La fabuleuse histoire d’une pièce de 5 euros

Une pièce de 5 euros commémorative entièrement réalisée avec des logiciels libres, cela n’arrive pas tous les jours.

Quand, de plus, son auteur prend le soin de nous expliquer en détail sa démarche technique mais surtout artistique, cela donne un article tout à fait passionnant qu’il eut été grand dommage de ne pas traduire[1].

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Comment faire de l’argent avec du logiciel libre

How to make money with free software…

Stani – 29 octobre 2008 – Creative Commons By

Le ministère des finances néerlandais a organisé un concours d’architecture pour lequel un groupe de cabinet d’architectes trié sur le volet (unstudio, nox, etc.) et des artistes étaient conviés, moi y compris. Le but de la compétition n’était pas d’ériger un bâtiment mais de réaliser le design de la nouvelle pièce de 5 euros commémorative sur le thème « Les Pays-Bas et l’architecture ». Le gagnant se verra offrir un beau prix, mais sa récompense sera surtout d’avoir l’honneur de voir son design concrétisé sur une pièce qui aura cours au sein des Pays-Bas.

J’ai abordé le sujet « Les Pays-Bas et l’architecture » sous deux aspects. J’ai voulu rendre hommage aussi bien à la riche histoire architecturale des Pays-Bas qu’à la qualité de l’architecture néerlandaise contemporaine. Voilà les idées pour chaque face de ma pièce. Traditionnellement le portrait de la reine doit apparaître sur le côté face tandis qu’on retrouve la valeur de la pièce sur le côté pile.

Côté face

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Si l’on regarde de près mon portrait de la reine (cliquez sur l’image pour un agrandissement) vous verrez clairement qu’il est constitué de noms d’architectes néerlandais majeurs. Quand on part de l’extérieur les noms sont clairement lisibles et ils deviennent plus petit au centre. Grâce à une loupe tous les noms sont lisibles, mais pas tous à l’œil nu. Je trouve cela fascinant qu’un vieux support comme une pièce de monnaie puisse devenir en quelque sorte un « disque compact » d’informations.

La tension entre ce qui est lisible et ce qui ne l’est pas est aussi une métaphore du temps qui façonne l’histoire. Quelques grands noms du passé peuvent devenir moins influents et réciproquement. Pour retranscrire cette idée j’ai décidé non pas de classer les architectes par ordre alphabétique ou chronologique mais d’utiliser Internet comme un sismographe et de les classer par nombre de références trouvées.

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Évidemment cet ordre évolue dans le temps et il constitue donc un repère temporel supplémentaire par rapport au nombre « 2008 » gravé. Je ne pouvais faire entrer que 109 noms d’architectes sur la pièce, ma sélection a donc été simple. Apparemment, la célébrité est exponentielle :

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Pour réaliser l’image j’ai développé ma propre police. La largeur des lignes au sein d’une même lettre est variable afin de pouvoir recréer l’image :

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Côté Pile

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De nos jours l’architecture néerlandaise est connue pour sa forte approche conceptuelle. Cela se traduit par le fait que non seulement il y a beaucoup de livres à propos des architectes néerlandais, mais aussi beaucoup d’ouvrages rédigés par des architectes néerlandais.

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Du côté pile j’ai imaginé le bord de la pièce comme une bibliothèque. Les livres s’élèvent comme des immeubles vers le centre de la pièce. Leur disposition n’est pas laissée au hasard puisqu’ils recréent les contours des Pays-Bas tandis que les silhouettes d’oiseaux rappellent la capitale de chaque province. Le dessin ci-dessous dévoile le cheminement de l’idée :

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Un des problèmes était alors de choisir le nombre de livres : beaucoup de livres fins ou seulement quelques gros livres ? Avec un gros livre on ne peut que faire un cercle. Pour réussir à découper la silhouette la plus précise des Pays-Bas il faudrait des livres d’une page, ce qui n’est pas idéal non plus. Il fallait donc trouver un juste milieu et vous pouvez voir le résultat sur les ébauches ci-dessous. A gauche vous trouverez l’approximation des Pays-Bas, au milieu la « skyline » (NdT : ligne de crête) dessinée par les livres et à droite la différence entre la « skyline » dessinée par les livres et la silhouette des Pays-Bas :

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Ensuite vient le croquis de l’idée avec les oiseaux. Chaque oiseau vole au dessus de la capitale d’une province néerlandaise. Sur la pièce finale ces oiseaux choisis aléatoirement sont remplacés par des oiseaux typiques de chaque province.

