Plus de CHATONS, plus de confiance en Mastodon

Les CHATONS vous proposent de nouvelles portes d’entrée de confiance vers Mastodon, le clone de Twitter libre et fédéré. Mais avant de vous les annoncer : penchons-nous sur une question simple : ça veut dire quoi, « libre et fédéré » ?

Faire du Twitter aussi libre que l’email

Première grosse différence entre Twitter et Mastodon : Mastodon est un logiciel libre. Ce qui veut dire qu’il respecte nos libertés individuelles (contrairement à Twitter). Que l’on peut en lire le code source, la « recette de cuisine » (celle de Twitter, elle, est cachée dans un coffre-fort légal). Donc que l’on peut savoir s’il y a une porte dérobée dans le service, ou que l’on peut repérer et réparer une faille (impossible de savoir ou de faire ça avec Twitter).

Capture écran de framapiaf.org – Notez le thème dédié concocté avec amour ^^

Deuxième grosse différence : c’est une fédération. Ce qui veut dire qu’il n’y a pas un seul endroit où s’inscrire, mais plein. « Ouh là là mais c’est compliqué, c’est quoi un système de fédération ? » allez-vous nous demander…

En fait, vous utilisez déjà un système informatique fédéré : l’email.

Vous pouvez vous créer une adresse mail où vous voulez, et communiquer avec tous les autres emails. Vous pouvez changer de fournisseur d’email, déménager. Vous pouvez vous créer une autre adresse mail, une au nom d’une célébrité ou d’un personnage de fiction (alors que non, vous n’êtes pas le vrai Gaston Lagaffe, on le sait). Vous pouvez même vous créer votre propre serveur email, pour votre entreprise, votre organisme d’enseignement, votre association…

Vous le savez : les options et conditions générales d’utilisation de Gmail ne sont pas les mêmes que celles de Microsoft Hotmail qui peuvent à leur tour différer des règles imposées pour l’email de votre boite. Parce que dans une fédération, chaque administration de serveur, chaque instance décide de ses propres règles du jeu.

Ben tout cela, c’est pareil pour Mastodon :

  • Vous choisissez la ou les instances où vous vous créez un compte ;
  • Vous choisissez votre identité sur chaque instance ;
  • Chaque instance a ses propres règles du jeu (renseignez-vous !) ;
  • Vous pouvez créer votre propre instance (Numérama explique pourquoi ils l’ont fait).

Framasphère, c’est un Facebook serein, libre et sans pub.

Oh, et si Twitter n’est pas votre tasse de thé, sachez qu’il existe un réseau libre et fédéré alternatif à Facebook : Diaspora*. Cela fait plus de deux ans que nous avons ouvert notre instance (on dit un « pod »), Framasphère, et vous y êtes les bienvenu·e·s 😉

L’enfer, c’est les autres (ou pas)

C’est étrange, mais dès qu’on parle de collaboration, de fédération, de réseaux… la réponse quasi-instinctive que l’on voit poindre dans les yeux de notre interlocuteur, c’est la peur. La méfiance. Comme si on croyait, au fond de nous, que « les autres » nous veulent forcément du mal (de base et par principe). Mais si je ne suis pas « malveillant par réflexe », et que je fais partie de « les autres » pour mon entourage… Peut-être que ce n’est pas toujours le cas ?

Bisounours n’est pas une insulte, mais un titre de gloire.
image © Sergent TOBOGO

Philosophie mise à part, le meilleur moyen de ne pas tomber dans le piège de la niaiserie, c’est de ne pas rester dans l’ignorance : une utilisation avertie en vaut 42. Voici donc quelques astuces qui valent pour toute fédération.

On peut se faire passer pour moi sur Mastodon ?

Oui, comme pour les emails : je peux me créer un email votrenom@jojolarnaque.com. Il va donc falloir que vous indiquiez à votre entourage sous quels pseudonyme et instance vous allez sur Mastodon (beaucoup l’inscrivent dans leur bio Twitter). Sachez que si les comptes parodiques clairement identifiés semblent légaux, l’usurpation d’identité numérique (même sous pseudonyme) peut être punie par la loi Française.

Et si je veux être Moi-officiel-certifié-promis-juré ?

C’est vrai que ça peut être pratique, mais surtout lorsqu’on est un organe de presse et que l’on veut certifier ses journalistes, par exemple… Dans ce cas, le meilleur moyen c’est de faire comme Numérama, et d’héberger sa propre instance Mastodon. Vous réservez l’inscription sur votre instance à votre personnel, et le tour est joué. Lorsque l’on reçoit un email de machin@numerama.com, on se doute que ça vient de leurs services. C’est pareil pour leur instance Mastodon ! En plus, pour une fois, les médias (et entreprises, organismes, personnalités, personnes…) ont la possibilité de choisir les règles du jeu de leur réseau social, plutôt que de se les laisser imposer par Twitter et consorts…

Et si Jojo l’arnaque ouvre un guichet, je fais comment pour savoir qu’il faut pas lui faire confiance avec mes missives sur les bras ?

