Déframasoftisons Internet !

Ne hurlez pas tout de suite, mais nous annonçons ici la fermeture progressive, sur plusieurs années, de certains services de « Dégooglisons Internet ». Nous voulons le faire en bonne intelligence, afin de concentrer nos énergies vers plus de décentralisation et d’efficacité pour les actrices et les acteurs de la contribution.

Cet article est long. Notre réflexion, complexe, ne peut pas se réduire à un tweet. Nous vous recommandons de lire cet article dans son intégralité, mais nous avons essayé d’en extraire les points principaux, que vous retrouverez en bas de cette page.
Mise à jour (janvier 2021) :

Nous avons complètement remis à jour notre plan de « déframasoftisation ». Nous avons pris en compte de nombreux paramètres (vos usages, l’évolution de certains logiciels, la disponibilité d’alternatives, les conséquences des événements de 2020…) et décidé de poursuivre en 2021 le maintien de certains services, le temps d’y voir plus clair.

Si les raisons exposées ici restent valables, merci de ne pas tenir compte des annonces dans les textes et images de cet article.

Le calendrier mis à jour se trouve sur la page Alt.framasoft.org.

Qu’est-ce qui se passe ?

On le répète à l’envi : Framasoft est, et souhaite rester, une association à taille humaine, un groupe de passionné·es qui expérimentent pour tenter de changer le monde (un octet à la fois). Il y a 9 salarié⋅es, dans une association qui compte une trentaine de membres depuis plusieurs années. Des membres qui, chaque année, maintiennent des actions auxquelles contribuent 700 à 800 bénévoles (pour une heure ou tout au long de l’année), des actions financées par plus de 4 000 donatrices et donateurs (merci <3), et qui bénéficient à des centaines de milliers de personnes chaque mois…

Or Framasoft, c’est aussi des dizaines d’articles blogs, une centaine de rencontres, conférences et ateliers par an, une maison d’édition de livres libres, de nombreuses réponses aux médias qui nous sollicitent, l’animation d’un annuaire collaboratif de solutions libres, deux gros logiciels en développement (PeerTube et Mobilizon), et des contributions/partenariats tellement cools et nombreux qu’il va nous falloir trois mois pour tout vous présenter… (rendez-vous en octobre !)

Des parodies complices créées par l’ami JCFrog

Une chose est sûre, à Framasoft : nous tenons à notre modèle associatif, nous ne voulons pas croître en mode « la start up qui veut se faire plus grosse que Google ». Si nous voulons garder notre identité sans nous épuiser à la tâche (et là aussi, on en reparlera dans les semaines qui viennent, mais on s’est parfois surmené·es), et si nous voulons continuer d’expérimenter de nouvelles choses, il faut que nous réduisions la charge qui pèse sur nos épaules.

Pourquoi fermer certains services ?

Dès le départ, Dégooglisons Internet a été annoncé comme une expérimentation, une démonstration, qui devait s’achever fin 2017. Nous n’avions pas prévu que parler de la centralisation du web (qui n’intéressait que les passionné·es, en 2014) susciterait une telle adhésion, et donc autant d’attentes. En clair : Dégooglisons Internet, et l’ensemble des services qui y sont proposés, n’a pas été pensé pour centraliser autant d’utilisateurs et d’utilisatrices, ni pour les enfermer dans des framachins qui dureraient à l’infini (et au delà).

Si on exclut les services « pour la vanne » (mais on vous aime, Framatroll et Framadsense !), il y a 38 services sur les serveurs de Dégooglisons Internet. C’est beaucoup. Vraiment beaucoup. Cela signifie 35 logiciels différents (chacun avec son rythme de mise à jour, ses communautés qui s’activent ou s’épuisent, etc.), écrits dans 11 langages (et 5 types de bases de données), répartis sur 83 serveurs et machines virtuelles, qu’il faut surveiller, mettre à jour, régler, sauvegarder, déboguer, promouvoir, intégrer à notre support… bref qu’il faut bichonner, comme on nettoie et prépare les chambres d’un hôtel disparate visité par des centaines de milliers de personnes chaque mois.

Même nous nous n’arrivons pas à tenir à jour la liste de tous les services que nous proposons -_-‘…

Or il y a des services qui ne marchent quasiment plus (Tonton Roger). Des services qui étaient des expérimentations que nous n’avons pas pu poursuivre (Framastory, Framaslides). Des services dont la dette technique est si lourde que même en y investissant plusieurs jours de développement dessus, on ne fait que retarder leur inévitable effondrement (Framacalc). Il y a aussi des services qui, si on les laisse faire, peuvent croître de manière illimitée et infinie, ce qui n’est pas tenable (Framasite, Framabag, Framabin, etc.). Il y a des services qui demandent beaucoup, beaucoup d’efforts si on veut éviter les utilisations frauduleuses, quand on est aussi visible que Framasoft (Framalink, Framapic). Ne parlons pas du cas des médias sociaux fédérés (Framapiaf, Framasphere), qui demandent un lourd travail de modération et fonctionneraient de façon bien plus fluide si nous n’avions pas accueilli autant d’inscriptions.

Sans compter que… ce n’est pas sain ! On le sait, c’est hyper pratique de pouvoir dire « tu veux une alternative, va voir les Framachins ! ». C’est rassurant d’avoir tout dans un même endroit, sous un même nom… On le sait, et c’est même pour cela qu’on a utilisé cette technique de la marque « frama », qui pourtant, n’est vraiment pas notre tasse de thé.

Mais centraliser des trucs sur Internet, ce n’est pas une bonne idée : non seulement ce réseau n’a pas été pensé pour créer des points de centralisation, mais surtout c’est en mettant toutes nos données dans le même panier que l’on concentre les pouvoirs entre les mains des personnes qui gèrent les serveurs, et c’est sur cette pente glissante que se sont créés des géants du web tels que Google ou Facebook.

Il faut donc nous déframasoftiser.

Mettre la décentralisation à portée de clic

Nous allons prendre le temps d’exploiter un des grands avantages du logiciel libre sur le logiciel propriétaire. Quand (au hasard) Google met un énième projet dans son cimetière, la plupart du temps, le code est privé : Google prive alors chacun·e d’entre nous de la liberté de reprendre ce code et de l’installer sur nos serveurs.

cliquez sur l’image pour découvrir le collectif CHATONS

Le logiciel libre, au contraire, permet à d’autres de prendre le relais. Par exemple, Framapic n’est pas exclusif à Framasoft : n’importe qui a le droit d’installer le logiciel Lutim sur un coin de serveur et d’en faire profiter qui bon lui semble… C’est d’ailleurs dans cette optique de décentralisation que nous avons travaillé sur des outils facilitant l’auto-hébergement (tel que Yunohost), ainsi qu’avec le collectif d’hébergeurs alternatifs qu’est CHATONS.