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Technique

Tout le travail a été accompli à 100% avec des logiciels libres. La plupart sont des logiciels en Python adaptés à mes besoins grâce à l’éditeur SPE (Stani’s Python Editor). Pour la puissance visuelle j’ai employé PIL et pyCairo. De temps à autre Gimp, Inkscape et Phatch se sont révélés utiles. Tout le développement et le traitement ont été fait sur des machines sous GNU/Linux qui exécutaient Ubuntu/Debian. A la fin j’ai du travailler en étroite collaboration avec les techniciens de la Royal Dutch Mint (là où les pièces sont frappées) dans leurs ateliers. Les derniers détails ont donc été réglés sur mon Asus Eee PC (je ne comprends toujours pas pourquoi Asus ne livre pas ses netbooks sous Ubuntu). Générer la pièce sur le Eee prenait un peu plus de temps (30 secondes à la place de 3 secondes pour générer la pièce entière) mais faisait très bien l’affaire. Pour chercher le nombres de références sur Internet j’ai redécouvert Yahoo qui propose une api bien meilleure pour les requêtes automatiques que ses concurrents. Évidemment, le jury ne jugeait que le design et pas les logiciels utilisés et d’autres ont employé Maya, Illustrator, etc.

And the winner is…

Je suis fier de vous annoncer que j’ai gagné le concours ! Et donc prochainement 350 000 néerlandais feront usage du fruit de logiciels libres. J’aurai aimé pouvoir mettre la pièce sous licence GPL, ce qui aurait peut-être résolu la crise financière. Mais pour des raisons évidentes je n’ai pas eu la permission de le faire. Des versions spéciales seront aussi produites pour les collectionneurs du monde entier : une édition en argent pur pour 30,95€ et une édition en or pur pour 194,95€. Elles seront certainement rapidement en rupture de stock car ce sont des vrais objets de collection. La pièce sera mise en vente dans tous les bureaux de la poste néerlandaise le même jour que la sortie d’Intrepid Ibex : le 30 octobre 2008.

Voilà quelques images de la vraie pièce :

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Une publicité pour cette pièce sera diffusée une vingtaine de fois aux heures de forte audience à la télévision néerlandaise, c’est une belle réalisation (elle sera disponible prochainement) et des encarts publicitaires ont déjà été achetés dans plusieurs journaux. Ci-dessous le lancement officiel de la pièce aujourd’hui avec de gauche à droite : moi-même, le secrétaire d’Etat aux finances De Jager, l’architecte gouvernemental en chef Liesbeth van der Pol et le Maître de l’Hôtel des Monnaies Maarten Brouwer…

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Notes

[1] Grand merci à Olivier pour la traduction.




Sur la place des grands hommes du logiciel libre

À ces quelques noms, la communauté du logiciel libre reconnaissante !

Vous ne serez pas forcément d’accord avec le choix de l’auteur[1] mais nous sommes aussi là pour en discuter dans les commentaires 😉

PS : Le titre est un peu provocateur eu égard à un récent billet sur les femmes et le logiciel libre, d’autant qu’il y a bien une femme dans le lot. On pourra également remarquer qu’il n’y a pas beaucoup de non américains.

Copie d'écran - Free Software Magazine

Les héros du logiciel libre : de Stallman à Google, les figures emblématiques grâce à qui tout est devenu possible.

Free software heroes: from Stallman to Google, a list of inspiring individuals who made everything possible

Tony Mobily – 15/06/2008 – Free Software Magazine

Dans chaque domaine, on trouve un certain nombre d’acteurs majeurs qui ont consacré beaucoup de leur temps aux idées auxquelles ils croyaient. Tous nous rappellent qu’il revient à chacun d’entre nous de changer la donne et d’écrire l’histoire. Leur travail touche un grand nombre de personnes et peut avoir une influence extraordinaire sur notre façon de voir et de percevoir le monde.

Le monde du logiciel libre compte lui aussi ses héros. Vous connaissez déjà sans doute bon nombre d’entre eux; et si ce n’est pas le cas, il est fort probable que vous utilisiez tous les jours le fruit de leur travail.

Le but de cet article est à la fois de leur rendre hommage et d’offrir un résumé à ceux qui découvrent l’univers du logiciel libre.

Quelques figures emblématiques

Richard Stallman

Richard Stallman. Pour RMS, difficile de savoir par où commencer. C’est lui qui a initié le projet GNU, composante majeure du système d’exploitation GNU/Linux, en 1983 (vous lisez bien : mille neuf cent quatre-vingt trois !), et fondé la Free Software Foundation en 1985. C’est également lui qui a écrit le compilateur C GNU, oui, l’outil permettant de transformer le langage de programmation en code exécutable. Il consacre la majeure partie de son temps à l’action politique et à la promotion du logiciel libre. Pour avoir une idée de ce que dévouement veut dire, lisez son blog et consultez son agenda de voyages plus que surchargé.

