Khrys’presso du lundi 29 juin 2020

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


Brave New World

Spécial France

Spécial médias et pouvoir

Spécial Coronavirus – données (plus ou moins) scientifiques

Spécial mauvaise gestion et casse du système de santé

Spécial répression, racisme, violences policières…

Spécial la démocratie et nos droits en prennent un coup

Spécial résistance

Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les autres trucs chouettes de la semaine

Deux personnages prennent le café. Le personnage de gauche dit : Toujours aussi dense, ton 'presso ! - la personne de droite répond : Ouip, vivement les vacances ^_^
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Khrys’presso du lundi 22 juin 2020

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Spécial France

Spécial médias et pouvoir

Spécial Coronavirus – données (plus ou moins) scientifiques

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Spécial la démocratie et nos droits en prennent un coup

Spécial résistance

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Les autres trucs chouettes de la semaine

Deux personnages prennent le café. Le personnage de gauche dit : ALors ça y est, c'est le retour à la normale ? - la personne de droite répond : Ouaip, on va dire ça : faut prendre le temps de respirer
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Khrys’presso du lundi 15 juin 2020

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Spécial France

Spécial StopCovid

Spécial médias et pouvoir

Spécial mauvaise gestion et casse du système de santé

Spécial répression, racisme, violences policières…

Spécial la démocratie et nos droits en prennent un coup

  • État d’urgence: des juristes dénoncent le risque d’“autoritarisme sanitaire” (huffingtonpost.fr)

    “pour la première fois, une incertitude scientifique et sanitaire est érigée en motif d’ordre public pour justifier des restrictions extrêmement sévères des libertés”.“Si on fait du ‘peut-être risque épidémique’ un trouble à l’ordre public, on ouvre la porte à l’hygiénisme, à l’autoritarisme sanitaire”

  • En République française, le gouvernement légifère (mediapart.fr)

    Une décision rendue le 28 mai 2020 par le Conseil constitutionnel souligne les insuffisances à la fois de l’État de droit – les effets de l’inconstitutionnalité d’une loi sont neutralisés – et de la séparation des pouvoirs – le gouvernement est compétent pour prendre par ordonnance des dispositions législatives.

Le modèle démocratique de la séparation des pouvoirs au XIe siècle est-elle une source d’inspiration ?

Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

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Khrys’coronalungo du lundi 8 juin 2020

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Spécial France

Spécial StopCovid

Spécial médias et pouvoir

  • Camélia Jordana : le débat sur les violences policières n’aura pas lieu (acrimed.org)
  • Convocations judiciaires de journalistes (ldh-france.org)

    La Ligue des droits de l’Homme (LDH) a pris connaissance avec stupeur de la convocation de Pascale Pascariello, journaliste de Mediapart, en qualité de suspect pour des faits de recel de secret professionnel, s’inscrivant dans le cadre de l’affaire Geneviève Legay. […] La convocation de cette journaliste, qui a réalisé ses investigations en parfaite adéquation avec les textes et la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) protégeant les investigations journalistiques, constitue une nouvelle violation évidente de la liberté de la presse visant à contourner le principe essentiel du secret des sources en intimidant ces dernières pour paralyser la manifestation de la vérité dans de tels scandales.

  • Covid 19 : les économistes de Bruno Le Maire saturent l’espace médiatique (acrimed.org)

Spécial Coronavirus – données (plus ou moins) scientifiques

Spécial mauvaise gestion et casse du système de santé

Spécial travail et inégalités par temps de coronavirus

Spécial répression, racisme, violences policières…

Spécial la démocratie et nos droits en prennent un coup

  • Deuxième tour du 28 juin : un forçage antidémocratique (vududroit.com)
  • Coronavirus: Macron veut sa commission, Larcher “stupéfait” (huffingtonpost.fr)

    “On voit bien qu’on est dans un pouvoir qui essaie d’avoir une commission à sa main.” Une commission créée par le gouvernement “est une bizarrerie institutionnelle” “ce qui m’inquiète dans cette pseudo commission indépendante, au-delà de la supercherie, c’est surtout qu’on voit bien finalement l’objectif, c’est d’étouffer les choses par des comités d’experts”

  • Le gouvernement envisage de prolonger l’état d’urgence sanitaire jusqu’en octobre (francetvinfo.fr)
  • Dominique Rousseau : «Maintenir l’état d’urgence, c’est permettre de réprimer les manifestations» (publicsenat.fr)

    on ne va pas vivre en permanence sous état d’urgence, ce n’est pas possible. Il faut s’habituer à vivre avec le virus, mais à vivre de manière libre. Il ne faut pas que la société française s’habitue à demander l’autorisation pour sortir. Il ne faut pas que la société française s’habitue à ne plus se regarder en face, mais derrière un masque. Il faut retrouver une normalité. On ne peut pas jouer avec la Constitution. On ne peut pas jouer avec les libertés. On a beaucoup joué avec les libertés pendant l’état d’urgence. […] Mon intime conviction, c’est que la prolongation de l’état d’urgence, alors qu’on va à l’école, alors qu’on a repris le travail, alors qu’on va dans les bars, alors qu’on vote, ne trouve de justification que dans la facilité pour le gouvernement de réprimer les manifestations, de limiter les libertés de réunion et les libertés de manifestation.[…] Mais souvenez-vous, c’était la même chose lorsqu’il y a eu le débat sur la prorogation de l’état d’urgence sécuritaire au moment des attentats où cette prorogation a beaucoup servi pour réprimer les rassemblements écologistes. Donc, je pense que le maintien de cet état d’urgence ne pourrait se justifier que par ce souci du gouvernement de garder directement la main et de pouvoir réprimer et empêcher les manifestants.[…] La démocratie, c’est aussi une question de temporalité. Je pense que notre société, devenant complexe, a besoin de temps pour prendre du recul, pour réfléchir sur des mesures qui, spontanément, peuvent paraître bonnes et justes, mais qui, à la réflexion, vont apparaître comme finalement contraires à l’intérêt général de la société. Les ordonnances, c’est une manière de légiférer à la va-vite, elles ne permettent pas d’associer l’ensemble des acteurs à l’élaboration des lois. Jean-Jacques Rousseau disait : on obéit à la loi, mais pourquoi obéit-on à la loi ? Parce que ce sont les citoyens qui font la loi. Si ce n’est pas eux qui font la loi, ils ne vont pas obéir à la loi. On va désobéir. On n’obéit qu’à la norme à laquelle on a participé. […] Oui, la démocratie, ça prend du temps. Alors évidemment, dans une dictature, ça va plus vite.

