Pourquoi les banques entrent en guerre contre la monnaie Bitcoin
La Banque de France a publié ce jeudi 5 décembre une note sur le bitcoin « monnaie non régulée qui n’offre aucune garantie ». Cela a été repris dans tous nos grand médias, d’autant que la banque centrale chinoise s’y est mise à son tour, interdisant officiellement à ses institutions d’utiliser cette drôle de monnaie (conséquence directe : chute momentanée de son cours en yuans de près de 35%).
Or, quand on lit les articles de la presse nationale, on est frappé par le long exposé anxiogène des risques que représente bitcoin, reprenant ainsi les arguments dans la Banque de France, trop rarement (litote) contrebalancé par ses avantages.
Or ils sont nombreux, à commencer par, tiens, tiens, pouvoir (enfin) se passer des banques… CQFD
Maintenant que le bitcoin a grandi et que de plus en plus d’organismes l’acceptent comme mode de paiement, la guerre est ouvertement déclarée. Parce que se passer des banques, c’est tout simplement révolutionnaire par les temps qui courent où l’économique a pris le pas sur la politique…
PS tout à fait personnel : Les banques (avec la complicité des gouvernements) ont quand même beau jeu de nous faire la leçon après la crise des subprimes. 2 infos récentes du mois dernier qui intéressent beaucoup moins les médias que les pseudo-problèmes sociétaux (et surtout pas sociaux) du mariage, du racisme ou de la prostitution : une rallonge de 1,5 milliard d’euros aux collectivités pour qu’elles renoncent à tout contentieux contre les banques et Euribor, Libor : la manipulation des taux coûtera 1,7 milliard d’euros d’amende à six banques européennes (mais minimisées selon leur ordre d’arrivée). On nous prend vraiment pour des cons !
Pourquoi les banques déclarent la guerre au Bitcoin
Why Banks are Declaring War on Bitcoin
Mark Maunder – 5 décembre 2013 – Blog personnel
(Traduction : Goofy, crendipt, Shanx, Jérémie, Jérémie, Tr4sK, Asta, Omegax, Sky + anonymes)
Et si nous vivions dans un monde où toutes les transactions se faisaient de personne à personne et ne coûtaient quasiment rien ?
Et si nous vivions dans un monde où la valeur de l’argent épargné augmentait petit à petit, non pas grâce aux intérêts, mais simplement parce que, avec le temps qui passe, vous pouvez acheter plus de trucs avec la même somme ?
Et si s’endetter devenait une très mauvaise idée parce que, si vous détenez 10 unités de monnaie aujourd’hui, et que la valeur de celle-ci augmente lentement, alors vous devrez graduellement de plus en plus d’argent ? Ainsi, personne ne voudrait s’endetter.
Et si s’endetter devenait une très mauvaise idée parce qu’épargner devient une très bonne idée, parce que quelle que soit la somme que vous possédez, elle vaut de plus en plus à mesure que le temps passe ? Elle augmente non pas parce qu’elle est exploitée par une banque, mais parce que plus de gens veulent la même somme.
C’est le monde vers lequel nous nous dirigeons, car c’est ainsi que Bitcoin fonctionne. Un univers en parallèle des banques qui laisse celles-ci en position de faiblesse.
Bitcoin n’est pas une banque centrale où l’afflux d’argent peut-être régulé par une charte, charte pouvant être contrôlée par les lobbys et manipulée par les grands industriels. L’apport de la monnaie Bitcoin est gouverné par un algorithme, et cet algorithme assure que le Bitcoin sera toujours sujet à la déflation. Cela signifie que le rythme auquel la monnaie Bitcoin est créée ralentira progressivement pour complètement s’arrêter tôt ou tard. Par conséquent, aussi longtemps que l’activité économique (qui dicte la demande monétaire) augmente doucement, cette devise vaudra progressivement un peu plus.
Traditionnellement, la déflation, pendant laquelle la monnaie vaut plus et les prix des denrées et services chutent, est le pire cauchemar des économistes. Ceci parce que lorsque vous êtes en déflation, les salaires baissent. La plupart des consommateurs sont endettés d’une façon ou d’une autre. Si vous devez 100 000 dollars pour votre maison et que votre salaire passe de 50 000 à 30 000 dollars par an, vous avez un gros problème. Vous commencez à dépenser moins, l’activité économique ralentit et cela alimente une déflation plus forte. Une économie peut ainsi entrer dans une spirale déflationniste.
Dans l’économie Bitcoin, la déflation est au cœur de la devise. Cela signifie que c’est une très mauvaise idée d’emprunter de l’argent en Bitcoin parce que vous devrez de plus en plus au fur et à mesure que le temps passe et que vous ne serez jamais en mesure de le rembourser. En revanche, si vous ne vous endettez jamais et que vous décidez d’épargner, l’argent que vous conservez vaudra un peu plus chaque jour.
C’est un cauchemar pour les banques parce qu’elles veulent que vous empruntiez toujours plus afin que vous payiez des intérêts sur vos emprunts. Elles veulent ainsi maintenir un écart entre les intérêts que vous payez, et ceux qu’elles paient pour emprunter l’argent qu’elles vous ont prêté.
C’est un plus grand cauchemar encore parce que les banques veulent que vous ouvriez un compte d’épargne et y déposiez de l’argent afin que vous puissiez percevoir des intérêts dessus et rester en phase avec l’inflation. Si vous ne déposez pas suffisamment d’argent à la banque dans un contexte inflationniste, votre argent perdra de la valeur. Mais si vous déposez de l’argent dans une banque, elle l’investira à votre place, percevra des intérêts, vous reversera des intérêts à un taux plus bas et conservera la différence. Donc si vous n’alimentez pas un compte d’épargne parce que votre argent prend de la valeur automatiquement par la déflation, les banques perdent.
