Khrys’coronalungo du lundi 21 décembre 2020

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.

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Brave New World

Spécial France

Spécial médias et pouvoir

Spécial on gère comme des pieds et à la néolibérale

Spécial fichage

Spécial répression, racisme, violences policières…

Spécial Résistance(s)

Soutenir – Agir

Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

  • Que se passerait-il si la BCE annulait la dette publique qu’elle détient ? (theconversation.com)
  • La publicité en pleine dérive pavlovienne (liberation.fr)

    Les campagnes d’affichage s’appuient de plus en plus sur le conditionnement, les émotions ou les pulsions sans qu’aucune caractéristique sur le produit ne soit mentionnée. […] en étant exposé au cours de la semaine à 6 000 publicités (nombre inférieur à la fourchette basse des estimations actuelles), un individu a 99% de chances de revoir au moins une même publicité quinze fois, ce qui est un nombre suffisant de répétitions pour qu’un conditionnement Pavlovien se produise.

  • SCRUM et les mêlées quotidiennes (framablog.org)
  • L’ultra-gauche n’est pas ce que vous croyez (rouendanslarue.net)
  • Décroissance et marxisme : la voie catalane (terrestres.org)
  • La droite maréchaliste et Gramsci – À propos de vessies et de lanternes (lundi.am)
  • La politique du libéralisme autoritaire (contretemps.eu)

    Libéralisme économique et autoritarisme politique alimentèrent dans leurs relations réciproques une crise de légitimité qui ne cessa jusqu’au bout de s’approfondir. […] « La destruction du système de gouvernement parlementaire, rappelle l’historien Christian Witt, ne date ni de Hitler, de Schleicher ou de Papen, mais de Brüning, qui a amorcé le processus en imposant des mesures financières et économiques au moyen de l’article 48 »

  • Une nouvelle illustration de la légalité néolibérale : le pouvoir de dérogation des préfets (dalloz-actualite.fr)

    Il y a une politique claire, menée par la haute administration pour neutraliser les conséquences du droit et surtout de la loi. C’est un programme antiparlementaire. C’est aussi un programme antienvironnemental. En fin de compte, de quoi le pouvoir de dérogation est-il le nom ? Il ne s’agit rien moins que d’autoriser légalement les préfets à contourner le droit, c’est une atteinte – encore une – à toutes les valeurs que portent la Constitution, la démocratie et la responsabilité politique.

  • Le crocodile (lundi.am)

    la forme Macron c’est l’envers, c’est l’homme avalé qui se croit toutes forces dehors, qui nie qu’il se trouve en fâcheuse posture. Enfoncé dans sa logique il ne voit ce qui l’entoure que depuis ce qu’il imagine, ne devant son salut qu’à la puissance du reptile qui se sait véritable maitre à bord. La forme Macron du crocodile c’est le libéralisme technophile qui, se frottant au réel, a décidé de faire primer son idée sur ce qu’elle met en œuvre.

  • Viralité (lundi.am)

    La perte de vie due au COVID-19 n’est donc pas un bug dans le système, mais une caractéristique de conception. Puisque le COVID-19 révèle le noyau infecté d’un empire uniquement capable de reproduire la maladie, une réorganisation radicale de la vie à l’échelle mondiale devient un impératif absolu – la question de la révolution est maintenant une question d’évolution. Tout comme un virus insère ses gènes pour transformer le génome de l’hôte, altérant le corps même s’il continue d’assurer ses fonctions habituelles, un processus de reconstitution caché (ou de destitution) précède la rupture sociale.[…] La phase lysogène peut être considérée comme une période de ’paix sociale’, asymptomatique et sans signes visibles de bouleversement. Ces périodes sont l’occasion d’un processus d’incubation, au cours duquel les partisans du réel ont le temps d’infecter le corps social avec des ensembles d’instructions et de cadres codés, de sorte que lorsque la phase lytique s’installe (toujours de manière imprévisible), nous avons des formules auxquelles nous pouvons faire référence tandis que la physique qui soutient notre monde ensemble s’effondre.

  • Prison dehors(lundi.am)

    Plutôt que nous jeter dans le vide pour en finir, jetons-nous vivement dehors. Allons rappeler aux amnésiques que le but d’une vie pourrait être le bonheur physique, l’événement cyclique de pleine énergie (le mouvement libre, le sport, la souple danse), pas seulement le fait d’échapper à la maladie. Allons montrer que le bonheur social devrait être l’événement libre : non pas seulement le visage à découvert, sans masque et filmé par un drone, mais le visage ouvert, prêt à la fête et aux rondes joyeuses. Allons dire que les visages nous manquent. Allons montrer leur erreur à ceux qui se contraignent à penser, pour supporter les confinements, que tout va mal dehors. Allons au soleil, en forêt, dans la rue…. Faisons-le parce que c’est bon pour notre santé

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les autres trucs chouettes de la semaine

Deux personnages prennent le café. Le personnage de gauche dit : Alors, ça y est, c'est Noël ? - la personne de droite répond : Yep, et l'actu est toujours aussi chargée !
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.

Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).




Détruire le capitalisme de surveillance – 5

Voici la cinquième partie de l’essai que consacre Cory Doctorow au capitalisme de surveillance (parcourir sur le blog les épisodes précédents – parcourir les cinq premiers épisodes en un seul PDF de 50 pages ).

Billet original sur le Medium de OneZero : How To Destroy Surveillance Capitalism

Traduction Framalang : Claire, Fabrice, goofy, Jums, Susyl, anonymes

Dignité et sanctuaire

Quand bien même nous exercerions un contrôle démocratique sur nos États et les forcerions à arrêter de piller les silos de données comportementales du capitalisme de surveillance, ce dernier continuera à nous maltraiter. Nous vivons une époque parfaitement éclairée par Zuboff. Son chapitre sur le sanctuaire – ce sentiment de ne pas être observé – est une magnifique ode à l’introspection, au calme, à la pleine conscience et à la tranquillité.

Quand nous sommes observé⋅e, quelque chose change. N’importe quel parent sait ce que cela signifie. Vous pouvez lever la tête de votre bouquin (ou plus vraisemblablement de votre téléphone) et observer votre enfant dans un état profond de réalisation de soi et d’épanouissement, un instant où il est en train d’apprendre quelque chose à la limite de ses capacités, qui demande une concentration intense. Pendant un court laps de temps, vous êtes sidéré⋅e, et vous observez ce moment rare et beau de concentration qui se déroule devant vos yeux, et puis votre enfant lève la tête, vous voit le regarder, et ce moment s’évanouit. Pour grandir, vous devez être vous-même et donner à voir votre moi authentique, c’est à ce moment que vous devenez vulnérable, tel un bernard-l’hermite entre deux coquilles.

Cette partie de vous, tendre et fragile, que vous exposez au monde dans ces moments-là, est bien trop délicate pour être révélée à autrui, pas même à une personne à laquelle vous faites autant confiance qu’un enfant à ses parents.

À l’ère numérique, notre moi authentique est inextricablement mêlé à de notre vie en ligne. Votre historique de recherche est un enregistrement en continu des questions que vous vous posez. Votre historique de géolocalisation est un registre des endroits que vous cherchiez et des expériences que vous avez vécues en ces lieux. Votre réseau social révèle les différentes facettes de votre personnalité ainsi que les gens avec qui vous êtes en contact.

Être observé pendant ces activités, c’est perdre le sanctuaire de votre moi authentique. Mais il y a une autre manière pour le capitalisme de surveillance de nous dérober notre capacité d’être véritablement nous-même : nous rendre anxieux. Ce capitalisme de surveillance n’est pas vraiment un rayon de contrôle mental, pas besoin de ça pour rendre quelqu’un anxieux. Après tout, l’anxiété est le synonyme d’agitation, et pour qu’une personne se sente agitée, il n’y a pas vraiment besoin de la secouer. Il suffit d’aiguillonner et de piquer et de notifier et de bourdonner autour et de bombarder de manière intermittente et juste assez aléatoire pour que notre système limbique ne puisse jamais vraiment s’y habituer.

Nos appareils et nos services sont polyvalents dans le sens où ils peuvent connecter n’importe quoi ou n’importe qui à n’importe quoi ou à n’importe qui d’autre, et peuvent aussi exécuter n’importe quel programme. Cela signifie que ces rectangles de distractions dans nos poches détiennent nos plus précieux moments avec nos proches, tout comme les communications les plus urgentes et les plus sensibles (de « je suis en retard, peux-tu aller chercher les gamins ? » jusqu’à « mauvaise nouvelle du docteur, il faut qu’on parle TOUT DE SUITE »), mais aussi les pubs pour les frigos et les messages de recrutement nazis.

À toute heure du jour ou de la nuit, nos poches sonnent, font voler en éclat notre concentration, détruisent le fragile maillage de nos réflexions quand nous avons besoin de penser des situations difficiles. Si vous enfermiez quelqu’un dans une cellule et que vous l’agitiez de la sorte, on appellerait ça de la torture par privation de sommeil, et ce serait considéré comme un crime de guerre par la Convention de Genève.

Affliger les affligés

Les effets de la surveillance sur notre capacité à être nous-mêmes ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Certain⋅e⋅s d’entre nous ont la chance de vivre à une époque et dans un lieu où tous les faits les plus importants de leur vie sont socialement acceptés et peuvent être exposés au grand jour sans en craindre les conséquences sociales.

Mais pour beaucoup d’entre nous, ce n’est pas le cas. Rappelez-vous que, d’aussi loin qu’on s’en souvienne, de nombreuses façons d’être, considérées aujourd’hui comme socialement acceptables, ont donné lieu à de terribles condamnations sociales, voire à des peines d’emprisonnement. Si vous avez 65 ans, vous avez connu une époque où les personnes vivant dans des « sociétés libres » pouvaient être emprisonnées ou punies pour s’être livrées à des pratiques homosexuelles, pour être tombées amoureuses d’une personne dont la peau était d’une couleur différente de la leur, ou pour avoir fumé de l’herbe.

Aujourd’hui, non seulement ces pratiques sont dépénalisées dans une grande partie du monde, mais en plus, elles sont considérées comme normales, et les anciennes prohibitions sont alors vues comme des vestiges d’un passé honteux et regrettable.

Comment sommes-nous passés de la prohibition à la normalisation ? Par une activité privée et personnelle : les personnes dont l’homosexualité étaient secrète ou qui fumaient de l’herbe en secret, ou qui aimaient quelqu’un d’une couleur de peau différente de la leur en secret, étaient susceptibles de représailles si elles dévoilaient leur moi authentique. On les empêchait de défendre leur droit à exister dans le monde et à être en accord avec elles-mêmes. Mais grâce à la sphère privée, ces personnes pouvaient former des liens forts avec leurs amis et leurs proches qui ne partageaient pas leurs manières de vivre mal vues par la société. Elles avaient des conversations privées dans lesquelles elles se dévoilaient, elles révélaient leur moi authentique à leurs proches, puis les ralliaient à leur cause au fil des conversations.

Le droit de choisir le moment et la manière d’aborder ces conversations a joué un rôle fondamental dans le renversement des normes. C’est une chose de faire son coming out à son père au cours d’une sortie de pêche à l’écart du monde, c’en est une autre de tout déballer pendant le repas de Noël, en présence de son oncle raciste sur Facebook prêt à faire une scène.

Sans sphère privée, il est possible qu’aucun de ces changements n’aurait eu lieu et que les personnes qui en ont bénéficié auraient subi une condamnation sociale pour avoir fait leur coming out face à un monde hostile ou alors elles n’auraient jamais pu révéler leur moi authentique aux personnes qu’elles aiment.

Et donc, à moins que vous ne pensiez que notre société ait atteint la perfection sociale – et que vos petits-enfants vous demanderont dans 50 ans de leur raconter comment, en 2020, toutes les injustices ont été réparées et qu’il n’y avait plus eu de changement à apporter –, vous devez vous attendre à ce qu’en ce moment même figurent parmi vos proches des personnes, dont le bonheur est indissociable du vôtre, et dont le cœur abrite un secret qui les empêche toujours de dévoiler leur moi authentique en votre présence. Ces personnes souffrent et emporteront leur chagrin secret dans leur tombe, et la source de ce chagrin, ce sera les relations faussées qu’elles entretenaient avec vous.

Une sphère privée est nécessaire au progrès humain.

Toute donnée collectée et conservée finit par fuiter

L’absence de vie privée peut empêcher les personnes vulnérables d’exprimer leur moi authentique et limiter nos actions en nous privant d’un sanctuaire. Mais il existe un autre risque, encouru par tous et pas seulement par les personnes détenant un secret : la criminalité.

Les informations d’identification personnelle présentent un intérêt très limité pour contrôler l’esprit des gens, mais le vol d’identité – terme fourre-tout pour désigner toute une série de pratiques délictueuses graves, susceptibles de détruire vos finances, de compromettre votre intégrité personnelle, de ruiner votre réputation, voire de vous exposer à un danger physique – est en pleine expansion.

Les attaquants ne se limitent pas à utiliser des données issues de l’intrusion dans une seule et même source.

De nombreux services ont subi des violations qui ont révélé des noms, des adresses, des numéros de téléphone, des mots de passe, des préférences sexuelles, des résultats scolaires, des réalisations professionnelles, des démêlés avec la justice, des informations familiales, des données génétiques, des empreintes digitales et autres données biométriques, des habitudes de lecture, des historiques de recherche, des goûts littéraires, des pseudonymes et autres données sensibles. Les attaquants peuvent fusionner les données provenant de ces violations pour constituer des dossiers très détaillés sur des sujets choisis au hasard, puis utiliser certaines parties des données pour commettre divers délits.

Les attaquants peuvent, par exemple, utiliser des combinaisons de noms d’utilisateur et de mots de passe dérobés pour détourner des flottes entières de véhicules commerciaux équipés de systèmes de repérage GPS et d’immobilisation antivol, ou pour détourner des babyphones afin de terroriser les tout-petits en diffusant du contenu audio pornographique. Les attaquants utilisent les données divulguées pour tromper les opérateurs téléphoniques afin qu’ils leur communiquent votre numéro de téléphone, puis ils interceptent des codes d’authentification à deux facteurs par SMS pour pirater votre courrier électronique, votre compte bancaire ou vos portefeuilles de crypto-monnaie.

Les attaquants rivalisent de créativité pour trouver des moyens de transformer les données divulguées en armes. Ces données sont généralement utilisées pour pénétrer dans les entreprises afin d’accéder à davantage de données.

Tout comme les espions, les fraudeurs en ligne dépendent entièrement des entreprises qui collectent et conservent nos données à outrance. Les agences d’espionnage paient voire intimident parfois des entreprises pour avoir accès à leurs données, elles peuvent aussi se comporter comme des délinquants et dérober du contenu de bases de données d’entreprises.

La collecte excessive de données entraîne de graves conséquences sociales, depuis la destruction de notre moi authentique jusqu’au recul du progrès social, de la surveillance de l’État à une épidémie de cybercriminalité. La surveillance commerciale est également une aubaine pour les personnes qui organisent des campagnes d’influence, mais c’est le cadet de nos soucis.

L’exceptionnalisme technologique critique reste un exceptionnalisme technologique

Les géants de la tech ont longtemps pratiqué un exceptionnalisme technologique : cette idée selon laquelle ils ne devraient pas être soumis aux lois et aux normes du commun des mortels. Des devises comme celle de Facebook « Move fast and break things » [avancer vite et casser des choses, NdT] ont provoqué un mépris compréhensible envers ces entreprises à la rhétorique égoïste.

