Une école de la coopération et non de la compétition ?

Rolands Lakis - CC byVingt personnalités ont récemment lancé un appel afin de supprimer les notes à l’école élémentaire.

Parmi ces personnalités, on notera Boris Cyrulnik, Axel Kahn, Daniel Pennac, François Dubet, Richard Descoings, Marcel Rufo ou encore l’ami du logiciel libre Michel Rocard.

L’appel a été repris hier dans un article de Libération et le moins que l’on puisse dire c’est que cela n’a pas laissé les lecteurs indifférents. C’est une belle foire d’empoigne dans les commentaires qui dépassent déjà les cinq cents occurrences !

Au delà de l’intéressant débat, ce qui m’a frappé, et qui vaut mention sur ce blog, c’est la dernière phrase en guise de conclusion :

« Nous appelons tous ceux qui souhaitent réaffirmer que l’école élémentaire doit être celle de la coopération et non de la compétition, à signer le présent appel. »

Consciemment ou non, en plein ou en creux, tous ceux qui défendent le logiciel libre et sa culture défendent également un monde où la coopération n’est pas écrasée par la compétition.

Je ne sais si la seule suppression des notes pour un seul niveau[1] permet d’y arriver (j’aurais même quelques doutes) mais il n’est pas anodin de remarquer que l’opposition coopération / compétition est une grille de lecture de plus en plus souvent utilisée.

PS : Et à l’âge adulte, dans la sphère du travail, ce serait quoi « un monde sans notes » ? Un monde sans discrimination à la fiche de paie ? Avec un « revenu de vie » garanti pour tous ?

Notes

[1] Crédit photo : Rolands Lakis (Creative Commons By)




L’April lance une campagne éducation par voie d’affichage

April - Campagne educationNous nous associons à l’April et son dynamique groupe éducation pour vous proposer de participer ensemble à une campagne par voie d’affichage afin de toujours mieux faire connaître les logiciels libres.

Ce n’est pas du luxe car il suffit de discuter un peu avec profs et élèves pour s’apercevoir que, dans la plupart des cas, soit ils ne les connaissent pas, soit ils en ont une conception erronée où la gratuité a tendance à occulter la liberté. Du coup voici un beau prétexte pour engager de fructueuses conversations.

J’ajoute, quand bien même ce soit toujours subjectif, que cette affiche est fort belle et n’a rien à envier au monde professionnel. Comme quoi on peut aussi y arriver en mode collaboratif et bénévole 😉

Campagne éducation « les logiciels libres : à partager sans compter ! »

Le groupe de travail éducation de l’April lance la campagne « les logiciels libres : à partager sans compter ! ».

Nous appelons l’ensemble des acteurs du système éducatif à diffuser le plus largement possible l’affiche ainsi que la carte postale téléchargeables ci-dessous. Salle des professeurs, casiers, salles de réunion, panneaux d’affichage divers, CDI, salles de cours… Faisons ensemble de cette campagne le succès qu’elle mérite !

Nous remercions vivement Antoine Bardelli pour l’idée initiale et la réalisation graphique ainsi que l’ensemble des contributeurs au groupe de travail Éducation de l’April.

Rejoignez la liste de diffusion du groupe de travail éducation de l’April.

Toutes les versions du poster

Une paire de ciseaux et du scotch et tous les formats sont à votre portée :




La promiscuité sans fil des réseaux WiFi publics

David Goehring - CC-BySe connecter à un Wifi public dans un parc, une gare ou un café [1] pour accéder à Internet, c’est un peu comme passer par la salle d’attente du médecin avant une consultation. Dans les deux cas, vous avez confiance en votre destination [2], mais vous êtes au préalable enfermé dans un espace avec des étrangers, tous plus ou moins malades.

En effet, le WiFi d’un café vous connecte, comme la salle d’attente, avec votre entourage direct, sans que vous ayez rien demandé. Or, si votre dossier médical est confidentiel, il suffit de faire tomber ses papiers dans une salle d’attente pour que toutes les personnes présentes puissent les lire, et il suffit de se connecter (via un WiFi public) à un service qui n’utilise pas le protocole HTTPS pour que votre entourage connecté puisse s’immiscer dans votre session et votre intimité.

Les coupables ? Les sites conservant à votre place des éléments de votre vie privée d’une part, et proposant d’autre part et sans la protection du petit cadenas qui dénote de l’utilisation du protocole HTTPS, de « garder votre session ouverte » grâce à un cookie. Si vous y prenez garde, ce n’est pas le cas des services en ligne de votre banque.

Toutefois, si l’auteur est assez pessimiste dans son petit billet complémentaire (reproduit ici à la suite du premier) face aux moyens de protection à notre disposition, il existe plusieurs extensions Firefox pour limiter les risques sans trop se compliquer la vie, citons (sur les bons conseils de Goofy) HTTPS Everywhere, et Force-TSL. De plus, il me semble également assez simple de se connecter, où qu’on soit, d’abord à un VPN personnel, ou directement en SSH sur son serveur à soit (voir l’extension Foxyproxy de Firefox), pour surfer ensuite l’esprit tranquille et sans laisser de traces locales, comme si on était à la maison. D’ailleurs, votre WiFi chez vous, il est protégé comment ?

Quand le berger prévient les moutons à New York City

Herding Firesheep in New York City

Gary LosHuertos – 27 octobre 2010 – TechnologySufficientlyAdvanced.blogspot.com
Traduction Framalang : Goofy, Pablo, cheval_boiteux

On a beaucoup parlé de Firesheep ces derniers jours. Cette extension gratuite pour Firefox récolte pour vous les cookies qui sont envoyés depuis un réseau WiFi non protégé n’utilisant pas le protocole SSL. Vous la mettez en route, elle collecte les cookies de Facebook, Twitter et de 24 autres sites (par défaut). Ensuite, vous pouvez voler l’identité d’un compte et obtenir l’accès sous cette identité.

L’extension n’a rien de scandaleux en elle-même. Si vous êtes un développeur un peu compétent, vous savez depuis longtemps que cette faille existait, n’est-ce pas ? Mais quid du reste du monde ? Tous ces gens qui n’ont jamais entendu parler de cette nouvelle menace si facile d’accès, qui n’ont pas été alertés par leurs amis, qui ne regardent pas Engadget, ni Slashdot, ni ABC Pronews7 à Amarillo ?

