Avons-nous perdu le Web que nous aimions ?

Classé dans : Communs culturels | 24

Temps de lecture 10 min

image_pdfimage_print

Conflit de génération sur le Web…

Les pères fondateurs avaient imaginé un réseau ouvert, génératif, bidouillable.

Ils sont aujourd’hui amers de constater que le Web est devenu un adolescent qui loin de chercher à émanciper ses utilisateurs, tente plutôt de les forcer dans des cases, de les infantiliser, de ne leur laisser aucun contrôle.

Le constat dressé la semaine dernière par Anil Dash a depuis été largement partagé par les vétérans du Web. Comme l’impression d’un paradis perdu.

Mais la roue tourne et les utopistes des débuts rêvent d’un retour aux sources, d’éduquer les milliards de nouveaux internautes, de leur faire partager leur rêve. Est-ce envisageable  ? Surtout, même s’ils prenaient conscience des valeurs que portait le Web à ses débuts, la majorité des utilisateurs serait-elle prête à abandonner ses usages confortables actuels pour reprendre le flambeau des fondateurs et à explorer de nouvelles voies respectueuses de ces valeurs  ?

Le retour au bricolage high-tech avec un fer à souder allié au code (Ardhuino, imprimantes 3D, FabLabs…), les initiatives comme celles du projet Webmakers qui vise à éduquer au Web toute une génération pour qu’elle s’en empare au lieu de le consommer, autant de signes d’une prise de conscience qui pourrait modifier la donne. Cet article qui lance un coup d’œil dans le rétroviseur n’est pas un moment de simple nostalgie mais une invitation au renouvellement des idéaux fondateurs.

Le Web que nous avons perdu

article original The Web We Lost par Anil Dash, proposé et présenté par Clochix

Traduction framalang Zii, KoS, Goofy, Garburst, lamessen

L’industrie technologique et sa presse ont traité l’explosion des réseaux sociaux et l’omniprésence des applications pour smartphone comme une victoire sans appel pour Monsieur Tout-le-monde, un triomphe de la convivialité et de l’autonomisation. On a moins parlé de ce que nous avons perdu tout au long de cette transition, et je trouve que les jeunes générations ne savent même pas comment était le Web autrefois.
Alors voici quelques aperçus d’un Web qui pour l’essentiel a disparu  :

  • Il y a 5 ans, la plupart des photos qu’on voulait partager étaient chargées sur Flickr, où elles pouvaient être taguées par les humains ou même par les applications et services, en utilisant un système de balises. Les images étaient facilement accessibles sur le Web, en utilisant de simples flux RSS. Et les photos chargées pouvaient facilement l’être sous des licences permissives comme celles fournies par Creative Commons, autorisant la modifications et la réutilisation de n’importe quelle façon par des artistes, des entreprises ou des particuliers.
  • Il y a une dizaine d’années, Technorati vous laissait chercher sur la majeure partie du Web social en temps réel (cependant la recherche avait tendance à être horriblement longue pour l’affichage des résultats), avec des tags qui marchaient comment le font les hashtags sur Twitter aujourd’hui. Vous pouviez trouver des sites en relation avec votre contenu avec une simple recherche, et savoir qui s’exprimait dans un fil de discussion, indépendamment des outils ou plateformes utilisés pour exposer des idées. À l’époque, c’était tellement excitant que lorsque Technorati ne put faire face au volume croissant de la blogosphère, les utilisateurs furent très déçus. Au point que même quelqu’un d’aussi habituellement circonspect que Jason Kottke se mit à descendre le service en flammes pour l’avoir laissé tomber. Dès l’instant de ses premiers succès pourtant, Technorati avait suscité les louanges de gens comme John Gruber  :

Vous pouviez, en théorie, écrire un logiciel pour examiner le code source des quelques centaines de milliers de blogs, et créer une base de données des liens entre ces blogs. Si votre logiciel était assez efficace, il devait pouvoir rafraîchir ses informations d’heure en heure, ajoutant de nouveaux liens à sa base de données en quasi-temps réel. En fait, c’est exactement ce qu’a créé Dave Sifry avec son incroyable Technorati. À ce jour, Technorati surveille 375 000 blogs et a référencé plus de 38 millions de liens. Si vous n’avez jamais joué avec Technorati, vous manquez quelque chose.

