Dégooglisons saison 2 : ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait !

Nous l’avions annoncé l’an passé : Dégooglisons Internet est un projet sur 3 ans. Après une première année qui a dépassé toutes nos espérances, nous avons décidé d’attaquer cet « an 2 de la dégooglisation » en fanfare, en vous proposant 5 nouveaux services (et mises à jour majeures) qui seront présentés sur le Framablog tout au long de la semaine.

Mais nous ne perdons pas de vue l’essentiel : le succès de la première saison et ce que nous allons en faire dans la deuxième, c’est à vous que nous le devons.

GAFAM ne l’avait pas vu venir…

… et nous non plus ! Cette première année de Dégooglisons Internet fut rocambolesque, mais auréolée de succès ! Nous nous sommes lancés avec beaucoup d’ambitions et la crainte de ne pas y arriver, de ne pas être à la hauteur. En prenant un peu de recul sur les douze derniers mois, on peut dire que votre soutien et l’attention portée à ces thématiques furent au rendez-vous.

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Dégooglisons Internet, c’est d’abord tenter de sensibiliser le grand public (nos fameux « Dupuis-Morizeau ») aux enjeux de la centralisation du Web vers des géants privatifs que sont Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft (GAFAM pour les intimes). Outre nos interventions dans la sphère libriste (RMLL, JDLL, Open World Forum, Capitole du Libre, etc.) nous avons pu rencontrer d’autres publics (Geekopolis, Fête de l’Huma, Geek Faeries, les Alternatiba, le festival Résistances, on ne vous met pas les liens, Tonton Roger est votre ami) toujours plus concernés et intéressés par les alternatives proposées.

De grands  médias ont aussi ouvert leur portes et leur antenne à ces thématiques (Canal +, L’Humanité, France Culture, Le Soir, TV5 Monde, France Inter, France 3 Rhône Alpes…)

Grâce à vos partages d’informations et à votre mobilisation, de plus en plus de monde prend conscience des dangers que représentent les GAFAM quand ils raflent nos données et nos vies numériques. Sensibiliser est une première étape, encore faut-il démontrer qu’on peut faire autrement, proposer une alternative respectueuse, simple et fiable.

Douze mois, quinze services

Sortir de la sphère libriste, aller à la rencontre des gens, leur parler et répondre à des attentes et des inquiétudes variées est un énorme travail. Grâce au soutien des bénévoles, nous avons pu le réaliser tout en proposant et modernisant des services Libres, Éthiques, Décentralisés et Solidaires.

Ces douze derniers mois, nous avons mis à jour :

  • Framindmap, pour créer des cartes heuristiques en ligne ;
  • Framapad, avec les pads temporaires et des serveurs plus rapides ;
  • Framadate, le Doodle du libre et notre service le plus utilisé ;
  • Framacalc, le tableur en ligne (et ce malgré moult péripéties sur nos serveurs) ;
  • Framapack, l’installateur de Logiciels Libres pour windows.

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Et comme nous n’aimons pas nous reposer sur nos acquis, nous avons en plus sorti :

  • Framasphère, le réseau social (apportant ainsi 18 000 nouveaux inscrits sur le réseau mondial Diaspora*) ;
  • Framabin, pour partager des messages et du code de manière chiffrée ;
  • Framalink, un raccourcisseur d’URL qui vous respecte ;
  • Framapic, pour héberger vos images sans que l’on en connaisse la teneur (grâce au chiffrement !) ;
  • Framabee, le (méta-)moteur de recherche qui anonymise vos requêtes Google et autres ;
  • Le git de Framasoft, un espace libre pour collaborer sur du code ;
  • Framagames, parce qu’on aime bien se détendre et jouer de temps en temps ;
  • Framabookin, un moyen simple de proposer votre bibliothèque en ligne (et nous on l’a fait !).

Ce qui porte le nombre de services alternatifs proposés par Framasoft à… quinze, en comptant Framanews et Framabag… Oui, on est comme ça, nous : quinze à la douzaine !

Une semaine Dégooglisons (et encore plus à venir)

La route est longue, mais comme la voie est libre… ce n’est pas le moment de flancher ! Nous avons relevé nos manches pour vous montrer concrètement que nous continuons dans la direction que nous nous sommes fixée, en vous proposant dès aujourd’hui cinq nouveautés qui vont vous être détaillées sur le framablog tout au long de la semaine…

  • Lundi 5 octobre (aujourd’hui) sort Framadrive. Basé sur Owncloud, ce service montre qu’on peut se passer de Dropbox (et Google drive, One drive, etc.) en vous offrant 2 Go d’espace sur nos serveurs pour stocker, synchroniser et partager vos fichiers comme bon vous semble.
  • Mardi 6 octobre, Framapad accueillera la version finale du plug-in MyPads. Vous vouliez organiser vos documents collaboratifs ? Vous vouliez des groupes privés et des pads rien qu’à vous ? C’est possible, et ce grâce au financement participatif qui nous a permis de faire développer cette solution qui manquait cruellement aux utilisateurs.
  • Mercredi 7 octobre, nous vous présenterons Framaboard, l’outil idéal pour organiser vos projets. Imaginez un tableau blanc, avec des colonnes et des post-its. Imaginez maintenant qu’on y ajoute la puissance logicielle, celle de Kanboard, et vous comprendrez que cet outil ravira les associations, PME… et même les familles qui souhaitent organiser, par exemple, un mariage !
  • Jeudi 8 octobre, Framadate vous présente son nouveau lifting ! Avec un code entièrement réécrit (c’est peut-être un détail pour vous, mais pour nous… ) et de nouvelles fonctionnalités inspirées par vos nombreux retours sur le service le plus utilisé chez Framasoft ; le « Doodle » du libre revient plus fort que jamais.
  • Vendredi 9 octobre, nous lancerons Framadrop, un service d’hébergement temporaire de fichiers entièrement chiffré. Vos photos de vacances (ou la vidéo de l’échographie du petit dernier) ne passent pas dans l’email ? En utilisant Framadrop, vous avez l’assurance de pouvoir les faire passer par nos serveurs sans qu’on puisse savoir ni consulter quoi que ce soit.

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Et ce n’est pas tout. Tout au long de cette année scolaire, nous continuerons de sortir des services Libres, Éthiques, Décentralisés et Solidaires. Dans nos framacartons, nous avons un service de pétitions en ligne, un autre pour faire des formulaires, une grosse envie de nous attaquer à Skype et consorts, de vous proposer un éditeur de sites web, des moyens de prendre des décisions en ligne ou encore de partager et collaborer sur vos agendas…

L’important c’est d’essaimer

Le seule faiblesse de notre campagne, l’année dernière, c’est de ne pas avoir assez expliqué nos intentions (parce que, pour nous, elles sont évidentes 😉 ). Nous ne voulons pas remplacer Google, ni GAFAM, pour « Framasoftiser Internet ». Bien entendu, nous n’en avons pas les moyens… ni l’envie : devenir une asso avec plus d’employés que de bénévoles, très peu pour nous ! Notre but est simplement de sensibiliser les gens, de démontrer que le Libre offre des solutions et alternatives viables, et qu’un maximum de gens y goûtent.