C’est un vrai danger. Car lorsque vous vous inscrivez sur une instance Mastodon, c’est comme s’inscrire chez un fournisseur email : vous lui confiez des informations intimes (vos contacts, vos messages – même les plus privés, votre utilisation, etc.). Il faut donc savoir à qui vous pouvez faire confiance, une confiance qui doit pouvoir durer. Sachant qu’en plus votre niveau de confiance n’est pas forcément le même que le mien, personne ne peut répondre à votre place. Il faut donc se renseigner sur votre hébergeur. Voici un jeu de questions pratiques :

  • Qu’est-ce qu’il utilise comme (autres) logiciels, et sont-ils libres ? (exemple : Y’a du Google Analytics sur ses serveurs ?)
  • Quel est son modèle économique ? (Va-t-il vendre mes données à des publicitaires ? à des partis politiques ? Est-il payé par ailleurs et comment ? Est-ce moi qui le paye ?)
  • Où sont ces conditions générales d’utilisation ? (sont-elles faciles à lire ou volontairement complexes ? peut-il les modifier à tout moment ?)
  • Quelle est sa réputation dans le petit monde d’internet ? (pratique-t-il la transparence ? Où affiche-t-il ses ennuis techniques ? Puis-je le contacter aisément ?)

Pour Mastodon, faites confiance aux CHATONS

 

Panier de bébés blaireaux, par David Revoy (CC by) – Allégorie chatonesco-ironique :)

 

Le collectif des hébergeurs alternatifs dont nous avons fêté la naissance en octobre dernier a un but : s’engager sur du web éthique et respectueux de vos données en faisant respecter les engagements de notre charte et les valeurs décrites dans notre manifeste.

Voici donc une nouvelle liste d’instances Mastodon proposées dans le cadre de ce collectif, en complément de celle de la semaine dernière (ici en grisé).

 

G3L

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  • Site Officiel
  • Mastodon : https://m.g3l.org/
  • Inscriptions ouvertes, modération stricte
  • Modèle éco : invitation à don à l’association (soutien financier donc)

Framasoft

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SVNET.fr

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DryCat

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  • Site Officiel (en cours, chaton en devenir)
  • Mastodon : https://miaou.drycat.fr/about
  • Inscriptions ouvertes, modération stricte
  • Modèle éco : dons acceptés

Unixcorn

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Zaclys

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  • Site Officiel
  • Mastodon : https://mastodon.zaclys.com
  • Inscriptions ouvertes, modération stricte
  • Particularités : signature dkim sur le domaine de messagerie
  • Modèle éco : gratuit ou don libre (en cours de discussion, dépend des ressources utilisées, sinon réservé adhérents)

ROFLCOPTER.fr

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Outils Conviviaux

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IndieHosters

  • Site Officiel
  • Mastodon : https://mastodon.indie.host
  • Inscriptions payantes, modération stricte
  • Modèle éco (vente de services) :
    • 10% du chiffre d’affaire reversé à Mastodon
    • 125€/an pour une instance privée (<10 utilisateurs)
    • instance privée >10 utilisateurs – nous contacter : contact@indie.host
    • 24€/an pour un compte sur notre instance partagée

 

Notez que l’instance Framasoft, nommée https://framapiaf.org (après moult débats internes !) bénéficie d’un thème personnalisé aux petits oignons. Framasoft aura de plus fait sa part, en traduisant en français la documentation, et en traduisant un grand nombre de chaînes manquantes au logiciel Mastodon. Toutes ces contributions sont ou seront, évidemment, proposées à l’intégration au code source originel.

Cela porte donc à 9 le nombre de chatons (ou candidats-chatons) proposant des instances Mastodon. Ce qui représente tout de même plusieurs (dizaines de) milliers de places 🙂

Et, si ça ne vous suffit pas, les CHATONS ne sont pas évidemment pas les seuls hébergeurs de confiance qui proposent une instance Mastodon. Tiens, rien que parmi les potes qu’on connaît bien, nous on pourrait aller les yeux fermés chez :

Nous vous souhaitons de joyeux Pouets, et pour bien apprendre à utiliser ce réseau, n’oubliez pas :

Vous pouvez d’ores et déjà nous suivre notre compte @framasoft@framapiaf.org sur https://framapiaf.org/@framasoft !




Les CHATONS s’attaquent à l’oiseau Twitter grâce à Mastodon

Mastodon, le clone libre et décentralisé de Twitter, accueille des dizaines de milliers de nouveaux membres chaque jour. Notre réponse se devait d’être collective.

Un vent de liberté qui fait du bien !

Résumons les épisodes précédents : Twitter est un réseau social centralisé, les données que vous lui confiez appartiennent à (et vont sur les serveurs de) l’entreprise du même nom. On y « tweete » publiquement de courts messages de 140 caractères (avec photos, liens, etc.) pour partager de brèves nouvelles, impressions, etc. C’est souvent le lieu de l’info rapide, des échanges évanescents et des actualités brûlantes.

Or depuis plusieurs mois, Twitter se « Facebookise » de plus en plus : la plate-forme change unilatéralement ses règles du jeu, filtre et choisit l’ordre de ce qui apparaît dans votre fil, se gonfle de pubs, répond très mal aux demandes de modération et de lutte contre le cyber-harcèlement

En fait, c’est Twitter qui nous donne les meilleures raisons de préférer Mastodon…

La semaine dernière, Twitter a imposé à ses utilisateurs et utilisatrices sa n-ième décision contestable. La plateforme a changé l’affichage des réponses, modifiant de fait les habitudes et la façon de communiquer des 320 millions de personnes inscrites sur ce réseau. Car oui : changer l’outil change le comportement, c’est même souvent le but.

Une décision unilatérale, qui a poussé des internautes à se demander :

Et si nous faisions notre Twitter mais en mieux… donc sans Twitter ?

