3 auteurs de romans Framabook en dédicace à Paris !

Vous l’avez peut-être remarqué, mais la collection Framabook est active, et se diversifie de plus en plus… allant même défendre la Culture Libre dans la fiction !

Alors pour fêter cela, on s’est dit qu’on allait mettre nos auteur-e-s de romans Libre à l’honneur lors d’une dédicace… Car quoi de mieux pour faire découvrir le Libre aux Dupuis-Morizeau de notre entourage que de trouver au pied du sapin un roman dédicacé personnellement… Une histoire qu’ils peuvent adapter, reprendre, diffuser autour d’eux, voire dont ils peuvent écrire la suite…?

affiche framadedi- v1

On connaît déjà 2 romancier-e-s Framabook…

 

Apolog_couv#Apolog, de Pouhiou

Il y a bien entendu Pouhiou qui, quand il n’est pas Framaslave ou ne parle pas de sexe libre et open-source, continue de temps en temps d’écrire les aventures des NoéNautes, ses télépathes foutraques, aux bras cassés et pieds nickelés.

Le 3e roman de la série des NoéNautes, #Apolog, est sorti en août dernier, et bonne nouvelle : pas besoin d’avoir lu les deux tomes précédents pour l’apprécier !

En revenant aux origines de la prophétie qui pourrit la vie de ses personnages, Pouhiou se permet de réécrire l’Histoire avec l’irrévérence qu’on lui connaît…

Tout en balisant son roman d’un « code » littéraire nous méta-donnant des infos afin d’encore mieux jouer avec notre esprit.

 

Avant de dormir, CouvertureAvant de dormir, de Lilly Bouriot

Lilly, c’est notre auteure-prodige. Une jeune femme si talentueuse qu’elle a vu son premier roman édité avant même que d’aller passer son bac de Français.

Il faut dire qu’Avant de dormir est une œuvre singulière. Un conte initiatique, une épopée gothique à l’imaginaire dense qui ne dépaysera pas les amateurs de Lovecraft ou de Neil Gaiman.

C’est l’histoire d’Andreï, un adolescent de 13 ans qui emménage dans une ville où un mal mystérieux tue ses voisins par dizaine. Lorsqu’Andreï découvre sous son lit un passage vers une forêt et un monde peuplé de monstres, il décide de partir à la recherche de celle qui pourrait être à l’origine de ces malheurs : la Vouivre.

…et le 3e auteur est une exclu !

vfvv_premcouvVieux flic et vieux voyou, de Frédéric Urbain

Une exclu dans le Libre, vraiment…? OK : parlons plutôt d’avant-première. À l’heure où nous écrivons ces lignes, le polar drôle et prenant de Frédéric Urbain est en cours d’édition, et n’est pas encore officiellement sorti. Vous l’aurez donc avant tout le monde lors de cette séance de dédicaces !

Frédéric est connu du groupe Framabook, puisqu’il en est l’un des correcteurs. Mais il n’a pas bénéficié de passe-droit pour autant : comme les autres, son roman est passé en comité de lecture et la qualité de son intrigue, l’humour des situations comme la langue enlevée de ces personnages nous ont séduits.

Vieux flic et vieux voyou est un polar dans la plus pure tradition de ces romans de gare qui nous font délicieusement frissonner. Deux papys (un flic à la retraite et un pickpocket rangé des affaires) s’embarquent dans une enquête au suspense maîtrisé, qui va leur faire traîner leur expérience, leurs rhumatismes et leur argot de titis dans les rues de Paname… entre meurtre, trafic de drogue, et tracking GPS.

À vous de diffuser la Culture Libre

Tous ces livres sont Libres (CC-0 pour les romans de Frédéric Urbain et Pouhiou, LAL pour celui de Lilly Bouriot). Ce qui signifie que vous pourrez venir dans la librairie avec votre clé USB et repartir avec tous les romans dans votre poche !

Le logiciel libre bénéficie déjà de communautés qui veillent à le faire connaître et adopter par un maximum de monde. La culture libre ne profite pas encore de ces prescripteurs et prescriptrices, et pourtant… Pourtant c’est une porte d’entrée formidable vers le Libre pour toutes les personnes qui angoissent à l’idée de changer leurs habitudes logicielles.

À vous donc de faire passer l’info autour de vous, et d’emmener un maximum de monde à cette rencontre avec des auteur-e-s qui remettent en question le paradigme vieillissant de la propriété intellectuelle classique 😉

Rendez-vous donc le vendredi 11 décembre dès 19h

À la librairie libriste À Livr’Ouvert

171 bvd Voltaire (M° Charonne)

Pour une Framarencontre très conviviale !




Firefox vide ses poches

Si vous avez un peu suivi la polémique, Firefox propose depuis quelques temps une intégration de Pocket, un choix discutable lorsque des alternatives libres et décentralisées existent.

Nicolas Lœuillet, principal développeur de l’alternative Wallabag (dont vous pouvez trouver une instance en libre service sur Framabag dans le cadre du projet Dégooglisons Internet) a remarqué un nouveau ticket ouvert sur Bugzilla qui montre la volonté de Mozilla de transformer cette intégration en un simple module complémentaire qui sera ainsi plus facilement désactivable. Comme quoi rien n’est irréversible quand on écoute sa communauté 🙂

Firefox vide ses poches

Vous me connaissez, quand il s’agit de gueuler, je ne suis pas le dernier. Ces derniers temps, un fleuron du logiciel libre, le célèbre Mozilla Firefox, a eu tendance à faire quelque chose que je ne peux mieux résumer que par ce dessin :

La mascotte de Firefox est représentée en train de faire caca dans un pot de super glue (« Prrroouuuttt… »). Celle de Thunderbird arrive et deamnde : « Dis donc, tu peux pas faire ça aux toilettes, comme tout le monde ? » Le smiley commente, blasé : « Humour scato dès la première image… ça commence bien. »

Signature obligatoire des extensions, changement total de l’API, publicités intégrées dans les vignettes par défaut… Firefox a provoqué pas mal de débats enflammés.

Gee s'exclame, tout content de sa blague : « Pour un renard de feu, ça tombe bien ! » Le smiley tape sur une batterie : « Badoum tsss ! » Un mec corrige : « Nan mais Firefox ça veut pas dire ça, ça veut dire panda r… » La Geekette le coupe : « OH, LA FERME ! »

Dernière affaire en date : l’intégration par défaut de Pocket, un outil de lecture différée propriétaire et centralisé.