Pour résumer, vous n’empruntez pas et vous ne déposez pas votre argent dans un compte d’épargne ou un compte d’investissement pour suivre le rythme de l’inflation, par conséquent les banques perdent les revenus des prêts et des dépôts qui leur permettent d’emprunter peu et de prêter beaucoup, qui est un de leurs modèles économiques de base.
Donc, que reste-t-il à faire aux banques ? Eh bien, elles pourraient seulement passer leur temps à faciliter les transactions comme le font Visa, Mastercard, le réseau SWIFT, Western Union Money Transfer et d’autres. Mais on a déjà dit que les transactions Bitcoin sont faites de personne à personne et coûtent très peu. Les banques ne perçoivent même pas ce revenu.
Et c’est pour cela que les banques travaillent très, très dur en coulisse pour essayer de tuer Bitcoin avant qu’il ne les tue. Voilà quelques exemples :
- Capital One ferme les comptes bancaires si Bitcoin est mentionné.
- Les comptes Coinabul ont été fermés par Chase et US Bank parce qu’ils vendaient des Bitcoins.
- La plupart des banques canadiennes ”Big 6” ont fermé les comptes bancaires de quiconque facilitait l’échange de Bitcoin.
- Commonwealth bank, la plus grande banque australienne, a fermé le compte de Coinjar pour avoir traité des transactions par Bitcoin.
- De même, certains individus ont déclaré que leur compte bancaire a été fermé pour avoir simplement transféré de l’argent de leur compte personnel pour acheter des Bitcoins.
- Citi Foundation, la branche de bienfaisance de Citi Group, a investi dans une étude qui essayait de lier Bitcoin à la récente arrestation du créateur du marché noir Silk Road. L’étude a été discréditée en quelques minutes par la publication d’un membre de Reddit et plus tard retirée.
Les banques qui sont le plus effrayées sont celles qui se développent dans les pays comme l’Afrique du Sud, où les frais de transactions sont bien plus élevés que dans les pays développés. Ces frais sont élevés car les déposants ont tendance à être en moins bonne santé et épargnent de plus petites sommes, donc pour contrebalancer le fait qu’il y ait moins d’argent pour que les banques puissent investir, celles-ci assomment leurs clients avec de gros frais de transactions. Les pays développés ont tendance à avoir de nombreuses populations migrantes qui envoient de l’argent dans leurs familles à l’aide de services tels que Instant Money qui permet l’envoi d’un code par SMS à une personne qui peut ensuite aller dans un supermarché local afin de recevoir la somme associée. Les frais de transactions pour de tels services sont élevés et si Bitcoin devient un mode de transfert et de stockage d’argent plus efficace en terme de coûts, les banques des pays développés vont perdre un business très lucratif.
La guerre contre le Bitcoin vient tout juste de commencer. Les banques traditionnelles ont un gros stock de munitions pour la mener car leurs munitions c’est l’argent.
L’Internet des débuts était plus libre que celui d’aujourd’hui. Les monnaies chiffrées sont peut-être plus libres aujourd’hui qu’elles ne le seront jamais.
Annexe
On pourra relire à l’occasion ces 3 articles du Framablog :
Un magazine Linux décide de libérer son contenu après 9 mois de publication
Linux Voice est un nouveau projet de magazine anglophone autour de GNU/Linux et du logiciel libre. Il ne verra le jour que si son financement par crowfunding sur Indiegogo est couronné de succès (il est d’ores et déjà en passe de l’être).
Lors du lancement de la campagne, il avait été annoncé que le contenu du magazine serait rendu « free » au bout d’un certain temps.
Le problème c’est que ce terme est très flou a priori. Ils ont levé tous les doutes en adoptant la libre licence CC By-SA et s’en expliquent dans l’article traduit ci-dessous.
Un exemple à suivre pour notre presse spécialisée francophone ? (si, oui, nous sommes preneurs pour faire connaître et diffuser les articles en tout cas :))
Licence libre après neuf mois
Free licence after nine months
Ben Everard – 18 novembre 2013 – LinuxVoice.com
(Traduction : Isammoc, Lordphoenix, Marie-Lou, Penguin, Mooshka, Sky, Zergy + anonymes)
Nous avons annoncé il y a une semaine que nous essayions de lancer un nouveau magazine Linux qui rendrait tous ses contenus « free » (NdT : free peut vouloir dire à la fois « libre » ou « gratuit ») après une période maximum de neuf mois. La réponse jusqu’à présent a été phénoménale et les fonds sont arrivés bien plus vite que nous l’avions prévu.
Nous en avons discuté sur Hacker News, Reddit, Shashdot, The Register, The Guardian et des forums partout sur le web. Une question remontait régulièrement : Qu’entendez vous par « free » ? Tout le monde dans la communauté open source sait que ce simple mot peut être compris de différentes façons.
De toutes parts sur Internet, on nous a poussé à être fidèle à la liberté (NdT : au sens de « free as in freedom » comme le dirait Stallman). Clem, bien connu dans le projet Linux Mint, a même laissé entendre qu’il créera une app pour afficher le contenu libre, si tel était le cas.
Nous avons attendu avant de faire une déclaration précise car nous voulions débattre du sujet avec les différents contributeurs et les auteurs indépendants qui nous aideront à faire le magazine. La semaine dernière, nous avons compris qu’il était nécessaire de clarifier ce que nous allions faire. Il serait injuste, vis-à-vis de nos donateurs souscripteurs, de maintenir l’équivoque plus longtemps.