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Le troisième point essentiel de notre campagne, c’est d’essaimer. Bien entendu, nos tutoriels sont là pour vous aider et vous inciter à installer ces logiciels sur vos serveurs pour vous, votre famille, votre association, votre entreprise ou administration… Mais on peut aller au-delà.

Nous pensons donc initier dans quelques mois un nouveau projet pour soutenir cette envie d’essaimer, favorisant l’auto-hébergement et la visibilité de cette offre de services libres, en France comme à l’étranger. Bref, cette année encore, la route est longue… mais la voie est Libre !

Le succès de cette campagne est entre vos mains

Ce n’est pas de la démagogie, c’est notre quotidien. On propose des outils, et leur succès ne dépend que de vous. www.degooglisons-internet.org est un outil pour expliquer à votre entourage les dangers de la GAFAM-isation du web et de nos vies numériques. C’est vous qui, en le partageant, en faites un outil utile et utilisé. Les enjeux sont importants : plus il y aura de monde qui se libérera de ces services centralisateurs et privatifs, plus nos données à tou-te-s seront en sécurité.

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Ce travail effectué, nous n’aurions jamais pu le faire sans vous. Depuis début 2015, nous avons lancé un forum des bénévoles, les Framacolibris. Toutes les participations que vous apportez nous enlèvent une pierre du sac à dos pour l’ajouter à ce formidable édifice que nous construisons ensemble. Toute l’équipe de Framasoft tient à remercier, du fond de nos petits cœurs de libristes, ces personnes qui donnent de leur temps et de leur talent pour participer à ce projet qui, sans elles et eux, aurait été impossible.

Et puis n’oublions pas le nerf de la guerre : les sous ! Framasoft vit principalement grâce à vos dons, qui nous permettent de payer les salariés, les serveurs et les frais de déplacements afin que nous poursuivions cette incroyable aventure. Ce mode de financement nous donne aussi une indépendance totale et précieuse. Cette année encore, nous avons besoin de votre soutien, parce que sans lui tout le projet périclitera.

Nous n’y arriverons pas sans vous, mais nous avons le rêve fou d’y arriver ensemble… Vous nous suivez ?




Mon courrier sécurisé ? — C’est dans la boîte !

Ne plus dépendre de Gmail, Yahoo ou Outlook.com, ne plus avoir toutes ses conversations stockées et centralisées sur les serveurs des géants du web étasunien… C’est un peu le Graal des Dupuis-Morizeau.

Mais comment faire, lorsqu’on a peu de connaissances en informatique, pour avoir une boite email vraiment indépendante et pouvoir chiffrer ses échanges ?

Les barbu-e-s du logiciel libre le savent, la solution la plus sensée réside dans l’auto-hébergement, et c’est souvent complexe à mettre en place.

Mais des solutions innovantes, à base de logiciel et de matériel libre, naissent pour aider notre famille témoin à reprendre le contrôle de leurs emails sans se fouler le clavier.

Aujourd’hui, nous interrogeons Pierre Parent, co fondateur de Own-Mailbox : un petit boîtier qui pourrait bien être une solution simple, respectueuse et efficace pour tous les Dupuis-Morizeau qui nous entourent.

Découvrez la Own-Mailbox en cliquant sur l'image
Découvrez la Own-Mailbox en cliquant sur l’image

Salut, tu peux expliquer d’où vient le projet, tout ça ? Les membres sont, cocorico, français ?

Salut,

Donc tout d’abord, je me présente : Pierre Parent, cofondateur de Own-Mailbox.

Le projet a pour origine tout d’abord mon engagement et mon attachement au logiciel libre et à la vie privée sur Internet.
J’ai découvert les logiciels libres en 2007 grâce à un professeur de l’Insa de Rouen où j’ai fait mes études.

Le projet a aussi pour origine ma volonté de me libérer du travail subordonné et donc salarié. J’ai cette pulsion de liberté qui me pousse à rêver de pouvoir travailler librement sur des choses que je juge moi-même bonnes pour le monde et pour les autres ; ou à défaut, a minima obéir à des décisions collectives et démocratiques auxquelles j’aurai moi-même pris part.

Dès lors, de nombreuses idées de produit pouvant permettre le lancement d’une création d’entreprise me sont venues.
Own-Mailbox a été la plus consistante. J’ai donc continué dans cette cette voie pour améliorer l’idée et aller plus loin.

Romain Kornig, un ami de l’Insa de Rouen, a tout de suite été très enthousiaste quand je lui ai parlé de l’idée de Own-Mailbox,

Un peu plus tard quand le projet a commencé à prendre forme et que j’ai senti que cela pouvait déboucher sur quelque chose de sérieux, je me suis rendu compte que je ne pouvais faire ce projet tout seul. J’ai proposé à Romain de me rejoindre, et il a tout de suite dit oui !

Nous avons fondé tous les deux la boite (sans jeux de mots !) à Rennes.

Own-Mailbox, c’est un boîtier qu’on met entre Internet et sa machine ?

Non. Own-Mailbox, c’est un tout petit serveur mail que l’on branche chez soi, qui se configure automatiquement, et qui devient alors accessible depuis partout dans le monde. On peut alors y accéder via un webmail (HTTPS) ou en IMAPS, depuis chez soi, mais aussi depuis partout dans le monde. Le serveur permet de chiffrer les emails de manière très simple, afin d’éviter d’être espionné.

Own-Mailbox remplace un peu les serveurs de Gmail, mais en tout petit, chez soi, et hors de portée de la NSA.

Et comment ça se branche, ce boîtier, il faut une prise spéciale ? Et une fois le truc branché, mon ordinateur va le reconnaître tout de suite ou bien il y a un logiciel à installer, des paramètres à régler, une authentification à opérer, etc. ?

C’est très simple. On branche un câble Ethernet entre la Own-Mailbox et sa box internet, et on la relie au secteur via le transformateur fourni. Voilà.

Aucun logiciel supplémentaire n’est nécessaire, on accède à la Own-Mailbox via un navigateur web (comme Firefox) ou un client mail (comme Thunderbird)

Ça veut dire qu’il faut se promener partout avec ?

Non, la Own-Mailbox doit rester chez vous.

Je te préviens, s’il faut que je me mette à Linux et à la ligne de commande, compte pas sur moi.

