Flash mob à la Victoria Station de Londres le 4 avril 2007 à 18h53

Je demeure fasciné par les flash mobs, ces réunions publiques sauvages organisées à partir d’internet qui le plus souvent ne revendiquent pas grand chose d’autre que de passer un fragment de notre existence à faire collectivement quelque chose qui sorte un peu de la norme.

On notera que, comme les free hugs (qui fleurissent un peu partout en ce moment), l’institution ne sait trop qu’en faire puisque, non prévenue (c’est le jeu), elle est souvent prise au dépourvue et son trouble à l’ordre public sonne un peu faux dans ces cas là. N’attendez pas non plus que les grands médias couvrent ce non événement puisqu’eux aussi ne sont pas non plus mis au courant. Et puis de toutes les façons, je viens de le dire, c’est un non événement.

Le dernier flash mob en date d’envergure a eu lieu ce mercredi 4 avril à Londres à Victoria Station. Et c’est assez impressionnant.

Muni de son balladeur il s’agissait simplement de danser au top départ d’un décompte commun à 18h53 tapante. Il en va du défoulement collectif et de la thérapie de groupe (puis ensuite d’un certains narcissisme à se revoir sur YouTube, Flickr et consors) mais ce qui est sûr c’est que les participants ont eu l’air de bien s’amuser.

Il n’y a pas vraiment de sens à donner à tout ça sauf à constater que :

  1. c’est possible;
  2. on a envie d’en être.

Ici, c’est chacun sa musique mais libre et ensemble.

Cela ressemble quelque part à une parabole du net. Quant au rapport avec le logiciel libre je le cherche encore mais il n’est peut-être pas si loin que ça… Ah si je viens de trouver :

  1. c’est possible;
  2. on a envie d’en être.



L’autre raison de voter Ségolène d’après Rocard

Sacré Rocard ! Ce n’est pas ce extrait vidéo[1] qui va lui faire baisser sa cote de popularité auprès de la communauté ! Et la parti socialiste a certainement vu juste en lui confiant récemment une mission « sur les enjeux du numérique » [2].

A la question : quelle est pour vous la meilleure raison de voter Ségolène Royal ? Il répond que la meilleure raison de voter socialiste, c’est-à-dire Ségolène, c’est actuellement l’état économique du monde….

C’était somme tout attendu mais ce qui l’était moins c’est qu’il ajoute une autre raison : le… logiciel libre !

Retranscription intégrale du passage :

« Et puis j’ai une raison de plus qui est l’intérêt que j’ai porté au problème du logiciel libre, c’est-à-dire au problème de l’ouverture dans l’émergence d’une société de l’information. L’émergence de l’internet, la multiplication des internautes en très grand nombre et des activités des services que permettent ces nouvelles technologies offrent un champ considérable que les grandes puissances industrielles et financières aujourd’hui voudraient limiter par trop de contrôle, une brevetabilité, qui est un monopole pendant quelques temps, et cela tarirait je crois la fertilité de tout ce champ. Je suis très reconnaissant à l’équipe de campagne de Ségolène d’avoir pris conscience de cela et d’avoir souhaitée qu’un rapport soit fait qui prépare ce qu’elle fera si elle est élue. »

—> La vidéo au format webm

Bien sûr, comme c’est à lui qu’on a confié la mission il en profite pour l’évoquer et donc par là-même se donner un peu d’importance.

Il n’empêche que le téléscopage de l’état du monde et du logiciel libre comme raisons de voter en faveur d’un candidat à l’élection présidentielle, c’est du jamais vu de la part d’un ancien Premier Ministre. C’est également assez révélateur de remarquer que Michel Rocard dont la mission a pour (vaste) titre « les enjeux du numérique » met tout de suite en avant le logiciel libre.

Rocard président ! Rocard président !

😉

Notes

[1] La vidéo est issue du site dédié du parti socialiste.

