Khrys’presso du lundi 25 juin

C’est avec plaisir que nous accueillons la revue de web de Khrys : elle a accepté de partager avec vous son œil attentif et son esprit aiguisé. Ce qui suit a été élaboré à partir de la veille perso qu’elle maintient sur son blog.


1- Brave New World
L’addiction aux jeux vidéo officiellement reconnue comme une maladie mentale.
• Nombre de webcams, caméras de surveillance et autres « babyphones » utilisent des systèmes de contrôle à distance extrêmement mal sécurisés qui permettent assez facilement à des personnes extérieures de prendre le contrôle de ces appareils (en anglais).
RGPD : vers une loi de protection des données personnelles aux USA ?
La Cour suprême US remporte une victoire en faveur de la vie privée (en anglais)
Mes messages peuvent être lus par d’autres ? Adieu application !
• Le Conseil de l’Union Européenne adopte son mandat de négociation sur la base de données interopérable « Big Brother », indiquant clairement que cette dernière comprendra toute personne dont les données personnelles auront été « traitées » par le Système d’Information de Shengen (SIS) ou d’Europol (EIS) (en anglais).

2 – Spécial France…
L’élection du nouveau président de la Hadopi est officialisée.
Que dit la charte numérique qui pourrait avoir valeur constitutionnelle ?
Quand le gouvernement remanie discrètement les lois renseignement.
Renseignement : la sécurité intérieure franchit les frontières
Cybermalveillance : la plateforme livre ses premiers chiffres.
Rejet par le Conseil d’Etat du recours de la Quadrature du Net et de F(F)DN sur les modalités de mise en œuvre du blocage administratif des contenus sur Internet.
Les lobbies, un défi pour l’État et la gouvernance.
À Bure, la complémentarité des pratiques fait peur au gouvernement.
«Profondément choquée», la CNCDH alerte sur le traitement des migrants à la frontière franco-italienne.

3 – GAFAM
G comme…
Google Home et Chromecast peuvent dévoiler très précisément l’emplacement de votre foyer.
Données personnelles sur Google : et la lumière fut ?
• Un groupe influent d’ingénieurs informaticiens de chez Google a refusé il y a quelques mois de travailler sur un dispositif de sécurité d’avant-garde basé sur la technologie « air gap », qui aurait pu permettre à Google d’emporter des contrats militaires sensibles (en anglais).
• Méthode Google : engloutir toutes les données patient afin de construire des analyses prédictives sur notre état de santé.
A comme…
Apple condamné en Australie à 5,8 millions d’amende pour sa politique de réparation d’iPhone.
Faille macOS : la fonction Quicklook permet de visualiser le contenu de volumes chiffrés.
F comme…
Facebook renforce ses solutions de monétisation de vidéo pour attirer les créateurs.
Voici 18 choses sur vous que Facebook surveille (en anglais) et dont vous n’aviez peut-être pas encore conscience. Certes, Facebook est loin d’être le seul à traquer vos mouvements de souris (Google le fait aussi, par exemple pour vérifier que vous n’êtes pas un robot) ou vos données de géolocalisation, mais ce qui le rend véritablement unique est la quantité d’informations qu’il parvient à récolter via le « pixel Facebook », les boutons « like » et « share », etc.
A comme…
Amazon va installer 1 000 lockers dans les gares françaises.
Comment Amazon veut remplacer les cabines d’essayage.

passants regardant unpanneau qui affiche "je te vois me regarder"
« Je te vois me regarder » (Londres, 2012) Photo Andrew Grill (CC BY 2.0)

Des actionnaires demandent à Amazon d’arrêter de vendre sa technologie de reconnaissance faciale à la police.
• Envie d’être écouté en permanence ? Après Alexa à la maison, Alexa dans les hôtels… Avec ce « service », les clients pourront réserver leur séance au spa, interagir avec les différents services de l’hôtel, contrôler la musique de leur chambre… Amazon affirme que les données enregistrées seront effacées au moment du check-out. Les établissements hôteliers pourront quant à eux utiliser Alexa pour obtenir des statistiques et autres « feed-backs » (en anglais).
M comme…
Microsoft critiqué par ses employés pour avoir collaboré avec la police des frontières américaine.
Fronde chez Microsoft suite à sa collaboration avec l’immigration américaine.
Microsoft lance une école d’intelligence artificielle à Castelnau-le-Lez

4 – La bataille (mais pas la guerre) perdue de la semaine
Filtrage : déluge de critiques sur l’article 13 du projet de directive sur le droit d’auteur.
Pourquoi la directive européenne sur le droit d’auteur alarme tant ?
Protéger le droit d’auteur avec des robots : un risque pour les droits et libertés fondamentaux.
Pourquoi le Parlement européen va peut-être faire disparaître les memes ?


Filtrage du net, taxe sur les liens : une bataille est perdue, mais pas la guerre.
Nous pouvons encore gagner : les prochaines étapes concernant la Directive Copyright (en anglais).
Directive droit d’auteur : mise en place d’un filtrage généralisé et automatisé sur Internet ; vote décisif en juillet.

5 – La chouette tendance de la semaine : YouTube bloque, PeerTube se développe
Mais pourquoi YouTube s’est-il mis à bloquer des vidéos pédagogiques du MIT (et aussi les vidéos de Blender) ? (en anglais).
YouTube bloque mondialement les vidéos de Blender. Résultat ? La Fondation Blender décide de tester PeerTube \o/ (en anglais).
• Du coup, on parle de PeerTube sur TorrentFreak (en anglais)
• Du côté de KDE, les vidéos officielles sont pour l’instant toutes sur YouTube. Cet article (en anglais) explique pourquoi il serait bon de passer à l’alternative PeerTube – et liste des instances compatibles.
• Et PeerTube est aussi dans Mr Mondialisation, avec une interview de Pouhiou
Et parmi les instances découvertes cette semaine…
Qu’est-ce que tu GEEKes est aussi sur PeerTube.
La Délégation Académique au Numérique Éducatif de Lyon a lancé son instance Peertube.
Hoot.Video, une instance Peertube appartenant à la Dear.Community.
Les vidéos PeerTube de la semaine
La ville de Fontaine parle de son passage aux logiciels libres sur son instance PeerTube.
(Pour qui ne connaîtrait pas encore…) Big Buck Bunny.
• Une autre animation Blender avec un chien un peu idiot (on est dans la fiction hein) : The Daily Dweebs.