L’exceptionnalisme technologique nous a tous mis dans le pétrin. Il est donc assez ironique et affligeant de voir les critiques des géants de la tech commettre le même péché.

Les géants de la tech ne forment pas un « capitalisme voyou » qui ne peut être guéri par les remèdes traditionnels anti-monopole que sont le démantèlement des trusts (forcer les entreprises à se défaire des concurrents qu’elles ont acquis) et l’interdiction des fusions monopolistiques et autres tactiques anticoncurrentielles. Les géants de la tech n’ont pas le pouvoir d’utiliser l’apprentissage machine pour influencer notre comportement de manière si approfondie que les marchés perdent la capacité de punir les mauvais acteurs et de récompenser les concurrents vertueux. Les géants de la tech n’ont pas de rayon de contrôle mental qui réécrit les règles, si c’était le cas, nous devrions nous débarrasser de notre vieille boîte à outils.

Cela fait des siècles que des gens prétendent avoir mis au point ce rayon de contrôle mental et cela s’est toujours avéré être une arnaque, même si parfois les escrocs se sont également arnaqués entre eux.

Depuis des générations, le secteur de la publicité améliore constamment sa capacité à vendre des services publicitaires aux entreprises, tout en ne réalisant que des gains marginaux sur la vente des produits de ces entreprises. La complainte de John Wanamaker selon laquelle « La moitié de l’argent que je dépense en publicité est gaspillée, mais je ne sais pas quelle moitié » témoigne du triomphe des directeurs de la publicité qui ont réussi à convaincre Wanamaker que la moitié seulement de ce qu’il dépense était gaspillée.

L’industrie technologique a fait d’énormes progrès dans la capacité à convaincre les entreprises qu’elles sont douées pour la publicité, alors que leurs améliorations réelles en matière de publicité, par opposition au ciblage, ont été plutôt modestes. La vogue de l’apprentissage machine – et l’invocation mystique de l’« intelligence artificielle » comme synonyme de techniques d’inférence statistique directe – a considérablement renforcé l’efficacité du discours commercial des géants de la tech, car les spécialistes du marketing ont exploité le manque de connaissance technique des clients potentiels pour s’en tirer avec énormément de promesses et peu de résultats.

Il est tentant de penser que si les entreprises sont prêtes à déverser des milliards dans un projet, celui-ci doit être bon. Pourtant, il arrive souvent que cette règle empirique nous fasse faire fausse route. Par exemple, on n’a pratiquement jamais entendu dire que les fonds d’investissement surpassent les simples fonds indiciels, et les investisseurs qui confient leur argent à des gestionnaires de fonds experts s’en sortent généralement moins bien que ceux qui confient leur épargne à des fonds indiciels. Mais les fonds gérés représentent toujours la majorité de l’argent investi sur les marchés, et ils sont soutenus par certains des investisseurs les plus riches et les plus pointus du monde. Leur vote de confiance dans un secteur aussi peu performant est une belle leçon sur le rôle de la chance dans l’accumulation de richesses, et non un signe que les fonds de placement sont une bonne affaire.

Les affirmations du système de contrôle mental des géants de la tech laissent à penser que cette pratique est une arnaque. Par exemple, avec le recours aux traits de personnalité des « cinq grands » comme principal moyen d’influencer les gens, même si cette théorie des cinq grands n’est étayée par aucune étude à grande échelle évaluée par des pairs, et qu’elle est surtout l’apanage des baratineurs en marketing et des psychologues pop.

Le matériel promotionnel des géants de la tech prétend aussi que leurs algorithmes peuvent effectuer avec précision une « analyse des sentiments » ou détecter l’humeur des gens à partir de leurs « micro-expressions », mais il s’agit là d’affirmations marketing et non scientifiques. Ces méthodes n’ont pas été testées par des scientifiques indépendants, et lorsqu’elles l’ont été, elles se sont révélées très insuffisantes. Les micro-expressions sont particulièrement suspectes car il a été démontré que les entreprises spécialisées dans la formation de personnes pour les détecter sont moins performantes que si on laissait faire le hasard.

Les géants de la tech ont été si efficaces pour commercialiser leurs soi-disant super-pouvoirs qu’il est facile de croire qu’elles peuvent commercialiser tout le reste avec la même habileté, mais c’est une erreur de croire au baratin du marketing. Aucune déclaration d’une entreprise sur la qualité de ses produits n’est évidemment impartiale. Le fait que nous nous méfions de tout ce que disent les géants de la tech sur le traitement des données, le respect des lois sur la protection de la vie privée, etc. est tout à fait légitime, car pourquoi goberions-nous la littérature marketing comme s’il s’agissait d’une vérité d’évangile ? Les géants de la tech mentent sur à peu près tout, y compris sur le fonctionnement de leurs systèmes de persuasion alimentés par l’apprentissage automatique.

Ce scepticisme devrait imprégner toutes nos évaluations des géants de la tech et de leurs capacités supposées, y compris à la lecture attentive de leurs brevets. Zuboff confère à ces brevets une importance énorme, en soulignant que Google a revendiqué de nouvelles capacités de persuasion dans ses dépôts de brevets. Ces affirmations sont doublement suspectes : d’abord parce qu’elles sont très intéressées, et ensuite parce que le brevet lui-même est notoirement une invitation à l’exagération.

Les demandes de brevet prennent la forme d’une série de revendications et vont des plus étendues aux plus étroites. Un brevet typique commence par affirmer que ses auteurs ont inventé une méthode ou un système permettant de faire absolument tout ce qu’il est possible d’imaginer avec un outil ou un dispositif. Ensuite, il réduit cette revendication par étapes successives jusqu’à ce que nous arrivions à l’« invention » réelle qui est le véritable objet du brevet. L’espoir est que la personne qui passe en revue les demandes de brevets – qui est presque certainement surchargée de travail et sous-informée – ne verra pas que certaines (ou toutes) ces revendications sont ridicules, ou du moins suspectes, et qu’elle accordera des prétentions plus larges du brevet. Les brevets portant sur des choses non brevetables sont tout de même très utiles, car ils peuvent être utilisés contre des concurrents qui pourraient accorder une licence sur ce brevet ou se tenir à l’écart de ses revendications, plutôt que de subir le long et coûteux processus de contestation.

De plus, les brevets logiciels sont couramment accordés même si le déposant n’a aucune preuve qu’il peut faire ce que le brevet prétend. C’est-à-dire que vous pouvez breveter une « invention » que vous n’avez pas réellement faite et que vous ne savez pas comment faire.

Avec ces considérations en tête, il devient évident que le fait qu’un Géant de la tech ait breveté ce qu’il qualifie de rayon efficace de contrôle mental ne permet nullement de savoir si cette entreprise peut effectivement contrôler nos esprits.

Les géants de la tech collectent nos données pour de nombreuses raisons, y compris la diminution du rendement des stocks de données existants. Mais de nombreuses entreprises technologiques collectent également des données en raison d’une croyance exceptionnaliste erronée aux effets de réseau des données. Les effets de réseau se produisent lorsque chaque nouvel utilisateur d’un système augmente sa valeur. L’exemple classique est celui des télécopieurs [des fax NdT] : un seul télécopieur ne sert à rien, deux télécopieurs sont d’une utilité limitée, mais chaque nouveau télécopieur mis en service après le premier double le nombre de liaisons possibles de télécopie à télécopie.

Les données exploitées pour les systèmes prédictifs ne produisent pas nécessairement ces bénéfices. Pensez à Netflix : la valeur prédictive des données extraites d’un million d’utilisateurs anglophones de Netflix n’est guère améliorée par l’ajout des données de visualisation d’un utilisateur supplémentaire. La plupart des données que Netflix acquiert après ce premier échantillon minimum viable font double emploi avec des données existantes et ne produisent que des gains minimes. En attendant, le recyclage des modèles avec de nouvelles données devient plus cher à mesure que le nombre de points de données augmente, et les tâches manuelles comme l’étiquetage et la validation des données ne deviennent pas moins chères lorsqu’on augmente l’ordre de grandeur.

Les entreprises font tout le temps la course aux modes au détriment de leurs propres profits, surtout lorsque ces entreprises et leurs investisseurs ne sont pas motivés par la perspective de devenir rentables mais plutôt par celle d’être rachetés par un Géant de la tech ou d’être introduits en Bourse. Pour ces entreprises, cocher des cases à la mode comme « collecte autant de données que possible » pourrait permettre d’obtenir un meilleur retour sur investissement que « collecte une quantité de données adaptée à l’entreprise ».

C’est un autre dommage causé par l’exceptionnalisme technologique : la croyance selon laquelle davantage de données produit toujours plus de profits sous la forme de plus d’informations qui peuvent être traduites en de meilleurs rayons de contrôle mental. Cela pousse les entreprises à collecter et à conserver des données de manière excessive, au-delà de toute rationalité. Et comme les entreprises se comportent de manière irrationnelle, bon nombre d’entre elles vont faire faillite et devenir des navires fantômes dont les cales sont remplies de données qui peuvent nuire aux gens de multiples façons, mais dont personne n’est plus responsable. Même si les entreprises ne font pas faillite, les données qu’elles collectent sont maintenues en-deça de la sécurité minimale viable – juste assez de sécurité pour maintenir la viabilité de l’entreprise en attendant d’être rachetées par un Géant de la tech, un montant calculé pour ne pas dépenser un centime de trop pour la protection des données.

Comment les monopoles, et non le contrôle de la pensée, conduisent à la surveillance capitaliste : le cas de Snapchat

Pendant la première décennie de son existence, Facebook est entré en concurrence avec les réseaux sociaux de l’époque (Myspace, Orkut, etc) en se présentant comme l’alternative respectant de la vie privée. De fait, Facebook a justifié son jardin clos, qui permet aux utilisateurs d’y amener des données du Web, mais empêche les services tels que Google Search d’indexer et de mémoriser les pages Facebook, en tant que mesure de respect de la vie privée qui protège les utilisateurs des heureux gagnants de la bataille des réseaux sociaux comme Myspace.

En dépit des fréquentes promesses disant qu’il ne collecterait ou n’analyserait jamais les données de ses utilisateurs, Facebook a lancé à intervalles réguliers des initiatives exactement dans ce but, comme le sinistre Beacon tool, qui vous espionne lorsque vous surfez sur le Web puis ajoute vos activités sur le web à votre timeline publique, permettant à vos amis de surveiller vos habitudes de navigation. Beacon a suscité une révolte des utilisateurs. À chaque fois, Facebook a renoncé à ses actions de surveillance, mais jamais complètement ; inévitablement, le nouveau Facebook vous surveillera plus que l’ancien Facebook, mais moins que le Facebook intermédiaire qui suit le lancement d’un nouveau produit ou service.

Le rythme auquel Facebook a augmenté ses efforts de surveillance semble lié au climat compétitif autour de Facebook. Plus Facebook avait de concurrents, mieux il se comportait. À chaque fois qu’un concurrent majeur s’est effondré, le comportement de Facebook s’est notablement dégradé.

Dans le même temps, Facebook a racheté un nombre prodigieux d’entreprises, y compris une société du nom de Onavo. À l’origine, Onavo a créé une application mobile pour suivre l’évolution de la batterie. Mais les permissions que demandaient Onavo étaient telles que l’appli était capable de recueillir de façon très précise l’intégralité de ce que les utilisateurs font avec leurs téléphones, y compris quelles applis ils utilisent et comment.

Avec l’exemple d’Onavo, Facebook a découvert qu’il était en train de perdre des parts de marché au profit de Snapchat, une appli qui, comme Facebook une décennie plus tôt, se vend comme l’alternative qui respecte la vie privée par rapport au statu quo . À travers Onavo, Facebook a pu extraire des données des appareils des utilisateurs de Snapchat, que ce soient des utilisateurs actuels ou passés. Cela a poussé Facebook à racheter Instagram, dont certaines fonctionnalités sont concurrentes de Snapchat, et a permis à Facebook d’ajuster les fonctionnalités d’Instagram ainsi que son discours marketing dans le but d’éroder les gains de Snapchat et s’assurer que Facebook n’aurait pas à faire face aux pressions de la concurrence comme celles subies par le passé par Myspace et Orkut.

La manière dont Facebook a écrasé Snapchat révèle le lien entre le monopole et le capitalisme de surveillance. Facebook a combiné la surveillance avec une application laxiste des lois antitrust pour repérer de loin la menace de la concurrence par Snapchat et pour prendre des mesures décisives à son encontre. Le capitalisme de surveillance de Facebook lui a permis d’éviter la pression de la concurrence avec des tactiques anti-compétitives. Les utilisateurs de Facebook veulent toujours de la confidentialité, Facebook n’a pas utilisé la surveillance pour les convaincre du contraire, mais ils ne peuvent pas l’obtenir car la surveillance de Facebook lui permet de détruire tout espoir d’émergence d’un rival qui lui fait concurrence sur les fonctionnalités de confidentialité.

Un monopole sur vos amis

Un mouvement de décentralisation a essayé d’éroder la domination de Facebook et autres entreprises des géants de la tech en proposant des alternatives sur le Web indépendant (indieweb) : Mastodon en alternative à Twitter, Diaspora en alternative à Facebook, etc, mais ces efforts ont échoué à décoller.

Fondamentalement, chacun de ces services est paralysé par le même problème : tout utilisateur potentiel d’une alternative de Facebook ou Twitter doit convaincre tous ses amis de le suivre sur une alternative décentralisée pour pouvoir continuer à avoir les bénéfices d’un média social. Pour beaucoup d’entre nous, la seule raison pour laquelle nous avons un compte Facebook est parce que nos amis ont des comptes Facebook, et la raison pour laquelle ils ont des comptes Facebook est que nous avons des comptes Facebook.

Tout cela a contribué à faire de Facebook, et autres plateformes dominantes, des « zones de tir à vue » dans lesquelles aucun investisseur ne financera un nouveau venu.

Et pourtant, tous les géants d’aujourd’hui sont apparus malgré l’avantage bien ancré des entreprises qui existaient avant eux. Pour comprendre comment cela a été possible, il nous faut comprendre l’interopérabilité et l’interopérabilité antagoniste.

Le gros problème de nos espèces est la coordination.

L’« interopérabilité » est la capacité qu’ont deux technologies à fonctionner l’une avec l’autre : n’importe qui peut fabriquer un disque qui jouera sur tous les lecteurs de disques, n’importe qui peut fabriquer un filtre que vous pourrez installer sur la ventilation de votre cuisinière, n’importe qui peut fabriquer l’essence pour votre voiture, n’importe qui peut fabriquer un chargeur USB pour téléphone qui fonctionnera dans votre allume-cigare, n’importe qui peut fabriquer une ampoule qui marchera dans le culot de votre lampe, n’importe qui peut fabriquer un pain qui grillera dans votre grille-pain.