Notre objectif, en annonçant longtemps à l’avance des fermetures de services comme Framapic, par exemple, est double. Premièrement, nous espérons que cela motivera de nombreux hébergeurs à ouvrir leur instance du logiciel Lutim, donc du même service (nous pensons aux camarades du collectif CHATONS). Et ensuite, cela nous donne le temps de repérer des offres d’hébergement et de les afficher sur la page d’accueil de Framapic. Ainsi, cette page d’accueil vous emmènera, d’un clic, vers le même service, chez un autre hébergeur… et ce, dès l’annonce de la fermeture de Framapic (un an avant qu’il ne ferme).

Comment ça va se passer ?

En douceur, et sur deux ans ! Enfin deux ans… au moins. (Non parce que si on trébuche sur nos claviers et qu’on se foule une phalange, ça peut prendre plus longtemps !)

Maintenant que nous nous sommes rassuré·es ensemble, et assuré·es du fait que les services libres et éthiques, c’est chouette… Il est temps de lancer un mouvement de transition pour sortir du réflexe « tout Framasoft ». Mettre les frama-services en retrait pour que vos usages rebondissent ailleurs, c’est un peu comme si nous vous disions :

Notre AMAP du numérique est au maximum de sa capacité, mais on ne va pas vous laisser comme ça avec votre cabas : nous faisons partie d’un réseau d’AMAPs et d’autres membres du réseau seront ravis de vous accueillir.

On va vous préparer le terrain. Afin d’agir en toute transparence, nous vous proposons de télécharger un tableur détaillé du calendrier prévisionnel des fermetures. Et pour les personnes qui veulent juste avoir un regard global, voici un tableau résumant la manière dont nous envisageons ce plan de fermetures.

Si on regarde de plus près, le schéma est le même pour tous les services concernés :

Étape 0. D’abord, nous annonçons notre plan de fermeture d’une partie des services (ça, c’est aujourd’hui). Cela permet à chacun·e d’y voir clair, de prendre les devants et de s’auto-gérer pour prendre le relais sur tel ou tel service. Tout au long des mois à venir, nous essaierons, tant que faire se peut, de faciliter la migration vers d’autres hébergeurs de services ;
  1. Ensuite, on annonce sur chaque service concerné qu’il va bientôt être restreint, puis fermé (1ère colonne du tableau). On affiche alors sur la page d’accueil un lien vers des hébergements alternatifs (d’un même logiciel ou équivalent) que nous aurons repérés et sélectionnés ;
  2. Après, on restreint l’usage du service (2e colonne). L’idée est de fermer la porte aux nouveaux venus (ne plus pouvoir créer un nouveau compte, un nouveau calc, ou uploader un nouveau fichier) en les redirigeant vers des alternatives disponibles… tout en donnant le temps de pouvoir migrer son compte et ses données aux personnes qui sont encore inscrites sur nos services ;
  3. Enfin, on ferme le service lorsque c’est possible (dernière colonne du tableau) ou alors on l’invisibilise lorsqu’il est nécessaire d’assurer la continuité de ce qui y a été fait (par exemple, les frama.link existants continueront de rediriger vers la bonne adresse web).

On ne ferme pas tout, et certainement pas tout de suite (sauf un)

Framastory et Framanews, dont les lourdes contraintes techniques nous forcent à agir rapidement, seront les premiers à suivre cette route avec une restriction début 2020 et une fermeture un semestre plus tard. Pour tous les autres services concernés, les restrictions ne débuteront qu’à l’été 2020 (voire l’été 2021 pour certains), et les premières fermetures n’interviendront pas avant 2021 ; voire, pour certains services, pas avant 2022 !

Les seules exceptions à cette façon de faire sont, tout simplement, les services que nous ne fermerons pas (Framadate, les Framapads et MyPads, Framavox, Framagenda, Framatalk, le Framindmap collaboratif, Framacarte), auxquels s’ajoutent ceux que nous déplaçons juste dans notre axe « Culture Libre » (Framagames et Framinetest), ainsi que Framadrive (qui, lui, a très vite atteint la restriction des 5000 comptes que nous nous étions imposés… ce qui va rester ainsi).

Ah, oui…. et puis il y a Framabee, aussi connu sous le nom de Tonton Roger, le méta-moteur de recherche qui ne marche vraiment plus. D’aucuns disent qu’il faut l’achever, d’autres pensent qu’il faut lui faire dire que « Google m’a tuer », car malgré nos bidouillages, Google (et ses collègues) recevait trop de requêtes de notre part et s’est mis à les refuser en masse… comme quoi centraliser les usages, même chez Framasoft, ça ne marche vraiment pas ! Nous, on pense lui offrir une retraite anticipée : dès le mois prochain on dit bye bye à Framabee et on offre des charentaises à Tonton Roger !

Cliquez pour lire le document historique retraçant la soirée où nous avons eu la brillante idée d’avoir 3 noms de domaines pour un moteur de recherche.

Ranger le sac à dos, pour mieux avancer ensemble

Nous avons beaucoup appris. L’expérience de « Dégooglisons Internet » a démontré que lorsqu’on ne vous traite pas de consommatrices-ménagères et de clients-rois, vous savez accepter avec grâce qu’un serveur reste planté durant le week-end (parce qu’on n’impose pas d’astreintes à nos admin-sys), qu’un outil soit parfois un poil moins joli ou qu’il faille limiter son utilisation du service afin de partager l’espace avec d’autres… bref : qu’il y a une place, dans vos vies, pour du numérique artisanal, au sens noble du terme.

Toutes ces leçons, que nous récoltons depuis 2014, nous mènent à penser qu’il faut entamer une transition. Nous ne voulons certainement pas laisser les gens (vous !) le bec dans l’eau, et donner l’impression que le Libre est une promesse non-tenue. Au contraire, nous avons eu la joie d’attirer votre attention vers des solutions libres et de vous avoir aidé à les adopter (merci pour ces efforts !). Cette confiance, cette appétence pour des outils numériques pensés de manière éthique est précieuse : nous ne voulons pas la décevoir, juste l’accompagner un pas de plus sur le chemin.

dessin de Mobilizon par David Revoy
Mobilizon, illustré par David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Vous noterez au passage que nous prenons le soin de faire ce que les géants du web n’ont jamais fait : annoncer longtemps à l’avance un plan de fermetures et travailler pour vous accompagner encore plus loin dans votre dégooglisation. Ce grand remue-ménage nous permet aussi de ranger l’ensemble des outils et expériences que nous avons accumulé dans nos sac-à-dos ces dernières années… car cela fera plus de place, plus de disponibilité à ce qui arrive.

PeerTube et Mobilizon montrent combien nous souhaitons nous éloigner du modèle de logiciels « pareils-que-google-mais-en-libre ». A partir d’octobre, nous allons prendre trois mois pour faire le point sur nos explorations de la feuille de route « Contributopia », et vous verrez qu’il y a de nombreuses choses à dire, de nombreux projets qu’on n’avait pas vus, là, tout au fond du sac à dos…

C’est un moment très excitant qui s’approche, car nous avons de nombreuses annonces et histoires de contribution à vous partager… rendez-vous mi-octobre, nous, on a hâte !