  • Il y a dix ans, vous pouviez laisser les gens poster des liens sur votre site ou montrer des listes de liens qui pointaient vers votre site. Car Google n’avait pas encore introduit AdWords et AdSense, les liens ne généraient pas de revenus, c’était juste un moyen d’expression ou un outil éditorial. Le Web était un endroit intéressant et différent avant la monétisation des liens, mais en 2007 il devint clair que Google avait changé le Web pour toujours, et pour le pire, en corrompant les liens.
  • En 2003, si vous aviez introduit un service d’authentification individuelle opéré par une société, même en documentant le protocole et encourageant les autres à cloner le service, vous auriez été décrit comme quelqu’un qui introduisait un système de surveillance relevant du «  Patriot Act  ». Il y avait une telle méfiance à l’égard services d’authentification que même Microsoft abandonna ses tentatives de créer un tel système d’inscription. Même si leur expérience utilisateur n’était pas aussi simple que la possibilité omniprésente de s’identifier avec Facebook ou Twitter, le service TypeKey introduit alors avait des conditions légales de partage des données bien plus restrictives. Et pratiquement tous les systèmes qui fournissaient une identité aux utilisateurs autorisaient l’usage de pseudonymes, respectant le besoin qu’ont les gens de ne pas toujours se servir de leur identité légale.
  • Au début de ce siècle, si vous aviez créé un service qui permettait aux utilisateurs de créer ou partager du contenu, ils s’attendaient à pouvoir facilement télécharger une copie fidèle de leurs données, ou importer leurs données vers d’autres services compétitifs, sans la moindre restriction. Les entreprises commerciales passaient des années à travailler sur l’interopérabilité autour des échanges de données simplement pour le bénéfice de leurs utilisateurs, quitte à lever théoriquement les barrières pour l’entrée de la concurrence.
  • Aux premiers temps du Web social, il était largement admis que de simples gens pourraient être propriétaires de leur identité en ayant leurs propres sites, plutôt que d’être dépendants de quelques gros sites pour héberger leur identité numérique. Dans cette vision, vous possédez votre nom de domaine et contrôlez complètement son contenu, plutôt que d’avoir les mains liées sur un site géré par une grande entreprise. C’était une réaction sensée lorsqu’on prenait conscience que la popularité des gros sites croît et chute, mais que les gens ont besoin d’une identité plus persistante que ces sites.
  • Il y a cinq ans, si vous vouliez publier sur votre site du contenu d’un autre site ou d’une application, vous pouviez le faire en utilisant un format simple et documenté, sans avoir besoin de négocier un partenariat ou un accord contractuel entre les sites. L’expérience des utilisateurs n’était donc pas soumise aux caprices des luttes politiques entre les sociétés, mais basée sur l’architecture extensible du Web lui-même.
  • Il y a une douzaine d’années, lorsque les gens voulaient soutenir les outils de publication qui symbolisaient cet état d’esprit, ils mutualisaient le coût des serveurs et des technologies nécessaires à ces outils, même si cela coûtait bien plus cher avant l’avènement de l’informatique dans le nuage et la baisse du prix de la bande passante. Leurs pairs de l’univers des technologies, même s’ils étaient concurrents, participaient même à cet effort.

Ce n’est pas notre Web aujourd’hui. Nous avons perdu les éléments-clés auxquels nous faisions confiance et pire encore, nous avons abandonné les valeurs initiales qui étaient le fondement du monde du Web. Au crédit des réseaux sociaux actuels, ils ont apporté des centaines de millions de nouveaux participants sur ces réseaux, et ils ont sans doute rendu riche une poignée de personnes. Mais ils n’ont pas montré le Web lui-même, le respect et l’attention qu’il mérite comme le support qui leur a permis de réussir. Et ils sont maintenant en train de réduire les possibilité du Web pour une génération entière d’utilisateurs qui ne comprennent pas à quel point leur expérience pourrait être beaucoup plus innovante et significative.

