Khrys’presso du lundi 2 mars 2020

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Laurent Chemla propose : exigeons des GAFAM l’interopérabilité

« Il est évidemment plus qu’urgent de réguler les GAFAM pour leur imposer l’interopérabilité. » écrit Laurent Chemla. Diable, il n’y va pas de main morte, le « précurseur dans le domaine d’Internet » selon sa page Wikipédia.

Nous reproduisons ici avec son accord l’article qu’il vient de publier sur son blog parce qu’il nous paraît tout à fait intéressant et qu’il est susceptible de provoquer le débat : d’aucuns trouveront sa proposition nécessaire pour franchir une étape dans la lutte contre des Léviathans numériques et le consentement à la captivité. D’autres estimeront peut-être que sa conception a de bien faibles chances de se concrétiser : est-il encore temps de réguler les Gafam ?

Nous souhaitons que s’ouvre ici (ou sur son blog bien sûr) la discussion. Comme toujours sur le Framablog, les commentaires sont ouverts mais modérés.

Interopérabilitay

« Interopérabilité » : ce mot m’ennuie. Il est moche, et beaucoup trop long.

Pourtant il est la source même d’Internet. Quasiment sa définition, au moins sémantique puisqu’il s’agit de faire dialoguer entre eux des systèmes d’information d’origines variées mais partageant au sein d’un unique réseau de réseaux la même « lingua franca » : TCP/IP et sa cohorte de services (ftp, http, smtp et tant d’autres) définis par des standards communs. Des machines « interopérables », donc.

Faisons avec.

L’interopérabilité, donc, est ce qui a fait le succès d’Internet, et du Web. Vous pouvez vous connecter sur n’importe quel site Web, installé sur n’importe quel serveur, quelle que soit sa marque et son système d’exploitation, depuis votre propre ordinateur, quelle que soit sa marque, son système d’exploitation, et le navigateur installé dessus.

Avant ça existaient les silos. Compuserve, AOL, The Microsoft Network en étaient les derniers représentants, dinosaures communautaires enterrés par la comète Internet. Leur volonté d’enfermer le public dans des espaces fermés, contrôlés, proposant tant bien que mal tous les services à la fois, fut ridiculisée par la décentralisation du Net.

Ici vous ne pouviez échanger qu’avec les clients du même réseau, utilisant le même outil imposé par le vendeur (« pour votre sécurité »), là vous pouviez choisir votre logiciel de mail, et écrire à n’importe qui n’importe où. Interopérabilité.

Ici vous pouviez publier vos humeurs, dans un format limité et imposé par la plateforme (« pour votre sécurité »), là vous pouviez installer n’importe quel « serveur web » de votre choix et y publier librement des pages accessibles depuis n’importe quel navigateur. Interopérabilité.

Bref. Le choix était évident, Internet a gagné.

Il a gagné, et puis… Et puis, selon un schéma désormais compris de tous, le modèle économique « gratuité contre publicité » a envahi le Web, en créant – une acquisition après l’autre, un accaparement de nos données après l’autre – de nouveaux géants qui, peu à peu, se sont refermés sur eux-mêmes (« pour votre sécurité »).

Il fut un temps où vous pouviez écrire à un utilisateur de Facebook Messenger depuis n’importe quel client, hors Facebook, respectant le standard (en l’occurrence l’API) défini par Facebook. Et puis Facebook a arrêté cette fonctionnalité. Il fut un temps où vous pouviez développer votre propre client Twitter, qui affichait ses timelines avec d’autres règles que celles de l’application officielle, pourvu qu’il utilise le standard (encore une API) défini par Twitter. Et puis Twitter a limité cette fonctionnalité. De nos jours, il devient même difficile d’envoyer un simple email à un utilisateur de Gmail si l’on utilise pas soi-même Gmail, tant Google impose de nouvelles règles (« pour votre sécurité ») à ce qui était, avant, un standard universel.