[2] Michel Rocard s’est vu confier par le PS une mission portant « sur les enjeux du numérique ». Il se penchera sur les thèmes suivants: « Comment relancer l’innovation dans le numérique et le logiciel en France et en Europe ? Comment les technologies de l’information peuvent elles contribuer aux objectifs que le pacte présidentiel s’assigne en matière de réussite éducative ?» Il devra également apporter des réponses à trois questions: « Comment l’informatique (et les logiciels libres) peuvent ils contribuer à la réforme de l’État ? Comment le numérique peut-il revitaliser notre politique culturelle ? Comment préserver l’ouverture, l’innovation, la concurrence, l’interopérabilité dans la société de la connaissance ? ». Ses conclusions seront remises à Ségolène Royal au début du mois d’avril. Par le passé, Michel Rocard a notamment travaillé sur le dossier des brevets logiciels en Europe : il a défendu la non-brevetabilité des logiciels au Parlement européen. (source AFP)




Hi, I’m Linux !

Vous connaissiez peut-être la campagne de pub d’Apple Get a Mac campaign ?

Il s’agit d’une succession de petits clips qui sont autant d’échanges entre deux uniques personnages. Chaque clip commence invariablement ainsi :

« Hello I’m a Mac / And I’m a PC ».

Et, on s’en doute, les dialogues et situations ont une fâcheuse tendance à valoriser Mister Mac et à ringardiser Mister PC (et donc par extension Mister Microsoft).

Certes mais alors que faites-vous du troisième homme de la campaign ? En l’occurrence le troisième homme c’est une femme et, je ne sais pas pourquoi, mais elle m’est tout de suite bigrement sympathique 😉

On doit cette contre-pub à Novell[1] qui, comme IBM, communique ici de manière astucieuse et volontairement discrète autour de GNU/Linux.

Notes

[1] Vous trouverez sur le site de Novell une autre contre-pub de la même veine ainsi que les liens vers les formats mpg et ogg des vidéos.




Public relations

Mon attachée de presse me susurre dans l’oreillette que je ferais bien de mettre enfin en ligne l’extrait vidéo[1] de la soirée de lancement de Firefox 2 le 26 octobre dernier à Paris où Tristan Nitot dans son discours inaugural a eu la bonne idée de citer spontanément Framasoft.

Bien que cela heurte de plein fouet ma profonde humilité qui confine à la modestie, je m’exécute ici pour lui faire plaisir.

—> La vidéo au format webm

PS : Moi aussi j’aime bien Debian 😉

Notes

[1] Voir l’intégralité (ou presque) de l’intervention de Nitot sur Dailymotion




Brevets logiciels, dadvsi, école, haut débit : les représentants de six partis s’expriment en vidéo

01Net - Reportage vidéo - Présidentielle

Fort intéressant reportage vidéo de 01net :

Réunis à l’occasion d’un colloque du Club Sénat au Palais du Luxembourg, les représentants des candidats à la présidentielle ont confié à 01net. leur point de vue sur les grands dossiers techno et Internet.

On y parle souvent des logiciels libres (surtout en réponse à la question : faut-il breveter les logiciels ?) et de ses enjeux connexes avec quatre angles proposés :

  • Le haut-débit pour tous
  • Faut-il breveter les logiciels ?
  • Droits d’auteur : la loi DADVSI est-elle un texte mort-né ?
  • Quels moyens pour l’enseignement des NTIC à l’école ?

Casting :

  • Quitterie Delmas : Porte-parole des Jeunes UDF, membre du bureau politique de l’UDF
  • Vincent Feltesse : Secrétaire national aux NTIC du Parti Socialiste
  • Philippe Herlin : Responsable culture et communication du FN
  • Loïc Le Meur :Porte-parole Internet de Nicolas Sarkozy
  • Jérôme Relinger : Délégué TIC du PCF
  • Yann Wehrling : Porte-parole des Verts

Dérisoires petits commentaires personnels, à l’emporte-pièce, en brève de comptoir, et avec plein de trolls inside :