Retour vers le futur

Aujourd’hui, lorsque vous voyez des compilations intéressantes d’informations, elles utilisent encore souvent des photos de Flickr, parce qu’il n’y a pas grand-chose à faire avec les maigres métadonnées d’Instagram, et qu’Instagram n’utilise le Web qu’à contre-cœur. Lorsque nous ne pouvons pas retrouver d’anciens messages sur Twitter ou nos propres publications sur Facebook, nous trouvons des excuses aux sites alors que nous avions de meilleurs résultats avec une recherche sur Technorati, qui n’avait portant à sa disposition que de piètres logiciels de son époque. Nous assistons à de stupides combats de coqs avec Tumblr qui ne peut pas récupérer la liste de vos contacts sur Twitter, ou Facebook qui refuse que les photos d’Instagram s’affichent sur Twitter, tout cela parce que des entreprises géantes suivent chacune leur propre programme de développement au lieu de collaborer pour être utiles aux utilisateurs. Et nous nous coltinons une génération de patrons qui sont incités à créer des produits toujours plus bornés et hostiles au Web, tout cela pour permettre à un petit nombre de nantis de devenir toujours plus riches, au lieu de laisser les gens se créer de nouveaux possibles innovantes au dessus du Web lui-même.

Je ne m’inquiète pas, nous allons corriger tout cela. L’industrie technologique, comme toutes les industries, suit des cycles, et le pendule est en train de revenir vers les philosophies globales et émancipatrices sur lesquelles le Web social s’est bâti au début. Mais nous allons devoir affronter un gros défi, ré-éduquer un milliard d’utilisateurs pour leur apprendre ce qu’est le Web, comme nous l’avons fait pendant des années il y a dix ans quand tout le monde a quitté AOL, leur apprendre qu’il y a bien plus à expérimenter sur Internet que ce qu’ils connaissent.

Ce n’est pas ici la polémique habituelle à base de  : «  ces réseaux verrouillés sont mauvais  ». Je sais que Facebook, Twitter, Pinterest, LinkedIn et tous les autres sont de super-sites, qui apportent beaucoup à leurs utilisateurs. D’un point de vue purement logiciel, ce sont de magnifiques réussites. Mais ils sont basés sur quelques hypothèses qui ne sont pas forcément exactes. La première idée fausse d’où découlent beaucoup de leurs erreurs est que donner aux utilisateurs de la flexibilité et du contrôle crée forcément une expérience utilisateur complexe qui empêche leur croissance. La seconde hypothèse erronée, plus grave encore, est de penser qu’exercer un contrôle total sur les utilisateurs est le meilleur moyen de maximiser les profits et la rentabilité de leur réseau.

La première étape pour les détromper, c’est que les gens qui sont en train de créer la prochaine génération d’applications sociales apprennent un peu d’histoire, pour savoir de quoi ils parlent, qu’il s’agisse du modèle économique de Twitter, des fonctions sociales de Google ou de n’importe quoi d’autre. Nous devons savoir ce qui a été essayé et a échoué, quelles bonnes idées étaient tout simplement en avance sur leur temps, et quelles occasions ont été gâchées par la génération actuelle de réseaux sociaux dominants.

Qu’est-ce que j’oublie  ? Qu’avons-nous perdu d’autre sur le Web social  ?

Suivre Goofy:

je lis des livres et mange des nouilles.

24 Responses

  1. jefaispeuralafoule

    Le problème peut être résumé par un adage: « L’utilisateur ne veut pas réfléchir, c’est le commerçant qui le fera pour lui ». En gros, tous les services qui sont venus pulvériser l’idée d’un web réellement libre ne doivent leur succès QUE parce que les gens s’en servent sans se poser la moindre question de fond.

    Sécurité de la donnée? « Aucun pb, de toute façon je n’ai rien à cacher »
    Liberté des échanges? « Trop compliqué de mettre en place vos machins techniques, c’est mieux quand tout est prêt à l’emploi »
    Et ça… c’est valable dans tous les domaines de la technologie.

    La notion de web social n’a jamais existée, qu’on se le dise une fois pour toute. C’est même à opposer! Le net permet de l’ECHANGE au sens très large du terme, pas du SOCIAL comme on voudrait nous le vendre.
    Facebook? C’est du macro blogging où les gens n’ont pas à aller chercher le .com qui correspond au blog. Ca n’est rien de plus qu’un énorme annuaire finalement… mais avec l’incompétence globale des utilisateurs, il devient le réceptacle des données personnelles des gens. Et on appelle ça du « social »?

    Twitter? Même combat, je dirais même que c’est un ICQ en pseudo déconnecté, au titre qu’on se balance une info, les gens la voit passer, puis répondent… c’est tout sauf social ça, c’est du camelot au marché de Rungis!

    La seule chose qui puisse porter le mot « social », c’est l’usage que nous faisons de nos outils. Un mail peut être social quand on échange entre amis. msn peut être un outil social, l’IRC… etc etc. On usurpe le sens du mot « social » sur la toile, et cela me fatigue, parce qu’on y met tout et surtout n’importe quoi.