  • Coronavirus: Faut-il déconfiner le droit de manifester? (huffingtonpost.fr)

    “Pourquoi ne pas déconfiner la démocratie en même temps que les parcs, les jardins, les bistrots?” “Ce qui me pose problème ce sont les incohérences du gouvernement. On nous dit que les choses vont mieux, mais on a encore des mesures qui me paraissent complètement attentatoires aux libertés et disproportionnées à ce qu’on nous présente comme une situation améliorée”

  • Démocratie. Une brèche dans le droit constitutionnel (humanite.fr)

    Lentement mais sûrement, l’État de droit est chaque jour un peu plus attaqué dans notre pays. De façon très discrète, le Conseil constitutionnel vient d’ouvrir une brèche monumentale dans la séparation des pouvoirs en France. Dans un avis rendu le 28 mai, il accepte qu’une ordonnance non ratifiée par le Parlement ait tout de même valeur de loi.

  • Invisibiliser les violences policières jusqu’à interdire de les filmer? (huffingtonpost.fr)

    Le droit de filmer les policiers n’est pas la panacée, il ne remplacera pas une transformation profonde de la police nationale […]. Mais il est aujourd’hui indispensable et permet au moins aux citoyens d’exercer un minimum de contrôle sur les actes de ceux qui sont censés les protéger et dont, malheureusement et légitimement, ils ont parfois peur.

  • La Technopolice progresse, la Cnil mouline (laquadrature.net)
  • Crise du Covid-19 : la technopolice profite de la stratégie du choc (laquadrature.net)

    Tout est mis en œuvre dans l’idée que l’ennemi est le peuple. On lui ment, on le surveille, on le trace, on le verbalise s’il sort de chez lui. On rend responsables les malades, car ce sont certainement ceux qui n’ont pas respecté le confinement. On rend le peuple responsable individuellement en lui faisant porter le poids de la mort des autres. Pas une fois le pouvoir politique, durant cette crise, ne fera amende honorable sur ses manquements.

  • Télésurveillance des examens : HEC enregistre les mouvements des yeux de ses étudiants (francetvinfo.fr)

    Alors que les examens des étudiants se déroulent à distance, la prestigieuse école de commerce HEC a mis en place un système de surveillance qui détecte le moindre mouvement des yeux. Des élèves dénoncent un logiciel intrusif.

  • Lobbying : l’épidémie cachée (multinationales.org)

    S’abritant derrière la crise sanitaire, les industriels ont multiplié les attaques contre les régulations sociales et environnementales et joué de leur proximité avec les décideurs et de l’urgence pour capter des aides publiques sans véritable contrepartie.

  • Compétitivité, retraites, Etat : Emmanuel Macron choisit le risque (lesechos.fr)
  • Baisser les salaires ? La dangereuse hypothèse émise par Muriel Pénicaud (noslendemains.fr)
  • Baisser son salaire pour garder son emploi ? Le gouvernement dénonce un «chantage» que ses lois ont permis (liberation.fr)

    Que pèse l’«esprit» revendiqué d’une loi quand sa lettre, elle, a pour effet direct de renforcer le pouvoir patronal ? La question risque de se poser très concrètement à de nombreux salariés dans les prochains mois. […]en vertu de la loi, l’alternative sera simple : accepter les sacrifices, ou être licenciés pour les avoir refusés. Mais ça n’est pas du «chantage».

  • Gagner moins ou être licencié ? Tout comprendre des accords de performance collective (cnews.fr)
  • Consommez plus, travaillez plus, gagnez moins (rapportsdeforce.fr)

    Lorsqu’un accord de performance collective est signé, ses dispositions remplacent celles figurant dans le contrat de travail, même lorsqu’elles sont en contradiction avec le Code du travail. […] Et ne sont pas si temporaires que cela, puisque par défaut, la durée d’un accord est de 5 ans.Avec ce type d’accords, tout devient possible pour les employeurs…

Spécial résistance

Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

  • Clusters (mondediplo.net)

    Il faut être capable de le reconnaître : il y a des clusters en France. Des clusters de violence institutionnelle, de racisme, de mensonge et de déni. Nous ne sommes pas complètement démunis : nous pouvons les localiser avec une grande certitude : la préfecture de police, la Place Beauvau, l’Élysée — on a repéré également des super spreaders Quai du Point du Jour (CNews, LCI), dans le 15e (France Télévision, BFM) et à Radio France (notamment à l’étage de France Info). Nous devons aussi admettre que nous n’avons pas été assez vigilants pendant trop longtemps : nous n’avons pas appliqué convenablement les gestes barricades, pas assez porté nos masques. Et voilà où nous en sommes. Mais nous pouvons nous ressaisir. Nous le devons même : nous sommes en guerre.