Pamela Jones. Encore un bel exemple de dévouement : Pamela Jones est l’auteure de Groklaw, le site qui a sans doute sauvé GNU/Linux et le logiciel libre en général des griffes de SCO et de Microsoft. Pamela Jones est quelqu’un d’époustouflant : ces trois dernières années, elle a signé un millier d’articles, et une grande partie d’entre eux sont des papiers très fouillés qui ont eu un écho retentissant dans toute l’industrie des nouvelles technologies.

Linus Torvalds

Linus Torvalds. C’est lui qui a codé Linux, le noyau, sans lequel les applications GNU ne pourraient fonctionner. Le noyau de Linus, qui est arrivé à point nommé, a été distribué sous licence GPL (établie par Richard Stallman) en 1991. Linux est une composante essentielle du projet GNU/Linux.

Mark Shuttleworth

Mark Shuttleworth. C’est le fondateur de Canonical, la société qui a créé la distribution Ubuntu Linux. La version abrégée de la biographie de Shuttleworth est simple : il a gagné une fortune en vendant Thawte (qui fabriquait des certificats numériques) à VeriSign. Il a ensuite suivi le programme d’entraînement des cosmonautes Russes et est allé dans l’espace. À son retour, il a fondé Canonical afin de créer Ubuntu Linux, que l’on peut considérer comme la plus populaire et la plus innovante des distributions GNU/Linux destinées aux utilisateurs finaux.

Larry Page - Sergey Brin

Larry Page et Sergey Brin. Les créateurs de Google. Indépendamment de la grosse faute d’orthographe que cache ce mot (NdT : Le terme exact est googol, qui définit le nombre 10 suivi de cent zéros), vous en avez sans doute entendu parler : on tape quelques mots sur leur page Web, et l’on obtient comme par magie une liste pertinente de pages qui s’y rapportent… jetez-y donc un coup d’œil à l’occasion ! Bien que Google ne soit pas une entreprise qui se consacre au logiciel libre, et qu’une bonne partie de leurs logiciels soient au contraire sous licence propriétaire, ils ont néanmoins produit une quantité importante de logiciels libres et (plus important encore) contribué à la création de standards ouverts facilitant l’usage des logiciels libres (par exemple OpenSocial – en opposition à Facebook, ou Android – en opposition à l’iPhone et à Windows Mobile).

Matthew Szulik - Bob Young

Bob Young et Matthew Szulik. Bob Young est le fondateur de Red Hat, une des entreprises de logiciel libre connaissant le plus de succès. Sous la direction de Young, Red Hat s’est imposée comme la distribution GNU/Linux la plus implantée dans le domaine des serveurs. Les contributions de Red Hat au noyau Linux et au logiciel libre en général sont innombrables. Matthew Szulik a pris la succession de Young à la tête de Red Hat et a accru le succès de l’entreprise. Plus important encore, Szulik aurait eu un dîner célèbre (mais qui n’a jamais été avéré) avec Steve Ballmer, le PDG de Microsoft, qui aurait tenté de le convaincre de signer avec Microsoft un accord compromettant concernant les brevets. Szulik a refusé, même si un tel accord se serait révélé fort lucratif pour Red Hat. Le signer aurait causé un tort immense au monde du logiciel libre.

Jimmy Wales

Jimmy Wales. C’est le créateur d’un autre site dont vous avez dû entendre parler : Wikipédia. Inutile que je vous fournisse un lien : tapez ce qui vous passe par la tête dans Google (voir ci-dessus : c’est le moteur de recherche sympa dont je vous parlais un peu plus tôt), et il y a de fortes chances qu’une ou plusieurs pages de Wikipédia apparaissent dans les résultats… La technologie sur laquelle est basée Wikipédia est disponible sous une licence libre (GPL). C’est bien ça – la licence créée par Richard Stallman (voir plus haut). Même si Wikipédia en soi n’est pas un logiciel libre, c’était une des premières fois (voire la toute première) qu’on appliquait la philosophie du libre à un domaine ne relevant pas de la technique. Et depuis, son succès est énorme.

Lawrence Lessig

Lawrence Lessig. Il est à l’origine des licences Creative Commons, grâce auxquelles les artistes peuvent distribuer leurs œuvres sous des licences fonctionnant selon les principes du Libre.

Tim Berners Lee

Sir Tim Berners-Lee. L’inventeur du Wold Wide Web (NdT : L’Internet comme on le connaît aujourd’hui) Il a préféré mettre gratuitement ses spécifications (HTTP et HTML) à la disposition de tous plutôt que de demander à des entreprises et à des développeurs de se conformer à des accords inacceptables afin de respecter des termes soi-disant non-discriminatoires. Sans lui, l’Internet pourrait être aujourd’hui la chasse gardée de protocoles propriétaires de l’acabit de MSN ou AOL, et en proie au chaos. Et quand je dis chaos, je pèse mes mots.