Un an pour construire une nouvelle proposition

Fort·es de ce que ces années à Dégoogliser Internet nous ont enseigné, nous avons l’intuition qu’il est possible de construire une nouvelle proposition de service moins complexe, et plus pratique, pour les usager⋅es comme pour les hébergeur⋅ses. À force d’observer vos usages et d’écouter vos attentes, nous pensons que Nextcloud, riche de ses nombreuses applications, est une piste (et on n’est pas les seul·es !). Nous croyons que ce logiciel peut répondre à a majorité des besoins des gens qui contribuent à changer le monde.

Une illustration des nombreuses utilisations possibles du logiciel Nextcloud

Nous nous donnons un an pour y contribuer (à nouveau), touiller dedans, expérimenter avec les copines et les copains afin de vous faire une autre proposition qui, nous l’espérons, facilitera encore mieux les dégooglisations…. comme les « déframasoftisations » !

Pour résumer :

  • Nous ne voulons pas devenir la « solution par défaut », et centraliser vos usages et vos attentions (c’est comme ça qu’on a créé des géants du web) ;
  • 38 services c’est une trop grande diversité et complexité de logiciels à aborder (pour vous) ainsi qu’à maintenir et promouvoir (pour nous) ;
  • Nous voulons rester une association à taille humaine, à chaleur humaine… une espèce d’AMAP du numérique ;
  • Nous proposons donc une nouvelle étape dans la décentralisation des données :
    • Fermer progressivement des frama-services pour en faire des portes qui vous renvoient vers d’autres hébergeurs ;
    • Prendre le temps de mettre en place une autre proposition simplifiée pour les usager·es (qui offrira par exemple un compte unique).



Mobilizon : let’s finance a software to free our events from Facebook !

We have less than 60 days to finance Mobilizon. Less than 60 days to promote our project of a free and federated alternative to Facebook events ; and to know how much we need to invest ourselves in it.

Change the software of the people who change the world?

From climate walks on Facebook to free software hackathons using Meetup: to change the world, utopians (like us!) too often organize themselves on the centralized platforms of web giants.

We are not going to repeat here how clicking on « I join » in a Facebook event « Vegan Barbecue for Social Justice » raises many issues: it says much more about you than you can imagine, it gives a significant power to Facebook advertisers and locks the event community into a tool that will prevent it from being self-organized and thus from enduring. And that’s without mentioning the rules of use of these platforms, which can lead to a closing, without the least justification, from one day to the next, of a group or a communtiy, and of which the centralized structure forms a potentially unique portal for security services and pirates with bad intentions.

Mock-up of an Event page in Mobilizon

At Framasoft, we thought it was important to take the time to think about an alternative that could change the situation. We have just spent a few months, with the help of two designers (Marie-Cécile Paccard and Geoffrey Dorne) who haved interviewed many activists so as to better understand their digital practices. We looked at what a tool that would really empower individuals and groups could look like.

The tool that surveillance capitalism companies will not make

If you think about it, it’s massively constraining to create a tool that is just good for sucking up and selling data from all over the world…. As long as we do not need (or want) to track people or maintain an unfair economic model, we can imagine a tool that makes a difference.

1. A tool that, even if basic, sets us free

The last thing Meetup, Eventbrite or Facebook want is for us to do without them, take their place and create our own event publishing platform. This is the first of the freedoms Mobilizon will offer: to free people from those money-, data- and attention-grabing companies.

Of course, you might not be able to install it on a server yourself and create your own Mobilizon instance. But the fact that a community, a trade union, an NGO, a movement, a federation, that is, any collective can freely emancipate itself from data-hungry platforms, feels essential to us.

Along these lines, making the source code, the « cooking recipe » of the software, public is paramount to us: not everyone can read it, but it is a guarantee of transparency and openness. If the team that develops it makes choices that do not suit me, I can set up my own team to experiment with different design choices and another governance system.

2. A tool that emancipates by federating

But here’s the thing: if my university creates its MobilizedCollege instance on the one hand, and my climate movement creates its EcoMobilized instance on the other, do I need to create an account on each site to keep up with the planned gatherings?

No: it would be a huge strain on end-users. This is why we want Mobilizon to be federated: each instance (event publication site) powered by Mobilizon will then be able to choose to exchange with other instances, to display more events than « just its own », and to promote interactions. The federation protocol, based on the most widespread standard (called ActivityPub), will also allow, in the long term, to build bridges with Mastodon (the free and federated alternative to Twitter), PeerTube (alternative to YouTube), and many other alternative services.

However, the concept of federation is not a magic wand. On the contrary, it requires even more effort: displaying your moderation policy, communicating with the people registered on your server, choosing with whom you can federate or not, applying your legal obligations (or practicing civil disobedience)… An emancipatory Mobilizon should, in our opinion, facilitate these relationships between the people who open their instance to registrations, and those who entrust them with their data.

3. A tool that is, ideally, user-friendly

Ideally, Mobilizon not only frees us from Facebook events, but also frees us from its groups. And to have user-friendly groups, you have to imagine messaging tools, moderation tools, in short: many features that make us autonomous.

Because a user-friendly tool is a tool that gives us power, that gives us control. Thus, it is a tool that allows each group to organize itself as it wishes. Ideally, Mobilizon offers groups a space to display links to its digital collaboration tools, whatever they are, even google docs (but honestly, Framapad: it’s even better :p).

Another example of empowerment: if I want my family, who invites me to the youngest child’s birthday, to see my militant commitment (say for a pride march), but not my cultural activities (say folk dance), I must be able to control it. Ideally, Mobilizon allows each account to create multiple identities to partition its groups and activities as desired.

4. A tool that is sustainable and resilient in the long run

Software is a constantly evolving tool. Of course, producing a first stable version is a challenge in itself. But it is also the first step in a longer process, where we discover uses and practices that were not anticipated, that we can support.

There are already many possible evolutions for Mobilizon: facilitate geolocation and mapping, develop a mobile application, improve ergonomics and interfaces… What other ideas will our collective intelligence produce when Mobilizon is operational and used?

But here it is, maintaining and growing a commons requires care, time and attention. We must give ourselves the means, and at Framasoft, we hope that the support given to this project will show an enthusiastic supportive public, thanks to which we will be able to plan for the long term.

What resources are being used to produce Mobilizon?

Creating such a tool, with no other goal than to build a digital commons, requires time, involvement and resources. At Framasoft, we are convinced of the importance that Mobilizon can have, in the long term, for many communities. But we are already working on many projects and lack the time and money to do everything…. Thus, we will not get involved without a strong signal that this tool is desired.

One goal, 3 steps, 57 days to make a difference!

We have just opened a collection on joinmobilizon.org. We have given ourselves less than 60 days to know how well our approach will be supported. In concrete terms, the more you give, the more we will be involved in Mobilizon‘s development in the long term.

We have defined the following budgets:

  • 20 000 € – Free and basic Mobilizon, where we will cover our expenses and deliver the code and design work to the community, after the release of version 1;
  • 35 000 € – Emancipatory and federated Mobilizon, where we will also be able to implement the ActivityPub federation protocol, and all the tools that go with it, including a test instance, for demonstration;
  • 50,000 € – Ideal and user-friendly Mobilizon which, in addition to the rest, will directly include all the features we dream of for version 1 (groups, messaging, multi-identity, external tool displays).
  • Further – Sustainable and resilient Mobilizon, which development will be maintained by Framasoft beyond the V1 release, with advanced features.