  • Je suis un algorithme local (affordance.info)

    quiconque vous expliquera que l’avenir d’un être est inscrit tout entier dans un CV de bachelier, dans une lettre de motivation ou dans un bulletin de terminale est soit un idiot, soit un menteur, soit un manager. Une sélection est une élection. Et à ce titre elle est à la fois totalement subjective et irrévocablement multi-factorielle. […] Fiche avenir. […] nous en tenons autant compte que Christophe Castaner des violences policières. C’est à dire qu’on s’en cogne velu. Pardon, c’est à dire que notre “algorithme local” s’en cogne velu. […] Voilà ce que c’est, un “algorithme local”. Rien d’autre qu’une suite de décisions, locales, prises par des équipes d’enseignants et de chercheurs, selon des critères différents à chaque fois et spécifiques à leur formation, à leur niveau d’exigence, à leurs contraintes budgétaires et aux restrictions encaissées depuis des lustres. Ben oui.[…] La “rationalité” de Parcoursup c’est l’ajout de formules mathématiques arbitrairement décisionnelles coupées de toute subjectivité et donc de toute humanité. Ce n’est pas ainsi que l’on lutte contre les injustices ou les inégalités, mais c’est au contraire la meilleure manière de les entretenir. Toute automatisation est d’abord celle des inégalités

  • Travail gratuit et guerre des valeurs (laviedesidees.fr)

    Les appels gouvernementaux à la solidarité et au bénévolat ne sont pas des nouveautés historiques. S’adressant en particulier aux femmes, la gratuitisation du travail participe de la casse du service public qui a fragilisé la capacité de réponse à la pandémie.

  • La part sombre de l’industrie : la relocalisation industrielle à l’heure du capitalisme numérique (atterres.org)
  • L’odyssée de l’espace (monde-diplomatique.fr)
  • Le chiffrement est nécessaire pour nos enfants dans l’Internet d’aujourd’hui (tutanota.com – en anglais)

    Le chiffrement, et non les backdoors, est le meilleur outil dont nous disposons pour protéger nos enfants.

  • Origines de la police – David Whitehouse (libcom.org – en anglais)

    En Angleterre et aux États-Unis, la police a été inventée en l’espace de quelques décennies seulement, entre 1825 et 1855 environ. La nouvelle institution n’était pas une réponse à une augmentation de la criminalité, et elle n’a pas vraiment conduit à de nouvelles méthodes pour faire face à la criminalité.
    […]
    Pour résumer : Les autorités ont créé la police en réponse à des foules nombreuses et provocantes.[…]
    La police est donc une réponse aux foules, pas au crime.

  • L’illégitimité de la violence, la violence de la légitimité (crimethinc.com)
  • Les grandes dames du syndicalisme mondial et Les grandes dames du syndicalisme 2e partie (force-ouvriere.fr)

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les autres trucs chouettes de la semaine

Deux personnages prennent le café. Le personnage de gauche dit : Eh ben, toujours aussi long ! - la personne de droite répond : Yep, et ça risque de durer encore un petit bout de temps, vu comment nos dirigeants
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Khrys’coronalungo du lundi 1er juin 2020

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Spécial émeutes à Minneapolis

Spécial France

Spécial médias et pouvoir

Spécial Coronavirus – données (plus ou moins) scientifiques

Spécial mauvaise gestion et casse du système de santé

Spécial travail et inégalités par temps de coronavirus

Spécial répression, violences et abus de pouvoir

Spécial la démocratie et nos droits en prennent un coup

Spécial résistance

Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

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Les autres trucs chouettes de la semaine

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Khrys’coronalungo du lundi 25 mai 2020

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Spécial France

Spécial médias et pouvoir

Spécial Coronavirus – données (plus ou moins) scientifiques

Spécial mauvaise gestion et casse du système de santé

  • “Prévoir un doublement des capacités” : une étude de 2008 anticipait la saturation des hôpitaux (marianne.net)
  • Comment la France a perdu les armes face à la pandémie (les-crises.fr)

    Les Français considéraient autrefois le matériel médical, comme les avions de chasse, comme un bien de sécurité nationale qui devait être fabriqué chez eux. Mais les coupes budgétaires et l’externalisation les ont contraints à devoir se battre pour des masques, des tests et même des analgésiques. Lorsque le président Emmanuel Macron a déclaré à plusieurs reprises la « guerre » au coronavirus en mars, il a solennellement promis que la France soutiendrait les travailleurs de la santé « de première ligne » avec « les moyens, la protection ».
    La réalité était que la France était presque sans défense.
    Les volte-face du gouvernement sur les pandémies passées avaient laissé la réserve nationale de masques faciaux, autrefois formidable, presque épuisée. Les autorités ont également externalisé la capacité de fabrication à des fournisseurs étrangers, malgré les avertissements lancés depuis le début des années 2000 sur les risques croissants de pandémies mondiales.[…]
    Aujourd’hui, alors qu’elle a commencé à desserrer l’un des verrous les plus stricts du monde, la France est devenue un cas d’école dans la mesure où certains pays reconsidèrent aujourd’hui leur dépendance vis-à-vis des chaînes d’approvisionnement mondiales construites au cours des deux dernières décennies sur le mantra des faibles coûts et des livraisons rapides. Même aujourd’hui, la France n’a aucune garantie qu’elle pourra assurer un approvisionnement suffisant dans les semaines à venir pour se protéger contre une éventuelle seconde vague du virus.

  • Macron assure qu’il n’y a “jamais eu de rupture” de masques (huffingtonpost.fr) Un personnage commente : et la guerre, c'est la paix
  • «Le mensonge est peut-être pire que l’incompétence» (liberation.fr)

    J’ai beau tourner ses déclarations lunaires dans tous les sens, j’ai du mal à concevoir qu’un homme normalement intelligent puisse espérer être cru quand il martèle, contre toute évidence, après deux mois de confinement lié en grande partie à la pénurie de masques, et au-dessus des cercueils d’une trentaine de soignants, cette succession de sophismes

  • Dépistage du Covid-19 : un million d’écouvillons attendent le feu vert de la France pour être utilisés (franceculture.fr)

    Selon les informations de la cellule investigation de Radio France, les livraisons des écouvillons (ces longs cotons-tiges utilisés lors des prélèvements pour le dépistage du Covid-19) destinés aux vingt robots achetés par la France à la société chinoise MGI sont suspendues jusqu’à nouvel ordre. Les autorités françaises viennent de réaliser qu’une partie des stocks d’écouvillons destinés à ces machines chinoises ne sont pas les bons.

  • Covid-19 : scandale d’État vu depuis l’hôpital de Tulle (labogue.info)
  • Deux-Sèvres. La colère des bénévoles fabricants de visières de protection (ouest-france.fr)

    Ils fabriquaient gratuitement des visières de protection pour les offrir aux plus exposés au Covid-19 : les « makers » doivent renoncer, en raison d’une décision gouvernementale.

