Khrys’presso du lundi 2 décembre 2019

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


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Spécial Julian Assange

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Logo de save .org

Spécial France

Un personnage sarcastique : ils ont oublié le conseil le plus évident : ne pas acheter ces cochonneries

Spécial Gilets Jaunes & politiques répressives

Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les autres trucs chouettes de la semaine

Deux personnages prennent le café. Le personnage de gauche dit : Décidément, c'est fou, tout ce qu'il se passe en une semaine !- la personne de droite répond : Si tu en veux encore plus, clique sur ma tasse !
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Khrys’presso du lundi 25 novembre 2019

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Spécial France

Spécial Gilets Jaunes & violences policières

Spécial GAFAM et cie

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Khrys’presso du lundi 18 novembre 2019

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


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Les autres lectures de la semaine

  • Comment construire un site Web (theatlantic.com – en anglais)

    wikiHow incarne une histoire alternative de l’internet, et une intéressante possibilité pour son avenir. wikiHow s’est différencié avec une fidélité charmante à certains des premiers principes du web ouvert. Le principal d’entre eux est le droit à la portabilité[…] « Si nos volontaires n’aiment pas notre façon de faire fonctionner wikiHow, ils le disent ; ils peuvent littéralement prendre tous les logiciels, tout le contenu qu’ils ont créé, et aller ailleurs. L’intuition serait que la qualité descende à zéro. Mais en fait, la qualité s’améliore. C’est l’une de ces choses qui ne fonctionne pas en théorie ; ça ne fonctionne qu’en pratique. Le web nous offre une opportunité de construire ce que nous voulons. […] Nous pouvons construire ce web de villages. Vous pouvez obtenir vos informations auprès de petits fournisseurs qui ont à cœur vos intérêts et qui ne tentent pas uniquement de vous exploiter pour obtenir des données. Le web pourrait être un endroit totalement différent. »

  • La reconnaissance faciale : un pas biométrique vers la société de la surveillance ? (blogs.sciences-po.fr)
  • Comment fonctionnent les technologies de reconnaissance faciale ? (lemonde.fr)
  • Comment votre smartphone vous espionne (Edward Snowden sur glitchmind.com – en anglais)

    Chaque téléphone intelligent, chaque téléphone tout court, est constamment connecté à la tour cellulaire la plus proche. Chaque téléphone, même quand son écran est éteint – vous pensez qu’il ne fait rien. Vous ne pouvez pas le voir parce que les émissions de radiofréquences sont invisibles, mais il hurle à la ronde en disant : « Je suis là, je suis là, je suis là ».

  • Intelligence artificielle : le grand malentendu (lemonde.fr)

    « En se focalisant sur l’IA comme potentiel destructeur de l’humanité, on ne se focalise pas sur la vraie problématique »[…]« Pourquoi accepte-t-on de vivre dans une société où l’être humain est en permanence traqué par des logiciels à des fins de marketing ? » […] « Plutôt que de spéculer sur l’avenir, la vraie question est que sommes-nous en train de vivre maintenant ? »

  • Le retour de la conscience (3/4) : de la contre-culture à la cryptographie quantique (internetactu.net)
  • L’insaisissable consentement, ou les limites de la démocratie sanitaire (theconversation.com)
  • Réussir (start.lesechos.fr)

    Notre société est panoptique, sans cesse sous l’oeil des pairs, animée par la rivalité mimétique. Chacun met en scène sa réussite, devient spectateur de la réussite de l’autre, tout aussi mise en scène. L’injonction à la réussite provoque une aliénation sociale et psychique assez forte.

  • Rebellion (deblanc.net – en anglais)

    Faire des erreurs, faire des bêtises, faire l’idiot·e et apprendre de tout cela est important dans le processus de définition de nous-mêmes. La technologie ne devrait pas être utilisée pour entraver notre croissance personnelle, surtout lorsqu’elle nous offre de nombreuses occasions de mieux explorer qui nous sommes, ou qu’elle nous permet de continuer à nous rebeller de la myriade de façons que nous avons toujours eues.

  • L’Europe est sous attaque (techrights.org – en anglais)

    Le protectionnisme et de condescendantes politiques assurent le passage rapide de la richesse des travailleurs européens à quelques aristocrates et à leurs facilitateurs bureaucratiques (dont les maîtres-chiens utilisent la politique comme une arme).