On comprend bien les raisons de cette re-centralisation : tout utilisateur désormais captif devra passer davantage de temps devant les publicités, imposées pour pouvoir utiliser tel ou tel service fermé. Et il devra – pour continuer d’utiliser ce service – fournir toujours davantage de ses données personnelles permettant d’affiner son profil et de vendre plus cher les espaces publicitaires. Renforçant ainsi toujours plus les trésoreries et le pouvoir de ces géants centralisateurs, qui ainsi peuvent aisément acquérir ou asphyxier tout nouveau wanabee concurrent, et ainsi de suite.

C’est un cercle vertueux (pour les GAFAM) et vicieux (pour nos vies privées et nos démocraties), mais c’est surtout un cercle « normal » : dès lors que rien n’impose l’interopérabilité, alors – pour peu que vous soyez devenu assez gros pour vous en passer – vous n’avez plus aucun intérêt à donner accès à d’autres aux données qui vous ont fait roi. Et vous abandonnez alors le modèle qui a permis votre existence au profit d’un modèle qui permet votre croissance. Infinie.

Imaginez, par exemple, qu’à l’époque des cassettes vidéo (respectant le standard VHS) un fabricant de magnétoscopes ait dominé à ce point le marché qu’on ait pu dire qu’il n’en existait virtuellement pas d’autres : il aurait évidemment modifié ce standard à son profit, en interdisant par exemple l’utilisation de cassettes d’autres marques que la sienne (« pour votre sécurité »), de manière à garantir dans le temps sa domination. C’est un comportement « normal », dans un monde libéral et capitaliste. Et c’est pour limiter ce comportement « normal » que les sociétés inventent des régulations (standards imposés, règles de concurrence, lois et règlements).

Et il est évidemment plus qu’urgent de réguler les GAFAM pour leur imposer l’interopérabilité.

Nous devons pouvoir, de nouveau, écrire depuis n’importe quel logiciel de messagerie à un utilisateur de Facebook Messenger, pourvu qu’on respecte le standard défini par Facebook, comme nous devons écrire à n’importe quel utilisateur de Signal en respectant le standard de chiffrement de Signal. Il n’est pas question d’imposer à Signal (ou à Facebook) un autre standard que celui qu’il a choisi (ce qui empêcherait toute innovation), pourvu que le standard choisi soit public, et libre d’utilisation. Mais il est question de contraindre Facebook à (ré)ouvrir ses API pour permettre aux utilisateurs d’autres services d’interagir de nouveau avec ses propres utilisateurs.

Au passage, ce point soulève une problématique incidente : l’identité. Si je peux écrire à un utilisateur de Messenger, celui-ci doit pouvoir me répondre depuis Messenger. Or Messenger ne permet d’écrire qu’aux autres utilisateurs de Messenger, identifiés par Facebook selon ses propres critères qu’il n’est pas question de lui imposer (il a le droit de ne vouloir admettre que des utilisateurs affichant leur « identité réelle », par exemple : ce choix est le sien, comme il a le droit de limiter les fonctionnalités de Messenger pour lui interdire d’écrire à d’autres : ce choix est aussi le sien).

Il est donc cohérent d’affirmer que – pour pouvoir écrire à un utilisateur de Messenger depuis un autre outil – il faut avoir soi-même un compte Messenger. Il est donc logique de dire que pour pouvoir lire ma timeline Twitter avec l’outil de mon choix, je dois avoir un compte Twitter. Il est donc évident que pour accéder à mon historique d’achat Amazon, je dois avoir un compte Amazon, etc.

capture d’écran, discussion sur Twitter
capture d’écran, discussion avec L. Chemla sur Twitter. cliquez sur cette vignette pour agrandir l’image

L’obligation d’avoir une identité reconnue par le service auquel on accède, c’est sans doute le prix à payer pour l’interopérabilité, dans ce cas (et – au passage – c’est parce que la Quadrature du Net a décidé d’ignorer cette évidence que j’ai choisi de quitter l’association).