  • Médailles, makers et écoeurement. (affordance.info)

    Il y a eu le coup des médailles. Il a fallu se pincer pour y croire. Des médailles aux soignants. Et des primes. Mais pas à tous. Et surtout, surtout, pas de revalorisation.Et puis il y a eu, depuis le début de cette épidémie, le mouvement des “makers”.[…] Pour les “makers”, pour les couturières et couturiers, il semble qu’il n’y ait rien d’autre à attendre de l’état et du marché qu’un grand “MERDE” (Médaille En Reconnaissance De l’Engagement). Une médaille faite du même métal que celle proposée aux soignant(e)s. Une médaille aux normes d’une forme mépris qui déguise à peine une forme peut-être encore plus grave et symptomatique de déni.

  • La « prime Covid » de 1 500 euros soumise à un quota dans certains hôpitaux (letelegramme.fr)

    Versés sans distinction dans 40 départements, les 1 500 euros de la « prime Covid » maximale ne pourront être attribués qu’à 40 % des effectifs dans 79 autres hôpitaux en « première ligne » durant l’épidémie de coronavirus, selon un projet d’instruction ministérielle dont l’AFP a obtenu copie.

  • Médailles d’honneur et dons de congés : l’hôpital se moque de la charité du gouvernement (bastamag.net)
  • Coronavirus: c’est l’agilité citoyenne qui a le mieux répondu à la crise (huffingtonpost.fr)
  • Coopérative de masques en Bretagne : décision imminente, malgré les manœuvres d’un investisseur privé (rapportsdeforce.fr)

Spécial travail et inégalités par temps de coronavirus

Spécial répression, violences et abus de pouvoir

Spécial la démocratie et nos droits en prennent un coup

  • François Sureau : : “La démocratie représentative est à peu près morte en France” (lexpress.fr)

    Nous sommes peut-être la seule démocratie où le pouvoir n’a pas sérieusement répondu aux questions de la presse, préférant faire jouer à des journalistes sélectionnés le rôle de porte-voix.

    Dessin de Fred Sochard – Son site
  • Des élus parfois responsables mais rarement coupables (liberation.fr)
  • Priver les Français de nature, la société de contrôle jusqu’à l’absurde (reporterre.net)

    Alors que le gouvernement enjoignait à la population de reprendre le travail, le contraste devenait saisissant à mesure que le confinement durait, entre les plages désertes et les métros bondés, les grandes surfaces saturées de monde et les forêts silencieuses. « Le virus circule d’abord dans des lieux confinés et denses. Au lieu de laisser la population se disperser en plein air, on l’a concentrée dans des zones réduites. C’est complètement absurde. » […] Dans un premier temps, les autorités ont justifié ces mesures en disant qu’elles permettraient de ne pas saturer les urgences. En réalité, « dans la majeure partie du territoire national, les urgences ont travaillé en sous-régime, à 60 % » […] « C’est comme si après avoir échoué sur les tests, les masques ou les élections municipales, le gouvernement avait voulu afficher un visage autoritaire et sanctionner la population pour faire peser sur elle la responsabilité de ses erreurs » […] La surveillance des espaces naturels a nécessité des moyens démentiels.[…] « Le gouvernement infantilise la population. C’est très français. En Suisse ou en Allemagne, la situation est complètement différente, les espaces naturels ne sont pas interdits. On demande juste aux gens de respecter les gestes barrière et les mesures de “distanciation sociale” ». La France a préféré mettre en place « la société de vigilance » chère à Emmanuel Macron. La surveillance de tous par tous.

  • Fermeture des parcs et jardins : une aberration sociale, environnementale et sanitaire (liberation.fr)

    L’entêtement du gouvernement à refuser l’accès aux parcs et aux jardins dans les zones dites rouges ne relève pas d’une décision absurde. C’est au contraire l’illustration d’une vision du monde qui privilégie d’abord la rentabilisation économique et les plus fortunés.

  • LaREM veut une règle des 100 km à deux vitesses (humanite.fr)

    Une députée macroniste propose « d’assouplir » la règle des 100 km uniquement pour les propriétaires de résidences secondaires.

Spécial résistance

Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

  • Sur la pandémie actuelle, d’après le point de vue d’Ivan Illich (lundi.am)
  • Biosécurité et politique (lundi.am)

    La biosécurité trace une voie dangereuse vers le règne de la transparence : une société de contrôle où, la connexion virtuelle se substituant au lien sensible, l’existence s’éloignerait d’un destin proprement humain.

  • Main d’œuvre (lundi.am)

    C’est étrange on ne sait plus ce qui est doux ou saccageur depuis que l’on tourne en rond autour des jardins. Sans eux, la question deviendrait clairement politique : est-ce ça tourne rond ? Mais ils sont là, interdits, tel le centre d’une ronde humaine signant la frontière de curieuses raisons. Celle d’y être enfermé à l’extérieur comme celle de se soustraire à leur vitalité pour raison sanitaire. Est-ce bien raisonnable ?
    Pour l’heure, le taux de mortalité lié à la pandémie rapportée à toute la population incluant celle qui déteste les jardins culmine à 0,039%. Une victoire du grand confinement ? En juger autrement opère une division du corps, entre le fer et l’air, le mot d’ordre et l’acte de résistance. Depuis le 17 mars 2020, on se rapproche du point d’inflexion qui consiste à se prémunir de la mort en se détournant de ce qui y résiste.