Que Mastodon soit un effet de mode « mort-dans-deux-semaines » ou une révolution en marche sur internet, là n’est pas la question (et pour la réponse, désolé, on a paumé notre boule de cristal). Le fait est qu’aujourd’hui, plusieurs dizaines de milliers personnes reprennent en main un de leurs outils sociaux (où l’on « toote » ou « pouette » au lieu de tweeter), découvrent la liberté de ne pas dépendre d’une plateforme unique (chacun peut monter son « bout » du réseau social fédéré Mastodon), choisissent de ne pas confier ses données et sa communication à une entreprise du Big Data (cotée 18 milliards en bourse), et enfin découvrent comment de simples choix (passer de 140 à 500 caractères par message) changent la manière dont on pense, se comporte, et communique avec autrui.

Heureusement, le Gouvernement d’Internet veille à nous ramener dans le droit chemin :p !

A l’heure d’écriture de cet article, près de 100 000 personnes ont un compte Mastodon, et ça grimpe. À tel point que The Verge, The Telegraph, Mashable, Wired, et même RTL, le Figaro ou M6 parlent de ce vent de liberté qui a été dynamisé par des Français…

« Comment on met les Français en sourdine ? » se demande cet anglo-saxon peu habitué à une telle présence de la langue française sur ses réseaux sociaux ;p !

 

Les CHATONS vous proposent de faire Pouet !

Il faut un maximum d’instances, c’est à dire d’endroits de confiance où s’inscrire à Mastodon. Pourquoi ? Pour ne plus répéter l’erreur d’avoir mis toutes nos données (tous nos œufs) dans le panier de Twitter, d’une part, mais surtout parce que cela répartit la charge, les responsabilités et les savoir-faire.

Pour vous, cela veut dire être libre de quitter une instance si les règles du jeu ne vous conviennent plus. Avoir le pouvoir (et la responsabilité) de devenir son propre média social, indépendant. Savoir enfin quels humains sont derrière quelle instance, parce que lorsqu’on s’y inscrit, c’est quand même à ces personnes que l’on confie nos bouts de vie numérique, donc autant savoir si on peut leur faire confiance.

cliquez sur l’image pour découvrir le collectif CHATONS

Nous vous en avons parlé dans le Framablog, nous faisons désormais partie d’un Collectif d’Hébergeurs Alternatifs qui prônent et pratiquent la Transparence, l’Ouverture, la Neutralité, et la Solidarité. Les CHATONS se sont engagés : que du logiciel libre, pas d’exploitation de vos données ni de pub profilée, ouverture, transparence et neutralité, bref… ce collectif propose des services web éthiques, et humains.

Il nous semblait évident que, Mastodon étant une fédération logicielle (on vous en reparle la semaine prochaine), la proposition devait venir du collectif, et non simplement de Framasoft. Du coup, voici une première portée de CHATONS (ou de futurs CHATONS ^^) vous proposant des endroits fiables et éthiques pour tester et profiter du réseau Mastodon (une « première »… en attendant la semaine prochaine ?).

Concrètement, je fais quoi pour aller sur Mastodon ?

D’abord, allez lire l’excellent « Comment débuter » écrit par Numérama, le formidable « Welcome to mastodon » de Alda que nous avons repris ici, ou gardez-les dans un coin d’onglet pour quand vous vous poserez des questions (promis, ça aide !).

Ensuite, choisissez une instance, un serveur où vous inscrire. Pour cela, plusieurs possibilités :

  1. [mode avancé] Vous allez choisir sur la liste publique des instances ;
  2. [mode j’ai de la chance] Vous utilisez le portail qui choisit une instance pour vous ;
  3. [Frama-mode] Vous préférez aller chez un des CHATONS, ou s’inscrivant dans cette démarche ? Voici ceux disponibles à ce jour, ainsi que leurs conditions :

Unixcorn

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Zaclys

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  • Site Officiel
  • Mastodon : https://mastodon.zaclys.com
  • Inscriptions ouvertes, modération stricte
  • Particularités : signature dkim sur le domaine de messagerie
  • Modèle éco : gratuit ou don libre (en cours de discussion, dépend des ressources utilisées, sinon réservé adhérents)

ROFLCOPTER.fr

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Outils Conviviaux

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IndieHosters

  • Site Officiel
  • Mastodon : https://mastodon.indie.host
  • Inscriptions payantes, modération stricte
  • Modèle éco (vente de services) :
    • 10% du chiffre d’affaire reversé à Mastodon
    • 125€/an pour une instance privée (<10 utilisateurs)
    • instance privée >10 utilisateurs – nous contacter : contact@indie.host
    • 24€/an pour un compte sur notre instance partagée

 

Enfin, il ne vous reste plus qu’à pousser votre premier Pouet, et à vous familiariser avec ce nouveau réseau !

Quant à nous, on vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour de nouvelles annonces, car il reste de nombreuses choses à dire !




Mastodon, le réseau social libre qui est en train de bousculer twitter

Une alternative à Twitter, libre et décentralisée, est en train de connaître un succès aussi spontané que jubilatoire…

Depuis que Twitter a changé la manière dont les réponses et conversations s’affichent, des utilisatrices et utilisateurs abondent par milliers sur cet autre réseau. Chacun·e cherche un endroit (une « instance ») où s’inscrire, surtout depuis que l’instance originelle, celle du développeur Eugen Rochko, n’accepte plus les inscriptions car le serveur est surchargé.

Alors avant que de vous annoncer des solutions dans les semaines (jours ?) qui arrivent, parce qu’elles prennent le temps de se mettre en place (mais disons qu’une bande de CHATONS est sur le coup), nous avions envie de vous présenter ce phénomène, ce réseau social et ce logiciel qu’est Mastodon.

Or Alda (qui fait du php, du JavaScript, et essaie d’être une humaine décente), a déjà brillamment présenté cette alternative à Twitter sur son blog, placé sous licence CC-BY-ND. Nous reproduisons donc ici son article à l’identique en la remerciant grandement de son travail ainsi partagé !