6 – Les lectures de la semaine
• Héberger soi-même des services, ça reste délicat mais c’est important, Drysusan vous explique : Pourquoi « s’emmerder » à héberger ses services
Sécurité, vie privée : peut-on faire confiance aux enceintes connectées ?
• Lycéens et étudiants ne sont pas «nés avec des technologies » mais avec des usages. Une réflexion ouverte sur les enjeux des usages du numérique dans l’enseignement : Des étudiants connectés. Vraiment ?
Empreintes digitales de navigateur (browser fingerprinting) : comment le RGPD pourrait changer les règles du jeu (en anglais).
Les caméras à reconnaissance faciale n’ont pas leur place dans les écoles (en anglais).
Pourquoi les migrants «ne sont pas une charge économique» pour les pays européens, selon une étude du CNRS
Les bonnes raisons d’adopter des poules
deux chats discutent l'air renfrogné : "ils veulent adopter de spoules" "quelle bonne idée"...

7 – Les actions de la semaine
On peut désormais participer au projet Common Voice de Mozilla en français
Aidez PeerTube à grandir encore !
Et vous pouvez aussi aider à traduire !
Une présentation de PeerTube sur Peertube… que vous pouvez aider à sous-titrer !

8 – L’histoire de la semaine
Les premières images de la Lune avaient une bien meilleure résolution qu’on ne le pensait (mais fallait pas le dire aux russes) (en anglais).

9 – La bonne idée de la semaine
Les câbles d’Internet utilisés pour détecter les séismes sous-marins

10 – Les BDs/images/graphiques de la semaine
La coupe du monde vue par l’admin sys
Les tableaux commencent à…
Clavier bananes (une activité proposée par www.polymatheia.org)
Gestion du peuple
Avarice
1789-2018
Filtrage ublock
Paranoïa
BD : « La guerre des fourmis » (épisode 5)

11 – Les autres chouettes trucs de la semaine
Une liste assez exhaustive de services réseau et d’applications web libres pouvant être hébergées localement (en anglais).
PixelFed, l’Instragram libre et fédéré (les inscriptions à pixelfed.social sont désormais closes, mais d’autres instances restent disponibles : https://pix.hostux.social ; https://pxlfd.me ; https://pix.tedomum.net ; https://admires.art…)
L’European Space Agency (ESA) a mis en ligne l’intégralité des photos (environ 100 000) de Rosetta et c’est sous licence libre 🙂

devant deux cafés, discussion : le personnage de gauche voudrait un café allongé, le personnage féminin de droite indique qu'il suffit de cliquer sur sa tasse pour accéder à son blog

Merci à Framasoft pour m’avoir proposé de faire cette revue de web sur le Framablog, merci à Gégé pour l’illustration, et à Goofy pour le coup de patte.




Mon CV ? Il est hébergé par Framasoft !

Les Pages Framasite évoluent encore. Robin, l’infatigable développeur de Pretty Noémie CMS, a ajouté des fonctionnalités pendant qu’on ne regardait pas. C’est le moment de refaire votre CV.

Depuis que nous avons annoncé les pages Framasite, l’outil a été adopté, et a évolué au fil de vos retours.

Une petite liste à la Prévert ?

Des modules supplémentaires !

  • Module agenda avec une insertion de votre Framagenda ou Google agenda (oui, si vous n’avez pas encore dégooglisé votre vie, c’est pas grave, on vous accepte)
  • Module réseaux sociaux (et même ceux qu’on n’aime pas)
  • Module lecteur audio (SoundCloud) si vous souhaitez faire le site de votre groupe de musique

  • Module avec lecteur vidéo et vidéo d’arrière plan

  • Un formulaire d’initialisation pour installer votre site sur un serveur personnel
  • Module de code avec coloration syntaxique, comme les pros

 

Du zouli design !

  • Redimensionnement d’images
  • Bouton « haut de page »
  • La page d’accueil est encore plus cool
  • Le menu réapparaît lorsqu’on scrolle vers le haut
  • Une version mobile pour le menu
  • Les fenêtres sont plus sympas (il y a eu un coup de main d’un designer)

On va glisser sur les nombreuses corrections de bugs.

Un tuto vidéo pour faire son CV

Et comme il restait du temps, hop, Robin a concocté une petite vidéo pour fabriquer son CV sur Framasite.

 

Vous pouvez le mettre sur un média social propriétaire appartenant à un GAFAM, hein. No problemo. C’est cool.

Mais bon, votre CV hébergé par Framasoft, ça fait toujours son petit effet :p !

 

Pour aller plus loin & contribuer :

 




RGPD : la Quadrature au carré

Le 16 avril dernier, la Quadrature du Net a lancé un appel inédit en France pour une action de groupe contre les GAFAM. Cette action s’appuiera sur l’application prochaine du Règlement général sur la protection des données (RGPD).

Sans attendre la date d’entrée en vigueur du RGPD (le 15 mai 2018), la Quadrature du Net propose à tous les utilisateurs des services numériques des GAFAM de souscrire en masse en vue de déposer une plainte auprès de la CNIL et obliger implicitement celle-ci à agir.

En effet, l’article 80 du RGPD permet aux associations « actives dans le domaine de la protection des droits et libertés des personnes » à entreprendre des actions collectives dans le cadre de la protection des données.