Gee commente : « Alors qu'on a un équivalent libre et décentralisé qui fonctionne très bien, à savoir Wallabag* ? » Un kangourou dit : « Avec un autre animal sympathique comme mascotte, à savoir un kangourou ? » Le même mec chiant du dessus dit : « Attends, un wallaby n'est pas à proprement parler un kang… » La Geekette s'énerve : « MAIS TU VAS LA BOUCLER, OUI ?! »

Même que Framasoft propose une instance gratuite et ouverte à tous sur http://framabag.org/, farpaitement !

Mais voici enfin une bonne nouvelle : les développeurs de Mozilla travaillent à transformer l’intégration de Pocket en un simple module complémentaire, ce qui permettra de l’activer ou de le désactiver beaucoup plus facilement. Un pas dans la bonne direction, donc…

Voilà, on gueule, on gueule, mais quand on est entendus, ça fait du bien de pouvoir dire :

Merci Firefox !

Un autre mec chiant avec un t-shirt « I love systemD » commente, blasé : « Quoi, c'est tout ?  J'étais venu pour voir du sang, moi. J'suis super-déçu. » Une troll face répond : « U bag, bro ? » Note : BD sous licence CC BY SA (grisebouille.net), dessinée le 12 novembre 2015 par Gee.

Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)




L’histoire d’un dessin animé libre

Vous l’avez sans doute vu passer à plusieurs reprises : notre dessinateur Gee nous a concocté cette année un petit GIF animé (avec variantes) pour illustrer les sorties de nos différents services et a même poussé le concept jusqu’à en faire une vidéo avec musique et effets sonores !

Ce dessin animé est sous licence CC-By-Sa. Et comme chez Framasoft, on est un peu monomaniaques, il l’a bien sûr été réalisé uniquement avec des outils libres ! Ce petit making-of, que vous pouvez également retrouver sur le site de Gee, vous explique les différentes étapes pour réaliser cette courte animation.

Les outils

Bon. Quand Pouhiou m’a envoyé un mail pour me demander s’il y avait moyen de faire un petit GIF avec le scénario qu’il avait écrit (avec une date limite assez serrée), je me suis penché sur les logiciels d’animation libre. J’ai tout d’abord essayé Synfig qui semblait être le plus plébiscité. J’ai importé un personnage bricolé dans Inkscape, j’ai essayé de l’animer en fouillant un peu les menus et en regardant des tutos sur Internet. Sans succès (je dois pas être doué). J’ai laissé tomber quand le logiciel m’a planté entre les mains après avoir cliqué sur un bouton au hasard. J’ai vaguement jeté un œil du côté de Pencil2d, mais ça ne m’avait pas l’air beaucoup plus simple.

Qu’à cela ne tienne. Quand on est un peu pressé, mieux vaut s’en tenir à des logiciels qu’on connaît, même s’ils ne sont pas exactement faits pour la tâche qu’on a à accomplir. En l’occurrence, je me suis contenté d’utiliser :

  • Mon chouchou Inkscape pour faire les dessins, on ne change pas une équipe qui gagne (et il est aussi utilisable en ligne de commande, un très gros atout !)
  • ImageMagick pour générer le GIF
  • Un peu de Ruby pour automatiser un peu le processus

Je préviens d’avance que j’ai procédé volontairement de manière quick’n’dirty. Il est évident que tout ce que j’ai fait peut-être réalisé plus efficacement et proprement si on maîtrise un parser XML, les expressions régulières, etc. etc.

Animons… à l’ancienne !

Puisque je n’utilise aucun outil qui facilite l’animation (pour calculer automatiquement des images entre deux positions-clefs, par exemple) je fais au plus simple : décomposer le mouvement image par image et dessiner chaque image séparément. J’assume du coup le côté « saccadé » car je n’avais franchement pas le courage de faire du 25 images par seconde 🙂

Pour la marche du manchot, une boucle de 8 images :

marche
La marche de l’empereur… enfin, j’me comprends.

Pour animer l’uppercut, je me suis inspiré des sprites d’un certain jeu de baston assez connu…

Shoooooryuken !
Shoooooryuken !

Et pour la partie jardinage, j’ai fait à l’instinct avec une boucle de deux images quand le manchot grattouille la terre.

Il est grattouille et il est content.
Il grattouille et il est content.

Reste le soldat qui est beaucoup moins animé mais possède son petit nombre d’images quand même. Je dessine le bouclier vide, sachant que le logo sur le bouclier va varier selon les projets.

Engagez-vous... rengagez-vous qu'ils disaient !
Engagez-vous… rengagez-vous qu’ils disaient !

Voilà ! Les autres éléments sont fixes (ou pratiquement) :

Je vous épargne l'animation du nuage de fumée à la fin...
Je vous épargne l’animation du nuage de fumée à la fin…

Et enfin, un fond qui est raccordable à gauche et à droite pour pouvoir boucler facilement.

fond
La fonte des glaciers est réelle… #inconvenientTruth

On assemble…

C’est là où ça devient carrément artisanal (et où, encore une fois, il y a moyen de faire plus simple – et moins gourmand en espace ! – si on sait scripter du SVG comme un chef). Je fais un calque (toujours sur Inkscape) par image, en dupliquant les éléments qui doivent l’être à chaque fois. Du coup le fichier source devient vite très gros…

On commence par 2 cycles de marche (soit 16 images). C’est le fond qui bouge. J’ai calculé qu’à la fin des deux cycles, mon personnage devait avoir parcouru à peu près les 2 tiers du décors qui fait 860 pixels de large. On doit donc parcourir (2/3)*860=537,33 pixels en 16 frames. À chaque calque, je duplique le précédent et je sélectionne mon fond : Objet/Transformer/Déplacement horizontal de -35,84 pixels.

Arrivé à la dernière des 16 frames, le nuage doit être dans sa position finale. Je le mets, puis je fais l’opération inverse (copie du nuage sur les calques précédents et mouvement de 35,84 pixels jusqu’à ce qu’il sorte du cadre). Avec toutes ces copies, le fichier fait déjà 11Mio ! Je décide de diviser l’animation en plusieurs fichiers pour ne pas exploser la mémoire de ce pauvre Inkscape…

Le deuxième fichier SVG commence aux éclairs et termine quand le soldat est éjecté de l’écran. Pas grand-chose à dire, pas de formule mathématique ici, j’ai animé en essayant/regardant/corrigeant jusqu’à arriver à un enchaînement qui me semblait bien. Mine de rien, le deuxième fichier fait déjà 20Mio… On passe au troisième fichier !

On commence par recentrer la « caméra » sur notre personnage : rien de bien compliqué, toute l’image bouge en même temps. On en profite pour lancer l’animation du manchot qui grattouille la terre. Rien de bien compliqué pour faire apparaître l’arbre dans une explosion de lumière 🙂

Mais c’est là que les choses se corsent : il faut que je termine en bouclant sur le début, il faut donc que la dernière image se raccorde avec la première. J’ai déjà prévu un fond raccordable, par contre mon personnage a un peu bougé à l’arrache avec le combat et le plantage d’arbre. Et en plus, horreur et damnation, je me rends compte que mon bel arbre dépasse sur la partie de l’image qui apparaît sur la première image !