Il y a toujours la tentation d’ajouter des clauses aux licences. Celles qui, selon vous, n’affecteront pas vraiment la liberté mais vous protégeront un peu. Dans notre cas, ce fut la clause non commerciale. Que se passerait-il, imaginons, si un éditeur décidait de réimprimer nos articles et de gagner de l’argent avec notre travail ? Les autres magazines GNU/Linux pourraient publier nos articles sans avoir à débourser un centime.
Cependant, nous parlons des quatre libertés depuis assez longtemps pour savoir qu’elles signifient réellement quelque chose, et il est temps d’accorder nos actions avec nos paroles. Oui, les quatre libertés ont été écrites pour s’appliquer au code, mais leur esprit est facilement transférable, et une clause de non-commercialisation va clairement à l’encontre de ces libertés.
Aujourd’hui, nous pouvons annoncer que nous allons passer tout notre contenu sous licence Creative Commons Paternité – Partage à l’identique version 3.0 «unported» (CC By-SA) au plus tard 9 mois après sa publication. Pour ceux qui ne seraient pas familiers de cette licence, elle est dans l’esprit comparable à la GPL v2. C’est-à-dire que vous pouvez distribuer le contenu de la manière que vous souhaitez, et le modifier comme vous le souhaitez tant que vous mettez ces modifications sous la même licence (« unported » signifie simplement que c’est une licence internationale). Pour plus d’informations sur la licence, voyez le texte Creative Commons en anglais ou la version complète de la licence.
Vous avez peut-être remarqué que nous avons dit « après neuf mois maximum ». Nous prévoyons de rendre disponibles des articles plus tôt, spécialement ceux qui ont, d’après nous, une valeur pour la communauté. Donc, si vous voyez quelque chose qui devrait être disponible plus vite, faites-le nous savoir. Si vous êtes un enseignant désirant distribuer nos contenus à vos étudiants, ou un mainteneur de logiciels open source voulant inclure nos tutoriels dans vos pages d’aide, parlez-nous en, et nous essayerons de faire quelque chose.
Chapitre X — Où malgré ses efforts, Pouhiou triomphe encore
Si l’on sait lire son acte manqué ferroviaire, on devine que Pouhiou n’avait pas vraiment envie de se retrouver au pied du mur, pour boucler coûte que coûte son défi d’écriture. Souhaitait-il au fond prolonger indéfiniment sa trajectoire erratique ? Ne nous penchons pas davantage sur les abysses de sa psyché, on pourrait tomber.
Il a donc d’autant plus de mérite d’avoir terminé réussi malgré lui, après un tour de piste azuréen. On l’imagine le blanc des yeux devenu rouge, les doigts dérapants sur la tablette, une ligne écumeuse adornant la commissure de ses lèvres tandis qu’autour de lui la colloc’ hailletèque en goguette fait tourner les serviettes bouteilles en goinfrant la raclette.
Chapeau (de roue) monsieur Pouhiou pour ce mois d’écriture, de voyage et de militantisme du Libre !
Il va probablement lui falloir une petite période d’ermitage dans une grotte de l’Ariège pour s’en remettre, mais il ne va pas nous lâcher, et c’est tant mieux.
J’irai écrire chez vous épisode 10 : Nice
Dernière ligne droite, dernier arrêt, dernières erreurs, découvertes…. et dernières rencontres. Quand quelque chose s’arrête, tout continue… Après tout, 50 000 mots, c’est juste un chiffre sur un compteur non ?
Fin de mois difficile
Je ne sais si c’est la fatigue ou l’abus de fromage lyonnais, je ne suis même plus capable de regarder correctement l’horaire de mon billet de train Lyon-Nice. Résultat ? Je confonds 11h01 avec 11h39, rate le train, perd le prix de mon billet preums, et doit me racheter un trajet plus long. 70 € de plus sur le budget transports juste à la fin du mois ? Ça fait plaisir ˆˆ. Peu importe, j’écris. Dans le 1er train. Durant ma correspondance, plié sur un banc sncf à Aix en Provence. Dans le 2e train. En arrivant chez Gee. Il me reste plus de 3000 mots par jour à trouver si je veux relever le défi, et force est de croire que je le veux.
Gee, des yeux, un trait et… un ukulélé
Framasoft est un éditeur qui chouchoute ses auteurs. Grace à vos dons et à votre soutien (dont nous avons besoin en ce moment !) Framabook a pu par exemple organiser des dédicaces dans la librairie A Livr’Ouvert à Paris, où Bookynette la libraire distribue les ebooks gratuits, voire les #Smartarded rendus gratuits par les NoéLecteurs. C’est là que j’ai commencé à connaître Simon, alias Gee, l’auteur du Geektionnerd. On a bien vite sympathisé, en se faisant rire (et chanter quand il sort son ukulélé) ; en échangeant aussi, parfois même de manière…. créative. Gee est quelqu’un d’observateur, à l’affût du détail qui tue, ou qui dérange sa fibre militante ; toujours prêt à rire des bêtises de l’humain.