La personne concernée a le droit de mandater un organisme, une organisation ou une association à but non lucratif, qui a été valablement constitué conformément au droit d’un État membre, dont les objectifs statutaires sont d’intérêt public et est actif dans le domaine de la protection des droits et libertés des personnes concernées dans le cadre de la protection des données à caractère personnel les concernant, pour qu’il introduise une réclamation en son nom, exerce en son nom les droits visés aux articles 77, 78 et 79 et exerce en son nom le droit d’obtenir réparation visé à l’article 82 lorsque le droit d’un État membre le prévoit. (extrait de l’art. 80)

À ce titre, la Quadrature du Net se propose d’agir en tant que mandataire pour tous les citoyens-utilisateurs qui le désirent par l’intermédiaire d’un formulaire simple et rapide à remplir.

Pour permettre de comprendre les arguments sur lesquels repose la plainte, la Quadrature met à disposition un texte très clair. En résumé, il repose sur l’aspect illicite de l’échange de services contre le consentement systématique des utilisateurs permettant à ces entreprises d’extraire et inférer leurs données personnelles. Ce consentement est en effet soit déduit du silence de l’utilisateur (le fait d’utiliser le service impliquerait ce consentement) soit littéralement extorqué par une action « positive » (cliquer sur un bouton « j’accepte ») sous contrainte de ne pas accéder au service.

Les conséquences de l’extraction des données des utilisateurs sont connues et l’affaire Cambridge Analytica en a donné récemment une illustration convaincante. Le fait d’utiliser et vendre les données des utilisateurs dans un cadre qui n’a pas de lien direct avec le service pour lequel ils ont été contraint de les céder n’est pas le seul grief que la Quadrature du Net expose. Cette action collective vise aussi à mettre en lumière le lien évident entre le droit à ne pas monétiser les données personnelles et la liberté de conscience menacée par le traitement des informations relatives à la vie privée des citoyens, véritable porte ouverte à la segmentation sociale et la manipulation de l’information.

Pendant les 40 jours qui nous séparent de l’entrée en vigueur du RGPD, la Quadrature du Net publiera chaque semaine sur son site des documents et vidéos visant à expliquer les tenants et aboutissants de ce recours collectif.

Liens :
* Qu’est-ce qu’une action de groupe ?
* La Quadrature du net
* Le site de la campagne et la procédure
* Le texte du RGPD




Framaclic, un nouveau service qui compte

Vous avez besoin de compter les visites sur vos sites sans fliquer vos visiteureuses ? On a un framachin pour vous !

Prenons un exemple rapide. Fred aime bien pondre des textes et il les sème un peu partout sur le vaste Ouèbe.

Cela lui pose deux problèmes.

Ses textes sont sur des sites différents avec parfois des adresses web (ou « URL ») longues comme un jour sans pain. Mais pour ça il a trouvé la parade, c’est frama.link, le raccourcisseur d’URL de Framasoft. Il a créé une adresse courte pour chacun de ses textes, et quand on lui demande où on peut lire sa prose, il donne cette URL plutôt qu’une adresse de 256 caractères biscornus. Pour avoir des adresses web encore plus courtes, il pourrait utiliser https://huit.re/.

L’autre souci de Fred, c’est qu’il est affreusement cabotin. Il écrit pour le plaisir, il publie sous licence libre, il a compris qu’il ne bouclerait pas ses fins de mois grâce à sa plume, mais il ne peut pas s’empêcher de se demander si quelqu’un⋅e lit réellement ce qu’il commet.

Fred est donc tout content quand Framasoft sort Framaclic (bon, il ne fait pas des triples saltos, mais il a un moment de jubilation).

C’est quoi ?

Zag, l’adorable mascotte de Dolomon

Framaclic est un raccourcisseur d’URL qui compte les clics. Voilà. Dit comme ça, on dirait que c’est drôlement simple, non ?

Eh bien, bonne nouvelle : c’est simple !

Bon, soyons justes, Frama.link avait déjà un compteur, rudimentaire. Il reconnaît l’auteur de l’URL courte via un petit cookie et est capable de lui fournir un comptage des clics. Seulement, ça ne marche que depuis l’ordinateur et le navigateur sur lesquels l’adresse courte a été créée (à cause du cookie).

« Framaclic est un frama.link dopé aux stéroïdes », nous dit Luc, l’auteur de l’application (qui développe aussi parfois des petites applis complètement inutiles donc parfaitement indispensables).

Comment ça marche ?

Framaclic est basé sur Dolomon, comme DOwnLOad MONitor. Pas besoin d’avoir fait anglais première langue pour piger ça.

Fred se rend sur framaclic.org. Il crée un compte avec un mot de passe, histoire d’être seul à pouvoir accéder à ses statistiques (des fois qu’elles soient mauvaises).

Il fait une liste des adresses de toutes les ressources vers lesquelles il veut créer un lien : ses textes, son blog, son CV, ses galeries de photos, une BD de Simon qu’il adore partager avec ses collègues… Si la liste n’est pas exhaustive, ce n’est pas grave, il pourra en ajouter par la suite.

Comme il aime bien que les choses soient correctement rangées (rappel : cet exemple est une fiction), il crée des catégories et des étiquettes pour s’y retrouver. Surtout qu’il se dit que ce truc-là va drôlement lui rendre service et qu’il va finir par y mettre beaucoup d’adresses.

Ensuite, pour chaque adresse longue il en génère une courte (un « dolo »). Pas besoin de la conserver, Framaclic s’en charge.

 


Les dolos sont créés au fur et à mesure.

Pour suivre les visites sur une page précise, Fred peut créer un dolo pointant sur une petite image transparente (Dolomon vous en propose une) et insérer l’URL générée, comme on insère une image, dans sa page.

Fred aime surtout créer des dolos qui pointent sur un document, au lieu de la page web. Par exemple, un dolo pour le pdf de son roman (http://framabook.org/docs/vieuxflic/FredUrbain_VFVV_cczero20151108.pdf au lieu de la page générique https://framabook.org/vieux-flic-et-vieux-voyou/), un autre pour la version e-pub, et encore un pour le code source en Latex. De cette façon, Fred saura quelle version est la plus téléchargée.

