Quand Stanford alimente à son tour les Open Educational Ressources

La célèbre université de Stanford emboîte le pas d’autres vénérables institutions éducatives telle le MIT et propose elle aussi désormais des Open Educational Ressources avec le lancement d’un site dédié : Stanford Engineering Everywhere dont nous avons traduit ci-dessous la page d’accueil (merci Olivier).

Pour le moment une dizaine de cours sont disponibles en informatique, intelligence artificielle et robotique.

Tout comme le programme MIT OpenCourseWare, les ressources proposées sont sous licence Creative Commons BY-NC-SA (signifiant par là-même que tout un chacun est libre de les utiliser, les diffuser, les distribuer et, point important quand il s’agit d’éducation, de les modifier et les adapter à ses propres besoins, tant qu’aucune exploitation commerciale n’est en jeu).

En France on est apparemment encore très frileux sur le sujet (à comparer avec l’Espagne par exemple) mais gageons que nous saurons rapidement rattraper notre retard (du moins l’espère-je).

Je me souviens des conditions plus que difficiles des étudiants de l’université de Bangui (Centrafrique) lorsque je faisais ma coopération là-bas. C’était certes il y a longtemps (aux premiers temps d’internet pour être plus précis) et la situation à dû certainement évoluer favorablement depuis mais quelle chance tout de même que de parfaire désormais sa formation avec ces supports de cours toujours plus nombreux mis à disposition par les plus prestigieuses universités d’Amérique ou d’ailleurs.

Copie d'écran - Stanford - Engineering Everywhere

Stanford Engineering Everywhere

Stanford Engineering Everywhere

Pour la première fois de son histoire, l’université de Stanford (Californie) met gratuitement à disposition des étudiants et enseignants du monde entier ses cours d’ingénierie les plus populaires. Le programme Stanford Engineering Everywhere (SEE) ouvre l’expérience de Stanford en ligne aux étudiants et professeurs. Tout ce dont vous avez besoin est un ordinateur et une connexion Internet. Vous avez accès aux vidéos des cours, aux polycopiés, vous pouvez passer les quizz et les tests et communiquer avec d’autres étudiants SEE comme vous le souhaitez.

Cet automne, SEE inaugure son programme en vous offrant l’un des enseignements les plus populaires à Stanford : son cours en trois parties d’introduction à l’informatique, auquel assiste la majorité des élèves préparant un diplôme à Stanford, en plus de sept autres cours plus spécialisés sur l’intelligence artificielle et l’ingénierie électrique.

Stanford Engineering Everywhere vous propose :

  • Des vidéos de cours entiers disponibles en streaming ou en téléchargement où vous voulez, quand vous voulez
  • Tous les supports de cours, ce qui comprend les programmes, les polycopiés, les devoirs ainsi que les examens
  • La possibilité de se connecter avec d’autres étudiants SEE
  • Le support des PC, Mac et des appareils communiquants

Stanford encourage tous les professeurs à faire usage des outils pédagogiques mis à disposition pour leurs propres cours. Une licence Creative Commons permet l’usage libre et ouvert, la réutilisation, l’adaptation et la distribution des ressource présentes sur Stanford Engineering Everywhere.




Créatifs Culturels et Mouvement du Logiciel Libre

Riza - CC byLes Créatifs Culturels vous connaissiez ? Moi non, jusqu’à cet été où quelqu’un est venu m’en parler avec une certaine passion pour ne pas dire une passion certaine[1].

De quoi s’agit-il exactement ? L’expression n’est pas forcément heureuse mais ce serait une nouvelle catégorie sociologique regroupant des personnes dont la première caractéristique est d’ignorer qu’elles en font partie !

Viennent ensuite les caractéristiques de fond et, comme souvent, Wikipédia est ton ami :

« Les Créatifs Culturels auraient en commun de favoriser la faible dépendance vis-à-vis des modes de consommation industrialisés, de chercher à favoriser le développement personnel et spirituel, de remettre l’humain au cœur de la société, de refuser les dégradations environnementales, notamment celles induites par l’exploitation des ressources naturelles et de rechercher des solutions nouvelles aux problèmes personnels ou sociaux (par exemple sans fausse antinomie entre engagement et vie personnelle). »

Cette absence d’antinomie entre engagement et vie personnelle, ce serait ce qui les distingue des Bobos (selon Sauveur Fernandez sur Novethic.fr) :