La colloc du bonheur
La colloc où vit Gee, c’est l‘Auberge espagnole en vrai. Avec un poil plus de thunes et de geekerie, car on est dans une colloc de doctorants (quand même). On y parle en anglais, sauf quand Lucile (la douce de Gee au naturel aussi désarmant que son regard perspicace) est par là. On y mate, sur l’ordi-TV réglé en qwerty, les youtuberies de David Armand et des séries à l’humour acide (How not to live your life, metallocalypse). Thijs, le Néerlandais à la mèche rebelle et la barbe rassurante, propose ses jeux de société et danse comme un dieu après quelques verres de vin. Ross, le bogoss britanique, est tellement heureux de rencontrer son premier french veggie qu’on finit par parler grottes (il fait de la spéléo et j’ai été guide dans un des joyaux géologiques de l’Ariège). Clément, le frenchie caféïnomane, organise des raclettes où l’on ne manque pas de vin blanc (un exploit) malgré la deadline de son prochain article…
Les JM2L, l’ultime défi
Aux journées méditerranéennes du logiciel libre, on rencontre du beau monde…. L’inénarrable Véro de Linux Azur qui a passé la journée avec un fouet à pâtisserie suspendu au cou. Le beau Mathieu, déjà bénévole sur le Capitole du Libre, avec qui on se retrouve à Sophia-Antipolis pour mon plus grand plaisir. Thierry Stoehr, Eric de LinuxFr en pleine orga des RMLL de 2014 à Montpellier, Benjamin Bayart toujours drapé d’une dignité goguenarde… Et Hervé le Crosnier.
Je n’ai pas rencontré Hervé le Crosnier. J’étais tellement crevé, évanescent, etc… que ça ne s’est pas fait. #regret. #NextTime. En un mois de route, je ne fais que croiser des gens formidables, intéressants, qui ont chacun-e tant à partager. C’est formidablement prenant pour un introverti comme moi (si, si, je me reconnais là !). J’ai été saisi, accaparé, imprégné par ces échanges. Je peux l’avouer franchement : là, maintenant, il me tarde de rentrer chez moi pour pouvoir faire un peu mon sociopathe misanthrope…
J’ai écrit chez Gee.
Après une journée de train doublement payé je suis à 44 500 mots. Le vendredi 29, je passe la journée devant ma tablette. Me vide de mes procrastinations quotidiennes et conclus le chapitre 6 avec 47 677 mots (et une overdose de raclette).
Samedi 30 novembre, on tient le stand Framasoft aux JM2L. Pendant que Gee dessine la prochaine planche de SuperFlu, je discute. On rentre à 18h30. Je n’ai pas mangé et j’ai besoin d’une douche, mais là plus moyen de reculer. Chapitre 7. J’écris. Me fais du thé. Suis dans des états pas croyables quand je reviens de l’intérieur sur une scène assez violente qu’on avait éludée. 22 h : je n’écrirai pas plus. Je copie-colle mon texte dans le vérificateur du NaNoWriMo, les doigts croisés.
50 470 mots en un mois : Check.
Je l’ai fait ! PUTAIN MINE DE RIEN JE L’AI FAIIIIIIT !
Sauf que cette fin n’est en réalité qu’un moyen vers le début…
À dans trois jours, donc 😉
— Pouhiou.
Geektionnerd : JM2L 2013
Framasoft présent au JM2L 2013 grâce à Gee 😉
Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)
Chapitre IX — Où le Philippidès de l’écriture monte sur Lyon, descend du Mont d’Or et parle boutique
Foin des clichés touristico-cuculinaires (rosette-traboules-gastronomie-bouchon-capitale-des-gaules-fourvière-croix-rousse-canuts-guignol-part-dieu), Lyon est une étape importante pour le marathon de notre tapuscribe car il y retrouve la chaleur amicale de Pierre-Yves (le bon-gentil-géant-chauve-et-barbu qui est le cœur battant de la framatrice) et ses potes. Loin d’être en terre inconnue, il est en terrain connu, littéralement chez Framasoft qui a son siège et sa permanence chez Locauxmotiv.
Le voici donc déterminé à mener un ultime contre-la-montre, anticipant déjà sur les classiques d’arrière-saison (relectures, hibernation, rumination sur le tome suivant de la saga…).
J’irai écrire chez vous épisode 9 : Lyon
On pourrait croire que j’ai bouffé du Lyon, mais non : c’était du Mont d’Or. Quoi qu’il en soit, entre de belles rencontres et de grandes discussions, je suis revenu dans la course avec des mots par milliers. Ça tombe bien : nawel approche !
Mon secret d’écrivain ? Le retard SNCF
Départ de Toulouse, revigoré et reposé, mais légèrement culpabilisant. J’ai six jours d’écriture dans les dents : autant dire que le seuil des 50 000 mots paraît loin. Alors je peux arguer qu’avec tous les billets de blog écrits, il y a facilement 10 000 mots de plus. Je peux mégoter : 50 000 mots ne suffiront pas à boucler ce livre III, donc ce seuil ne fait pas sens. Mais, alors que je pars pour Lyon, je me dis que ça le ferait bien. Pour la beauté du geste, atteindre même sur le fil la symbolique barre placée là par Le Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley. Saint Christophe, patron des voyageurs, doit m’avoir à la bonne. Comme j’étais bien inspiré dans ce train, il m’a ajouté 1h40 de bonus-retard. J’écris ma plus grosse journée aux côtés d’un pote retrouvé par hasard dans le wagon. La classe américaine, quoi.