  2. zgweb

    moi personnellement en ce qui concerne j ai perdu un boulot que j aimais pas .

    pas mal , non ?

  3. seb24

    @jefaispeuralafoule : Ton commentaire illustre parfaitement la raison du pourquoi aujourd’hui on a un minitel :
    – Mépriser les utilisateurs qui n’ont pas de connaissances (tu sais pas installer ton propre serveur email… Noob)
    – Ignorer les avantages qu’apportent Facebook est d’autres services pour ces même utilisateurs (comparer Facebook a un annuaire de blog…. -_-).
    Bref continuons comme ça et les choses iront de pire en pire.

  4. Sinma

    On en revient toujours au même point, l’éducation, sauf qu’au collège on t’apprends à utiliser Microsoft Word, on est bien loin des problématiques liées aux informations personelles.

    Ce serait le genre de choses à aborder très tôt (quand certains commencent à aller sur Internet), mais avec HADOPI et autres conneries ça risquerait de finir en propagande gouvernementale tout ça…

  5. xed

    @seb24 : La raison principale de la transformation du web en minitel, ce n’est pas le dénigrement des utilisateurs actuels, c’est surtout le fait que la plupart des utilisateurs sont de simples consommateurs, et ne cherchent même pas à comprendre.
    On peut rajouter aussi la déresponsabilisation des utilisateurs, qui se plaignent, mais ne veulent pas changer les choses, et le Web 2.0 qui sert surtout à flatter l’ego (il suffit de regarder les commentaires sur Youtube, ou n’importe quel site très grand publique).

  6. thiierry

    Moi ce qui m’ennuie, c’est la tournure hyper commerciale que ça a pris.
    j’ai cherché pour mon fils de 8 ans , un site qui explique , ou compile quelques liens interessants sur la science et l’astron,omie, les 2 sujets qui l’interessent, et de préférence , pas inondé de pub.

    Et là j’ai été super déçu du résultat , c’est vraiment là ou j’ai réagi en me disant qu’est devenu le web , celui des pages donc les couleurs choisies étraient pourrave mais dont le contenu était hyper interessant et didactique.

    du coup j’ai créé un mini intranet a destination de mes propres enfants pour un truc hyper simple mais les interesser à ce qui les interesse. En en discutant avec d’autres parents du club de sport , eux avaient la même recherche.

    Bref , tout ça pour dire qu il est temps de créer un web , dans le web , pas forcément référencé sur google à mon avis

  7. Clopinette

    En 1998 quand j’ai découvert le web avec un moden 14 000 j’ai été surpris de l’entraide qui existais, maintenant je continue d’aider mais ça marche bien souvent que dans un sens. Le web est devenue marchant, il faut crée une résistance pour nous les vieux.

  8. jefaispeuralafoule

    @seb24:
    Quel dénigrement? Ca ne fait pas des utilisateurs des imbéciles, ce sont des consommateurs, et ils se moquent totalement de ce qui se cache derrière tout ça… Et ça n’a rien de péjoratif de l’affirmer, c’est un fait. La preuve? Le succès de Apple: produits « in », « fashion », et super simples à utiliser. Comme dit la pub « what else? »

    Autre chose: les fameux « usages » soi-disant inventés par les réseaux « sociaux », ce sont des usages qui existaient déjà à l’heure des communautés Caramail carachat et j’en passe. Facebook? Qu’est-ce que ça a inventé finalement? Qu’on me m’explique précisément, parce que je n’ai rien vu de novateur:
    – On expose sa vie privée. Les blogs le permettaient bien avant.
    – On les partage avec un cercle d’amis. Les blogs donnaient cette opportunité
    – On s’abonne à la vie des autres. Et les RSS? c’est antérieur à tout ce cirque.
    – On a les « j’aime »? Ouééé… quel progrès… sauf qu’on avait les compteurs xiti de visites pour savoir combien de personnes passaient sur un blog.

    Donc qu’on m’explique où j’ai été péjoratif, et encore plus moqueur avec les utilisateurs. Je déteste Facebook et consoeurs pour les aspects « progrès » qui n’en sont pas.

  9. ttoine

    @jefaispeuraalfoule: la différence entre facebook et avoir son propre blog, c’est la même qu’acheter des chaussures à Auchan, ou s’en faire une soit même. Ca demande du temps et des compétences. On ne peut donc pas dire que Facebook n’est pas un progrès. C’en est un, dans la mesure où il permet à des millions de gens qui n’y comprennent rien d’avoir l’équivalent d’un blog pour partager avec leur amis.