  • Romaric Godin : « Les élites néolibérales ne veulent plus transiger avec le corps social » (lvsl.fr)
  • La tâche de la politique aujourd’hui est d’effrayer les capitalistes autant que le communisme a pu le faire (theguardian.com – en anglais)

    Presque tous ces contrepoids au capitalisme extrême ont disparu aujourd’hui, des syndicats forts aux modèles nationaux alternatifs. La débauche qui en résulte nous entoure, depuis les entreprises qui envoient de l’argent à la pelle vers leurs actionnaires en expédiant leurs travailleurs vers les banques alimentaires, jusqu’aux milliardaires qui se préparent à se présenter à la présidence américaine, en passant par les grandes capitales (comme Londres) qui posent à peine la question des kleptocrates de passage mais leur vendent ce qu’ils veulent.

  • Cette jeunesse qui brûle. (affordance.info)

    Et désormais donc un étudiant s’immole par le feu. Un étudiant en grande précarité. En France. Pour dénoncer la misère dans laquelle il vit. Au 21ème siècle. Dans un communiqué au-delà du laconique, la conférence des présidents d’université “exprime tout son soutien à sa famille, à ses proches et à l’ensemble de la communauté universitaire de Lyon 2”. Son acte n’est pas mentionné. Il a simplement “tenté de se suicider”. Mal nommer les choses. Ne surtout pas nommer correctement les choses. Collectivement, nos “valeurs” universitaires ne sont plus rien d’autre qu’un immense torchecul. Qui brûle. Le grand incendie.

  • affordance.info: Immolation d’un étudiant : la stratégie du choc. Et les sinistres connards qui en sont responsables. (affordance.info)
  • La précarité tue, le capitalisme tue, le macronisme tue – (blog.mondediplo.net)

    Mais le plus frappant peut-être dans cette histoire de démolition, c’est l’inconscience heureuse des démolisseurs. Il est vrai qu’ils vivent dans une condition de séparation sociologique, spatiale et mentale, telle que rien de la souffrance humaine ne leur parvient plus. […] En réalité, dans le sociopathe, l’inconscient heureux et la brute sont indistinguables. Nous sommes sous le règne des brutes. À ces politiques publiques qui tuent pour avoir méthodiquement créé, et obstinément approfondi, les conditions de l’accident chimique, ou celles du harcèlement en entreprise, ou celles du désespoir par la misère, ou celles des accidents du travail sans surveillance, ou celles de l’épuisement « flexible », ou celles bientôt (déjà) de la mort en couloir d’hôpital, ou celles de l’accouchement en bord de route, il faudrait pouvoir donner enfin leur qualification adéquate : ce sont des politiques criminelles.

  • Pourquoi (re)lire le Comité Invisible ? (lundi.am)
  • De quoi l’association de malfaiteurs est-elle la clef? (malfaiteursassocionsnous.noblogs.org)

    Les conflits politiques et sociaux ont toujours ce mérite: dévoiler la tendance agressive, écrasante des institutions. Briser l’illusion de leur impartialité. De fait, la police, les tribunaux, la prison, sont des armes de guerre. Assumer le monopole de la violence légitime, c’est toujours assurer la domination d’un camp sur un autre: l’économie et l’État contre ceux qui les remettent en cause.

  • Comment l’abolition de l’esclavage a légitimé le travail forcé colonial en Afrique de l’Ouest (theconversation.com)
  • L’effondrement, parlons-en… – Les limites de la “collapsologie”. (barricade.be – pdf de l’étude à télécharger)

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les autres trucs chouettes de la semaine

  • Passer à l’échelle? Non! Essaimer en communs (symbioses-citoyennes.fr – article de mars 2019)

    Rester à taille humaine est certainement la meilleure manière de trouver des équilibres stables de gouvernance, à l’inverse de l’injonction au passage à l’échelle qui est l’une des sources des dérives du monde numérique actuel vers la plateformisation généralisée.

  • Pour des médias autonomes, changeons notre rapport aux réseaux sociaux (paris-luttes.info)

    Depuis cet été de nombreuses pages Facebook « contestataires » ont été censurées par la multinationale américaine. Le flux de certaines pages a été réduit à presque rien.Il nous faut prendre en compte ce nouveau rapport de force en notre défaveur et repenser nos pratiques de communication pour être moins dépendant des réseaux sociaux. L’information autonome est en passe de mourir sur Facebook ? Vive les médias libres !