  • The Insecurity Machine (logicmag.io – en anglais)

    Étant donné l’omniprésence de l’insécurité, il peut sembler surprenant qu’il y a quelques siècles encore, le mot n’existait même pas. Concept unique et moderne, l’insécurité est apparue au XVIIe siècle. « Plutôt que d’être comprise comme une vérité inaltérable intrinsèque à la condition humaine, l’insécurité doit être comprise comme le produit de circonstances historiques très spécifiques » […]. Ces circonstances historiques particulières ont été la montée du capitalisme. […] Le capitalisme est une machine à insécurité, même si nous le considérons rarement comme tel. À côté des profits, des marchandises et des inégalités, l’insécurité est un produit fondamental du système. Ni un sous-produit accessoire, ni une conséquence secondaire de la concentration des richesses, elle est l’une des créations essentielles et habilitantes du capitalisme. Les bénéficiaires de cet arrangement l’ont surnommée « destruction créative » avant de la rebaptiser « disruption ».

  • Comment le capitalisme du « juste-à-temps » a diffusé le coronavirus (paris-luttes.info)
  • Que font les gens lorsqu’ils sont assurés d’un moyen de subsistance, même s’ils n’ont pas d’emploi ? (pressenza.com)

    Qu’est- ce que les 13 sans-abri ont fait de cet argent ? économes, ils dépensent que 800 livres sterling chacun. Après 1.5 ans, 7 des 13 avaient un toit. Ils avaient pris des mesures en matière de solvabilité et d’épanouissement personnel : inscription à des cours, avaient appris à cuisiner, rééducation, visite à leur famille et fait des projets pour l’avenir.

  • Problèmes de la transition (blog.mondediplo.net)

    Deux choses doivent être claires : 1) ce dont nous sommes mis en demeure, c’est d’en finir avec le capitalisme ; 2) sortir du capitalisme, c’est perdre le « niveau de vie » du capitalisme. À un moment, il faut se rendre à un principe de conséquence. On ne pourra pas vouloir la fin du système qui nous promet le double désastre viral et environnemental, et la continuation de ses « bienfaits » matériels. C’est un lot : avec l’iPhone 15, la voiture Google et la 7G viendront inséparablement la caniculisation du monde et les pestes. Il faudra le dire, le répéter, jusqu’à ce que ces choses soient parfaitement claires dans la conscience commune.

  • Le rapport à l’État, l’organisation collective et le validisme au temps du coronavirus – Eléments de réflexions (paris-luttes.info)
  • Dessine-moi un monde nouveau (blog.mondediplo.net)
  • Tea and capitalism (aeon.co)
  • Une brève histoire de l’homosexualité à Cuba, de la Révolution à nos jours (lundi.am)

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Khrys’coronalungo du lundi 18 mai 2020

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Spécial France

Dessin de Sanaga, qui a une page facebook mais on préfère vous donner sa page Tipee.

Spécial médias et pouvoir

Spécial Coronavirus – données (plus ou moins) scientifiques

Spécial mauvaise gestion et casse du système de santé

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Spécial répression, violences et abus de pouvoir

Dessin d’Azco oublié par Le poing. Retrouvez ses dessins sur son site

Spécial la démocratie et nos droits en prennent un coup

  • Nos libertés en état d’urgence (egalites.blogs.liberation.fr)

    Le décret du 12 mai 2020 qui porte application du dispositif prévu par la loi de prorogation de l’état d’urgence indique que, pour sa part, le fichier « contact Covid » comportera pas moins de 16 catégories d’informations pour le « patient zéro » : nom, prénom, sexe, profession, lieu d’exercice de la profession, lieux de fréquentations au cours des quatorze derniers jours, mais aussi nom, prénom, sexe, date de naissance, numéro de téléphone, adresse électronique de ses « cas contacts ». Quant aux cas contacts identifiés, il est même prévu de leur demander s’ils ont cohabité avec le patient zéro… L’Etat doit-il savoir qui découche ?
    A cette vitesse il ne faudra guère que quelques semaines pour que toute la population se trouve fichée en tant que cas contact d’un « patient zéro » malade. […]
    Il ne faut pas se leurrer : la limitation dans le temps de se fichier est parfaitement vaine si les informations fuitent à l’étranger ou sur des serveurs informatiques privés.
    Ainsi, en dépit de toutes les garanties auxquelles le législateur a bien voulu consentir, l’étape d’après – qui n’est maintenant plus guère lointaine – sera plus intrusive et dévastatrice pour les droits et libertés : il s’agira de la transmission de ces données aux compagnies privées et notamment aux assureurs.

  • Très contestée, la « loi Avia » contre la cyberhaine devient réalité (numerama.com)

    L’Assemblée nationale a approuvé en lecture définitive la proposition de loi contre la haine en ligne. Elle prendra effet le 1er juillet.

  • Une loi gloubi-boulga qui concerne la justice (dalloz-actualite.fr)

    le gouvernement veut faire adopter au pas de charge un projet de loi fourre-tout contenant une quarantaine de mesures d’urgence. Un projet de loi vite surnommé « loi gloubi-boulga », ne contenant au départ que des habilitations à légiférer par ordonnances. Le monde judiciaire est concerné par ce texte à de nombreux titres (justice des mineurs, cours criminelles, CARPA).

  • La peur et la mort pour faire accepter la surveillance de masse (contrepoints.org)

    En matière de surveillance de masse pour faciliter l’acceptation sociale […] les leviers utilisés auront été les mêmes dans nombreuses de nos démocraties : « la peur et la mort » et pire encore, le mensonge des pouvoirs publics, ayant permis d’initier un transfert de responsabilité sur la population, rendant cette dernière seule garante d’une bonne gestion de la crise.

  • “Le secret médical est bafoué” : le coup de gueule d’un universitaire lorrain (estrepublicain.fr)

    En 55 jours, on nous a fait abandonner toutes les libertés fondamentales pour un virus dont la létalité est de 1 %. Mais on n’avait pas de tests, rien n’était organisé. Lors de la dernière épidémie de peste, en 1920, des mesures de santé publique ont été prises sans violer le secret médical. En 1994, lors de l’émergence du VIH, l’Ordre des médecins, et le professeur Canton, chef des maladies infectieuses au CHRU de Nancy, étaient montés au créneau pour la préservation du secret médical. Ce qui a été possible à l’époque ne le serait plus aujourd’hui ? Il faut arrêter de réinventer l’eau tiède sans se préoccuper des outils respectueux de la vie privée qui existent déjà et dire non à l’amnésie des principes éthiques et politiques.