Mais il ne saura rien de plus : Framaclic n’enregistre que des statistiques anonymes, pas les adresses IP des visiteureuses.

Par contre, cela fait de beaux graphiques :

Et comme vos données vous appartiennent, vous pouvez les télécharger dans un fichier CSV, ce qui vous permettra de les manipuler à votre guise, de faire des camemberts colorés…

Ah, un dernier truc cool à savoir : Luc a fait un plugin Dolomon pour WordPress. Si vous avez un blog, vous pourrez créer vos dolos directement depuis votre article.

Contribuez

Comme tout logiciel qui n’a pas encore subi l’épreuve du feu (enfin, l’épreuve de l’utilisation massive), Dolomon comporte certainement quelques bugs ou nécessite un petit coup de polish pour en améliorer l’ergonomie : n’hésitez pas à contribuer en ouvrant des tickets !

Nous tenons au passage à lever notre chapeau à Luc, alias Framasky notre infatigable admin-sys, qui a codé Dolomon pour nos besoins internes, et l’a amélioré afin que l’on puisse l’ouvrir au public ;).

Pour aller plus loin




Framadsense, la publicité qui a du sens

C’est avec le plus grand sérieux que nous lançons aujourd’hui notre alternative à la régie publicitaire Google AdSense : Framadsense !

EDIT 20/09/2023 : Ce « service » est aujourd’hui fermé. Néanmoins, le code source est toujours disponible pour qui est intéressé.

Aujourd’hui on trolle la pub !

On ne va pas noyer le poisson : aujourd’hui est le jour rêvé pour lancer notre outil de bannières publicitaires. C’est dimanche, nos salarié·e·s se reposent, nos bénévoles ont une vie personnelle, vous allez donc pouvoir enflammer les z’internets en toute autonomie.

Vous croyez que c’est une blague…? Vous ne vous doutez pas à quel point nous sommes sérieuxses, dès qu’il s’agit de déconner.

Nous avons déjà parlé ici du fléau qu’est la publicité « digitale » (comme disent les « dir’comm' » et les « dir’mark' »). C’est le profilage publicitaire qui est aux origines des Léviathans qui centralisent le web. Il suffit de voir le talk « Nous créons une dystopie simplement pour obliger les gens à cliquer sur des publicités » pour comprendre combien c’est grave, et combien il faut Dégoogliser Internet. Nous relayons aussi des alternatives plus vertueuses, comme celle de la rédaction de NexINpact.

La pub en ligne est partout, c’est une catastrophe numérique et écologique… On comprend pourquoi certaines personnes s’échangent de formidables astuces pour résister à l’agression publicitaire. L’ironie, c’est que la plupart des alternatives et connaissances qui nous permettent de faire respecter nos intimités numériques sont peu connues… et qu’elles manquent de pub !

Notre sérieux va vous surprendre

C’est parti d’une idée de JosephK. Oui, JosephK, un salarié de Framasoft qui déjà, pour la blague, avait codé le Bingo du Troll (à utiliser sans modération dès qu’un troll vous emmouscaille). Celui qui, récemment, a bidouillé un joli lifting pour le Framablog (vous avez remarqué comme il est plus aéré, plus lisible ?). JosephK, un des plus farouches opposants à la pub parmi nous, qui vient nous proposer :

Et si on montrait les mécanismes de la pub en ligne tout en faisant de la réclame pour les alternatives éthiques ?

Il y a des informations que nos navigateurs web diffusent en permanence : de quel site on vient (c’est le rôle du « référent »), ainsi que les versions de notre système d’exploitation et notre navigateur web (ce que transmet le « user agent »). Rien qu’avec ces infos-là, donc sans pister quiconque, on peut générer des bannières qui expliquent aux personnes utilisant des outils fermés comment mieux se libérer… « Tu viens de Facebook ? Essaie Framasphère ! » ou « Tu utilises Chrome ? Firefox est plus rapide et plus éthique ! »

Framadsense, parce que ça nous fait rire

Si on crée ce micro-outil pour nous, autant le mettre à disposition de tou·te·s, non ? Ainsi est né Framadsense, disponible à l’adresse https://sense.framasoft.org. Si vous voulez l’utiliser pour votre site web, il vous suffit :

  • D’aller sur Framadsense
  • De paramétrer le type de bannière que vous voulez (cocher des cases, quoi !)
  • De copier/coller le code généré à l’endroit de votre site où vous voulez insérer de la (fausse-)pub !

Sense3, le logiciel développé par JosephK, est un logiciel libre (forcément !) qui respecte notre vie privée, et dont les bannières affichent uniquement des projets libres et non lucratifs… voire des œuvres d’art, juste pour le plaisir de remplacer la pollution visuelle par de la culture ! Vous pouvez d’ailleurs proposer de nouvelles bannières en collaborant au code sur son dépôt (nous, on a juste fait les exemples les plus courants… venez pas nous gronder si votre projet libre favori n’y est pas encore !).

Voilà : même quand il s’agit de déconner, on en profite pour hacker les codes de la pub. Plus qu’un poisson, Framadsense est un vrai logiciel qui permet au moins qu’on se pose la question :

comment attirer l’attention de nos proches sur le fait que nos attentions sont sur-sollicitées ?

Vous avez le reste du (long) week-end pour y répondre (ou pour manger du chocolat).

L’équipe de Framasoft.




ToS;DR – répondre au plus grand mensonge d’Internet

ToS;DR ou « Terms of Service ; Didn’t Read » pour « Conditions Générales d’Utilisation ; pas lues » est un projet cherchant à rendre plus compréhensibles toutes ces dizaines, voire centaines, de conditions générales d’utilisation que nous acceptons toute l’année sans les lire tout en cochant la petite case promettant le contraire.