Join the Federation par B! Cavello

Welcome to Mastodon

Depuis quelques jours, Mastodon reçoit entre 50 et 100 inscrit⋅es par heure et on peut voir sur twitter quelques messages enthousiastes incitant plus de monde à migrer sur cette alternative « Libre et Décentralisée »

C’est quoi ce truc ?

Mastodon est un logiciel accessible par un navigateur et des applications iOS ou Android qui vise, par ses fonctions de base, le même public que Twitter.

L’interface est très similaire à celle de Tweetdeck, on suit des comptes, des comptes nous suivent, on a une timeline, des mentions, des hashtags, on peut mettre un message dans nos favoris et/ou le partager tel quel à nos abonné⋅e⋅s. Bref, tout pareil. Même les comptes protégés et les DMs sont là (à l’heure actuelle il ne manque que les listes et la recherche par mots clés).

Il y a quelques fonctionnalités supplémentaires que je détaillerai par la suite mais la différence de taille réside dans ce « Libre et Décentralisé » que tout le monde répète à l’envi et qui peut rendre les choses confuses quand on ne voit pas de quoi il s’agit.

Le Fediverse : Un réseau décentralisé

Mastodon est donc un logiciel. Au contraire de Twitter qui est un service. Personne ne peut installer le site Twitter sur son ordinateur et permettre à des gens de s’inscrire et d’échanger ailleurs que sur twitter.com. Par contre toutes celles qui ont les connaissances nécessaires peuvent télécharger Mastodon, l’installer quelque part et le rendre accessible à d’autres.

C’est ce qui se passe déjà avec les sites suivants :

  • mastodon.social
  • icosahedron.website
  • mastodon.xyz

Ces trois exemples sont des sites différents (on les appelle des « instances ») à partir desquels il est possible de rejoindre le réseau social appelé « Fediverse » (mais comme c’est pas très joli on va dire qu’on « est sur Mastodon » hein ?)

C’est là que se trouve toute la beauté du truc : les personnes inscrites sur n’importe laquelle de ces instances peut discuter avec les personnes inscrites sur les deux autres de manière transparente. Et tout le monde est libre d’en créer de nouvelles et de les connecter ou non avec les autres.

Pour résumer, on s’inscrit sur une instance de Mastodon, cette instance est dans un réseau appelé le Fediverse et les gens qui sont dans le Fediverse peuvent échanger entre eux.

Comme personne ne peut contrôler l’ensemble du réseau puisqu’il n’y a pas d’instance centrale, on dit que c’est un réseau décentralisé. Et quand une instance se connecte aux autres instances on dit qu’elle « fédère » avec les autres.

Si cette histoire d’instance est encore trop nébuleuse, imaginez un email. Vous êtes Alice et votre fournisseur de mail est Wanadoo. Votre adresse mail est donc alice@wanadoo.fr. Vous avez un ami nommé Bob qui est chez Aol et son adresse mail est bob@aol.com. Alors que vos fournisseurs respectifs sont différents, ils peuvent communiquer et vous pouvez ainsi envoyer des messages à Bob avec votre adresse mail de Wanadoo. Mastodon fonctionne selon le même principe, avec les instances dans le rôle du fournisseur.

Pourquoi c’est mieux que Twitter ?

Maintenant qu’on a évacué la partie un peu inhabituelle et pas forcément simple à comprendre, on peut attaquer les fonctionnalités de Mastodon qui donnent bien envie par rapport à Twitter.

La base

En premier lieu jetons un œil à l’interface :

interface de mastodon

 

Si on utilise Tweetdeck on n’est pas trop dépaysé puisque l’interface s’en inspire fortement. La première colonne est la zone de composition, c’est ici qu’on écrit nos Pouets (c’est le nom Mastodonien des Tweets), qu’on décide où les poster et qu’on y ajoute des images.

La seconde colonne c’est « la timeline », ici s’affichent les pouets des personnes qu’on suit.

La troisième colonne c’est les notifications qui contiennent les mentions, les boosts (sur Twitter on dit RT) et les favoris qu’on reçoit.

La quatrième colonne a un contenu variable selon le contexte et les deux premières possibilités méritent leur explication :

  • Local timeline : Ce mode affiche tous les pouets publics de l’instance sur laquelle on se trouve, même des gens qu’on ne suit pas.
  • Federated timeline : Ce mode affiche tous les pouets publics de toutes les instances fédérées avec celle sur laquelle on se trouve. Ce n’est pas forcément tous les pouets publics du Fediverse, mais ça s’en approche.

Pour suivre et être suivi, le fonctionnement est identique à celui de Twitter : On affiche un profil en cliquant sur son nom et on peut le suivre. Si le profil est « protégé » il faut que son ou sa propriétaire valide la demande.

Enfin, un pouet peut faire jusqu’à 500 caractères de long au lieu des 140 de Twitter.

La confidentialité des pouets

Contrairement à Twitter où les comptes publics font des tweets publics et les comptes protégés font des tweets protégés, Mastodon permet à chacun de décider qui pourra voir un pouet.

 

Le premier niveau est public, tout le monde peut voir le pouet et il s’affichera également dans les parties « Local Timeline » et « Federated Timeline » de la quatrième colonne.

Le niveau deux est unlisted, c’est comme un pouet public mais il ne s’affichera ni dans la timeline Locale ni dans la timeline Federated.

Le niveau trois est private, c’est-à-dire visible uniquement par les gens qui nous suivent. C’est le niveau équivalent à celui des tweets envoyés par des comptes protégés sur Twitter.