Pyg, la fourmi framasoftienne qui aime les cigales
L’enthousiasme de PYG, historique salarié de Framasoft, pour ce « J’irai écrire chez vous » fait chaud au cœur. C’est, je trouve, la personne qui définit le mieux ce qui est au cœur du principe : « Tu vois Pouhiou, même si je sais qu’un don c’est participer, là c’est encore mieux. Car en t’invitant chez moi, à ma table, je participe — même à la marge — à ton processus d’écriture de manière encore plus… personnelle. Je sais que ce qu’on va vivre va t’inspirer à un moment ou à un autre, et j’ai vraiment l’impression que tu m’inclus dans le truc. » Voilà. Pas mieux. C’est ça l’idée. Vous demander de participer… personnellement. Trouver comment appliquer les astuces de Miss Amanda Palmer quand on ne tourne pas en concert. À priori : ça marche.
<— Photo par Ana_Rey licence CC-BY-SA 2.0
J’ai donc écrit chez Pierre-Yves
Pierre-Yves est quelqu’un< de généreux, et cela se voit dans son attention. Il est de ces gens qui tentent d’écouter ce que tu veux dire, et d’y répondre de manière réfléchie, constructive. De ces potes qui ont toujours un gentil mot, une bonne bière et de la belle boustifaille à partager avec toi. Quelqu’un qui sait être là tout en te laissant disponible l’espace dont tu as besoin. J’ai bien écrit chez Pyg. J’ai bouclé le chapitre V qui pourtant au départ me donnait bien du mal. Il me tarde vraiment d’entamer mes premières relectures de décembre car ce livre-là peut être un délire assez casse-gueule… C’est un exercice à la fois exigeant et qui demande beaucoup d’abandon. Mais si ça fonctionne, ce sera redoutable (c’est très dur de ne pas détailler pour ne pas vous spoiler, j’ai l’impression d’être méga flou !).
Boutique Frama et atelier d’écriture
Bon le petit truc pas classe, c’est qu’en m’invitant, ben le Pierre-Yves il s’est retrouvé du boulot qui l’attendait le soir à la maison. Car le soir on a — aussi — parlé boutique : Framasoft. Si Framasoft peut se permettre de payer ses salariés, qui communiquent, animent, refondent l’infrastructure, se tapent l’administratif, accueillent et assurent la technique de sites web tels que noenaute.fr ou geektionnerd.net… C’est grâce à vos dons. Et on a besoin que ça continue, car ces projets on veut les poursuivre, tout en montant ceux qui sont dans les frama-cartons. Par exemple, cet atelier d’écriture qui n’a pas pu se faire à Lyon, ben avec un peu de temps salarié et d’huile de coude, ça pourrait devenir un atelier d’écriture… en ligne. Pour l’instant on en rêve, mais on est pas si loin d’y arriver…
Les copaings d’abord
C’est marrant le nombre de personnes que j’aime à Lyon. Il y a Thomas que j’ai vu sur Toulouse et dans le train. Il y a Muche que je râle d’avoir ratée cette fois-ci. J’ai eu le plaisir de faire goûter mes outrageous cookies à Mathias, avec qui j’aime tant rire… Puis Pyg a organisé une soirée « Mont d’Or ». Le Mont d’Or est un petit fromage serti dans du bois qui, une fois passé au four et posé près de patates chaudes, se partage entre amis avec une bonne bouteille de vin et des chouteurs de rhum. Et là, tu deviens le témoin privilégié d’une bande de potes qui sont juste heureux d’être ensemble. De partager, de revisiter le monde en allant à fond dans la collaboration cuisinière, coquetaillière, philosophique et amicale. Ils sont l’essence du libre sans même s’en rendre compte, la table et les oreilles toujours grandes ouvertes.
Philosophie de l’estomac
Dans sa vidéo The Art of Asking[1], Amanda Palmer se questionne quand elle voit que les gens qui hébergent son groupe pour le couchsurfing du soir se serrent dans une chambre pour LUI faire de la place… Est-ce que je mérite cela ? Comment se fait-il que l’on m’offre autant de choses, qu’est-ce que j’apporte en retour ? Elle trouve bien vite la réponse : elle apporte ce que les gens y trouvent. La possibilité d’échanger avec quelqu’un qui essaie de mettre ses tripes sur la table, qui essaie de s’exprimer avec sincérité. C’est peut-être à ça que ça sert, d’écrire des fariboles… À partager des fromages chauds, des pensées évanescentes et des amitiés.
Photo par traaf licence CC BY-SA 2.0
Déjà se pose la question de partager le livre IV… Mais pour l’instant, j’ai un défi à relever !
À dans trois jours,
— Pouhiou.
Notes
[1] Pour lire la transcription en français, cliquer sur Show transcript en bas à droite et choisir français
Bienvenue à la version 4.0 des licences Creative Commons
Sortie d’une nouvelle version majeure des fameuses licences Creative Commons, assouplissant le droit d’auteur et mieux adaptées au partage de la culture sur Internet.
Pour célébrer l’événement comme il se doit nous ne vous proposons pas une mais deux traductions issues du site officiel des Creative Commons.
Dans la mesure où le sujet et les notions sont fortement juridiques, il est possible que notre traduction soit parfois sujette à caution. Nous vous invitons à signaler les potentielles améliorations dans les commentaires.
PS1 : On notera que la question du droit moral, chère à la législation française, est évoquée mais nous n’arrivons pas à voir si cette nouvelle version l’impacte réellement chez nous. Un expert pour nous éclairer ?
PS2 : Que ceci ne nous fasse pas oublier la Licence Art Libre (d’ailleurs Antoine Moreau nous annonce une excellent nouvelle sur Twitter : la compatibilité en vue entre la LAL et la CC By-Sa 4.0 !)
PS3 : L’occasion peut-être aussi de relire notre article : La « politique » Framabook et les licences libres.
Des licences CC de nouvelle génération — Bienvenue à la version 4.0 !
