Framapad en SVT : retour d’expérience

Il y a peu, nous publiions le billet Framapad de plus en plus utilisé dans l’éducation qui fut l’occasion d’entrer en contact avec un certain nombre d’enseignants utilisant notre libre service.

Un professeur de SVT (Sciences de la Vie et de la Terre) de l’académie de Créteil nous livre ici son témoignage.

Framapad éducation - Créteil SVT

SVT et Framapad : Retour d’expérience

Depuis la rentrée dernière (septembre 2012), j’utilise Framapad avec mes élèves de 6e au quotidien. Sans installation et facile à prendre en main, cet outil collaboratif est adapté aux jeunes collégiens et intéressant pour l’enseignant quelle que soit sa discipline.

En Sciences de la Vie et de la Terre, nous l’utilisons principalement pour construire la synthèse collaborative de nos activités scientifiques, avant, pendant et après la classe. Après 8 mois d’utilisation, plusieurs bénéfices se dégagent pour les élèves et l’enseignant.

Le premier est celui de la motivation. Mes élèves 6e sont unanimes : c’est un outil simple, agréable et motivant.

Framapad éducation - Créteil SVT

On remarque ensuite que le Framapad est un outil puissant pour les élèves en difficulté : les plus rapides peuvent communiquer et aider leurs camarades depuis leur poste de travail (via le « chat » intégré) tandis que plus l’utilisation simultanée du vidéoprojecteur interactif permet à l’enseignant de contrôler à distance le travail des élèves. Après la classe, le professeur peut contrôler, aider et corriger le travail réalisé. Chacun travaille donc à son rythme et progresse.

Enfin, en un clic, il est facile de créer un « pad ». Je recommande cependant de s’inscrire pour bénéficier d’une adresse web simplifiée plus pratique pour les 6e , de l’archivage du (ou des) document(s) et de la protection du travail par mot de passe.

Framapad éducation - Créteil SVT

Avec le développement du numérique à l’école et la réception en octobre 2012 d’ordinateurs portables[1] distribués à tous les élèves de 6 e de mon département, Framapad s’inscrit dans une démarche pédagogique innovante que je trouve bénéfique pour les élèves. »

Frédéric Véron
Professeur de SVT

Notes

[1] Ordinateurs portables distribués par le Conseil Général du Val de Marne aux élèves de 6e du département.




Comment le Bitcoin peut faire tomber les États-Unis d’Amérique

Un peu d’économie sur le Framablog aujourd’hui, avec le pirate Rick Falkvinge qui voit dans la monnaie Bitcoin une alternative à la fictive toute-puissance du dollar.

Zcopley - CC by-sa

Comment le Bitcoin peut faire tomber les États-Unis d’Amérique

How Bitcoin can bring down the United States of America

Rick Falkvinge – 4 juin 2013 – Site personnel
(Traduction : Slystone, nhrx, letchesco, Asta, Gatitac, rou + anonymes)

Le Bitcoin représente une menace importante pour la domination monétaire des États-Unis, la seule chose qui conforte encore leur statut de superpuissance mondiale. Suite aux défauts de paiement des États-Unis sur leurs emprunts internationaux le 15 août 1971, la balance commerciale américaine avait été maintenue grâce aux menaces militaires et en incitant les gens à acheter des dollars pour financer la consommation permanente des États-Unis. Alors que d’autres devises n’ont pas réussi à dépasser le dollar américain, et donc ce mécanisme qui maintient la dominance économique de la nation, le Bitcoin pourrait bien y parvenir.

Pour comprendre ce scénario, il faut saisir à quel point les États-Unis sont en faillite. Pour certaines raisons, la plupart des feux de l’actualité sont actuellement braqués sur l’échec de l’Euro ; ceci probablement à cause du fait que le dollar américain a échoué depuis longtemps, et qu’il est maintenu sous perfusion en faisant éclater non sans mal une bulle spéculative par jour. Une version ELI5 est disponible ici (NdT : ELI5 : « explain it like I’m five », expliquez-le-moi comme si j’avais 5 ans), mais en un mot, les États-Unis sont en défaut de remboursement de leurs emprunts internationaux suite à la guerre du Viêtnam, et depuis ont dû emprunter de plus en plus pour financer leur consommation extravagante. Depuis bien longtemps ils empruntent toujours plus, pour simplement rembourser les intérets des emprunts antérieurs. L’an dernier, le déficit du budget des États-Unis a atteint le niveau astronomique de 50 % — pour chaque dollar de recette, deux ont été dépensés. Étrangement, peu de monde en parle — j’imagine que si c’était le cas, la capacité des États-Unis à rembourser leurs emprunts serait remise en question, ce qui provoquerait l’écroulement du château de cartes comme si une tonne de briques était déversée dessus, alors personne n’a intêret à faire des vagues. Après tout, tout le monde est assis sur des réserves de dollars qui deviendraient sans valeur du jour au lendemain si ceci devait arriver.

Les États-Unis ont relancé leurs planches à billets le 15 août 1971 et ne les ont pas arrêtées depuis. Rien que pour l’année 2011, 16 mille milliards (un 16 suivi de douze zéros) de dollars ont été imprimés pour maintenir l’économie américaine. Pour se faire une idée, c’est un peu plus que le produit intérieur brut des États-Unis. Pour chaque dollar produit à partir de la valeur (ajoutée), un dollar supplémentaire a été imprimé à partir de rien, dans l’espoir que quelqu’un voudrait bien l’acheter. Et les gens l’achètent ! C’est un fait, il y a ici un mécanisme clé qui force les gens à continuer à acheter des dollars américains.

Les États-Unis sont maintenus en vie en tant que nation par le fait que si quelqu’un souhaite acheter des produits à une autre nation comme la Chine, il doit d’abord acheter des dollars américains puis les échanger contre la marchandise qu’il désire en Chine. Cela conduit tous les pays à acheter des tas de dollars américains pour remplir leurs réserves monétaires.

Le fait que les gens soient obligés de continuer d’acheter des dollars américains pour obtenir ce qu’ils veulent de n’importe qui d’autre dans le monde est le mécanisme qui maintient l’ensemble de l’économie américaine et, plus important encore, alimente son armée qui applique à son tour ce mécanisme (voir en Irak, Libye, Iran, etc.). C’est un cycle de domination économique imposé par la force.

(À noter que l’on peut se demander dans quelle mesure la classe moyenne américaine profite encore de ce système. Il y a dix ans, cette boucle auto-alimentée faisait que le niveau de vie moyen aux États-Unis était sensiblement supérieur à celui du reste du monde occidental. De nos jours, les États-Unis arrivent souvent derniers des indicateurs de niveau de vie.)

Puisque les articles sur « la fin du monde » sont d’habitude rejetés comme relevant d’illuminés conspirationnistes, je voulais commencer cet article en présentant des faits économiques reconnus. Les États-Unis sont en faillite et la seule béquille pour les maintenir debout est leur armée, ainsi que le fait que tout le monde a de lourds investissements dans le pays, si bien que personne ne veut les voir faire faillite. Donc les emprunts et les dépenses excessives continuent une journée de plus… jusqu’à ce que cela ne soit plus possible.

