nous parlons des quatre libertés depuis assez longtemps pour savoir qu’elles signifient réellement quelque chose, et il est temps d’accorder nos actions avec nos paroles. Oui, les quatre libertés ont été écrites pour s’appliquer au code, mais leur esprit est facilement transférable, et une clause de non-commercialisation va clairement à l’encontre de ces libertés.

Aujourd’hui, nous pouvons annoncer que nous allons passer tout notre contenu sous licence Creative Commons Paternité – Partage à l’identique version 3.0 «unported» (CC By-SA) au plus tard 9 mois après sa publication. Pour ceux qui ne seraient pas familiers de cette licence, elle est dans l’esprit comparable à la GPL v2. C’est-à-dire que vous pouvez distribuer le contenu de la manière que vous souhaitez, et le modifier comme vous le souhaitez tant que vous mettez ces modifications sous la même licence (« unported » signifie simplement que c’est une licence internationale). Pour plus d’informations sur la licence, voyez le texte Creative Commons en anglais ou la version complète de la licence.

Vous avez peut-être remarqué que nous avons dit « après neuf mois maximum ». Nous prévoyons de rendre disponibles des articles plus tôt, spécialement ceux qui ont, d’après nous, une valeur pour la communauté. Donc, si vous voyez quelque chose qui devrait être disponible plus vite, faites-le nous savoir. Si vous êtes un enseignant désirant distribuer nos contenus à vos étudiants, ou un mainteneur de logiciels open source voulant inclure nos tutoriels dans vos pages d’aide, parlez-nous en, et nous essayerons de faire quelque chose.




La liste des libres cadeaux de Noël de la Free Software Foundation

À la veille des fêtes de fin d’année, la Free Software Foundation de Richard Stallman vous propose sa « liste au Père Noël ». Elle est constituée d’alternatives libres à d’autre cadeaux, peut-être beaux et pratiques, mais qui vous fait perdre le contrôle de leurs usages

On notera que la liste dépasse le strict cadre du logiciel.

Nous y ajouterions bien une petite suggestion francophone : soutenir Framasoft, puisque nous sommes en (cruciale) campagne de dons.

 

Jimmie Home Schoolmom - CC by

 

Le guide des cadeaux pour les fêtes de 2013

2013 Holiday Giving Guide

Zak Rogoff – 20 novembre 2013 – FSF.org
(Traduction : Peekmo, MFolschette, bouddharejoui, lamessen, Slamino, frash, Paul, Spanti Nicola, Asta, Sky)

Offrirez-vous à vos proches des cadeaux qu’ils peuvent utiliser librement, ou des cadeaux qui permettent à d’autres d’en avoir le contrôle ?

Les appareils électroniques sont des cadeaux populaires pour les fêtes, mais les gens négligent souvent les restrictions que les fabricants glissent dans le papier d’emballage. Des sociétés comme Microsoft et Apple peuvent utiliser et utiliseront des verrous numériques (appelés DRM, Digital Restrictions Management en anglais) afin d’éviter que vos proches ne partagent les applications de l’ordinateur portable que vous leur avez offert ou ne remixent des chansons sur leur nouvel iPad coûteux.

Si le destinataire de votre cadeau est aussi malchanceux que cette femme l’an dernier, Amazon pourrait même bloquer tous les livres sur son Kindle et refuser d’expliquer pourquoi. Les entreprises veulent que nous acceptions cette sorte de contrôle intrusif, mais quand on y pense, c’est immoral.

Donner librement

La bonne nouvelle est que, pour chaque appareil qui utilise un DRM ou possède un « bouton d’arrêt » à distance comme le Kindle, des sociétés avec plus d’éthique en ont conçu un meilleur, sans restrictions DRM et que vos proches pourront librement utiliser quelles que soient leurs envies.

Vous trouverez ci-dessous une liste non exhaustive de ces cadeaux plus judicieux, comparés à leur équivalent plus connu mais plus restrictif. Au cours de votre lecture, gardez en mémoire que faire un don au nom de votre ami ou d’un membre de votre famille est au moins aussi significatif que de leur acheter un appareil électronique.

Voici quelques-uns de nos organismes solidaires préférés : l’Electronic Frontier Foundation, Creative Commons, Wikimedia Foundation, Software Freedom Conservancy, Software Freedom Law Center, GNOME Foundation et Free Software Foundation.