Blake Ross

Blake Ross. C’est celui qui, alors qu’il était encore adolescent (en 2003), s’est rendu compte que le mouvement du Libre disparaissait du paysage des navigateurs parce qu’aucun navigateur libre et léger n’était disponible. Il a donc initié un fork de Mozilla et créé un autre logiciel dont vous avez sans doute entendu parler : Firefox. La suite, vous la connaissez. En fait, c’est une suite qui totalise 25% de parts de marché, résultat impressionnant sachant qu’il faut télécharger et installer volontairement sa copie de Firefox, contrairement à ce qui est livré directement avec Windows.

Dries Buytaert

Dries Buytaert. L’inventeur de Drupal, l’un des meilleurs CMS (Système de gestion de contenu) disponibles à l’heure actuelle. (Oui je sais, je ne suis pas objectif, puisque je suis un des développeurs de Drupal.) La plupart des internautes n’utilisent pas Drupal, mais nombreux sont ceux qui fréquentent des sites construits avec cet outil.

Keith Packard

Keith Packard. C’est l’instigateur du projet XOrg, un fork de XFree86. Grâce à lui, GNU/Linux possède aujourd’hui un sous-système graphique d’une qualité extraordinaire. Dans un entretien, qui date de 2003, Keith Packard explique en partie comment cet épisode s’est déroulé. À noter qu’au moment de l’entretien, rien n’était encore acquis, et XOrg n’était encore plus ou moins qu’une « idée ». À présent, c’est une réalité solide dans le monde du Libre.

Bram Cohen

Bram Cohen. Le petit génie de la mathématique qui a créé BitTorrent. À contre courant de la tendance générale, il a mis à disposition gratuitement les spécifications de son protocole. BitTorrent est depuis un outil crucial pour le logiciel libre, car il rend possible le téléchargement de distributions qui ne cessent de se développer. D’autres (cf : la RIAA) ne voient pas du même œil le potentiel de ce protocole.

Michael Tiemann

Michael Tiemann. Il a fondé Cygnus en 1989. Cygnus Solutions fut une des premières tentatives de « monétiser » le logiciel libre. Tiemann a aussi codé le compilateur C++ GNU et travaillé sur le compilateur et débogueur C GNU, deux logiciels d’une importance cruciale sans lequel le monde des nouvelles technologies ne serait pas le même.

Le monde s’ils n’avaient pas été là

À quoi ressemblerait le monde si ces personnages clé avaient préféré embrasser une carrière de plombier ? On pourrait avancer que si ça n’avait pas été eux, d’autres s’en seraient peut-être chargé. Mais dans le cas qui nous intéresse, c’est bien ce « peut-être » qui interpelle (soulevant la question plus théorique de la liste des « ça s’est joué à pas grand chose »).

Sans Pamela Jones, nombreux sont ceux (et j’en fais partie) qui pensent que le procès de SCO contre Linux aurait pu beaucoup plus mal se finir. Sans Stallman, le mouvement du Libre serait loin d’être aussi solide et organisé. Sans Shuttleworth, une distribution GNU/Linux propriétaire aurait pu prédominer sur le marché (ce qui était en train de se profiler, petit à petit, avec Linspire). Sans Larry Page et Sergey Brin, pas de Google. Pas de Summer of Code. Pas d’Android. Pas d’OpenSocial, la liste est longue comme le bras. Sans Bob Young et Matthew Szulik, pas de chef de file bien défini sur le marché des serveurs GNU/Linux, ou, pis encore, Red Hat aurait pu céder à la pression de Microsoft et signer un accord désastreux sur les brevets. Sans Jimmy Wales, pas de Wikipédia. Sans Lawrence Lessig, des milliers d’œuvres d’art ne seraient pas disponibles sur le World Wide Web. Et d’ailleurs, sans Sir Tim Berners-Lee, il n’y aurait même pas de World Wide Web. Sans Blake Ross, vous n’auriez sans doute pas d’autre choix que d’utiliser Internet Explorer pour aller sur Internet. Sans Dries Buytaert, Drupal n’existerait pas. Sans Keith Packard, nous serions coincés avec le XFree86 monolithique que nous connaissions avant, plus ou moins libre mais pas vraiment.

Sans eux, en gros, le monde serait aujourd’hui bien plus gris.

Faire partie du club, ça vous tente ?

À la lecture de cet article, vous voyez sans doute où je veux en venir : tous ces acteurs du Libre sont des gens brillants, dévoués et prêts à consacrer une grande part de leur vie à l’amélioration du monde dans lequel nous vivons.