  • Pas mal la position de Vincent Feltesse sur l’école mais c’est pas non plus idiot de la part de Philippe Herlin de rappeler que c’est pas la panacée et que la priorité est ailleurs
  • Quitterie Delmas (ma nouvelle icône médiatique bobo-chic après Clémentine Autain mon icône bobo-altermondialiste) m’a un peu déçu
  • Assez mordant le Jérôme Relinger (et si d’après lui le seul défaut de l’autre c’est son compagnon, son seul défaut ne serait-il pas d’être communiste ?)
  • Je ne m’attendais pas à une position aussi ouverte du représentant du Front National
  • Plus ouverte et courageuse pour moi que celle de Bloïc Le Meur (et ses business angels quand on lui parle d’école)

Dernière réflexion un peu plus sérieuse cette fois : Tout ceci va globalement dans le bon sens (et c’est d’ailleurs souvent du bon sens) mais dans quelle mesure ces jeunes gens influent-ils sur le candidat qu’ils soutiennent ? Qu’en restera-t-il une fois élu(e) ?

Présidentielle : les projets des candidats pour Internet et la techno (1/2)

PS : C’est l’occasion pour moi d’annoncer la première réponse d’un candidat sur Candidats.fr. En l’occurrence c’est une candidate puisqu’il s’agit de Marie-Georges Buffet.




De l’art de ne pas être un bon rhéteur du libre

Combient de fois avons-nous tenté de convaincre notre auditoire de migrer vers du libre ? Et… d’essuyer malheureusement souvent une fin de non recevoir.

L’entreprise dépend bien entendu du contexte et du logiciel choisi. Dans l’ordre croissant de difficulté, il est a priori plus simple de substituer Firefox à Internet Explorer (voire OpenOffice.org Writer à MS Office Word) que de changer carrément de système d’exploitation.

Il n’empêche que quelle que soit la situation il y a, in my humble opinion, quelques erreurs classiques de communication à ne pas commettre.

  • Ne pas parler trop vite (cela a tendance à crisper votre interlocuteur)
  • Ne pas parler trop fort (cela a tendance à irriter votre interlocuteur)
  • Ne pas parler trop vite et trop fort (cela a tendance à exaspérer votre interlocuteur)
  • Ne pas utiliser de références absconses qui n’évoquent rien à votre interlocuteur si ce n’est qu’il le renvoit à sa propre ignorance (genre : noyau 2.6, LiveCD, et même Gnome 2.0 le jour de la sortie de Warty Warthog !)
  • Ne pas user d’expression qui induit un comportement absurde de la part de votre interlocuteur (genre : attends, comment peux-tu avoir la moindre opinion sur Ubuntu alors que tu ne l’as même pas essayé ?)
  • Ne pas porter de jugement à l’emporte pièce lorsque votre interlocuteur se montre réticent au changement ( genre : ok, reste dans ta caverne !)

Mélangez tout ces ingrédients et vous obtenez alors un dialogue de sourd où les protagonistes par réaction restent sur leur position en y mêlant ego et orgueil.

La preuve par l’exemple avec cet extrait de la série américaine (et donc planétaire) Veronica Mars.

Notre jeune geek a bien mérité cette réplique cinglante de la demoiselle qui clot le débat : I know what I like and I like what I know !




Que l’Estrémadure libre fasse école !

GnuLinEx - Iberia

Le Framablog est souvent porté sur l’éducation, occupation officielle de votre serviteur oblige.

Résistances et avancées

Par la négative on peut une fois de plus se focaliser sur la société Microsoft pour stigmatiser sa politique commerciale dans nos universités et les atternoiements d’un gouvernement qui ferait mieux de s’inspirer des recommandations d’un autre gouvernement[1].

Par la positive, on peut se féliciter du déploiement toujours plus fréquent mais pas forcément très médiatisé de solutions libres dans nos écoles (voir par exemple le sympathique petit blog Ubuntu en salle des profs).

Cependant, en France, cela s’apparente à du coup par coup à l’intérieur d’une politique générale peu cohérente et surtout frileuse voire parfois carrément méfiante vis-à-vis du logiciel libre. On sait bien pourtant que le mouvement est inéluctable et risque d’ailleurs de s’accélérer avec la sortie de Windows Vista qui obligera d’étudier d’encore plus près les alternatives (vu les coûts matériels qu’exige le trop gourmand nouveau système d’exploitation de Microsoft).