Ce qui ne doit évidemment pas nous obliger à utiliser Messenger, Amazon ou Twitter pour accéder à ces comptes: l’interopérabilité doit d’accéder à nos contacts et à nos données depuis l’outil de notre choix, grâce à l’ouverture obligatoire des API, pourvu qu’on dispose d’une identité respectant les standards du service qui stocke ces données.

On pourrait résumer ce nouveau type de régulation avec cette phrase simple :

« si ce sont MES données, alors je dois pouvoir y accéder avec l’outil de MON choix ».

Je dois pouvoir lire ma timeline Twitter depuis l’outil de mon choix (et y publier, si évidemment j’y ai un compte, pour que les autres utilisateurs de Twitter puissent s’y abonner).

Je dois pouvoir consulter mon historique d’achats chez Amazon avec l’outil de mon choix.

Je dois pouvoir écrire à (et lire les réponses de) mes contacts Facebook avec l’outil de mon choix.

Il y aura, évidemment, des résistances.

On nous dira (« pour votre sécurité ») que c’est dangereux, parce que nos données personnelles ne seront plus aussi bien protégées, dispersées parmi tellement de services décentralisés et piratables. Mais je préfère qu’une partie de mes données soit moins bien protégée (ce qui reste à démontrer) plutôt que de savoir qu’une entreprise privée puisse vendre (ou perdre) la totalité de ce qui est MA vie.

On nous dira que c’est « excessivement agressif pour le modèle économique des grandes plateformes », alors qu’évidemment c’est justement le modèle économique des grandes plateformes qui est excessivement agressif pour nos vies privées et nos démocraties, d’une part, et que d’autre part l’interopérabilité ne modifie en rien ce modèle économique : dès lors qu’elles stockent toujours une partie de nos données elles restent (hélas) en capacité de les vendre et/ou de les utiliser pour « éduquer » leurs IA. Tout au plus constateront-elles un manque-à-gagner comptable, mais ne gagnent-elles pas déjà largement assez ?

À ce jour, l’interopérabilité s’impose comme la seule solution réaliste pour limiter le pouvoir de nuisance de ces géants, et pour rétablir un peu de concurrence et de décentralisation dans un réseau qui, sinon, n’a plus d’autre raison d’être autre chose qu’un simple moyen d’accéder à ces nouveaux silos (qu’ils devraient donc financer, eux, plutôt que les factures de nos FAI).

À ce jour, l’ARCEP, la Quadrature du Net (même mal), l’EFF, le Sénat, et même l’Europe (Margrethe Vestager s’est elle-même déclarée en faveur de cette idée) se sont déclarés pour une obligation d’intéropérabilité. C’est la suite logique (et fonctionnelle) du RGPD.

Qu’est-ce qu’on attend ?

Édit. de Laurent suite à la publication de l’article sur son blog

Suite à ce billet des discussions sur Twitter et Mastodon, indépendamment, m’ont amené à préciser ceci : prenons par exemple mamot.fr (l’instance Mastodon de la Quadrature) et gab.ai (l’instance Mastodon de la fachosphère). Mamot.fr, comme nombre d’autres instances, a refusé de se fédérer avec Gab. C’est son droit. En conséquence, les utilisateurs de Gab ne peuvent pas poster sur Mamot, et inversement.

Pour autant, les deux sont bel et bien interopérables, et pour cause : elles utilisent le même logiciel. Gab pourrait parfaitement développer un bout de code pour permettre à ses utilisateurs de publier sur Mamot, pour peu qu’ils s’y soient identifiés (via une OAuth, pour les techniciens) prouvant ainsi qu’ils en acceptent les CGU.

Ce qu’elles ne sont pas, c’est interconnectées : il n’est pas possible de publier sur l’une en s’identifiant sur l’autre, et inversement.