Un des aspects formidables des logiciels libres, c’est qu’il s’agit d’un monde sans barrières. Peut y entrer qui veut. Votre nom pourrait bien figurer un jour dans cette liste. Pour y parvenir, il suffit de fournir une somme de travail phénoménale et de nourrir une immense passion pour le domaine, quel qu’il soit, auquel vous la consacrez.

Quant à moi, je ne figure pas dans cette liste, même si je crois en rêver depuis toujours. Je fais de mon mieux au sein de Free Software Magazine, et chaque fois que la lassitude ou le manque d’inspiration me saisissent, je pense à ceux qui ont rendu possible l’existence de cet univers, et m’efforce d’en faire autant, et aussi bien.

À notre niveau, nous n’apporterons pas forcément à l’édifice des pièces aussi majeures que celles de Sir Tim Berners-Lee, Richard Stallman ou Pamela Jones, mais rien ne nous empêche d’essayer.

Notes

[1] Traduction Don Rico sous l’œil avisé de Burbumpa et Olivier.




C’est rien qu’à cause de Wikipédia si nos enfants échouent !

B2i - aKa - 2008À l’heure où notre ministre de l’Éducation Nationale Xavier Darcos annonce pour la nouvelle classe de Seconde 2009 un module « Informatique et société numérique » dont je n’ai pour l’heure aucune autre information (accent algorithmique, accent éducation aux médias et à internet, ou les deux mon capitaine ?), je voudrais rappeler par cette traduction au titre volontairement caricatural qu’il y a selon moi effectivement urgence à mieux former la nouvelle génération à l’usage d’internet en général et de la recherche en particulier.

En tant qu’enseignant censé animer le B2i dans mon établissement, j’avais pris l’année dernière l’initiative de venir évoquer cela devant nos quatre classes du niveau troisième réunies pour l’occasion (voir photo ci-dessus). Je m’étais appuyé pour se faire sur de nombreuses ressources[1] dont une a priori paradoxale puisque s’adressant aux parents mais qui avait le grand mérite de couvrir à peu près tous les sujets envisagés tout en faisant (parfois vivement) réagir les élèves : Devenir e-Parent du fort intéressant site québécois Réseau Éducation-Médias (dont on ferait bien de s’inspirer du reste soit dit en passant).

Et j’en avais également profité pour parler un peu de Wikipédia, sa spécificité, son mode d’édition, sa collaboration, ses licences, son projet citoyen, ses forces et ses faiblesses, etc. pour en conclure que cette encyclopédie mutante constituait une excellente (mais non exclusive) première rampe de lancement pour une recherche particulière. Recherche particulière qui peut vous mener fort loin. Tellement loin qu’elle peut parfois vous faire revenir à Wikipédia pour compléter vous-même l’article de départ avec la pertinente information trouvée ailleurs. Histoire d’apporter nous aussi notre pierre à l’édifice 😉

Nos enfants échouent – et tout est de la faute de Wikipedia !

Our Kids Are Failing – And It’s All Wikipedia’s Fault!

Sarah Perez – 23 juin 2008 – ReadWriteWeb
(Traduction Framalang : Penguin et Olivier)

Quelle réaction irréfléchie ! Hier on apprenait en Écosse que c’est Internet qu’il faut blâmer pour le taux d’échec aux examens en Ecosse. Selon le SPTC (Scottish Parent Teacher Council : Conseil écossais des enseignants et parents d’élèves), Wikipédia, parmi d’autres sources, était cité comme étant la raison pour laquelle les étudiants échouent. Est-ce que Internet les rend stupides ? Ou bien est-ce que les étudiants ont seulement besoin d’apprendre à utiliser les nouveaux outils de recherche du Web de façon plus appropriée ?

Tout est de la faute de Wikipédia !

Dans le rapport, Eleanor Coner, porte-parole du SPTC, dit ceci : « Les enfants ont une très bonne maîtrise des outils informatiques, mais ils sont nuls en recherche. » Elle remarque que les étudiants d’aujourd’hui font la majeure partie de leurs recherches en ligne, au lieu d’utiliser des livres ou d’autres ressources qu’ils pourraient trouver dans une bibliothèque.

L’encyclopédie Internet, Wikipédia, était au cœur des préoccupations du conseil, car sa nature même lui permet d’être éditée par n’importe qui et qu’elle n’est pas mise à jour par des chercheurs reconnus.

De plus, le conseil s’inquiète des capacités de recherche des étudiants et de leur tendance à faire aveuglément confiance aux ressources en ligne. D’après Ronnie Smith, le secrétaire général de l’Institut d’Éducation d’Écosse, « Nous devons être sûrs que les jeunes ne considèrent pas ce qu’ils lisent en ligne comme des faits. »

Cela vous semble familier, non ?