    La seule chose vraiment regrettable en soit est que Facebook et consort sont fermés. Si on doit faire quelque chose, ce n’est pas éduquer les gens, ils s’en foutent tant que ça marche. Il faudrait plutôt éduquer les décideurs de ces grandes boites et leur montrer l’intérêt qu’elles ont à ouvrir le contenu. Comprendre « comment ça peut leur faire gagner encore plus d’argent ».

  10. jefaispeuralafoule

    @ttoine
    Désolé… mais le concept même du blog n’est PAS de se préoccuper tant de la technique que du contenu. Rares sont ceux qui se sont donnés la peine de passer par un WordPress configuré, modifié et surtout exempt de toute problématique de sécurité (cf les problèmes des modèles WordPress vérolés). Un blog? L’immense majorité pense aux gros comme blogspot, skyblog (si si … hélas) et consoeurs. C’est donc tout sauf lié à la technique.

    De plus, fb sert essentiellement de blogging, au titre que les posts émis par chacun contient un avis, une remarque, ou un « fait » personnel. Les gens réagissent dessus, et je ne vois vraiment toujours pas de différence notable avec un blog au sens strict du terme.

    Si le sens est que c’est Facebook qui détient les données, qu’il est fermé, et que c’est là où est le souci, je ne vais pas faire compliqué: l’immense majorité des gens préfèrent que cela fonctionne à savoir comment c’est fait. Tout bêtement.

    Après, Facebook dérive énormément au titre qu’il sert de support pub (nombre de sociétés montent des comptes pour avoir de la visibilité et des « likes »), qu’on abuse du procédé d’abonnement, et qu’au final la lisibilité des profils en est particulièrement altérée. Mais, sorti de ça… il n’y a rien de bien révolutionnaire dans tout ça.

  11. albalb

    AH les gus dans un garage ce bon vieux mythe RiKain .

    bientôt les  » gens  » ont rien à foutre de tout de toute manière .

    tout est déjà trop pollué .

  12. dnartreb89

    Personnellement, j’ai beau dénigrer Facebook au point de ne plus y avoir de compte, je ne peut pas trouver qu’il n’ai rien apporté.

    Je crois que Facebook à synthétisé des technologies existantes et c’est ce qui fait malheureusement sa force.

    Tu croise quelqu’un, tu lui dit ton nom, tu lui dit je suis sur Facebook et pof il peut avoir accès à ton blogging, au tchat, et ce qui à mon avis à fait le succès de Facebook, à ton réseau de connaissance.

    La première fois que j’ai essayé Facebook, ça m’as plus fait penser à un « copain d’avant » amélioré. Et on se rend compte que Facebook centralise « copain d’avant », blogging, forum, tchat, équivalent email, partage de photos.

    L’outil est très mal fait concernant la protection de la vie privée, mais est surprenant pour son côté couteau suisse, multifonction.

    C’est pour cela qu’il est si difficile à combattre d’ailleurs et que même google qui à mon sens à réalisé un outil qui inspire un poil plus confiance (un poil, ça ne résout pas la centralisation de mes données chez une inconnu) s’y casse les dents.

    Pour proposer une alternative, il faut donc proposer un outil qui dépasse ce centraliseur de Facebook. On y est pas encore.

  13. jefaispeuralafoule

    Je n’ai rien contre le fait que l’on puisse parler de couteau suisse. Au contraire, c’est probablement le meilleur aspect de Facebook qui a implémenté des fonctionnalités au fur et à mesure. Là, rien à redire. Ce que je martèle, c’est que l’usage qui en est fait est bien loin du sens « social » de la chose. On a toujours l’exemple du « j’ai retrouvé ma tata Fernande grâce à Facebook ». Admettons. Je peux entendre ça, mais de là à dire que Facebook est totalement dédié à l’aspect social…

    Dépasser Facebook? Le problème n’est pas l’idée, c’est le financement. Tous les concurrents potentiels à l’outil se heurteront au problème du modèle économique. Qui paiera quoi? Comment s’assurer que de l’argent entre dans les caisses? Où qu’on regarde, ce sera difficile
    – Financer par les sociétés qui génèrent du trafic (du genre faire payer coca quand la boite crée un compte « pub »). Mouais… difficile de faire payer la même somme à une PME et à un géant comme Coca. Et encore, vont-ils payer pour cette comm’?
    – La pub? Les bloqueurs de pub, l’aspect envahissant de celle-ci ne peuvent que rendre l’idée délicate
    – Mr tout le monde? Autant dire adieu au projet, l’immense majorité ne voyant Fb que parce qu’il est gratuit
    – Par le financement sur les jeux? On voit déjà nombre de sociétés qui se sont lancés dans ce principe s’effondrer, faute de paiements suffisants; Donc… mauvaise cible.