Le guide des cadeaux pour les fêtes de la Free Software Foundation

Dans chaque catégorie les cadeaux du haut respectent davantage votre liberté que ceux d’en bas.

Partagez ce « guide des cadeaux » avec vos amis et les membres de votre famille, plus particulièrement ceux qui pourraient vous en offrir un ! (Nous utilisons le hashtag #givefreely)


Système d’exploitation : Offrez en cadeau l’informatique libre, éthique et flexible

trisquel.jpg

Trisquel GNU/Linux…

  • Système d’exploitation totalement libre : transparent et modifiable
  • Brisez le cycle de mises à jour forcées ainsi que le phénomène d’obsolescence programmée
  • Il est distribué avec tous les logiciels dont vous auriez besoin et un gestionnaire de logiciels convivial pour en trouver encore davantage (vous pouvez aussi offrir un logiciel libre particulier plutôt que directement le système d’exploitation).
  • Visitez trisquel.info pour télécharger GNU/Linux comme cadeau et aidez vos amis et votre famille à installer leur nouveau système d’exploitation. Si vous connaissez quelqu’un qui veut utiliser une distribution entièrement libre de GNU/Linux, mais qui dépend d’un wifi propriétaire, un des adaptateurs du programme de certification Respects Your Freedom (NdT : « Respecte votre liberté ») peut aider.

windows.jpg

…en lieu et place de Windows 8

  • Logiciel propriétaire qui profite de vous en contrôlant la façon dont vous utilisez votre ordinateur
  • Envahit votre vie privée et expose vos données personnelles à Microsoft, à la NSA, et à d’autres attaquants malveillants
  • Dépend de mises à jour obligatoires et de matériels n’acceptant pas d’anciennes versions de Windows

Imprimante 3D : offrez à vos amis créateurs une imprimante 3D qui libère l’innovation ou achetez-en une pour vous-même et imprimez tous vos cadeaux de cette année en 3D !

taz2.jpg

Imprimante 3D Lulzbot TAZ 2.0…

  • Certifiée Respects Your Freedom par la Free Software Foundation
  • Fonctionne avec des logiciel libres qui rendent les imprimantes 3D plus accessibles et encouragent l’innovation
  • En apprendre plus sur la Lulzbot : www.lulzbot.com

MakerbotPrepped.png

…en lieu et place de Makerbot Replicator 2

  • Le logiciel MakerWave est propriétaire : il limite votre liberté et étouffe l’innovation.
  • Les brevets matériels menacent les imprimantes libres comme Lulzbot.
  • Une approche encore plus propriétaire a récemment été annoncée, s’éloignant toujours plus de la communauté du logiciel libre.

Cartes cadeau : vous voulez offrir une carte cadeau cette année ? Offrez-en une dont le destinataire peut garder les avantages.

FSFCardPrepped.png

Carte d’adhésion FSF…

  • Rejoignez les 3000 membres actifs et faites partie d’une communauté travaillant pour bâtir un monde meilleur construit sur le logiciel libre
  • Profitez d’une foule d’avantages, dont l’entrée admission libre à la conférence LibrePlanet
  • Les donations des membres sont déductibles des impôts aux États-Unis
  • Récupérez votre cadeau d’adhésion dès aujourd’hui sur www.fsf.org/associate
  • Pour un cadeau plus modeste, faites un don au nom d’un ami sur fsf.org/donate

iTunesCardPrepped.png

…en lieu et place d’une carte iTunes

  • Le magasin iTunes utilise des DRM (Digital Restrictions Management) sur tout ce qu’il vend, en dehors de la musique, dans le but de contrôler ce que vous pouvez faire avec vos achats
  • Apple affirme (à tort) que vous ne possédez rien de ce que vous achetez sur le magasin iTunes
  • Il nécessite l’utilisation d’un logiciel propriétaire, même pour télécharger de la musique sans DRM