CC’s Next Generation Licenses — Welcome Version 4.0!
Diane Peters – 25 novembre 2013 – Creative Commons Blog
(Traduction : Peekmo, Frash – omjcinfo, MFolschette, lamessen, Tr4sK, goofy, Spanti Nicola, P, NotAnAnonymousAnymore, M0tty)
Nous sommes fiers de vous présenter nos licences 4.0, maintenant prêtes à être adoptées dans le monde entier. Ces licences 4.0 — il a fallu plus de deux ans pour les élaborer — sont à ce jour les plus globales et les plus solides légalement que les CC aient proposées. Nous leur avons intégré des dizaines d’améliorations qui rendent le partage et la réutilisation de ressources sous licences CC plus faciles et plus sûrs que jamais.
Nous avions en tête des objectifs ambitieux lorsque nous nous sommes lancés dans le processus de versionnage à l’issue du sommet mondial des CC de Varsovie en 2011. Les nouvelles licences atteignent ces objectifs et vont même au-delà. Les licences 4.0 sont très bien adaptées à une utilisation par les gouvernements et les services publics d’information, en particulier ceux de l’Union Européenne. Cela vient de l’extension du champ d’application des licences, qui couvre maintenant les droits sur les bases de données sui generis existantes sur ce continent et dans une poignée d’autres pays.
Parmi les autres nouvelles caractéristiques on trouve les améliorations qui portent sur la lisibilité et l’organisation, l’attribution de bon sens ainsi qu’un nouveau mécanisme qui permet à ceux qui auraient violé les termes d’une licence par inadvertance de retrouver leurs droits si leur erreur est rectifiée d’une manière appropriée (NdT : Vous avez par exemple 30 jours pour ne plus publier une photo ayant une clause ND modifiée par vous sans autorisation).
Vous pouvez trouver les résumés des améliorations les plus importantes sur notre site (NdT : page traduite juste ci-dessous !), suivre le cours de la discussion publique et l’évolution des brouillons de la licence sur la page wiki 4.0, et consulter un récapitulatif des décisions principales qui ont été prises au cours du processus de gestion des versions.
Le processus de versionnage de la 4.0 a été un véritable travail collaboratif au sein du réseau de nos brillants et dévoués experts mais également avec la communauté, ouverte, participative et qui s’exprime. Les licences 4.0, le processus de développement de la licence et l’organisation Creative Commons se sont trouvés renforcés par l’implication continue de tous les participants.
Avec la publication des licences 4.0, nous allons tourner notre attention vers les traductions officielles du code juridique en partenariat avec notre réseau associé et une communauté plus large. Les traductions de nos nouvelles actions sont également en cours, un nombre significatif d’entre elles sont déjà achevées.
Merci, et félicitations à tous ceux qui ont permis à la version 4.0 d’exister !
Les nouveautés de la 4.0
Creative Commons travaille depuis plus de 2 ans à développer la prochaine génération de licences CC : la version 4.0. Ces nouvelles licences sont plus user-friendly et plus robustes que jamais à l’échelle internationale.
Nous avons apporté des dizaines d’améliorations aux licences. La plupart ne vont pas être remarquées par beaucoup d’utilisateurs de CC, que ce soit ceux qui les concèdent ou ceux qui les acceptent, mais un certain nombre méritent une attention particulière.
Visitez également notre wiki pour une vision plus approfondie des décisions qui se concrétisent dans les versions 4.0.
Une licence plus globale
Durant les six dernières années, Creative Commons a œuvré avec des centaines de volontaires du monde entier — à proprement parler, quelques-un(e)s des plus brillant(e)s juristes spécialisé(e)s dans le copyright et les licences libres au monde — pour traduire et adapter la 3.0 et les licences antérieures aux lois locales dans plus de 60 juridictions (ce que nous appellons « le portage »). Dans ce processus, nous avons beaucoup appris de la manière dont nos licences sont utilisées internationalement et comment elles ont été impactées par les diverses juridictions locales.
Nous avons profité de cette expérience dans le processus de développement de la version 4.0. Nous avons travaillé d’une manière rapprochée avec notre vaste réseau d’affilié(e)s, d’innombrables autres expert(e)s et les parties prenantes pour faire des licences CC 4.0 l’ensemble le plus internationalement applicable à ce jour. Les licences 4.0 sont prêtes à l’emploi à travers le monde, sans portage.
Les nouvelles licences emploient une terminologie qui est mieux comprise internationalement. Avec la sortie de la version 4.0, nous proposons également des traductions officielles des licences CC, afin que toute personne sur la planète utilisant une licence CC puisse la lire et la comprendre entièrement dans sa langue d’origine.
Droits hors du champ du copyright
D’autres droits au-delà du copyright peuvent compliquer la réutilisation de travaux sous CC. Dans la mesure où ces droits ne sont pas directement inclus dans un copyright, la situation pour les utilisateurs des œuvres peut être confuse. La version 4.0 répond à ce défi en identifiant les droits qui pourraient (si non licenciés) interférer avec la réutilisation de l’œuvre. Prendre en compte ces droits et d’autres encore qui auraient été oubliés permettra aux utilisateurs de travaux sous licence CC une meilleure réutilisation, en respectant aussi bien leurs souhaits que ceux de l’auteur d’origine.
En particulier, le fait que les droits concernant les bases de données sui generis ne soient pas explicitement couverts par les licences 3.0 non migrées (NdT unported) a créé une confusion dans les juridictions qui reconnaissent ces droits. La version 4.0 lève les doutes, incorporant carrément des droits sui generis applicables dans le champ de la licence, à moins que ça ne soit explicitement exclu par le concédant. Cela permet également au fournisseur de la base de données d’utiliser les licences CC pour explicitement licencier ces droits.