L'homme qui avait pensé à tout... sauf à ça.
L’homme qui avait pensé à tout… sauf à ça.

Aaaargh ! Trois solutions :

  • Tout refaire pour placer l’éclair, l’arbre et cie. plus à gauche (non mais ça va pas la tête ?!)
  • Recoller le morceau d’arbre sur les premières images pour rester cohérent (mais du coup ce serait bizarre de le voir dès le début)
  • Utiliser un habile trucage 🙂

Et c’est la dernière solution (la plus feignasse, j’assume) que j’ai choisie. Et je suis assez content parce que cette petite « triche » ne se voit pratiquement pas (sauf si on le sait). Vous l’avez vue ? Eh bien c’est simple : l’arbre bouge plus vite que le fond sur les dernières images ! De telle sorte qu’il semble naturel qu’il soit sorti de l’image quand on revient sur la première image…

Bon, n’empêche que c’est quand même un peu le bazar, puisque tout doit un peu bouger pour retourner à la position initiale :

  • Par rapport au fond, le manchot doit avancer de 327 pixels
  • Pour retrouver sa position initiale (sur le bord gauche de l’image), le manchot doit reculer de 80 pixel
  • Le fond doit reculer de 400 pixels
  • L’arbre doit reculer de 585 pixels

Puisque par rapport au fond, le manchot doit avancer de 327 pixels, on peut calculer le nombre de « pas » qu’il doit faire (= le nombre d’images dans la boucle de marche). On se rappelle que manchot faisait 35,84 pixels par pas au début. Pour parcourir 327 pixels, il lui faut donc 9,12 pas (arrondis à 9). Maintenant qu’on connaît le nombre d’images nécessaires et les déplacements à faire, il n’y a plus qu’à enchaîner ! Pendant 9 images :

  • Le manchot bouge de 8,89 pixels
  • Le fond bouge de 44,44 pixels
  • L’arbre bouge de 65 pixels (sans le problème décrit plus haut, il aurait dû bouger à la même vitesse que le fond, ici il est 46% plus rapide !)

Et voilà ! Nous avons maintenant toutes nos images, y’a plus qu’à assembler !

81 images pour l'animation complète !
81 images pour l’animation complète ! (Je passe sur l’ajout du logo et les changements de nom sur l’arbre.)

Scriptons

On est quand même à 3 fichiers SVG qui totalisent 50Mio et 81 calques. Hors de question de se taper les exportations à la main (surtout que je veux pouvoir facilement tester et changer des choses). Du coup, c’est l’heure de scripter. J’ai choisi le Ruby pour plusieurs raisons :

  • Déjà, parce que c’est ce que j’utilise en général quand je dois scripter (du coup je maîtrise mieux — mais pas tant que ça vu que je ne scripte pas si souvent)
  • C’est un langage relativement dégueulasse (on peut écrire à peu près n’importe quoi) mais qui du coup est simple à faire fonctionner
  • C’est rigolo comme langage 🙂

Tout d’abord, comme je l’ai dit en introduction, il faut savoir qu’Inkscape a un mode ligne de commande, et c’est super ! On peut choisir d’exporter un fichier en PNG avec la taille que l’on veut et en sélectionner un objet de la scène. Et ça tombe bien, puisque mes calques sont des objets et qu’en sélectionnant chaque calque un par un dans l’ordre des numéros, on obtient toutes les images de l’animation dans le bon ordre.

Et là, il y a un hic : pour choisir un objet, Inkscape veut qu’on lui donne son ID. Sauf que son ID n’a rien à voir avec le Nom qu’on lui a donné dans Inkscape. Nom que j’avais pris soin d’écrire imgXXX (avec XXX le numéro de l’image). Groumpf. Qu’à cela ne tienne, en faisant un petit grep, on se rend vite compte que les attributs id et name d’un calque sont juste à côté. On commence donc par récupérer l’ID correspondant à chaque calque avec un petit hack un peu crade mais qui marche :

get_layer = Hash.new 81.times do |t| # (Je ne detaille pas comment sont definies les variables 'img' et # 'filename' qui contiennent respectivement le nom du calque et le # nom du fichier SVG) cmd = "grep -C 2 " + img + " " + filename + " | grep id" text = `#{cmd}` get_layer[img] = text.split('"')[1] end

Ensuite, une fois qu’on a récupéré les bons ID associés aux bons noms, on peut lancer l’exportation des calques vers des PNG avec une bête boucle et un appel à Inkscape :

get_layer.each do |i,l| frame_name = "frames/" + i + ".png" cmd = "inkscape -C -j -i " + l + " -e " + frame_name + " " + filename system cmd end

Il ne reste plus qu’à compiler le GIF à l’aide d’ImageMagick. La façon la plus simple de faire est celle-ci :

system "convert -loop 0 -delay 10 frames/*.png animation.gif"

Mais dans mon cas, je souhaite que certaines frames soient plus longues que d’autres (par exemple, celles où le soldat parle). Dans ce cas-là, j’écris la commande ImageMagick frame par frame en précisant la durée à chaque fois (notez qu’on pourrait ne préciser la durée par défaut qu’après chaque frame qui ne l’utilise pas, mais bon, c’est le script qui s’en charge alors peu importe). J’ai oublié de le copier/coller, mais la variable delay est égale à 10 bien sûr.

cmd = "convert -loop 0 " current = 1 get_layer.each do |i,l| if current == 30 cmd = cmd + "-delay 100 " elsif current == 31 cmd = cmd + "-delay 350 " elsif current == 32 || current == 73 cmd = cmd + "-delay 200 " else cmd = cmd + "-delay " + delay + " " end cmd = cmd + "frames/" + i + ".png " current = current + 1 end cmd = cmd + "animation.gif" system cmd

ET VOILÀ !

Notre GIF est tout prêt, tout beau. Ensuite, il y a encore moyen de réduire le poids du GIF en réduisant la qualité etc. J’ai aussi généré pas mal de variantes avec des changements de couleur (via des scripts aussi), mais je vous passe les détails. J’arrête là pour le making-of, car si je commence à vous parler de la vidéo (et du son), on n’est pas rendus 🙂

Vous pouvez télécharger le script complet (et éventuellement les sources, mais même compressé, c’est gros !). Tout est libre, toujours sous licence CC-By-Sa.

Faites tourner ! Et bon dimanche 😉




#Apolog, le 3e tome des NoéNautes disponible chez Framabook

Enfin ! Après des mois d’attente, le troisième tome des aventures des Noénautes, les télépathes de Pouhiou, est enfin sorti dans la collection Framabook.