Que se passerait-il si les États-Unis étaient un jour incapables de poursuivre leurs dépenses démesurées ? On assisterait à un crash gigantesque de l’économie mondiale, mais plus important, les États-Unis s’effondreraient à la mode soviétique, mais plus gravement encore, en raison de différences structurelles. (Pour comprendre ces différences, réfléchissez au fait que les transports publics ont continué de fonctionner pendant l’effondrement soviétique et que la plupart des familles étaient déjà bien préparées pour faire face à la pénurie de nourriture. Aux États-Unis vous verriez à la place des gens isolés dans des banlieues sans carburant, sans nourriture ni médicaments, avec seulement plein d’armes et de munitions. Consultez l’étude d’Orlov sur l’écart entre les effondrements et le retard d’effondrement pour plus d’informations sur cette différence structurelle).

Arrivent les Bitcoins, qui peuvent briser le cercle vicieux des emprunts et des dépenses excessives.

Comme nous l’avons vu, la raison pour laquelle les gens sont obligés d’acheter du dollar américain, c’est qu’il est la base du système d’échange de valeur. Si vous voulez un gadget fabriqué en Chine ou en Inde, vous devez d’abord acheter des dollars américains, pour ensuite échanger ces dollars contre le gadget. Mais nous l’avons observé, le Bitcoin dépasse de loin le dollar sous tous ses aspects en tant que gage de valeur pour le commerce international. Utiliser des Bitcoins c’est moins cher, plus facile et bien plus rapide que les actuels transferts de valeur internationaux.

Pratiquement toutes les personnes impliquées dans le commerce international à qui j’ai parlé passeraient à un système semblable à Bitcoin si elles en avaient la possibilité, évacuant des années de frustrations héritées du système bancaire actuel (qui utilise le dollar américain). Si cela arrivait, les États-Unis ne seraient plus en mesure de trouver des acheteurs pour leurs dollars fraîchement imprimés qui maintiennent leur économie (et financent leur armée).

Si ce cycle de monopole et dépendance commerciale du dollar prend fin, les États-Unis d’Amérique s’écrouleront. Lourdement. Cela semble inévitable désormais, et le Bitcoin est peut-être le système qui rompra ce cycle.

Crédit photo : Zcopley (Creative Commons By-Sa)




L’art de vivre de Richard Stallman

Goûts musicaux, culinaires, vestimentaires, etc. vous saurez tout (ou presque) sur Richard Stallman !

En récente conférence à l’Ubuntu Party de Paris, je cherchais un article simple et léger à faire faire à Internet pour illustrer la traduction collaborative sur Framapad. Je me suis souvenu de ce lifestyle de Richard Stallman qui intéressera peut-être ceux que le personnage interpelle ou fascine au delà de son action directe en faveur du logiciel libre.

Le passage sur le port (ou pas) de la cravate est particulièrement savoureux 😉

Preliminares - CC by-sa

Le mode de vie de RMS

RMS lifestyle

Richard Stallman – dernière version 2013 – Site personnel
(Traduction : goofy, P3ter, yanc0, Garburst, Cyb, kaelsitoo, yostral, Asta, VIfArgent, yostral, tcit, Chuckman, Jim, Framartin)

Je n’ai pas de préférence particulière pour ceci ou pour cela.

Je n’ai pas de nourriture favorite, de livre favori, de chanson favorite, de blague favorite, de fleur favorite ou de papillon favori. Mes goûts ne fonctionnent pas de cette manière.

En général, dans les domaines des arts ou des sensations, les choses peuvent être bonnes de trente-six manières et elles ne peuvent être comparées ni classées. Je ne peux juger si je préfère le chocolat ou les nouilles, car je les aime différemment. Ainsi, je ne peux pas déterminer quel est mon aliment préféré.

Domicile

Jusqu’en 1998 environ, mon bureau au MIT était aussi mon lieu de résidence. C’était même mon adresse officielle pour voter. Aujourd’hui ma résidence est à Cambridge, pas loin du MIT. Cependant, j’y suis rarement étant donné que je voyage beaucoup.

Musique

  • Parmi les genres musicaux que j’apprécie on trouve la musique folk espagnole (mais pas le Flamenco), la musique folk lettone, le fiddling folk suédois, la musique traditionnelle marocaine, la musique de danse des Balkans, la musique de danse folklorique turque, la musique classique turque, la musique arménienne classique, la musique chorale géorgienne, la musique classique indienne (j’ai tendance à préférer la carnatique à l’hindoustani), la musique orchestrale javanaise et balinaise, la musique traditionnelle vietnamienne, la musique de cour japonaise (Gagaku), la musique de danse folklorique japonaise (Minyo), la musique folklorique des Andes (sauf quand les paroles sont en espagnol et d’inspiration romantique), et la musique traditionnelle folk américaine quand elle est vivante.
  • J’aime les arts musicaux européens, mais j’ai moins d’attrait pour eux que je n’en ai eu il y a quelques décennies.
  • J’aime la musique polyphonique des époques médiévales. Surtout à partir de 1200, avec le hoquet. Toutefois, le chant grégorien a une complexité suffisante pour m’impliquer.
  • Je n’apprécie pas tellement le jazz, peut-être parce que je n’en connais pas assez à son sujet. Cependant, j’aime quelques fusions qui incluent le jazz. Par exemple, la musique de mariage bulgare (une fusion de la musique folk jazz et bulgare) et le jazz latino.
  • J’aime certaines œuvres avant-gardistes — par exemple, le pianiste Conlon Nancarrow.
  • Si quelque chose est populaire aux États-Unis, je le trouve la plupart du temps ennuyeux, mais il y a de temps à autres des exceptions. J’ai aimé la majeure partie de ce que j’écoutais à la radio avant les Beatles. Aux alentours de 1980, il y a eu une autre époque à laquelle j’ai entendu sur les radios des autres une quantité importante de musique que j’aimais.
  • Je déteste particulièrement la musique country. Je n’aime pas non plus le rock « dur », ou les ballades romantiques lentes. Le « heavy metal » est trop « dur » à mes oreilles ; de toute manière le son dans un gamelan de bronze est bien plus grave.
  • Quand un style de musique étranger commence à devenir populaire aux États-Unis, cela prend souvent une tournure que je n’approuve pas. Par exemple, j’aime la musique de danses folkloriques bulgares mais j’en ai assez des chœurs féminins qui sont devenus un hit aux USA dans les années 80. À cette époque, la musique de Youssou N’Dour était intéressante, mais quand il a commencé à faire des disques en visant les goûts américains et européens, l’étincelle s’est éteinte.