  • Présentation du réseau Mutu (labogue.info)
  • Le projet systemd (system-d.org) – voir aussi la présentation vidéo (peertube.travelpandas.eu) Le but : permettre aux différents collectifs et associations de s’organiser efficacement : chiffré, gratuit, open-source visant à favoriser l’horizontalité…
  • Comment Wikipédia s’organise pour combler ses manques (lemonde.fr)

    Pas assez de contenus sur les femmes, sur l’Asie, ou sur certains lieux… Pour rendre l’encyclopédie plus représentative, les wikipédiens lancent diverses initiatives.

  • HTTPS, DNS, VPN… Explications. (mapao.net)
  • PeerTube met les bouchées doubles pour émanciper vos vidéos de YouTube (framablog.org)
  • Naissance d’un nouveau CHATONS : FELINN (Force d’Émancipation Locale pour l’Indépendance et la Neutralité du Net) (felinn.org)
  • Comment nous avons corrigé les DRM au Portugal et comment vous le pouvez aussi (telegra.ph) (Source : How we fixed DRM in Portugal (and so can you) (fsfe.org))
  • Internet est mort, vive l’internet low-tech ? (usbeketrica.com)

    L’objectif : créer, en deux semaines, un Web alternatif qui puisse tenir sur une clé USB d’1 giga. « On a tout déconstruit, et listé ce à quoi ils tenaient dans le Web : à Wikipédia, à la communication, aux mèmes… […]». Les étudiants vont fabriquer leur propre serveur avec un Rasberry Pi, et l’alimenter avec un panneau solaire. « Comme ça, la nuit, notre web n’est plus accessible et il revient le lendemain matin. On va s’amuser avec des contraintes. »

  • Gopher pour un Internet moins gourmand ? (killiankemps.fr)

    Gopher est un protocole Internet apparu à peu près au même moment que HTTP pour consulter des ressources librement. Le réseau de serveurs avec lesquels on peut communiquer avec HTTP s’appelle le Web et celui avec lequel on peut communiquer avec Gopher s’appelle le Gopherspace. De même, l’équivalent du blog dans le Web s’appelle un phlog dans le Gopherspace.[…] Une petite communauté utilise encore Gopher notamment par nostalgie et aussi parce qu’il n’y a pas trop de foule.
    En effet, avec une utilisation limitée à une petite échelle, le Gopherspace n’est pas devenu un espace publicitaire et commercial comme le Web. On retrouve sur le Gopherspace l’esprit des débuts de l’Internet avec des installations plutôt primitives sur des petits serveurs gérés par des particuliers.

Deux personnages prennent le café. Le personnage de gauche dit : Décidément, c'est fou, tout ce qu'il se passe en une semaine !- la personne de droite répond : Si tu en veux encore plus, clique sur ma tasse !
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Khrys’presso du lundi 11 novembre 2019

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Brave New World

Anniversaire

Le 8 novembre 2019, Aaron Swartz aurait eu 33 ans (wikipedia.org), l’occasion de voir ou revoir The Internet’s Own Boy: The Story of Aaron Swartz (archive.org) ou d’écouter/lire ce petit extrait datant de 2007 (en anglais)

Le changement dans l’architecture des médias est complètement lié au changement dans l’architecture du contrôle. Avec le système de radiodiffusion, vous avez une seule personne et une seule station qui décident de ce qui sera diffusé sur les ondes. Quand vous avez un réseau distribué comme Internet, tout le monde peut faire serveur. Il n’y a pas de distinction entre le radiodiffuseur et le récepteur. Chaque ordinateur fait les deux. Vous savez que vous pouvez prendre votre ordinateur portable à la maison et le faire fonctionner comme un serveur qui peut distribuer des films et de la musique, des pages Web et des e-mails de la même manière que les grands ordinateurs de Google le peuvent. Il n’y a pas de différence fondamentale entre les ordinateurs qu’ils ont sur leurs serveurs en rack et l’ordinateur que vous avez sur votre bureau.

Spécial France

Spécial Gilets Jaunes & violences policières

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L’initiative du Carillon (voir aussi : 1, 2 et 3)

Spécial GAFAM et cie

Le dossier de la semaine

Atteintes aux libertés – Surveillance, fichage, censure : la démocratie en danger ? (bastamag.net)

Les autres lectures de la semaine

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les autres trucs chouettes de la semaine

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Quand on explore, parfois, on s’égare !