  • Webcam, reconnaissance faciale…. Comment marche la télésurveillance des examens ? (leparisien.fr)
  • Le confinement : 67 millions de privations arbitraires de la liberté (liberation.fr)

    Pour reprendre les termes employés par le Conseil constitutionnel dans sa décision du 11 mai 2020 à propos des mesures de quarantaine et d’isolement, en permettant au Premier ministre de confiner tout ou partie de la population française, la loi du 23 mars 2020 n’a, à tort, «assorti [sa] mise en œuvre d’aucune […] garantie, notamment quant aux obligations pouvant être imposées aux personnes y étant soumises, à leur durée maximale et au contrôle de ces mesures par le juge judiciaire dans l’hypothèse où (les mesures litigieuses) seraient privatives de liberté» (paragraphe 86). En l’absence de contrôle à bref délai par ce juge de la légalité du confinement, le gouvernement français aura donc arbitrairement détenu près de 70 millions de personnes dans leurs domiciles respectifs pendant près de deux mois, sans que pratiquement aucune d’entre n’y ait trouvé quoi que ce soit à redire.

  • Du confinement à l’enfermement administratif (a-louest.info)
  • Prorogation de l’état d’urgence sanitaire : des organisations de la société civile déposent une contribution extérieure pour alerter les neuf sages (ldh-france.org)
  • Se toucher le visage peut-il vous coûter 38 euros? Cet expert pense que oui (huffingtonpost.fr)

    Pour la première fois, le respect des gestes barrière figure dans un décret. “ils ont oublié le régime général qui attache une sanction à toute violation d’un décret” […] “Le vrai problème n’est pas tant la vague de condamnations éventuelles, mais plutôt de risque d’arbitraire”

  • Madame Belloubet, ministre de la Justice ? Prouvez-le ! (liberation.fr)

    À l’instar du service public de la santé, cette crise sanitaire met en lumière l’agonie du service public de la Justice.[…] C’est à la force de l’institution judiciaire que l’on mesure la qualité d’un état de droit démocratique.

  • Est-il demandé aux professeurs de signaler les enfants tenant des propos «inacceptables» sur le Covid-19 ? (liberation.fr) – voir aussi : “On nous demande de ne pas remettre en cause la gestion de la crise” : des fiches pédagogiques alarment des syndicats d’enseignants (francetvinfo.fr)

    Dessin d’Alan Barte

Spécial résistance

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Datagueule : Utopie(s) ? En ces temps sombres, à quoi rêvons-nous ? Venez aider le collectif #DataGueule (kisskissbankbank.com) à documenter les Utopies concrètes !

Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

  • Quand « le libre choix » cache la société disciplinaire que dénonçait Michel Foucault (theconversation.com)
  • Autopsie de la folie (manif-est.info)

    Pour rompre ma solitude à l’heure du déjeuner — un velouté de pois cassés — j’ai eu la faiblesse d’allumer le poste. Pure inconscience ! Comme pris de fascination morbide, je me suis infligé jusqu’à la nausée les élucubrations d’un certain Éric Woerth battant breloque à fond les ballons sur France Inter, à un niveau tel que si la folie courbait l’espace-temps, nous aurions assisté en direct à la naissance d’un trou noir. […] Tels des parasites poussant leurs hôtes à se donner la mort, les gourous les plus cruels peuvent amener des faibles d’esprit à se suicider collectivement. C’est exactement ce que nous enjoignent les chantres de la Sainte Croissance : tuez-vous à la tâche ! Mais pourquoi ? leur demandons-nous non sans malice. Comment ça, pourquoi ? s’étonnent-ils, surpris par une question aussi incongrue. […] Ils arriveraient à nous faire entrer dans le crâne — quitte à l’ouvrir à la matraque — l’idée qu’il faut travailler toujours plus avec moins de filets de sécurité, mais ils se révéleraient incapables de nous faire entendre qu’il faut moins bousiller l’environnement ? À qui pensent-ils faire accroire ça ? Ils n’ont aucune limite. Aucune. […] Ils croient en un monde où les ressources se renouvellent d’autant plus vite qu’on les pille ! Ne riez pas, bordel, ces timbrés y croient dur comme fer ! […] Ce sont des maniaques. Ils prennent tout à l’envers […] Dans leur esprit entamé, ce n’est pas l’économie qui est au service de l’être humain, mais l’inverse. Nous devrions travailler sans relâche et consommer sans compter. Travailler pour consommer, consommer pour vivre, vivre pour travailler, et ainsi de suite. […] Bientôt, nous démantèlerons cette association de malfaiteurs, nous déferons cette engeance. Nous instituerons une véritable démocratie à dimension fractale dénuée de tout pouvoir central car le pouvoir n’a jamais attiré que les tyrans, car un président n’est jamais qu’un dictateur mal bridé par une constitution. Nous nous débarrasserons de l’homme providentiel comme nos aînés se sont débarrassés de Dieu.

  • « En sortir » — mais de quoi et par où ? (blog.mondediplo.net)
  • « Le choc de cette crise va provoquer la révolution » : Entretien avec Jean Ziegler, l’homme qui veut en finir avec le capitalisme (clique.tv)
  • Annulation de la dette publique : possible juridiquement, nécessaire économiquement (alternatives-economiques.fr)
  • StopCovid : cybernétique, éthique et colégram (lundi.am)
  • Le virus et les affordances. (affordance.info)

    Le numérique comme pandémonium de la pandémie. Tous les démons réunis. De celui de la surveillance à celui de la déshumanisation. Il est étonnant ce virus. Dans ce qu’il dit, permet, autorise et légitime de notre rapport au numérique à proportion de ce qu’il interdit, ne permet plus, délégitime dans notre rapport aux autres hors numérique.

  • Primum non nocere – par Laurent Chemla (mediapart.fr)

    Rendre la justice est une fonction régalienne. Les fonctions régaliennes sont des tâches que l’État ne doit pas, ou ne peut pas, déléguer à des sociétés privées. La loi Avia fait le contraire. Voilà mon résumé à moi.