Pas du tout, c’est très simple, comme tu peux le voir notre vidéo de démonstration (en anglais) :


Vidéo « Own-Mailbox »

Par les temps qui courent, on comprend bien l’intérêt de protéger sa correspondance, mais ça ne rend pas les choses un peu compliquées ? Notre famille-test, les Dupuis-Morizeau, ils vont s’en sortir ?

Own-Mailbox est précisément conçue pour rendre le chiffrement et l’auto-hébergement accessibles à tous. Nous nous assurons qu’à aucun moment l’utilisation d’une Own-Mailbox ne demande une quelconque compétence technique.

En revanche la question serait plutôt : est-ce que notre famille-test va accorder assez d »importance à la vie privée pour investir le minimum (temps et argent) nécessaire à sa défense ? Je ne connais pas encore la réponse…

Pourquoi les gens qui s’y connaissent me cassent les pieds avec la différence entre « chiffrer » et « crypter ». Ça ne veut pas dire « rendre illisible » dans les deux cas ?

Ha ha! Il y a quelques années je disais tous le temps « encrypter » jusqu’à ce que l’on me reproche tellement, et que l’on me dise que ça n’est pas français, que j’ai commencer à dire « chiffrer ».

Explique plus doucement, je n’y comprends rien. Ces histoires de clé privée / clé publique. Je ne sais jamais si je publie la bonne… Et si je l’efface par mégarde, ma clé, je ne pourrai plus lire mes vieux mails ?

Bon à mon avis il faut publier la clef… publique ! Après je ne suis pas sûr sûr… 😉

Plus sérieusement Own-Mailbox publiera pour toi la clef publique donc pas besoin de t’embêter avec ça !

Avec Own-Mailbox tu ne pourras pas effacer ta clef par erreur, à moins d’avoir les compétences techniques nécessaires (console linux, ssh, etc.)

Si ça n’est pas le cas, ou si tu ne bidouilles pas ta Own-Mailbox, tu n’as rien a craindre ! 😉

C’est vraiment sûr et garanti, le chiffrage ? Nan, passque quitte à se faire suer, autant que ça marche, hein… La NSA, elle peut peut-être lire quand même ? On peut le pirater, ce boîtier ?

Le chiffrement de Own-Mailbox se base sur des logiciels libres reconnus, testés et éprouvés depuis des années (la technologie GPG).

Eux-mêmes reposent sur des algorithmes mathématiques qui rendent le déchiffrement par des tiers tellement coûteux en temps de calcul qu’il paraît impossible.

Edward Snowden a fait confiance à ces logiciels à des moments où sa vie était en jeu.

Après, un bug est toujours possible, mais le code des logiciels de chiffrement étant ouvert il est constamment relu par de nombreuses personnes ce qui réduit le risque de bug, et le cas échéant réduit le délai avant qu’il ne soit corrigé.

Soutenez Own-Mailbox et précommandez la vôtre en cliquant sur l'image
Soutenez Own-Mailbox et précommandez la vôtre en cliquant sur l’image

Il va falloir que je retienne un mot de passe de vingt caractères, avec des chiffres et des caractères spéciaux ? Pfou !

Non, avec la Own-Mailbox un mot de passe de 10 caractères est sûr.

Des mesures sont prises de manière à ce que l’interface de connexion ne puisse être piratée avec un mot de passe de 10 caractères

(Empêcher le brute force, voir notre FAQ).

Comment dialoguer avec un-e correspondant-e qui ne chiffre pas ses mails ? Comment ille fait pour lire ce que je lui écris ?

Alors soit ce que tu veux lui envoyer n’est pas confidentiel, et tu as toujours la possibilité de le lui envoyer en clair.
Soit tu veux lui envoyer un message confidentiel, eh bien nous avons conçu un système basé sur un lien HTTPS, en le cliquant la personne destinataire du message pourra le visualiser ton message sans risque d’être espionnée.

Une dernière solution est aussi de la convaincre de commencer à chiffrer ses emails et/ou utiliser une Own-Mailbox !

Et si j’écris à quelqu’un-e qui utilise une boite mail fournie par Google ou Microsoft, ça sert à quelque chose de chiffrer ?

Oui, le principe du chiffrement est justement que les intermédiaires (Google ou Microsoft), ne peuvent pas déchiffrer le contenu, seul le destinataire le peut.

Je vois dans la partie « Fonctionnalités » du site web l’annonce suivante : « Integrated Framasoft services, to provide you with private large file sharing, event scheduling, shared spreadsheet and documents. », ça veut dire quoi ?

Cela veut dire que l’on planifie d’ajouter de manière pré-installé sur notre boîtier, une partie des services proposées par Framasoft pour « dégoogliser » Internet( http://degooglisons-internet.org/liste/ ) afin de fournir des services connexes aux mails tel que le partage de gros fichier, les tableurs partagés, l’organisation de réunions, le tout de manière totalement confidentielle.

Vous aussi, vous vous lancez dans le crowdfunding ? Forcément, on vous imagine mal demander des subventions au Ministère de l’Intérieur. 🙂

Pour que Own-Mailbox puisse être utilisable par tous il faut qu’elle soit « All-In-The-Box » et « Plug-And-Play ». Cela implique que nous
produisions des boîtiers physiques pré-configurées.

Nous ne pouvons évidement pas financer de notre poche les premières séries de production, et les banques et autres investisseurs traditionnels ont du mal à se projeter dans ce type de projet un peu hors-système.

Le crowdfunding paraît donc la solution optimale pour ce type de projet, et vous retrouverez notre campagne ici, sur kickstarter.

N’hésitez pas à participer, la campagne ne dure que jusqu’au 5 Octobre 2015.

L’étape d’après, c’est quoi ?

Alors tout d’abord l’étape la plus importante, c’est de livrer les Own-Mailbox aux contributeurs sur Kickstarter, puis aux clients qui suivront !

Lorsque la Own-Mailbox sera bien lancée nous allons sortir une version PME de Own-Mailbox. Car l’espionnage industriel implique de grosses pertes pour les entreprises française comme l’a révélé Wikileaks il y a quelques mois (à hauteur de 200 millions par an).

Par la suite nous avons beaucoup d’autres projets de produits dans les cartons, mais pour l’instant nous gardons cela pour nous !

Pour soutenir ce projet et avoir votre Own-Mailbox avant tout le monde, allez sur leur page Kickstarter.




Windows 10, GNU Linux et Framapack : passez à la vitesse Libre !

La sortie d’un nouveau windows est toujours une belle nouvelle pour nous… C’est l’occasion de dire à notre entourage « quitte à devoir changer vos habitudes, pourquoi ne pas passer sous GnuNux ? »

Cet argument a beau faire mouche, il ne fonctionne pas tout le temps auprès des Dupuis-Morizeau (ça faisait longtemps qu’on n’avait pas parlé de notre sympathique famille-témoin Normande, hein ?). Qu’à cela ne tienne, on est parés à tous niveaux.