Le niveau quatre est direct, les pouets ne seront visibles que par les personnes mentionnées à l’intérieur. Ça correspond aux DMs de Twitter sauf que les pouets sont directement intégrés dans la timeline au lieu d’être séparés des autres pouets.

Bien sûr, il est possible de changer le niveau individuel d’un pouet avant de l’envoyer.

Avoir un compte protégé sur Mastodon

Comme sur Twitter, il est possible de protéger son compte, c’est-à-dire de valider les gens qui s’abonnent. Cependant, on peut toujours définir certains de nos pouets comme étant publics.

Plus besoin d’avoir deux comptes pour poueter en privé !

Une gestion native du Content Warning et des images NSFW

Une pratique courante sur Twitter est de préciser en début de tweet les éventuels trigger warning (avertissements) qui y sont associés, mais le reste du tweet reste visible.

Mastodon généralise le concept en permettant de saisir une partie visible et une partie masquée à nos pouets. On peut ainsi y mettre des messages potentiellement trigger, nsfw, spoilers ou autres.

De même quand on poste une image, on peut la déclarer comme étant NSFW, ce qui nécessite de cliquer dessus pour l’afficher :

Ok, vendu, du coup comment ça se passe ?

Tout d’abord il faut choisir sur quelle instance s’inscrire puisque, ayant des propriétaires différents, il est possible qu’elles aient des règles différentes dont il convient de prendre connaissance avant de la rejoindre.

L’existence de la « Local Timeline » est intéressante à ce niveau puisque son contenu diffère forcément selon l’endroit où on est inscrit. Par exemple si on va sur une instance à tendance germanophone, il est à peu près sûr que la plupart de ce qu’on y trouvera sera en allemand.

Ça ouvre tout un tas de possibilité comme la constitution d’instances orientées en fonction d’un fandom, d’intérêts politiques et/ou associatifs.

Par exemple, l’instance awoo.space est volontairement isolée du reste du Fediverse (elle ne communique qu’avec l’instance mastodon.social) et la modération se fait dans le sens d’un fort respect des limites personnelles de chacun⋅e.

On peut trouver une liste d’instances connues sur le dépôt de Mastodon et à l’exception d’awoo.space il est possible de parler au reste du Fediverse depuis n’importe laquelle figurant sur cette liste, il n’y a donc pas de forte obligation d’aller sur la même instance que nos potes puisqu’on pourra leur parler de toute façon.

Une fois inscrit⋅e, on aura un identifiant qui ressemble un peu à une adresse mail et qui servira à nous reconnaître sur le Fediverse. Cet identifiant dépend du pseudo choisi et du nom de l’instance. Ainsi, je suis Alda sur l’instance witches.town, mon identifiant est donc Alda@witches.town.

Pour trouver des gens à suivre, on peut se présenter sur le tag #introduction (avec ou sans s) et suivre un peu la Federated Timeline. On peut aussi demander leur identifiant à nos potes et le saisir dans la barre de recherche de la première colonne.

 

Et voilà, il n’y a plus qu’à nous rejoindre par exemple sur :

Ou à créer votre propre instance pour agrandir le Fediverse !

Évitez par contre de rejoindre l’instance mastodon.social. Elle est assez saturée et l’intérêt de la décentralisation réside quand même dans le fait de ne pas regrouper tout le monde au même endroit. Mais si vous connaissez des gens qui y sont, vous pourrez les suivre depuis une autre instance.

Point Bonus

Des applis mobiles

Pour faire pouet avec Android : Installe Tusky

Pour faire pouet avec iOS : Installe Amaroq

Retrouver ses potes de Twitter

Le développeur principal de Mastodon a aussi fait une application pour retrouver ses potes de Twitter. Il faut se rendre sur Mastodon Bridge, se connecter avec Mastodon et Twitter et le site affichera ensuite les comptes correspondants qu’il aura trouvés.




Un hackathon pour Sympa

Pendant que vous cherchez la contrepèterie dans ce titre purement factuel, on vous explique : Sympa, c’est le logiciel qui nous permet de gérer Framalistes, un des services de notre modeste plan de libération du monde© !

Marc Chantreux a lancé une invitation à tous les fans de Sympa (eh oui, ils sont sympas, on va se débarrasser de ça tout de suite) pour le rejoindre dans un grand hackathon à Strasbourg le week-end du premier avril 2017.

C’est super, mais… c’est quoi ?

 

 

 

 

 

Bonjour Marc, est-ce que tu veux bien te présenter ?

Je m’appelle Marc Chantreux, je suis libriste (par conviction éthique et technique) depuis les années 90 et suis actuellement informaticien à l’université de Strasbourg où j’ai géré sympa pendant 5 ans.

Sympa, le logiciel libre qui nous sert à gérer Framalistes, va fêter ses 20 ans, c’est bien ça ?

C’est ça et je me suis connecté pour la première fois à Internet la même année. Ce qui m’a immédiatement plu à l’époque, ce n’était pas la quantité de documentation disponible (parce qu’on avait déjà des e-zines et autres documentations qui circulaient sur CD-Rom ou supports imprimés) mais la possibilité de poser directement des questions aux experts dans une ambiance extrêmement ouverte et respectueuse. Les deux principaux outils pour cela étaient Usenet et les listes de discussion. En France, un gros hébergeur de listes était Universalistes qui tournait déjà (qui tourne toujours) sous sympa.

Ce logiciel a été créé et maintenu par la communauté universitaire française depuis l’origine. Entre temps, sympa a été adopté dans le monde entier et s’est enrichi de fonctionnalités nécessaires au travail collaboratif pour lequel les listes étaient utilisées (documents partagés, archives, modération, délégation de droits, etc.).