  • Clichés du virus, soustraction des images (lundi.am)
  • La mondialisation du confinement – Une faille dans la planétarisation de l’urbain? (laviedesidees.fr)

    les pandémies surviennent plus particulièrement durant les périodes d’accroissement des disparités sociales. Peter Turchin observe une corrélation historique entre le niveau des inégalités, l’intensité des liens entre territoires éloignés, et la violence des pandémies. En effet, plus une classe s’affirme dans son aisance, plus elle dépense dans la consommation ostentatoire, souvent dans des produits de luxe originaires de lieux éloignés. Or les virus voyagent avant tout avec le commerce de longue distance. Ce fait n’est pas nouveau : l’effondrement presque simultané des empires chinois et romain dans les premiers siècles de notre ère s’explique en partie par la virulence des épidémies qui se diffusaient le long des routes commerciales.
    […] le Covid-19 révèle l’ampleur des inégalités associées à l’urbanisation planétaire, avec d’un côté des classes aisées nomades qui, pour leurs loisirs ou leur activité professionnelle, ont transporté le virus aux quatre coins de la planète, et d’un autre côté des classes populaires beaucoup plus sédentaires, qui travaillent à leur service. Ce sont ces dernières qui paieront le prix le plus élevé de la pandémie.

  • Le municipalisme libertaire : qu’est-ce donc ? (revue-ballast.fr – article de 2018)
  • Comment la big tech prévoit de tirer profit de la pandémie, par Naomi Klein (theguardian.com)
  • Covid-19 : peut-on se passer du plastique pour faire face à la pandémie ? (usbeketrica.com)

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les autres trucs chouettes de la semaine

Deux personnages prennent le café. Le personnage de gauche dit : Eh ben, toujours aussi long ! - la personne de droite répond : Yep, et ça risque de durer encore un petit bout de temps, vu comment nos dirigeants
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.

Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).




« Avant tout, ne pas nuire », rappelle Laurent Chemla

Votée dans l’urgence et portée par une personnalité politique au moins controversée, la loi Avia qui s’appliquera dès le mois de juillet vise à réprimer la « cyberhaine ». Un grand nombre de voix se sont pourtant élevées pour émettre des mises en garde, comme dans cette alerte « la loi Avia est évidemment une atteinte gravissime à la liberté d’expression » et même dans des tribunes du Figaro ici et .

Nous avons choisi de reprendre ici celle de Laurent Chemla (c’est qui ce gars-là ?) qui fustige la précipitation brouillonne et souhaite l’application à la vie politique d’un fort ancien principe en médecine. Elle est parue d’abord sur son blog Médiapart et il nous autorise à la reproduire.


À noter : cet article bénéficie désormais d’une version audio.
Merci à Sualtam, auteur de lectureaudio.fr pour cette contribution active.

Primum non nocere — par Laurent Chemla

Si la médecine a retenu (entre autres) d’Hippocrate son fameux « primum non nocere » (« Avant tout, ne pas nuire »), on peut regretter que le politique n’ait pas, lui aussi, appris ce principe de prudence abstentionniste, et que trop souvent il use du mantra inverse : « Il faut faire quelque chose ».

Non. Il ne faut jamais « faire quelque chose ».

Déjà parce que, dans la très grande majorité des cas, « faire quelque chose » c’est faire n’importe quoi.

Ensuite parce que, souvent, ne rien faire est moins nocif que d’inventer des solutions qui semblent faciles et rapides mais qui risquent surtout d’aggraver les choses.

Et enfin parce que, presque toujours, on se retrouve à justifier l’injustifiable une fois qu’on a mal agi. Au motif évidemment qu’il fallait bien « faire quelque chose ».

Loi « contre la haine » ?

Prenons l’exemple de la loi Avia « contre la haine en ligne ».

Celle-ci part d’un constat: la haine se diffuse – en ligne comme partout, et (c’est le grand principe de cette loi, que Mme Avia a clairement exposé ) « ce qui est interdit dans l’espace réel doit l’être également dans l’espace virtuel ».

Passons rapidement sur le fait que – dans la rue – la haine est partout sans que rien ou presque ne s’y oppose. Entre usagers de la route, entre piétons, entre voisins, entre manifestants et contre-manifestants, entre police et manifestants, la haine est devenue dans nos sociétés occidentales presque un mode de vie, au point qu’on s’étonne et se méfie du moindre geste bienveillant non sollicité. Et la rue… la rue est le théâtre quotidien du harcèlement des femmes et des exclus, des insultes, des remarques sexistes, homophobes, racistes et violentes, des agressions, des crachats et de la peur. La rue aussi c’est la pauvreté mise en spectacle, le mépris de l’étranger et de ceux que la société laisse sur, justement, le trottoir.

Oser affirmer, devant la représentation nationale, que la haine est interdite dans  » l’espace réel  » c’est – évidemment – se foutre d’un monde auquel on n’appartient plus parce qu’on s’en est protégé par des vitres teintées, des chauffeurs et des gardes du corps.

Qu’on me comprenne bien : ceci n’est pas une raison pour ignorer la haine en ligne. Mais quand l’argument de Mme Avia, pour justifier son texte, repose sur un tel mensonge préalable, on a le droit de s’en inquiéter même si ce n’est pas en soi un motif d’inaction. J’y reviendrai.

Passons, donc.

Et que ça saute !

Cette loi repose sur une idée simple. Simpliste, même : il suffirait de rendre les intermédiaires techniques responsables des contenus publiés par des tiers, de les contraindre à retirer tout ce qui leur est signalé comme étant « manifestement illicite » sous peine d’amendes démesurées, pour que nous soyons tous protégés des méchants, car c’est très urgent.

Et hop !

Alors déjà, pardon de le dire, mais ce débat-là est si vieux qu’il a le droit de vote depuis déjà 6 ans. C’est dire l’urgence de légiférer et de voter un tel texte alors que le pays n’est même pas encore sorti d’un confinement imposé par une crise d’une ampleur encore jamais vue. C’EST URGENT ON T’A DIT les morts, les masques, les tests et le vaccin, on verra plus tard.