Portables : offrir un ordinateur portable haut de gamme moins enchaîné

givingguidethinkpenguin.png

Notebook ThinkPenguin GNU/Linux…

  • Logiciels libres compatibles wifi et chipsets graphiques avec accélération 3D – fonctionne parfaitement avec n’importe quelle distribution GNU/Linux de votre choix. Bien qu’il ne soit pas totalement libre (il utilise un firmware de démarrage propriétaire), cet ordinateur portable est un des modèles les plus libres disponibles actuellement.
  • Livré préinstallé avec des logiciels libres pour une expérience sans tracas. Visitez libre.thinkpenguin.com et www.gnu.org/links/companies pour acheter des portables 100% compatibles avec GNU/Linux

macbook.jpg

…en lieu et place d’une Macbook Pro

  • Les Macbook Pro fonctionnent avec des logiciels propriétaires qui limitent la liberté des utilisateurs
  • Les applications de l’App Store d’Apple sont soumis à des DRM (Digital Restrictions Management) qui restreignent ce que vous pouvez faire avec vos achats
  • Le mode de gestion imposant une obsolescence programmée vous force à acheter fréquemment de nouveaux appareils

Livres électroniques : les lecteurs qui vous sont proches méritent des bibliothèques qui ne disparaîtront pas d’elles-mêmes

ProjectGutenbergPrepped.png

Projet Gutenberg…

  • Premier fournisseur de livres numériques sans DRM
  • Profitez de la liberté de lire vos livres électroniques sur n’importe quel appareil
  • Tous les livres électroniques du projet Gutenberg, dont des classiques : Les Misérables de Victor Hugo ou les poésies complètes d’Arthur Rimbaud, sont gratuits
  • Choisissez les meilleurs livres pour toute la famille sur www.gutenberg.org ou d’autres sites proposant des livres sans DRM

amazon.jpg

…en lieu et place d’Amazon


OS mobile : vous devriez avoir le contrôle sur l’ordinateur qui se trouve dans votre poche

replicant.jpg

Replicant…

  • Système d’exploitation mobile entièrement libre basé sur Android
  • Les appareils acceptés sont aussi bien des téléphones que des tablettes
  • Il est possible d’acheter des appareils d’occasion. De cette façon, vos euros ne vont pas dans la poche des éditeurs d’OS propriétaires
  • Augmentez la durée de vie de votre téléphone ou tablette – Évitez l’obsolescence programmée
  • Allez sur replicant.us pour en savoir plus

ios.jpg

…en lieu et place d’iOS par appareils Apple

  • iOS est un système d’exploitation entièrement propriétaire, qui assure à Apple un contrôle total sur les appareils qui l’exécutent
  • Apple utilise des DRM pour bloquer les logiciels concurrents
  • La société assume pleinement de vous priver de votre liberté

Stockage en ligne : qui possède vos données personnelles ?

leastauthority.jpg

Least Authority…

  • Basé sur le logiciel libre Tahoe-LAFS, sûr, contrôlable, décentralisé, résistant aux défaillances, et dont les données et systèmes de fichiers sont distribués par pair-à-pair
  • Vous garantit que seuls ceux à qui vous en donnez l’autorisation peuvent voir vos données
  • Le chiffrement côté client permet d’éviter toute intrusion, contrairement à Google Drive, Dropbox, Apple iCloud, Microsoft SkyDrive et Ubuntu One
  • Rendez-vous sur leastauthority.com pour en apprendre davantage

drive.jpg

…en lieu et place de Google Drive

  • Nécessite de donner à Google une licence virtuellement illimitée sur toutes vos données publiques, mais aussi d’accepter que vos données publiques et personnelles soient utilisées à des fins publicitaires
  • Google et les agences d’espionnage peuvent accéder à vos données
  • Rend une société tierce responsable de vos données

Hébergement multimédia : qui possède vos fichiers personnels ?

mediagoblin.jpg

MediaGoblin…

  • Bientôt fédéré de façon à permettre le partage décentralisé
  • Accepte les formats de vidéo libres
  • Permet de choisir une licence copyleft
  • Les fichiers sources peuvent être joints au téléchargement
  • Allez sur mediagoblin.org pour apprendre comment l’utiliser

youtube.jpg

…en lieu et place de YouTube

  • Utilise le logiciel propriétaire Adobe Flash Player et le codec H264 soumis à de nombreux brevets
  • Implémente des DRM pour contrôler l’accès aux vidéos par appareil et par région
  • Impose de la pub sur vos mises en ligne et applique une politique très dure en matière de copyright

Si vous avez d’autres idées de cadeaux qui peuvent être offerts librement, soumettez-nous vos recommandations.

Crédit photo : Jimmie Home Schoolmom (Creative Commons By)




GNU/Linux dans l’éducation : il n’y a plus d’excuses là !