Nous avons déjà entendu cette phrase de nombreuses fois : « Ne croyez pas tout ce que vous lisez » , « Ne croyez pas tout ce que vous voyez à la télévision », … maintenant c’est le tour d’Internet d’être soumis à l’inspection.

Est-ce que Internet nous rend stupide ?

Un coup d’œil rapide à cette information peut nous amener à croire qu’il s’agit d’un argument frappant en faveur de la thèse de Nicholas Carr qui dit que Internet (ou, comme il dit, Google) nous rend stupide. L’accès facile à un flot d’informations grâce à Internet, dit-il, affecte notre capacité à nous concentrer sur de longues périodes, comme lorsque nous lisons et absorbons de longs articles (une tendance que nous avons déjà mentionnée ici). D’une certaine façon, Wikipédia peut être vu comme la manifestation ultime de notre culture accommodante lorsqu’il s’agit de récupérer des informations.

Combien de fois par jour est-ce que vous faites une recherche rapide sur un fait quelconque et passez en coup de vent sur une page Wikipédia en récupérant uniquement les éléments mis en avant (dans mon cas en tout cas, j’admets que cela m’arrive au moins une fois par jour, si ce n’est plus).

Mais est-ce que les échecs aux examens sont réellement une indication sur la capacité de nos cerveaux à se reprogrammer pour s’adapter à cette nouvelle façon d’apprendre, comme Carr l’évoque dans son article ? Et est-ce que cette capacité affecte réellement notre intelligence ?

…Ou bien est-ce que les étudiants ont besoin d’apprendre à faire des recherches ?

Peut-être que non. Ce problème met plutôt en avant le fait que les institutions pédagogiques ont besoin d’adapter leur cursus et d’inclure des cours pour apprendre aux étudiants ce qu’est réellement une recherche. Une recherche Google peut les amener ou non à une ressource en ligne valable, mais beaucoup d’étudiants ne savent vraiment pas comment faire la différence entre ce qui est juste et ce qui ne l’est pas. Être capable de chercher une information en ligne et de la remettre en question pour déterminer s’il s’agit ou non d’un fait est tout simplement une aptitude qui manque à beaucoup d’utilisateurs sur Internet. Cependant, une fois que cette technique est acquise les étudiants peuvent l’appliquer durant toute leur formation, quelque soit le média qu’ils utilisent.

Notes

[1] Parmi les ressources on trouvait également notre diaporama Les licences Creative Commons expliquées aux élèves qui nous a été d’une aide précieuse pour aborder la question de l’échange et du partage sur internet.




Citation de Stallman

Stephen Birch - CC bySir Richard Matthew Stallman a dit :

Appréciez votre liberté, ou vous la perdrez, nous apprend l’Histoire. « Ne nous ennuyez pas avec la politique », répondent ceux qui ne veulent pas apprendre.

Version originale :

Value your freedom, or you will lose it, teaches history. "Don’t bother us with politics", respond those who don’t want to learn.

Citation extraite de l’article Linux, GNU, and freedom traduit en français dans son intégralité[1].

Notes

[1] Crédit photo : Stephen Birch (Creative Commons BY)




Lessazo ou le rayon de soleil musical sous Licence Art Libre

Hamed Saber - CC byLe groupe Lessazo, c’est JosephK qui vient de me le faire découvrir et qu’il en soit ici chaleureusement remercié parce qu’il s’agit selon moi d’une véritable perle de la culture libre francophone.

Voici ce qu’on peut lire sur le site officiel : « Les oeuvres musicales proposées sont sous Licence Art Libre. Vous avez ainsi la liberté de copier, diffuser et transformer les œuvres sous conditions de garantir ces mêmes libertés. Cette licence permet d’appliquer les principes essentiels à la création artistique. » Comme dirait l’autre, c’est leur choix et on ne s’en plaindra pas 😉

Avec l’album « Soleil d’hiver »[1], vous voici en effet parti pour un beau voyage de plus de deux heures entre l’Afrique et le France. Un voyage qui… mais cessons séance tenante le bavardage et découvrons ensemble, par exemple la chanson « Ikaso (la maison tremble) »[2] :

Ou encore « Moussa » :

Les voici rapidement présentés dans ce reportage vidéo de Rue Léon TV :

—> La vidéo au format webm

Rendez-vous au prochain concert…

Notes

[1] Crédit photo : Hamed Saber (Creative Commons By)

[2] L’album « Soleil d’hiver » est en vente chez 12 BD Production (qui propose d’autres sélections musicales sous Licence Art Libre soit dit en passant).