From now on, and until July 10th, any donation made to Framasoft via the Joinmobilizon.org page will be attributed to the Mobilizon project. On July 10th, depending on the amount that has been reached, we will focus on developing the Mobilizon that you have supported. We plan to release a beta version in the fall of 2019, and a version 1 in the first half of 2020.

Mock-up of a Group page in Mobilizon

You have les than 60 days to determine our involvement

So we need your help. Together, we have less than 60 days to propose and explain this project to the associative, cultural and militant communities in France and abroad. Less than 60 days to convince them of the importance of supporting Mobilizon, without falling into the trap of easy shorthand like « it will replace Facebook » or otherwise « this is a revolution ».

It will therefore be necessary to take the time to speak, to exchange, to listen… to convince without marketing bullshit or claiming to be an authority. Because Mobilizon will not be a miracle instantaneous recipe: it is a first step towards more independence, an adventure that will evolve over time, and one that we wanted to start with you.

How far will we go? It is now in your hands… let’s Mobilize!




Mobilizon : Finançons un outil pour sortir nos événements de Facebook !

Nous avons moins de 60 jours pour financer Mobilizon. Moins de 60 jours pour faire connaître notre projet d’alternative libre et fédérée aux événements Facebook ; et pour savoir à quel point nous devons nous y investir.

Changer le logiciel de celles et ceux qui changent le monde ?

Des marches pour le climat organisées sur Facebook aux hackathons de logiciels libres qui se font grâce à Meetup : pour changer le monde, les utopistes (comme nous !) s’organisent bien trop souvent sur les plateformes centralisées des géants du web.

On ne va pas répéter ici à quel point cliquer sur « Je participe » à un événement Facebook « Barbecue végan de la justice sociale » pose de nombreux problèmes : cela en dit bien plus sur soi qu’on ne l’imagine, donne un pouvoir conséquent aux publicitaires qui paient Facebook et enferme la communauté de l’événement dans un outil qui l’empêchera de s’auto-gérer et donc de perdurer.

Et c’est sans compter sur les règles d’utilisation de ces plateformes, qui peuvent mener à une fermeture, du jour au lendemain, sans aucune justification, d’un groupe ou d’une communauté, et dont la structure centralisée forme un potentiel guichet unique pour les agences de renseignement et des pirates mal intentionnés.

Maquette d’une page « événement » dans Mobilizon

Chez Framasoft, on s’est dit qu’il fallait prendre le temps de réfléchir à une alternative qui puisse changer la donne. Nous venons de passer quelques mois, avec l’aide de deux designers (Marie-Cécile Paccard et Geoffrey Dorne) à écouter des militant·e·s pour mieux cerner leurs pratiques numériques. Nous avons cherché à quoi pourrait ressembler un outil qui rendrait vraiment le pouvoir aux personnes, aux groupes.

L’outil que les entreprises du capitalisme de surveillance ne feront pas

Si on y réfléchit, c’est hyper contraignant de créer un outil juste pour aspirer et vendre les données du monde entier… À partir du moment où l’on n’a pas besoin (ni envie) de pister les gens ou de maintenir un modèle économique inéquitable, on peut imaginer un outil qui fait la différence.

1. Un outil qui, même basique, nous rend libres

La dernière chose dont Meetup, Eventbrite ou Facebook ont envie, c’est que nous nous passions d’eux, que l’on puisse prendre leur place, et que l’on crée notre propre plateforme de publication d’événements. C’est la première des libertés qu’offrira Mobilizon : échapper à l’emprise de ces plateformes à but lucratif.

Bien entendu, tout le monde ne va pas aller l’installer sur un serveur informatique, et monter son propre Mobilizon. Mais il est essentiel qu’une communauté, un syndicat, une ONG, un mouvement, une fédération… que n’importe quel collectif puisse s’émanciper librement des plateformes avides de données.

C’est comme le fait de rendre public le code source, la « recette de cuisine » du logiciel : tout le monde ne sait pas le lire, mais c’est un gage de transparence et d’ouverture. Si l’équipe qui le développe fait des choix qui ne me conviennent pas, je peux monter ma propre équipe pour expérimenter d’autres choix, et une autre gouvernance.

2. Un outil qui émancipe en fédérant

Seulement voilà : si mon université crée son instance MobilizTaFac d’un côté, et que mon mouvement pour le climat crée son instance ÉcoMobilizés de l’autre, est-ce que je dois créer un compte sur chaque site, histoire de me tenir au courant des rassemblements prévus ?

Non : ce serait, selon nous, un gros frein à l’usage. C’est pour cela que nous souhaitons que Mobilizon soit fédéré : chaque instance (site de publication d’événements) propulsée par Mobilizon pourra alors choisir d’échanger avec d’autres instances, d’afficher plus d’événements que « juste les siens », et de favoriser les interactions. Le protocole de fédération, basé sur le standard de communication le plus répandu (nommé ActivityPub), permettra en plus, à terme, de tisser des ponts avec Mastodon (l’alternative libre et fédérée à Twitter), PeerTube (alternative à YouTube), et bien d’autres outils similaires.

Cependant, le concept de fédération n’est pas une baguette magique. Au contraire, l’adopter demande encore plus d’efforts : afficher sa politique de modération, communiquer avec les personnes inscrites sur son serveur, choisir avec qui on se fédère ou non, appliquer ses obligations légales (ou pratiquer la désobéissance civile)… Un Mobilizon émancipateur devrait, à notre sens, faciliter ces relations entre les personnes qui ouvrent leur hébergement aux inscriptions, et celles qui leur confient leurs données.

3. Un outil qui, dans l’idéal, est convivial

Dans l’idéal, Mobilizon ne nous libère pas seulement des événements Facebook : il nous libère aussi de ses groupes. Et pour avoir des groupes conviviaux, il faut imaginer des outils de messagerie, des outils de modération, bref : de nombreuses fonctionnalités qui nous rendent autonomes.

Car un outil convivial est un outil qui nous laisse le pouvoir, qui nous rend le contrôle. C’est un outil qui laisse chaque groupe s’organiser comme il le souhaite. Dans l’idéal, Mobilizon offre aux groupes un espace pour afficher des liens vers ses outils de collaboration numérique, quels qu’ils soient, même des google docs (mais franchement, nous on pense que Framapad, c’est mieux :p).

Un autre exemple de reprise de pouvoir : si je veux que ma famille, qui m’invite à l’anniversaire du petit dernier, voie mon engagement militant (disons pour une marche des fiertés), mais pas mes activités culturelles (disons de danse folklorique), je dois pouvoir le maîtriser. Dans l’idéal, Mobilizon permet à chaque compte de se créer plusieurs identités pour cloisonner ses groupes et ses activités comme on le désire.