On nous en voudra peut-être, pour ne pas dire sûrement, d’avoir traduit ci-dessous un communiqué de Canonical faisant la promotion d’offres Ubuntu[1] de son partenaire Asus sur Amazon (uniquement aux US), mais il s’agit surtout de souligner que GNU/Linux est aujourd’hui totalement mûr pour être dans les ordinateurs de nos établissements scolaires (payés par le contribuable).

Franchement il n’y a plus d’excuses là (d’autant que le support de Windows XP c’est bientôt fini et qu’il reste des milliers d’ordinateurs dans nos écoles sous cette version du système d’exploitation de Microsoft).

Pour les puristes, on pourra préférer l’offre de ThinkPenguin.com avec la distribution Trisquel dedans par défaut, certifiée 100% libre par la FSF 😉

Et en France, dans toute la francophonie, que conseillez-vous actuellement comme distributeurs d’ordinateurs avec GNU/Linux par défaut dedans (voire rien du tout pour évoquer la question de la vente liée) ?

Sur Racketiciel.info (Aful) il y a cette page qui est intéressante.

Asus Ubuntu

Asus et Ubuntu fournissent des ordinateurs portables abordables à l’éducation américaine

Asus and Ubuntu deliver affordable world-class laptops to USA Education

Canonical – 26 novembre 2013 – Ubuntu.com
(Traduction : Jeff_, Dimitri, chr, MFolschette, Catalaburro, Penguin, ttoine, P + anonymes)

Une révolution silencieuse est en train de se dérouler dans le monde de l’éducation : de plus en plus d’institutions et d’étudiants découvrent l’intérêt du système d’exploitation Ubuntu.

Aux USA, le partenaire d’Ubuntu, ASUS, a rajouté des modèles à sa longue liste de PC portables sous Ubuntu. Les X201E et 1015E sont d’excellents portables sous Ubuntu, avec un rapport qualité prix/performance parfait pour l’éducation.

Comme Ubuntu et tous les logiciels inclus sont libres et gratuits (NdT : free en anglais), il n’y a pas de coût d’acquisition de licence dans le prix d’achat, ce qui réduit considérablement les coûts. C’est idéal pour les étudiants et les institutions, car les deux peuvent avoir des budgets serrés.

LibreOffice regroupe les applications de bureautique. Faciles d’utilisation, elles offrent toutes les fonctionnalités nécessaires pour les étudiants, et sont complètement compatibles avec les fichiers de la suite propriétaire leader du marché. Il y a d’autres applications incluses pour le courriel et la navigation web.

En plus de ces applications de base, des milliers d’autres applications libres et gratuites sont disponibles pour répondre à des besoins plus spécifiques comme la retouche d’image, l’animation 3D, les antivirus ou la comptabilité.

Nous connaissons l’importance des ordinateurs pour les étudiants et les institutions, c’est donc vraiment intéressant pour nous de travailler avec nos partenaires pour proposer au secteur de l’éducation ces solutions performantes à bas coûts.

Pour plus d’informations, rendez-vous sur Amazon.com ou sur d’autres sites web de vente de matériel en ligne.

Notes

[1] On notera qu’ils ne citent jamais Linux dans l’article, c’est Ubuntu tout seul 🙁




Renault ZOE : une voiture avec DRM est-elle encore une voiture ?

Lorsque nos voitures ressembleront définitivement à des iPhones, nous ne pourrons les conduire que sur des autoroutes Apple…

Renault Zoé

Renault verrouillera à distance ses voitures électriques

Renault will remotely lock down electric cars

Gerloff – 31 octobre 2013 – FSFE Blog
(Traduction : Jeff_, Dimitri, chr, MFolschette, Catalaburro, Penguin, ttoine, P + anonymes)

Longtemps, les voitures ont été un symbole de liberté et d’indépendance. Plus maintenant. Dans sa voiture électrique Zoe, le fabricant automobile Renault a apparemment la possibilité d’empêcher à distance la batterie de se recharger. Et c’est plus inquiétant qu’il n’y paraît.

Lorsque vous achetez une Renault Zoe, la batterie n’est pas incluse. Au lieu de ça, vous signez avec le constructeur un contrat de location pour la batterie. Sur un forum de possesseurs de Zoe, l’utilisateur Franko30 dénonce le fait qu’une clause de ce contrat donne le droit à Renault d’interdire à la batterie de se recharger lorsque la durée de location contractuelle prend fin. D’après un article du journal Der Spiegel, le constructeur peut aussi le faire en cas de défaut de paiement de votre part.