Interrogé par deux de ses correcteurs, l’auteur nous explique comment il a écrit cet opus au cours d’un NaNoWrimo effréné, et nous révèle un peu de ce qu’on va y trouver.

Encore une fois, il n’a rien fait comme tout le monde…

 

https://framablog.org/media/video/pouhiou2.mp4

 

Pouhiou : réécrire l’Histoire, oui, mais avé l’assent provençal

Bon, Pouhiou tu es gentil mais là on a un peu oublié les deux premiers épisodes des Noénautes, tu ne pourrais pas nous résumer les saisons précédentes de cette saga foutraque et jouissive ?

#Smartarded, Tome I des NoéNautes à télécharger ou achter sur Framabook.org
#Smartarded, Tome I des NoéNautes à télécharger ou acheter sur Framabook.org

…et tout ça sans trop spoiler ? OK, chiche, on y va !

Les NoéNautes, c’est le nom que l’on donne aux 8 personnes qui, tous les 88 ans, naissent sur terre avec des pouvoirs de télépathes (des pouvoirs qui, en général, s’éveillent à l’adolescence). Ce sont des personnes qui peuvent voir dans la Noétie (la sphère des idées qui planent autour de nos têtes) et qui peuvent implanter des idées dans notre crâne… mais aussi dans des noeuds (de tricot) ou des cristaux (de sucre) !

Dans #Smartarded, on suit le blog d’Enguerrand, Connard Professionnel qui se découvre tardivement ses pouvoirs et se voit poursuivi par d’autres NoéNautes. Il faut dire que ces 8 personnes sont réparties en 5 Maisons rivales, et s’entendent comme des chats affamés devant la dernière sardine.

Dans #MonOrchide, on lit le blog de Cassandre, une autre NoéNaute qui parviendra à réunir ses comparses pour découvrir et débouter le complot qui règne autour d’elleux : en effet, derrière les Maisons se cachent des Descendants qui attisent la rivalité entre les NoéNautes, et les manipulent afin d’acquérir richesse et influence…

Mais l’avantage de ce troisième tome, c’est qu’il revient aux sources de tout cela, et peut se lire sans trop avoir lu les précédents (même si ça va être plus velu !)

Fred : pourquoi est-ce que Goofy dit « foutraque » à chaque fois qu’il parle de toi ? Tu es vraiment siphonné ?

Goofy : C’est pas lui qui est foutraque (Pouhiou est seulement toulousainzin, c’est connu) mais bien son récit selon moi, et c’est plutôt un compliment, mais j’en ai trop marre de lire tout le temps « un roman déjanté ».

Possible. J’avoue que j’aime bien aller chercher l’originalité, que ce soit dans la forme ou dans le fond. C’est pour cela qu’on peut avoir un épisode qui se croit chez Tarantino, des huîtres ou des bonbons transformés en armes (et des chatons en boucliers), et un langage qui s’amuse autant avec les codes de Twitter qu’avec l’accent provençal.

D’après ce que me disent mes lecteurices, cela donne des romans inhabituels, où il faut quelques pages pour s’habituer à la langue… mais qui sont tellement dans le jeu (ils jouent avec toi quand ils ne se jouent pas de toi !) qu’on finit par s’y amuser avec délices (ou à le jeter dans un coin pour reprendre un bon vieux Marc Lévy !)

Tu as fini ton roman en allant écrire chez les copains dans tous les coins de France,  ça n’a pas  dû être simple de voyager, rencontrer, discuter (on te connaît) et écrire en même temps ?

Alors je ne l’y ai pas fini, je l’ai débuté. Les 50 451 premiers mots de cet ouvrage ont été écrits entre le premier et le 30 novembre 2013, lors d’un NaNoWrimo. Pour relever ce défi (écrire 50 000 mots d’une fiction en novembre) j’ai demandé à mon lectorat une résidence d’artiste ambulante, en mode « J’irai écrire chez vous »…

C’était aussi formidable qu’épuisant.

Car, en plus de devoir écrire 1666 mots par jour, je devais faire mes recherches, concevoir un effet de style bien particulier, ne pas rager contre ma tablette et son clavier bluetooth tout pourri… Et passer le reste du temps à parler, rencontrer, voyager, parler lors des rencontres de voyages… et bloguer tout cela sur le Framablog !

On ne s’en rend pas compte sur le moment, mais un mois aussi dense, aussi riche, à être attentif à chaque personne, chaque discussion, chaque nouvelle idée qui voulait s’écrire à sa manière dans le roman : ça vide. Littéralement comme littérairement. J’ai fini ravi, hein, mais dans un état d’épuisement moral et intellectuel assez… intéressant. J’ignorais qu’on pouvait être à la fois aussi empli et vidé.

Que s’est-il passé ensuite ? J’imagine que pendant plusieurs mois tu devais avoir des messages de lecteurs impatients…

#MonOrchide, tome II des NoéNautes, à télécharger ou acheter sur Framabook.og
#MonOrchide, tome II des NoéNautes, à télécharger ou acheter sur Framabook.og

Je suis rentré et me suis enfermé dans ma chambre pendant un mois et demi. Sortir pour les courses de Noël ou les fêtes de fin d’année en devenait une épreuve ! Puis je me suis remis à vivre, avec un déménagement, un Guide du Connard Professionnel, puis des vidéos parlant de cul…

Durant tout ce temps, j’essayais de revenir sur #Apolog. J’en corrigeais et relisais les chapitres, j’avançais au compte-goutte. L’écriture vient toujours aussi bien, chez moi, mais le fait de s’y mettre était souvent une épreuve. J’ai oublié ce que je claironnais lors des précédents romans : c’est l’histoire qui décide de quand et comment elle s’écrit, pas moi.

Bien sur que j’ai tenté de forcer le rythme, y’avait du monde qui attendait cette suite, moi le premier… Mais c’est quand (au bout de quelques mois) je suis parvenu à m’extraire de cette pression que j’ai enfin pu m’atteler à l’écriture de scènes très dures et d’enfin conclure ce roman.

Le plus bête a été le temps perdu sur des finitions telles que les addenda, la couverture, etc. Entre mon nouveau boulot chez Framasoft et le succès de #CulPouhiou, je n’ai pas su gérer et prendre le temps. Mais on est au bout, et je suis fier de ce nouveau bébé !

Et alors keskya de nouveau dans cette saison 3 ?

Dans cette troisième saison, je me suis éclaté. il y a des intrigues historiques (réinterpréter l’Histoire pour y inclure des NoéNautes tous les 88 ans, c’est jubilatoire !), une prophétie qui se dévoile peu à peu, et donc un éclairage important aussi bien sur les origines que sur l’état actuel des NoéNautes.