Il paraît que l’on n’apprend que de ses erreurs… Nous avons donc voulu compiler nos plantages, errements et autres découragements récents, afin d’en tirer quelques enseignements.

Cet article fait partie des « Carnets de voyage de Contributopia ». D’octobre à décembre 2019, nous y ferons le bilan des nombreuses actions que nous menons, lesquelles sont financées par vos dons (qui peuvent donner lieu à une réduction d’impôts pour les contribuables français). Si vous le pouvez, pensez à nous soutenir.

 

Parler ici des ratés que Framasoft a connus et commis ces deux dernières années, c’est l’occasion de montrer la réalité de notre quotidien (qui n’est jamais tout blanc ni tout rose), tout en documentant les leçons que nous tirons de nos expériences.

Cet article se veut un exercice en failologie, une étude critique de nos erreurs et des leçons que nous en tirons. Il comportera une grande part de subjectivité, assumée.

On ne sait pas accueillir les contributions (mais on se soigne)

Il y a deux ans, nous annoncions naïvement que la feuille de route Contributopia permettrait « d’ouvrir les portes de la contribution ». Depuis, nous avons constaté à quel point nous ne savions pas accueillir les contributions ! Faire en sorte qu’un maximum de monde (dont des non-informaticien·nes) puisse contribuer au Libre, cela demande du temps, du travail et du savoir-faire.

Il faut créer des espaces d’expression chaleureux (donc les issues d’un git, c’est pas bon !), accueillir et accompagner les personnes, pour mieux les autonomiser dans leur acte de contribution. Nous soignons notre ignorance en nous éduquant (par un travail avec des designers dont c’est le métier, par l’organisation de Contribateliers…), mais clairement, ouvrir en grand les portes de la contribution, ce n’est pas pour tout de suite !

Cliquez sur l’image pour découvrir le site web des Contribateliers

Notre rythme ne s’accorde pas à tout

Pour parodier un dicton connu, si « ensemble on va plus loin », nous avons appris de nos partenariats qu’ensemble, on va quand même vachement moins vite ! Prendre soin de soi et des autres dans des actions conjointes ou des collectifs (comme les CHATONS), cela demande de s’adapter au rythme de tout le monde, donc de prendre son temps.

C’est parfois là le problème : le rythme de travail de Framasoft est rapide. Sur un projet, c’est dans notre culture d’avancer tambour battant, de concrétiser vite, quitte à ensuite rectifier souvent. Or les projets réalisés par des partenaires multiples sont dans un tempo plutôt lent, où on prend le temps de parcourir la gamme des points de vue pour trouver l’accord parfait.

Notre façon d’agir fait que si on s’assoit autour de la table d’un projet de partenariat, on trépigne, et ça frustre… Nous avons appris que nous sommes davantage à notre place lorsque nous proposons un partenariat d’accompagnement, sur le choix d’outils collaboratifs ou la stratégie d’émancipation numérique, par exemple. Finalement, c’est assez sain que chacun ait son rythme, que chacune ait sa méthode pour aller vers l’action… surtout quand tout le monde a trouvé sa place !

Au cas où on ne te l’aurait pas dit aujourd’hui…
Salut
Bon matin
Tu es à ta place
Tu t’en sors super bien
Je crois en toi.

Les médias sociaux, ces services à part

Lorsque nous avons lancé Framasphère et Framapiaf (respectivement nos alternatives à Facebook et à Twitter), nous n’avions pas anticipé que les médias sociaux, ce ne sont pas des services comme les autres. Les personnes n’y hébergent pas des données, des documents, des collaborations : c’est un bout de leur vie (privée, publique et en commun) qui s’y niche. Ouvrir un tel espace d’expression, ce n’est pas uniquement héberger un logiciel sur un serveur, c’est aussi prendre la responsabilité de décider ce qui y trouve sa place et ce qui en sera exclu, de choisir ce que vous acceptez (ou non) qu’il se passe dans votre hébergement, donc chez vous, en somme.

Nous avons mis beaucoup de temps à concevoir une charte de modération, la publier, et la faire respecter grâce à une équipe de modération. Pendant ce temps, des comportements hébergés chez nous ont généré de la souffrance, qui (oh, surprise) a engendré de la souffrance, etc. Nous souhaitons présenter nos sincères excuses pour tout cela.