Nourriture

  • Je suis un omnivore : je vais tester presque n’importe quoi si cela ne me dégoûte pas.
  • Je refuse de manger les animaux les plus intelligents, comme les singes, les cétacés et les perroquets.
  • Une fois, à Taiwan, j’ai mangé des insectes, surtout des larves d’abeilles et des criquets. J’ai aimé les larves d’abeilles, et j’espère avoir l’occasion d’en manger à nouveau. Lors d’une autre visite à Taiwan, j’ai mangé du serpent (deux sortes de serpent, selon deux préparations différentes). J’ai bien aimé, mais pas énormément non plus.
  • Le thon cuit a un goût horrible. C’est une énorme perte de cuire le thon !
  • Je refuse de manger des ailerons de requin, parce que la pêche pour les ailerons décime les requins. Pour des raisons semblables, j’ai à présent des doutes sur les sushis de thon (bien que j’aime ça).
  • Je soutiens le boycott total de Coca Cola Company, en réponse au meurtre des délégués syndicaux en Colombie et au Guatemala. Je n’utiliserai aucun des produits de cette société et j’espère que vous les rejetterez aussi.
  • « Petit déjeuner » ? Est-ce cette chose que les gens mangent le « matin » ?

Religion

  • Je suis athée, pour des raisons scientifiques. La théorie de la religion sur le monde naturel (« c’est cette voie parce que Dieu l’a décidé ainsi ») n’explique rien du tout, elle remplace une question par une autre.
  • J’ai aussi rejeté l’idée que l’opinion de Dieu nous donnerait une ligne de conduite morale. Un dieu qui permettrait qu’autant de souffrances arrivent — la plupart n’étant pas le résultat du libre arbitre de quelqu’un — n’est certainement pas utile en tant que guide. Il aurait tout autant le droit à une opinion que vous ou moi mais son opinion n’aurait pas de droit à un quelconque respect supplémentaire.
  • La religion n’offre pas de raccourci moral. C’est à nous de juger ce qui est bon et ce qui est mauvais.

Vêtements

  • Toutes mes chemises ne sont pas rouges ou mauves, bien que beaucoup le soient. J’aime ces couleurs.
  • Aucune de mes chemises ne porte de messages (tels que des mots, ou des symboles). Cette pratique me semble manquer de dignité, c’est pourquoi je ne porte pas de vêtements ornés de symboles, même pour des causes que je soutiens. Ce n’est pas un refus basé sur des raisons éthiques, donc cela ne me dérange pas de vendre des casquettes et des t-shirts portant des slogans pro-logiciels libres au nom de la FSF mais je refuse d’en porter moi-même.
  • Par principe, je refuse de posséder une cravate.

Je trouve les cravates inconfortables, donc je n’en porte pas. Si les cravates étaient simplement une option vestimentaire, je refuserais simplement de les utiliser mais il n’y aurait aucune raison de faire tout un tapage à ce sujet. Cependant, il y a une pression sociale absurde sur les hommes pour qu’ils portent des cravates. Ils le font dans le but d’aspirer à devenir le patron.

Lorsque je travaillais au MIT, j’étais choqué que les diplômés du MIT, des gens qui auraient pu imposer eux-mêmes leurs conditions pour avoir un emploi, se sentaient obligés de porter des cravates à des entretiens d’embauche, même pour des entreprises qui (ils le savaient) avaient le bon sens de ne pas leur demander de porter des cravates au travail.

Je pense que la cravate signifie: « Je serai un employé tellement servile que je suis prêt à faire des trucs complètements stupides juste parce que vous me dites de les faire. » Se rendre à un entretien d’embauche sans cravate est une façon de dire que vous ne voulez pas travailler pour quelqu’un qui cherche des employés serviles.

Les gens qui portent des cravates dans ces circonstances sont des victimes-complices : chaque personne qui craque sous la pression et porte une cravate augmente la pression sur les autres. C’est un concept central pour comprendre d’autres formes de propagations de cochonneries, comme les logiciels propriétaires ou Facebook. En fait, c’est grâce aux cravates que j’ai d’abord compris ce phénomène.

Je ne condamne pas les victimes-complices, puisque ce sont d’abord des victimes avant d’être des complices. Mais je crois que je ne dois pas être l’un d’eux. J’espère que mon refus de porter une cravate rendra la chose plus aisée à refuser pour d’autres.

La première fois que j’ai visité la Croatie, il y avait dans ce pays une grande campagne de publicité basée sur l’origine de la cravate (« Cravate » et « Croatie » sont de la même famille). Vous pouvez imaginer mon dégoût pour cette pub — et donc j’ai appelé ce pays « Cravatland » pendant un moment.

La tenue correcte exigée par la Free Software Foundation nécessite une casquette à hélice, tout le reste est optionnel. Quand bien même nous n’appliquons pas cette règle.

« Cartes de fidélité »

Je refuse d’avoir des cartes de fidélité personnelles car elles sont une forme de surveillance. Je préfère payer un peu plus pour ma vie privée et résister à un système abusif. Allez voir sur nocards.org pour plus d’informations à ce sujet.

Cependant, ça ne me dérange pas d’utiliser la carte ou le numéro de quelqu’un d’autre de temps en temps pour faire des économies. Ça ne me surveille pas moi.

J’utilise les cartes Grand Voyageur des compagnies aériennes puisque de toute façon elles demandent à connaître mon identité. Cependant, je n’achèterai rien d’autre avec cette carte pour obtenir des miles, parce que je préfère payer comptant et rester anonyme.

Téléphones Portables

Je refuse d’avoir un téléphone portable car ce sont des dispositifs de localisation et de surveillance. Ils permettent au système du téléphone d’enregistrer les déplacements de l’utilisateur, et beaucoup (peut-être tous) peuvent être convertis à distance en dispositifs d’écoute.

En outre, la plupart d’entre eux sont des ordinateurs avec des logiciels non libres installés. Même s’ils ne permettent pas à l’utilisateur de remplacer le logiciel, quelqu’un d’autre peut le remplacer à distance. Dès lors que le logiciel peut être modifié, nous ne pouvons pas le considérer comme équivalent à un circuit. Une machine qui autorise l’installation de logiciels est un ordinateur, et les ordinateurs devraient tourner avec des logiciels libres.

Quand j’ai besoin d’appeler quelqu’un, je demande à une personne à proximité de me laisser passer un appel.

Vacances

La plupart du temps je ne m’occupe pas des vacances, sauf Grav-mass (NdT : L’anniversaire de Newton, le 25 décembre, i.e. Noël). Elles n’ont pas d’effet direct sur moi, étant donné que je travaille lorsque je le décide (c’est-à-dire la plupart du temps) et fais autre chose lorsque je le désire.

Si j’avais une famille, et que les vacances étaient une occasion particulière pour pratiquer une activité de loisir lorsque les autres n’ont pas à aller au travail ou à l’école, cela serait une raison rationnelle de s’y intéresser. Toutefois, j’ai décidé de ne pas avoir de famille, et je n’ai pas besoin d’attendre des vacances pour voir mes amis.

La plupart des fêtes sont devenues des événements commerciaux : les relations publiques des grandes compagnies ont inculqué aux gens qu’acheter des trucs pour leurs amis et leur famille était « la chose à faire » ces jours-là, qu’il s’agissait de la plus sincère expression d’amour. Je n’aime pas me sentir obligé d’offrir un cadeau pour un événement sans valeur, et je ne veux pas recevoir de cadeaux dans ces circonstances non plus ; ainsi, je m’abstiens.

Trains

J’aime les trains, et je préfère prendre le train pour plusieurs heures que prendre l’avion.