L’interopérabilité est souvent une source d’innovation au bénéfice du consommateur : Apple a fabriqué le premier ordinateur personnel viable commercialement, mais des millions de vendeurs de logiciels indépendants ont fait des programmes interopérables qui fonctionnaient sur l’Apple II Plus. La simple antenne pour les entrées analogiques à l’arrière des téléviseurs a d’abord permis aux opérateurs de câbles de se connecter directement aux télévisions, puis ont permis aux entreprises de consoles de jeux et ensuite aux ordinateurs personnels d’utiliser une télévision standard comme écran. Les prises téléphoniques RJ11 standardisées ont permis la production de téléphones par divers vendeurs avec divers formes, depuis le téléphone en forme de ballon de foot reçu en cadeau d’abonnement de Sports Illustrated, aux téléphones d’affaires avec haut-parleurs, mise en attente, et autres, jusqu’aux répondeurs et enfin les modems, ouvrant la voie à la révolution d’Internet.

On utilise souvent indifféremment « interopérabilité » et « standardisation », qui est le processus pendant lequel les fabricants et autres concernés négocient une liste de règles pour l’implémentation d’une technologie, comme les prises électriques de vos murs, le bus de données CAN utilisé par le système de votre voiture, ou les instructions HTML que votre navigateur internet interprète.

Mais l’interopérabilité ne nécessite pas la standardisation, en effet la standardisation émerge souvent du chaos de mesures d’interopérabilité ad hoc. L’inventeur du chargeur USB dans l’allume-cigare n’a pas eu besoin d’avoir la permission des fabricants de voitures ou même des fabricants des pièces du tableau de bord. Les fabricants automobiles n’ont pas mis en place des contre-mesures pour empêcher l’utilisation de ces accessoires d’après-vente par leurs consommateurs, mais ils n’ont pas non plus fait en sorte de faciliter la vie des fabricants de chargeurs. Il s’agit d’une forme d’« interopérabilité neutre ».

Au-delà de l’interopérabilité neutre, il existe l’« interopérabilité antagoniste ». C’est quand un fabricant crée un produit qui interagit avec le produit d’un autre fabricant en dépit des objections du deuxième fabricant, et cela même si ça nécessite de contourner un système de sécurité conçu pour empêcher l’interopérabilité.

Le type d’interopérabilité antagoniste le plus usuel est sans doute les cartouches d’encre d’imprimantes par des fournisseurs tiers. Les fabricants d’imprimantes affirment qu’ils vendent les imprimantes en-dessous de leur coût et que leur seul moyen de récupérer les pertes est de se constituer une marge élevée sur les encres. Pour empêcher les propriétaires d’imprimantes d’acheter leurs cartouches ailleurs, les entreprises d’imprimantes appliquent une série de systèmes de sécurité anti-consommateurs qui détectent et rejettent les cartouches re-remplies ou par des tiers.

Les propriétaires d’imprimantes quant à eux défendent le point de vue que HP et Epson et Brother ne sont pas des œuvres caritatives et que les consommateurs de leurs produits n’ont aucune obligation à les aider à survivre, et donc que si ces entreprises choisissent de vendre leurs produits à perte, il s’agit de leur choix stupide et à eux d’assumer les conséquences. De même, les compétiteurs qui fabriquent des cartouches ou les re-remplissent font remarquer qu’ils ne doivent rien aux entreprises d’imprimantes, et que le fait qu’ils érodent les marges de ces entreprises est le problème de celles-ci et non celui de leurs compétiteurs. Après tout, les entreprises d’imprimantes n’ont aucun scrupule à pousser un re-remplisseur à fermer boutique, donc pourquoi est-ce que les re-remplisseurs devraient se soucier de la bonne santé économique des entreprises d’imprimantes ?

L’interopérabilité antagoniste a joué un rôle hors normes dans l’histoire de l’industrie tech : depuis la création du « alt.* » dans l’architecture de Usenet (qui a commencé à l’encontre des souhaits des responsables de Usenet et qui s’est développé au point d’être plus important que tout le Usenet combiné) à la guerre des navigateurs (lorsque Netscape et Microsoft ont dépensé d’énormes ressources en ingénierie pour faire en sorte que leur navigateur soit incompatible avec les fonctionnalités spéciales et autres peccadilles de l’autre) à Facebook (dont le succès a entre autres été dû au fait qu’il a aidé ses nouveaux utilisateurs en leur permettant de rester en contact avec les amis qu’ils ont laissés sur Myspace parce que Facebook leur a fourni un outil pour s’emparer des messages en attente sur Myspace et les importer sur Facebook, créant en pratique un lecteur Myspace basé sur Facebook).

Aujourd’hui, la validation par le nombre est considérée comme un avantage inattaquable. Facebook est là où tous vos amis sont, donc personne ne peut fonder un concurrent à Facebook. Mais la compatibilité antagoniste retourne l’avantage concurrentiel : si vous êtes autorisés à concurrencer Facebook en proposant un outil qui importe les messages en attente sur Facebook de tous vos utilisateurs dans un environnement qui est compétitif sur des terrains que Facebook ne pourra jamais atteindre, comme l’élimination de la surveillance et des pubs, alors Facebook serait en désavantage majeur. Vous aurez rassemblé tous les potentiels ex-utilisateurs de Facebook sur un unique service facile à trouver. Vous les auriez éduqués sur la façon dont un service Facebook-like fonctionne et quels sont ses potentiels avantages, et vous aurez fourni un moyen simple aux utilisateurs mécontents de Facebook pour dire à leurs amis où ils peuvent trouver un meilleur traitement.

L’interopérabilité antagoniste a été la norme pendant un temps et une contribution clef à une scène tech dynamique et vibrante, mais à présent elle est coincée derrière une épaisse forêt de lois et règlements qui ajoutent un risque légal aux tactiques éprouvées de l’interopérabilité antagoniste. Ces nouvelles règles et les nouvelles interprétations des règles existantes signifient qu’un potentiel « interopérateur » antagoniste aura besoin d’échapper aux réclamations de droits d’auteurs, conditions de service, secret commercial, ingérence et brevets.

En l’absence d’un marché concurrentiel, les faiseurs de lois ont délégué des tâches lourdes et gouvernementales aux sociétés de Big Tech, telles que le filtrage automatique des contributions des utilisateurs pour la violation des droits d’auteur ou pour des contenus terroristes et extrémistes ou pour détecter et empêcher le harcèlement en temps réel ou encore pour contrôler l’accès au contenu sexuel.

Ces mesures ont fixé une taille minimale à partir de laquelle on peut faire du Big Tech, car seules les très grandes entreprises peuvent se permettre les filtres humains et automatiques nécessaires pour se charger de ces tâches.

Mais ce n’est pas la seule raison pour laquelle rendre les plateformes responsables du maintien de l’ordre parmi leurs utilisateurs mine la compétition. Une plateforme qui est chargée de contrôler le comportement de ses utilisateurs doit empêcher de nombreuses techniques vitales à l’interopérabilité antagoniste de peur qu’elles ne contreviennent à ses mesures de contrôle. Par exemple si quelqu’un utilisant un remplaçant de Twitter tel que Mastodon est capable de poster des messages sur Twitter et de lire des messages hors de Twitter, il pourrait éviter les systèmes automatiques qui détectent et empêchent le harcèlement (tels que les systèmes qui utilisent le timing des messages ou des règles basées sur les IP pour estimer si quelqu’un est un harceleur).

Au point que nous sommes prêts à laisser les géants de la tech s’autocontrôler, plutôt que de faire en sorte que leur industrie soit suffisamment limitée pour que les utilisateurs puissent quitter les mauvaises plateformes pour des meilleures et suffisamment petites pour qu’une réglementation qui ferait fermer une plateforme ne détruirait pas l’accès aux communautés et données de milliards d’utilisateurs, nous avons fait en sorte que les géants de la tech soient en mesure de bloquer leurs concurrents et qu’il leur soit plus facile de demander un encadrement légal des outils pour bannir et punir les tentatives à l’interopérabilité antagoniste.

En définitive, nous pouvons essayer de réparer les géants de la tech en les rendant responsables pour les actes malfaisants de ses utilisateurs, ou bien nous pouvons essayer de réparer Internet en réduisant la taille de géants. Mais nous ne pouvons pas faire les deux. Pour pouvoir remplacer les produits des géants d’aujourd’hui, nous avons besoin d’éclaircir la forêt légale qui empêche l’interopérabilité antagoniste de façon à ce que les produits de demain, agiles, personnels, de petite échelle, puissent se fédérer sur les géants tels que Facebook, permettant aux utilisateurs qui sont partis à continuer à communiquer avec les utilisateurs qui ne sont pas encore partis, envoyant des vignes au-dessus du mur du jardin de Facebook afin que les utilisateurs piégés de Facebook puissent s’en servir afin de grimper aux murs et de s’enfuir, accédant au Web ouvert et global.

(à suivre)




Lettre d’information n°26 — Hiver 2020

Bonjour à toutes et tous !

Pfiou, cette année 2020 aura été particulièrement… particulière !

Nous espérons qu’elle ne vous aura pas trop impactée négativement, et que vous aurez pu prendre soin de vous et de vos proches.

Côté Framasoft, c’est le moment de vous partager le bilan de cette année, et de vous présenter quelques perspectives.

C’est aussi le moment de vous rappeler que si ce bilan vous convient, nous vous invitons à nous soutenir, puisque ces actions n’ont été possibles que grâce à vos dons.

Nous soutenir en cette fin d’année (en dehors de vous permettre de défiscaliser une partie de ce don, puisqu’un don de 100€ ne vous reviendra, au final, qu’à 34€, cf. soutenir.framasoft.org), c’est nous donner les moyens d’agir en 2021 et de poursuivre ensemble le travail accompli jusqu’à présent.

Soutenir Framasoft par un don

Bilan de l’année 2020

Nous avons déjà rendu compte de nos actions, en détail, dans les deux précédentes newsletters (#24 et #25), ainsi que dans les articles sur le Framablog :

Nous vous proposons donc de lister ci-dessous, sous la forme d’une liste à la Prévert, ces principales actions. Pour en connaître le détail et ce qui se cache derrière, n’hésitez pas à vous référer aux articles ci-dessus. Les actions ayant eu lieu (ou s’étant poursuivies) depuis la dernière lettre d’information sont indiquées en gras.

Nous savons que ce n’est pas la forme la plus agréable à lire, mais nous souhaitions vous partager une sorte de photographie de nos actions de l’année, sans nous limiter à celles qui sont les plus connues (comme Dégooglisons-Internet, PeerTube ou Mobilizon), car elles ne représentent au final qu’une petite proportion de ce que nous accomplissons chaque année grâce à vous.

Accrochez-vous à votre newsletter, c’est parti !

Éducation Populaire et culture libre

Parce que Framasoft, c’est « une association d’éducation populaire aux enjeux du numérique et des communs culturels ».

Cours

  • Réalisation et publication du MOOC CHATONS : un ensemble de cours en ligne, ouvert à tou⋅tes, pour mieux comprendre le problème posé par la centralisation des données et services par les GAFAM, ainsi que par le capitalisme de surveillance. → mooc.chatons.org
  • Publication d’un librecours pour acquérir les clés de la culture libre, et en particulier celles des licences libres → librecours.net
  • Participation à la réalisation et à l’animation de la formation en ligne «  Créer un projet collectif : méthodes et outils éthiques à destination des organisations ».
  • Nous avons aussi accepté avec joie de faire partie du groupe de travail du futur MOOC sur la contribution au logiciel libre qui sera produit par Telecom Paris.

Supports

Framabook & compagnie

Accompagnements et soutiens

Parce que Framasoft, c’est une association qui aide et soutient les projets qui lui tiennent à cœur…

CHATONS :

  • Participation active à la création du site entraide.chatons.org pour répartir la charge technique, solidairement entre plusieurs membres du collectif CHATONS
  • Ajout de la section « Les outils du télétravail » sur la litière
  • Mise à jour de la charte du collectif
  • Mise en place d’un groupe de médiation et d’un groupe de modération sur le forum
  • Aide à la naissance de deux nouvelles portées de chatons (qui compte plus de 80 structures à ce jour)
  • Mise à jour du site chatons.org
  • Travail au long cours sur l’interface web stats.chatons.org
  • Et, toujours, l’animation de la coordination du collectif (réunions mensuelles ; 500 sujets et 4000 messages sur le forum)

Sites et services Framasoft

Parce que Framasoft, c’est aussi quelques sites internet 🙂

Framablog

PeerTube

Mobilizon

  • Publication de la version 1.0 de Mobilizon (et de versions mineures dans les semaines qui ont suivi)
  • Soutien à la publication de l’application Android Mobilizon (sur Google Play et surtout sur F-Droid)
  • Mise à jour du site web JoinMobilizon pour la v1.0
  • Mise en place et maintenance de l’instance francophone mobilizon.fr

Framaforms

  • Grosse mise à jour technique de notre service de formulaire en ligne Framaforms, avec publication de la version 1.0
  • Accompagnement de la montée en charge du service, qui a accueilli plus de 2 millions de visites en octobre 2020

« Vie de l’association »

Parce que Framasoft, c’est avant tout des humain⋅es…

  • Rédaction d’un «  journal de confinement » (plusieurs articles, représentants tout de même au total plus de 200 pages, écrits par différent⋅es membres de l’association).
  • Accueil de plusieurs stagiaires : Arthur (traduction), Lise (CHATONS), Maiwann (ergonomie), Théo (Framaforms).
  • Création d’un poste (CDD) pour Framaforms
  • redimensionnement de certaines parties de notre infrastructure technique, pour tenir la charge pendant le rush du premier confinement (avec parfois jusqu’à 20 000 conférences Framatalk hébergées sur une seule journée)
  • Tenue d’un « Framacamp » en ligne (sur 3 jours et 12 ateliers), pour se retrouver entre membres de l’association et discuter de nos envies et projets
  • Tenue de quelques ateliers visio pour avancer sur des projets en cours (Framabook, Upload, etc.)
  • Gestion de vagues de spam
  • ~7 000 messages traités sur le support
  • une (grosse et importante) refonte des sites web et outils qui nous permettent d’échanger ensemble.
  • Maintenance et mise à jour des services (notamment Framadrive/Framagenda, Framatalk, Framaforms, Framapiaf, Framateam ou Framadate)
  • Travail de fond technique sur Framindmap (prestation)

Quelques statistiques

Parce qu’à Framasoft, on aime bien les chiffres (et qu’ils nous stupéfient toujours !)