4. Un outil qui, à terme, est durable et résilient

Un logiciel est un outil en perpétuelle évolution. Certes, produire une première version stable est un défi en soi. Mais c’est aussi le premier pas d’un cheminement plus long, où l’on découvre des usages et pratiques qui n’étaient pas anticipées, que l’on peut accompagner.

Il existe, d’ores et déjà, de nombreuses évolutions possibles pour Mobilizon : faciliter la géolocalisation et la cartographie, développer une application mobile, améliorer l’ergonomie et les interfaces… Quelles autres idées l’intelligence collective produira-t-elle quand Mobilizon sera opérationnel et utilisé ?

Seulement voilà, entretenir et faire grandir un commun, cela demande du soin, du temps et de l’attention. Si vous nous en donnez les moyens, la somme récoltée au-delà des 50 000 € nous permettra de nous projeter sur le long terme et d’envisager les développements après la sortie de la version 1.0.

Quels moyens se donne-t-on pour produire Mobilizon ?

Créer un tel outil, sans autre but que celui de construire un commun numérique, cela demande du temps, de l’implication et des moyens. Chez Framasoft, nous sommes persuadé·e·s de l’importance que Mobilizon peut avoir, à terme, pour de nombreuses communautés. Mais nous travaillons déjà sur de très nombreux projets et manquons de temps et d’argent pour tout faire… Ainsi, nous ne nous lancerons pas sans avoir un signal fort que cet outil est désiré.

Un objectif, 3 paliers, 57 jours pour faire la différence !

Nous venons d’ouvrir une collecte sur joinmobilizon.org. Nous nous sommes donné 60 jours pour savoir à quel point notre démarche sera soutenue. Concrètement, plus vous donnerez, plus cela nous impliquera durablement dans le développement de Mobilizon.

Nous avons défini les budgets suivants :

  • 20 000 €Mobilizon libre et basique, où nous rentrerons dans nos frais et livrerons le code et les travaux de design à la communauté après la sortie de la version 1 ;
  • 35 000 €Mobilizon émancipateur et fédéré, où nous pourrons en plus implémenter le protocole de fédération ActivityPub et tous les outils qui vont avec, dont une instance de test pour démonstration ;
  • 50 000 €Mobilizon idéal et convivial qui, en supplément du reste, inclura directement l’ensemble des fonctionnalités dont nous rêvons pour la version 1 (groupes, messagerie, multi-identité, affichages d’outils externes) .
  • au-delàMobilizon durable et résilient, dont le développement pourra être maintenu et amélioré par Framasoft au delà de la version 1, avec des fonctionnalités avancées.

Dès aujourd’hui, et jusqu’au 10 juillet, tout don fait à Framasoft via la page joinmobilizon.org sera comptablement attribué au projet Mobilizon. Au 10 juillet, suivant le montant qui aura été atteint, nous nous consacrerons à développer le Mobilizon que vous aurez soutenu. Nous prévoyons la sortie d’une version bêta pour l’automne 2019, et une version 1 pour le premier semestre 2020.

Maquette d’une page « groupe » dans Mobilizon

Vous avez moins de 60 jours pour déterminer notre implication

Nous avons donc besoin de votre aide. Ensemble, nous avons moins de 60 jours pour proposer et expliquer ce projet aux communautés associatives, culturelles et militantes en France et à l’étranger. Moins de 60 jours pour les convaincre de l’importance de soutenir Mobilizon, sans tomber dans le piège des raccourcis faciles des « ça va remplacer Facebook » (cela peut remplacer la gestion d’évènements de Facebook) et autres « ceci est une révolution » (nous ne sommes pas une startup, et n’avons pas pour vocation de remplacer tous les usages !).

Il va donc falloir prendre le temps de parler, d’échanger, d’écouter… pour convaincre sans charmer ni imposer une quelconque autorité. Car Mobilizon ne sera pas une recette miracle et instantanée : c’est un premier pas vers plus d’indépendance, une aventure qui va évoluer sur la durée, et que nous avons souhaité démarrer avec vous.

Jusqu’où irons-nous ? C’est désormais entre vos mains… à vous de vous Mobilizer !




La bataille du libre, un documentaire contributopique !

Nous avons eu la chance de voir le nouveau documentaire de Philippe Borrel. Un conseil : ne le loupez pas, et surtout emmenez-y vos proches qui ne comprennent pas pourquoi vous les bassinez avec « vos trucs de libristes, là »…

Ce n’est pas de la publicité, c’est de la réclame

Avertissement : cet article de blog est enthousiaste sans être sponsorisé (et oui : nous vivons à une époque où ce genre de précision est devenue obligatoire -_-‘…), car en fait, il est simplement sincère.

Et c’est pas parce qu’on y voit apparaître tonton Richard (the Stallman himself), l’ami Calimaq, les potes de Mozilla ou notre Pyg à nous, hein… C’est parce que ce documentaire montre que la palette du Libre s’étend très largement au-delà du logiciel : agriculture, outils, santé, autogestion… Il montre combien le Libre concrétise dès aujourd’hui les utopies contributives de demain, et ça, bizarrement, ça nous parle.

Sans compter que sa bande annonce a le bon goût d’être présente et présentée sur PeerTube :

Ce qui est brillant, c’est que ce documentaire peut toucher les cœurs et les pensées de nos proches dont le regard divague au loin dès qu’on leur parle de « logiciels », « services », « clients » et autre « code-source »… et qui ne comprennent pas pourquoi certaines variétés de tomates anciennes ont circulé clandestinement dans leur AMAP, ou qui s’indignent de la montée du prix de l’insuline et des prothèses médicales.

Des avant-premières à Fontaine, Nantes et Paris… et sur Arte

Une version « condensée » du documentaire (55 minutes sur les 87 de la version cinéma) sera diffusée le mardi 19 février à 23h45 sur Arte, sous le titre « Internet ou la révolution du partage »… et disponible en accès libre et gratuit sur la plateforme VOD d’Arte jusqu’au 12 avril prochain.

Mais pour les plus chanceuxses d’entre nous, pour celles et ceux qui aiment les grandes toiles et les ciné-débats, il y a déjà quelques avant-premières :

Nous continuerons d’en parler sur nos médias sociaux, car nous considérons que ce documentaire est un bien bel outil dont on peut s’emparer pour se relier à ces communautés qui partagent les valeurs du Libre dans des domaines autre que le numérique… Et il n’est pas impossible que vous rencontriez certain·e·s de nos membres lors d’une projection 😉

 




Mauvaise nouvelle : Twitter va fermer ses portes

Nous avons souhaité partager avec vous ce texte, mi-fiction mi réflexion, de Neil Jomunsi. Et nous l’avons même invité à en publier d’autres ici s’il le souhaite. Bonne lecture.


Twitter injoignable !

C’était inéluctable, nous le savions, parce que rien en ce monde n’est éternel, mais nous ne pouvions pas nous empêcher d’espérer. On a beaucoup parlé, évoqué un temps un possible rachat collectif par tous les utilisateurs, mais le monde étant devenu complexe, il ne se satisfait plus de réponses simpl(ist)es. Ce jour du 29 avril 2026 est donc à marquer d’une pierre blanche : deux ans après Facebook, dont la fermeture de la branche « réseau social » avait provoqué le tollé que l’on sait, Twitter a officiellement annoncé qu’il fermait à son tour les portes de son service. Le bureau d’administration a tranché : plus assez rentable. Twitter venait tout juste de fêter son vingtième anniversaire.