Je me réjouis de voir que Framasoft ait monté une instance de sympa pour sa communauté mais perso, j’aurais utilisé « framagroupes » comme nom.

À cette occasion tu organises un fork communautaire et un hackathon. Tu peux nous expliquer ? Nan, parce que Framasky, il m’a demandé de t’interviewer mais j’y comprends que pouic. 🙂

Ces dernières années, la communauté universitaire a affecté de moins en moins de ressources jusqu’à ce que tout s’arrête complètement au courant de l’année dernière. La communauté est pourtant forte de millions d’utilisateurs et il n’existe pas d’alternative crédible si on considère sympa dans son ensemble. J’ai donc proposé à la communauté de se rassembler pour s’organiser et posé les bases d’un développement qui ne repose plus sur le seul acteur historique (RENATER). Les 20 ans de sympa tombaient un week-end, c’était une belle occasion.

RENATER a réagi très positivement à cette initiative et nous a rapidement prêté assistance, en ouvrant une partie de l’infrastructure, en parrainant la venue du leader historique du projet — David Verdin — et en nous rassurant sur leur volonté de rester investi dans le projet. J’ai eu des échanges téléphoniques et électroniques avec leur direction technique et je suis confiant dans la perspective de voir RENATER redonner de la force de frappe à sympa.

Et c’est quoi, l’objectif de ce hackathon ? Sur quel critère le jugeras-tu réussi ?

L’objectif de ce hackathon est d’initier les projets qui permettront aux utilisateurs de sympa d’avoir accès plus simplement à un grand nombre de fonctionnalités. Il nous faut au passage nous mettre d’accord sur des pratiques communes de développement mais le plus important pour moi n’est pas là.

Je suis membre de longue date de la communauté Perl et je suis toujours ému par l’énergie qui se dégage du sentiment que nous partageons tous d’appartenir à une communauté soudée, au service de millions d’utilisateurs et vivant une grande aventure technique avec des défis à relever au quotidien pour produire le meilleur logiciel possible. Si nous arrivons à faire germer cet esprit dans la communauté sympa naissante, alors je serais heureux.

Le hackathon, c’est que pour les développeurs, ou tout le monde peut contribuer ?

Sympa est comme tout logiciel libre : sa valeur réside dans son utilité et non dans son code.

Pour le rendre utile, il faut aussi le rendre accessible et visible et nous avons besoin de faire plein de choses nécessitant plein de compétences ! Dites-moi ce que vous voulez ou savez faire et j’aurais probablement des tâches à vous proposer. Celles qui me viennent sont : collecter les besoins et retours des utilisateurs, organiser ou participer à des événements, faire du graphisme et de la communication, nous aider à réaliser de la documentation, créer et animer la formation, assister les communautés d’utilisateur, faire de la traduction…

Il va y avoir du beau monde, dans ce hackathon, les copains de Yunohost, notamment. Qui d’autre ?

De nombreux acteurs associatifs en faveur de l’auto-hébergement et de l’internet neutre (par exemple Framasoft, YUNoHost, ARN qui est un FAI associatif alsacien) mais aussi des hackers du Libre User Group alsacien et du Hackstub, des membres de la communauté universitaire (Universités de Strasbourg et Oslo et RENATER qui est le FAI des universités françaises) ainsi que les sociétés Hackcendo et Linuxia.

Et ça se passe où ? Il faut s’inscrire quelque part ?

Ça se passe au portique de l’université de Strasbourg mais les inscriptions sont maintenant closes. Désolé…

Du coup, on peut participer à distance ? Ou aider d’une autre façon ?

Bien sûr : le mieux est de rejoindre le canal IRC #sympa sur freenode dès maintenant et de dire que vous êtes intéressés par la contribution. Si vous avez du mal avec l’anglais, vous pouvez aussi vous abonner à la liste sympa-fr (https://listes.renater.fr/sympa/info/sympa-fr) ou me contacter directement.

Sympa, ça peut gérer des listes de diffusion vraiment balaises ? Genre quoi ?

Genre j’ai personnellement géré des listes de 140 000 abonnés ou le goulot d’étranglement n’était pas sympa mais l’infra de messagerie. Les listes permettant de contacter l’ensemble des personnels de l’enseignement supérieur tournent avec sympa et il existe des groupes qui dépassent le million d’abonnés.

Mais si on se lance dans le concours du plus gros site, je dirais que le principal intérêt de sympa réside non pas dans sa capacité d’envoyer des millions de messages mais de réussir à les envoyer en respectant l’état de l’art dans les pratiques relatives à la lutte anti-spam (DMARC, DKIM…) et de donner la possibilité à des administrateurs d’industrialiser la création et la maintenance d’un grand nombre de listes (l’université de Strasbourg en compte près de 35 000).

Comme d’hab, nous te laissons le mot de la fin, lâche-toi.

Lors de l’apparition des premiers web fora, j’ai vu les communautés se diviser autour des outils de discussion. les « surfers » (qui aiment les fora pour leur côté immédiat, simple et « beau ») et les fans de la messagerie électronique qui apprécient le degré de liberté qui leur est donné de présenter et traiter les messages comme ils l’entendent. Les deux approches sont valables et ne devraient pas être un frein pour ce qui compte réellement : l’échange ! Avec ses outils (postage, archives en ligne, dépôt de documents) sympa est soit un gestionnaire de listes haut de gamme soit le système de forum avec la pire interface web du monde.