Association

  • 35 adhérent⋅es
  • 10 salarié⋅es
  • + de 80 projets en parallèle, dont ~50 projets web, dont ~30 services Dégooglisons Internet
  • + de 12 000 donateur⋅ices en 2020 (merci ! <3 )
  • Environ 400 000€ de budget en 2019
  • ~25 interventions publiques en 2020 (dont plus de la moitié à distance)
  • 311 800 inscrit⋅es à notre newsletter
  • 17 ans d’existence en tant qu’association

Infrastructure

  • 48 serveurs physiques
  • 56 machines virtuelles
  • 134 noms de domaines (chez notre partenaire bien aimé Gandi qui nous en offre environ la moitié)

Contenus écrits ou publiés

  • 139 articles ( ~500 pages)
  • Framabook : + de 1 500 pages publiées en 2020
  • 2 500 messages échangés sur les listes internes de l’association
  • Quelques milliers de messages (commentaires, forum, tchat interne)
  • ~7 000 messages traités sur le support (une fois les spams déduits !)
  • Quelques centaines de mèmes faits maison, avec amour et humour

Services web

Visites sur le réseau Framasoft

  • Notre service de statistiques (libre, évidemment) annonce 50 190 048 visites et 115 416 710 pages vues
  • D’après l’Institut La Louche, nous avons passé le cap du million de visiteur⋅euses mensuelles

Services les plus visités

  • Framaforms : 13 996 354 visites (+239%)
    • 88 746 formulaires hébergés actuellement, dont 83 120 formulaires créés en 2020 (l’effacement des formulaires étant par défaut réglé à 6 mois)
    • 2 096 380 réponses enregistrées
    • 134 976 utilisateur⋅ices, dont 58 817 nouveaux comptes en 2020
  • Framadate : 13 145 006 visites (+33%)
    • 2 258 917 sondages créés depuis la mise en place du service
  • Framalistes : 615 842 visites (+43%)
    • ~44 540 listes actives (+12 500 en 2020)
    • ~739 400 utilisateur⋅ices du service (+178 000 en 2020)
  • Framapad : 4 721 308 visites (+68%)
    • 225 094 pads publics actifs (à effacement régulier, nous estimons héberger environ 1 million de pads par an)
    • 215 945 pads, 113 085 groupes et 168518 comptes sur MyPads
    • 31 381 pads, 18 756 groups, et 31 213 comptes sur MyPads2 (mis en place pendant le premier confinement)
  • Framagit : 589 904 visites (stable)
    • 52 421 projets hébergés
    • 32 817 utilisateur⋅ices
  • Framacalc : 3 789 896 visites (+72%)
    • 259 600 calcs hébergés (dont ~51 000 sur old.framacalc) soit 57 500 pads de plus qu’en 2019
  • Framacarte : 2 754 842 visites (+6%)
    • 5 823 cartes hébergés
  • Framateam : 1 768 412 visites (+106%)
    • Total utilisateurs actifs 101 513 (mensuels 14 114)
    • Nombre d’équipes 21 806
    • Nombre de canaux 113 985
  • Framatalk : 1 739 955 visites (+835% !!!)
    • 30 483 participant⋅es accueilli⋅es depuis mars 2020
    • 410 631 conférences hébergées (avec des pointes à 20 000 conférences/jour)
    • 1 125 415 heures (ou 128,4 ans) de conférences cumulées
  • Framalink : 1 003 120 visites (+9%)
  • Framalibre : 800 736 visites (+45%)
    • 1 228 notices rédigées par 439 contributeur⋅ices
  • Framindmap : 589 761 visites (- 10%)
  • Framablog : 558 498 visites (+26%)
    • 2 530 articles (+139)
    • 30 331 commentaires (+754)

Projets spécifiques

  • PeerTube
    • 619 instances, 67 047 utilisateur⋅ices, 335 607 vidéos, 107.04TB hébergés
  • Mobilizon
    • 61 instances, 2394 utilisateur⋅ices, 354 groupes, 21 901 événements

Évènements

Parce que Framasoft, c’est aussi la participation à des événements…

  • [10/01] Au 100 ans de la création de la Société des Nations, à Genève, où pyg représentait Framasoft à cet événement organisé par l’association Internation (en partenariat avec l’IRI et Ars Industrialis) ;
  • [30/01] Aux #WADay de Paris, où Angie a participé à la table-ronde Numérique et Responsabilité des associations ;
  • [4/02] Au Festival des Libertés numériques, où Angie a donné une conférence sur les Carnets de voyage de Contributopia et a animé deux ateliers ;
  • [14/02] Au Contribatelier de Lyon, où Gavy nous a représenté·es et a assuré une co-animation ;
  • [16/02] Au Mini-village Alternatiba sur le Numérique Libre et les Savoirs Communs, où Maiwann et Pouhiou ont tenu un stand et participé à des ateliers ;
  • [17/02]Au Contribatelier de Tours (à Chambray-lès-Tours plus exactement), où Goofy a co-animé et présenté les échanges ;
  • [7/03] À la journée Démocratie Numérique Populaire de Paris, où Stph et pyg ont assuré une conférence ;
  • [7/03] Au salon Primevère à Lyon, cette fois-ci, où Lise a donné une conférence « Dégafamisons avec Framasoft » ;
  • [11/03] Au Contribatelier de Lyon, où Gavy nous a à nouveau assuré une co-animation ;
  • [12/03] Au Café des sciences de Chambéry où Fla nous a représenté·es dans une table-ronde ;
  • [14/03] Au festival Transfo à Grenoble où Fla a participé à une table-ronde sur les logiciels libres et la low-tech.
  • [26/03] Stph : La révolution en-dehors des GAFAM – UTC (Compiègne)
  • [28/04] Aux Ludoviales, où Pyg participait à la table ronde « Éducation et logiciels libres » (Compte-rendu de L’Atelier des chercheurs).
  • [2/05] Au salon du livre d’Arras, où Framatophe participait à une table ronde « Numérique et Monde d’Après » aux côtés notamment de La Quadrature du Net.
  • [16/05] Angie : Datathon for education Maroc – conf Les logiciels libres pour l’enseignement
  • [26/06] Angie a présenté Framasoft lors de la #FabrikADecliK en ligne
  • [21/07] Angie : Conf Le logiciel libre au service des militants lors de l’Altertour – Etape lyonnaise
  • [2-4/08] Angie : Atelier PeerTube et atelier Comment se Dégoogliser aux Rencontres MOUSTIC
  • [09] Angie, Stph, Numahell, Pouhiou : ateliers du parcours « Internet : pourquoi et comment reprendre le contrôle ? » pour les élèves et anciens élèves de CentraleSupélec
  • [1/10] conférence de pyg chez designersethiques.org : «  Le modèle associatif est-il soluble dans la StartupNation ?
  • [9/10] Pouhiou (avec Eda Nano, April.org) : Free Software in France, 35 ans de la FSF
  • [4/11] Stph: Présentation de Framasoft pour un contre sommet numérique à l’école – Poitiers
  • [7/11] Angie : Atelier « découvrir Mobilizon » lors du Campus du libre
  • [12/11] Yann : Soirée de Conversations autour du Libre (SCL) de Parinux
  • [2/12] Conférence S’émanciper des services des gafams grâce aux logiciels libres par Angie pour le cycle Les nouveaux communs (Sud Berry Lab)
  • [5/12] Numahell, Pouhiou : Université Confinée du Canard Réfractaire
  • [9/12] Angie : Présentation de Mobilizon lors de l’« Open Tech Will Save Us »
  • [16/12] cours sur les logiciels et les cultures libres pour le Mastère Eco-conseil par Angie
  • [23/12] Stph: « Entretiens du Nouveau Monde Industriel » à l’IRI/Centre Pompidou

Quelques interviews saillantes de l’année

Parce que Framasoft, c’est aussi répondre aux micros tendus par d’autres…

Ha, et on a fait « Prout ! » aussi. Parce que l’autodérision est aussi un de nos moteurs.

Ce que Framasoft aimerait faire en 2021

Nous trouvons que le « monde d’après » ressemble beaucoup (trop ?) au « monde d’avant ». Mais cela ne nous empêche pas d’avoir beaucoup (trop ?) d’envies pour 2021.

Ça tombe bien ! Nous venons, là encore, de publier un article détaillé sur nos projets pour 2021. Nous vous invitons fortement à le lire en ligne, mais nous pouvons d’ores et déjà partager quelques uns de ces souhaits. Par exemple :

  • émanciper Framaforms de Framasoft, en créant une communauté autonome pour ce logiciel
  • développer un logiciel libre de visualisation de documents et diaporamas en ligne, qui nous paraît être un chaînon manquant dans la transmission et l’archivage des savoirs
  • poursuivre notre démarche de déframasoftisation (parce que non, nous ne sommes pas des super-héro⋅ïnes)
  • co-financer des projets de logiciels libres comme Bénévalibre ou Pytition, et poursuivre notre soutien au collectif CHATONS
  • réaliser des vidéos de sensibilisation sur le fédiverse, car parler « instance » ou « fédération » au plus large public, habitué au fonctionnement « une adresse internet = un service unique » reste une gageure aujourd’hui
  • Et bien d’autres choses encore. Encore une fois, cette liste est incomplète, et bien plus détaillée en ligne.

Évidemment, nous poursuivrons nos travaux sur PeerTube et Mobilizon, avec de nouvelles versions de ces logiciels en 2021 (pour rappel, le support du live dans PeerTube devrait être officiel dans quelques semaines 🙂 ).

Nous envisageons aussi de nous lancer dans un projet ambitieux, sur plusieurs années, autour du logiciel libre Nextcloud, qui nous paraît être une pierre angulaire intéressante pour la collaboration et la coopération numérique, sans être féodalisé par les GAFAM.

Mais tout cela, pour l’instant, reste de l’ordre de l’espoir, du désir. Notre seule certitude à cette heure, c’est notre envie de nous retrouver, et de vous retrouver en 2021.

D’ici là, nous vous souhaitons d’excellentes fêtes de fin d’année.

Librement,

L’équipe Framasoft

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Le Framablog audio est né : enfin quelques bonnes ondes pour faire vibrer la fin de l’année !

Écouter certains des articles de ce blog est désormais possible grâce aux contributions de Sualtam. A l’occasion de la publication de la chaîne Lectures du Framablog sur https://framatube.org/, on vous propose une petite interview de ce lecteur hors pair.

Antoine — aka Sualtam quand il lit — est prof de philo en lycée. Il a créé il y a quelques années le site http://lecture-audio.fr pour y publier ses lectures d’ouvrages classiques, une petite vingtaine à ce jour. Sous licence libre bien entendu.

25 œuvres lues sur http://lecture-audio.fr/

Certains membres de Framasoft avaient pris l’habitude d’écouter sa belle voix grave et envoûtante déclamer Platon, Aurèle, Montaigne, Kant, Nietzsche, Alain… Et puis, une fois n’est pas coutume, nous ne faisons pas preuve de la moindre retenue face aux géants de la pensée. On vous donne le sujet : « L’audace de la Boétie ou les facéties proutesques du framablog, faut-il choisir ? Vous avez quatre heures, aucun document ni appareil électronique n’est autorisé pendant l’épreuve. ».

En tous cas, se retrouver sur des étagères MP3 ou OGG à côté du Discours de la Servitude Volontaire ou du Gai savoir, ça nous allait bien. Alors on a demandé à Sualtam :
— Tu veux pas nous lire ?

Et il a dit :
— OK, je tente.

Et voilà, ça y est, Sualtam nous a lu.es. On aime BEAUCOUP le résultat et on le remercie ÉNORMÉMENT. On espère que vous aussi et que demain, si vous voulez, en voiture, en métro, à pied, en vélo, en faisant la cuisine ou le ménage, juste en restant assis dans un fauteuil, vous vous offrirez quelques minutes du Framablog audio. Mais avant cela, on vous invite à lire cette petite interview de Sualtam.

Bonjour Sualtam ! Est-ce que tu peux nous raconter un peu qui tu es ? Ton parcours, ce qui compose ta vie…
Bonjour, je suis prof de philo dans un lycée du côté de Poitiers. Je suis très content de cet état : j’ai une vie professionnelle riche en aventures diverses et j’espère que ça continuera. J’aime avoir du temps et je le perds volontiers dans des petites choses comme la lecture de livres audio ou l’observation du temps qui passe.

Est-ce que la lecture orale est quelque chose que tu fais depuis longtemps ? Vu la qualité de l’enregistrement, j’aurais tendance à penser que oui… mais qu’en est-il réellement ?
Quelques années en dilettante. J’aime les voix depuis longtemps, j’ai travaillé un peu la mienne en faisant du théâtre. D’un autre côté, je suis tombé sur un site internet qui proposait des livres-audio réalisés par des amateurs de manière bénévole. J’ai d’abord consommé puis j’ai eu envie de leur apporter ma contribution. J’ai fini par développer mon propre site pour proposer mon travail aux auditeurs.

Est-ce que tu peux nous parler de lecture-audio, raconter aux lecteur·ices qui passent par ici ce que c’est ?
J’y propose des versions audio de classiques de la philosophie : Platon, Descartes ou Kant mais aussi des auteurs moins célèbres comme Bakounine (un des penseurs de l’anarchisme). On hésite souvent à se lancer dans la lecture d’un ouvrage de philosophie, on craint l’aridité des concepts. Pour ma part, j’estime qu’il suffit de savoir lire pour découvrir des merveilles au détour de certaines pages. J’ai fait le pari que la lecture-audio dans la mesure où elle empêche le lecteur de revenir en arrière pour s’assurer qu’il a tout compris lui offre des découvertes inattendues.

Et qu’est-ce qui t’as amené à créer cette audiothèque ?
Le peu d’ouvrages de philosophie proposés en livre audio et ma paresse. Je ne lisais plus d’œuvres dans leur intégralité, je puisais ça et là les passages les plus célèbres pour alimenter mes cours. En lisant pour d’autres, je suis contraint de tout lire et comme c’est un travail qui demande du temps et de l’obstination, j’abandonne rarement en chemin.

Est-ce que tu contribues aussi à des audiothèques pour les personnes atteintes d’un handicap visuel ?
Non, je n’ai proposé mon travail à aucune association. Je suis assez peu porté sur la communication et la publicité. Du coup mon auditorat est sans doute très limité. Pour autant, j’ai pu constater que la plupart de mes productions se retrouvaient miraculeusement sur YouTube notamment, ce qui leur donne une visibilité plus grande et leur permettent sans doute de toucher ce type de public.

Un petit point technique : quels matériels et logiciels utilises-tu pour produire tes enregistrements ?
Je fais ça dans mon salon, j’utilise un micro électrostatique relié à un enregistreur Zoom. La qualité de sortie est suffisante pour me permettre de me contenter d’Audacity pour le montage, qui consiste pour l’essentiel à retirer les erreurs de lecture des pistes.

Il est indiqué que l’ensemble des productions de lecture-audio sont diffusées sous la Licence Art Libre. Comment as-tu rencontré les licences libres et qu’est-ce qui fait que tu utilises celle-ci pour tes lectures ?
Un ami, qui est d’ailleurs la cause de ma présence parmi vous, s’intéresse de près à ces questions. C’est à lui que je dois notamment la découverte de cette licence. Pour le reste, je suis heureux qu’existent des communautés qui s’efforcent de développer ce genre d’alternatives au capitalisme. Alors, si je peux apporter ma petite pierre à l’édifice je suis content, d’autant que je profite largement du travail des autres.

Est-ce que tu vois des liens entre ta vie personnelle ou ta pratique professionnelle et le monde du libre ?
Non, pas vraiment. Je suis un peu trop solitaire pour m’investir vraiment dans une communauté. Pour autant je soutiens pleinement ces initiatives. Je suis convaincu que l’appétit démesuré de notre époque pour les données personnelles détourne les individus d’éléments essentiels qui constituent pourtant leur humanité. Des associations comme la vôtre me permettent de résister un peu à cet élan. Dans le cadre de mon enseignement, je ne cache pas à mes élèves mes inquiétudes, je m’efforce de semer des graines qui lèveront je crois chez certains.

Merci ! Un petit mot de la fin ?
Oui, « longue vie à Framasoft », je ne doute pas que votre association continuera à faire des petits.

Les lectures audio de Sualtam sont désormais disponibles sur la chaîne Lectures du Framablog. On y trouve déjà une petite dizaine de titres et la chaîne continuera de s’enrichir au fil du temps.