Je crois qu’au fond, les tenants de l’idée qu’on devrait pouvoir publier n’importe quoi n’importe où, sans identification supplémentaire, confondent largement ces deux notions d’interconnexion et d’interopérabilité. Et c’est fort dommage, parce que ça brouille le message de tous.

 

Pour aller plus loin dans la technique, vous pouvez aussi lire cette réponse de Laurent dans les commentaires de NextINpact.




Khrys’presso du lundi 24 février 2020

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Publicité segmentée : la méthode Cacarico

Aujourd’hui, c’est une interview de Franck Riester sur France Inter (et particulièrement ce passage sur la publicité segmentée) qui a fait réagir notre grisebouilleur Gee…

Publicité segmentée : la méthode Cacarico

La semaine dernière, une séquence issue d’une interview de Franck Riester par Sonia Devillers sur France Inter a retenu l’attention de pas mal d’internautes.

Le Geek demande : « C'est qui lui, déjà ? » La Geekette répond : « Notre Ministre de la Culture. » Le Geek : « Ah. » La Geekette : « Et rapporteur de la loi Hadopi, à l'époque. » Le Geek : « Oula. Mais ils le savaient, ça, au moment de le nommer Ministre ?  Parce que moi, t'as ça sur ton CV? tu gicles direct… »

Le sujet était la publicité segmentée, c’est-à-dire ciblée selon le profil du spectateur ou de la spectatrice

(âge, catégorie sociale, habitudes de consommation, etc.),

déjà largement répandue sur Internet et qui devrait être mise en place pour la télé via une prochaine réforme audiovisuelle.

Les citations sont d'origine. À la radio, Riester explique : « Quand vous allez sur Internet, tous les jours, c'est ce qu'il vous arrive. » Devillers : « Ouais. » Riester : « Et c'est quelque chose qui est demandé, d'ailleurs, la plupart du temps, par les internautes. » Devillers : « Ouais. »

« Ouais » ?

« OUAIS » ?

Comment ça, « ouais » ?!

Pardon, mais la seule réaction appropriée, ça aurait dû être celle-là :

Cette fois les citations ne sont plus d'origine. Devillers éclate de rire et dit : « Hahahahahahahahaha ! “Demandé par les internautes” ! La pub ! Demandée ! Hahahahaha ! Et le flicage aussi ! Hahaha, quel déconneur, ce Francky !  Hahahahaha !  La vache, je la ressortirai aux repas de famille, celle-là ! Vas-y, t'en as pas une autre ? “Demandé !” Hahaha !  Oh le con ! J'ai mal aux côtes, LE CON ! » Elle tape sur la table de rire. Le smiley, souriant : « Ah bah le mec d'Hadopi, il a forcément de l'humour. »

Je m’en veux de péter tes rêves, Francky, mais :

Le Geek lit un journal : « Selon un sondage IFOP de 2013, 47 % des Français pensent que la publicité sur Internet est une assez mauvaise chose, et 17 % que c'est une TRÈS mauvaise chose.  Ça fait quand même quasiment 2 tiers d'opinions défavorables, hein… » La Geekette lit également et poursuit : « J'ai aussi un sondage OpinionWay de 2017 qui dit que 89 % des Français se rendent dans une autre pièce pendant les coupures pub à la télé.  Un amour aussi fou pour la pub, vraiment, c'est émouvant. »

Bref, ce qui est « demandé par les internautes », mon petit lapin de 6 semaines, c’est surtout des bloqueurs de pubs.

Et des chiottes pas trop loin du salon, mais c’est un autre sujet.

Le Geek est allongé par terre, tremblant et transpirant, l'air terrifié. Le Nerd : « Qu'est-ce qu'il lui arrive ? » La Geekette : « Sans faire gaffe, il a navigué sur Internet sans bloqueur de pub… » Le Geek s'exclame : « MAIS Y'A DES GENS QUI SUPPORTENT CETTE HORREUR ?! TOUS LES JOURS ?! »

Passée la tranche de rigolade, le contexte est posé : les géants du web (les GAFAM par chez nous) se torchent tranquillement avec nos vies privées pour nous gaver de publicités ciblées.