Après une période de ralenti, ToS;DR s’enflamme à nouveau grâce à phœnix, une nouvelle version de leur outil de travail pour faciliter l’ajout de nouvelles entrées et permettre la participation de tout un chacun.

Le nom vient de l’expression anglaise « tl;dr » (too long, did not read) qui signifie qu’on va faire référence à un texte qu’on n’a fait que survoler.

Retrouvez Piks3l, contributeur du projet, qui a accepté de répondre à nos questions.

Il y a plusieurs moyens, mais il y a surtout une campagne de financement participatif, en anglais, actuellement sur Crowdrise.

On ne va pas tout traduire, mais pour résumer ils expliquent que les fonds leur serviront à sortir du « tout bénévolat », et donc à proposer un meilleur outil, qui servira à chacun et à chacune.

Si comme nous, vous savez combien il est important d’expliquer pourquoi il faut se dégoogliser (et si vous le pouvez), pensez à contribuer par vos dons ! Plus ceux-ci seront nombreux et plus ils auront de chances d’être dans la liste des bénéficiaires du Duck Duck Go Privacy Challenge, ce qui constituerait un apport financier supplémentaire non négligeable.

 

L’équipe Framasoft.

Aidons ToS;DR à se hisser vers le haut du tableau, DDG ajoutera une prime…




PeerTube : Y’a déjà plein de vidéos !

Hier, nous avons publié un long article présentant la bêta de PeerTube. C’est bien. Mais si ce logiciel sert à créer et fédérer plein de petits « YouTube maison », autant parler des vidéos aussi, non… ?

Premières instances et liens utiles

Beaucoup de personnes nous ont fait confiance (merci <3 !), tant et si bien qu’il sera impossible, dans cet article, de lister toutes les instances (les hébergements PeerTube) disponibles. Qu’à cela ne tienne, on a fait des pages web pour ça ! (attention : la peinture est fraîche, la traduction est en cours, et on va les améliorer…)

Cliquez sur l’image pour aller voir les vidéos diffusées sur notre instance Framatube

Des vidéos très variées !

Rien que pour le plaisir des yeux, voici quelques vidéos qui vous montreront la diversité des collectifs et personnes qui ont installé leur instance PeerTube… Attention, la sélection que nous avons faite est purement subjective !

Des conférences qui font pétiller l’esprit

Le réseau des Conférences gesticulées a monté son instance, où l’on retrouve la conférence de Lunar « Informatique ou libertés » :


Sur l’instance du Mind Palace, on trouve, entre autres, de nombreuses conférences qui ont été données aux Geek Faeries, un festival auquel Framasoft participe depuis trois ans, avec plein d’ami·e·s libristes.

S’informer pour réfléchir

La fine équipe de data-journalisme Datagueule a ouvert son instance, où est publié l’ensemble de leur chaîne YouTube.


De même, le groupe indépendant Thinkerview a monté son instance PeerTube pour publier l’ensemble des interviews de leur chaîne YouTube.

Plaisirs informatiques…

LeCygneNoir a ouvert une instance dédiée au gaming et jeux vidéos, où l’on trouve déjà de nombreux let’s play.


C’est sur l’instance PeerTube de la NSA (promis, c’est bien le nom ^^) que l’on peut voir un Hacker en train de hacker.

Changer le monde, une vidéo à la fois

Le mouvement Colibris a aussi sa propre instance PeerTube, avec, entre autres, la bande annonce de leur MOOC « concevoir une oasis ».


Quand aux z’ami·e·s de La Quadrature du Net, si leur instance PeerTube est montée, on n’y trouve (pour l’instant) qu’une seule vidéo en local… preuve qu’ils et elles croulent encore sous de nombreux dossiers ! Du coup, histoire de leur laisser le temps, on vous met un petit clip de Nina Paley trouvé sur l’instance Coste Vidéo.

Ce n’est qu’un début !

On va pas vous gâcher la surprise, mais nous savons déjà que d’autres collectifs, vidéastes, et créateur·trice·s de contenus sont en train de monter leur instance ou de rejoindre celles qui existent… Sans parler des CHATONS (collectif d’hébergeurs alternatifs et éthiques ), dont certains sont déjà de la partie !

Bref, ce ne sont là que quelques exemples, prometteurs, parmi les milliers de vidéos que vous pouvez déjà voir sur PeerTube et toutes celles qui seront mises en ligne très prochainement.

À vous de nous faire découvrir les vidéos qui vous intéressent le plus en les partageant dans les commentaires ou sur vos médias sociaux !

 

 




PeerTube bêta : une graine d’alternative à YouTube vient d’éclore

Le 21 novembre dernier, nous annoncions notre volonté de développer PeerTube, un logiciel libre qui pose les bases d’une alternative aux YouTubes et autres plateformes centralisant les vidéos.

Parmi toutes les actions de notre feuille de route Contributopia, celle-ci a reçu une attention et un soutien tout particulier. Il est temps de vous montrer les premiers résultats, de faire un premier point d’étape à l’occasion de la sortie publique de la version bêta de PeerTube.

« Bêta », cela signifie que ceci n’est qu’un début ! Nous espérons que vous verrez combien il est prometteur.

 

 

PeerTube…? C’est quoi ce « PeerTube », là…?

Tout le monde ne suit pas assidûment les nombreux projets de Framasoft, alors on s’explique !

Nous allons parler ici des principes au cœur de PeerTube : un logiciel libre qui allie fédération d’hébergements et diffusion en pair à pair pour publier des vidéos en ligne de manière décentralisée.

Vous n’avez pas compris cette phrase…? Tout va bien : on l’explique juste en dessous 😉 (sinon, cliquez ici pour passer à la partie suivante, et le sommaire est là.)

Pour qui sait administrer un serveur, PeerTube c’est…

C’est un logiciel que vous installez sur votre serveur pour créer votre site web d’hébergement et de diffusion de vidéos… En gros : vous vous créez votre propre « YouTube maison » !