Quello che Framasoft vuole fare insieme a te nel 2021

Per iniziare bene l’anno ho tradotto da Framablog il post Ce que Framasoft aimerait faire en 2021 grâce à vos dons. Ho pensato di accompagnare la traduzione del testo con una versione in podcast, potete ascoltare le cinque puntate a questo indirizzo: https://funkwhale.it/library/albums/232/

Questa traduzione di NILOCRAM è distribuita con licenza Creative Commons By-SA 4.0.

Un ringraziamento a Framasoft per tutto il lavoro di questi anni (qualche effetto si vede anche da questa parte delle Alpi) e anche agli amici di Devol, per i loro servizi liberi e decentralizzati.


Per l’anno 2021, Framasoft ha ancora molti desideri (quelli non ci mancano mai !): educazione digitale popolare, sviluppo del software che manteniamo e azioni per partecipare alla decentralizzazione del web. Qui ti presentiamo le principali azioni che prevediamo di intraprendere il prossimo anno. Tuttavia, se il 2020 ci ha confermato qualcosa, è che nulla può essere dato per scontato, che tutto può essere capovolto. Perciò questa non è una Roadmap (tabella di marcia) incisa nel marmo, ma una fotografia della nostra to do list (o ” lista delle cose da fare “) per il 2021. Ecco quindi quello che abbiamo in programma di fare il prossimo anno, se il mondo non ci fa rivedere i nostri piani a metà anno, e se ce la facciamo. Speriamo che ci darai i mezzi per realizzarli unendoti ai nostri donatori e alle nostre donatrici.

Prenderci più tempo per sviluppare degli strumenti etici

Nel 2021 Framasoft continuerà ovviamente a lavorare sui software che l’associazione sta sviluppando da diversi anni. Tuttavia, per quest’anno non abbiamo in programma una raccolta di fondi dedicata per nessuno di questi software. Infatti, se condurre una campagna di raccolta fondi consente di pubblicizzare un’iniziativa finanziandola, spesso è anche l’inizio di uno sprint per sviluppare le funzionalità chiave nei tempi annunciati. Quest’anno vogliamo lavorare su dei miglioramenti, degli strumenti di appropriazione, caratteristiche che potrebbero essere meno attraenti ma altrettanto importanti . Vogliamo anche prenderci il tempo per adattarci meglio ai tuoi feedback e ai tuoi bisogni.

Illustrazione di David Revoy – Licenza: CC-By 4.0

Trovare una comunità per (il software) Framaforms

Théo trascorrerà ancora qualche mese con noi nel 2021 per continuare il lavoro già a buon punto sul software che fa funzionare Framaforms: risoluzione dei bug e aggiunta delle funzionalità richieste dagli utenti. Tutti questi miglioramenti renderanno Framaforms molto più facile da usare e amministrare. La missione di Theo è creare una comunità di contributori attorno a questo software inmodo che il suo sviluppo non si basi esclusivamente sulla nostra piccola associazione. Nei prossimi mesi verrà lanciato un sito web di presentazione. Ci auguriamo vivamente che altri si interessino a questa soluzione e continuino a farla vivere e a svilupparla, perché Framaforms è uno dei nostri servizi più utilizzati. Il bisogno di moduli liberati dalle grinfie di Google è grande, il software libero ha argomenti forti in questo settore e lo sforzo dello sviluppo non può pesare esclusivamente sulle spalle della nostra associazione.

Animazione creata da Gee (CC-By-SA) nel 2016, per l’uscita di Framaforms

Slidewalker, un’alternativa a Slideshare e Scribd

Questa è un’idea che ci stuzzica da alcuni anni … Creare un software libero in modo che i provider (fornitori di accesso) web possano offrire un servizio per l’hosting e la consultazione di documenti online, un’alternativa a Slideshare o a Scribd. Slidewalker ti consentirebbe di inviare documenti (non solo presentazioni) in formati aperti o in pdf. Ebbene, per le persone che usano formati chiusi (docx, xlsx, pptx …) troveremo una soluzione per convertirli di passaggio in pdf, eh. Ma se vuoi di meglio, dovrai chiedere a Microsoft di aprire i formati dei suoi file proprietari! Una volta salvati, questi file potrebbero essere descritti, visualizzati, integrati in una pagina web, aperti ai commenti (oppure no, eh, non è obbligatorio!). Immaginiamo anche le funzionalità dei gruppi, delle citazioni… non sono le idee che mancano. Tuttavia, siamo realisti e sappiamo che non le raggiungeremo tutte nel 2021, neanche per la versione 1 di questo progetto. Ad esempio, non abbiamo in programma di creare uno strumento federato su questo! Non sappiamo nemmeno se offriremo un’istanza aperta di questo software. Vogliamo uno strumento modesto ed efficiente che faccia il suo lavoro senza fronzoli. Ad oggi lo stiamo solo immaginando, ci vediamo nel 2021 per vedere come si concretizzerà questo desiderio (e se ci riusciremo !).

Illustrazione di David Revoy – Licenza: CC-By 4.0

Consolidare PeerTube verso la sua versione 4

Come ti abbiamo detto in più occasioni, abbiamo in programma di rilasciare la versione 3 di PeerTube che incorpora lo streaming video live e peer-to-peer nel gennaio 2021. Tuttavia, questo “live” sarà inizialmente minimalista (nessuno strumento di chat, niente commenti ecc.) E sarà sicuramente necessario svilupparlo, aggiungere strumenti. Stiamo quindi valutando gli aggiornamenti in base ai tuoi feedback, sia per quanto riguarda l’interfaccia sia per questa funzionalità principale.

Illustrazione di David Revoy – Licenza: CC-By 4.0

Nel 2020, la nostra designer associata, Marie-Cécile Godwin, ha condotto diverse interviste con video maker, amministratori di istanze e utenti di Internet che desideravano guardare video in posti diversi dalle piattaforme dei giganti del web. Queste interviste hanno confermato le nostre impressioni: imbattersi in un software federato (PeerTube) quando ti aspetti di trovare una piattaforma video (“alla YouTube”), è fonte di confusione! Google e i suoi colleghi di ufficio ci hanno abituati male ed è difficile per gli internauti comprendere i principi del web decentralizzato e della federazione… Nel 2021 vorremmo quindi riuscire a facilitare questa comprensione. Stiamo valutando diverse modifiche significative all’interfaccia, ad esempio inserendo elementi informativi. Vorremmo che gli utenti di Internet che visitano ExampleTube siano in grado di vedere facilmente se un particolare video è ospitato da ExampleTube o se si trova sugli hard disk di un’istanza federata con ExampleTube. Essere in grado di identificare la provenienza di un video a colpo d’occhio può cambiare tutto, sia per lo spettatore, il video maker o l’amministratore che ospita l’istanza. Vorremmo anche migliorare la possibilità di ricercare dei contenuti ospitati da un’istanza, sia che si tratti di video o di canali. Il nostro motore di ricerca SepiaSearch è uno strumento meraviglioso per trovare video, ma devi sapere cosa stai cercando. Per le persone che vogliono solo navigare, al momento c’è solo questa pagina JoinPeertube che offre una selezione di video, canali e istanze. Vorremmo quindi creare uno strumento per gli amministratori ad esempio per mettere in evidenza o addirittura consigliare determinati contenuti. Potremmo anche consentire ai video maker di personalizzare ulteriormente i loro canali PeerTube mettendo in evidenza un video, riorganizzando le loro playlist, aggiungendo un banner o raccomandando altri canali.

Clicca per scoprire SepiaSearch

Sviluppare il Mobilizon che ti servirà

Pubblicando la prima versione di Mobilizon alla fine di ottobre, abbiamo dimostrato che ora è possibile per chi vuole riunirsi, mobilitarsi e organizzarsi, utilizzare uno strumento libero e federato. Non vediamo l’ora di migliorare Mobilizon nel 2021. Vorremmo, ad esempio, tenere conto di diversi feedback che ci sono stati forniti nelle ultime settimane, predisponendo un sistema per vedere facilmente l’attività di un evento a cui ci siamo iscritti, o i nuovi contenuti pubblicati nel gruppi a cui partecipiamo. Ma non vogliamo inondarti di notifiche o offrirti una pallida copia del feed di news offerto da Facebook e altri. Sarebbe totalmente contrario allo spirito di sobrietà attenzionale che abbiamo voluto per questo strumento. Ci prenderemo quindi il tempo necessario per immaginare il sistema più adatto e per questo stiamo continuando a lavorare con Marie-Cécile Godwin perché ci sembra che ci troviamo di fronte a una complessità di progettazione più che a un problema di codice.

Stiamo anche pensando di migliorare la ricercabilità degli eventi. Nel menu “Esplora”, al momento hai la possibilità di cercare eventi in base alla posizione geografica. Ma una visualizzazione su una mappa potrebbe essere un altro modo per rendere visibili gli eventi che si svolgono vicino a te. Molti di voi ci hanno detto di non comprendere cosa sia stato selezionato nella sezione ” Eventi in primo piano ” o nella sezione ” Questi eventi potrebbero interessarvi ” che è visualizzata in fondo alle pagine degli eventi. Cercheremo quindi di rendere più comprensibili i criteri di queste selezioni (titolo, tag, data, luogo, ecc.). Infine, abbiamo in programma di creare uno spazio dedicato ai diversi contributi su JoinMobilizon (feedback, domande, traduzioni, codice, aiuto per l’installazione, ecc.). Potremo così conoscere i vostri desideri riguardo a questo strumento e sicuramente aggiungere delle funzioni a cui non abbiamo ancora pensato.

Illustrazione di David Revoy – Licenza: CC-By 4.0

Decentrare per non concentrare i poteri

I giganti del web sono un pugno di imprese che sono riuscite a farci passare più tempo possibile davanti ai nostri schermi, per decidere meglio cosa vi verrà visualizzato. Più persone usano i loro strumenti, più potere hanno, più complicato è per ognuno di noi usare strumenti alternativi. Lo vediamo anche al nostro livello (enorme per una piccola associazione ai sensi della legge 1901 , ma ridicolmente piccolo rispetto a Google, per esempio). Più uno dei nostri servizi viene utilizzato, più attrae usi problematici (moderazione, spam) e più questo pone problemi di squilibrio (e tanti casi di coscienza per il nostro team quando dobbiamo prendere delle decisioni!). La soluzione a questo problema è di offrire un numero sempre maggiore di hosting con servizi differenti. È una verità che dovremo sostenere per diversi anni: degooglizzarsi è bene, è già enorme, ma non basta. Questo è solo il primo passo per decentralizzare i propri usi digitali.

planète "arbre" au-dessus des nuages et qui abrite notre planète bleue. Quelques chatons figurent autour, certains descendent d'un volcan qui fume.
Illustrazione di David Revoy – Licenza: CC-By 4.0

Offrire alternative a determinati servizi Framasoft

Framasoft continuerà nel 2021 a trasformare alcuni dei suoi servizi in portali verso questi stessi strumenti, ma installati presso altri provider di fiducia, molto spesso membri del collettivo CHATONS. Questo è già il caso dei servizi che abbiamo chiuso nel 2020: Framabee, Framanews e Framastory.

capture d'écran de divers hébergeurs ou services alternatifs qui proposent des lecteurs de flux rss
Ecco, per esempio, la pagina delle alternative a Framanews..

  A breve chiuderemo i servizi Framapic, Framavectoriel, Framaclic, MyFrama e la vecchia versione di Framindmap, per sostituirli con una pagina “Alternatives, simile a quella qui sopra. A metà del 2021, sarà il turno dei servizi Framasite, Framawiki, Framaboard, Framanotes, Framabin, Framabag e Framacalc di presentare delle alternative, come abbiamo spiegato in questo articolo. Inoltre, durante l’anno limiteremo l’uso di alcuni servizi. Pertanto, presto non sarà più possibile abbreviare nuovi link tramite Frama.link, ma gli URL già abbreviati continueranno a funzionare. Chiuderemo anche le registrazioni su Framasphère e Framapiaf (ma se hai già un account, non cambierà nulla per te). Invece, contrariamente a quanto indicato nel nostro calendario delle chiusure, non crediamo che quest’anno limiteremo il servizio Framalistes. Le alternative (anche sotto altri software liberi) sono rare, ed è un servizio tanto più utilizzato in tempi di distanziamento sociale. Abbiamo deciso di non limitare questo servizio mentre troviamo una soluzione sostenibile. Più in generale, all’inizio del 2021, ripenseremo ai nostri piani per “deframasoftizzare Internet. Senza mettere in discussione l’approccio, sono passati più di due anni da quando abbiamo iniziato a immaginare questo calendario. Da allora, il mondo è cambiato molto, anche il panorama del software libero: è ora di fare un piccolo aggiornamento! Illustration de David Revoy - paysage onirique. une jeune fille au pied d'un poteau indicateur avec plusieurs directions indique l'une de ces directions à un groupe de trois pingouins randonneurs. En arrière-plan, d'autres trajets et promeneurs. Illustrazione di David Revoy – Licenza: CC-By 4.0

Sostenere gli CHATONS, il collettivo di host alternativi trasparenti, aperti, neutrali e solidali

Nel 2021, vogliamo anche continuare a investire nel coordinamento del collettivo di fornitori di host alternativi CHATONS . Il numero delle strutture associate al collettivo cresce ogni anno e cresce il numero di servizi alternativi che queste strutture offrono. Questo è il motivo per cui il collettivo prevede nel 2021 di rivedere il proprio sito Web in modo da poter trovare ancora più facilmente il servizio o la struttura che meglio soddisfa le tue esigenze. I lavori per ridisegnare “la litière”, il wiki del collettivo , sono attualmente in corso e dovrebbero presto dare accesso a tutta la documentazione prodotta dal collettivo. CHATONS prevede infine di dotarsi di una nuova interfaccia che permetterà a tutti gli utenti di Internet di conoscere le attività realizzate dalle 76 strutture che lo compongono.

photo de chatons mignons dans leur panier, image très "calendrier des postes".
Una cesta piena di CHATONS (gattini) perché sappiamo che vi piacciono

Contribuire agli strumenti digitali degli altri

È sempre molto piacevole contribuire a progetti realizzati da altre strutture. Nel 2021 continueremo a sostenere lo sviluppo di strumenti proposti da altre strutture e a cui abbiamo già contribuito. Te lo abbiamo presentato nel 2019, Bénévalibre è un software gratuito che ti permette di contare le ore di volontariato all’interno di un’associazione. Se la logica di ” contabilizzare tutto ” non fa veramente parte dei nostri valori, ci sembra comunque evidente che una tale esigenza non debba dipendere da software proprietari. Questo è anche il motivo per cui gli amici del gruppo LibreAssociation de l’April hanno guidato questo sviluppo e noi li abbiamo sostenuti. Dal momento che la versione 1 di Bénévalibre risale al settembre 2019, ora l’esperienza e l’utilizzo del software permettono di stabilire come contribuirvi e migliorarlo nel 2021. L’associazione Resistance to Advertising Aggression lavora sul ruolo della pubblicità nella nostra società: non è il luogo dove ci immagineremmo di trovare degli sviluppatori che creano un software. Invece, RAP aveva bisogno di un software per utilizzare petizioni online, quindi l’hanno sviluppato! C’è un grande bisogno di liberare gli strumenti delle petizioni dai meccanismi del capitalismo di sorveglianza. Nel 2021 il nostro sostegno al software Pytitions sarà logistico, ma anche finanziario, nella speranza di farlo avanzare più velocemente verso una versione per il pubblico. un grand barbu et une jeune fille préparent une soupe dont les ingrédients figurent sur une page de bloc au premier plan de l'image. Illustrazione di David Revoy – Licenza: CC-By 4.0

Ritrovarci, lontano dalle tastiere, questo ci manca!