    Si quelqu’un a une solution, je suis vraiment preneur.

  14. theun

    Clopinette a très bien résumé la chose.
    Pour utiliser le net depuis le milieu des années 90 (rah le doux son du 28.8…), on est passé d’un internet d’entraide convivial, à un internet de consommation.
    Administrateur d’un forum gratuit, aujourd’hui j’ai délégué et je ne m’en occupe quasiment plus.
    Internet permet de constater la connerie humaine à grande échelle.

  15. benibur

    Le web se « cloudifie », pour le meilleur – ubiquité des services, simplicité, sécurité, interactions avec les terminaux mobiles – et le pire : nos données sont dispersées dans des sillos étanches controlés par des quasi monopoles qui vivent de leur analyse et revente.

    La cause ? : le pouvoir est du côté du serveur.

    Notre projet Cozy Cloud (https://cozycloud.cc) vise à redonner le contrôle du serveur en proposant un cloud personnel privé. Cozy est votre serveur, qui héberge vos data, où vous installez les application qui peuvent y accéder. Et vous choisissez où installer votre serveur, chez vous ou chez un hébergeur. Le contrôle est total.
    Nous sommes très jeunes, mais une béta est en cours et la première version publique est pour bientôt. Stay tuned !

    oh, j’oubliais : notre prochaine application sera un outil de partage de photo 🙂

  16. ckfd

    internet est pas le réel problème .

    c est le tout systeme qu il nous faut détruire .

    cela nous sera difficile .

  17. Charlycoste

    Je suis d’accord avec ckfd. Je ne suis pas sûr que le problème soit entièrement lié à Internet. Pour ma part, je pense qu’afin de vendre plus facilement tout et n’importe quoi à n’importe qui, la stratégie actuelle consiste à garder les gens dans l’ignorance ou, au mieux, à les submerger d’informations contradictoires pour qu’ils se réfugient dans des schémas simples à comprendre et surtout rassurant (voir: Fahrenheit 451 de Ray Bradburry). J’en ai pour preuve une simple question : avez-vous essayez de comparer les « kit du petit chimiste » actuels à ceux qui se faisaient il y a 15ans ?

  18. marrant

    Je m’attendais à une énième charge pro-nostalgique des pionners du web-bbs, des regrets de la bonne vieille époque où on mettait 15 minutes à afficher une image en ASCII…
    Et puis je vois que la première phrase c’est « il y a 5 ans ».
    Ah ben c’est sûr, à ce stade tout le monde peut jouer les nostalgiques :
    « Il y a six mois, le 21 décembre faisait encore peur au gens, maintenant c’est fini ».

    Le web change tout le temps pour le meilleur ou le pire, faut s’y faire.
    Si vous ne trouvez pas bien le web actuel, réjouissez-vous car il aura encore changé très bientôt. Vous n’aimez pas facebook ? Vous en faites pas ça ne durera pas éternellement.
    Les nouvelles règles de google vous exaspère ?
    Vous en faites il y en aura d’autres bientôt.

    Allez salut.

  19. j-c

    @ marrant:

    Je n’arrive pas à trouver l’utilité de votre message.
    Votre argument peut être utilisé pour TOUTE analyse qui déplore une détérioration de la situation.
    À côté de cela, il n’y a pas vraiment de fond: vous ne montrez pas que les reproches sont infondés.
    Quant au changement, s’il est vrai que le site X sera remplacé par le site Y, cela reste une vision très superficielle: ce qui est dénoncé ici sont des tendances, et il est faux de prétendre que les tendances changent régulièrement sur le web.
    C’est d’ailleurs peu probable: pourquoi diable une entreprise choisirait de changer de tendance alors que celle-ci est acceptée par le public et permet à cette entreprise de faire plus de profit ?