Je me suis dit que j’allais faire passer le message et aider les béotiens après leur travail, puisqu’il y a un grand Starbucks tout près de chez moi. J’y suis allé, j’ai acheté un peu de nourriture malsaine, j’ai ouvert mon portable et lancé Firesheep. Moins d’une minute plus tard, j’avais cinq ou six identités disponibles dans le panneau latéral. Trois d’entre elles étaient sur Facebook.

Absolument rien de surprenant ; Firesheep n’est pas magique, et tous ceux qui vont au Starbucks savent qu’un tas de gens y mettent à jour leur statut Facebook sans faire attention, tout en sirotant leur café au lait. J’ai pensé que j’allais y passer un peu plus de temps, j’ai donc écouté un peu de musique, parlé à quelques amis, et le plus important (mais pas le plus simple) je n’ai navigué sur aucun site avec le protocole standard HTTP (et surtout pas sur Facebook évidemment).

Environ une demi-heure plus tard, j’avais récolté entre 20 et 40 identités. Puisque Facebook était de loin le service le plus représenté (et qu’il détient plus d’informations personnelles que Twitter) j’ai décidé d’envoyer aux utilisateurs des messages depuis leur propre compte, pour les avertir des risques auxquels ils s’exposaient. J’ai fait un modèle de message sympa qui précisait la localisation du Starbucks, la nature de la vulnérabilité, et comment y remédier. J’ai envoyé des messages aux 20 personnes autour de moi.

J’ai nettoyé le panneau latéral, retiré mes écouteurs, et j’ai attendu. J’ai entendu quelqu’un marmonner un juron pas très loin, et me suis demandé si mon message en était la cause. Pendant le quart d’heure suivant, je n’ai entendu strictement personne parler de ce qui venait se passer (pourtant ceux qui fréquentent les Starbucks ne sont le plus souvent pas du genre à tenir des conversations discrètes). Pourtant, j’ai pu vraiment constater une nette chute du nombre d’identités que je pouvais récolter quand j’ai relancé Firesheep.

C’était un soulagement — en voilà qui avaient compris le message. Avec un peu de chance, ils allaient alerter leurs amis, mettre à l’abri leur femme et leurs enfants. J’ai de nouveau nettoyé le panneau latéral, et après une vingtaine de minutes de conversations impromptues j’ai vu que cinq identités que j’avais déjà croisées étaient revenues dans mon troupeau.

C’était assez surprenant. Avaient-ils reçu le premier message ? Je me suis mis sur leur compte avec leurs identifiants, et en effet ils l’avaient reçu. L’un d’entre eux était même sur Amazon.com, site contre lequel j’avais mis en garde dans mon premier message. Je l’ai choisi pour première cible : j’ai ouvert sa page perso sur Amazon, j’ai repéré un truc sur lequel il avait récemment jeté un coup d’œil et lui ai envoyé un mot : « non, c’est pas sérieux » sur Facebook depuis son propre compte, avec un clin d’œil sur ses goûts musicaux.

J’ai encore une fois effacé les identités, attendu dix minutes, et lorsque j’ai à nouveau rassemblé mon troupeau avec Firesheep, il était parti. Mais il y en avait encore quatre qui restaient là. Peut-être, me suis-je dit, qu’ils ont cru que c’était un message d’avertissement automatique les ciblant au hasard (bien que j’aie mentionné leur localisation dans un rayon d’une trentaine de mètres). Donc, un dernier message était nécessaire.

J’ai bricolé un très court message (le premier était peut-être trop long ?) et je l’ai envoyé aux quatre, une fois encore avec leur propre compte :

« C’était vraiment pas une blague l’avertissement sur la sécurité. Je n’enverrai plus d’autre message après celui-ci –– à vous de prendre sérieusement en main votre propre sécurité. Vous êtes au Starbucks XYZ connecté de façon non sécurisée, et absolument n’importe qui peut accéder à votre compte avec l’outil approprié nécessaire (et disponible à tous). »

Vingt minutes ont passé, et tous les quatre utilisaient encore Facebook frénétiquement. Encore une fois, j’ai envisagé qu’ils auraient pu ne pas recevoir le message, mais en vérifiant leur compte j’ai vu qu’ils l’avaient bel et bien reçu.

Voilà ce qu’il y a de plus choquant à propos de la sécurité sur Internet : ce n’est pas que nous soyons tous scotchés sur un réseau global qui tient avec des bouts de sparadrap et laisse béants d’horribles failles de sécurité ; ce n’est pas non plus qu’un outil librement disponible puisse récolter des cookies d’authentification ; et ce n’est toujours pas qu’il y ait des gens pas du tout au courant de l’un ni de l’autre. Ce qui est absolument incompréhensible, c’est qu’après avoir été averti d’un danger (et sur son propre compte !) on puisse tranquillement ignorer l’avertissement, et reprendre le fil de ses activités.

Mais enfin j’ai tenu parole et n’ai pas envoyé d’autre message. J’ai rangé mon matériel, fait un petit tour dans le café, et reconnu plusieurs personnes auxquelles j’avais montré leur vulnérabilité. Je n’avais pas laissé d’indices sur ma propre identité, moins par crainte de rétorsion que parce que l’intrusion dans la vie privée est encore plus traumatisante quand elle est commise par un étranger complet, dont on n’a pas la moindre chance de découvrir l’identité.

En revenant chez moi, j’ai réfléchi à ce que cette expérience révélait de notre société. Peu importe le nombre de mesures de sécurité que nous procurons au monde entier, il y aura toujours des gens qui laisseront la porte ouverte, même s’ils ont été victimes d’une intrusion. Le maillon le plus faible de la sécurité c’est et ce sera toujours la décision de l’utilisateur.

De retour dans mon appartement, j’ai commencé à m’installer — et c’est le moment où je me suis rendu compte que pendant toute la soirée j’avais eu la braguette grande ouverte. La preuve par neuf finalement : nous nous baladons tous avec des vulnérabilités qu’il nous reste à découvrir.

Addendum

Herding Firesheep Addendum

Gary LosHuertos – 04 novembre 2010 – TechnologySufficientlyAdvanced.blogspot.com
Traduction Framalang : Siltaar, RaphaelH, Goofy

À la suite du billet précédent, je me suis dit qu’en voulant faire court j’avais omis quelques informations. Ceci sert donc d’addendum à mon précédent billet, et a été rédigé de la manière la plus courte possible.