Il existe déjà des logiciels libres qui vous permettent de faire cela. L’avantage ici, c’est que vous pouvez choisir de relier votre instance PeerTube (votre site web de vidéos), à l’instance PeerTube de Zaïd (où se trouvent les vidéos des conférences de son université populaire), à celle de Catherine (qui héberge les vidéos de son Webmédia), ou encore à l’instance PeerTube de Solar (qui gère le serveur de son collectif de vidéastes).

Du coup, sur votre site web PeerTube, le public pourra voir vos vidéos, mais aussi celles hébergées par Zaïd, Catherine ou Solar… sans que votre site web n’ait à héberger les vidéos des autres ! Cette diversité dans le catalogue de vidéos devient très attractive. C’est ce qui a fait le succès des plateformes centralisatrices à la YouTube : le choix et la variété des vidéos.

Mais PeerTube ne centralise pas : il fédère. Grâce au protocole ActivityPub (utilisé aussi par la fédération Mastodon, une alternative libre à Twitter) PeerTube fédère plein de petits hébergeurs pour ne pas les obliger à acheter des milliers de disques durs afin d’héberger les vidéos du monde entier.

Un autre avantage de cette fédération, c’est que chacun·e est indépendant·e. Zaïd, Catherine, Solar et vous-même pouvez avoir vos propres règles du jeu, et créer vos propres Conditions Générales d’Utilisation (on peut, par exemple, imaginer un MiaouTube où les vidéos de chiens seraient strictement interdites 🙂 ).

Pour qui veut diffuser ses vidéos en ligne PeerTube permet…

Il vous permet de choisir un hébergement qui vous correspond. On l’a vu avec les dérives de YouTube : son hébergeur, Google-Alphabet, peut imposer son système ContentID (le fameux « Robocopyright ») ou ses outils de mise en valeur des vidéos, qui semblent aussi obscurs qu’injustes. Quoi qu’il arrive, il vous impose déjà de lui céder -gracieusement- des droits sur vos vidéos.

Avec PeerTube, vous choisissez l’hébergeur de vos vidéos selon ses conditions d’utilisation, sa politique de modération, ses choix de fédération… Comme vous n’avez pas un géant du web en face de vous, vous pourrez probablement discuter ensemble si vous avez un souci, un besoin, une envie…

L’autre gros avantage de PeerTube, c’est que votre hébergeur n’a pas à craindre le succès soudain d’une de vos vidéos. En effet, PeerTube diffuse les vidéos avec le protocole WebTorrent. Si des centaines de personnes regardent votre vidéo au même moment, leur navigateur envoie automatiquement des bouts de votre vidéo aux autres spectateurs.

Mine de rien, avant cette diffusion en pair-à-pair, les vidéastes à succès (ou les vidéos qui font le buzz) étaient condamnés à s’héberger chez un géant du web dont l’infrastructure peut encaisser des millions de vues simultanées… Ou à payer très cher un hébergement de vidéo indépendant afin qu’il tienne la charge.

Illustration : CC-By-SA Emma Lidbury

Pour qui veut voir des vidéos, PeerTube a pour avantage…

Un des avantages, c’est que vous devenez partie prenante de la diffusion des vidéos que vous êtes en train de regarder. Si d’autres personnes regardent une vidéo PeerTube en même temps que vous, tant que votre onglet reste ouvert, votre navigateur partage des bouts de cette vidéo et vous participez ainsi à une utilisation plus saine d’Internet.

Bien sûr, le lecteur vidéo de PeerTube s’adapte à votre situation : si votre installation ne permet pas la diffusion en pair-à-pair (réseau d’entreprise, navigateur récalcitrant, etc…) la lecture de la vidéo se fera de manière classique.

Mais surtout, PeerTube vous considère comme une personne, et non pas comme un produit qu’il faut pister, profiler, et enfermer dans des boucles vidéos pour mieux vendre votre temps de cerveau disponible. Ainsi, le code source (la recette de cuisine) du logiciel PeerTube est ouvert, ce qui fait que son fonctionnement est transparent.

PeerTube n’est pas juste open-source : il est libre. Sa licence libre garantit nos libertés fondamentales d’utilisateurs ou d’utilisatrices. C’est ce respect de nos libertés qui permet à Framasoft de vous inviter à contribuer à ce logiciel, et de nombreuses évolutions (système de commentaires innovant, etc.) nous ont déjà été soufflées par certain·e·s d’entre vous.

PeerTube, expliqué par MrBidouille, sur PeerTube.

Et sinon, Framatube, ça avance…?

En novembre dernier, la campagne « Framatube » avait pour objectif de permettre à Framasoft d’embaucher Chocobozzz, le développeur de PeerTube, pour qu’il puisse enfin consacrer son temps professionnel à ce projet personnel.

On va pas se mentir : nous avons mis du « Frama » dedans pour mieux faire connaître le projet et susciter les contributions, financières et humaines. Si nous avons voulu mettre notre réputation (et nos savoir-faire) au service de PeerTube, ce n’est clairement pas Framasoft qui importe ici.

Ce qui compte, ce que l’on va raconter ci-dessous, c’est l’évolution qu’a pu connaître le projet PeerTube. Une évolution technique comme pratique, qui a été rendue possible grâce aux personnes qui se sont impliquées dans le projet (et si vous avez déjà tout suivi, passez à la suite en cliquant ici et le sommaire est là).

Sous le capot, le code

Une des plus grosses évolutions du code de PeerTube a été de le rendre plus visuel, et plus agréable. En effet, le logiciel que Chocobozzz a écrit sur son temps libre permettait déjà de nombreuses choses : créer une instance, des comptes pour les vidéastes, etc. Mais une partie de tout cela se faisait en ligne de commande, dans un terminal. Aujourd’hui, l’interface web permet (presque) tout.