  20. marrant

    « Je n’arrive pas à trouver l’utilité de votre message. »

    Montrer l’inutilité de ce post qui ne fait que recycler la vieille antienne qu’on ressort chaque année.
    Voyez-vous, il y avait déjà des « c’était mieux avant » « le web est mort » en 2002. Alors faire un post pour dire que le web était mieux il y a 5 ans montre tout le ridicule de cette fausse-nostalgie.
    J’insiste bien sur le « fausse » car personne ne voudrait revenir en arrière.

    « Quant au changement, s’il est vrai que le site X sera remplacé par le site Y, cela reste une vision très superficielle: ce qui est dénoncé ici sont des tendances, et il est faux de prétendre que les tendances changent régulièrement sur le web. »
    Une vision aussi superficielle que celle pratiquée par ce post, qui limite le web aux « tendances » de technorati et facebook/twitter.
    Le web c’est des milliards de sites, toujours plus.
    Alors ne vous plaignez pas d’avoir plus de choix qu’avant et d’en avoir encore dans le futur.
    « pourquoi diable une entreprise choisirait de changer de tendance »
    Parce qu’une entreprise qui ne change pas est une entreprise morte. Et une entreprise qui change meurt aussi et est remplacée par autre chose.
    Vous vous plaignez de la « tendance » actuelle, mais combien de temps croyez-vous qu’elle va durer ?

    Ce genre de post n’existe que parce que l’auteur sait d’avance que les internautes vont forcément approuver : « oui, oui, c’était mieux avant. Oui, le web est devenu commercial, c’est la censure… »
    Bref, des moutons.

  21. jefaispeuralafoule

    Juste une remarque… Le web n’était pas « mieux » avant, il était juste différent. Il a progressé techniquement, ajouté des services novateurs permis à tout utilisateur sans connaissance d’accéder au multimédia, à l’information, bref à la culture au sens large du terme. Par contre, un web « non commercial », je rigole doucement. Souvenons nous que c’est sous l’impulsion de quelques politiques visionnaires (Al Gore notamment), et des avantages financiers octroyés aux entreprises investissant dans la recherche que le net est devenu ce qu’il est.
    Je précise l’idée: pourquoi parler de ça? Parce que ces entreprises investissaient avec, à l’idée, des retours sur investissements indirects, ce qui fut le cas pour nombre d’entre elles. Le web s’est fait par et grâce à des investisseurs, et pas uniquement grâce aux bonnes volontés (même si la communauté du libre n’est surtout pas à exclure dans la réussite de l’architecture globale du réseau). Ce que je veux dire, c’est que le net d’hier avait aussi ses entreprises qui faisaient du fric, avaient des soucis de politique de confidentialité, et ceci bien avant fb ou tout autre société; Yahoo a été mise en cause dans l’arrestation de dissidents chinois… c’est antérieur à FB. Google a monétisé nos clics dans son moteur, et traqué notre surf par ses cookies. C’est antérieur à FB. Etc etc.

    Ce n’est pas la présence des sociétés qui est le souci, c’est l’absence d’information et d’explication à destination des internautes moyens, à savoir ceux qui n’y connaissent rien, qui se foutent de la technologie et qui sont utilisateurs et pas bidouilleurs. Eux? Ce sont les victimes des arnaques, de la peur du méchant pirate qui vient piquer votre fric sur votre compte, ce sont les utilisateurs assidus des services comme FB où il ne se rendent pas compte que leur vie privée est détenue par une entreprise… etc etc. Ca n’en fait ni des moutons ni des imbéciles, juste des utilisateurs non informés.

    Je déteste qu’on prenne les gens pour des moutons. Ils ne savent pas, ce qui n’en fait pas des idiots pour autant. Il y a une énorme lacune d’information que ce soit dans les écoles, les entreprises, ou même dans les médias. On nous montre quoi? L’épouvantail pirate qui fait tomber le site de la NASA. On nous exhibe les méchants hackers russes qui revendent les CB. Mais on ne montre jamais celles et ceux qui luttent contre la pédopornographie, celles et ceux qui bossent pour sécuriser les sites de la toile… bref on vend de la peur pour que surtout personne ne s’intéresse à autre chose que la trouille du méchant bidouilleur.

    Notez enfin une chose: facile de dire que l’ancien modèle est pourri… mais qui a une proposition? Je ne parle pas d’un fantasme d’étudiant, mais un truc économiquement viable, pérenne, et pas un énième clone open source voué à crever faute de financement et de suivi médiatique.