Cela signifie que Renault a les moyens de contrôler à distance le processus de rechargement de la batterie. Selon le même article, la Zoe (et la plupart des autres voitures électriques) collecte une multitude de données concernant votre utilisation du véhicule, et les envoie au constructeur à votre insu. Ces données indiquent au constructeur où vous allez, quand et à quelle vitesse, où vous rechargez la batterie, et plein d’autres choses encore. Nous savions déjà que Tesla faisait cela depuis la prise de bec publique avec un journaliste qui avait publié une critique de leurs voitures dans le New York Times. Voir un constructeur grand public comme Renault faire la même chose révèle à quel point cette pratique est dangereuse.

Ce genre de choses cadre bien avec le tableau dystopique que brossait Cory Doctorow dans son discours de 2011 « La guerre imminente contre nos libertés d’utilisateurs » (que vous devriez absolument regarder, si ce n’est pas déjà fait, d’autant que traduit en français par le Framablog NdT), au cours duquel il dit que « nous n’avons plus de voitures, mais des ordinateurs que l’on peut conduire ». La question est alors de savoir qui contrôle cet ordinateur. Vous, le constructeur, ou quelqu’un d’autre ?

S’il y a un mécanisme qui permet de contrôler à distance ce que fait votre voiture, certains feront usage de ce mécanisme à un moment donné. Il pourrait s’agir du constructeur qui verrouille votre voiture car vous ne pouvez pas poursuivre la location de la batterie parce que vous avez perdu votre emploi, ce qui signifie qu’il devient plus difficile pour vous de trouver du travail. Il pourrait s’agir du gouvernement, qui forcerait le constructeur à faire ce qu’il lui demande. Dans son post sur le forum, Franko30 prédit que les gouvernements pourraient simplement demander aux constructeurs de voitures de bloquer le rechargement des batteries à proximité d’événements politiques controversés (un sommet du G8 par exemple) afin d’empêcher la participation à des manifestations. Sans oublier la possibilité pour une personne malveillante d’obtenir l’accès à ce mécanisme en soudoyant un employé de chez Renault.

Le seul moyen de se prémunir de tout cela est de se tenir éloigné des voitures et autres ordinateurs que vous ne pouvez pas totalement contrôler, et de créer des systèmes qui responsabilisent les utilisateurs. À la Free Software Foundation Europe, nous soutenons les personnes qui créent des systèmes donnant le contrôle à l’utilisateur.




Bienvenue à la version 4.0 des licences Creative Commons

Sortie d’une nouvelle version majeure des fameuses licences Creative Commons, assouplissant le droit d’auteur et mieux adaptées au partage de la culture sur Internet.

Pour célébrer l’événement comme il se doit nous ne vous proposons pas une mais deux traductions issues du site officiel des Creative Commons.

Dans la mesure où le sujet et les notions sont fortement juridiques, il est possible que notre traduction soit parfois sujette à caution. Nous vous invitons à signaler les potentielles améliorations dans les commentaires.

PS1 : On notera que la question du droit moral, chère à la législation française, est évoquée mais nous n’arrivons pas à voir si cette nouvelle version l’impacte réellement chez nous. Un expert pour nous éclairer ?

PS2 : Que ceci ne nous fasse pas oublier la Licence Art Libre (d’ailleurs Antoine Moreau nous annonce une excellent nouvelle sur Twitter : la compatibilité en vue entre la LAL et la CC By-Sa 4.0 !)

PS3 : L’occasion peut-être aussi de relire notre article : La « politique » Framabook et les licences libres.

Creative Commons 4.0

Des licences CC de nouvelle génération — Bienvenue à la version 4.0 !

CC’s Next Generation Licenses — Welcome Version 4.0!

Diane Peters – 25 novembre 2013 – Creative Commons Blog
(Traduction : Peekmo, Frash – omjcinfo, MFolschette, lamessen, Tr4sK, goofy, Spanti Nicola, P, NotAnAnonymousAnymore, M0tty)

Nous sommes fiers de vous présenter nos licences 4.0, maintenant prêtes à être adoptées dans le monde entier. Ces licences 4.0 — il a fallu plus de deux ans pour les élaborer — sont à ce jour les plus globales et les plus solides légalement que les CC aient proposées. Nous leur avons intégré des dizaines d’améliorations qui rendent le partage et la réutilisation de ressources sous licences CC plus faciles et plus sûrs que jamais.