« Les Bobos et autres Nonos ont une réelle part de sincérité, mais sont pétris de contradictions, car encore au premier stade de sensibilisation. Viennent ensuite les consom’acteurs avec des degrés plus ou moins fort d’implication. Puis les alternatifs, c’est à dire les personnes qui s’impliquent réellement dans leurs engagements qu’ils essaient de vivre concrètement. Ils sont à la fois consom’acteurs et citoyens engagés, mariant à la fois la connaissance et la pratique concrète. Ils représentent, en fait, l’ensemble des gens sensibles à l’éthique, au social, à l’environnement. Ce sont eux les créatifs culturels, même s’ils n’aiment pas trop ce terme, le trouvant un peu trop "mode" ou "gadget". »

Ekopedia se montre quant à lui un peu plus précis voire engagé :

« Ce terme désigne une famille sociologique occupant une part importante des populations occidentales : 17% en France et 25% aux Etats-Unis. Il est la traduction de l’américain cultural creatives, créé par le sociologue Paul H. Ray et la psychologue Sherry Ruth Anderson.

Le courant porté par les créatifs culturels, ou "créateurs de culture", est perçu par les sociologues comme l’avènement d’une nouvelle culture. Elle serait d’après ces deux chercheurs «la manifestation d’une lente convergence de mouvements et de courants jusqu’alors distincts vers une profonde modification de notre société», l’éveil d’une civilisation post-moderne, aussi importante que celle qui, il y a cinq cents ans, marqua la fin du moyen-âge.

Les créateurs culturels vivent d’ores et déjà dans un système de valeur et de comportement nouveaux : mode de consommation fondé sur le respect et la reconnaissance de la valeur de l’environnement (consommation d’aliments biologiques, utilisation de la médecine naturelle), conscience des valeurs féminines (place des femmes dans la sphère publique, coopération et préoccupation par rapport à la violence), prédominance de l’être sur l’avoir et le paraître, quête humaine tournée vers l’intérieur et l’extérieur (connaissance de soi, ouverture aux autres, dimension spirituelle), implication individuelle et solidaire dans la société, dans le social avec une dimension locale, ouverture culturelle (respect des différences et de la multiculturalité). »

Déjà 17% en France… Et comme ils n’ont pas encore conscience de leur appartenance, on peut envisager des évolutions socio-économiques intéressantes le jour où ils réaliseront leur force potentielle et agiront véritablement ensemble. Sinon c’est le marketing qui récupèrera tranquillement tout ça.

Soit. Mais deux modestes petites questions en passant.

La première est d’interroger le concept même de Créatifs Culturels. Est-ce un groupe socio-culturel pertinent, qui représente réellement un phénomène palpable et durable ?

Personnellement, à parcourir quelques liens sur le sujet, je dois avouer que j’ai eu très souvent l’impression d’en être (sauf lorsque l’on insiste trop sur le côté spirituel ou développement personnel qui dérive parfois sur du new-age de mauvais aloi). Et puis, ça fait plus chic dans les diners mondains de se débarasser de l’étiquette péjorative de Bobo pour arborer fièrement celle de Créatif Culturel 😉

La seconde question est plus originale mais en relation avec le sujet principal de ce blog. En admettant que le concept soit valide, y aurait-il une quelconque affinité entre les Créatifs Culturels et le mouvement du logiciel libre ?

Vous me direz que cela oblige à définir le mouvement du logiciel libre, ce qui est déjà une difficulté en soi. Mais, admettons qu’on adhère peu ou prou à ce qui sous-tend cette citation de Stallman : « Le mouvement du logiciel libre est un mouvement social », peut-on alors envisager des convergences et autres synergies entre les deux mouvements (dans la manière d’appréhender l’économique et le relationnel par exemple) ?

En fait il me faudrait un peu plus de temps pour me pencher sérieusement sur la question (procrastination quand tu nous tiens !). Piteux et confus, je m’aperçois donc que je n’ai donc pas rempli la promesse du titre de mon billet. Ce qui ne m’empêche pas d’attendre avec impatience… vos propres réponses dans les commentaires !

Ce qui est à mon avis presque certain c’est que si un Créatif Culturel (digne de ce nom) se met à s’intéresser de près ou de loin à l’informatique il se tournera naturellement et effectivement vers les logiciels libres. À la différence du Bobo qui lui adoôore les logiciels libres mais souffre encore du syndrome Bayrou 😉

Notes

[1] Crédit photo : Riza (Creative Commons By)




La SACEM, Don Quichotte et les vilaines Majors

Vous n’avez pas le temps de farfouiller dans les millions de youtoubeuries pour y dénicher les vidéos les plus intéressantes ? Ne vous inquiétez pas, le Framablog et son armée de visionneurs fous vous épargnent ce fastidieux travail (de sape).