Le message original envoyés aux clients était le suivant :

Comme vous utilisez Facebook sans chiffrement dans un Starbucks, votre compte a été compromis. Je ne suis qu’un amical client du Starbucks qui a souhaité vous prévenir de cette vulnérabilité.

Vous pouvez en apprendre davantage en cherchant des informations sur « Firesheep ». Il n’y a pas vraiment de solutions disponibles pour protéger votre compte Facebook lorsque vous êtes connectés à un réseau public, et je vous recommande donc simplement de ne pas vous y connecter lorsque vous êtes dans un Starbucks. Cette faille affecte également Twitter, Amazon.com, Google (mais pas Gmail), et quantité d’autres services.

Votre mot de passe n’a pas été compromis. Vous déconnecter de Facebook est tout ce que vous avez besoin de faire.

Pour préciser mes motivations, laisser un compte Facebook sans protection ne signifie pas seulement que quelqu’un peut regarder vos photos, vos coups de cœurs et messages. Un compte Facebook compromis donne à quelqu’un d’autre l’accès à votre identité, lui permettant de se faire passer pour vous auprès de vos amis, ruinant potentiellement des relations. S’il est possible de rattraper les choses ensuite, le temps et l’énergie que ça demande sont importants, surtout pour quelqu’un qui a beaucoup d’amis. Quelqu’un envoyant un faux message à l’un de vos amis n’est peut être pas un gros problème, mais un faux message envoyé à 500 de vos amis est déjà plus gênant. D’autant plus qu’il peut y avoir des collègues de travail, des membres de votre famille, ou des clients dans ces 500 personnes.

Concernant la légalité de mes actions : ça n’était pas l’objet de mon article. On peut toujours spéculer sur fait que je finisse en prison, mais c’est hors sujet par rapport à ce dont je parle dans mon billet : les sites non protégés comme Facebook et Twitter sont dangereux pour leurs utilisateurs. Il semble plus intéressant de consacrer son énergie à faire passer le mot plutôt que de troller sur mon éventuelle incarcération.

Enfin concernant ce que les utilisateurs peuvent faire, la meilleure réponse à l’heure actuelle est : rien. Ne vous connectez pas aux réseaux non protégés pour utiliser ces sites web, ou bien utilisez une application qui n’utilise pas d’authentification par cookie non protégée (pour ce que j’en sais, l’application Facebook pour iPhone ne le ferait pas). Assurez-vous que votre réseau WiFi domestique est chiffré en WPA, voire en WPA2 (le WEP est trivialement déchiffrable). Si vous utilisez Facebook au travail sur une connection sans-fil, vérifiez le chiffrement du réseau. La faille de sécurité ne vient pas seulement de Firesheep, elle vient du manque de protection des connexions. La menace la plus grande vient des outils automatisés qui existent depuis des années [3].

Notes

[1] Crédit : CarbonNYC David Goehring Creative Commons By

[2] Et le sujet ici, n’est pas savoir si cette confiance est bien placée…

[3] Voir la magie des Google Cars expliquées par PCINpact ou ZDNet par exemple…




Framasoft annonce deux nouveaux titres dans la collection Framabook

« Le C en 20 heures » - couverture par Alexandre Mory - Creative Commons By SaAprès la traditionnelle mise à jour d’automne du best-seller de la collection Framabook, Christophe Masutti, notre coordinateur de collection, s’est fendu ce matin d’un fier communiqué de presse, dont je vous dévoile ici le contenu en avant-première.

En effet, après de longs mois de labeur au sein de l’association, avec les auteurs, les bénévoles et relecteurs, l’équipe technique de mise en page et l’éditeur, Christophe n’annonce pas un, mais bien deux nouveaux Framabooks, s’ajoutant à la mise à jour complète du « Simple comme Ubuntu ».

Sortir ces deux ouvrages nous a occupé un peu plus que d’habitude, notamment parce qu’il a fallu adapter notre chaîne éditoriale (la formidable application web libre “La Poule ou l’Oeuf”) car la mise en page d’un des ouvrages s’est révélée particulièrement riche et complexe à mettre en œuvre. Mais comme le rappelle avec philosophie l’éditeur Mathieu Pasquini :

Un livre s’écrit à la vitesse à laquelle poussent les arbres dont leurs pages sont faites…

Toutefois, le site Framabook a été mis à jour cette nuit pour accueillir les nouveaux ouvrages, et ces derniers sont aussi disponibles à l’achat chez InLibroVeritas.

Le 7e Framabook sera donc un manuel de formation à la programmation, proposant une méthode intense et originale pour apprendre « Le C en 20 heures ». Sous licence Creative Commons By Sa, il fut rédigé conjointement par Eric Berthomier et Daniel Schang que vous pourrez découvrir plus avant dans la reproduction du communiqué de presse qui suit. « Unix. Pour aller plus loin avec la ligne de commande » - couverture par Alexandre Mory - Creative Commons By Sa

Le 8e Framabook fut quant à lui rédigé par Vincent Lozano et s’intitule « UNIX. Pour aller plus loin avec la ligne de commande ». Comme le précédent livre de Vincent dans la collection Framabook, il est placé sous licence Art Libre.

Avec ces deux nouveaux Framabooks, Framasoft continue résolument sa collection d’œuvres libres, permettant à tout un chacun de soutenir ses talents d’autodidacte en informatique, pour que le monde demain regorge des bidouilleurs inventifs que l’éducation nationale peine à former avec son B2i©.

Et ce n’est pas fini. Comme annoncé avec notre campagne de don “1000 10 1”, l’équipe Framabook est toujours à pied d’œuvre sur d’autres ouvrages qui viendront rapidement compléter la collection. On retrouve ainsi parmi les plus avancés le « Producing Open Source Software » de Karl Fogel, traduit par Framalang, ainsi qu’ « Imagine there is no Copyright » traduit cet été lors d’un Traducthon mémorable aux RMLL et qui attend juste son tour pour être mis en page.

Annonçons encore un mystérieux ouvrage préparé en secret par l’ami MBen et un livre sur l’utilisation du gestionnaire de versions SVN, dont la traduction est elle aussi bien avancée.