Image : blog de rmarquez
Image : blog de RMarquez 22

Microsoft, vous nous avez gâtés <3 !

Vous avez probablement lu une pléthore d’articles sur cette nouvelle sortie et les aberrations fonctionnalités qui l’accompagnent. Il faut dire que les arguments de vente et les choix stratégiques de la firme de Redmond sont autant de raisons de passer au Libre. Plutôt que de tout réécrire, voici un petit inventaire à la Prévert des raisons qui peuvent faire mouche…

Mais si vous voulez malgré tout rester sous Windows…

…on peut l’entendre ! Y’a des moments où on n’a pas le choix, pas l’envie, où on se sent pas les épaules… Essayer de vous culpabiliser sur ce point, ce serait juste créer un dogme, une morale, un « bien » et un « mal » se substituant à votre esprit critique.

Néanmoins, quitte à réinstaller Windows, pourquoi ne pas en profiter pour y utiliser un maximum de logiciels Libres ? Et ce n’est pas compliqué, pour cela, il y a Framapack !
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L’équipe de Framasoft tient à chaleureusement remercier Pyves, un de nos framacolibris pour ce magnifique boulot réalisé sur RevealJS via les dessins de Gee. Cette présentation est sous licence CC-BY-SA, n’hésitez donc pas à la partager largement et librement autour de vous.

La voie est Libre !

Chez Framasoft, nous croyons à la politique du meilleur effort. Il peut être difficile d’effacer le M de GAFAM de sa vie, et d’arrêter Windows. Pourtant, les arguments contre son utilisation ne manquent pas… et si l’envie vous en prend, vous trouverez certainement une communauté près de chez vous pour vous aider à passer sous GNU/Linux et installer un système d’exploitation qui respecte VOS libertés.

Néanmoins, il est aujourd’hui très facile d’installer un maximum de logiciels Libres (donc qui respectent vos libertés à vous) sur votre ordinateur… C’est souvent le premier pas qui a permis à nombre de Linuxien-ne-s de cheminer sur cette route parfois longue, mais dont la voie est, et reste, Libre 😉




Le Québec libre… c’est FACIL !

Que le détournement de la carte d’Astérix illustrant notre campagne Dégooglisons Internet ne vous trompe pas : quand on promeut le Libre en français, ce n’est pas simplement pour un petit hexagone, mais bien au profit de toute la francophonie.

C’est une des joies de nos internets : pouvoir partager des projets (et du code ^^ !) avec des personnes éloignées géographiquement mais proches aussi bien par la langue que par les valeurs.

Pour la prochaine Semaine Québécoise de L’Informatique Libre (du 19 au 26 septembre 2015), FACIL invite Framasoft à parler de ses expériences et de ses projets, mais surtout à échanger avec la communauté libriste du Québec.

Une occasion rêvée pour le Framablog d’ouvrir ses lignes à Mathieu Gaultier-Pilote, président de FACIL, afin de mieux présenter et connaître ce qui se passe chez nos ami-e-s d’outre-Atlantique…

Cliquez sur le logo pour découvrir la FACIL
Cliquez sur le logo pour découvrir la FACIL

Bonjour Mathieu, avant tout, peux-tu te présenter ?

Je suis Mathieu Gauthier-Pilote, 35 ans, travailleur autonome en informatique. Depuis quelques années, je suis chargé des projets numériques à la Fondation Lionel-Groulx, un organisme sans but lucratif dont la mission est de promouvoir la connaissance de l’histoire du Québec et des Québécois auprès du grand public, notamment via des séries de conférences comme « Dix journées qui ont fait le Québec » (2011-2013) et « Figures marquantes de notre histoire » (2014-). (C’est déjà tout en ligne sous licence libre pour la première série.)

Quand je ne suis pas occupé à la Fondation, je suis un militant du libre dans FACIL. Je m’implique beaucoup dans cet organisme depuis 2012.

Alors, nous ne sommes pas tous au fait des acronymes : qu’est-ce que FACIL ? Et qu’est-ce que la SQIL ?

Mathieu, arborant son T-shirt FACIL
Mathieu, arborant son T-shirt FACIL

FACIL, pour l’appropriation collective de l’informatique libre (FACIL), acronyme récursif d’une association québécoise fondée à Montréal en 2003. Au niveau de notre mission et de nos actions, ce qui ressemble le plus à FACIL en France c’est l’April. Côté ressources cependant, nous n’avons pas encore franchi le pas que l’April franchissait en 2005 en se donnant une permanence : nous ne sommes toujours que des bénévoles. Donc FACIL c’est l’April québécois d’avant 2005, mais en 2015. J’arrête avant que ça devienne compliqué. 😛

Énumérer quelques-unes de nos actions récentes en 2015 donnera une bonne idée de ce que nous sommes :

Qu’est-ce que la Semaine québécoise de l’informatique libre (SQIL) ?

C’est 9 jours intenses d’activités autour du libre. Grosso modo, c’est un phare allumé sur l’Agenda du libre du Québec dans l’espoir d’attirer des non initiés vers nous. 🙂 Le thème de la SQIL 2015 est «L’informatique libre au service d’une société libre».

Quelle est la situation du libre au Québec ?

Il faut être bien honnête : le Québec est dans la bataille pour le libre, mais les libristes d’Europe sont clairement mieux organisés qu’ici.

Côté positif, on peut dire que nous avons tous les éléments de base dans un milieu composé de militants, développeurs, entrepreneurs, chercheurs, politiques, juristes, associations, entreprises, écoles, médias, lieux, projets, événements, etc. Il faut maintenant que ce milieu se fréquente plus souvent, se fasse confiance et se donne les moyens de se développer en marchant dans la même direction (ou à peu près).

Pour résumer ce qui se passe côté logiciel libre au niveau du gouvernement du Québec, il y a un raccourci : https://web.archive.org/web/*/http://www.logiciel-libre.gouv.qc.ca

L’étude du défunt site http://www.logiciel-libre.gouv.qc.ca est fascinante. Il a vécu d’environ 2004 à 2007. On voit bien que les logiciels libres (et les normes W3C) s’installaient dans l’administration publique québécoise dans ces années-là. La disparition du site signale le début d’un long temps à peu près mort… jusqu’en 2011-2012 ! Un jour les historiens nous expliqueront quel espèce de sabotage a produit un tel désastre.

Quoi qu’il en soit, une deuxième période s’amorçait heureusement en 2011 avec une réforme législative et administrative au niveau de la «gouvernance et [de] la gestion des ressources informationnelles», l’apparition d’un portail de données ouvertes en 2012, la création d’un Centre d’expertise en logiciel libre en 2013, etc.