Imaginons 5 minutes qu’on soit dans une démocratie saine, avec des ministres qui agiraient dans l’intérêt du peuple. Une réaction raisonnable serait celle-ci :

Un faux ministre à la radio dit : « Par conséquent, on va renforcer la législation sur la protection de la vie privée sur Internet pour contrer le capitalisme de surveillance et empêcher les GAFAM de vendre la vie privée de nos concitoyens et concitoyennes sur l'autel de la sauvagerie publicitaire. » La présentatrice est en larmes : « La vache, c'est beau, c'que vous dites, monsieur l'Ministre. »

Bien sûr, en réalité, voilà ce que notre champion national a déclaré :

Citation originale à nouveau. Riester au micro de la radio : « Il y avait une inéquité de traitement entre les chaînes de télévision et les acteurs de l'Internet, au détriment du financement des chaînes de télévision qui ont un rôle majeur à jouer dans le paysage audiovisuel de nos compatriotes… et notamment qui permet de financer la création française en matière de cinéma et d'audiovisuel. Et donc là on donne simplement la possibilité à la télévision d'avoir les mêmes outils modernes de publicité pour augmenter leur volume de publicité, pour pérenniser leur modèle économique. » La présentatrice, blasée : « Nia vache, chéboskevou dit essie ulmi ns trr rr… »

Comme ça n’est pas la première fois qu’on voit ce genre d’argument, je propose qu’on nomme cette méthode de résolution des problèmes : la méthode Cacarico.

La télévision française est représentée par un panneau « Temps de cerveau disponible pas cher » (bof bof). Les GAFAM sont représentés par un caca. Riester regarde et dit : « Mince, il y a un gros problème ! »

La télévision française est remplacée par un caca avec un drapeau français. Riester, pouce en l'air : « Et voilà, c'est réparé !  La Méthode Cacarico : c'est caca, oui, mais c'est français, monsieur ! »

Quant à « pérenniser leur modèle économique », le problème est le même qu’il s’agisse de la télé, de la presse écrite ou de la presse en ligne : est-ce qu’un modèle économique basé sur l’assujettissement aux intérêts privés des multinationales est un modèle souhaitable et donc un modèle que l’on peut souhaiter pérenniser ?

Question pas du tout orientée, je sais.

Riester s'exclame : « Maaiheuuu, la pub, c'est bien ! Ça permet d'avoir des services gratuits ! » Gee réplique : « C'est pas gratuit : les coûts de la pub sont répercutés sur les prix des produits, c'est pas de l'altruisme de la part des entreprises… En fait c'est comme une grosse TVA mais privatisée et sans décision démocratique sur la façon dont elle est redistribuée.  Le rêve, quoi. »

Pour finir, Franck Riester s’est bien sûr voulu rassurant sur les éventuelles atteintes à la vie privée :

Nouvelle citation originale à la radio de Riester : « C'est tout le travail qui va être conduit avec le CSA, avec les opérateurs de télécommunication… pour arriver à avoir un dispositif qui est protecteur de la vie privée de nos compatriotes. » Devillers : « Dispositif que vous n'avez pas encore. » Riester : « Euuuh, pas en détail. »

Je suis hyper rassuré.

La vie privée est bien sûr au centre des préoccupations des entités qui veulent étendre le domaine d’application de la publicité segmentée.