Twitter avait pourtant connu une embellie dans le courant 2020, profitant de la démocratisation des technologies de contrôle vocal et d’intelligence artificielle, et offrant à ses utilisateurs des interfaces toujours plus personnalisées, à mi-chemin entre salon de discussion public et messagerie privée. Les critiques n’avaient pas été tendres lorsque le service de micro-blogging avait décidé de renforcer la part algorithmique des messages affichés aux utilisateurs, mais la tempête avait fini par passer ; car les utilisateurs ont fini, on le sait, par adhérer au concept de bulle de filtres, la vague du « webcare » étant passée par-là, popularisée par des livres de développement personnel tels que Le miroir du réseau ou Modelez le web à votre image.

Bien sûr, les défenseurs d’un web libre et décentralisé avaient prévenu : avec la concentration des données sur une poignée de grosses plateformes, c’était tout un pan de la réflexion et de la création du XXIe qui courait le risque de disparaître purement et simplement de l’histoire. Ils n’ont pas été démentis : avec Twitter qui ferme, ce sont 20 années d’échanges, de contradictions, de propos calomnieux, injurieux ou mensongers aussi, qui sombrent dans le néant. Twitter assure que les usagers pourront télécharger leur archive personnelle pendant encore un an à compter de la date de fermeture officielle, qui devrait être annoncée sous peu. Mais sans la connexion entre les différents comptes qui rendait lesdites archives dynamiques, et donc pertinentes, ces sauvegardes risquent fort de perdre tout intérêt documentaire pour les historiens. D’autant que peu d’internautes décideront d’en faire quelque chose, et la plupart finiront par pourrir dans un coin de cloud oublié.

Soixante-seize chercheurs et historiens ont publié lundi dans Le Monde une tribune invitant les états à se saisir du dossier et à négocier avec Twitter une pérennisation de la disponibilité en ligne du service, dans un souci de conservation. Il ne s’agirait pas de permettre aux utilisateurs de continuer à utiliser le service, mais de le garder en ligne en l’état, consultable librement par tous. On le sait, Twitter a été le lieu de toutes les discussions politiques des dix dernières années. Avec sa disparition, craignent les signataires, on risque de voir se créer « le plus grand trou noir de l’histoire moderne », comparable avec celui de la disparition des œuvres hors domaine public en déficit d’exploitation.

Alors bien sûr, tout ceci est une fiction.

Mais Twitter fermera ses portes un jour, vous pouvez en être assurés. Et il y a de bonnes chances pour que les choses se déroulent de cette façon. On l’aura encore vu avec Tumblr récemment : faire confiance à de grandes entreprises multinationales pour conserver notre patrimoine artistique, historique et politique est une grave erreur. Nous devons reprendre le contrôle sur nos publications, et a minima les héberger nous-mêmes, sur un blog sur lequel nous avons tout contrôle.

Sans quoi les mites troueront bientôt – et plus vite qu’on ne l’imagine – le tissu de notre mémoire collective.


Lire sur le site originel : https://page42.org/mauvaise-nouvelle-twitter-va-fermer/




Framasoft en 2019 pour les gens pressés

Vous avez aimé Dégooglisons Internet et pensez le plus grand bien de Contributopia ? Vous aimeriez savoir en quelques mots où notre feuille de route nous mènera en 2019 ? Cet article est fait pour vous, les décideurs pressés 🙂

Cet article présente de façon synthétique et ramassée ce que nous avons développé dans l’article de lancement de la campagne 2018-2019 : «Changer le monde, un octet à la fois».

Un octet à la fois, oui, parce qu’avec nos pattounes, ça prend du temps.

Passé

Depuis 14 ans, Framasoft a créé un annuaire du logiciel libre, écrit et traduit des milliers d’articles, diffusé le logiciel libre sur de nombreux supports.

Depuis 4 ans, Framasoft montre qu’il est possible de décentraliser Internet avec l’opération « Dégooglisons Internet ». Le propos n’est ni de critiquer ni de culpabiliser, mais d’informer et de mettre en avant des alternatives qui existaient déjà, mais demeuraient difficiles d’accès ou d’usage.

De façon à ne pas devenir un nouveau nœud de centralisation, l’initiative CHATONS a été lancée, proposant de relier les hébergeurs de services en ligne qui partagent nos valeurs.

Dégooglisons Internet, vu par Péhä (CC-By)

Présent

Depuis l’année dernière, avec sa feuille de route Contributopia, Framasoft a décidé d’affirmer clairement qu’il fallait aller au-delà du logiciel libre, qui n’était pas une fin en soi, mais un moyen de faire advenir un monde que nous appelons de nos vœux.

Il faut donc encourager la société de contribution et dépasser celle de la consommation, y compris en promouvant des projets qui ne soient plus seulement des alternatives aux GAFAM, mais qui soient porteurs d’une nouvelle façon de faire. Cela se fera aussi en se rapprochant de structures (y compris en dehors du mouvement traditionnel du libre) avec lesquelles nous partageons certaines valeurs, de façon à apprendre et diffuser nos savoirs.

Cette année a vu naître la version 1.0 de PeerTube, logiciel phare qui annonce une nouvelle façon de diffuser des médias vidéos, en conservant le contrôle de ses données sans se couper du monde, qu’on soit vidéaste ou spectateur.

Le monde des services de Contributopia.
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Avenir

La campagne de don actuelle est aussi l’occasion de de rappeler des éléments d’importance pour Framasoft : nous ne sommes pas une grosse multinationale, mais un petit groupe d’amis épaulé par quelques salarié·e·s, et une belle communauté de contributeurs et contributrices.

Cette petite taille et notre financement basé sur vos dons nous offrent souplesse et indépendance. Ils nous permettront de mettre en place de nouveaux projets comme MobilZon (mobilisation par le numérique), un Mooc CHATONS (tout savoir et comprendre sur pourquoi et comment devenir un chaton) ou encore Framapétitions (plateforme de pétitions n’exploitant pas les données des signataires).

Nous voulons aussi tenter d’en appeler à votre générosité sans techniques manipulatoires, en vous exposant simplement d’où nous venons et où nous allons. Nous espérons que cela vous motivera à nous faire un don.

Faire un don pour soutenir les actions de Framasoft

 

Pour en savoir plus




MobiliZon : reprendre le pouvoir sur ce qui nous rassemble

Nous voulons façonner les outils que les géants du Web ne peuvent ni ne veulent créer. Pour y parvenir, nous avons besoin de votre soutien.

Penser hors des sentiers battus par les actionnaires

Pauvre MeetUp ! Pauvre Facebook avec ses événements et ses groupes ! Vous imaginez combien c’est dur, d’être une des plus grandes capitalisations boursières au monde ? Non mais c’est que les actionnaires ils sont jamais contents, alors il faut les arracher avec les dents, ces dividendes !