Le logiciel libre est-il solidement implanté au gouvernement cette fois ? Est-il en progression depuis 2011 ? Nous le souhaitons, mais il est difficile de le dire car nous avons peu de données objectives à analyser et nous en sommes toujours au stade des promesses politiciennes de projets à venir quand il ne s’agit pas des grandes annonces… pour des trucs déjà réalisés et bien connus. FACIL fera bientôt paraître (dans le cadre de la SQIL) une critique constructive de la stratégie gouvernementale en TI dévoilée par Québec en juin 2015. À suivre…

Au niveau municipal, il n’y a pas au Québec d’équivalent de l’ADULLACT et on parle beaucoup plus des « villes intelligentes» que de l’éthique du libre ces jours-ci.

Au niveau fédéral canadien, on est plusieurs années en avance sur le niveau fédéré québécois pour ce qui est du « gouvernement ouvert », des données ouvertes et (dans une moindre mesure) du logiciel libre.

Je me limite à ce bref aperçu.

Les plus curieux trouveront pas mal d’infos dans nos publications et dans notre wiki. 🙂

Cliquez pour découvrir le programme de la SQIL 2015
Cliquez pour découvrir le programme de la SQIL 2015

Peux-tu nous en dire plus sur la SQIL ? C’est un peu vos RMLL à vous ? Qui participe ? Quels en sont les temps forts ?

Ce n’est pas exactement les RMLL car ce n’est pas international et ce n’est pas non plus dans une ville donnée. C’est plusieurs lieux sur le territoire québécois en même temps. Toute activité en rapport avec le libre est la bienvenue dans le calendrier. À travers cet exercice qui revient chaque année, ce sont des liens entre les gens du logiciel libre, des ateliers de fabrication numérique, du libre accès aux publications académiques, des données libres/ouvertes, des ressources éducatives libres, etc., que nous essayons de tisser et de raffermir.

FACIL fait plus que simplement coordonner la SQIL : nous trouvons des partenaires pour organiser deux ou trois activités de la SQIL conçues pour les non geeks et plus susceptibles d’intéresser monsieur et madame Tout-le-monde, les médias, etc. Cela dit, c’est une diversité d’activités et de publics que nous souhaitons.

Cette année nous avons une très bonne diversité : des rencontres, des ateliers, des projections de film, des hackathons, des tables rondes, un colloque, un salon, etc.

Les temps forts ? Il y a naturellement la Journée internationale du logiciel libre (Software Freedom Day), qui inaugure la SQIL le samedi 19 septembre. L’autre temps fort, s’il faut en sélectionner juste un, c’est certainement (en tout cas de mon point de vue) la conférence que Pierre-Yves donnera sur les services libres de Framasoft le jeudi 24 septembre au Laboratoire de cyberjustice de l’Université de Montréal.

Côté histoire, je tiens à mentionner que la SQIL a été lancée en 2004 par Robin Millette, l’actuel vice-président de FACIL. Pour plus de détails, voir ce que nous avons déterré à ce sujet l’an dernier grâce à la machine fabuleuse d’Internet Archive.

Framasoft est invité à participer (merci !) : pourquoi ? Peinez-vous vous aussi à sensibiliser le grand public aux questions du libre ? Rencontrez vous des difficultés à expliquer pourquoi – et comment – se dégoogliser ?

L’an passé, pour la SQIL 2014, FACIL a invité Jérémie Zimmermann de la Quadrature du Net à participer à une table ronde intitulée « Internet après Snowden » à l’Université de Montréal. Nous avons bien aimé l’expérience et nous avons décidé de récidiver cette année encore avec la visite d’une autre personne/association de France. Nous avons choisi Framasoft entre autres parce que nous adorons l’initiative de la campagne « Dégooglisons Internet». Les libristes québécois pourront-ils venir en aide aux libristes gaulois dans la résistance à l’envahisseur ? Souhaitons-le ! Quelle forme cela pourrait-il prendre ? Cela reste à voir… Ce qui est certain, c’est que toute collaboration sérieuse devra obligatoirement débuter par une discussion autour d’une bière todo liste et en septembre 2015 nous allons en servir plusieurs à Pierre-Yves. 😉

Difficile de sensibiliser le grand public aux questions du libre vous dîtes ? Oui, incontestablement. Personnellement, je crois que nous serons à rebours de tout ce que font les GAFAM du monde tant que nous (les libristes convaincus) ne seront pas capables de dire aux gens normaux :

« Vous voulez acheter un téléphone, une tablette, un ordi, une liseuse, une imprimante 3D ? Achetez des appareils certifiés Respects Your Freedom dans l’un des magasins suivants. Des services numériques libres pour aller avec vos appareils libres ? Voyez le répertoire des services certifiés [insérer label ici] à l’adresse suivante.

Bref, je miserais sur la voie de la certification éthique pour les produits, services, compétences que nous offrons. Sans être la réponse à tout (loin de là), c’est aussi important à mon avis que le sont les appellations contrôlées pour ne pas se faire vendre de la piquette.

Je crois que depuis les révélations Snowden nous avons certes des défis nouveaux (ça va nous prendre obligatoirement du matériel libre et un réseau libre pour aller avec nos logiciels libres et nos services libres décentralisés et respectueux de la vie privée), mais aussi des avantages nouveaux très évidents : les gens normaux nous croient sans problème lorsque nous leur parlons de la surveillance de masse des agences de renseignement et des géants du numérique. J’ose croire que les gens sont de plus en plus conscients qu’il nous faut opérer une transition en masse vers quelque chose d’autre. C’est à nous de les attendre à l’autre bout, avec des solutions adaptées aux compétences réelles des utilisateurs et utilisatrices lambdas.

Les Québécois sont massivement dans Facebook et Google d’après les dernières enquêtes et il n’y a rien ici de comparable à Framasoft, alors nous partons de bien loin…

Qui sera la personne/association que vous inviterez pour la SQIL 2016 ?

C’est une SURPRISE !!! 😉




Framasoft fait sa rentrée (probablement près de chez vous)

Tout en travaillant d’arrache-pied à la suite de notre (modeste) plan de libération of ze monde, les membres de Framasoft se plient en quatre pour venir à votre rencontre aux cinq coins de l’hexagone et même au-delà !