Toutefois, je refuse catégoriquement de prendre les trains Amtrak car ils vérifient les identités des passagers (parfois, pas toujours). Rejoignez-moi dans le boycott d’Amtrak jusqu’à ce qu’ils arrêtent d’exiger l’identification.

Apprentissage de langues

Dans un premier temps, j’utilise un manuel pour apprendre à lire la langue et des enregistrements audio pour m’initier à la prononciation des mots. Une fois le manuel terminé, je commence à lire des romans pour enfants (pour les 7-10 ans) avec un dictionnaire. Je passe ensuite aux livres pour adolescents quand je connais assez de mots pour que la lecture soit assez rapide.

Lorsque mon vocabulaire est suffisamment développé, je commence aussi à utiliser la langue dans les emails que j’échange avec des natifs.

Je n’essaie pas vraiment de parler une langue tant que que je ne connais pas suffisament de mots pour dire les choses complexes que j’ai, d’ordinaire, envie de dire. Les phrases simples sont à peu près aussi rares dans mes discours que dans cet article. En plus, je dois connaître la façon de demander comment dire telle ou telle chose, ce que signifie tel ou tel mot, comment différencier le sens de certains mots, et comment comprendre les réponses. J’ai commencé à parler français lors de ma première visite en France. Je décidai, lors de mon arrivée à l’aéroport que je ne parlerai que français pendant les six semaines de mon séjour. Ce fut frustrant pour mes collègues dont l’anglais était bien meilleur que mon français. Mais cela m’a permis d’apprendre.

J’ai décidé d’apprendre l’espagnol quand j’ai vu une page dans cette langue et me suis rendu compte que je pouvais en lire une grand partie (étant donné mon niveau de français et d’anglais). J’ai suivi l’approche décrite ci-dessus et j’ai commencé à parler espagnol lors d’une visite à Mexico quelques années plus tard.

Quant à l’indonésien, je n’ai pas assez de vocabulaire pour parler tout le temps cette langue quand je suis en Indonésie, mais j’essaie de le faire autant que je peux.

Éviter l’ennui

J’ai horreur de m’ennuyer, et comme j’aime accomplir beaucoup de choses, je n’aime pas perdre mon temps. Ainsi, j’ai toujours avec moi un ordinateur et un livre. Lorsque je dois attendre quelques minutes et que je peux m’asseoir, je travaille. Lorsque je dois rester debout, ou n’ai pas assez de temps pour accomplir quelque chose de significatif sur l’ordinateur, je lis.

Lorsque j’attends mes bagages à l’aéroport, je fais toujours une de ces deux choses. Et je vois les gens autour de moi, inquiets et passifs. Quel gâchis.

Crédit photo : Preliminares (Creative Commons By-Sa)




Le bug #1 d’Ubuntu enfin fixé : Microsoft n’est plus dominant sur le marché

Lorsque la distribution GNU/Linux Ubuntu est sortie en 2004, son père fondateur Mark Shuttleworth a signalé lui-même le premier « bug » : Microsoft détient la majorité du marché (Microsoft has a majority market share).

Il s’agissait symboliquement, et avec humour, de montrer le cap à suivre en désignant le principal concurrent.

Aujourd’hui la donne a changé et Shuttleworth a décidé hier de marquer ce bug comme résolu (fix released), quand bien même cela ne signifie pas, loin de là, qu’Ubuntu ait gagné comme il s’en explique ci-dessous.

Remarque : Nous en profitons pour signaler que Framasoft sera présent en masse à l’Ubuntu Party de Paris, avec stand et 3 mini-conférences le samedi 1er juin.

Ubuntu bug#1 Microsoft

Bug #1 : Microsoft détient la majorité du marché

Bug #1 (liberation) : Microsoft has a majority market share

Mark Shuttleworth – 30 mai 2013 – Launchpad Ubuntu
(Traduction : Penguin, Mowee, Cryptie, quack1, @zessx, Asta, misc, MFolschette, Samusz + anonymes)

Aujourd’hui, l’utilisation de l’informatique dans la vie de tous les jours est beaucoup plus importante qu’elle ne l’était en 2004 : les téléphones, tablettes et autres appareils nomades sont devenus une part non négligeable de notre vie numérique. D’un point de vue compétitif, cet édifiant marché est une bénédiction pour la concurrence. Avec notamment iOS et Android, qui tous deux représentent une part significative du marché (Voir Windows en dessous de iOS et Android réunis avec ce graphique.

Android n’est peut-être pas mon premier choix de (noyau) Linux, ni le vôtre, mais c’est sans aucun doute une plateforme open source qui offre des avantages pratiques et économiques aux utilisateurs, comme à l’industrie. Ainsi, nous avons d’un côté de la concurrence et de l’autre une bonne représentation de l‘open source dans l’informatique personnelle.

Même si nous n’avons joué qu’un petit rôle dans ce changement, je pense qu’il est important pour nous de reconnaître qu’il a eu lieu. Du point de vue d’Ubuntu, le bug est maintenant clos.

Évidemment, ce bug a aussi un aspect social. Pour beaucoup, il a fait office de déclaration d’intention. Mais il est préférable pour nous de nous concentrer sur l’excellence de notre propre travail, plutôt que considérer notre impact sur le produit des autres. Depuis les (nombreuses) années que ce bug est référencé, nous avons trouvé comment être excellents dans le cloud, et j’espère que nous trouverons aussi bientôt comment l’être sur les postes de travail des développeurs, et peut-être même sur toute la quantité d’appareils que les utilisateurs réguliers peuvent utiliser. Je préférerais désormais que nous trouvions un cri de ralliement qui célébrerait ces idées et leur management.

Il est important de remarquer que de nos jours, si vous êtes dans le domaine de l’informatique dématérialisée (NdT : cloud computing), l’équipe de service d’infrastructure (NdT : IaaS) de Microsoft est très compétente et travaille dur pour que Linux soit parfaitement supporté par Azure, ce qui rend le travail avec eux très plaisant. Si l’évolution du marché a peut-être joué un rôle dans tout ça, les circonstances ont changé et les institutions se sont adaptées. Nous nous devons donc de le faire aussi.

Cela dit, il est bon de prendre du recul et de visualiser combien tout cela a changé depuis 2004, et à quelle vitesse ! Avec Ubuntu, notre but est de proposer à tous une expérience utilisateur formidable, que ce soit pour les développeurs, pour la production en entreprise ou tout simplement l’utilisateur final. Et tout cela avec un large support de matériel. Nous évoluons dans un environnement dynamique qui ne cesse de changer d’année en année. C’est donc pour cela que nous devons sans arrêt nous remettre en question, que ce soit au niveau de notre façon de faire, nos pratiques, les outils que nous utilisons ainsi que les relations que nous entretenons en interne et en externe. Corriger ce problème n’en est qu’un tout petit exemple.




Quand l’industrie culturelle US veut attaquer les « pirates » à l’artillerie lourde !

Une nouvelle traduction de Cory Doctorow

L’industrie américaine du divertissement au Congrès : autorisez-nous légalement à déployer des rootkits, des mouchards, des logiciels rançonneurs et des chevaux de Troie pour attaquer les pirates !