Nos pauvres petits géants du Web sont o-bli-gés de coder des outils qui ne vous donnent que très peu de contrôle sur vos communautés (familiales, professionnelles, militantes, etc.). Parce qu’au fond, les centres d’intérêt que vous partagez avec d’autres, c’est leur fonds de commerce ! Nos pauvres vendeurs de temps de cerveau disponible sont trop-for-cés de vous enfermer dans leurs plateformes où tout ce que vous ferez sera retenu envers et contre vous. Parce qu’un profil publicitaire complet, ça se vend plus cher, et ça, ça compte, dans leurs actions…

Cliquez sur l’image pour aller voir la conférence « Comment internet a facilité l’organisation des révolutions sociales mais en a compromis la victoire » de Zeynep Tufekci sur TED Talk

Et nous, internautes prétentieuses, on voudrait qu’ils nous fassent en plus un outil complet, éthique et pratique pour nous rassembler…? Mais on leur en demande trop, à ces milliardaires du marketing digital !

Comme on est choubidou chez Framasoft, on s’est dit qu’on allait leur enlever une épine du pied. Oui, il faut un outil pour organiser ces moments où on se regroupe, que ce soit pour le plaisir ou pour changer le monde. Alors on accepte le défi et on se relève les manches.

On ne changera pas le monde depuis Facebook

Lors du lancement de la feuille de route Contributopia, nous avions annoncé une alternative à Meetup, nom de code Framameet. Au départ, nous imaginions vraiment un outil qui puisse servir à se rassembler autour de l’anniversaire du petit dernier, de l’AG de son asso ou de la compète de son club d’Aïkido… Un outil singeant les groupes et événements Facebook, mais la version libre, qui respecte nos sphères d’intimité.

Puis, nous avons vu comment les « Marches pour le climat » se sont organisées sur Facebook, et comment cet outil a limité les personnes qui voulaient s’organiser pour participer à ces manifestations. Cliquera-t-on vraiment sur «ça m’intéresse» si on sait que nos collègues, nos ami·e·s d’enfance et notre famille éloignée peuvent voir et critiquer notre démarche ? Quelle capacité pour les orgas d’envoyer une info aux participant·e·s quand tout le monde est enfermé dans des murs Facebook où c’est l’Algorithme qui décide de ce que vous verrez, de ce que vous ne verrez pas ?

L’outil dont nous rêvons, les entreprises du capitalisme de surveillance sont incapables de le produire, car elles ne sauraient pas en tirer profit. C’est l’occasion de faire mieux qu’elles, en faisant autrement.

Nous avons été contacté·e·s par des personnes des manifestations #OnVautMieuxQueÇa et contre la loi travail, des Nuits Debout, des Marches pour le climat, et des Gilets Jaunes… Et nous travaillons régulièrement avec les Alternatiba, l’association Résistance à l’Agression Publicitaire, le mouvement Colibris ou les CEMÉA (entre autres) : la plupart de ces personnes peinent à trouver des outils permettant de structurer leurs actions de mobilisation, sans perdre le contrôle de leur communauté, du lien qui est créé.

Groupe gilets jaunes sur Facebook : «Quelle que soit l'issue du mouvement, la base de donnée "opinion" qui restera aux mains de Facebook est une bombe démocratique à retardement ... Et nous n'avons à ce jour absolument aucune garantie qu'elle ne soit pas vendue à la découpe au(x) plus offrant(s). »
Cliquez sur cette image pour lire « Après avoir liké, les Gilets Jaunes iront-ils voter ? » d’Olivier Ertzschied.

Or « qui peut le plus peut le moins » : si on conçoit un outil qui peut aider un mouvement citoyen à s’organiser, à s’émanciper… cet outil peut servir, en plus, pour gérer l’anniversaire surprise de Tonton Roger !

Ce que MeetUp nous refuse, MobiliZon l’intègrera

Concevoir le logiciel MobiliZon (car ce sera son nom), c’est reprendre le pouvoir qui a été capté par les plateformes centralisatrices des géants du Web. Prendre le pouvoir aux GAFAM pour le remettre entre les mains de… de nous, des gens, des humains, quoi. Nous allons nous inspirer de l’aventure PeerTube, et penser un logiciel réellement émancipateur :

  • Ce sera un logiciel Libre : la direction que Framasoft lui donne ne vous convient pas ? Vous aurez le pouvoir de l’emmener sur une autre voie.
  • Comme Mastodon ou PeerTube, ce sera une plateforme fédérée (via ActivityPub). Vous aurez le pouvoir de choisir qui héberge vos données sans vous isoler du reste de la fédération, du « fediverse ».
  • L’effet « double rainbow » de la fédération, c’est qu’avec MobiliZon vous donnerez à vos événements le pouvoir d’interagir avec les pouets de Mastodon, les vidéos PeerTube, les musiques de FunkWhale
  • Vous voulez cloisonner vos rassemblements familiaux de vos activités associatives ou de vos mobilisations militantes ? Vous aurez le pouvoir de créer plusieurs identités depuis le même compte, comme autant de masques sociaux.
  • Vous voulez créer des événements réellement publics ? Vous donnerez le pouvoir de cliquer sur « je participe » sans avoir à se créer de compte.
  • Il faut lier votre événement à des outils externes, par exemple (au hasard) à un Framapad ? Vous aurez le pouvoir d’intégrer des outils externes à votre communauté MobiliZon.

dessin de MobiliZon par Devid Revoy
MobiliZon, illustré par David Revoy – Licence : CC-By 4.0

La route est longue, mais MobiliZon-nous pour que la voie soit libre !

Nous avons travaillé en amont pour poser des bases au projet, que nous vous présentons aujourd’hui sur JoinMobilizon.org. Au delà des briques logicielles et techniques, nous avons envie de penser à l’expérience utilisateur de l’application que les gens auront en main au final. Et qui, en plus, se doit d’être accessible et compréhensible par des néophytes.

Nous souhaitons éprouver ainsi une nouvelle façon de faire, en contribuant avec des personnes dont c’est le métier (designeurs et designeuses, on parlera très vite de Marie-Cécile et de Geoffrey !) pour œuvrer ensemble au service de causes qui veulent du bien à la société.

Le développement se fera par étapes et itérations, comme cela avait été le cas pour PeerTube, de façon à livrer rapidement (fin 2019) une version fonctionnelle qui soit aussi proche que possible des aspirations de celles et ceux qui ont besoin d’un tel outil pour se mobiliser.

Voilà notre déclaration d’intention. La question est : allez-vous nous soutenir ?

Car pour avancer vers la concrétisation de MobiliZon, et prolonger l’ensemble de nos projets, il n’y a pas de secrets : nous avons besoin de dons. Des dons qui, on le rappelle, restent déductibles des impôts (pour les contribuables français·es).

Pour notre campagne de dons de cette année, nous avons fait le choix de ne pas utiliser des outils invasifs qui jouent à vous motiver (genre la barre de dons qu’on a envie de voir se remplir). On a voulu rester sobre, et du coup c’est pas super la fête : on risque d’avoir du mal à ajouter MobiliZon dans notre budget 2019…

Alors si MobiliZon vous fait rêver autant que nous, et si vous le pouvez, pensez à soutenir Framasoft.