Un septembre Francophone (mais pas que)

Pyg en Tux lors des dernières RMLL
Pyg en Tux lors des dernières RMLL

Framasoft invité au Québec ! Les idées du Libre s’échangent et essaiment partout où l’on partage la même langue et les mêmes valeurs… Ce qui n’empêche pas un de nos valeureux bénévoles de parler de nos projets dans la langue de Stallman… à Nantes ! Petit tour d’horizon d’un mois bien chargé :

  • Parisiennes, Parisiens, ce week-end, du 12 au 13 septembre, Fred, Kinou nous représenteront sur le village du Libre à la Fête de l’Huma, au Parc départemental Georges Valbon à La Courneuve (93)… mais ça vous le saviez déjà !
  • Ce week-end aussi, Pouhiou aurait dû participer à Alternatiba Toulouse (allées Jules Guesdes), mais un vilain virus pas du tout informatique le cloue au lit. Que cela ne vous empêche pas d’aller y saluer nos ami-e-s de Toulibre !
  • Du 18 au 27 septembre : Framasoft s’envole au Québec, à l’invitation de la FACIL, et afin de participer à la SQIL (qui sont un peu les RMLL québecoises) :
    • Samedi 19/09 à Montréal « État des services libres en 2015 », avec Pierre-Yves Gosset (alias Pyg)
    • Jeudi 24/09 de 17 à 20 H (toujours à Montréal, toujours avec Pyg) : Conférence Framasoft « Dégooglisons », suivie d’une table ronde sur les savoirs libres
    • Notre Pyg devrait même se faire interviewer (à confirmer) sur Radio Canada le samedi 19, à 13H (heure locale), dans l’émission « La sphère »
  • Le 24 septembre, à Paris (Be Coworking – 60 rue de la Jonquière, 17e) Fred participera dès 19H à une table ronde chez StoryCode Paris
  • Le 25 septembre, à Nantes Nicolas Loeuillet (développeur de Wallabag, et membre de Framasoft) participera au FOSSa et ce en anglais !
  • Les 26 et 27 septembre, place de la république à Paris, nous serons dans le Quartier du Libre d’Alternatiba Paris fièrement représentés par Fred et Kinou et au milieu des associations amies qu’on ne présente plus 😉
  • Et le 29 septembre, à Nancy : Pyg (fraichement rentré du Québec) participera à une table ronde « Internet : quel espace de démocratie ? » au forum POP-MIND (forum des musiques actuelles).

alternatiba paris

 

Un automne loin d’être monotone

Avant que la police des jeux de mots ne nous mette à l’amende pour ce titre forcément illégal, voici le programme (non exhaustif) des mois à venir, encore une fois dans la francophonie puisque nous passerons par la Suisse :




Les Connards Pros expliquent GAFAM : Apple

Dans notre volonté d’éducation populaire au Libre, il nous semble essentiel d’expliquer les rouages des géants du web (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft, alias « GAFAM »). Voilà pourquoi Framasoft a décidé de reprendre les prochains épisodes du « Guide du Connard Professionnel » un MOOC versé dans le domaine public.

Le dimanche, c’est Bastardise !

Scénarisé par Pouhiou et illustré par Gee (mais dont le narrateur serait un certain « Octave Geehiou ») , cette parodie empreinte d’un joyeux cynisme est un de ces projets annexes, potaches et exutoires, qui naissent lors de rencontres Framasoftiennes. Vous pouvez découvrir et télécharger les anciens épisodes sur le site (hébergé par Framasoft ^^) à l’URL inénarrable : www.connard.pro

Nous ne reprendrons sur le Framablog que l’épisode de cette quinzaine (et des quatre suivantes) qui s’attaquent au quinté GAFAM (dans le désordre).

Nous vous souhaitons donc un bon dimanche de Connards 😉 !

Épisode 18 – Rappeler qui est le maître (GAFAM 1/5)

Les objets nous possèdent. Bien entendu, quand je parle de nous, je parle des autres. Ceux qui sont assez stupides pour abandonner cette vérité aux moines bouddhistes et aux hippies san franciscains : les objets nous possèdent, parce que les Connards y veillent. C’est une danse de tous les instants, un équilibre à trouver dans cette relation maître-esclave que nous nous plaisons à renommer « dessein de l’expérience utilisateur » ou « UX Design » en bon novlangue. L’informatique personnelle est le champ d’expression de tous nos recherches en Bastardises. Par exemple avant l’USB, votre vie ressemblait à ça :

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Puis est arrivé l’USB. Imprimante, souris, webcam, scanner, clavier, PDA, GPS, MP3, téléphone…

Un câble pour les brancher tous.

Un câble pour les relier.

Un câble pour les connecter tous et dans l’insertion vous faire chier, au pays des connards où s’étendent les profits.

Car si l’USB (ou son cousin le HDMI) vous parait si pratique, il nous a tout de meme fallu le créer avec un défaut de conception qui vous remette à votre place de client pas doué et impuissant : le fameux effet « gna j’arrive pas à le brancher, je retourne et mince c’est à l’envers, je re-retourne et cette fois ça y est. »

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Mieux que l’obsolescence programmée, l’impuissance programmée est la marque d’un système qui vous offre des récompenses futiles en échange de votre servitude. Car l’USB n’était qu’une première étape de cet éducation populaire à la servitude. Pour qu’un objet vous possède vraiment, il faut le concevoir  tellement fun, cool, hype, kawaii et swag que vous ne vous rendrez meme pas compte que vous n’en avez plus la maîtrise. Comme le dit l’adage d’un grand Connard : « Bâtir un empire sur l’impuissance programmée, c’est possible : il y a une application pour ça. »

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L’impuissance programmée est une question de mesure, de rythme. Tout se joue dans la progression. Il faut d’abord donner du « pratique » à votre cible (le pigeon-client de classe moyenne qui ne peut consacrer son temps à apprendre et qui va donc consacrer son argent à en avoir plus rien à foutre). Cette ergonomie, il faut la voir comme le lubrifiant qui fera passer votre maitrise de plus en plus grosse, de plus en plus profonde. Jusqu’à ce qu’enfin, vous possédiez le client sans même qu’il ne s’en aperçoive.

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Le summum actuel de l’impuissance programmée est l’assistante personnelle (disponible en voix masculine pour 0.99 € ou en voix de Yoda à 3.99 €) qui répond à toute les demandes vocales que vous lui ferez. il n’est même plus besoin de tapoter sa requête, votre machine vous répond à la voix… Cette bastardise est si prisée que toute la concurrence s’y est mise. Sans trahir le secret professionnel, je puis vous assurer que cet engouement des géants de l’informatique pour les assistant vocaux n’est pas une volonté d’offrir un meilleur service… Oui, c’est pratique, mais cela ne suffit pas. Afin de vous habituer à l’utiliser, les connards professionnels qui l’ont conçue ont eu le génie d’y programmer quelques traits d’humour.

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Téléchargez le pdf de l’épisode

Et rendez-vous dans 15 jours pour la suite !




Le Libre et les Makers s’invitent à la fête de l’Humanité 2015 (et ont besoin de vous !)

L’an passé, Framasoft participait à la Fête de L’Humanité.

Nous avions alors longuement interviewé Yann Le Pollotec (informaticien, membre du conseil national et animateur de la réflexion sur la révolution numérique au Parti Communiste Français) à qui nous avions posé de nombreuses questions, notamment sur le positionnement du Parti Communiste vis-à-vis du logiciel libre.