Là où je me suis vraiment amusé, c’est quand je me suis mis à créer un code littéraire. J’aime les œuvres qui dévoilent les ficelles de l’histoire qu’elles te racontent. Alors je me suis pris au pied de la lettre. Ici, le roman te dit quand il fait une description, quand il lance un dialogue, le tout avec des balises… Bien évidemment, si ce code est là, c’est qu’il va être plus utile et puissant qu’on ne le croit.

Tu nous refais le coup de la surprise sur le narrateur, ça t’amuse ?
Oui.

C’est un jeu. Un contrat silencieux entre l’histoire, les gens qui la lisent et moi : jusqu’où on peut aller ? Jusqu’où tu me suivras ?

Alors je tente l’auto-parodie… Et, en même temps, quand un magicien fait un tour dont le truc semble trop évident, c’est peut-être pour mieux te distraire…

Cette fois tu as puisé dans des références à caractère historique, pourquoi ? C’est pour faire plus sérieux ou pour capter le lectorat des retraités ?

Cesse donc de dévoiler mon machiavélique plan marketing !

Sérieusement, c’est par irrévérence. Lorsque j’ai écrit le baiser entre Saint-Georges et le Dragon, j’ai explosé de rire en sautillant sur ma chaise ! Quand on écrit du fantastique (ou de l’Urban Fantasy, puisqu’il parait que c’est ce que je fais), l’Histoire est une source d’inspiration merveilleuse, toujours emplie de légendes et d’exagérations ! Cela m’a aussi permis d’aller revoir le Japon féodal (un amour d’étudiant) et de retrouver ce Palais des Papes où j’ai été guide (OK : pour les 3 mois de mon stage de fin d’études, mais il reste dans mon cœur).

D’ailleurs, pour écrire ces références à l’histoire, je n’aurais jamais pu m’en sortir sans Wikipédia, dont les articles et les liens vers les sources ont été pour moi une caverne d’Ali-Baba !

Cliquez sur la couv pour télécharger ou acheter #Apolog, le tome III des NoéNautes sur  Framabook.org
Cliquez sur la couv pour télécharger ou acheter #Apolog, le tome III des NoéNautes sur Framabook.org

Et d’ailleurs qui sont les gens qui te lisent et suivent tes aventures scripturales ? Tu as une idée de la « sociologie » de ton lectorat, ou au moins de ceux que tu as pu rencontrer ?

Évidemment, il est varié… Mais si je fais la moyenne, je pense qu’une majorité sont des personnes de 20-35 ans, qui sont à l’aise avec l’informatique, et/ou les thématiques LGBT+, et/ou la littérature fantastique, fantasy, pulp…

C’est ça qui est drôle quand on met tout ce que l’on est dans ses histoires : il y en a tellement que des univers (et des lectorats) très différents s’y retrouvent !

Qu’est-ce qui te fait kiffer dans l’écriture ? Est-ce que c’est un moyen d’obtenir de la reconnaissance et de faire des rencontres avec les lecteurs, ou bien dès l’écriture y a-t-il un plaisir particulier ?

Je crois, intimement, que nos esprits et nos personnes sont faits de contes. D’histoires. Alors se poser devant une idée et se demander : « Comment je la raconte ? Pourquoi je la raconte celle-là, et de cette manière-là ? Qu’est-ce que ça va faire à l’autre ? »… C’est un moment inouï !

Après, ce que je dis là, c’est probablement du baratin téléramiste. En vrai, y’a un plaisir fou, primal, à être pris dans les mots et les idées, puis pris par le flot, et de nager dedans au rythme des clapotis du clavier… Aujourd’hui, je me rends compte des jours où je n’ai pas écrit (au moins un commentaire ou un email bien bien long) au fait que je suis énervé, irascible. Quand je me mets à créer, à exprimer ce qu’il y a, là dedans, au ventre… ça va mieux. Alors je le fais.

Et l’opus N°4 ce sera quoi donc ? Et puis ce sera quand ? Tu as déjà une idée ? Nan passque t’en as promis huit, quand même…

Pouhiou, par Kaweii (CC-0)
Pouhiou, par Kaweii (CC-0)

Je pense qu’on reviendra au blog. Cette expérience d’écriture en direct est bien trop prenante pour que je n’y regoûte pas. Je n’en sais que peu de choses au final. J’en connais le titre (et je ne le dirai pas), le narrateur, et je pense que cette fois-ci il sera le héros de l’histoire qu’il raconte (ce qui n’est pas le cas dans les romans précédents).

Je crois aussi qu’il va parler d’insouciance et de futilité, parce que je vois beaucoup trop de gravitas en moi et autour de moi. J’ai envie d’un roman avec un petit rire sincère… parce qu’il va probablement détruire les NoéNautes tels qu’on les connaît !

Quand se fera-t-il : quand il le décidera. Peut-être que ce ne sera pas si loin de la sortie de celui-ci, ce serait beau que cela s’enchaîne.

Quant à la suite… qui sait ? J’aimerais un jour me lancer un défi marathonien, finir ces 4 autres romans en un gros… Mais j’ignore complètement si j’en suis capable (et comment je ferais pour avoir un boulot, une vie sociale, d’autres projets…)

Tu verses tes romans dans le domaine public et tu fais des conférences pour expliquer pourquoi. Cool. Mais c’est quoi, cette histoire de confiance dont tu parles tout le temps ?

Le droit d’auteur a été conçu à l’époque où, pour distribuer la culture, il fallait commercialiser des objets (des livres papier). Cet angle économique sous-tend l’essence même de la législation, que je vois basée sur la méfiance du commerçant (envers le voleur, celui qui n’est pas client).

Je ne suis pas un vendeur.

Je donne forme à des histoires pour qu’elles trouvent leur public (qu’il soit « de niche » ou « grand » importe peu, ce n’est pas de mon ressort).

Plutôt que de me méfier des personnes qui s’intéressent à mes fariboles, je préfère les leur confier. Quand tu tournes la page, tu me fais confiance pour poursuivre l’histoire le plus justement possible jusqu’au mot fin. Pourquoi je ne pourrai pas te faire confiance pour la traiter le plus justement du monde ? Ainsi, tu peux en être lectrice, mécène, adaptateur, diffuseuse, critique, traducteur, éditrice, etc… En te faisant confiance, j’y gagne plus parce que tout le monde y gagne… C’est le principe du Libre, non ?

Et alors, comme toujours, on te laisse le dernier mot.

Ben ce mot sera Apologue : un terme littéraire qui désigne un conte moral, une histoire qui veut te faire comprendre quelque chose.