Ci auguriamo che nel 2021 le condizioni igienico-sanitarie ci consentano di riprendere i nostri interventi, workshop, convegni o tavole rotonde negli incontri in presenza. Certo, la salute viene prima di tutto! Il rispetto della nostra e della vostra salute sarà per noi una condizione essenziale prima di accettare qualsiasi intervento. Detto questo, rimaniamo fiduciosi che tutto questo sarà possibile perché … ci mancate! Per noi è fondamentale incontrare regolarmente pubblici diversi per condividere le nostre osservazioni sull’egemonia dei giganti del web e sul mondo che ci stanno preparando le imprese del Capitalismo di Sorveglianza. Nel frattempo continueremo i nostri interventi online, tanto vale dirvi che ne sono già previsti alcuni per la prima metà del 2021! https://peertube.designersethiques.org/videos/watch/0e3b464a-3885-4ee4-af76-8b2e8952d548  

Promuovere le Metacarte sul digitale etico

Se (a causa della pandemia) il progetto ha avuto dei ritardi, le Metacarte sul digitale etico sono attualmente in fase di test con diverse comunità, anche in un workshop tenuto il 18 dicembre 2020. Questo strumento destinato ai mediatori digitali in modo che possano facilmente sensibilizzare alle sfide delle tecnologie digitali e proporre alternative che rispettino gli utenti di Internet dovrebbe quindi vedere la luce nel corso del 2021. Framasoft continuerà a sostenere questa bella iniziativa che non vediamo l’ora di veder nascere nel 2021! Per aiutare la produzione, noi (tra gli altri) abbiamo già ordinato delle copie del gioco e speriamo di essere in grado di distribuire questo essenziale dispositivo di animazione a mediatori e mediatrici sia volontari che professionisti.

Il piano di lavoro per i prossimi mesi delle Metacarte sul digitale etico

Descrivere il Fediverso, in una tesi o in un disegno

Quando parliamo ad esempio di PeerTube o Mobilizon, possiamo vedere che i concetti di “software federato”, “istanze” e di federazione sono complessi da affrontare. Va detto che, negli ultimi vent’anni, le multinazionali digitali hanno ridotto il web a “un sito = una piattaforma = un servizio”, suggerendo alla maggioranza degli utenti di Internet che non ci sarebbero delle alternative. Nel 2021, vorremmo quindi lavorare per rendere questi concetti più accessibili a tutti. Ad esempio, abbiamo chiesto all’associazione LILA (che ha prodotto per noi il video animato What Is PeerTube?) di riprendere il lavoro per creare alcuni brevi video che spiegassero i concetti chiave. Parallelamente, stiamo contribuendo al finanziamento di una tesi di dottorato dal titolo « Configurations techno-éthiques pour les médias sociaux décentralisés et fédérés» avviata all’UTC nell’ottobre 2020 da Audrey Guélou. https://framatube.org/videos/watch/9c9de5e8-0a1e-484a-b099-e80766180a6d

Un primo passo verso il progetto cloud di Framasoft

Un anno fa vi abbiamo parlato del nostro progetto « Framasoft cloud« , un servizio basato sul software Nextcloud che fornisce un facile accesso a una moltitudine di strumenti di collaborazione. Nel frattempo il mondo è cambiato e anche la nostra riflessione su questo progetto si è evoluta.

La crisi del COVID19 ha infatti imposto a gran parte della popolazione dei nuovi utilizzi del digitale in modo brutale e senza accompagnamento. Mentre passiamo sempre più tempo a “lavorare / collaborare / cooperare / scambiare / produrre” davanti a uno schermo, la maggior parte di noi non è molto a suo agio con queste pratiche digitali.

Nextcloud resta un software libero in grado di soddisfare queste esigenze, soprattutto per un pubblico (associazioni, collettivi, ecc.) alla ricerca dell’emancipazione digitale. Nel 2021, vogliamo dedicare tempo ed energie alla creazione di strumenti per aumentare la consapevolezza e la comprensione di che cos’è (e cosa non è) Nextcloud, di quello che ci possiamo fare e come … per aumentare le tue capacità di organizzazione e collaborazione.

 

jeune fille qui déclenche un aiguillage dans le ciel entre des traînées de nuages
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Dedicare del tempo del nostro cervello al progetto di Università Popolare UPLOAD

Questo progetto di una Università Popolare del Libero Aperta(Ouverte), Accessibile e Decentralizzata (UPLOAD) è stato immaginato durante la campagna di Contributopia, nell’ottobre 2017. Nel 2021 saremo ancora lontani dalla realizzazione di questo progetto, ma vogliamo iniziare a definirlo più concretamente.

L’obiettivo sarebbe quello di fornire agli utenti di Internet uno spazio che permetta loro di accedere a una grande quantità di conoscenze di cui si possono riappropriare (quindi con dei contenuti necessariamente con licenza libera) e che possono essere adattate a molti usi dell’educazione popolare e dell’empowerment. .

C’è anche da pensare a come facilitare la vita dei mediatori e delle mediatrici in modo che l’appropriazione di questi contenuti possa essere animata, online e durante gli incontri in presenza.

Per pensare allo strumento più adatto a questo scopo e al contributo che potremmo umilmente dare in questo ambito, dove tante belle iniziative non hanno aspettato noi per partire, Framasoft si dà un anno per fare un’analisi di quello che già esiste sull’argomento, per sviluppare la nostra riflessione sulla forma che potrebbe assumere questo dispositivo per essere il più efficace.

 

circulant sur un nuage au-dessus d'un paysage verdoyant, deux chatons en expédition avec tout un bric-à-brac
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Un anno per ritrovarsi

Siamo onesti: noi stessi, leggendo questo enorme elenco, ci chiediamo come fare tutto. Ma a ben vedere, la maggior parte di queste azioni sono o la prosecuzione di progetti e partnership che abbiamo già avviato o le prime tracce per realizzare delle idee che già volevamo fare.

Il 2020 è stato per noi (e possiamo immaginare che sia stato per tutti uguale) un anno speciale, in cui le priorità sono state stravolte, in cui ci siamo un po’ persi, in cui siamo stati sommersi .

Se dovessimo descrivere in una parola come immaginiamo il 2021 oggi quella parola sarebbe « ritrovarci ». Ritrovare le nostre tracce, ritrovarci fisicamente, ritrovarci attraverso le nostre azioni. Perché quello che non abbiamo mai perso è il senso di quello che facciamo, per voi e insieme a voi.

Nel 2021, è verso questo significato dato alle nostre azioni, verso questi valori di emancipazione digitale, decentralizzazione dei poteri ed educazione popolare che vogliamo guidare la nostra barca.

Framasoft vive solo grazie alle tue donazioni, speriamo che vorrai seguirci e sostenerci ancora una volta in questa direzione.

  Sostieni Framasoft




What Framasoft would like to do in 2021 thanks to your donations

For 2021, Framasoft has many desires (we always have!): popular digital education, software developments and actions to participate in the web re-decentralization.

Please note:

Here are the main actions we plan to carry out next year. However 2020 confirmed us that we can’t take anything for granted and that everything can change. So this article is more a snapshot of our todo list for 2021 than a roadmap set in stone.

Here is what we plan to do next year if we are not forced to change our plans in the middle of the year and if we can. We hope you will help us accomplish it by joining our donators.

Taking more time to develop ethical tools

In 2021, Framasoft will obviously continue to work on softwares we have been developping for years. But this year we didn’t plan any fundraising for one of these softwares.

Indeed, if organizing a fundraising allows to know and finance an initiative, it’s also the start of a sprint to code mainstream features in time.

This year we want to work on improvements, on mediation tools: features that may seem less sexy but that are just as important. We also want to take time to better listen to your feedbacks and needs.

Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Finding a community for Framaforms (the software)

In 2021 Théo will spend a few more months with us to continue the work (already well underway) on the software behind Framaforms: bugs resolution and new features requested by users. Thanks to these improvements, Framaforms will be much easier to use and administrate.

One of Théo’s missions is to create a contribution community around this software. Our goal is that this software’s evolution doesn’t exclusively rest upon our small not-for-profit shoulders. We’ll publish a presentation website in the coming months.

Because Framaforms is one of our most visited services, we deeply hope that other people will be interested in this solution and will continue to keep it alive and to make it evolve. The need to free forms from Google is important: free-libre softwares have strong arguments in this area and the development effort can’t rely solely on our small not-for-profit.

Animation created by Gee (CC-By-SA) in 2016, for Framaforms’s release

Slidewalker, an alternative to Slideshare and Scribd

We have been dying to carry out this idea for years: to create a free-libre software so that hosters can offer online documents hosting and consulting service, an alternative to slideshare or scribd.

Slidewalker would help anyone share documents (not just slideshows) in open formats (open documents) or in PDF format. For those using closed formats (docx, xlsx, pptx…) we will find how to convert them into a PDF format. But if you want something better, ask Microsoft to open their proprietary formats.

Once hosted, the files could be described, viewed, embed and opened to comments (or not, it’s not compulsory!). We also think of group features and quotas… we don’t lack of ideas for this software.

But we are realistic and know that we will not achieve to develop all of them in 2021, nor on the V1. For example, it won’t be a federated tool this time! We don’t even know if we will provide a public instance of this software.

We want a simple and efficient tool that works without embellishments. So far, we have only imagined it. Let’s meet in 2021 to see how this plan will become true (if it does!).

Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Consolidating PeerTube towards its v4

As mentioned several times, PeerTube’s v3 including live and peer-to-peer video streaming should be released in January 2021. First, this « live » will be minimalistic (no chat and reaction tools, etc.) but we will probably develop it and add new tools. Your feedbacks will influence updates about the interface itself or in addition to this main feature.

Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

In 2020, Marie-Cécile Godwin, our partner designer, directed interviews with video makers, instance administrators and Internet users who wanted to watch videos elsewhere than on web giants platforms. These interviews confirmed our impressions: it’s confusing to come across a federated software (PeerTube) when you are expecting to find a video sharing platform (« in YouTube’s style »).

Google and its co-workers wrongly accustom us and it’s difficult for Internet users to apprehend decentralized web and federation principles… That’s why in 2021 we would like to make this understanding easier.

We want to modify significantly the interface, for example by inserting educational elements. We would like people who visit ExampleTube to see at a glance if a video is hosted by ExampleTube or if it’s on an instance federated with ExampleTube. Identifying immediately where a video comes from can change everything for watchers, videomakers and instance administrators.

We would also like to improve contents discoverability of both videos and channels. Even if SepiaSearch, our search engine, is a wonderful tool to search for videos, you have to know what you’re looking for.

For those who just want to browse, only this JoinPeertube page offers you videos, channels and instances selections. Thus we would like to create a tool allowing instance administrators to present and recommend content. Videomakers will also be able to customize their PeerTube channels by highlighting a video, modifying their playlists, adding a banner or by recommending other channels.

Click to try SepiaSearch

A Mobilizon suited to your needs

By publishing Mobilizon’s first version in the end of last October, we have proved that it’s now possible for those who want to gather, mobilize and organize themselves to use a free-libre and federated tool. We look forward to improving Mobilizon in 2021.

For example, we would like to use your feedbacks from previous weeks by implementing a new notification system to easily see the activity of events you have signed up for and new contents published in groups.

But we don’t want to overwhelm you with notifications nor to offer you a poor imitation of a Facebook wall. It would be against the spirit of attention simplicity we wanted for this tool. We will take all the time needed to imagine the most appropriate notification system. It seems more a design complexity than a code issue. For this reason (and many more), we’ll keep working with Marie-Cécile Godwin.

Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

We also want to improve events discoverability. In the « Explore » menu, you currently can search for events with geographical localization. But displaying them on a map could be another way to discover the events next to you.

Some of you told us that the events selected in the « Featured events » and « These events may interest you » sections, at the bottom of event pages, didn’t seem pertinent. Therefore we will try to make the selection criteria more understandable (title, tag, date, location, etc.).

Finally we’re planning to create a dedicated space for the different contributions (feedbacks, issues, translations, code and support to the installation, etc.) on JoinMobilizon. We will also consider your desires about this tool and probably add features we haven’t thought about yet.

Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Decentralizing to avoid power concentration

Web giants are a handful of companies who managed to get us spend as much time as possible in front of our screens, so they can best decide what will be displayed on them.

The more people use their tools, the more power web giants get and the more complicated it becomes for each of us to use alternative tools.

Even at our level (a huge level for a small not-for-profit organization but a very small comparing to Google and co) we can notice that. The more one of our services are, the more it attracts problematic uses (moderation or spam) and causes imbalance issues (and some moral dilemma for our team when we have to decide!).

One solution is to increase the number of services hosting. It’s a truth that we will uphold for many years: de-google-ifying is great, yes, but it is not enough. It’s just the first step in decentralizing one’s digital uses.

Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Providing alternatives to some Frama-services

In 2021, Framasoft will continue to remake some of our services into portals to the same tools but hosted by other trusted providers, most often members of the CHATONS collective. This is what we’ve already done with the services we closed in 2020: Framabee, Framanews and Framastory.

Here is the alternatives page to Framanews

We will close down very shortly Framapic, Framavectoriel, Framaclic, MyFrama and the former Framindmap version, replacing them with an « Alternative » page, similar to the one above. As we explained in this article, in mid-2021, Framasite, Framawiki, Framaboard, Framanotes, Framabin, Framabag and Framacalc will display alternatives.

We will also restrict uses of some other services during the year. Therefore you won’t be able to shorten new links via Frama.link anymore but the already shortened URLS will still work. We will also close down signing ups on Framasphère and Framapiaf (if you already have a Framapiaf account, nothing will change for you, whereas Framasphère will close in october).

However we consider not to restrict the Framalistes service this year contrary to what was indicated in our service closure schedule. Alternatives (even under another free-libre software) are uncommon and a much more used service in this period of social distancing. We will not restrict this service until we find a substainable solution.

More generally, in early 2021, we will reconsider our plans to « de-framasoft-ify the Internet ». Without questioning this approach, we thought this plan more than two years ago. And since then the world and the free-libre software landscape have changed: it’s time for a little update!

Illustrration de David Revoy
Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Supporting CHATONS (the Collective of Independent, transparent, open, neutral and ethical hosters providing FLOSS-based online services)

In 2021 we want to keep working on the coordination of CHATONS: the alternative hosting collective.

Each year, organizations that are collective’s members and alternative services they offer are increasing. That’s why in 2021 the collective thinks of reconsidering his website for you to find more easily the service or the organization that feets your needs the best.

We are currently reworking the collective’s wiki, aka the « litter », which should give you shortly access to all the documentation of the collective.

Finally, the collective CHATONS plans to build a new interface for its website, to better show the works carried out by the 90 organizations composing it.

A CHATONS basket because we know how much you love it!

Contributing to other’s digital tools

It’s always nice to participate in projects carried out by other organizations. In 2021, we will continue to support tool developments conducted by other organizations to which we have already contributed.

Released in 2019, Bénévalibre is a free-libre software allowing you to count volunteering hours within an association (French for not-for-profit NGO). Although the « all accounting » logic is not really part of our values, we think that such a requirement should not depend on proprietary softwares.