On dit « presque », car la nouvelle fonctionnalité d’import de vidéos en masse depuis d’autres plateformes (YouTube, mais aussi Viméo, Dailymotion, et plein plein d’autres) se fait encore en ligne de commande… Si son utilisation reste réservée aux initié·e·s, l’outil reste bien pratique pour qui veut copier sa chaîne YouTube sur son instance PeerTube ;).

Suite à de nombreux échanges sur notre forum des contributions, le système de fédération a été entièrement revu pour adopter le protocole ActivityPub, qui est utilisé, par exemple, par Mastodon (l’alternative à Twitter libre et fédérée). Concrètement, cela permet à PeerTube de communiquer de manière standardisée avec d’autres logiciels fédérés… qui ne font pas forcément de la vidéo (comme Mastodon !). Pour l’instant, les échanges sont expérimentaux, mais ces tests sont prometteurs.

Enfin, nous avons accompagné Chocobozzz afin qu’il puisse mieux définir des cas d’utilisation, ce qui lui a permis de coder divers rôles d’utilisateurs d’une instance PeerTube. Désormais, l’hébergeur d’une instance peut désigner des admins, des modos, et ainsi créer une communauté autour de son instance et des règles qui ont été adoptées.

Illustration : CC-By-SA Emma Lidbury

Des outils pour faciliter les échanges

Cette fonctionnalité de rôles va de pair avec de meilleurs outils pour gérer les utilisateur·ice·s. Par exemple, un hébergeur peut définir un quota d’espace disque par vidéaste, afin de ne pas avoir une personne prenant tout les gigas disponibles sur son serveur. Les hébergeurs ont aussi la possibilité de définir le nombre de comptes disponibles sur leur instance (une fois dépassé, les inscriptions sont fermées).

Tout cela, bien entendu, dépend des règles que chaque instance aura définies. C’est là qu’intervient un nouvel outil qui permettra de décrire le but de son instance (généraliste, réservée à tel types de vidéos, ou de communauté, etc.) et surtout les règles qui régissent cet hébergement dans les conditions générales d’utilisation. Une fédération d’instances diverses ouvre la porte à une diversité de gouvernances et d’identités : mieux vaut avoir un outil pour afficher tout cela en toute transparence !

Les échanges se font aussi en dessous des vidéos. Pour cela, un outil de commentaires a été créé. Grâce au protocole de fédération ActivityPub, les commentaires de votre compte PeerTube sont automatiquement « pouettés » (un Pouet, c’est comme un Tweet qui se serait libéré de Twitter). Si les commentaires sont fonctionnels, ils sont voués à évoluer, car de nombreuses améliorations sont déjà discutées sur notre forum des contributions (merci à Rigelk et Thoumou au passage !).

Enfin, PeerTube a connu une grosse évolution graphique. On peut évoquer l’outil pour envoyer une miniature personnalisée sur sa vidéo, ou de celui qui permet de définir le contenu comme « Not Safe For Work » (« réservé à un public averti »)… Mais c’est surtout la contribution d’Olivier Massain qu’il faut souligner. Ce dernier a repensé le design de PeerTube et a créé les maquettes visuelles que Chocobozzz a intégré dans cette version bêta du logiciel. Désormais, PeerTube est plus évident à utiliser tout en gagnant une identité visuelle claire.

La dimension humaine de PeerTube

On l’oublie souvent mais un projet logiciel, surtout lorsqu’il est contributif, c’est avant tout des personnes qui y mettent de leur temps, de leurs envies, et de leur talent dedans. Suite à sa proposition initiale de design, Olivier Massain a poursuivi son travail avec Chocobozzz, lorsqu’il fallait créer de nouvelles visualisations, et on ne peut que l’en remercier chaleureusement.

De même, la catégorie « PeerTube » de notre forum des contributions s’est enrichie d’un contributeur de qualité en la personne de Rigelk. Sa présence, sa bienveillance et sa pertinence ont alimenté de nombreuses discussions avec pour résultat des propositions collaboratives vraiment intéressantes. De telles contributions permettent à Chocobozzz de gagner du temps qu’il peut consacrer au développement de PeerTube.

Ce ne sont là que deux exemples de personnes qui ont grandement contribué à PeerTube (sans forcément apporter du code, d’ailleurs ^^). Il nous serait impossible de citer toutes les personnes ayant participé par leurs échanges, apports, questionnements, etc. Sachez simplement que PeerTube ne serait pas le même si nous l’avions fait juste « dans notre coin », alors merci à vous.

D’ailleurs, vos contributions financières à notre campagne de dons 2017 nous ont permis de renouveler le contrat de Chocobozzz, initialement embauché pour quatre mois. L’avoir avec nous jusqu’à fin 2018 nous permet d’envisager la poursuite du projet PeerTube jusqu’à une version 1, même si cela reste un pari financier pour Framasoft. Mais sa joyeuse présence, son professionnalisme (et ses connaissances en NodeJS) sont un apport indéniable à notre équipe salariée.

Et pis Chocobozzz, il montre même sur PeerTube comment marchent les commentaires PeerTube.

PeerTube : aujourd’hui et demain

Alors non : ce n’est pas aujourd’hui que vous allez brûler vos comptes YouTube ni libérer vos vidéos des chaînes de Google (quoique… sentez-vous libres ^^). Si la sortie de cette bêta n’est pas une révolution, elle marque une étape importante, une première marche essentielle vers une alternative crédible aux plateformes centralisatrices.

Ici, on va parler ensemble de la base commune que nous avons, expliquer pourquoi PeerTube ne répond pas encore à toutes les attentes (nombreuses et pressantes), et nos envies pour cheminer vers la version 1 de ce logiciel (pour aller direct à la conclusion, c’est ici et le sommaire est là).

De beaux débuts communautaires

C’est un bonheur de l’annoncer : le pari est réussi. PeerTube est un logiciel qui marche, et permet de fédérer des sites hébergeant des vidéos diffusées de pairs à pairs. Vous pouvez regarder, commenter, approuver (ou désapprouver) des vidéos, et même découvrir comment soutenir la personne qui les a mises en ligne (si elle a rempli le texte qui se cache derrière le bouton soutenir ou «support»).