Hypothèse

Soit, d’accord. Imaginons qu’on ait majoritairement du logiciel libre dans les ordinateurs de nos écoles. Ce sera long et il va encore y avoir de nombreuses résistances à convaincre ou écarter (et on y travaillera ensemble) mais, je le répète, c’est pour moi et depuis longtemps une histoire écrite d’avance.

Aura-t-on gagné pour autant ?

Pas forcément parce qu’on peut très bien passer pédagogiquement à côté de tout ou partie de ce qu’offre les nouvelles technologies d’aujourd’hui (surtout si l’on se contente d’avancer l’argument financier pour migrer vers le libre).

Si c’est juste pour laisser chaque élève dans son coin mettre en forme (certes sur OpenOffice.org) le cours magistral du prof pour faire plus joli que dans son cahier, alors c’était peut-être pas la peine de dépenser tant d’énergies. Mais si c’est pour insérer son texte dans un projet collectif de type wiki accompagné par le prof et toujours accessible sur le net, alors ça peut devenir beaucoup plus intéressant.
Ce que nous appelons à Framasoft l’état d’esprit du libre est une notion floue aux contours mal définis. Nous pensons cependant qu’il serait souhaitable de le voir d’une manière ou d’une autre pénétrer plus encore l’école car il est fort probable qu’on touche là quelque chose d’important pour les générations futures.

ExtraMad’Hourra !

C’est en tout cas pour toutes ses raisons que le cas de la petite région espagnole de l’Estrémadure est exemplaire.

Je ne sais si la réalité colle totalement à celle décrite par ces reportages mais on tient là (enfin) une politique globale à grande échelle qui non seulement met techniquement en place et utilise massivement du logiciel libre mais forme ses enseignants et s’interroge sur les potentialités pédagogiques des outils logiciels disponibles.

Ces deux reportages semblent déjà vieux mais nous invitons toute personne intéressée de près ou de loin à la question éducative à y jeter un coup d’oeil (et, le cas échéant à faire circuler l’information) car il est des pays et des régions qui malheureusement ne se sont pas spécialement améliorés dans l’intervalle, loin s’en faut.

Reportage EuroNews

Le premier est un documentaire d’EuroNews réalisé en octobre 2003.

—> La vidéo au format webm

Squeak in Extremadura

Le second, tourné en novembre 2005, traite de l’utilisation de l’excellent logiciel libre Squeak en classe dans le cadre du projet Linex de l’Estrémadure (en anglais mais avec la diction parfaite de la demoiselle et le sous-titrage, on s’en sort très bien).

—> La vidéo au format webm

Merci donc à l’Estrémadure, véritable pionnier d’une politique publique progressiste et citoyenne en nouvelles technologies[2].

Comme qui dirait… La route est longue mais la voie est libre.

Quelques liens connexes

Sur Squeak

Sur l’Estrémadure et le libre

Sources des reportages

Notes

[1] On peut également déplorer le tout récent et pas forcément ultra pertinent choix du Café Pédagogique de faire confiance aux technologies Microsoft (.asp, .wma, .wmv) pour son nouveau et très attendu site web.

[2] L’illustration est une opération de promotion de gnuLinEx que l’on pouvait trouver dans certains avions de la compagnie Iberia cet été (avec CD présent sur le siège de chaque passager et ce slogan sé legal, copia gnuLinex autrement dit Soyez légal, copiez gnuLinEx !).




Quand les geeks commandent une pizza

Reality - Pizza

Pizza Party 0.1 beta : De la ligne de commande pour commander au plus vite votre pizza (en s’économisant le long passage sur le site web du vendeur).

Voilà un logiciel tout ce qu’il y a de plus libre qui ne risque pas de torde le cou aux clichés sur les geeks ![1]

Là où le bas blesse c’est que ça ne concerne qu’une seule chaîne de pizza à domicile. Ceci dit ça a un petit côté didactique pour ceux qui n’y entravent rien à rien à la ligne de commande.

Je vous laisse imaginer ce que pourrait être la future version stable 1.0 😉

Notes

[1] Une pizza gratuite à celui qui nous traduit en premier le texte de l’image.