US entertainment industry to Congress: make it legal for us to deploy rootkits, spyware, ransomware and trojans to attack pirates!

Cory Doctorow – 26 mai 2013 – BoingBoing.net
(Traduction : Mowee, ehsavoie, audionuma, Asta)

La « Commission sur le Vol de la Propriété Intellectuelle Américaine », qui porte bien comiquement son nom, a finalement rendu son rapport de 84 pages complètement folles. Mais dans toute cette folie, il y a une part qui l’est encore plus que le reste : une proposition pour légaliser l’usage des logiciels malveillants afin de punir les personnes soupçonnées de copies illégales. Le rapport propose en effet que ce logiciel soit chargé sur les ordinateurs et qu’il détermine si vous êtes un pirate ou non. S’il soupçonne que c’est le cas, il verrouillera votre ordinateur et prendra toutes vos données en otage jusqu’à ce que vous appeliez la police pour confesser vos crimes. C’est ce mécanisme qu’utilisent les escrocs lorsqu’ils déploient des logiciels rançonneurs (NdT : ransomware).

Voilà une preuve supplémentaire que les stratégies en terme de réseau des défenseurs du copyright sont les mêmes que celles utilisées par les dictateurs et les criminels. En 2011, la MPAA (Motion Picture Association of America) a dit au Congrès qu’ils souhaitaient l’adoption de la loi SOPA (Stop Online Piracy Act). Selon eux, cela ne pouvait que fonctionner vu que la même tactique est utilisée par les gouvernements en « Chine, Iran, Émirats Arabes Unis, Arménie, Éthiopie, Arabie Saoudite, Yémen, Bahreïn, Birmanie, Syrie, Turkménistan, Ouzbékistan et Vietnam. » Ils exigent désormais du Congrès que soit légalisé un outil d’extorsion inventé par le crime organisé.

De plus, un logiciel peut être écrit de manière à ce que seuls des utilisateurs autorisés puissent ouvrir des fichiers contenant des informations intéressantes. Si une personne non autorisée accède à l’information, un ensemble d’actions peuvent alors être mises en œuvre. Par exemple, le fichier pourrait être rendu inaccessible et l’ordinateur de la personne non autorisée verrouillé, avec des instructions indiquant comment prendre contact avec les autorités pour obtenir le mot de passe permettant le déverrouillage du compte. Ces mesures ne violent pas les lois existantes sur l’usage d’Internet, elles servent cependant à atténuer les attaques et à stabiliser un cyber-incident, pour fournir à la fois du temps et des preuves, afin que les autorités puissent être impliquées.

De mieux en mieux :

Alors que la loi américaine interdit actuellement ces pratiques, il y a de plus en plus de demandes pour la création d’un environnement légal de défense des systèmes d’informations beaucoup plus permissif. Cela permettrait aux entreprises de non seulement stabiliser la situation, mais aussi de prendre des mesures radicales, comme retrouver par elles-mêmes les informations volées pouvant aller jusqu’à altérer voire détruire ces dernières dans un réseau dans lequel elles n’ont pourtant aucun droit. Certaines mesures envisagées vont encore plus loin : photographier le hacker avec sa propre webcam, infecter son réseau en y implantant un logiciel malveillant ou même désactiver voire détériorer physiquement le matériel utilisé pour commettre les infractions (comme son ordinateur).

Source : La Commission sur le Vol de la Propriété Intellectuelle Américaine recommande les malwares !




Framapad de plus en plus utilisé dans l’éducation

Framapad sur iPad

On ne nous prévient pas toujours loin de là mais nous constatons avec fierté et plaisir que notre service libre Framapad est de plus en plus souvent utilisé dans les établissements scolaires (par exemple ici, ici, ici ou encore ).

On y a apprécie son immédiateté, sa simplicité d’usage et surtout ses potentialités pédagogiques, notamment pour ce qui concerne le travail collaboratif (on y apprécie également le fait que ce soit libre et qu’on n’est pas obligé d’en passer par Google).

Nous avons voulu en savoir plus en interviewant ci-dessous deux enseignantes, l’une du primaire et l’autre du secondaire.

Merci de relayer l’info pour faire connaître et donner envie à plus de monde encore de se frotter à Framapad. Merci également d’apporter votre témoignage dans les commentaires si vous aussi vous l’utilisez dans vos classes, il est important pour nous de faire savoir que nous sommes utiles 😉

La photo ci-dessous est issue d’une séance pédagogique très détaillée réalisée en SVT dans l’Académie de Créteil (on y parle de Firefox et LibreOffice aussi). Nous vous invitons également à regarder cette vidéo[1] où des élèves de l’Académie de Bordeaux découvre l’écriture poétique avec Framapad sur leur… iPad !

Framapad éducation - Créteil SVT

Interview croisée de deux utilisatrices de Framapad, l’une au primaire et l’autre au secondaire

Bonjour, pouvez-vous vous présenter succinctement. Où enseignez-vous et à quel niveau ?

Laetitia : Bonjour, Laetitia, enseignante en CM1/CM2, dans les Deux-Sèvres

Hélène : Professeur documentaliste au Collège Saint Jean (215 élèves) dans le Tarn.

Comment avez-vous connu Framapad ?

Laetitia : Par l’animateur informatique de ma circonscription qui en a parlé en animation pédagogique (temps de formation).

Hélène : Je ne me souviens plus précisément mais sans aucun doute par le biais de mutualisation entre professeurs documentalistes

Qu’est-ce qui vous a motivé(e) à le proposer à vos élèves/étudiants ?

Laetitia : Un projet inter-degrés entre ma classe et une classe de 6e de mon collège de secteur.

Hélène : Plusieurs questions et interrogations m’ont amenée à utiliser un outil d’écriture collaborative. Comment dépasser le simple « copier-coller » des élèves ? Comment enseigner l’écriture numérique ? Comment faire pour que les élèves donnent du sens à leurs recherches documentaires ? Comment développer chez des élèves de collège le sens du travail collaboratif ?

Il fallait un outil simple, facilement accessible et bien sûr librement utilisable par les élèves. Framapad répondait à ces critères.

Quels dispositifs avez-vous mis en place pour l’utiliser ? Avec quels matériels ? Et surtout pour quelle démarche pédagogique ?

Laetitia : Production d’écrit par 4 (1 élève chacun), connectés en même temps.

Hélène : lors de la mise en activité de recherche par les élèves, je pratique avec mes collègues la méthode du document de collecte. Ce document de collecte est la première étape d’un brouillon, constituée d’extraits « copier-coller » correctement référencés (sources des informations relevés). Il permet à la fois de cerner un sujet, d’évaluer la pertinence d’une information et de prélever l’information à partir d’internet notamment.

Lors de travaux de groupes, il est apparu nécessaire de trouver un outil permettant aux élèves de travailler simultanément sur un même document pour mutualiser ce document de collecte et interagir sur celui-ci. Par exemple, pour un dossier santé et environnement en SVT en classe de 3e, les élèves ont en amont travaillé sur un article d’actualité qui a permis de dresser collectivement une cartographie des producteurs d’info, sur les sources (cartographie des sources) en réalisant un scoop.it comme traces de leur recherche.