Enfin, le comité éditorial de la collection fait actuellement le tri dans les nombreuses propositions d’ouvrages reçues par Framasoft. Tout ne cadre pas toujours avec la convention de la collection, mais déjà deux projets s’annoncent comme particulièrement prometteurs…

Pour l’heure, place au concret, avec une présentation plus détaillée des nouveaux Framabooks, issue du communiqué de presse officiel du coordinateur de la collection.

Framabook n°7 : Le C en 20 heures

« Le C en 20 heures » - couverture par Alexandre Mory - Creative Commons By Sa

Le langage C est un langage de programmation dont l’histoire nous ramène à l’époque de la création d’Unix, durant la première moitié des années 1970. Conçu pour permettre à un même programme de fonctionner sur plusieurs types de machines, ce langage à fois simple et efficace séduisait par la rapidité d’exécution des programmes qu’il permettait de générer, et par sa relative simplicité d’adaptation pour un nouveau type de matériel. Depuis lors, la majorité des systèmes d’exploitation des machines créés ultérieurement utilisèrent ce langage fiable, à la fois proche du matériel et des mathématiques. Il n’est donc pas étonnant de retrouver aujourd’hui ce langage partout, des super-calculateurs aux téléphones portables. Le Logiciel Libre lui doit aussi beaucoup. Quel héritage ! Et quelle longévité. Dans ces conditions, comment apprendre aujourd’hui et en 20 heures seulement, un langage porteur de presque quarante ans d’améliorations (dont le C++) et de développements spectaculaires (dont GNU/Linux) ? C’est la question à laquelle Le C en 20 heures répond, et par la pratique.

Eric Berthomier et Daniel Schang nous font ainsi partager au fil des pages le fruit de leurs expériences pédagogiques et professionnelles en accomplissant un effort de vulgarisation trop rarement rencontré dans la littérature du monde de la programmation. Destiné aux grands débutants, l’ouvrage n’est pas un manuel comme les autres. Son intérêt est d’être parcouru de A à Z en suivant l’adage : « j’apprends le code en écrivant le code ».

Ainsi, Le C en 20 heures n’est pas un ouvrage destiné à prendre la poussière sur une étagère en attendant que l’on s’y réfère un dimanche matin pluvieux. Il a été écrit pour être lu d’un bout à l’autre, dans l’ordre et pendant 20 à 30 heures d’apprentissage (en tout !) où l’on vous suggèrera, par des exercices et des exemples, de programmer tel jeu ou de tester tel calcul en mettant votre imagination au défi. En ce sens, l’ouvrage est orienté vers la pratique de la programmation et l’enseigne sans doute à la manière dont les auteurs l’ont apprise : devant un ordinateur, à essayer de programmer quelque chose.

Les auteurs

Ingénieur en Informatique, Eric Berthomier a débuté par le développement d’applications systèmes en C / C++ / Assembleur. Investi dans le Libre, il réalise alors des missions de développement, d’administration système et réseau et de formation. Depuis 2005, il travaille pour un ministère où GNU/Linux et la sécurité sont ses compagnons de tous les jours. Le C (et l’Assembleur) sont pour lui indispensables à la compréhension d’un système d’exploitation.

Docteur en informatique, Daniel Schang est enseignant-chercheur au sein du Groupe Eseo où il a acquis une longue et riche expérience de l’enseignement des langages informatiques. À l’écoute de ses élèves, c’est pour eux qu’il a pris contact avec Eric Berthomier afin de réécrire ce livre qui, sous sa forme embryonnaire, était un support de cours.

Framabook n°8 : Unix. Pour aller plus loin avec la ligne de commande

« Unix. Pour aller plus loin avec la ligne de commande » - couverture par Alexandre Mory - Creative Commons By Sa

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Unix sans jamais oser le demander

Nous sommes désormais des habitués de la formule de Vincent Lozano qui, après son excellent ouvrage sur l’usage de LaTeX, récidive ici avec un manuel sur le système Unix (et – donc – GNU/Linux).

Lors de la création d’Unix, au début des années 70, un de ses concepteurs établit trois règles pour concevoir les composants de la « boîte à outils » qui permit à Unix de s’étendre :

  • Écrivez des programmes qui font une chose et le font bien.
  • Écrivez des programmes qui peuvent communiquer entre eux.
  • Écrivez des programmes qui traitent des flux de texte car c’est l’interface universelle.

Aujourd’hui, Vincent Lozano vous propose à la fois de découvrir ces outils situés « sous le capot » de votre distribution Unix (GNU/Linux en est une) mais aussi de concevoir les vôtres.

Si vous appréciez votre système Unix et que vous pressentez qu’il existe des outils qui rendent votre système programmable, cet ouvrage est pour vous ! Le langage de commande d’Unix vous offre en effet la possibilité de piloter votre système d’exploitation – et donc votre ordinateur – par le biais de scripts. Pour planifier des tâches aussi précises que vous le souhaitez, vous aurez donc le loisir de passer des ordres, à la fois de manière souple et puissante, à votre système informatique.

Dans cet ouvrage vous découvrirez les liens qui unissent l’histoire d’Unix et le mouvement pour les logiciels libres. Vous vous plongerez dans les utilitaires classiques de votre système et apprendrez à les assembler. Vous serez donc à même d’ajouter de nouvelles pièces à la boîte à outils. L’auteur vous guidera également pour que vous parveniez à créer vos propres programmes écrits dans le langage du système d’exploitation : le langage de commande.

L’auteur

Vincent Lozano est maître de conférences en informatique à l’école nationale d’ingénieurs de Saint-Étienne (Énise). Il y utilise GNU/Linux pour l’enseignement des systèmes d’exploitation, de la programmation et des bases de données. Il s’occupe également de l’informatisation du système d’information de l’Énise qui s’appuie sur des systèmes Unix.




« Simple comme Ubuntu » dans sa version 10.10 (.10) Maverick Meerkat

« Simple comme Ubuntu » - couverture par Alexandre Mory - Creative Commons By SaAvec un dépôt légal daté du 10 octobre 2010, soit le 10/10/10, ce qui peut signifier 42 en binaire, cette 9e mouture du « Simple comme Ubuntu » s’approche un peu plus de la réponse à « La grande question sur la vie, l’univers et le reste » telle que définie par Douglas Adams dans Le guide de voyageur galactique.

Toutefois rassurez-vous, si Didier Roche l’auteur de ce Framabook est un geek invétéré et un hacker hors-pair, son livre n’en reste pas moins le Guide du débutant sous Ubuntu, qui veut savoir où cliquer pour faire ce dont il a besoin et comprendre ce qui se passe quand il clique quelque part.