#Apolog, c’est un peu la même chose, sous la forme d’un journal d’erreurs… et avec l’accent provençal.




SysAdmin Day

Aujourd’hui, c’est la Fête des Administrateurs Système ! Le moment de dire merci à ces hommes et ces femmes de l’ombre, sans qui notre vie informatique serait très différente… Chez Framasoft, nous envoyons plein de bisous à notre admin sys à nous, Luc (alias Framasky) !

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Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)




Ça dégooglise pépère

Aujourd’hui, quittons un peu l’ambiance morose et faisons un petit point sur l’avancement du projet Dégooglisons Internet

Ça dégooglise pépère

Bon. On n’va pas s’mentir, entre les religio-zinzins amoureux de la gâchette qui flinguent à tout-va et nos propres politico-zinzins qui mettent le pays entier sur écoute, soi-disant pour repérer les religio-zinzins susnommés (même si, en fait, on les repérait déjà avant), l’année 2015, pour l’instant, c’est pas folichon.

Gee, en panique : « Et puis y'a les taxis.  Et la Grèce.  Et Sarko qui revient.  Et Strauss-Kahn aussi.  La vache.  Qu'est-ce qu'on a fait pour mériter ça ?  »

Mais trêve de Sirius Black sinistrose, parlons un peu de ce qui va bien.

Par exemple, chez nous, à Framasoft, on se débrouille. On dégooglise, petit à petit, comme on l’avait annoncé à l’automne dernier.

Un logo Google est dans une poubelle, avec des mouches qui tournent autour. Deux mecs sont attablés et boivent des bières. L'un dit : « Tu vois ? Quand on nous fait pô chier… on s'contente de joies simples. »

Déjà, puisque Google a décidé de fermer sa forge et Sourceforge de déféquer dans la sienne, on s’est dit que c’était le moment d’ouvrir notre forge à nous au public.

Le Geek représenté en forgeron, en train de taper sur une enclume marquée « Git » avec un marteau marqué « pull request ». Il chante : « J'voudrais programmeeeer encore ! Programmeeeer encore !  Forger le code source ! Avec mes doigts d'or ! »

Comme on est un peu monomaniaques, on a aussi sorti plein de Framatruc et de Framabidules.

Un livre marqué « Framabookin » ; une manette marquée « Framagames » ; un appareil photo marqué « Framapic » ; un paquet de 0 et de 1 marqués « Framabin ». Le smiley dit au sujet de « Framabookin » : « Des guerres de tranchées s'organisent pour savoir s'il faut dire “bouquin” ou “book in”. » Gee, blasé : « J'en ai un peu Framamarre de ces Framanoms à la Framanoix. »

Bon, du coup, sur les noms, on a aussi essayé d’innover un peu :

Une femme : « Le raccourcisseur d'URL s'appelle Huit.re, et c'est une vraie perle !  Parce que c'est court, ça se retient bien et les liens font huit caractères par défaut.  Oui, on aime aussi avoir 15 justifications pour un unique nom. »

(Au passage, je vous conseille d’accéder à http://huit.re/caca/, ça vaut le détour !)

Le summum de l’innovation a été atteint à l’AG de janvier où nous avons tenté de nous mettre d’accord sur le nom du moteur de recherche. Autant vous dire que ça n’a pas été de la Framatarte…

Une AG Framasoft, avec plein de monde qui propose plein de conneries : « Faut l'appeler Framasearch, un peu de cohérence ! » « Nan, faut un nom fun, genre Robert ! Tu cherches un truc ?  Demande à Robert ! » « N'importe quoi !  Un truc COURT qui se retient bien. Genre Frama.link ! » « Attends, Frama.link, c'est pas pour le raccourcisseur d'URL ? » « Mais nan, c'est huit.re, le raccourcisseur… »

Après 12 heures de discussions arrosées acharnées, nous avons finalement décidé de couper la poire en trois.

Trois panneau : « Un nom Frama, Framabee » ; « Un nom fun, Tonton Roger », « Un nom simple, Trouvons.org ». Les trois panneaux pointent vers : « un moteur de recherche pour les gouverner tous ». L'admin-sys de Framasoft s'en va d'un air énervé : « Voilà. Fallait pas m'chercher. » Une flèche pointe vers lui et dit : « (Admin Sys qui profite de sa position de force pour nous faire fermer nos mouilles.) »

Ça a l’air d’être un peu le boxon, comme ça, mais on consolide aussi l’existant, notamment notre tête d’affiche Framapad qui prend du poil de la bête !

Un mec masse un énorme gugusse plein de muscles, avec un t-shirt Framapad et l'air hargneux. Le mec qui masse : « Mon gros, quand le plugin MyPads pour les comptes et les pads privés va être prêt, tu vas déboîter mémé ! » Le gugusse plein de muscles : « Grrrrrrrr ! »

Et puis bien sûr, votre serviteur n’est pas en reste puisque, non seulement Framasoft héberge le nouveau blog BD libre « Grise Bouille », mais plus de 30 dessins ont également été ajoutés à GéGé*, le Générateur de Geektionnerd !

Remarquez que, question nom, ça partait déjà en sucette.

Gee, faussement énervé : « GéGé ? Vous voulez dire que vous allez faire des BD gratos avec mes dessins ?!  Tssss. Ça m'débecte. J'vais aller caillasser des VTC, ça va m'détendre. »

Voilà… dégoogliser, ça ne se fait pas en un jour, mais on avance.

Et surtout, n’oubliez pas que la dégooglisation, c’est avant tout avec vous et même chez vous qu’il faut la faire !

Un mec représenté en train de chevaucher un colibri géant : « Et si vous voulez mettre la main à la pâte avec nous, suivez le Framacolibri ! » Le smiley, blasé : « Va vraiment falloir arrêter avec les “Frama”… » Note : BD sous licence CC BY SA (grisebouille.net), dessinée le 29 juin 2015 par Gee.

Et bien sûr, vous pouvez retrouver ces nombreux projets en ligne :




Des tablettes à l’école ?

Les tablettes ont le vent en poupe et il semble assez clair que leur introduction dans les milieux scolaires est en marche. Et cela, dès la maternelle, s’il vous plait… Hé oui, on aurait préféré que ceci fût un poisson d’avril. Vous me connaissez, les tablettes, ça n’a jamais été franchement mon truc. Mais alors qu’on essaie de nous faire avaler qu’il s’agit d’outils indispensables pour les écoliers… Raaaaaah !

(Notez que les exemples d’activités alternatives que je donne sont issus d’expériences personnelles, mais on aurait bien sûr pu citer d’autres outils comme le Raspberry Pi, Arduino ou encore Thymio.)

Des tablettes à l’école ?

S’il y a un truc à la mode en ce moment, c’est bien l’idée d’équiper les écoles, les collèges et les lycées… en tablettes.