L’urgence de sympa, c’est donc son interface web et c’est là-dessus que nous allons mettre le paquet.

Pour en savoir plus, et surtout donner un coup de main, c’est par ici




Framaslides : reprenez en main votre Power, Point !

Pour le meilleur ou pour le pire, les diaporamas, slides et autres présentations font partie de notre quotidien. Quitte à devoir en faire et en voir, seul·e ou en groupe, autant disposer d’un outil en ligne pratique et respectueux de nos vies numériques, non ?

Ceci n’est pas un Powerpoint®

Commençons par un point vocabulaire : demander un diaporama en prononçant les mots « Tu me fais un Powerpoint ? » c’est un peu comme si on disait « Tu me fais un Subway ? » lorsqu’on veut un sandwich. Non seulement on fait de la pub gratos à une marque (si encore Microsoft vous payait…) ; mais en plus on court le risque de se polluer les cerveaux en apprenant à nos subconscients que sandwich = Subway.

Et puis il faut être francs, le format de documents .ppt ou .pptx (utilisé par Microsoft pour enchaîner vos diaporamas à leur logiciel Powerpoint), ben c’est une plaie. Un format fermé, difficilement compatible avec d’autres logiciels, et dépassé. Et cher, en plus, si vous voulez l’utiliser en ligne avec la suite « Office 365 »…

10 € par mois pour avoir le droit de vous filer mes données ?
C’est payant et je suis quand même le produit ?
Microsoft, vous êtes des génies.

 

Car aujourd’hui, les langages qui permettent de faire des sites web (le HTML, bien sûr, mais aussi ses copaings CSS et Javascript), permettent de produire et de lire hyper facilement des présentations (même complexes), sans toucher à une seule ligne de code, sans installer de logiciel ni d’application, juste à l’intérieur de nos navigateurs web.

C’est justement, ce que permet le logiciel libre Strut. C’est donc à ce logiciel que nous avons contribué afin qu’il ait toutes les fonctionnalités dont nous rêvions pour mieux vous proposer Framaslides !

Framaslides présenté en une framaslide !

Nous pourrions énumérer les fonctionnalités qu’offre Strut : formatage de texte et choix de couleurs, intégration d’images, vidéos, sites web et formes, transitions, etc. Mais le plus simple, c’est encore de vous les montrer, non ?

Cliquez sur le cadre ci dessous et naviguez grâce aux flèches droite et gauche (ou haut et bas) de votre clavier ;).

Cliquez, puis faites défiler les slides avec ↑ ↓ → ←

Déjà, vous allez nous dire, c’est beau (et on vous remercie de nous le dire). Oui. Le seul souci c’est que Struts a été conçu comme un logiciel « perso ». On l’installe sur son ordinateur ou sur un coin de serveur (une brique inter.net, par exemple), on l’utilise, et il enregistre notre ou nos présentation(s) dans le cache de notre navigateur web. Mais si on change d’ordinateur, de navigateur, ou si on nettoie l’historique et le cache de son navigateur web, pfuiiit ! Tout est perdu !

Tout ceci est normal : Strut a été conçu comme cela, et il faut rendre grâce à Matt Crinklaw-Vogt, son développeur, pour le travail fourni. En revanche, si vous voulons que ce logiciel ait de nouvelles fonctionnalités permettant d’autres utilisations, on fait comme tout·e libriste qui se respecte : on se relève les manches et on contribue au code 😉 !

Framaslides, un service collaboratif

Nous avons donc demandé à Thomas (que nous avons embauché suite à son stage où il a mené à bien Framagenda) de relever le défi ! Un peu comme une liste au père Noël, qui s’allonge au fur et à mesure que la date approche…

Thomas, face à ces demandes…

Dis, Thomas, ce serait pas génial si on pouvait…

  • … enregistrer ses diaporamas en ligne ?
  • … du coup envoyer nos images à Framaslides ?
  • … pour ça il me faut un compte, non ? Tu nous fais le gestionnaire de compte ?
  • … ben alors il nous permettra de gérer nos présentations ?
  • … genre de créer un lien public pour celle-ci ?
  • … ou de proposer celle-là comme modèle ?
  • … ah mais j’aime pas ce que j’ai changé, tu peux nous faire un système de révisions, hein, hein ?
  • … obah si on peut revenir en arrière, ce serait bien de pouvoir collaborer ensemble, s’te plééééé ???

Et le plus beau, c’est que le résultat est là. Autour de l’outil d’édition de présentations qu’offre Strut, Thomas a conçu un outil permettant de créer, présenter et collaborer sur ses présentations, en gérant aisément son compte, ses images, ses groupes, et bien entendu ses Framaslides !

Et un aperçu du résultat de son travail, un !

Pour les plus techos d’entre nous, Thomas a même pris le temps de faire un code propre, facile d’accès, documenté et de le déposer sur un Git aux petits oignons avec les tags et issues kivonbien… bref : un code qui est un appel aux contributions et collaborations ! Du coup, si vous maîtrisez du ImpressJS, du BackboneJS et du Handlebars (qui font tourner Strut) ; ou si vous êtes virtuose du Symphony3 (qui se trouve derrière la surcouche « Framaslides » de Thomas), vos contributions seront grandement appréciées 😉 !

Manuel change le monde avec Framaslides

Manuel Dupuis-Morizeau veut changer le monde. Il se dit que la première étape, c’est de convaincre d’autres personnes de le rejoindre dans son envie… Et pour cela, rien de tel qu’une présentation de derrière les fagots ! Ne voulant pas que ses idées soient confiées aux mains de Google Slides ou Microsoft Powerpoint 365, Manuel décide de se lancer sur Framaslides.