Musique : Brad Sucks et Jamison Young

Grâce aux pionniers du logiciel libre, grâce aux errances de l’industrie du disque, grâce à des sites web comme Dogmazic, Jamendo, Magnatune ou Opsound, grâce à des licences comme l’Art Libre et les Creative Commons, et enfin et surtout grâce aux… artistes de plus en plus nombreux à participer à l’aventure, le mouvement pour une musique alternative en libre diffusion est désormais lancé et bien lancé.

La qualité, la diversité mais également un certain état d’esprit (perdu depuis les années soixante ?) sont en effet déjà au rendez-vous alors même que, à mon humble avis, nous n’en sommes encore qu’au début d’une sorte de nouveau paradigme musical.

Bien que je ne sois pas, loin de là, un spécialiste (et puis le goûts, les couleurs, tout ça…), je compte puiser de temsp en temps dans cette diversité pour vous présenter ma petite sélection subjective du moment. Avec, culture Framasoft oblige, le choix assumé de se restreindre aux licences qui ne proposent ni clause non commerciale (ND) ni clause non dérivable (ND), autrement dit uniquement des oeuvres approved for free cultural works.

Merci à ces artistes d’oser de telles licences qui nous permettent d’user de leurs œuvres avec un grand degré de liberté. Mais que ceci ne nous empêche surtout pas de communiquer avec eux, de leur dire tout le bien que l’on pense de leur travail, etc. et éventuellement de les soutenir d’une manière ou d’une autre pour entretenir le cercle vertueux.

Brad sucks

Brad Sucks est présent sur Wikipédia. Je ne sais si c’est un gage de qualité mais c’est la musique qui m’accompagne en ce moment sur mon iPod trafiqué sous Rockbox. On notera que son premier album était sous CC-By-Nc-Sa alors que le dernier Out of It est sous CC-By-Sa.

« A lot’s changed since I started putting music on the Internet way back in 2001. Artist-endorsed free downloads were shocking. Flexible pricing was still an untested novelty. It was rare to find source files from artists and sharing music wasn’t encouraged by new artists. Recently I was asked if I’d do anything different this time around and I honestly couldn’t imagine why I’d do things different. The only reason I, a dude who made an album by himself in a country basement, has had any sort of success is because people took it upon themselves to share my music with their friends. They remixed it, they used it in their videos, they played it on their podcasts, they included it in software and games and it took on a life of its own. » Brad Sucks – CC blog

Jamison Young

Jamison Young j’aime bien aussi (je suis très fort pour introduire les artistes je trouve !). Une de ces chansons, Memories Child, a été choisie pour être dans le film The X-Files: Regeneration, comme quoi on peut être sous Creative Commons et dans la B.O d’un blockbuster américain…

  • Jamison Young – site officiel
  • Jamison Young sur Dogmazic et Jamendo,
  • Interview de Jamison Young sur le blog des Creative Commons (en)
  • Vidéo : Crush de l’album Shifting Sands Of A Blue Car sous CC-By

« I licensed the songs from the album “Shifting Sands Of A Blue Car” under a Creative Commons Attribution license. When I look at the amount of self published art that is used commercially compared to published content and then look at how much quality self published content is available online, less restrictions for my music makes more sense for me. Also, a lot of home creators that use a song might want to use the content in conjunction with a services like youtube or myspace, and who can say if these services are a commercial or non-commercial from the user of the contents point of view. » Jamison Young – CC blog




OpenStreetMap : Quand on partait sur les chemins…

C’est Raphaël Jacquot qui m’a fait découvrir l’extraordinaire projet OpenStreetMap il y a un an aux Rencontres Mondiales du Logiciel Libre d’Amiens.

Le voici arpentant les rues de sa bonne ville de Grenoble dans ce reportage de France 3 réalisé en octobre 2007.

—> La vidéo au format webm




Créatifs Culturels et Mouvement du Logiciel Libre

Riza - CC byLes Créatifs Culturels vous connaissiez ? Moi non, jusqu’à cet été où quelqu’un est venu m’en parler avec une certaine passion pour ne pas dire une passion certaine[1].

De quoi s’agit-il exactement ? L’expression n’est pas forcément heureuse mais ce serait une nouvelle catégorie sociologique regroupant des personnes dont la première caractéristique est d’ignorer qu’elles en font partie !