Gee précise : « Personnellement, je vous dirais bien qu'une tablette en ardoise avec une craie, ça suffit pour apprendre des trucs… Mais je ne voudrais pas passer pour un vieux con du haut de mes 26 ans… »

Tout récemment, l’Éducation Nationale a publié un programme précisant qu’il fallait apprendre aux élèves de maternelle à utiliser une tablette.

Je n’irai pas par quatre chemins.

C’est une idée à la con.

Et pas seulement parce que personnellement, je n’ai jamais trouvé d’utilité aux tablettes…

Mais parce que même lorsque je parle avec des gens qui en ont une, voici ce que j’entends toujours :

Un mec avec une tablette tout content dit à Gee : « Ouais, tu vois c'est sympa ! C'est pratique quand tu veux regarder tes mails vite fait ou voir une vidéo… Bon par contre, clairement, c'est pas un outil de travail, hein. »

Précisément ! Une tablette, ça n’est pas un outil de travail. C’est tout au plus un outil de consommation passive.

Ce n’est pas que ce soit fondamentalement mal. Mais dans ma tête, le boulot de l’école, ce n’était pas d’apprendre aux gamins à consommer.

Ce que le Ministère s’imagine :

Avant : un cahier de maths. Maintenant : une tablette.

La réalité :

Avant : une télé. Maintenant : une tablette.

Alors bien sûr, la télé peut être utile dans l’éducation : quel prof de physique n’a jamais passé un « C’est pas sorcier » à ses élèves ?

Mais je vous laisse imaginer les réactions si un ministre avait déclaré dans les années 80 :

Le ministre, confiant, déclare : « Il faut moderniser l'école. Chaque élève devrait avoir sa propre télévision. »

La réalité, c’est que les tablettes sont des objets de divertissement souvent hors de prix, ultra-verrouillés et conçus pour ne nécessiter aucune compétence, pour être utilisés en réfléchissant le moins possible.

Une vieille dame sur un fauteuil roulant dit, heureuse, une tablette à la main : « C'est super ! J'ai 87 ans, je n'ai jamais touché à un ordinateur de ma vie et j'arrive à m'en servir sans aucun problème ! » Le mec qui la pousse dit d'un air blasé : « Ah. Bah tu vois, ton p'tit fils, on va lui apprendre à s'en servir. Parce que frotter un écran avec un doigt, ça demande un investissement éducatif. »

Et pourtant, si on voulait vraiment éduquer les mômes au numérique, il y aurait de quoi faire !

Une salle de classe. Une petite fille dit : « Moi z'envoie des mails à ma mamie, elle les lit sur son n'ipadeuh ! » L'institutrice répond : « D'accord. Et tu sais comment ça fonctionne ? Ton email, comment il arrive chez ta mamie ? Par où il passe ? C'est le facteur qui s'en occupe ? Il peut le lire, ton email ? » La petite : « Euuuuhhh… »

Personnellement, j’ai eu l’occasion, à plusieurs reprises, de présenter Scratch à des élèves (de la 6e à la terminale). Scratch, c’est un logiciel libre développé par le MIT, pour apprendre de manière ludique la programmation aux enfants et ados sans qu’ils aient besoin de connaître un langage.

Gee avec une image de Scratch projetée dans le dos montre : « Voilà, donc là si je bouge ma souris, le chat suit le curseur, vous voyez ? » Hors-champ, des élèves disent : « Waaaaah ! » « Trop bien ! » « On peut lui faire attraper la souris ?! »

Ce n’est qu’un exemple, mais ça marche toujours. C’est simple à mettre en place et les mômes adorent.

Il n’est pas question d’en faire tous des programmeurs, mais ça les aide à comprendre vraiment le numérique : ce que c’est, comment ça fonctionne, pourquoi quand on clique, ça bouge !

TOUT LE CONTRAIRE D’UNE TABLETTE !

Un politicien : « Moui mais tout de même, il faut adapter les outils à la modernité, faut bien vivre avec son temps. On n'va pas ressortir les plumes et les parchemins, haha. » Un texte précise : « (Exemple de politicien qui ferait mieux d'appliquer ce principe à lui-même en allant se faire recycler ailleurs.) »

L’outil, c’est un faux problème.

Combien ont appris à programmer au tableau avec un marqueur ?

Vous n’avez pas de salle info avec des ordinateurs pour utiliser Scratch avec vos élèves ?

Proposez leur le jeu de l’enfant-robot !

Une institutrice avec sa classe explique, devant des chaises alignées en rangées : « Alors, vous devez expliquer à Mathéo comment sortir du labyrinthe de chaises en lui donnant TOUTES les instructions maintenant : avance d'un pas, tourne à droite, avance de 3 pas, etc. Mathéo, si à un moment, tu dois avancer dans une chaise, c'est que tes camarades se sont trompés ! »

Si le numérique ne demande pas de moyens autres qu’humains pour être abordé, pourquoi alors tient-on à nous refourguer des tablettes partout ?

C’est simple : ça permet de remplir les sites du Ministère de jolies photos d’élèves émerveillés par la technologie sur un fond bleu ciel accompagnées de slogans consensuels.

Une photo du genre avec pour slogan : « L'école du futur à l'ère du numérique. Parce que nos enfants sont l'avenir. Moderne. Avenir. DIGITAL. GNAAAAH. »

De la belle poudre aux yeux politicarde avec en sous-texte :

« Regardez comme on investit bien dans l’avenir de vos nienfants. N’oubliez pas de revoter pour nous. »

Et on peut donc, du même coup, continuer à considérer les profs comme des parasites incompétents qui coûtent trop cher à former. Et à déféquer sur le fameux numérique en enchaînant les lois sécuritaires liberticides avec la main #jeSuisCharlie sur le cœur.

Bref, contribuer à faire du numérique un outil d’aliénation et non l’outil d’émancipation qu’il pourrait être.

Elle est pas belle, la vie ?

Une petite demande : « Maîtreeesse ? Pourquoi “Petit Zouzou à la plage” il est plus sur ma tableeette ? » La maîtresse répond avec sérénité : « Parce qu'il y a des monsieurs en costumes très intelligents qui ont décidé que Zouzou n'était pas assez habillé sur la couverture.  Mais ne t'inquiète pas, ils sont là pour ça. Et heureusement qu'il y a des gens en costumes très intelligents qui sont là pour réfléchir à ta place ! C'est pratique, une tablette, hein ? » Note : BD sous licence CC BY SA (grisebouille.net), dessinée le 31 mars 2015 par Gee.

Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)




Créateurs du net, Creative Commons et réforme du droit d’auteur : #SupportREDA

Ce serait peut-être l’une des plus grandes opportunités manquées de notre époque si le logiciel libre ne libérait rien d’autre que du code.