Ce débat date du tout début de l’Internet grand-public, autour de 1996. Il a réuni des comités, des commissions, il a connu des lois, des rejets du Conseil Constitutionnel, d’autres lois, des jurisprudences, des textes, des réglements et une directive européenne. Des centaines, des milliers d’experts, de juristes, d’associations, de citoyens et de lobbies se sont penchés dessus (et s’y penchent encore puisque l’Europe a prévu d’y revenir durant la présente législature), pour essayer d’imaginer des équilibres qui respectent à la fois le droit à la liberté d’expression et la juste volonté d’empêcher les délits.

Des livres y sont entièrement consacrés.

Depuis 24 ans.

C’est dire L’URGENCE du truc, alors qu’on a remis aux calendes un sujet aussi fondamental que nos retraites parce que, voilà, c’est pas trop le moment hein.

C’était TELLEMENT urgent qu’on n’a même pas respecté la procédure européenne obligatoire pour ce type de législation, c’est trop grave : on se moque des députés sur Twitter, tu te rends compte, il faut légiférer VITE !

Bref.

Têtes d’oeuf

Clément Viktorovitch résume très bien les termes du problème dans cette courte vidéo : quand on délègue à des entreprises privées le droit de juger de ce qui est légal ou illégal, on s’expose à une censure de très grande ampleur – parce que c’est plus simple et moins cher de censurer que de se poser des questions, surtout quand on risque des amendes de très grande ampleur, et que le profit est le seul guide des entreprises privées. Tout simplement.

Rendre la justice est une fonction régalienne. Les fonctions régaliennes sont des tâches que l’État ne doit pas, ou ne peut pas, déléguer à des sociétés privées. La loi Avia fait le contraire. Voilà mon résumé à moi.

Je le dis, je le répète, je le blogue et je le conférence depuis plus de 20 ans, ici et partout : si le droit à la liberté d’expression est inscrit dans notre constitution depuis le 18e siècle, ce droit n’était que très théorique jusqu’à l’arrivée d’Internet. C’est par et grâce à Internet que la parole publique est devenue accessible à tous.

Il n’est donc pas très étonnant que ce droit-là soit un des moins bien protégés par nos textes de loi, il n’est donc pas très étonnant que la liberté d’expression du grand public remette en cause les usages et les habitudes des puissants… et il n’est donc pas très étonnant que ces mêmes puissants fassent tout ce qu’ils peuvent pour remettre à sa place ce grand public qui ose s’arroger le droit de les critiquer à la face du monde.

Il est donc d’autant plus important d’y faire très attention et de ne pas légiférer n’importe comment et dans l’URGENCE parce que l’ego de quelque députée a été un peu froissé par des remarques en ligne sur ses tendances mordantes, fussent-elles problématiques. Je vous engage à revoir, encore une fois, dans la courte vidéo ci-dessus mentionnée en quels termes Mme Avia a présenté son texte en première lecture ( « MES trolls, MES haters, MES têtes d’œuf anonymes ») pour bien comprendre ses raisons – très personnelles et donc très éloignées du bien public – d’agir.

Hélas, le respect des grands principes républicains n’est visiblement pas l’URGENCE.

Latin de garage

En médecine, donc, le « triangle hippocratique » (médecin, malade et maladie) se base sur la confiance. La confiance qu’on accorde à celui entre les mains duquel on remet sa vie pour qu’il n’agisse que pour notre bien, ou – au minimum – pour qu’il n’aggrave pas notre situation. Primum non nocere.

En politique, ce même principe devrait s’appliquer. Mais force est de constater qu’en politique aujourd’hui, le principe est plutôt « primum actum » (« d’abord agir », dans mon latin de garage) avant même d’avoir bien pesé le pour et le contre. Au risque de tuer le malade, et dans le cas qui me fait réagir ici au risque de réduire à néant un de nos droits fondamentaux.

Pour autant, « ne rien faire » contre la haine en ligne n’est pas le contraire de « faire n’importe quoi pourvu que ça fasse taire mes opposants au risque de détruire des équilibres difficilement atteints ». L’accès à la liberté d’expression pour tous est un phénomène récent, et il est normal de réfléchir à ses dérives. Et il est normal que ces dérives se produisent tant que la société n’a pas intégré profondément les règles qu’impose l’usage d’une liberté. Ce n’est pas, pour faire un parallèle rapide, parce que la liberté de se déplacer est un droit fondamental qu’on a pas besoin d’un code de la route. Mais ce n’est pas parce qu’on a besoin d’un code de la route qu’on doit donner le droit aux sociétés d’autoroute d’interdire le passage à qui bon leur semble.

Intégrer les règles sociales d’un outil aussi profondément disruptif qu’Internet ne se fait pas en un jour, ni même en une génération. Ça prend du temps, ça nécessite des efforts, y compris financiers. On peut, on doit s’opposer à la haine. En ligne comme partout. En donnant des moyens à l’éducation pour former de futurs citoyens. En donnant à la justice des moyens d’agir plus rapidement et plus efficacement.

Pour qu’à force d’exemples et de formations, chacun apprenne à mieux se comporter, à mieux peser la responsabilité qu’il doit s’imposer lorsqu’il use de la parole publique, à mieux connaître ses droits et ses devoirs. En ligne comme partout. C’est long, c’est cher, ça ne se fait pas dans l’urgence et ce n’est pas aussi facile que de faire voter une loi stupide par une majorité sans partage.

Mais dans une société démocratique et respectueuse de ses grands principes, c’est comme ça que ça devrait se faire.

Et pas autrement.

 

en titre en haut "Laurent Chemla se heurte à l’hostilié des latinistes d egarage". en bas à gauche jeune homme souriant qui dit "c’est par et graĉe à internet que la parole publique est devenue accessible à tous". devant lui deux curés catholiques l’air furieux brandissent une croix et disent "vade retro cyberhaine"
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