L’outil Framapad a ensuite permis à chaque binôme de réaliser son travail de collecte, de synthèse et de réécriture des informations à partir du document de collecte réalisé. Au besoin, chacun a pu revenir sur les sites préalablement sélectionnés pour compléter, approfondir des points particuliers.

Dans la mesure où Framapad se trouve sur Internet, est-ce que la connexion parfois hésitante des établissements scolaires a été un frein à son usage ?

Laetitia : Parfois j’ai eu du mal à avoir un ordinateur connecté par élève (ligne Wi-Fi trop légère pour le nombre de PC).

Hélène : Personnellement, je n’ai pas eu de soucis particuliers. 5 ou 6 groupes ont pu travailler simultanément sur leur pad. Mais j’ai des retours de collègues pour qui le site a plusieurs fois « beugué » lorsqu’il y avait trop de connexions simultanées. Ce genre de séance nécessite d’avoir une solution de repli sous le coude.

Dans la mesure où Framapad se trouve sur Internet, avez-vous envisagé des scénarios pédagogiques hors temps de classe, où les élèves seraient invités à travailler dessus et ensemble depuis leur domicile ?

Hélène : Les binômes qui n’avaient pas terminé leur travail de réécriture ont été invités à le terminer. L’avantage avec ce dispositif c’est que chacun des élèves du groupe peut y accéder à son rythme, depuis chez lui ou depuis le CDI du collège. Même en cas d’absence d’un élève par exemple le travail reste accessible à l’autre élève.

Quels sont les points positifs et négatifs que vous avez rencontrés lors de son usage en classe ?

Laetitia : Lorsque les élèves se connectent à leur texte d’un ordinateur différent, ils n’ont plus la même couleur, celle-ci reste attribuée à l’ordinateur qui se connecte. Les prénoms ne restent pas enregistrés, c’est dommage pour le suivi par l’enseignant (hors temps scolaire sur un ordi perso, donc connexion différente).

Hélène : Je partage cette dernière remarque qui peut être résolu en demandant aux élèves de préciser en haut de page la couleur qu’ils ont choisi (ici même, pour cette interview c’est ce que vous nous demandez de faire d’ailleurs[2]).

Framapad permet un véritable travail collaboratif du binôme qui peut annoter, corriger, compléter le travail de l’autre. Je trouve important (et c’est d’ailleurs une compétence du B2i (2.4 – Participer à des travaux collaboratifs en connaissant les enjeux et en respectant les règles) de leur montrer ces possibilités de travail.

Plusieurs points positifs à l’usage du pad en classe :

  • Un suivi pour mon collègue de SVT et moi-même après chaque séance : annoter, corriger, questionner et même si besoin vérifier l’historique du pad—qui a écrit, quoi ?
  • Alternance de l’individualisation du travail et de travail de groupe : d’abord un travail individuel (chacun ayant en charge une partie du travail) puis un travail de relecture et d’annotation de la partie de l’autre. Les élèves ont vraiment eu le souci de reformulation, de conservation des informations pertinentes par rapport à leur plan même si sur certains pads le passage du copier-coller au copier-créer reste difficile soit parce qu’ils ne comprennent pas ce passage et ne font donc aucun effort de synthèse soit au contraire parce qu’ils estiment que la phrase est déjà suffisamment claire.
  • La possibilité de personnaliser les URL d’accès au pad pour être facilement mémorisable et transmise aux autres et aux enseignants.

Points d’amélioration : En collège, l’usage du tchat, qui offre pourtant des perspectives intéressantes d’échange et de partage, reste difficile, sans doute encore par manque de maturité ou d’expérience de l’exercice. J’ai donc pour ma part privilégié la concertation de vive voix et mettant les élèves côte à côte dans la salle informatique.

Quelles sont les fonctionnalités qui manquent selon vous à Framapad, notamment pour un usage éducatif ? Que pensez-vous de son ergonomie générale, est-ce adapté à la spécificité d’un jeune public ?

Laetitia : Pas d’idée particulière. Oui, ça convient pour des élèves du primaire de fin de cycle 3.

Hélène : Peut-être plus de possibilité de mise en page (taille de la police par exemple pour mettre en valeur des titres)

On dit souvent que les élèves ne sont pas assez habitués à travailler collaborativement, ensemble, en groupe, etc. Un tel outil vous semble-t-il intéressant pour développer de telles compétences ?

Laetitia : Oui, pour le développement de la maîtrise de la langue écrite, pour expliquer, argumenter, justifier…

Hélène : Un outil d’écriture collaborative permet de développer des compétences informationnelles et numériques.

  • LIRE : Savoir confronter les différents discours sur un sujet (information divergentes ou contradictoires sur des sujets de controverses par exemples), être capable de relever les manques ou les besoins ;
  • ECRIRE : Etre capable d’écrire à plusieurs sur un même document, Savoir prendre en compte l’écrit de l’autre afin de le compléter ou de modifier son propre écrit. Il s’agit d’un véritable travail de création ;
  • NAVIGUER : Maîtriser la navigation en ligne en utilisant les hypertexte, la navigation d’un onglet à l’autre ;
  • ORGANISER : S’appuyer sur le document de collecte pour construire une carte d’idées et un plan.

L’outil pad permet également de développer chez les élèves des aptitudes de concertation et de choix (ce qu’on garde, ce qu’on supprime et pourquoi). Il amène les élèves à développer un esprit critique et une réflexion sur leur propre écriture

Réitérerez-vous l’expérience ? Le conseilleriez-vous à des collègues ?

Laetitia : Oui, mais avec 3 élèves et l’enseignant sur le 4e poste pour réguler en direct, poser des questions, relancer, aider…

Hélène : Sans aucun doute, OUI et même pour les plus petites classes. je l’utilise d’ailleurs également avec des collègues professeurs documentalistes lorsque nous avons besoin de réfléchir à plusieurs sur une problématique, bâtir des ordres du jour ou des synthèses par exemple.

Saviez-vous que derrière Framapad se cache Framasoft et derrière Framasoft la promotion et la diffusion du logiciel libre ?

Laetitia : Je savais que Framapad faisait partie de Framasoft dont j’avais entendu parler par un autre animateur informatique de mon département.

Hélène : Oui pour utiliser plusieurs de ses services notamment Framamindmap ou Framadate. Nos établissements n’ont pas toujours les moyens d’avoir des logiciels payants. Et puis la philosophie du libre est en adéquation avec les valeurs que je souhaite véhiculer à travers mon enseignement du numérique.

Notre slogan est « La route est longue mais la voie est libre », cela vous inspire quelque chose ?

Laetitia : Oui, que c’est un dur labeur mais que la réussite est assurée !

Hélène : Je suis convaincue de l’intérêt collectif du partage et du libre : il contribue à l’intelligence et à la pensée collectives. Cette notion de libre rejoint de très près la notion de biens communs.

Les initiatives comme celles de Framasoft sont à encourager parce qu’elles participent au développent de l’enseignement du numérique… Même si la route est longue, nous y sommes bel et bien. Pour Bernard Steigler, le numérique entre aujourd’hui dans une troisième phase : celle des « technologies de l’annotation ».