L’ensemble des licences 4.0 permet à l’auteur de renoncer de façon uniforme et explicite à ses droits moraux, lorsque c’est possible, et dans la limite de ce que permet la réutilisation du contenu tel que stipulé par la licence. Même si l’abandon de ces droits était globalement compris lors de l’utilisation des licences 3.0 et précédentes, la version 4.0 insiste sur son aspect volontaire.
Attribution de bon sens
La version 4.0 comporte un léger changement concernant les conditions d’attribution, pour mieux correspondre aux pratiques courantes. Les licences permettent explicitement de remplir la condition d’attribution à l’aide d’un lien vers une page différenciée contenant les informations de la licence. C’était déjà une pratique répandue sur internet et déjà possible dans les versions antérieures des licences, et la version 4.0 dissipe les doutes à ce propos.
Permettre plus d’anonymat, lorsqu’on le souhaite
La version 3.0 présentait une clause autorisant le concédant à demander à ce que la personne cessionnaire supprime l’attribution de son adaptation, si elle ne souhaitait pas que son nom lui soit associé. La version 4.0 étend cette clause dans la mesure où celle-ci s’applique non seulement aux adaptations mais aussi aux reproductions verbatim (telles quelles) d’une œuvre. Les licences sont maintenant particulièrement adaptées aux situations dans lesquelles les concédants ne souhaitent pas être associés aux usages de l’œuvre qu’ils désapprouvent, même si leur travail n’a pas été modifié ni publié avec d’autres œuvres.
Une fenêtre de 30 jours pour corriger les violations de la licence
Toutes les licences CC se terminent et ne s’appliquent plus quand une personne réutilisant du contenu sous licence CC n’en respecte pas les termes, mais sous la 4.0 les droits de cette personne sont rétablis automatiquement si elle corrige le problème dans un délai de 30 jours après l’avoir découvert. Cette période de résolution prend exemple sur d’autres licences libres et reflète mieux la façon dont les conflits de licence devraient être réglés en pratique. Elle donne aussi la garantie aux utilisateur de pouvoir continuer à utiliser des travaux sous licence CC, sans la peur d’avoir définitivement perdu tout droit de réutilisation, sous réserve qu’ils réagissent rapidement.
Lisibilité accrue
L’ensemble de licences 4.0 est manifestement plus facile à lire et plus compréhensible que les versions précédentes, mais les licences sont aussi bien plus courtes et mieux organisées. La structure simplifiée des licences et l’utilisation d’un langage clair, quand c’est possible, améliorent la probabilité que les concédants et les réutilisateurs comprennent correctement leurs droits et obligations. Cela améliore l’applicabilité des licences et réduit la confusion et les désaccords sur la façon dont elles fonctionnent.
Clarification à propos des adaptations
Les licences BY et BY-NC 4.0 sont plus claires concernant les termes sous lesquels doivent être placées les adaptations, ce qui pouvait être une source de confusion avec les versions précédentes. Maintenant, ces licences précisent que l’on peut utiliser n’importe quelle licence pour ses contributions, dans la mesure où celle-ci n’empêche pas les utilisateurs de la version modifiée de se conformer à la licence originale. Même si c’est ainsi que l’on comprend les versions 3.0 et les précédentes, les licences 4.0 sont plus claires sur ce point et permettront à ceux qui les réutilisent de mieux comprendre leurs obligations.
Chapitre VIII — Où Pouhiou cherche le sel et 17 200 mots
S’investissant corps et âme pour la cause du Libre, Pouhiou ne pouvait qu’être fidèle au rendez-vous du Capitole du libre à Toulouse, autant dire chez lui ou presque. Dopé par les rencontres, les échanges et l’accueil qu’il y reçoit, il ne perd pas de vue son objectif et pense dans un dernier sprint atteindre l’objectif initial. Mais au fond peu importe, son tour de France du libre, cette expérience d’un nomadisme épuisant, l’aura aussi enrichi d’un réservoir à fictions où sans le savoir encore, il pourra puiser dans le semaines et mois à venir.
Mais avant le temps de la décantation génératrice, le voici encore dans celui de l’urgence et de l’instantané, comme dans ses ateliers d’écriture où en régulateur improbable d’une liberté qu’il a malicieusement donnée, il frétille à son aise.
J’irai écrire chez vous épisode 8 : Toulouse.
De retour dans ma ville rose. Prononcer villeuh raâzeuh. Alors que je reviens dans mon fief, je ne m’accorde même pas la grâce de passer par mon chez moi… récit d’un repos mouvementé en plein Capitole du Libre.
Viens chez moi j’habite chez ma voisine.