Nous avions en tête des objectifs ambitieux lorsque nous nous sommes lancés dans le processus de versionnage à l’issue du sommet mondial des CC de Varsovie en 2011. Les nouvelles licences atteignent ces objectifs et vont même au-delà. Les licences 4.0 sont très bien adaptées à une utilisation par les gouvernements et les services publics d’information, en particulier ceux de l’Union Européenne. Cela vient de l’extension du champ d’application des licences, qui couvre maintenant les droits sur les bases de données sui generis existantes sur ce continent et dans une poignée d’autres pays.

Parmi les autres nouvelles caractéristiques on trouve les améliorations qui portent sur la lisibilité et l’organisation, l’attribution de bon sens ainsi qu’un nouveau mécanisme qui permet à ceux qui auraient violé les termes d’une licence par inadvertance de retrouver leurs droits si leur erreur est rectifiée d’une manière appropriée (NdT : Vous avez par exemple 30 jours pour ne plus publier une photo ayant une clause ND modifiée par vous sans autorisation).

Vous pouvez trouver les résumés des améliorations les plus importantes sur notre site (NdT : page traduite juste ci-dessous !), suivre le cours de la discussion publique et l’évolution des brouillons de la licence sur la page wiki 4.0, et consulter un récapitulatif des décisions principales qui ont été prises au cours du processus de gestion des versions.

Le processus de versionnage de la 4.0 a été un véritable travail collaboratif au sein du réseau de nos brillants et dévoués experts mais également avec la communauté, ouverte, participative et qui s’exprime. Les licences 4.0, le processus de développement de la licence et l’organisation Creative Commons se sont trouvés renforcés par l’implication continue de tous les participants.

Avec la publication des licences 4.0, nous allons tourner notre attention vers les traductions officielles du code juridique en partenariat avec notre réseau associé et une communauté plus large. Les traductions de nos nouvelles actions sont également en cours, un nombre significatif d’entre elles sont déjà achevées.

Merci, et félicitations à tous ceux qui ont permis à la version 4.0 d’exister !

Les nouveautés de la 4.0

What’s New in 4.0

Creative Commons travaille depuis plus de 2 ans à développer la prochaine génération de licences CC : la version 4.0. Ces nouvelles licences sont plus user-friendly et plus robustes que jamais à l’échelle internationale.

Nous avons apporté des dizaines d’améliorations aux licences. La plupart ne vont pas être remarquées par beaucoup d’utilisateurs de CC, que ce soit ceux qui les concèdent ou ceux qui les acceptent, mais un certain nombre méritent une attention particulière.

Visitez également notre wiki pour une vision plus approfondie des décisions qui se concrétisent dans les versions 4.0.

Une licence plus globale

Durant les six dernières années, Creative Commons a œuvré avec des centaines de volontaires du monde entier — à proprement parler, quelques-un(e)s des plus brillant(e)s juristes spécialisé(e)s dans le copyright et les licences libres au monde — pour traduire et adapter la 3.0 et les licences antérieures aux lois locales dans plus de 60 juridictions (ce que nous appellons « le portage »). Dans ce processus, nous avons beaucoup appris de la manière dont nos licences sont utilisées internationalement et comment elles ont été impactées par les diverses juridictions locales.

Nous avons profité de cette expérience dans le processus de développement de la version 4.0. Nous avons travaillé d’une manière rapprochée avec notre vaste réseau d’affilié(e)s, d’innombrables autres expert(e)s et les parties prenantes pour faire des licences CC 4.0 l’ensemble le plus internationalement applicable à ce jour. Les licences 4.0 sont prêtes à l’emploi à travers le monde, sans portage.

Les nouvelles licences emploient une terminologie qui est mieux comprise internationalement. Avec la sortie de la version 4.0, nous proposons également des traductions officielles des licences CC, afin que toute personne sur la planète utilisant une licence CC puisse la lire et la comprendre entièrement dans sa langue d’origine.