Faire un don pour soutenir les actions de Framasoft

 




Framasoft : les chiffres à connaître

Chaque année, nous nous rappelons à votre bon souvenir pour vous inciter à soutenir financièrement nos actions. Vous voyez au fil du temps de nouveaux services et des campagnes ambitieuses se mettre en place. Mais peut-être voudriez-vous savoir en chiffres ce que nous avons réalisé jusqu’à présent. Voilà de quoi vous satisfaire.

Par souci de transparence, nos bilans financiers sont publiés chaque année et nous offrons en temps réel l’accès à certaines statistiques d’usage de nos services. Mais cela ne couvre pas l’ensemble de nos actions et nous nous sommes dit que vous pourriez en vouloir plus que ce qui se trouve sur Framastats.

Libre à vous de picorer un chiffre ou l’autre, d’en faire des quizz ou de les reprendre pour votre argumentaire afin de démontrer l’efficacité du monde associatif. Nous espérons que vous y verrez l’illustration de notre engagement à promouvoir le libre sous toutes ses formes.

  • 1 : Depuis son lancement voilà un an, chaque heure un nouveau site naît sur Framasite.
  • 2,5 : Les 5 000 utilisatrices de Framadrive utilisent 2,5 To de données pour leurs 3 millions de fichiers.
  • 5 : Toutes les 5 secondes en moyenne, un utilisateur se connecte sur les services Framasoft.
  • 10 : Toutes les 10 minutes à peine, une nouvelle visioconférence est créée sur Framatalk, qui accueille environ 400 participant⋅es par jour.

Framatalk, la vision-conférence Libre, vue par Pëhà

  • 11 : C’est le nombre de pizzas, additionné aux 47 plateaux-repas et 25 couscous qu’ont avalé les 25 personnes présentes pendant les 4 jours de l’AG Framasoft 2018.
  • 33 : Framasoft vous propose 33 services en ligne alternatifs, respectueux de vos données et sans publicité.
  • 35 : Grâce aux 300 abonné·e·s à la liste Framalang, ce ne sont pas moins de 35 traductions qui ont été effectuées et publiées sur le Framablog en un an.
  • 252 : http://joinpeertube.org , c’est une fédération de 252 instances (déclarées) affichant 23 017 vidéos libérées de YouTube
  • 750 : Chaque mois, notre support répond à environ 750 demandes, questions et problèmes. Avec un seul salarié !

Framalibre, l’annuaire à l’origine de Framasoft

  • 871 : Framalibre, l’annuaire du libre vous présente 871 projets, logiciels ou créations artistiques sous licence libre à l’aide de courtes notices.
  • 1 000 : Framaforms c’est environ 1000 formulaires créés quotidiennement et plus de 44 000 formulaires hébergés.
  • 1 800 : Chaque jour, ce sont près de 1 800 images qui viennent s’ajouter aux 770 000 déjà présentes sur les serveurs de Framapic.
  • 2 236 : Le Framablog c’est 2 236 articles et 28 919 commentaires depuis 2006, faisant le lien entre logiciel libre et société/culture libres.
  • 3 000 : 4 000 utilisatrices réparties en 250 groupes ont créé plus de 3 000 présentations et conférences grâce à Framaslides alors qu’il n’est encore qu’en beta !
  • 6 000 : Framemo héberge 6 000 tableaux qui ont aidé des utilisateurs à mettre leurs idées au clair, sans avoir à s’inscrire.

Framacarte, pour ne pas se perdre en chemin

  • 6 000 : Sur Framacarte ajoutez votre propre fond de carte aux 6 000 qui existent déjà, en partenariat avec OpenStreetMap.
  • 6 579 : Framapiaf, c’est 6 579 utilisateurs ayant « pouetté » 734 500 messages sur cette instance Mastodon, elle-même fédérée avec près de 4 000 autres instances (totalisant environ 1,5 million de comptes).
  • 11 000 : Avec Framanews, ce sont 500 lecteurs (limite qu’on a nous même fixée pour restreindre la charge du serveur) qui accèdent régulièrement à leurs 11 000 flux RSS.
  • 13 000 : Près de 4 000 utilisatrices accèdent à leur 13 000 notes depuis n’importe quel navigateur, avec un accès sécurisé, sur Framanotes.
  • 15 000 : Avec Framabag 15 000 personnes ont pu sauvegarder et classer 1,5 million d’articles.

Framagit, pour partager librement votre code

 

  • 25 000 : Notre forge logicielle, Framagit, héberge plus de 25 000 projets (et autant d’utilisateurs).
  • 35 000 : Avec MyFrama, 35 000 utilisatrices partagent librement leurs liens Internet.
  • 43 000 : Accédez à une des 43 000 adresses Web abrégées ou créez-en une grâce au raccourcisseur d’URL Framalink qui ne traque pas vos visiteurs.
  • 52 000 : Découvrez Framasphère, membre du réseau social libre et fédéré Diaspora*, où 52 000 utilisatrices ont échangé environ 600 000 messages et autant de commentaires.
  • 75 000 : Près de 75 000 joueurs ont pu faire une petite pause ludique sans s’exposer à de la publicité sur Framagames.

Framadrop, le partage aisé de gros fichier, en sécurité

  • 100 000 : Sur Framadrop plus de 100 000 fichiers ont pu être échangés en toute confidentialité.
  • 130 000 : Framacalc accueille plus de 130 000 feuilles de calcul, où vos données ne sont pas espionnées ni revendues
  • 142 600 : Sur Framapad, c’est en moyenne plus de 142 600 pads actifs chaque jour et presque 8 millions d’utilisateurs depuis ses débuts.
  • 150 000 : Les serveurs de Framalistes adressent en moyenne 150 000 courriels chaque jour aux 280 000 inscrites à des listes de discussion.
  • 200 000 : Êtes-vous l’une des 200 000 personnes à avoir consulté un des 23 000 messages chiffrés de Framabin ?
  • 500 000 : Framadate c’est plus de 500 000 visites par mois et plus de 1 000 sondages créés chaque jour.

Framapiaf, notre instance Mastodon

  • 2 500 000 : Plus de 2 millions et demi de personnes ont développé leurs idées, échafaudé des projets sur Framindmap depuis sa mise en place.
  • 3 350 000 : Grâce à Framabook, 3 350 000 lecteurs ont pu télécharger en toute légalité un des 47 ouvrages librement publiés.
  • 5 000 000 : Sur Framagenda environ 35 000 utilisateurs gèrent un million de contacts. Ils organisent et partagent près de cinq millions d’événements.
  • 10 000 000 : Comme près de 40 000 personnes, travaillez en équipe sur Framateam et rejoignez un des 80 000 canaux avec presque 10 millions de messages !

 

Et le chiffre essentiel pour que tout cela soit possible, c’est celui de nos donatrices et donateurs (2381 en moyenne chaque année) : appuyez sur ce bouton pour le faire croître de 1

 

+1 : Je fais un don à Framasoft

 

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