L’explication, quant à elle, est simple : lorsque nous avons réalisé ce besoin de modération, nous n’avons pas eu les énergies humaines disponibles pour la mettre en place assez vite. Nous avons, ensuite, agi dans l’urgence et publié un article dont la formulation et l’illustration ont été interprétées à l’inverse de nos intentions, et décriées (nous y reviendrons plus bas).

C’est « Framasoft », pas StartUp’Soft !

Il y a un autre problème que nous rencontrons régulièrement : l’image de Framasoft. Pour les membres de l’association, « Framasoft » représente 34 autres potes. Des personnes avec leurs PACS, leurs syndromes de l’imposteur, leurs potagers, leurs geekeries improbables, leurs révoltes, leurs ‘tits bouts d’choux, leurs rêves, leurs grosses fatigues… et parfois leurs bouts de code ! Des humain·es, en somme, qui se retrouvent régulièrement pour rire et bosser.

Cependant, on dirait que pour beaucoup de gens, Framasoft représente cette espèce de grosse machine qui peut et qui doit tout faire. Vous ne vous en rendez peut-être pas compte, mais quand on lit toutes les injonctions à (et projections sur) notre association, on est dans Oui-Oui au pays des Start-Up ! Framasoft devrait être irréprochable (jusque dans la moindre formulation), libérer les Internets (en développant à ma place ma super idée que je ne vais pas faire moi), et porter mon combat politique (mais à ma manière, pas à la sienne).

Une description du collectif CHATONS en langage StartUp

Le cumul de ces attentes, qui pèsent sur les épaules des 34 potes, vient du fait que nous ne savons pas assez montrer que Framasoft, c’est avant tout des êtres humains. Ce qui se voit, ce sont les services en ligne, les projets, les partenariats, les grosses collectes et les petites victoires… Or tout cela n’existe que parce que quelques personnes incarnent cette idée commune qu’on appelle « Framasoft ». Nous avons compris que nous devrons déconstruire chez nos interlocutrices et interlocuteurs ces mécanismes de super-héroïsation de Framasoft.

Un problème de taille : notre Frama-régime

Ce problème d’image est lié à un problème qui est, littéralement, un problème de taille. Prenons l’exemple (un parmi d’autres) de notre alternative libre et fédérée à Twitter, Framapiaf. C’est un hébergement, parmi les centaines en ligne, du logiciel Mastodon. C’est un des points d’entrée dans la fédération parmi des centaines d’autres. Dans cette fédération, nous avons beaucoup de poids : trop de monde s’est inscrit chez nous.

Il est difficile de dire à de plus petites instances « si notre politique de modération ne vous convient pas, coupez-vous de nous » ! Cela reviendrait à leur demander d’isoler leurs membres de toutes les personnes qui s’inscrivent chez nous. D’un autre côté, Framasoft est une association d’éducation populaire qui a une mission d’ouverture et d’accueil du grand public (qui voit Framasoft comme une des « portes d’entrée » sur ces nouveaux médias).

Cela peut sembler anecdotique et discutable (il y a des instances Mastodon bien plus grosses que la nôtre), mais ajoutons à ça l’ensemble des autres projets où nous avons une visibilité (Framadate, PeerTube, Mastodon)… Et vous avez de nombreuses personnes qui disent « Framasoft devrait faire ceci » ou « Framasoft doit le faire comme cela » sans s’inquiéter de la charge mentale dont elles se déchargent sur nous.

Sauf que nous ne sommes pas une multinationale avec des dizaines de salarié·es et des millions de chiffre d’affaires annuel. Nous ne voulons pas le devenir. Il faut sortir du réflexe de facilité « ça, c’est une tâche pour Framasoft, qui fait déjà tout (sauf le café) ». Voilà une des raisons qui nous a poussé⋅es à réduire la voilure en expliquant que nous allions Déframasoftiser Internet !

Dégooglisons Internet, vu par Péhä (CC-By)

Changer le monde et se changer soi, ça fatigue

Publié dans l’urgence, l’article annonçant notre politique de modération a parfois été interprété à l’inverse de ce que nous voulions dire. Certaines parties pouvaient effectivement porter à confusion si l’on doutait de nos intentions. Nous avons toutefois été surpris·es lorsque les commentaires se sont multipliés, sans venir nous questionner directement. Il a été d’autant plus compliqué de faire la distinction entre nos ressentis et la logique que certain⋅e⋅s parmi nous se considèrent comme partie intégrante des communautés qui s’inquiétaient de nos positions. Cet épisode, qui reste encore douloureux pour nous, nous a permis de réaliser à quel point la confiance que l’on nous accorde est fragile.