Un mec en costard avec un médaillon dollar autour du cou et un cigare aux lèvres : « Voilà, donc on va vendre de la cocaïne dans les écoles primaires.  Mais c'est tout le travail qui va être conduit avec l'OMS, avec les parrains de la mafia… pour arriver à avoir un dispositif qui est protecteur de la santé de nos enfants.  Au pire, en cas d'addiction, on leur fera un numéro d'appel, c'est la réponse universelle, en ce moment. »

Quant au fameux « dispositif protecteur de la vie privée », si c’est comme le logiciel de sécurisation qui devait être fourni avec la Hadopi…

Un squelette derrière son ordinateur, avec des toiles d'araignées. Une flèche indique : « Internaute attendant patiemment de pouvoir sécuriser son accès Internet avec le pare-feu OpenOffice » Le smiley ricane : « Aaaah, les blagues de 2009… increvables ! » Note : BD sous licence CC BY SA (grisebouille.net), dessinée le 19 février 2020 par Gee.

Sources :

Crédit : Gee (Creative Commons By-Sa)




Khrys’presso du lundi 17 février 2020

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Khrys’presso du lundi 3 février 2020

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  • Vous êtes maintenant contrôlés à distance (nytimes.com – en anglais)

    Nous pensions que nous effectuions des recherches sur Google, mais nous comprenons à présent que c’est Google qui fait des recherches sur nous. Nous pensions que nous utilisions les médias sociaux pour nous connecter, mais nous avons appris que c’est cette connexion qui permet aux médias sociaux de nous utiliser. Nous nous sommes à peine demandé pourquoi notre nouvelle télévision ou notre nouveau matelas disposait d’une politique de confidentialité, mais nous avons commencé à comprendre que les politiques de « confidentialité » sont en fait des politiques de surveillance.

  • Michel Bauwens: “Plus une civilisation est inégalitaire et prédatrice, plus dure est sa chute” (lecho.be)
  • La liberté, après l’abondance
  • Entre les Routes 87 et 91 – Balade dans les territoires sombres de l’Empire américain (lundi.am)
  • E3C : Et mon Cul Connard, c’est du Confit ? (affordance.info)
  • On peut rire de tout… mais pas avec la loi Avia ! (theconversation.com)
  • Aucune loi Avia n’empêchera des cas comme Mila (affordance.info)

    il y a eu, et c’est immensément plus grave, le même relativisme permettant d’inverser la charge de la culpabilité, au travers d’une sortie calamiteuse et honteuse de … la garde des sceaux, Nicole Belloubet, expliquant que “l’insulte à une religion constituait évidemment une atteinte à la liberté de conscience”. Soit la définition même du délit de blasphème. Dans la bouche de la Garde des sceaux. Au 21ème siècle. En France. Après les attentats contre Charlie Hebdo.

  • Démocratie de faible intensité (politis.fr)

    Face à toutes les contestations, le verdict de la présidentielle de 2017 est de peu de poids. Le problème, il est vrai, dépasse Emmanuel Macron. C’est celui de la Ve République. Le suffrage universel ne peut pas être une arnaque suivie d’une sorte de bras d’honneur…

  • Non monsieur Macron, nous ne sommes plus en démocratie (blogs.mediapart.fr)
  • Contre « la-démocratie » (blog.mondediplo.net)

    Mais qui sont ces gens ? Qu’est-ce que c’est que cette humanité-là ? Que se passe-t-il à l’intérieur de ces personnes ? Se passe-t-il seulement quelque chose ? Y a-t-il des pensées ? Si oui lesquelles ? En fait, comment peut-on résister au-dedans de soi à des hontes pareilles ? Que ne faut-il pas dresser comme murailles pour parvenir à se maintenir aussi stupidement face à des désaveux aussi terribles ? Comment peut-on espérer rester « légitime » à force d’imposer à la majorité les intérêts de la minorité ? Même un instrument aussi distordu que les sondages n’a pu que constater le refus majoritaire, continûment réaffirmé, de la loi sur les retraites. C’est sans doute pourquoi le gouvernement, supposément mandaté par le peuple, s’acharne à faire le contraire de ce que le peuple lui signifie.

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