Comme à chaque sortie d’une version d’Ubuntu, tous les 6 mois depuis 5 ans, le « Simple comme Ubuntu » a été revu en détail et en profondeur pour correspondre rigoureusement à la version d’Ubuntu livrée avec le livre lors d’une commande chez InLibroVeritas. Pour cette 9e édition, cela correspond entre autre à la ré-écriture complète du chapitre 2 « Procédure d’installation », ou encore à un accompagnement de la meilleure intégration dans Ubuntu 10.10 des services de microblogage aux outils de communication en voix sur IP et messagerie instantanée embarqués dans la distribution.

Enfin, ce « Simple comme Ubuntu » est la deuxième édition imprimée intégralement en couleur, ce qui est du plus bel effet sur les nouvelles captures d’écrans de cette nouvelle version, notamment celles des jeux vidéo 🙂 Voyez par vous-même avec ces deux extraits des 54 pages du chapitre 9 consacré aux jeux :

« Simple comme Ubuntu » - Didier Roche - page 234 - Creative Commons By Sa

« Simple comme Ubuntu » - Didier Roche - page 236 - Creative Commons By Sa

Voici donc « Simple comme Ubuntu 10.10 » :

« Simple comme Ubuntu » - couverture par Alexandre Mory - Creative Commons By Sa

Et pour finir sans déroger aux traditions, voici le changelog proposé par l’auteur [1] :

  • remplacement de toutes les références de l’ancienne à la nouvelle version, ainsi que le nombre d’inscrits sur le forum ubuntu-fr. Comme d’hab 🙂
  • plus de powerpc, ajout de ARM;
  • support de langue incomplet -> c’est maintenant une boîte de dialogue qui apparaît;
  • précision sur les définitions de pppoe et du câble ethernet;
  • f-spot est remplacé par shotwell;
  • Les “sources de logiciel” se lance maintenant depuis la logithèque Ubuntu et plus depuis de le menu;
  • grand remaniement et réécriture du chapitre 2 : mise à jour de la procédure d’installation, complètement changée pour cette version;
  • précision au chapitre 5 maintenant que le mp3 peut être installé dès l’installation de Ubuntu;
  • mise à jour des informations pour bien insister sur le fait qu’une partition /home n’est absolument pas supplémentaire;
  • chapitre 3: réécriture de la description du menu supérieure (suppression de yelp, explication de l’indicator son et indicateur de message, mis à jour du me menu);
  • Nombreux changements dans le menu Préférences:
    • Chiffrement et trousseaux s’appellle maintenant Mots de passe et clés de;
    • Clavier -> changement léger de l’interface;
    • Ajout de Comptes de messagerie et VoIP et de comptes de microblogage;
    • Ajout de Input Method Switcher et Keyboard Input Methods;
    • Micro-blogage -> Microblogage;
    • Suppression de Partage de fichiers personnels;
    • Ajout de OpenJDK Java 6 Policy Tool;
    • Ajout de Paramètres de messagerie.
  • ajout de détails sur indicateur son, indicateur message et retravail de la description de la partie supérieure;
  • Firefox est maintenant mis à jour à chaque version, même sur des versions stables;
  • Le mode spatial n’est plus le mode par défaut de GNOME depuis 2.30;
  • Extension foxmarks -> Xmarks (+ note bientôt appelé à disparaître);
  • Suppression de Glipper, ajout de Parcellite;
  • Description de la procédure pour ouvrir le lecteur de CD mécaniquement;
  • Le nom des paquets de childsplay a changé;
  • mise à jour des images, photos, etc. ainsi que des typos/”fôtes” corrigées! Merci à la communauté 🙂

Notes

[1] Et que vous pouvez retrouver dans les sources LaTeX de l’ouvrage.




FramaDVD Ecole : des ressources libres pour l’école primaire

FramaDVD EcoleDans la série « projets Framasoft », je voudrais le FramaDVD. Et plus exactement le « FramaDVD École ».

Rappel : le FramaDVD est une compilation des meilleurs logiciels libres pour Windows, sélectionnés par Framasoft, auxquels nous avions ajouté le liveCD Ubuntu, ainsi que de très nombreuses ressources libres (textes, vidéos, musiques, photos, etc) afin de montrer que la culture libre allait aujourd’hui bien plus loin que le logiciel libre. Co-réalisé avec une équipe d’étudiants aussi dynamiques que sympathiques, ce DVD 100% libre a été largement diffusé depuis sa sortie (en septembre 2009). Une mise à jour est d’ailleurs prévue pour les prochaines semaines.

Mais l’un des avantages du 100% libre, c’est entre autre la possibilité de décliner un projet libre existant pour l’adapter à différents besoins.

Et c’est ce qui s’est passé avec le FramaDVD École. Cyrille Largillier, directeur et professeur des écoles, membre déjà très actif du projet Framakey, s’est proposé de créer un DVD destiné à favoriser l’usage des TUIC à l’école primaire. Et, pour joindre l’utile à l’agréable, favoriser l’usage des logiciels et de la culture libre dans ces mêmes écoles.

—> La vidéo au format webm

En plus d’un projet libre, il s’agit bien là d’un projet collaboratif. Il a en effet été conçu avec l’aide d’autres communautés. Notamment :

  • ASRI Education : pour l’intégration de sa distribution GNU/Linux particulièrement légère, adaptée aux enfants et aux adultes ;
  • EducOO : pour l’intégration d’OOo4kids, une suite bureautique dérivée d’OpenOffice, elle aussi adaptée aux enfants, dont nous vous avions déjà parlé ici ;
  • Okawix (ou plus exactement la société Linterweb, qui a développé le logiciel libre Okawix) : grâce à Okawix, le FramaDVD École intègre l’excellente encyclopédie pour enfants Vikidia, en version hors ligne, pour les écoles ou les foyers où Internet n’est pas ou peu disponible.

Après plusieurs mois de travaux, nous sommes donc fiers de vous annoncer la naissance du FramaDVD École !