Droits hors du champ du copyright

D’autres droits au-delà du copyright peuvent compliquer la réutilisation de travaux sous CC. Dans la mesure où ces droits ne sont pas directement inclus dans un copyright, la situation pour les utilisateurs des œuvres peut être confuse. La version 4.0 répond à ce défi en identifiant les droits qui pourraient (si non licenciés) interférer avec la réutilisation de l’œuvre. Prendre en compte ces droits et d’autres encore qui auraient été oubliés permettra aux utilisateurs de travaux sous licence CC une meilleure réutilisation, en respectant aussi bien leurs souhaits que ceux de l’auteur d’origine.

En particulier, le fait que les droits concernant les bases de données sui generis ne soient pas explicitement couverts par les licences 3.0 non migrées (NdT unported) a créé une confusion dans les juridictions qui reconnaissent ces droits. La version 4.0 lève les doutes, incorporant carrément des droits sui generis applicables dans le champ de la licence, à moins que ça ne soit explicitement exclu par le concédant. Cela permet également au fournisseur de la base de données d’utiliser les licences CC pour explicitement licencier ces droits.

L’ensemble des licences 4.0 permet à l’auteur de renoncer de façon uniforme et explicite à ses droits moraux, lorsque c’est possible, et dans la limite de ce que permet la réutilisation du contenu tel que stipulé par la licence. Même si l’abandon de ces droits était globalement compris lors de l’utilisation des licences 3.0 et précédentes, la version 4.0 insiste sur son aspect volontaire.

Attribution de bon sens

La version 4.0 comporte un léger changement concernant les conditions d’attribution, pour mieux correspondre aux pratiques courantes. Les licences permettent explicitement de remplir la condition d’attribution à l’aide d’un lien vers une page différenciée contenant les informations de la licence. C’était déjà une pratique répandue sur internet et déjà possible dans les versions antérieures des licences, et la version 4.0 dissipe les doutes à ce propos.

Permettre plus d’anonymat, lorsqu’on le souhaite

La version 3.0 présentait une clause autorisant le concédant à demander à ce que la personne cessionnaire supprime l’attribution de son adaptation, si elle ne souhaitait pas que son nom lui soit associé. La version 4.0 étend cette clause dans la mesure où celle-ci s’applique non seulement aux adaptations mais aussi aux reproductions verbatim (telles quelles) d’une œuvre. Les licences sont maintenant particulièrement adaptées aux situations dans lesquelles les concédants ne souhaitent pas être associés aux usages de l’œuvre qu’ils désapprouvent, même si leur travail n’a pas été modifié ni publié avec d’autres œuvres.

Une fenêtre de 30 jours pour corriger les violations de la licence

Toutes les licences CC se terminent et ne s’appliquent plus quand une personne réutilisant du contenu sous licence CC n’en respecte pas les termes, mais sous la 4.0 les droits de cette personne sont rétablis automatiquement si elle corrige le problème dans un délai de 30 jours après l’avoir découvert. Cette période de résolution prend exemple sur d’autres licences libres et reflète mieux la façon dont les conflits de licence devraient être réglés en pratique. Elle donne aussi la garantie aux utilisateur de pouvoir continuer à utiliser des travaux sous licence CC, sans la peur d’avoir définitivement perdu tout droit de réutilisation, sous réserve qu’ils réagissent rapidement.

Lisibilité accrue

L’ensemble de licences 4.0 est manifestement plus facile à lire et plus compréhensible que les versions précédentes, mais les licences sont aussi bien plus courtes et mieux organisées. La structure simplifiée des licences et l’utilisation d’un langage clair, quand c’est possible, améliorent la probabilité que les concédants et les réutilisateurs comprennent correctement leurs droits et obligations. Cela améliore l’applicabilité des licences et réduit la confusion et les désaccords sur la façon dont elles fonctionnent.

Clarification à propos des adaptations

Les licences BY et BY-NC 4.0 sont plus claires concernant les termes sous lesquels doivent être placées les adaptations, ce qui pouvait être une source de confusion avec les versions précédentes. Maintenant, ces licences précisent que l’on peut utiliser n’importe quelle licence pour ses contributions, dans la mesure où celle-ci n’empêche pas les utilisateurs de la version modifiée de se conformer à la licence originale. Même si c’est ainsi que l’on comprend les versions 3.0 et les précédentes, les licences 4.0 sont plus claires sur ce point et permettront à ceux qui les réutilisent de mieux comprendre leurs obligations.