Notes

[1] Vidéo d’où est extraite l’image d’introduction.

[2] L’interview croisée a été réalisée sur Framapad également 😉




Éducation : priorité au logiciel libre ou respect de la « neutralité technologique » ?

On commence à connaître la chanson et elle est emblématique de l’époque actuelle : le privé qui s’alarme et demande au public de le soutenir sur le dos des biens communs.

Ici nous sommes dans le secteur sensible de l’éducation et pour refuser la priorité aux logiciels libres on est prêt à tout, comme sortir du chapeau la notion pour le moins vague et floue de « neutralité technologique » (sans oublier le FUD sur l’innovation, la croissance, la destruction d’emplois, toussa…)

Le Sénat a en effet examiné cette semaine le projet de loi sur la refondation de l’école de la République. Parmi les dispositions introduites par la commission de la culture, de l’éducation et de la communication, on trouve une modification apportée à l’article 101 qui donne la priorité au logiciel libre et aux formats ouverts dans le futur service public du numérique éducatif.

Pour ceux (comme l’April ou l’Aful) qui se battent depuis des années, voire des décennies, pour qu’il en soit ainsi, c’est déjà un grand pas en avant.

Un pas en avant clairement non partagé par le Syntec Numérique et l’AFINEF (Association Française des Industriels du Numérique dans l’Education et la Formation) qui ont publié dans la foulée un communiqué de presse que nous avons reproduit ci-dessous.

Dans la mesure où les communiqués de l’April, de l’Aful et du Syntec ne proposent pas d’espace de discussion sous article, nous invitons toutes celles et ceux que le sujet intéresse à intervenir dans les commentaires.

PS : Rappelons à l’occasion l’article de Richard Stallman : Pourquoi les écoles devraient utiliser le logiciel libre et l’enseigner.

Sashomasho - CC by-sa

Numérique éducatif et pédagogique : les professionnels du numérique interpellent le Gouvernement sur le respect de la neutralité technologique

CP du Syntec Numérique et l’AFINEF (22 mai 2013)

URL d’origine du document

Syntec Numérique et l’AFINEF interpellent le Gouvernement sur la mention favorisant de manière prioritaire l’utilisation de logiciels libres pour le service public du numérique éducatif, dans le projet de loi en débat ce mercredi 22 mai au Sénat sur la Refondation de l’Ecole de la République. Syntec Numérique, le syndicat professionnel des industries et métiers du numérique, et l’Association Française des Industriels de l’Education et de la Formation (AFINEF) interpellent le Gouvernement sur les dispositions modifiées du Projet de Loi de Refondation de l’Ecole de la République issues du travail en commission au Sénat, donnant la priorité à l’utilisation de logiciels libres pour le service public du numérique éducatif.

Malgré un avis défavorable du Gouvernement en commission, la rédaction retenue à l’alinéa 7 de l’article 10, « Ce service public utilise en priorité des logiciels libres et des formats ouverts de documents », porte atteinte au principe de neutralité technologique qui est la règle notamment pour la commande et l’achat publics.

Par ailleurs, le rapport annexé à la Loi à l’article 1er, définissant les moyens et les orientations de la refondation de l’école de la République mentionne que « L’incitation au développement de ressources numériques se fera notamment en faveur de contenus et de services numériques dits « libres » ».

Les professionnels du numérique regrettent que ces deux dispositions contredisent la circulaire du premier ministre du 19 septembre 2012 sur les modalités de l’utilisation des logiciels libres dans l’administration tout en portant atteinte au pluralisme des ressources informatiques.

En effet, au moment où le Gouvernement engage une politique d’aide à la création d’une filière d’acteurs français du numérique éducatif et pédagogique, ces dispositions, si elles sont définitivement adoptées, handicaperont gravement les efforts de développement de la plupart des entreprises déjà présentes sur cette filière qui n’a pas encore trouvé sa consolidation et dissuaderont de nouveaux acteurs innovants de s’y engager.

Pour les acteurs du numérique, le pluralisme et la neutralité technologique, adossés à l’interopérabilité, sont les conditions sine qua none afin de s’engager dans le développement des produits et supports technologiques pour répondre à l’enjeu essentiel de la modernisation du service public éducatif et à l’accompagnement des enseignants dans leur investissement pédagogique.

Ils souhaitent par ailleurs alerter les pouvoirs publics sur les conséquences que ces dispositions auraient sur la lisibilité de l’offre e-éducative française à l’international, notamment en direction de continents où le pluralisme et la neutralité technologique conditionnent la pénétration des marchés.

Ils soulignent enfin que ces dispositions évidement inconstitutionnelles, augmenteront le risque de recours contentieux entre les opérateurs privés du secteur et les administrations. En effet, ces dispositions rentrent en contradiction avec les principes d’égalité de traitement et de liberté d’accès à la commande publique, rappelés à l’article 1er du Code des marchés publics et qui ont acquis valeur constitutionnelle (Cons. Const. 26 juin 2003) : « Les marchés publics et les accords-cadres soumis au présent code respectent les principes de liberté d’accès à la commande publique, d’égalité de traitement des candidats et de transparence des procédures. Ces principes permettent d’assurer l’efficacité de la commande publique et la bonne utilisation des deniers publics. Ces obligations sont mises en œuvre conformément aux règles fixées par le présent code ».

Force est de constater que ces dispositions vont en effet à l’encontre du principe de neutralité du droit des marchés publics, qui ne permet aucunement de favoriser des opérateurs économiques au détriment d’autres. Au contraire, les règles de la commande publique ont pour objet de permettre au pouvoir adjudicateur de sélectionner l’offre économiquement la plus avantageuse, correspondant à ses besoins, après une mise en concurrence. Ainsi, écarter la fourniture de certaines solutions, en imposant un type de logiciels, violerait les principes fondamentaux de la commande publique consacrés tant au niveau français qu’européen et jamais démentis.

Syntec Numérique et l’AFINEV en appellent ainsi à la sagesse de la Haute Assemblée et au respect de la feuille de route numérique du Gouvernement, afin de soutenir une filière qui a besoin d’être stimulée par un environnement législatif et juridique stable, et non par des mesures discriminatoires infondées, pour donner la mesure de tout son potentiel, en termes d’innovation, de croissance et de création d’emplois.

Crédit photo : Sashomasho (Creative Commons By-Sa)




Google abandonne les standards ouverts pour sa messagerie instantanée ?

Un coup on souffle le chaud, un coup on souffle le froid, Google est bipolaire vis-à-vis du logiciel libre, des formats ouverts et du respect de la vie privée.

C’est d’autant plus flagrant lorsque pour critiquer Google on s’en réfère à ses propres déclarations.