Conçu spécifiquement pour les élèves et les enseignants des écoles, le FramaDVD École, doté de nombreuses fonctionnalités, comprend notamment :

• Plus de 130 logiciels libres à installer, pour Windows, répartis en 5 catégories principales :
1. Général : des logiciels pour tous (bureautique, graphisme, Internet…)
2. Élève : pour travailler dans toutes les disciplines de l’école primaire ;
3. Enseignant : pour aider les professeurs à préparer leur classe ;
4. Handicap : pour faciliter l’intégration des élèves en situation de handicap ;
5. Jeux : pour se divertir intelligemment ;

• Des copies d’écran ou des vidéos et des notices qui présentent les fonctionnalités de chaque logiciel ;

• Des tutoriels qui expliquent comment utiliser ces logiciels en classe ;

• Des ressources pédagogiques libres;

• Des textes, vidéos, images et sons utilisables et diffusables librement;

• Un installateur de logiciels qui permet en quelques clics d’ajouter très rapidement de nombreuses applications sur son ordinateur;

L’encyclopédie pour enfants Vikidia disponible hors-ligne, sur le DVD, grâce au logiciel Okawix;

Une distribution GNU/Linux particulièrement adaptée aux écoles, ASRI Éducation.

Le DVD est bien évidemment en libre téléchargement.

Cette compilation représente une contribution pour le développement des TUIC (Techniques Usuelles de l’Information et de la Communication) et en particulier des logiciels libres dans les classes.

La liste des applications et contenus est visible sur la page du projet.

Par ailleurs, il sera possible d’ici quelques semaines d’acheter ce DVD à bas prix sur notre boutique en ligne : EnVenteLibre.org. Si vous êtes intéressés, merci de remplir le formulaire dédié afin que nous puissions faire presser le DVD en quantité suffisante.

Enfin, suivant le succès des ventes du DVD, une partie des bénéfices sera redistribué aux communautés participantes, et nous envisageons un programme inspiré du “Get 1 Give 1” d’OLPC qui permettrait de faire parvenir gratuitement des exemplaires dans les pays à faible connectivité.

Bons téléchargements [1] !

Téléchargement et informations complémentaires sur la page officielle du FramaDVD Ecole.

Notes

[1] Le miroir principal est proposé par nos amis suisses de l’EPFL, qu’ils en soient ici grandement remerciés. Si vous souhaitez participer au réseau de miroirs, vous pouvez nous aider.




Proposition de traduction de la licence « Creative Commons Zero 1.0 »

GnuckX - CC0 En juillet dernier, Framasoft animait le plus long atelier de l’histoire des Rencontres Mondiales du Logiciel Libre : un traducthon courant pendant toutes les rencontres.

En effet, fidèles au poste dans la chaleur cuisante d’une salle de classe au dernier étage de l’ENSEIRB, des bénévoles de Framalang, Benjamin Jean de VeniVidiLibre.org, Alexis Kauffman et moi-même accueillions les courageux visiteurs ayant trouvé leur route jusqu’au traducthon 2.0, pour la plupart venus avec la ferme intention de nous aider à traduire le livre libre : « Imagine there is no Copyright ».

Et c’est ainsi qu’en à peine 5 jours, malgré la chaleur, les difficultés de réseau et une coupure de courant [1], l’ouvrage fut intégralement traduit, par plusieurs dizaines de bénévoles.

L’idée de traduire ce livre était venue à Alexis après l’avoir lu en version papier italienne, couverte par une licence CC-by-nd (Creative Commons attribution, sans dérivation). L’attribution nous permis de remonter à une version anglaise, couverte par une CC-by-nc-nd (ajoutant une clause de réutilisation non commerciale seulement), ce qui pouvait sembler paradoxal vu qu’Alexis l’avait acheté son livre… Toutefois, une mention supplémentaire s’ajoute, sur le site officiel, à la licence de la version originale :

No article in this book may be reproduced in any form by any electronic or mechanical means without permission in writing from the author.

Qui peut se traduire par :

Aucun article de ce livre ne peut être reproduit par quelque moyen électronique ou mécanique que ce soit, sans la permission écrite de l’auteur.

La suite du puzzle allait donc se résoudre en contactant l’auteur, ce qui est, d’une manière générale, la chose à faire en cas de doutes sur une licence [2].

Contacté, l’auteur nous répondit qu’il souhaitait que son œuvre soit au plus près possible du domaine public (ce qui est cohérent avec le titre de l’ouvrage). Benjamin Jean proposa donc la licence « Creative Commons Zero », ce qui convint très bien à l’auteur.

La licence CC0 a en effet été créée pour uniformiser mondialement la notion de domaine public, ou permettre de s’en approcher au plus près dans les juridictions, comme la France, où il n’est pas possible d’y placer soit même son œuvre.

Toutefois, à sa création la CC0 n’était pas applicable en France pour des raisons juridiques levées depuis, mais elle le demeurait pour l’instant pour une seconde raison, l’absence de version française. Il nous fallait donc remédier à ce petit inconvénient avant de pouvoir sortir notre prochain Framabook, et c’est ainsi que l’équipe de traduction de choc qui se cache derrière cette page, se mit à l’œuvre.

Nous sommes donc fier aujourd’hui de vous présenter la traduction, par Framalang et VVL, de la CC0 [3] ! Cette traduction est une contribution que nous avons bien entendu adressée à Creative Commons afin d’étoffer un peu le paysage des licences françaises touchant de domaine public, s’ajoutant ainsi à la récente licence « Information Publique Librement Réutilisable » utilisable uniquement par les organismes du secteur public dans le cadre de leurs démarches « OpenData » [4].

Creative Commons Zéro 1.0 – Domaine Public [5]

CC0 1.0 Universal – Public Domain Dedication

CreativeCommons.org – 17 décembre 2007
Traduction Framalang : Julien R., Barbidule, Goofy, Martin G., Siltaar, mben

CREATIVE COMMONS N’EST PAS UN CABINET D’AVOCATS ET NE FOURNIT PAS DE SERVICES DE CONSEIL JURIDIQUE. LA PUBLICATION DE CE DOCUMENT NE CRÉE AUCUNE RELATION JURIDIQUE ENTRE LES PARTIES ET CREATIVE COMMONS. CREATIVE COMMONS MET À DISPOSITION CETTE LICENCE EN l’ÉTAT, À SEULE FIN D’INFORMATION. CREATIVE COMMONS NE FOURNIT AUCUNE GARANTIE CONCERNANT L’UTILISATION DE CE DOCUMENT OU DES INFORMATIONS OU TRAVAUX FOURNIS CI-APRÈS, ET DÉCLINE TOUTE RESPONSABILITÉ POUR LES DOMMAGES RÉSULTANT DE L’UTILISATION DE CE DOCUMENT OU DES INFORMATIONS OU TRAVAUX FOURNIS CI-APRÈS.