Voilà une devise forte clamée en haut de notre Framablog. C’est en y croyant que nombre de créateurs de contenus ont appliqué les méthodes, réussites et modèles du Logiciel Libre à d’autres domaines.

Salut et merci pour les outils

Creative-Commons-collageLa naissance des Creative Commons ou de la Licence Art Libre, le contrat de cession non-exclusive de droits développé par les juristes de la maison d’édition Framabook, la médiathèque Wikimédia Commons (ou la bibliothèque du Domaine Public Wikisource), et toutes ces œuvres Libres ou de libre diffusion que l’on peut trouver en un clic… la mouvance du logiciel libre ne cesse d’inspirer de nouveaux outils à celles et ceux qui ne créent pas du code informatique.

Bien sûr, les créateurs culturels n’ont pas attendu la venue du logiciel libre pour considérer le libre partage de leurs œuvres. Mais, personnellement, lorsque je me suis rendu compte que mes écrits sont fondamentalement libres, qu’ils sont libres dans la manière dont ils se créent, dont ils se reçoivent, dont ils se financent… Lorsque j’ai réalisé que mettre des barrières ou des péages serait aussi bien un déni de leur nature profonde qu’un déni de la réalité économique digne d’un bisounours (doit-on rappeler que l’économie de l’attention régit le net, et que les barrières empêchent de capter cette attention ?)…

Bref, lorsque j’ai pris conscience de tout cela, j’ai trouvé vos outils à ma disposition. J’ai rencontré vos communautés pour prêter à mes œuvres un peu d’attention. J’ai reçu vos conseils, vos expériences, votre travail et même votre argent pour nourrir mes expérimentations. Mais surtout, surtout… j’ai fait la connaissances d’autres créateurs imprégnés de la culture du net. Des créateurs qui, à l’heure de la création/diffusion numérique, voient tout comme moi l’opportunité formidable que représente le Libre.

Les Auteurs Énervés parlent des Creative Commons

Thierry Crouzet et Neil Jomunsi m’ont invité sur le deuxième numéro de leur podcast engageant et engagé. Une émission sans langue de bois ni politiquement correct, où l’on parle droit devant soi, où l’on se défoule à balancer ce qu’on réfléchit à deux fois à dire lorsqu’on écrit un article de blog. Cette émission foutraque nos a permis d’échanger sur les pratiques du Libre, l’avantage de l’écriture diffusée sous Creative Commons, le rapport REDA… et même la montre d’Apple !

Thierry Crouzet et Neil Jomunsi, les auteurs énervés.
Thierry Crouzet et Neil Jomunsi, les auteurs énervés.

Il faut dire que ces comparses n’en sont pas à leur coup d’essai libriste. Thierry Crouzet a développé le principe d’économie de la paix, qu’il a expérimenté avec son récit Le geste qui sauve (traduit en plus de 12 langues grâce à sa licence libre). Il continue, aujourd’hui, de jongler entre l’édition traditionnelle et la libre diffusion de ses écrits… Notamment son projet-roman 1 Minute, où il écrit-publie quotidiennement, et ce pour un an, la même minute (vue par autant de personnages différents) cette minute où l’on apprend que nous sommes pas seuls dans l’univers.

Après avoir passé un an à écrire une nouvelle par semaine pour son Projet Bradbury, Neil Jomunsi a enchaîné les expériences d’écriture. Que ce soit inviter des amis auteurs à écrire 24h dans un train de Berlin… ou à concevoir le livre-web Radius (où six auteurs incarnent chacune un personnage), ses envies débordent. Il a aussi récemment été en première ligne des auteurs soutenant le rapport REDA.

Les vidéastes Français soutiennent le rapport REDA

J’ai rongé mon frein sur ce rapport REDA. J’ai vu les copains, comme Neil, aller au charbon. Écrire des articles blogs et des lettres ouvertes, et recevoir en retour le dédain méprisant de l’euro-député Jean Marie Cavada. Les créateurs du net sont (selon lui), à l’image de son petit-fils : pas des Goethe ni des Victor Hugo. Soit. Je ne comprends toujours pas en quoi cela ne nous donne pas voix au chapitre sur cette réforme essentielle et nécessaire du droit d’auteur.

J’ai rongé mon frein et me suis tu. Je devais la fermer, pour ne pas dire ce qui se préparait. Lorsque j’ai lu le rapport REDA, je l’ai trouvé formidable parce que modéré. Il replace les auteurs et créateurs au centre des préoccupations de l’industrie culturelle. Il renforce leur position face aux éditeurs et producteurs, tout en reconnaissant l’importance de ces intermédiaires. Il autorise et encadre les pratiques créatives du remix, du mash-up et de la citation. Il renforce le domaine public et le domaine public volontaire.

 

Vidéo « Nos créations sont hors la loi » sur Youtube

 Ceci est une vidéo YouTube. Clique dessus pour la voir 😉

J’ai rongé mon frein parce que je savais ce qui se préparait. Avec des copains vidéastes, des « YouTubeurs » comme on aime nous estampiller, nous nous sommes rassemblés. Nous avons écrit, produit et réalisé une vidéo collective dans le plus grand secret. Nous avons contacté La Quadrature du Net pour travailler ensemble à soutenir cette réforme. Je suis très fier de démontrer ainsi que des « gamins qui se filment dans leur chambre » (comme on ne manquera pas de nous appeler) sont en fait des créateurs dotés d’une conscience politique, des citoyens qui savent lire et soutenir des projets de loi.

La Culture Libre ne dépend que de nous.

Soutenez le rapport REDA
Soutenez le rapport REDA

On a envie d’y croire. De croire qu’un autre rapport entre créateurs et public est possible. Que plutôt que d’être un vendeur de livres (ou d’espaces pubs avant les vidéos), on peut simplement être des auteurs qui vous proposent ce que l’on fait… que ce soit directement ou aidés par des intermédiaires.

Mais cela ne tient qu’à vous. Intéressez-vous aux personnes qui proposent un autre rapport que celui de simple commerçant opposé aux pirates-voleurs. Diffusez et partagez des œuvres Libres. Donnez-leur du temps, de l’attention, des apports ou de l’argent.

Créez, surtout. Créez en vous inspirant de qui bon vous semble, en utilisant les outils, licences, savoir-faire, moyens de diffusion et de production qui peuplent nos Internets.

Et s’il vous plaît, prenez le temps de vous renseigner sur le rapport REDA et de le soutenir en contactant vos euro-députés.

Le droit d’auteur peut enfin se mettre à autoriser et encourager la culture que vous aimez. Ça se passe maintenant… et il n’en tient qu’à nous.