Les lecteurices de #MonOrchide le savent, j’ai eu habité[1] un appartement dans le quartier Saint Aubin, en haut de la rue de la Colombette (célèbre à Toulouse pour ses kébabs épongeant la bière du Café Populaire). À l’époque je suis devenu ami (à coup de cookies, pancakes et soirées tricot) avec ma voisine. Lorsque Claire s’est proposée pour m’héberger lors de mon passage toulousain, j’ai sauté sur l’occasion. Cela fait quelques mois qu’on se loupe, et que tu coup on se manque. Claire est un peu une madame Marquet sans le côté concierge post soixante-huitarde. Geekette qui collectionne les Livres Dont Vous Êtes le Héros, gameuse, à la fois femme-enfant et femme de tête… Parler avec elle, c’est l’occasion d’échanger plein de petits bouts de culture pulp et de pensées hors-piste : j’adore. Et en plus, Claire habite près de l’ENSEITT
Mon 2e Capitole du Libre
Car c’est là, à moins de 100 m de chez Claire que s’est tenu le Capitole du Libre 2013. La très active association Toulibre a, cette année encore, organisé de main de maitre cette édition des rencontres libristes Toulousaines. Avec FraMartin, nous avons eu le plaisir de tenir le stand Framasoft et d’échanger avec un public présent, averti et nombreux. Vous êtes plusieurs à soutenir Framasoft de vos dons, c’est beau de voir toute l’affection que remporte ce réseau. N’hésitez pas à continuer et relayer notre campagne de dons, on en a besoin ! J’ai aussi eu le plaisir de participer au Supplément Week-End de Xavier sur radio FMR pour une interview culture libre où j’aurais été “cash”… Ce qui ne me ressemble pas du tout du tout ! J’ai enfin fait une conférence sur mes romans (qui choisissent d’être libres) où j’ai été surpris par le nombre de participants. À la fin, un certain Jérémie Z posa de belles questions sur la liberté intrinsèque de la création. Et il me donna ensuite de forts bons conseils sur mes diapos (que je n’aime pas non plus) donc profitez de cette présentation, parce que je ne la diffuserai plus 😉
Atelier d’écriture collaborative
Faisons une ellipse temporelle discrète sur la soirée du samedi, qui, comme toute soirée toulousaine qui se respecte, a des allures de 3e mi-temps option “aie-lendemain-bobo-ma-tête-elle-a-rencontré-un-pilier-de-ruddeby”. Le dimanche, toujours dans le cadre du Capitole du Libre, j’anime donc un atelier où l’on écrit à plein un épisode « hors série » des NoéNautes. Une dizaine de participant-e-s sont là, et on démarre. Certains veulent écrire et voir ensuite. D’autres veulent se mettre d’accord auparavant. D’aucunes posent des questions au groupe qui est parfois pris dans d’autres ajustements et corrections. C’est foutraque. Diablement organique. Mais le plus incroyable c’est que ça fonctionne. Je me retrouve en monsieur loyal/agent de circulation, tentant ici de nous faire prendre le temps de l’écoute, là d’activer les choix et l’écriture. J’accompagne le mouvement, conseille, questionne. Mais, in fine, c’est la nouvelle qui s’écrit comme elle l’entend, et le résultat m’époustoufle. J’aime animer ces ateliers. Celui d’aujourd’hui à Lyon est annulé (on s’y est pris trop tard, trop peu d’inscrit-e-s), mais si tu as envie d’en organiser par chez toi, je répondrai présent !
la Reine Victoria (photo via Wikimedia Commons) approuve pleinement la démarche libératrice du DIY littéraire
Je n’ai pas écrit à Toulouse
Nope. Pas un mot. J’ai un retard fou mais je suis assez taré pour y croire encore, à ce seuil des 50 k mots. Mais je n’ai pas écrit à Toulouse. J’étais juste trop naze. Tout le samedi, sur le stand de Framasoft, dès qu’une connaissance me demandait « alors, comment ça va ? » je répondais dans un sourire sincère : « épuisé ». J’étais clairement vidé. À Toulouse, je me suis reposé. Ce n’est pas parce que les lieux me sont familiers : je suis allé à Foix, une ville où j’ai vécu des années, et chez mon petit frère. Je crois que c’était juste le moment de faire une pause. Alors entre le stand, la conférence, les soirées arrosées, l’atelier d’écriture, les discussions… je ne dis pas que ce fut de tout repos. Mais il y a moins de pression. Et bizarrement, la même page Wikipédia (spoiler alert : ce lien dévoile certaines de mes recherches) qui ne m’inspirait pas il y a trois jours est depuis devenue un mine de détails croustillants à inclure dans mon chapitre. Je sais bien que je dois faire confiance au roman : il s’écrit quand il le désire et connait son rythme… sauf que cette confiance ne me vient pas hyper naturellement.
Être “vidé”, c’est pas si mal…
Je crois que cette sensation d’être « passé à l’essoreuse » vient aussi du voyage. J’ai l’impression étrange que cette expérimentation me lave, genre ça récure la personnalité au Jex four. Quand tu changes de maison tous les trois jours, quand tu n’es jamais chez toi, il y a des choses qu’il te faut abandonner. Depuis début novembre, je ne sais jamais où se trouve le sel. Je ne sens jamais le même savon, le même shampoing. Les gens vivent tou-te-s à une température différente, je dois m’y adapter. Les heures de repas, de réveil, les ambiances sonores, la fumée, la lumière : cela change à chaque fois. C’était des conforts que je prenais pour acquis. Pour certains je n’avais même pas conscience d’y être attaché. Et, au fur et à mesure de mes pérégrinations, je me rends compte qu’ils importent peu. Que mes points de repère peuvent être utiles, mais ne sont pas indispensables. Qu’on peut se passer de beaucoup de choses, en fait… Je rappelle juste que je n’aurais pas pu lancer une telle aventure d’échanges et découvertes sans Framasoft, et que Framasoft ne peut pas se passer de vos dons et participations pour continuer à répandre du libre parmi les gens.
Ceci étant dit, j’ai 17200 mots à trouver en 6 jours…
Donc vite, on file à Lyon écrire tout ça.
À dans 3 jours,
— Pouhiou.
Notes :
[1] [NdE] Ceci est un passé surcomposé, l’équivalent grammatical d’une délicieuse petite pointe d’accent du midi.