Déclaration d’Intention

Les lois de la plupart des législations des états du monde accordent automatiquement des Droits d’Auteur et Droits Voisins (définis ci-dessous) au créateur et au(x) titulaire(s) de droits ultérieur(s) (ci-après, le « titulaire ») d’une œuvre originale protégeable par le droit de la propriété littéraire et artistique et/ou une base de données (ci-après, une « Œuvre »).

Certains titulaires souhaitent renoncer de façon définitive à ces droits sur une Œuvre dans le but de contribuer à un pot commun de travaux créatifs, culturels et scientifiques (les « Biens Communs ») que le public, de façon certaine et sans craindre d’actions ultérieures pour contrefaçon, a la possibilité d’utiliser comme base de travail, de modifier, d’incorporer dans d’autres travaux, de réutiliser et de redistribuer aussi librement que possible sous quelque forme que ce soit et à quelque fin que ce soit, y compris, et sans réserves, à des fins commerciales. Ces titulaires peuvent contribuer aux Biens Communs dans le but de promouvoir les idéaux de la culture libre et la production de travaux créatifs, culturels et scientifiques, ou pour acquérir une renommée ou une plus grande diffusion de leur Œuvre, notamment grâce à l’utilisation qui en sera faite par d’autres.

Pour ces raisons et/ou d’autres, et sans attendre aucune rémunération ou compensation supplémentaire, la personne associant la CC0 à une Œuvre (le « Déclarant »), dans la mesure où il ou elle est titulaire des Droits d’Auteur et des Droits Voisins de l’Œuvre, fait volontairement le choix d’appliquer la CC0 à l’Œuvre et de distribuer publiquement l’Œuvre sous les termes de cette licence, en toute connaissance de l’étendue de ses Droits d’Auteur et Droits Voisins sur l’Œuvre, ainsi que de la portée et des effets juridiques de la CC0 sur ces droits.

1. Droit d’Auteur et Droits Voisins

Une Œuvre mise à disposition sous la CC0 peut être protégée par les droits d’auteur et les droits voisins ou connexes (le « Droit d’Auteur et les Droits Voisins »). Le Droit d’Auteur et les Droits Voisins comportent, notamment, les droits suivants :

  1. Le droit de reproduire, adapter, distribuer, interpréter, diffuser, communiquer, et traduire une Œuvre ;
  2. Les droits moraux conservés par le ou les auteur(s) ou interprète(s) originaux ;
  3. Les droits relatifs à la diffusion et à la vie privée rattachés à l’image ou au portrait d’une personne représentée dans une Œuvre ;
  4. Les droits protégeant contre la concurrence déloyale à l’égard de l’Œuvre, sujets aux limitations prévues dans le paragraphe 4(a) ci-dessous ;
  5. Les droits protégeant l’extraction, la dissémination, l’utilisation et la réutilisation des données contenues dans une Œuvre ;
  6. Les droits relatifs aux bases de données (tels que ceux découlant de la Directive 96/9/CE du Parlement Européen et du Conseil du 11 mars 1996 concernant la protection juridique des bases de données, et de toute transposition au niveau national, y compris de toute version amendée ou révisée de cette directive) ;
  7. Tous autres droits similaires, équivalents ou correspondants partout dans le monde, basés sur des lois ou traités applicables, et toutes les transpositions nationale de ceux-ci.
2. Renonciation

Dans toute la mesure permise par la loi, mais sans l’enfreindre, le Déclarant annonce par la présente abandonner, céder et renoncer ouvertement, complètement, définitivement et irrévocablement, à tous ses Droits d’Auteur et Droits Voisins sur l’Œuvre ainsi qu’aux prétentions et intérêts à agir associés , qu’ils soient à cet instant connus ou inconnus (y compris les prétentions et intérêts à agir associés nés ou à naître), (i) partout dans le monde, (ii) pour la durée maximale prévue par les lois ou traités applicables (y compris les prolongations futures de cette durée), (iii) sur n’importe quel support actuel ou futur et quel que soit le nombre de copies, et (iv) pour toutes fins, y compris, et sans réserves, les fins commerciales, publicitaires ou promotionnelles (la « Renonciation »). Le Déclarant procède à la Renonciation au bénéfice de chacun des membres du plus large public et au détriment des héritiers et successeurs du Déclarant, avec la ferme volonté que cette Renonciation ne puisse faire l’objet d’aucune révocation, récision, résiliation, annulation, conclusion, ou de toute autre action en justice ou injonction susceptible d’interrompre la jouissance paisible de cette Œuvre par le public telle que prévue par la Déclaration d’Intention du Déclarant.

3. Licence Publique Supplétive

Dans le cas où une partie quelconque de la Renonciation et pour quelque raison que ce soit est jugée juridiquement nulle ou sans effet en vertu de la loi applicable, la Renonciation doit être préservée de la manière permettant la prise en compte la plus large de la Déclaration d’Intention du Déclarant. De plus, dans la mesure où la Renonciation est ainsi jugée, le Déclarant concède par la présente à chaque personne concernée une licence pour l’exercice des Droits d’Auteur et Droits Voisins du Déclarant sur l’Œuvre, gratuite, non transférable, non sous-licenciable, non exclusive, irrévocable et inconditionnelle (i) partout dans le monde, (ii) pour la durée maximale prévue par les lois ou traités applicables (y compris les prolongations futures de cette durée), (iii) sur n’importe quel support actuel ou futur et quel que soit le nombre de copies, et (iv) pour toutes fins, y compris, et sans réserves, les fins commerciales, publicitaires ou promotionnelles (la « Licence »). La licence sera réputée effective à la date à laquelle le Déclarant a appliqué CC0 à l’Œuvre. Dans le cas où une partie quelconque de la Licence, et pour quelque raison que ce soit, est jugée juridiquement nulle ou sans effet en vertu de la loi applicable, une telle invalidité partielle ou ineffectivité n’invalidera pas le reste de la Licence, et dans un tel cas le Déclarant déclare par la présente qu’il ou elle (i) n’exercera aucun de ses Droits d’Auteur ou Droits Voisins subsistant sur l’Œuvre et (ii) ne fera valoir aucune prétention ni intérêt à agir associés relatifs à l’Œuvre, ce qui serait opposé à la Déclaration d’Intention du Déclarant.