Thème du jour : De la non fatalité d’être à la SACEM lorsque l’on fait de la musique. Ce qui en soi est une excellente nouvelle 😉

C’est expliqué vite-fait-bien-fait par notre ami Eric Aouanès de Dogmazic, lors d’une prise de vue réalisée au moment de l’inauguration de la première borne Automazic à Gradignan.

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Une carte de Copenhague directement issue de la cuisse d’OpenStreetMap

OpenStreetMap - CopenhagueComment en arrive-t-on à s’enthousiasmer pour une simple carte anglophone de la ville de Copenhague, telle est la question du jour.

En fait c’est très simple. D’abord parce que c’est le temps des vacances et des voyages. Ensuite parce qu’elle a été éditée et distribuée gratuitement par USE-IT, une association qui se propose d’apporter aux jeunes des informations touristiques rédigées bénévolement par des locaux (en dehors donc de toute considération commerciale comme cela arrive souvent avec les cartes que l’on vous distribue gracieusement dans les plupart des offices de tourisme officiels).

Mais c’est aussi, voire surtout, parce que la cartographie de la ville provient directement du données libres du projet OpenStreetMap (évoqué rapidement dans mon récent billet photos de voyage en Belgique). Par extrapolation on est donc en présence d’une sorte de carte libre.

OpenStreetMap - CopenhaguePour de plus amples informations sur cette initiative rendez-vous sur la page dédiée d’OSM (liens directs vers les images du recto et du verso de la carte). Une telle démarche témoigne du dynamisme des contributeurs d’OpenStreetMap de cette partie du monde. Mais on perçoit bien que plus OpenStreetMap gagnera en maturité et plus il sera possible de multiplier ces cartes.

Résumons-nous. On a donc des logiciels dits libres et d’autres qui le sont moins. Idem pour la musique, les livres, les encyclopédies… et maintenant les cartes. Difficile de nier que quelque chose est en train doucement mais sûrement d’émerger, un quelque chose dont le Framablog n’a pas fini de parler 😉




Automazic – Quand la musique est borne

Automazic

Un petit moment déjà que je souhaitais consacrer un billet[1] à ce projet qui mérite, ô combien, d’être mis en lumière et soutenu .

Automazic c’est quoi donc au juste ? L’idée est assez proche de La Source de Bamako, mais reprenons paresseusement (c’est l’été) la présentation issue du site officiel[2] :

La borne interactive Automazic est un concept original de l’association Musique Libre. Il s’agit d’un point d’accès public à la musique présente sur le site de l’association : dogmazic.net. Elle est conçue pour être installée dans les lieux publics, de telle sorte que les visiteurs puissent écouter, télécharger ou déposer gratuitement des musiques sous licences ouvertes.
La borne Automazic a été pensée et étudiée en concertation avec certains responsables des médiathèques de France (ACIM), notamment la médiathèque de Gradignan, afin de répondre à plusieurs attentes :
– Enrichir le catalogue musical existant des bibliothèques musicales avec une archive dense de musique originale ;
– Procurer une visibilité plus importante aux artistes de dogmazic.net qui ont fait le choix de diffuser leurs œuvres sous licences ouvertes en leur proposant un moyen supplémentaire pour diffuser leurs œuvres ;
– Partager un catalogue riche et varié avec un large auditoire au sein de hauts lieux culturels que sont les médiathèques ;
– Informer le public sur les enjeux de la musique en licence ouverte grâce à une documentation claire, et le sensibiliser sur les potentiels de partage et de création offert par ces licences.

Côté utilisateur, vous arrivez devant la borne, enfilez le casque et c’est parti pour un choix musical de plus de quinze mille titres. Lorsqu’un morceau vous plait, vous le signalez d’un simple clic (tactile) et à la fin de votre session vous pouvez donc récupérer sur votre clé USB, en toute gratuité mais surtout en toute légalité, l’ensemble de votre sélection. Great, isn’t it !

On notera que les bornes sont propulsées par une distribution adaptée d’Ubuntu et qu’elles sont reliées à un serveur qui met à jour le tout quand bon lui semble. On notera également que vous pouvez aussi proposer votre propre musique en la déposant dans la borne.