Cette année, l’initiative est renouvelée… mais en plus grand ! Avec un « Espace du libre, des hackers et des fablabs ».

L’occasion pour nous de demander à Yann quelles sont les nouveautés de cette année 2015.

L'espace Logiciel Libre / Hackers / Fablabs de la fête de l'Huma 2014
L’espace Logiciel Libre / Hackers / Fablabs de la fête de l’Huma 2014

Bonjour Yann, exceptionnellement, nous n’allons pas te demander de te présenter, ni de nous parler du rapport PCF/Logiciel libre, car tu nous avais déjà répondu l’été dernier. En revanche, peux-tu nous en dire plus sur cette version 2015 de l’Espace du libre ?

Cette année l’Espace du libre et des fablabs double sa superficie avec de nouveaux venus : l’association La Mouette qui présentera la dernière version de Libre office, Mozilla France, APEDEC Ecodesign Fab Lab, l’Electrolab, Marker Girls, Bionico Hand. Nous aurons un grand débat sur le « big data et digital labor » avec Yann Moulier Boutang le samedi 12 septembre à 10h30.

Un autre débat  aura lieu le vendredi 11 à 17h30 sur « les libertés et les droits sur l’Internet après les lois anti-terroristes et renseignement », avec Cécile Cukierman sénatrice, Véronique Bonnet de l’April, la Quadrature du Net et la CNIL. Enfin Nicolas Huchet avec sa prothèse de bras intelligent « open hardware » qu’il a développée, sera présent.

Un mur entier sera consacré à l’exposition pédagogique sur le logiciel libre et ses enjeux, installation conçue pour cet événement  par le collectif Tiyounim.

Garder une place pour les mouvements du Logiciel Libre, des Makers, Hackers et Fablabs à la fête de l’Huma a un sens… Quels ont été les moteurs de cette décision ?

Ce qui motive notre décision c’est que ces mouvements avec leurs contradictions, et parfois leurs difficultés à créer des écosystèmes viables, sont fascinants, et leurs acteurs jouent le rôle des accoucheurs passionnés et tourmentés du monde de demain et d’un autre rapport au travail, à la propriété et à la création.  Ils préfigurent à bien des égards une société post-capitaliste fondée sur la notion de Commun, d’une manière certes encore minoritaire, fragile mais résiliente, balbutiante mais virale.

Tout cela ne se fait pas sans contradictions, et difficultés pour créer des écosystèmes viables, avec un « capitalisme cognitif » pour reprendre l’expression de Yann Moulier Boutang qui a à la fois besoin de ces communs numériques que sont par exemple les logiciels libres mais qui, en même temps, entrave leur développement en tentant de s’accaparer le bien commun en posant de nouvelles enclosures.

C’est, une fois de plus, un gros village associatif qui sera proposés aux visiteuses et visiteurs. Quels acteurs seront présents ?

Dans l’ordre alphabétique : APEDEC Écodesign Fab Lab, April, Bionico Hand, Camille Bosqué, Carrefour numérique au carré, Electrolab, Collectif Emmabuntüs, FDN, Franciliens.net, Framasoft, Licence Creative/Creative Commons France, Marker Girls, La Mouette (Libre office), Mozilla, Open-Edge, Les Ordis libres, Parinux, Petits Débrouillards Idf, La Quadrature du Net, Ubuntu.

Espace_Logiciel_Libre_Hackers_Fablabs_Huma_2014_2

Organiser une telle rencontre entre le Libre et les visiteurs et visiteuses de la fête de l’Huma, ce doit être un sacré travail… Tu peux nous expliquer à quoi ressemble tes (et vos) heures passées dessus ?

C’est d’abord un travail collectif avec tous les acteurs qui seront présents sur l’espace et qui l’auto-gèreront. C’est un travail de contacts, de communication, d’explication, de promotion, de pédagogie et de conviction. Il s’agit aussi et surtout d’organiser la coordination avec toutes les parties prenantes de la fête : architecte, programmateurs, régisseurs, services techniques, sécurité, prestataires de services et militants.

Afin de financer une partie des frais, vous avez initié une campagne de financement participatif. Pourquoi ce choix de la collecte et à quoi va servir cet argent ?

La fête de l’Huma met à disposition pour notre Espace une surface de 300m² qu’elle loue au Parc des expositions du Bourget. En échange, par le financement  participatif nous assurons la réalisation et l’impression du mur d’expo sur les logiciels libres et les flyers présentant l’Espace, les frais liés à la venue de Rennes à la fête de Bionico Hand, l’électricité, l’accès l’internet haut-débit, la location de mobiliers, les parkings pour les livraisons, et une caisse de solidarité sur les passes d’entrée à la fête de l’Huma afin de permettre la participation des bénévoles nécessaires au fonctionnement des associations parties prenantes et de couvrir une partie des frais de location de surface engagés par la fête de l’Huma. Nous avons choisi le crowdfunding car il représente pour financer un projet la possibilité d’échapper aux banques et aux contraintes de la subvention publique, en s’émancipant de décideurs publics ou privés souvent au mieux indifférents ou étrangers à ce qu’on leur présente.

Alors pour faire vivre l’espace des logiciels libres, des hackers et des fablabs à la fête de l’Humanité,  contribuer ou faites contribuer sur : https://fr.ulule.com/logiciellibre-fablab/  (clôture de la campagne le 6 septembre à minuit).

Un petit mot pour la fin ?

Nous avons la volonté de faire de cet espace co-produit part des acteurs du mouvement des logiciels libres et des fablabs, un lieu d’appropriation sociale et politique par le « faire », le ludique et le débat des enjeux cruciaux du numérique. Il s’agit, dans une démarche d’éducation populaire de faire toucher du doigt au public de la fête de l’Huma les potentialités émancipatrices comme les dangers de la Révolution numérique pour l’avenir de notre société.

Vous avez jusqu’à dimanche (6 septembre) pour soutenir et faire vivre cette initiative, en finançant et/ou partageant la collecte sur Ulule.

 




Dogmazic : le retour de la plus grande playlist libre

Depuis mi-mai, l’équipe de Musique libre a réussi le pari de ressusciter Dogmazic après trois ans de sommeil.
Alain, un des bénévoles qui a permis ce retour à la vie et président de l’association a accepté de répondre à nos questions.

Le logo de Dogmazic
Le logo de Dogmazic

Bonjour Alain, pour ceux qui auraient découvert l’univers du libre ces dernières années, peux-tu nous présenter Dogmazic ?

Dogmazic est une plate-forme de diffusion et de téléchargement de musiques libres. Le site, propulsé par l’association Musique Libre héberge quelque 55 000 morceaux de musique de 4500 artistes sous près de 36 licences différentes. Il existe depuis 2004.

Quelle est la différence entre le site « musique libre » et « Dogmazic » ?