Vous pouvez aussi, si vous en avez les capacités techniques, installer cette solution sur votre serveur et rejoindre la communauté naissante des hébergeurs PeerTube. À ce jour, nous comptons près d’une vingtaine d’instances d’hébergement avec qui nous avons travaillé pour mettre en place une proto-fédération. Une mailing-list et un wiki ont d’ailleurs vu le jour pour partager les expériences et mettre en commun les savoirs de chacun·e, tout est sur le site joinpeertube.org

Les vidéos disponibles sont extrêmement variées : du hacking (matériel comme social) à l’éducation populaire, des conférences gesticulées au let’s play, du data-journalisme au librisme… Il y en a tellement pour tous les goûts que nous allons vous détailler cela dans un autre article !

Par contre, peu d’instances d’hébergement vont ouvrir leurs portes à vos vidéos… Car c’est un travail titanesque que d’héberger, modérer, et prendre la responsabilité de mettre sur son serveur le contenu d’autrui. Si votre envie est de publier vos vidéos sur une instance PeerTube, il va falloir que vous dénichiez une instance d’hébergement qui vous va… ou que vous vous organisiez pour le faire vous-même.

Illustration : CC-By-SA Emma Lidbury

Et il est où le Framatube de mes rêves ?

Alors Framatube est là : https://framatube.org , mais le Framatube de vos rêves risque fort d’être… dans vos rêves. Nous l’avions annoncé : Framasoft n’ouvrira pas son hébergement aux vidéos du public. Non seulement par crainte de devenir un point de centralisation dans une solution qui prône la décentralisation, mais aussi parce que nous n’en avons pas les épaules. Entre passer notre énergie à modérer et diffuser vos contenus, et s’investir pour que vous puissiez le faire en toute indépendance, nous avons choisi : nous voulons améliorer l’outil.

Car PeerTube est loin d’être parfait. Déjà, son interface n’existe qu’en anglais. Oui, cela fait râler les amoureuxses du Français que nous sommes (hihi ^^), mais si nous voulons une solution ouverte sur le monde, l’anglais est une base indispensable (et PeerTube dépasse déjà la simple francophonie). Or, le travail d’internationalisation (préparer un logiciel pour pouvoir traduire son interface en plusieurs langues) n’est pas encore fait… (mais on a des idées pour ça aussi, vous verrez !)

De même, nous avons bien compris que la monétisation des vidéos est un sujet qui vous titille. C’est d’ailleurs étrange de noter combien Google a formaté nos façons de voir la diffusion de vidéos en ligne, à ce sujet… Pour l’instant, la seule solution proposée aux personnes qui mettent en ligne des vidéos est de mettre un texte et un lien qui apparaîtront dans le bouton soutenir («Support») sous la vidéo.

Nous ne sommes pas allé·e·s plus loin car favoriser une solution technique serait imposer une vision des partages culturels et de leurs financements. Or nous avons ici une version bêta : de nombreuses améliorations sont à prévoir… Dont celles qui vous permettraient de créer (et choisir) vous-même les outils de monétisation qui vous intéressent !

En route pour la version 1 !

On aimerait bien pouvoir dire à Chocobozzz « Bon, maintenant, va faire une petite sieste jusqu’à la prochaine ère glacière », mais… Il reste tellement de choses à faire ! Déjà, parce qu’avec la sortie d’une version bêta viennent les retours des bêta-tests. Ensuite parce que nous comptons avancer pour proposer une version 1 d’ici la fin de l’année

Or ce ne sont pas les envies qui manquent pour améliorer PeerTube vers sa V1 : stabiliser le code, bien sûr, mais aussi travailler sa capacité à passer à l’échelle (comment se comporte PeerTube sur un petit RaspberryPi ou sur des grrrrrrrrros serveurs). Nous souhaitons aussi avoir un système d’internationalisation pour pouvoir traduire l’interface du logiciel, un outil pour mettre en ligne des sous-titres sur les vidéos, travailler le module de commentaires innovant imaginé sur le forum des contributions…

Dans nos rêves les plus fous, il y a aussi des outils statistiques plus poussés, un système de hooks ou de plugin qui permettent de personnaliser son instance PeerTube (changer l’apparence, ajouter un bouton ici ou là, etc.), une application mobile… Mais tout cela dépendra des énergies qui nous rejoindront comme de notre capacité à les accueillir et à collaborer ensemble.

Car tout cela a un coût : humain, associatif et financier. Si nous avons pu prolonger le contrat de Chocobozzz, c’est grâce à des dons qui ont été faits pour l’ensemble des actions de Framasoft. Ainsi, son temps de développement ne sera plus exclusivement consacré à PeerTube, car d’autres logiciels libres ont aussi besoin de ses talents (rassurez-vous, hein : il va quand même continuer à travailler sur son beau bébé ^^).

Longue vie à PeerTube !

Le fait est que nous allons devoir trouver comment pérenniser le poste de Chocobozzz et le projet PeerTube, qui nous semble avoir toutes les qualités pour proposer, à terme, une alternative éthique et astucieuse aux géants de la vidéo sur le web. Si nous cherchons encore comment faire, nous savons que nous ne voulons pas uniquement nous reposer sur la générosité de la communauté francophone.

En attendant, c’est aujourd’hui le jour où nous pouvons rendre publics les efforts qui ont été menés jusqu’à présent, en espérant que cela titille au moins votre curiosité… et au mieux vos envies de contribuer à cette belle aventure (ça se passe sur notre forum !).

Car oui, la route vers une alternative à YouTube est longue… Mais on vient d’en défricher la voie, et on vous assure qu’elle est Libre !

L’équipe Framasoft, qui lève son chapeau à Chocobozzz.

Pour aller plus loin