Viennent ensuite les caractéristiques de fond et, comme souvent, Wikipédia est ton ami :

« Les Créatifs Culturels auraient en commun de favoriser la faible dépendance vis-à-vis des modes de consommation industrialisés, de chercher à favoriser le développement personnel et spirituel, de remettre l’humain au cœur de la société, de refuser les dégradations environnementales, notamment celles induites par l’exploitation des ressources naturelles et de rechercher des solutions nouvelles aux problèmes personnels ou sociaux (par exemple sans fausse antinomie entre engagement et vie personnelle). »

Cette absence d’antinomie entre engagement et vie personnelle, ce serait ce qui les distingue des Bobos (selon Sauveur Fernandez sur Novethic.fr) :

« Les Bobos et autres Nonos ont une réelle part de sincérité, mais sont pétris de contradictions, car encore au premier stade de sensibilisation. Viennent ensuite les consom’acteurs avec des degrés plus ou moins fort d’implication. Puis les alternatifs, c’est à dire les personnes qui s’impliquent réellement dans leurs engagements qu’ils essaient de vivre concrètement. Ils sont à la fois consom’acteurs et citoyens engagés, mariant à la fois la connaissance et la pratique concrète. Ils représentent, en fait, l’ensemble des gens sensibles à l’éthique, au social, à l’environnement. Ce sont eux les créatifs culturels, même s’ils n’aiment pas trop ce terme, le trouvant un peu trop "mode" ou "gadget". »

Ekopedia se montre quant à lui un peu plus précis voire engagé :

« Ce terme désigne une famille sociologique occupant une part importante des populations occidentales : 17% en France et 25% aux Etats-Unis. Il est la traduction de l’américain cultural creatives, créé par le sociologue Paul H. Ray et la psychologue Sherry Ruth Anderson.

Le courant porté par les créatifs culturels, ou "créateurs de culture", est perçu par les sociologues comme l’avènement d’une nouvelle culture. Elle serait d’après ces deux chercheurs «la manifestation d’une lente convergence de mouvements et de courants jusqu’alors distincts vers une profonde modification de notre société», l’éveil d’une civilisation post-moderne, aussi importante que celle qui, il y a cinq cents ans, marqua la fin du moyen-âge.

Les créateurs culturels vivent d’ores et déjà dans un système de valeur et de comportement nouveaux : mode de consommation fondé sur le respect et la reconnaissance de la valeur de l’environnement (consommation d’aliments biologiques, utilisation de la médecine naturelle), conscience des valeurs féminines (place des femmes dans la sphère publique, coopération et préoccupation par rapport à la violence), prédominance de l’être sur l’avoir et le paraître, quête humaine tournée vers l’intérieur et l’extérieur (connaissance de soi, ouverture aux autres, dimension spirituelle), implication individuelle et solidaire dans la société, dans le social avec une dimension locale, ouverture culturelle (respect des différences et de la multiculturalité). »

Déjà 17% en France… Et comme ils n’ont pas encore conscience de leur appartenance, on peut envisager des évolutions socio-économiques intéressantes le jour où ils réaliseront leur force potentielle et agiront véritablement ensemble. Sinon c’est le marketing qui récupèrera tranquillement tout ça.

Soit. Mais deux modestes petites questions en passant.

La première est d’interroger le concept même de Créatifs Culturels. Est-ce un groupe socio-culturel pertinent, qui représente réellement un phénomène palpable et durable ?

Personnellement, à parcourir quelques liens sur le sujet, je dois avouer que j’ai eu très souvent l’impression d’en être (sauf lorsque l’on insiste trop sur le côté spirituel ou développement personnel qui dérive parfois sur du new-age de mauvais aloi). Et puis, ça fait plus chic dans les diners mondains de se débarasser de l’étiquette péjorative de Bobo pour arborer fièrement celle de Créatif Culturel 😉

La seconde question est plus originale mais en relation avec le sujet principal de ce blog. En admettant que le concept soit valide, y aurait-il une quelconque affinité entre les Créatifs Culturels et le mouvement du logiciel libre ?

Vous me direz que cela oblige à définir le mouvement du logiciel libre, ce qui est déjà une difficulté en soi. Mais, admettons qu’on adhère peu ou prou à ce qui sous-tend cette citation de Stallman : « Le mouvement du logiciel libre est un mouvement social », peut-on alors envisager des convergences et autres synergies entre les deux mouvements (dans la manière d’appréhender l’économique et le relationnel par exemple) ?

En fait il me faudrait un peu plus de temps pour me pencher sérieusement sur la question (procrastination quand tu nous tiens !). Piteux et confus, je m’aperçois donc que je n’ai donc pas rempli la promesse du titre de mon billet. Ce qui ne m’empêche pas d’attendre avec impatience… vos propres réponses dans les commentaires !

Ce qui est à mon avis presque certain c’est que si un Créatif Culturel (digne de ce nom) se met à s’intéresser de près ou de loin à l’informatique il se tournera naturellement et effectivement vers les logiciels libres. À la différence du Bobo qui lui adoôore les logiciels libres mais souffre encore du syndrome Bayrou 😉

Notes

[1] Crédit photo : Riza (Creative Commons By)