Le site « musique libre » est le site de l’association. C’est un blog d’actualités, un forum et une partie documentation très fournie. Il permet de mettre en valeur ce que nous estimons intéressant à connaître, à voir, à réfléchir. Le mouvement autour des cultures libres est vaste et est en constante évolution.

Parlons licence (pour les petites bêtes velues qui traînent sur le forum, on parle ici de musique sous licence de libre diffusion et non de licence libre). Je n’ai pas trouvé comment rechercher des artistes ou des morceaux selon la licence d’utilisation. Je ne suis pas doué ou bien ce n’est pas possible ?

Peut-être aussi que notre interface n’est pas claire, mais c’est possible. En premier, il faut avoir un compte et être enregistré, puis, en allant dans « recherche avancée » et en faisant une recherche par critères en incluant les licences recherchées (NDM : je ne suis en effet pas doué). Il est notamment possible d’enregistrer la recherche dans une playlist qui se repeuplera dès qu’une nouvelle œuvre est publiée sous la licence choisie. Pour la petite histoire, nous préférons parler de licences libres et ouvertes, la « licence de libre diffusion » entraîne une confusion autour de la diffusion commerciale qui, elle, n’est pas libre dans le cas de licences avec la mention « non commerciale » (pour plus de détails lire le texte en suivant le lien)

En effet, avec un compte, une recherche détaillée est possible ;-)
En effet, avec un compte, une recherche avancée est possible ;-)

En quoi Dogmazic est différent d’autres plateformes (Jamendo) ?

Dogmazic est propulsé par une association, tout ce que nous faisons, nous le faisons à but non lucratif, c’est pour cela que vous ne trouverez pas de publicités sur le site, financé exclusivement par les cotisations et les dons. Nous avons aussi un espace de documentation régulièrement mis à jour avec les dernières informations pratiques autour des musiques libres. Jamendo est une entreprise avec des logiques de développement et de financement tout à fait différentes des nôtres.

Quels sont le/les critère(s) pour avoir son/ses morceaux présents sur Dogmazic ? Vu la taille impressionnante des musiques archivées sur votre site, on peut se demander si vous ne privilégiez pas une logique de quantité 🙂 Est-ce qu’il y a une sorte de « sélection » ou filtrage à la soumission de musiques ou bien est-ce totalement libre ?

Depuis les débuts du site, il n’y a pas de sélection. Car sur quels critères pourrions-nous juger d’une œuvre (à part avoir une politique éditoriale comme celle d’un label) ? Nous acceptons tous les titres quelle que soit leur qualité. Par contre, nous choisissons de mettre en avant les titres les mieux produits. La seule sélection qui est faite c’est celle concernant les samples copyrightés ou les reprises de musiques du domaine du copyright que nous n’acceptons pas.

Il faut un temps d’accoutumance pour apprécier un morceau, on voit bien que les radios ressassent les mêmes airs à la mode.

Comment se faire connaître quand on fait de la musique libre et qu’on ne passe pas en radio ?

Concerts, concerts, concerts ! Ou des participations à des projets suffisamment médiatisés sur internet pour amener plus de gens à écouter, à diffuser, à donner… Nous avons aussi de notre côté à mettre en valeur certaines initiatives comme les web-radios libres.

Qu’est-ce qu’un musicien/groupe peut avoir à gagner à donner ses créations en téléchargement sur la plateforme Dogmazic ?

Il y a quelques avantages non négligeables. Le premier est que vous êtes directement identifiés comme faisant de la musique libre (ce qui est plus discret sur des plate-formes comme Soundcloud voire Youtube), vous pouvez choisir la licence que vous souhaitez (hors des Creative Commons, comme la licence Art Libre ou encore la licence WTFPL). Nous mettons en place une solution de dons (paypal) et micro-dons (flattr) pour les artistes, et les œuvres publiées sur Dogmazic alimentent une base de donnée libre, musicbrainz, qui permet de retrouver et d’identifier plus facilement les musiques libres dans les principaux logiciels de musiques.

J’ai envie de partager un album que j’aime particulièrement et hébergé sur Dogmazic. Je peux avoir un petit lecteur pour mettre sur mon site internet ?

Tout à fait possible, mais il faut avoir un compte pour ce faire. Une icône à côté du morceau le permet, avec quelques options intéressantes en plus.

Un player, un QR code : tout ce qu'il faut pour partager ses morceaux préférés.
Un player, un QR code : tout ce qu’il faut pour partager ses morceaux préférés.

Quelle a été la potion magique pour réussir à remettre en ligne Dogmazic (parce qu’on aurait bien besoin de la recette pour finaliser le reboot de notre annuaire) ?

Une équipe de plusieurs admin, une vision financière apaisée, un moteur de site simple et au code connu de tous (php), qui permet un recrutement plus large de personnes, et un lien privilégié avec un des développeurs de la solution logicielle. En ce qui nous concerne, Ampache, logiciel sur lequel est basé Dogmazic, profite de nos tests en grandeur nature et fait grandir le projet de Dogmazic à chaque version. Nous avons d’ailleurs commencé avec une version 3.6 (celle qui est disponible dans les dépôts Debian), en ce moment, et après une période de tests, nous sommes passés à la version 3.8.

Pourquoi avoir relancé le site ?

Parce qu’on nous le demande ! Le site a occupé une large place en France et ailleurs pour la musique libre à une époque où les débats sur le téléchargement étaient très médiatisés, de nombreux artistes se sont reconnus dans la démarche des musiques libres. Aujourd’hui, les choses changent un peu et les opportunités aussi. Un artiste de musique libre peut aujourd’hui monétiser beaucoup plus facilement ses œuvres qu’auparavant, et, ce, sans passer par la Sacem ou d’autres sociétés d’auteur (Youtube par exemple, Juno, Bandcamp et bien d’autres permettent de rémunérer des artistes…). Donc, l’enjeu, de taille, est qu’il faut que tout cela soit connu des artistes, qu’ils ne se disent pas que « la Sacem c’est automatique ». Tout ce que nous disons c’est que ce n’est pas avec des antibiotiques que la plupart des petits artistes résolvent leurs problèmes financiers, au contraire, trouvons des alternatives et Dogmazic en est une.

Les nouveaux albums à la date du 26 août 2015
Les nouveaux albums à la date du 26 août 2015

Cela fait maintenant trois mois que Dogmazic a été remis sur pied. Avez-vous déjà fait un premier bilan ? De nouveaux artistes se sont-ils inscrits ? Les visiteurs sont-ils au rendez-vous ?

Oui, de nouveaux artistes se sont inscrits, de nouveaux sons ont été déposés (près de 1000 nouveaux morceaux). En ce moment, le site plafonne à 350 visites par jour, ce qui est peu, mais nous sommes aussi conscients qu’il y a toujours du travail à faire pour refaire connaitre le site, valoriser les œuvres présentes…