Et l’on se retrouve, sans crier gare, du jour au lendemain, avec une messagerie instantanée potentiellement amputée de ses qualités précédentes…

Osde8info - CC by-sa

Google abandonne les standards ouverts pour la messagerie instantanée

Google Abandons Open Standards for Instant Messaging

Parker Higgins – 22 mai 2013 – EFF.org
(Traduction : Penguin, TheCamel, audionuma, Asta, KoS)

Au milieu du tourbillon médiatique qui entoure sa conférence I/O annuelle, Google a lâché quelques informations malheureuses sur ses plans concernant sa messagerie instantanée. À plusieurs endroits sur le web, la société remplace son actuelle plateforme « Talk » par une nouvelle dénommée « Hangouts » qui réduit drastiquement le support du protocole ouvert de messagerie instantanée connu sous le nom de XMPP (ou Jabber de manière informelle) et supprime également l’option de désactivation de l’archivage de toutes les communications en messagerie instantanée. Ces changements représentent une bascule des protocoles ouverts vers des protocoles fermés ainsi qu’un recul flagrant pour de nombreux utilisateurs.

Une régression pour l’interopérabilité

Auparavant, le support complet de XMPP par Google signifiait que les utilisateurs pouvaient communiquer avec des interlocuteurs utilisant d’autres services de messagerie instantanée, voire hébergeant leur propre serveur de messagerie instantanée. Ce type de décentralisation est une bonne chose : il diminue la dépendance à un service particulier, ce qui en contrepartie permet aux différents services de se différencier sur des aspects importants comme la qualité, la fiabilité ou le respect de la vie privée.

Certains utilisateurs, par exemple, ne souhaitent peut-être pas fournir à Google des informations sur le contenu de leurs messages, quand et d’où ils se sont connectés, ou bien avec qui ils ont l’habitude de clavarder. Les informations concernant les personnes avec qui les utilisateurs communiquent peuvent être sensibles ; souvenez vous, ces données étaient au cœur du retour de bâton qui frappa Buzz, un ancien réseau social, lorsqu’il décida de les rendre publiques par défaut.

La possibilité de fédérer différents services permet aux utilisateurs de faire leur choix eux-même. Voici une explication issue de la propre documentation de Google concernant la plateforme « Talk », dans une partie intitulée « Communications ouvertes » :

Le choix du service vous permet de choisir votre fournisseur en vous basant sur des facteurs plus importants tels que les fonctionalités, la qualité de service et le prix, tout en conservant la capacité de communiquer avec qui vous voulez.

Malheureusement, ce n’est pas le cas de nombreux services IM (messagerie instantanée) et VOIP (voix sur IP) aujourd’hui. Si les personnes avec qui vous souhaitez communiquer sont toutes connectées à des services IM/VOIP différents, vous devez créer un compte chez chacun d’entre eux pour pouvoir communiquer.

Le nouveau protocole Hangouts soulève précisément les questions que Google souligne ci-dessus. Les utilisateurs n’ont d’autre choix que d’utiliser les serveurs de Google ou se déconnecter des gens qui les utilisent. Les utilisateurs de Google ne sont pas informés du changement : leurs copains qui utilisent jabber.org, member.fsf.org, ou n’importe quel autre service qui utilise XMPP n’apparaîtront tout simplement plus dans la liste des contacts en ligne.

Ces changements sont le résultat de l’abandon par Google d’un sous-ensemble particulier du standard XMPP, le server-to-server federation. Mais pour le moment, Google continue à utiliser la partie connexion client-serveur, ce qui signifie que dès lors que vous êtes connecté avec un compte Google, vous pouvez utiliser n’importe quelle application utilisant ce protocole.

C’est important pour plusieurs raisons. Une des plus importantes est qu’aucun client officiel Google ne propose le chiffrement des communications Off-the-Record (OTR), qui devient un composant critique pour la sécurité des communications en ligne. Si les deux participants dans un échange sur messagerie instantanée utilisent chacun un chiffrage OTR, ils disposent d’une liaison sécurisée d’un bout à l’autre, ce qui signifie que personne, y compris leur fournisseur de service, ne peut lire le contenu de leurs messages.

Des changements dans l’historique

Malheureusement, un autre changement de la part de Google pourrait forcer les utilisateurs à faire un choix difficile, à savoir utiliser ou non ces clients externes tels que Pidgin, Adium, Gibberbot ou Chatsecure pour discuter. Le dilemme vient en particulier de la manière dont Google a changé sa façon d’archiver les conversations et de les présenter à l’utilisateur.

Précédemment, les utilisateurs pouvaient désactiver l’« historique de conversation », ce qui empêchait la sauvegarde des messages instantanés sur leur compte Gmail. Avec les nouveaux paramètres, les utilisateurs qui ne veulent pas conserver une copie de leur conversation accessible via Gmail doivent désactiver l’« historique Hangout », et ce pour chaque contact[1]. Le problème est que les utilisateurs peuvent seulement désactiver l’historique Hangout avec un compte Google Hangout officiel.

Donc tant pis pour les utilisateurs soucieux de leur vie privée qui veulent utiliser le chiffrement Off-the-Record et qui désirent garder leurs messages loin de leur compte Gmail. Et s’ils veulent continuer à discuter avec leurs amis sur Google chat, ils ne peuvent même pas le faire autre part.

Depuis la semaine dernière, Google demande aux utilisateurs de remplacer l’application Android Talk par Hangouts et de passer à Hangout au sein de Gmail dans Chrome. Soyez vigilants avant d’effectuer la mise à jour, soyez vigilants du coût pour la liberté de ces « améliorations ».

Que devrait faire Google ?

Dans son explication publique officielle de son abandon du support de XMPP, Google a expliqué que c’était une décision difficile, rendue nécessaire par des contraintes techniques. Mais même si le nouveau protocole obéit à de nouvelles contraintes techniques, cela n’empêche pas la compagnie de le rendre public et interopérable. Libérer les spécifications de Google Hangouts serait un bon premier pas. Fournir des client et des serveurs open source en serait un second. Il est clair que certaines fonctionnalités vidéo de Hangouts ont été implémentées dans un but spécifique à Google. Mais ce n’est pas une excuse pour nous emmener vers un monde où les seuls choix concrets sont des logiciels et des protocoles de chat propriétaires.

Une autre initiative simple à mettre en œuvre au bénéfice des utilisateurs aurait été d’incorporer le support de Off-the-Record dans le client Hangout officiel. Si de telles possibilités de confidentialité étaient proposées aux utilisateurs, cela atténuerait le fait d’offrir des options de protection de la vie privée seulement dans le logiciel propriétaire de Google.

Dans le document Google « Communications ouvertes » cité ci-dessus, l’entreprise explique en quoi c’est un véritable engagement d’ouvrir les canaux de communication :

La mission de Google est de rendre l’information mondiale universellement accessible et utile. Google Talk, qui permet aux utilisateurs de communiquer instantanément avec leurs amis, leur famille et leurs collègues via des appels vocaux et des messages instantanés, reflète notre conviction que les communications devraient être accessibles et utiles.

Nous sommes frustrés et déçus de voir Google reculer face à cette mission.

Crédit photo : Osde8info (Creative Commons By-Sa)

Notes

[1] Pour être clair, même les réglages précédents étaient loin d’être parfaits du point de vue de la vie privée : désactiver l’historique de conversation permettait uniquement d’empêcher l’archivage des messages sur votre compte Gmail, mais n’empêchait pas les autres utilisateurs, ou Google lui-même, de garder une trace de la conversation.