4. Limitations et exonérations de responsabilité
  1. Aucun droit sur une marque déposée ou un brevet détenu par le Déclarant n’est abandonné, cédé, licencié ou affecté d’une quelconque manière par le présent document;
  2. Le Déclarant propose la mise à disposition de l’Œuvre en l’état, sans déclaration ou garantie d’aucune sorte, expresse, implicite, légale ou autre, y compris les garanties concernant la commercialité, ou la conformité, les vices cachés et les vices apparents, dans toute la mesure permise par la loi applicable;
  3. Le Déclarant décline toute responsabilité dans la compensation des droits d’autres personnes qui peuvent s’appliquer à l’Œuvre ou à toute utilisation de celle-ci, y compris, et notamment, mais pas exclusivement, les Droits d’Auteur et Droits Voisins de toute personne sur l’Œuvre. En outre, le Déclarant décline toute responsabilité quant à l’obtention des consentements, autorisations et autres droits requis quelle que soit l’utilisation de l’Œuvre;
  4. Le Déclarant comprend et reconnaît que Creative Commons n’est pas partie prenante de ce document et n’a aucune responsabilité ni obligation à l’égard de la CC0 ou de l’utilisation de l’Œuvre.

Notes

[1] Notre travail étant réparti sur plusieurs documents EtherPad, cet incident généralement atroce dans une salle informatique se révéla joyeusement anecdotique.

[2] Petit aparté à ce propos, Framasoft organise, lors de la prochaine Ubuntu Party parisienne qui aura lieu du 5 au 7 novembre prochain, un atelier de libération d’œuvres non logicielles, qui consistera justement à contacter les auteurs d’œuvres numériques, publiées sur Internet sans licences précises et dont le Copyright par défaut bloque une idée de réutilisation… L’atelier est prévu pour le samedi 6 novembre à partir de 11h30.

[3] Oui, il fallait suivre pour les acronymes 😛

[4] L’annonce de RegardsCitoyens.org saluant la création de cette licence. Une analyse plus poussée sur le blog de Veni Vidi Libri.

[5] Crédit photo : GnuckX (Creative Commons Zero 1.0)




« 1000 10 1 » : une campagne originale, un soutien indispensable

L.L. de Mars - Licence Art Libre

« Des paris ambitieux pour soutenir le logiciel libre, remportés grâce à vous », voilà en somme ce qui pourrait définir l’action de Framasoft depuis sa création, il y a presque dix ans.

De la création d’un annuaire en mode collaboratif au traducthon des RMLL qui a vu cet été Framalang traduire un nouveau Framabook en 5 jours, Framasoft s’est souvent lancé sur de longues routes, tant que la voie était libre pour tous.

L’année dernière, pour assurer la survie de l’association, Framasoft a consacré une certaine énergie à réaliser un appel aux dons. En dépassant l’objectif fixé des 30 000 euros, cette campagne a permis à Framasoft d’envisager l’avenir plus sereinement, et même de recruter un nouveau permanent quand l’occasion s’est présentée, pour épauler PYG dans ses tâches d’administration, lui permettre de prendre ses premières vacances depuis son arrivée à Framasoft, mais aussi développer de nouveaux projets.

Cette année, déjà plus de 20 000 euros de dons sont venus soutenir notre action et nous encourager dans cette voie. Toutefois, si cela aurait peut-être pu suffire par rapport à l’année dernière, grâce entre autre à la création de la boutique EnVenteLibre (diffusant des Framakeys, des Framabooks, des Framashirts, et des CD d’Ubuntu !), et à la réalisation de nouveaux Framabooks, notre budget cette année ne se trouve plus équilibré.

Pour nous sortir de ce mauvais pas, nous avons réfléchi à une nouvelle campagne, un peu plus originale et nommée “1000 10 1”. L’originalité tient au fait que son objectif n’est pas de réunir une certaine somme d’argent, mais un certain nombre de donateurs. L’objectif est en effet de réunir 1000 personnes, qui donneraient chacune 10 euros par mois, pendant au moins 1 an. Rappelons tout de suite que Framasoft étant une association reconnue d’intérêt général ces dons sont déductibles de l’impôt sur le revenu, et qu’ainsi l’opération ne devrait pas représenter plus de 40 € à terme pour le généreux donateur, et qu’il est bien sûr possible de donner moins – ou plus ! – sur la nouvelle version de notre site de soutien.

De plus, parce que vos dons sont précieux, Framasoft a négocié bec et ongles avec une nouvelle banque et obtenu de s’affranchir de Paypal pour tous les dons qui seront collectés à partir d’aujourd’hui.

Ensuite, et un peu en réponse à ce billet, nous avons également déployé sur le nouveau site de soutien des boutons Yooook et Flattr, pour encourager le développement de cette économie de la contribution que nous appelons de nos vœux.

Et enfin, Framasoft s’engage, dès l’objectif de la campagne “1000 10 1” atteint, à retirer définitivement la célèbre et controversée pub Google des pages de l’annuaire !

L.L. de Mars - Licence Art Libre

Nous comptons donc sur vous pour que cette mauvaise passe ne devienne pas une impasse, et que Framasoft continue encore longtemps sa route vers :

  • des FramaDVD : École, Collège/Lycée, Université, TPE/PME, Wikipedia ;
  • des Framakeys : École, Wikipedia, Économie sociale et solidaire (spéciale associations) ;
  • des Framabooks : « Le C en 20h », « Producing OpenSource Software », « Subversion », « Imagine there’s no Copyright »…
  • la Framanews : entre tootella.org et rezo.net ;
  • Framacces : un serveur OpenID hébergé par Framasoft, accompagnant la mise en place d’une porte OpenID sur tous les sites du réseau ;
  • Framasoft 2.0 : la fameuse refonte de l’annuaire en Drupal ;
  • plus d’associations et de produits libres dans EnVenteLibre ;
  • des Framakits de promotion du libre par Framasoft ;
  • le projet Framaphonie visant à soutenir le développement du Libre en Afrique (entre autres);
  • et quelques autres projets logiciels dont nous vous reparlerons bientôt.

L’équipe Framasoft. [1]

Notes

[1] Crédit photo : L.L. de Mars (Licence Art Libre)