Mais laissons à Eric Aouanes (alias Rico) le soin de mieux nous la présenter :

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Cela méritait bien un petit reportage sur France 3 Aquitaine (nov. 2007) :

—> La vidéo au format webm

Si vous êtes en contact avec une médiathèque ou tout autre organisme susceptible d’être intéressé par l’acquisition d’une telle borne, n’hésitez pas à leur en parler (en leur envoyant par exemple la plaquette). Les p’tits gars de Musique Libre ont pris pas mal de risques industriels (et financiers) avec cette initiative. Ce serait dommage de se contenter d’applaudir sans tenter de participer à sa diffusion.

Quant à moi je me mets déjà à rêver d’une borne Educazic qui s’en irait dans les écoles remplacer se placer à côté du distributeur de cocas et autres cochoncetées sucrées.

Notes

[1] Vraiment nul mon titre désolé (mais c’est toujours mieux que Borne to be Alive). Il fait de plus référence à l’un des chanteurs les plus rétrogrades en matière d’évolution des pratiques et écoutes musicales.

[2] La photographie d’ouverture provient du site d’Automazic et a été prise lors de l’inauguration de la borne à la médiathèque de Gradignan.




Tous les jeudis rendez-vous à la médiathèque de Perpignan

Une petite vidéo pour vous présenter à la volée une initiative tout à fait intéressante d’Annexe 21, centre de ressources en logiciels libres, à la médiathèque de Perpignan.

—> La vidéo au format webm

Ce n’est pas autrement que nous finirons par déplacer des montagnes




A Bamako je m’abreuve à La Source

—> La vidéo au format webm

En mai dernier paraissait une info très intéressante sur DLFP, titrée Une borne de distribution de logiciels libres à Bamako, dont on possède désormais deux petits reportages vidéos que nous vous présentons ci-dessus et ci-dessous.

L’association Kunnafoni et l’équipe Ubuntu Mali présentent La Source, un distributeur de contenus numériques : logiciels libres mais aussi d’autres ressources comme des livres, l’encyclopédie Wikipedia, des documentaires, des ressources éducatives et des clips vidéo d’artistes locaux.

Le fonctionnement est simple. Conçu comme un kiosque l’utilisateur se déplace dans les menus à l’aide de trois boutons et choisit le contenu qu’il veut transférer sur sa clé USB.

La Source répond à un besoin de diffusion de contenus qui soit bon marché et accessible au plus grand nombre. Si les connexions internet se démocratisent au Mali, elles restent inaccessibles au plus grand nombre et la seule alternative est d’utiliser les cyber cafés, et télécharger une distribution Ubuntu, ou les 500 Mo qui constituent Wikipedia dans un cyber n’est pas à la portée de toutes les bourses. De plus bien souvent les personnes ne savent pas qu’il existe des logiciels et des ressources libres et de bonnes qualité qui sont disponibles. Ce sont ces freins à la diffusion des ressources libres que La Source entend supprimer.

—> La vidéo au format webm




Il voit du logiciel libre partout !

Paris Vélib (cool) - Carlosfpardo - CC-By

Lu (sur la plage) sous la plume de Laurent Joffrin dans Libération du 15 juillet[1].

« Ce succès n’est pas seulement de mode ou de commodité : il recouvre un phénomène politique. Comme le bouddhisme du même nom, nous avons désormais affaire à un urbanisme du petit véhicule, qui échappe, de surcroît, à la classique dichotomie droite-gauche. Chimère bien réelle, le Vélib’ est un transport en commun individuel, un objet gratuit et néanmoins payant, un outil de la personne et de la collectivité à la fois, un service en même temps public et privé. Il n’appartient ni au libéralisme, ni au socialisme, ni à l’individu, ni à l’Etat. Il procède, en fait, d’une sorte d’altermondialisme passé dans les mœurs, autant que d’un boboïsme pour tous. Il annonce surtout, par son prosélytisme calme, une société différente : celle où l’on préfère l’accès à la propriété, la location à l’achat et, somme toute, une forme de partage tranquille à la fièvre de la possession. A la vitesse de la bicyclette, une idée fait son chemin : celle d’une ville moins arrogante et un peu plus humaine. »

Vélib’ et logiciel libre : même combat ?

Vélib'girls - Malias - CC-By

Notes

[1] Crédit photos : Paris-Vélib (cool) par Carlosfpardo sous licence Creative Commons By et Vélib’girls par Malias sous licence Creative Commons By.