That’s the reason why friends of the April LibreAssociation group carried out this development and why we supported them. Since Bénévalibre’s v1 in September 2019, there has been a lot of hindsights and uses to know how to contribute to it and improve it in 2021.

Résistance à l’Agression Publicitaire, a French not-for-profit, that raises awareness about the place of advertising in our society: we did not expect them to develop a software. Yet the R.A.P association needed one to launch online petitions, so they coded it!

Petition tools need to be freed from surveillance capitalism mechanisms. In 2021 we will logistically and financially support the Pytitions software development in the hope to get rapidly to a general public version.

Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Contributing to people’s digital emancipation

We can’t list below all the popular education actions we will contribute to in 2021.

Firstly because some of these actions will be at the reflection phase and also because collective intelligence requires time and is hard to plan.

For example, in 2021 there may be a radical change of paradigm and functioning within our publishing house, Framabook. We may also think about the next MOOC CHATONS modules… but we haven’t decided yet.

Secondly, because some of these actions are carried out according to new needs, to wills coming together and to common schedules, etc.

Here are the outlines we can draw today. It will be very fun to compare this sketch with a more complete review of our popular education actions in the end of 2021.

Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

We can’t wait seeing you again, away from keyboards!

In 2021 we hope the sanitary conditions will allow us to go back physically to our meetings, workshops, conferences or round-tables. Of course health comes first! Respecting our health and yours will be a main condition before accepting any of them.

This being said, we still hope that it will be possible because… we miss you! It’s important for us to meet regularly with different audiences and share opinions about web giant’s supremacy and the world that Surveillance Capitalism companies are planning for us.

Meanwhile we will continue our online meetings and we can already tell we have some planned for the first half of 2021!

Promoting the « Métacartes numérique éthique » (Cardgame to discover ethical digital alternatives)

Although the project was delayed (due to the pandemic), the Metacards « ethical digital alternatives » are being tested in many communities and the next workshop will take place on Dec. 18th, 2020 (register on Mobilizon!)

This tool that helps digital mediators to easily raise awareness on technology issues and to present alternatives that are respectful to Internet user’s should be released in 2021.

Framasoft will keep supporting this nice initiative we can’t wait to discover in 2021! To help producing it, we have (among others) pre-ordered games and we hope we will be able to spread this major animation system to amator and professional mediators.

the work plan for the Metacards « ethical digital alternatives » for the coming months.

Describing the Fediverse with a thesis or a drawing

For example, when we talk about PeerTube or Mobilizon, we see that it’s hard to tackle the concepts of « federated software », « instance » and « federation ». Indeed, those last twenty years, web giants have limited the web to « a website = a platform = a service » suggesting to most users that there is no alternative.

In 2021, we plan to work on making these concepts more accessible for everyone. For example, we asked LILA association (who made the « What Is PeerTube? » animated video) to produce some short videos popularizing key concepts.

At the same time, we are contributing to funding a thesis that started in Oct. 2020 at the UTC by Audrey Guélou entitled « Configurations techno-éthiques pour les médias sociaux décentralisés et fédérés » (Techno-ethical configurations for decentralized and federated social media).

A first step towards Framasoft cloud’s project

A year ago we were talking about our « Framasoft cloud » project: a service based on Nextcloud software giving easily access to many collaborative tools. Meanwhile, the world and our thoughts on this project have changed.

Due to the covid19 crisis, many people had to use new digital tools without any support. Even though we are spending more and more time « working/collaborating/cooperating/exchanging/producing » in front of our screens: most of us are not very comfortable with these digital practices.

Nextcloud remains a free-libre software that can meet these needs especially for an audience (organizations, collectives, etc.) wanting digital emancipation. In 2021, we want to devote time and energy to create awareness and understanding tools about what Nextcloud is (and isn’t), about what we can do with it and how… in order to increase your organization and collaboration abilities.

Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Taking time to think the Popular University UPLOAD project

This project of a Libre Open Accessible and Decentralized Popular University (UPLOAD) was conceived during Contributopia’s campaign in October 2017. In 2021, we will be far from completing it but we want to start defining it more concretely.

Our first goal it to create a space for people to get to a lot of re-appropriable knowledge (with contents under free-licence of course). This space should be able to adapt to many popular educational and empowerment uses.

It’s also to think about how digital coaches’ works could be facilitated so that these contents can be appropriated and organized online or physically.

In order to think of the most relevant tool, and how we could humbly contribute to this environment where many initiatives were launched before us, Framasoft gives itself one year to note what already exists on this matter and think about how this project could be organized to be the most effective.

Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

A year to find each other

Let’s be honest: even us when we read this huge list, we don’t know how we will accomplish all of it! But if we look closely, most of the actions are the continuation of projects and partnerships or the first steps to develop ideas we have always liked.

2020 has been for us (and for everyone we suppose) a strange year that have shifted our priorities and where we have been a bit confused and overwhelmed.

Today if we had to describe how we think about 2021 in one word it will be « finding »: finding our marks, finding you back, and finding ourselves in action. Because we never lost the meaning of what we do, for you and with you.

In 2021, we want lead our way to this meaning given in our actions, towards these values of digital emancipation, power decentralization and popular education.

As Framasoft only lives from your donations, we hope you will follow us and support us once again in this direction.

Support Framasoft




Ce que Framasoft aimerait faire en 2021 grâce à vos dons

Pour l’année 2021, Framasoft a encore de nombreuses envies (ça, on n’en manque jamais !) : éducation populaire au numérique, développement des logiciels que nous maintenons et actions pour participer à la re-décentralisation du web.

À noter :

Nous vous présentons ici les principales actions que nous prévoyons de mener l’année prochaine. Cependant, si 2020 nous a confirmé quelque chose, c’est que rien n’est acquis, que tout peut être chamboulé. Il ne s’agit donc pas ici d’une roadmap (feuille de route) gravée dans le marbre, mais bien d’un instantané de notre to do list (ou « liste des choses à faire ») pour 2021.

Voilà donc ce que nous envisageons de faire l’an prochain, si le monde ne nous fait pas réviser nos plans en plein milieu de l’année et si nous le pouvons. Nous espérons que vous nous donnerez les moyens de le réaliser en rejoignant nos donateurs et donatrices.

Prendre plus de temps pour développer des outils éthiques

En 2021, Framasoft va bien évidemment continuer à travailler sur les logiciels que l’association développe depuis plusieurs années. Cependant, nous ne prévoyons pas de collecte dédiée à l’un de ces logiciels pour cette année.

En effet, si animer une collecte permet de faire connaître une initiative tout en la finançant, c’est aussi, souvent, le début d’un sprint pour coder des fonctionnalités phares dans les temps annoncés.

Cette année, nous voulons travailler sur des améliorations, des outils d’appropriation, des fonctionnalités peut-être moins sexy mais tout aussi importantes. Nous voulons aussi prendre le temps de mieux nous adapter à vos retours et vos besoins.

image ronde d'une planète imaginaire sphérique plantée d'arbres, des vaisseaux à voile l'environnent dans un espace bleu clair, couleur dominante.
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

 

Trouver une communauté pour (le logiciel) Framaforms

Théo passera encore quelques mois avec nous en 2021 pour poursuivre le travail déjà bien engagé sur le logiciel qui propulse Framaforms : résolution de bugs et ajout de fonctionnalités demandées par les utilisateur⋅ices. Toutes ces améliorations font que Framaforms pourra bien plus facilement être utilisé et administré.

Théo a d’ailleurs pour mission de faire émerger une communauté de contributeur⋅ices autour de ce logiciel afin que son évolution ne repose pas exclusivement sur notre petite association. Un site web de présentation verra le jour dans les mois à venir.

Nous espérons vivement que d’autres vont s’intéresser à cette solution et continuer de la faire vivre et évoluer, car Framaforms est un de nos services les plus utilisés. Le besoin de formulaires libérés des griffes de Google est grand, le Libre a des arguments solides dans ce domaine, et l’effort de développement ne peut pas reposer uniquement sur les épaules de notre association.

un pingouin avec un casque qui rappelle Astérix chemine sur la nanquise, est arrêté par un soldat romain au bouclier arboran le G de Google, qui lui réclame les résultats des résultats des sondages et formlaires. L'animal envoie loin dans le cile le soldat d'un magistral coup de poing et plante sur la banquise un arbre intitulé Framaforms.
Animation créée par Gee (CC-By-SA) en 2016, pour la sortie de Framaforms

Slidewalker, une alternative à Slideshare et Scribd

Voilà une idée qui nous démange depuis quelques années… Créer un logiciel libre pour que des hébergeurs web puissent proposer un service d’hébergement et de consultation de documents en ligne, une alternative à slideshare ou scribd.

Slidewalker permettrait d’y envoyer des documents (pas uniquement des diaporamas) en formats ouverts (open documents) ou en pdf. Bon, pour les personnes qui utilisent des formats fermés (docx, xlsx, pptx…) on trouvera bien une solution pour convertir ça en pdf au passage, hein. Mais si vous voulez mieux, faudra demander à Microsoft d’ouvrir les formats de ses fichiers propriétaires !

Une fois hébergés, ces fichiers pourraient être décrits, consultés, intégrés dans une page web, ouverts aux commentaires (ou pas, hein, c’est pas obligé !). On imagine même des fonctionnalités de groupes, de quotas… ce ne sont pas les idées qui manquent.

Cependant, nous sommes réalistes et savons que nous ne les réaliserons pas toutes en 2021, ni pour la v1 de ce projet. Par exemple, nous n’envisageons pas de faire un outil fédéré sur ce coup-là ! Nous ne savons même pas si nous proposerons une instance ouverte de ce logiciel.

Nous avons envie d’un outil modeste et efficace, qui fait le job sans fioriture. À ce jour, nous n’en sommes qu’à l’imaginer, rendez-vous en 2021 pour voir comment cette envie se concrétisera (et si on y parvient !).

dan sl'herbe, trois peintres au travail. Au premier plan, une boîte d'aquarelles et un carnet de dessins à spirale.
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Consolider PeerTube vers sa v4

Comme nous vous l’avons indiqué à de multiples reprises, nous prévoyons de sortir la v3 de PeerTube intégrant la diffusion de vidéos en direct et en pair à pair en janvier 2021. Cependant, ce « live » sera dans un premier temps minimaliste (pas d’outil de chat, pas de réactions, etc.) et il sera sûrement nécessaire de le faire évoluer, d’y ajouter des outils. Nous envisageons donc des mises à jour au regard de vos retours, que ce soit au niveau de l’interface ou en complément à cette fonctionnalité majeure.

Sepia la mascotte dans une nacelle de ballon qui pour l'instant n'a pas quitté l'herbe. Le ballon est en forme de V3 (allusion à la version 3 de peertube à venir)
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

En 2020, notre designer associée, Marie-Cécile Godwin, a réalisé plusieurs entretiens avec des vidéastes, des administrateur⋅ices d’instances et des internautes souhaitant visionner des vidéos ailleurs que sur les plateformes des géants du web. Ces entretiens ont confirmé nos impressions : tomber sur un logiciel fédéré (PeerTube) quand on s’attend à trouver une plateforme vidéo (« à la YouTube »), c’est déroutant !

Google et ses collègues de bureaux nous ont mal habitué⋅es, et il est difficile pour les internautes d’appréhender les principes du web décentralisé et de la fédération… Nous aimerions donc réussir en 2021 à faciliter cette compréhension.

Nous envisageons plusieurs modifications notables de l’interface, par exemple en y insérant des éléments pédagogiques. Nous aimerions que les internautes qui visitent ExempleTube puissent facilement voir si telle vidéo est hébergée par ExempleTube ou si elle se trouve sur les disques durs d’une instance fédérée à ExempleTube. Pouvoir identifier la provenance d’une vidéo d’un regard, cela peut tout changer, que ce soit pour le spectateur, la vidéaste ou l’admin qui héberge l’instance.

Nous aimerions aussi améliorer la découvrabilité des contenus hébergés par une instance, que ce soit des vidéos ou des chaînes. Notre moteur de recherche SepiaSearch est un merveilleux outil pour rechercher des vidéos, mais il faut savoir ce que l’on cherche.

Pour les personnes qui veulent juste naviguer, il n’y a pour le moment que cette page de JoinPeertube qui vous propose une sélection de vidéos, de chaînes et d’instances. Nous aimerions donc créer un outil pour que les administrateur⋅ices d’instances puissent mettre en valeur, voire recommander certains contenus. On pourrait aussi permettre aux vidéastes de davantage personnaliser leurs chaînes PeerTube par la mise en avant d’une vidéo, en réorganisant leurs playlists, en ajoutant une bannière ou en recommandant d’autres chaînes.

la mascotte Sepia qui promeut SepiaSearch avec une loupe et un chant de recherche
Cliquez pour découvrir SepiaSearch

Développer le Mobilizon qui vous servira

En publiant fin octobre la première version de Mobilizon, nous avons démontré qu’il est désormais possible pour celles et ceux voulant se rassembler, se mobiliser et s’organiser, d’utiliser un outil libre et fédéré. Nous avons hâte d’améliorer Mobilizon en 2021.

Nous aimerions, par exemple, prendre en compte plusieurs retours qui nous ont été faits ces dernières semaines, en mettant en place un système pour voir facilement l’activité d’un évènement auquel on s’est inscrit, ou les nouveaux contenus publiés dans les groupes qu’on a rejoints.

Mais on ne veut pas non plus vous submerger de notifications, ni vous proposer une pâle copie du fil d’actualités proposé par Facebook et consorts. Ce serait totalement contraire à l’esprit de sobriété attentionnelle que nous avons voulu pour cet outil. Nous allons donc prendre le temps nécessaire d’imaginer le système le plus approprié et pour cela, nous continuons à travailler avec Marie-Cécile Godwin car il nous semble que nous sommes davantage face à une complexité de design qu’à une problématique de code.

des chatons joignent joyeusement leurs rayons magiques pour sculpter une icône taille menhir du symbole de localisation, tel qu'on le voir sur la cartographie en ligne pour déterminer un point précis
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Nous pensons aussi à améliorer la découvrabilité des évènements. Dans le menu ‘Explorer’, vous avez actuellement la possibilité de rechercher des évènements par localisation géographique. Mais un affichage sur une carte pourrait être une autre façon de rendre visibles les évènements qui se déroulent à proximité de chez vous.

Vous avez été nombreu⋅ses à nous indiquer ne pas comprendre ce qui était sélectionné dans la section « Évènements à la Une » ou dans la section « Ces évènements peuvent vous intéresser » qui s’affiche en bas des pages évènements. Nous allons donc essayer de rendre plus compréhensibles les critères de ces sélections (titre, tag, date, lieu, etc.).

Enfin, nous prévoyons de créer un espace dédié aux différentes contributions sur JoinMobilizon (retours, questions, traductions, code et aide à l’installation, etc.). Nous pourrons ainsi prendre connaissance de vos envies concernant cet outil et sûrement ajouter des fonctionnalités auxquelles nous n’avons pas encore pensé.

chatons multiciolores qui se tiennet la patte, forment un cercle, vu de haut, à la manière des ballets nautiques d'Esther Williams dans les films hollywoodiens
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Décentraliser pour ne pas concentrer les pouvoirs

Les géants du web, c’est une poignée d’entreprises qui a réussi à ce que l’on passe le plus de temps possible devant nos écrans, pour mieux décider de ce qui va s’y afficher.