Par ailleurs, nous avons appris à repérer et refuser les mécanismes d’opprobre par association, et de pureté moraliste. Pour grossir le trait, les personnes qui hurlent « Mais Framasoft bosse avec le Collectif X, et le Collectif X c’est Cousin Bidule et Cousin Bidule j’ai lu sur Internet qu’il est platiste, et c’est sale, donc Framasoft vous êtes de sales platistes ! », le feront dans le vide.

D’après notre article du 1er avril 2019, la frama-terre est frama-plate !

Nous ne résumerons pas les membres d’un collectif à une personne (quelle déshumanisation pour les autres !). En revanche, avant de contribuer ensemble, nous chercherons si nous avons assez de valeurs en commun et si le Collectif X souhaite sincèrement s’émanciper numériquement. En aucun cas ce partenariat ne signifie que Framasoft « légitime » le Collectif X, et inversement… Croire le contraire serait bien prétentieux, or la prétention aussi, c’est fatigant !

Contre le burn-out, raviver le feu de camp

L’ensemble de ces fatigues (déshumanisations, injonctions, projections, attentes, caricatures, opprobres, etc.) a un coût humain bien réel. Nous avons voulu trop en faire, trop vite. Nous avons dit oui trop souvent, et nous sommes trop éparpillées. Nous apprenons désormais à dire « non », à dire « pas avant 2022 ».

C’est la métaphore qu’utilise QuotaAtypique dans sa conférence « Du Plaisir de Lutter ensemble » : l’association, ce qui nous rassemble, c’est le feu de camp. Les actions, les conversations, les partenariats, ce sont ces territoires que l’on va explorer depuis ce camp. Et c’est cool, vraiment, d’aller explorer aussi loin ! Mais aujourd’hui, nous avons appris qu’il fallait aussi régulièrement retourner au camp, que ce soit pour nous reposer nous ou pour entretenir ce feu, ce qui anime notre élan commun. Et puis, c’est très souvent de là que prennent forme nos meilleurs projets.

La bienveillance ? oui, à Framasoft on peut dire que nous sommes bienveillantes et bienveillants, mais cela ne suffit pas à éviter les épuisements qu’il faut accompagner de soins, d’attention, de protection. Quand le Frama-pote a une super idée, il faut tout aussi bien savoir lui dire non, voire s’en protéger parce qu’on concrétise déjà d’autres super bonnes idées, qu’on n’a plus de place pour une nouvelle…

La route est longue, alors ne soyons pas pressé·es

Rassurez-vous cependant, hein : Framasoft reste un collectif où il fait bon vivre ! La majeure partie des retours que nous avons sont très positifs, et beaucoup de vos messages nous font chaud au cœur. L’ambiance est d’autant plus chaleureuse que nous essayons de tirer rapidement des leçons de nos échecs et prendre encore mieux soin de nous, de vous, de ce que l’on peut !

Expérimenter, tirer des leçons, prendre soin, cela demande du temps, plus de temps que ce que nous imaginions. Dans la feuille de route Contributopia, certains projets ne sont pas encore en place ; sans toutefois être abandonnés, ils vont sortir « quand ce sera prêt », comme on dit chez Debian. Le Winter of code n’est pas près de venir, le « git pour les nuls » ou « l’Université Populaire du Libre » (UPLOAD) sont encore, pour l’instant, des vœux pieux, des idées sans plan précis : nous n’avons pas encore eu de temps à leur accorder.

Finalement, c’est OK pour nous ! Chez Framasoft, on a décidé de faire tomber la pression, et de se dire que si on change le monde rien qu’un octet à la fois, ce sera déjà ça de gagné.

 

Rendez-vous sur la page des Carnets de Contributopia pour y découvrir d’autres articles, d’autres actions que nous avons menées grâce à vos dons. Si ce que vous venez de lire vous plaît, pensez à soutenir notre association, qui ne vit que par vos dons. Framasoft étant reconnue d’intérêt général, un don de 100 € d’un contribuable français reviendra, après déduction, à 34 €.

Soutenir Framasoft

Illustration d’entête : CC-By David Revoy




Khrys’presso du lundi 4 novembre 2019

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Khrys’presso du lundi 21 octobre 2019

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