Plus il y a de monde utilisant leurs outils, plus ils ont de pouvoir, plus il est compliqué pour chacun·e d’entre nous d’utiliser des outils alternatifs.

Nous le constatons même à notre niveau (énorme pour une petite association loi 1901, mais ridiculement petit par rapport à Google, par exemple). Plus un de nos services est utilisé, plus il attire les usages problématiques (modération, spam) et plus cela pose des problèmes de déséquilibre (et beaucoup de cas de conscience pour notre équipe lorsque l’on doit trancher !).

La solution à cela, c’est de proposer encore et toujours plus d’hébergements de services variés. C’est une vérité que l’on va devoir accompagner sur plusieurs années : se dégoogliser c’est bien, c’est déjà énorme, et cela ne suffit pas. Ce n’est que la première étape pour décentraliser ses usages numériques.

planète "arbre" au-dessus des nuages et qui abrite notre planète bleue. Quelques chatons figurent autour, certains descendent d'un volcan qui fume.
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Proposer des alternatives à certains Frama-services

Framasoft continuera en 2021 à transformer certains de ses services en portails vers ces mêmes outils, mais installés chez d’autres hébergeurs de confiance, le plus souvent membres du collectif CHATONS. C’est déjà le cas pour les services que nous avons fermés en 2020 : Framabee, Framanews et Framastory.

capture d'écran de divers hébergeurs ou services alternatifs qui proposent des lecteurs de flux rss
Voici, par exemple, la page des alternatives à Framanews.

Très prochainement, nous fermerons les services Framapic, Framavectoriel, Framaclic, MyFrama et l’ancienne version de Framindmap, pour les remplacer par une page « Alternatives », similaire à celle ci-dessus. Mi-2021, ce sera au tour des services Framasite, Framawiki, Framaboard, Framanotes, Framabin, Framabag et Framacalc de présenter des alternatives, comme nous l’avons expliqué dans cet article.

Nous allons aussi restreindre l’usage de certains services dans l’année. Ainsi, il ne sera bientôt plus possible de raccourcir de nouveaux liens via Frama.link, mais les urls déjà raccourcies continueront à fonctionner. Nous allons aussi fermer les inscriptions sur Framasphère et Framapiaf (mais si vous avez déjà un compte, rien ne va changer pour vous).

En revanche, contrairement à ce qui est indiqué sur notre calendrier de fermetures, nous pensons ne pas restreindre le service Framalistes cette année. Les alternatives (même sous un autre logiciel libre) sont rares, et c’est un service d’autant plus utilisé en période de distanciation sociale. Nous avons décidé de ne pas restreindre ce service le temps de trouver une solution durable.

Plus généralement, début 2021, nous allons repenser nos plans pour « déframasoftiser Internet ». Sans remettre en cause la démarche, voilà plus de 2 ans que nous avons commencé à imaginer ce calendrier. Depuis, le monde a bien changé, le paysage du logiciel libre aussi : il est temps d’une petite mise à jour !

Illustration de David Revoy - paysage onirique. une jeune fille au pied d'un poteau indicateur avec plusieurs directions indique l'une de ces directions à un groupe de trois pingouins randonneurs. En arrière-plan, d'autres trajets et promeneurs.
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Soutenir le Collectif des Hébergeurs Alternatifs Transparents Ouverts Neutres et Solidaires (CHATONS)

En 2021, nous souhaitons aussi continuer de nous investir dans la coordination du collectif d’hébergeurs alternatifs CHATONS.

Le nombre de structures membres du collectif croît chaque année et le nombre de services alternatifs que ces structures proposent est de plus en plus important. C’est pourquoi le collectif envisage en 2021 de revoir son site web afin que vous puissiez trouver encore plus facilement le service ou la structure qui correspond le mieux à vos besoins.

Un travail de la refonte de la litière, le wiki du collectif, est actuellement en cours et devrait prochainement vous donner accès à l’ensemble de la documentation produite par le collectif.

Enfin, CHATONS prévoit de se doter d’une nouvelle interface qui permettra à tous les internautes de prendre conscience de l’activité réalisée par les 90 structures qui le composent.

photo d echatons mignons dans leur panier, image très "calendrier des postes".
Un panier de CHATONS, parce qu’on sait que vous aimez ça !

Contribuer aux outils numériques des autres

C’est toujours très agréable de contribuer à des projets portés par d’autres structures. En 2021, nous allons continuer de soutenir des développements d’outils qui sont menés par d’autres structures et auxquels nous avons déjà apporté notre pierre.

Nous vous le présentions en 2019, Bénévalibre est un logiciel libre qui permet de comptabiliser les heures de bénévolats au sein d’une association. Si la logique du « tout comptable » ne fait pas vraiment partie de nos valeurs, il nous semble malgré tout évident qu’une telle exigence ne doit pas dépendre de logiciels propriétaires.

C’est d’ailleurs pour cela que les ami·es du groupe LibreAssociation de l’April ont porté ce développement, et que nous les avons soutenu.es. La v1 de Bénévalibre datant de septembre 2019, il y a désormais bien du recul et des utilisations pour déterminer comment y contribuer et l’améliorer en 2021.

L’association Résistance à l’Agression Publicitaire travaille sur la place de la publicité dans notre société : ce n’est pas là qu’on s’imagine trouver des devs maintenant un logiciel. Et pourtant, RAP a eu besoin d’un logiciel pour lancer des pétitions en ligne, alors iels l’ont codé !

Il y a un grand besoin de libérer les outils de pétitions des mécanismes du capitalisme de surveillance. En 2021, notre soutien au logiciel Pytitions sera logistique mais aussi financier, dans l’espoir de le faire avancer plus rapidement vers une version grand public.

un grand barbu et une jeune fille préparent une soupe dont les ingrédiens figurent sur une page de bloc au premier plan de l'image.
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Contribuer à l’émancipation numérique des internautes

Nous n’allons pas pouvoir lister ici l’ensemble des actions d’éducation populaire auxquelles nous allons contribuer en 2021.

D’une part parce qu’une partie de ces actions en sera au stade de la réflexion, et que faire travailler l’intelligence collective, ça prend du temps et c’est complexe à planifier.

Par exemple, il est possible qu’en 2021 on expérimente un changement radical de paradigme et de fonctionnement au sein de la maison d’édition Framabook, ou qu’on réfléchisse aux prochains modules du MOOC CHATONS… mais c’est encore à déterminer avec les collectifs concernés.

D’autre part, parce qu’une autre partie de ces actions se font en fonction des besoins qui naissent, des volontés  qui se rencontrent, des plannings qui trouvent un moment en commun, etc.

Voici donc les grandes lignes que l’on peut tracer aujourd’hui, et il sera très amusant de comparer ce croquis avec un bilan plus complet de nos actions d’éducation populaire fin 2021.

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Vous retrouver, loin des claviers, ça nous manque !

Nous espérons qu’en 2021 les conditions sanitaires nous permettront de reprendre nos interventions, ateliers, conférences ou tables-rondes lors de rencontres physiques. Certes, la santé passe avant tout ! Respecter notre santé et la vôtre sera pour nous une condition essentielle avant d’accepter toute intervention.

Ceci étant dit, nous gardons espoir que ce soit possible, car… vous nous manquez ! C’est pour nous essentiel d’aller régulièrement à la rencontre de publics variés pour partager nos observations sur l’hégémonie des géants du web et le monde que nous préparent les entreprises du Capitalisme de Surveillance.

En attendant, nous ne manquerons pas de poursuivre nos interventions en ligne, et autant vous dire qu’il y en a déjà de prévues pour le premier semestre 2021 !

 

Promouvoir les Métacartes numérique éthique

Si (pandémie oblige) le projet a pris du retard, les Métacartes Numérique Éthique sont actuellement en phase de test auprès de plusieurs communautés, dont un prochain atelier ce vendredi 18 décembre 2020 (inscrivez vous sur mobilizon !)

Cet outil à destination des médiateur⋅ices numériques pour qu’iels puissent facilement sensibiliser aux enjeux des technologies du numérique et proposer des alternatives respectueuses des internautes devrait donc voir le jour dans le courant de l’année 2021.

Framasoft va poursuivre son soutien à cette belle initiative que nous avons hâte de voir naître en 2021 ! Pour aider la production, nous avons (entre autres) pré-commandé des jeux et espérons pouvoir diffuser ce dispositif d’animation incontournable auprès de médiateurs amateurs et médiatrices professionnelles.

le plan de travail sur les Métacartes Numérique Éthique pour les mois à venir.

Décrire le Fediverse, en une thèse ou un dessin

Lorsque nous parlons de PeerTube ou de Mobilizon par exemple, nous voyons bien que les notions de « logiciel fédéré », d’« instances » et de fédération sont complexes à aborder. Il faut dire que, ces vingt dernières années, les multinationales du numérique ont réduit le web à « un site = une plateforme = un service », laissant entendre à la majorité des internautes qu’il n’y aurait pas d’alternative.

En 2021, nous aimerions donc travailler à ce que ces notions deviennent plus abordables pour tous et toutes. Par exemple, nous avons demandé à l’association LILA (qui a réalisé pour nous la vidéo d’animation What Is PeerTube?) de remettre le couvert pour créer quelques courtes vidéos vulgarisant des notions clés.

En parallèle, nous contribuons au financement d’une thèse de doctorat intitulée « Configurations techno-éthiques pour les médias sociaux décentralisés et fédérés » commencée à l’UTC en octobre 2020 par Audrey Guélou.

Un premier pas vers le projet de cloud Framasoft

Il y a un an, on vous parlait de notre projet de « cloud Framasoft », un service basé sur le logiciel Nextcloud permettant d’accéder aisément à une multitude d’outils collaboratifs. Entre temps, le monde a changé et notre réflexion sur ce projet a elle aussi évolué.

La crise COVID19 a en effet imposé de manière brutale et sans accompagnement de nouveaux usages numériques à une grande partie de la population. Si nous passons de plus en plus de temps à « travailler/collaborer/coopérer/échanger/produire » devant un écran, la majorité d’entre nous n’est pas très à l’aise avec ces pratiques numériques.

Nextcloud reste un logiciel libre qui peut répondre à ces besoins, notamment pour un public (associations, collectifs, etc.) en recherche d’émancipation numérique. En 2021, nous voulons consacrer du temps et de l’énergie à créer des outils de sensibilisation et de compréhension de ce qu’est (et n’est pas) Nextcloud, de ce que l’on peut faire avec, et comment… afin d’accroître vos capacités d’organisation et de collaboration.

jeune fille qui déclenche un aiguillage dans le ciel entre des traînées de nuages
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Mettre du temps de cerveau sur le projet d’Université Populaire UPLOAD

Ce projet d’Université Populaire du Libre, Ouverte, Accessible et Décentralisée (UPLOAD) a été imaginé lors de la campagne Contributopia, en octobre 2017. En 2021 nous serons encore loin de réaliser ce projet, mais nous voulons commencer à le définir plus concrètement.

L’objectif serait de mettre à disposition des internautes un espace qui leur permettra d’accéder à de nombreuses connaissances réappropriables (donc avec du contenu forcément sous licence libre) et pouvant s’adapter à de nombreux usages d’éducation populaire et d’empowerment.

C’est aussi de penser comment faciliter la vie des médiateurs et médiatrices afin que l’appropriation de ces contenus puisse être animée, en ligne et lors de rencontres physiques.

Afin de penser l’outil le plus adapté pour cela, et la contribution que nous pourrions humblement apporter dans ce milieu où tant de belles initiatives ne nous ont pas attendu.es pour se lancer, Framasoft se donne une année pour réaliser un diagnostic de ce qui existe déjà sur le sujet afin de nourrir notre réflexion sur la forme que pourrait prendre ce dispositif pour être le plus efficace.

circulant sur un nuage au-dessus d'un paysage verdoyant, deux chatons en expédition avec tout un bric-à-brac
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Une année pour se retrouver

Soyons sincères : nous-même, à la lecture de cette énorme liste, nous demandons comment faire tout cela ! Mais à bien y regarder la plupart de ces actions sont soit la poursuite de projets et de partenariats que nous avons déjà entamés, soit les premières pistes pour concrétiser des idées qui nous faisaient déjà envie.

2020 a été, pour nous (et nous imaginons bien que c’est pour tout le monde pareil) une année particulière, où les priorités ont été bousculées, où l’on s’est un peu perdues, où l’on a été submergés.

Si on devait décrire en un mot comment on imagine 2021 aujourd’hui, ce serait « retrouver ». Retrouver nos marques, se retrouver physiquement, s’y retrouver dans nos actions. Car ce que nous n’avons jamais perdu, c’est le sens de ce que nous faisons, pour et avec vous.

En 2021, c’est vers ce sens donné à nos actions, vers ces valeurs d’émancipation numérique, de décentralisation des pouvoirs et d’éducation populaire que nous voulons mener notre barque.

Framasoft ne vivant que grâce à vos dons, nous espérons que vous nous suivrez et nous soutiendrez, une fois de plus dans une telle direction.

Soutenir Framasoft




Framablog, version audio

Cette page regroupe l’ensemble des articles dont une version audio est disponible. Ces version audios ont été lues et produites par Sualtam, auteur du site lectureaudio.fr et sont sous licence libre CC-By-SA.

Retrouvez toutes ces versions audio sur notre chaîne PeerTube Lectures du Framablog.

Article PeerTube v4, prenez le pouvoir pour présenter vos vidéos du 30 novembre 2021

 

Article Le Web est-il devenu trop compliqué ? par Stéphane Bortzmeyer du 30 décembre 2020

 

Article À vélo avec la carto OSM du 12 février 2021

 

Article OpenKeys.science, des clés de détermination pour ouvrir les portes de la biodiversité du 21 janvier 2021

 

Article 10 trucs que j’ignorais sur Internet et mon ordi (avant de m’y intéresser…) du 23 novembre 2016

 

Article Pour un monde avec un million de Netflix du 4 décembre 2020

 

Article Miroir de Valem : un projet artistique, libre et solidaire du 2 juillet 2020

 

Article Le roman historique est un sport de combat du 16 mai 2020

 

Article Ce que Framasoft va faire en 2020, post confinement du 6 mai 2020

 

Article [RÉSOLU] Un pas de plus dans Contributopia du 27 juin 2020

 

Article de Framatophe Prophètes et technologistes à l’ère de la suspicion généralisée du 10 avril 2020

 

Article Sepia Search : notre moteur de recherche pour découvrir PeerTube du 22 septembre 2020

 

Article « Avant tout, ne pas nuire », rappelle Laurent Chemla du 16 mai 2020

 

Article Juste un autre article sur les licences libres du 13 avril 2020

 

Article 10 bonnes raisons de fermer certains services Framasoft (la 5e est un peu bizarre…) du 3 mars 2020

 

Article Framaconfinement semaine 6 – Faire un pas de côté du 9 mai 2020

 

Article Nos plans pour PeerTube v3 : collecte perlée, du live pour cet automne du 26 mai 2020

 

Article Il n’y a pas de solution, il n’y a que nous du 8 avril 2020

 

Article Prendre de la hauteur du 2 avril 2020

 

Article Archipélisation : comment Framasoft conçoit les relations qu’elle tisse du 10 décembre 2019

 

Article Écriture du blog : nous ne transigerons pas sur les libertés du 13 août 2018