Pour cela, il lui faut un compte Framaslides. C’est facile : dès la page d’accueil, il clique sur le bouton « Se créer un compte », remplit le formulaire assez classique, puis attend l’email de confirmation (en vérifiant de temps en temps dans son dossier courriers indésirables, sait-on jamais)

On lui dit, à Manuel, que 8 caractères dans un mot de passe c’est bien trop peu ?

Une fois son compte validé, Manuel est impatient de s’y mettre, il clique donc directement sur « Créer une présentation ». Là, il découvre l’interface d’édition des diaporama de Struts.

  • La colonne des diapositives (1) ;
  • Le mode expert (2) (s’il veut trifouiller du code) ;
  • Les boutons d’ajout de contenu (3) ;
  • Les boutons de choix des couleurs (4) ;
  • Les vues panorama et aperçu (5).

Il décide donc de créer ses premières diapositives, ou slides, comme on dit !

#gallery-1 { margin: auto; } #gallery-1 .gallery-item { float: left; margin-top: 10px; text-align: center; width: 33%; } #gallery-1 img { border: 2px solid #cfcfcf; } #gallery-1 .gallery-caption { margin-left: 0; } /* see gallery_shortcode() in wp-includes/media.php */

Alors c’est bien gentil tout cela, mais il ne voit toujours pas comment faire les transitions… C’est là qu’il active le mode Panorama. Cela demande une petite gymnastique mentale, mais il voit vite comment ça peut marcher !

En fait, il faut s’imaginer qu’on déplace ses slides dans l’espace !

Bon, après avoir regardé un aperçu, ce début semble prometteur à Manuel, alors faut-il le sauvegarder en utilisant le menu en haut à gauche.

Le menu, un grand classique indémodable.

Puis clique sur « retourner aux présentations », dans ce même menu.

Manuel se retrouve alors devant l’interface de gestion de ses Framaslides. L’outil a l’air assez explicite, en fait…

Au centre, il retrouve ses présentations, ses modèles et ses collaborations, chacun sous leur onglet.

Et en haut à droite une barre de recherche et d’outils qui lui permet de :

  • créer une nouvelle présentation ;
  • voir ses présentations (donc retourner à l’écran principal de son compte) ;
  • gérer ses groupes de collaboration ;
  • gérer les images qu’il a téléversées en utilisant Framaslides ;
  • gérer les paramètres de son compte (mot de passe, etc.) ;
  • et se déconnecter.

Tout cela rend Manuel assez curieux, il va donc aller voir son gestionnaire d’images, mais comme il n’en a téléchargé qu’une, cela ne lui sert pas encore beaucoup. Il est quand même rassuré de savoir qu’il peut en effacer à tout moment et garder la maîtrise de ses fichiers.

Par contre, Manuel a une idée brillante… se faire aider pour commencer à changer le monde. Il décide d’aller directement créer un nouveau groupe afin d’y inviter toute la famille Dupuis Morizeau !

Non, sérieusement Manuel : le mot de passe, plus il est long, plus il est bon…

Bon, l’histoire ne dit pas si Manuel réussira à changer le monde, mais on peut croire qu’il réussira facilement à créer sa présentation avec d’autres membres de la famille et à la partager le plus largement possible 😉

Pour aller plus loin :




Être un géant du mail, c’est faire la loi…

Google, Yahoo, Microsoft (Outlook.com & Hotmail) voient forcément vos emails. Que vous soyez chez eux ou pas, nombre de vos correspondant·e·s y sont (c’est mathématique !), ce qui fait que vos échanges finissent forcément par passer sur leurs serveurs. Mais ce n’est pas là le seul problème.

Quand les facteurs deviennent shérifs…

« Bonjour, c’est moi qui fais la loi ! »
Par Mennonite Church USA ArchivesAlta Hershey, Incoming Mail, 1957, No restrictions, Link

Ça, c’est côté public : « Tout le monde est chez eux, alors au final, que j’y sois ou pas, qu’est-ce que ça change ? ». En coulisses, côté serveurs justement, ça change tout. La concentration des utilisateurs est telle qu’ils peuvent de fait imposer des pratiques aux « petits » fournisseurs d’emails, de listes de diffusion, etc. Ben oui : si vous ne respectez pas les exigences de Gmail, les emails que vous enverrez vers tou·te·s leurs utilisateurs et utilisatrices peuvent passer en spam, voire être tout bonnement bloqués.

Comme pour Facebook, on se trouve face à un serpent qui se mord la queue : « Tous mes amis sont dessus, alors je peux pas aller sur un autre réseau… » (phrase entendue lors des début de Twitter, Instagram, Snapchat, et Framasphère*…). Sauf qu’en perdurant chez eux, on devient aussi une part de la masse qui leur confère un pouvoir sur la gouvernance – de fait – d’Internet !

Il n’y a pas de solutions idéale (et, s’il vous plaît, ne jugeons pas les personnes qui participent à ces silos… elles sont souvent pas très loin dans le miroir 😄) ; mais nous pensons que prendre conscience des enjeux, c’est faire avancer sa réflexion et sa démarche vers plus de libertés.

Nous reprenons donc ici un article de Luc, notre administrateur-système, qui a partagé sur son blog son expérience de « petit » serveur d’email (à savoir Framasoft, principalement pour Framalistes) face à ces Léviathans. Luc ayant placé son blog dans le domaine public, nous nous sommes permis de remixer cet article avec des précisions qu’il a faites en commentaires et des simplifications/explications sur les parties les plus techniques (à grands coups de notes intempestives 😜 ).

Le pouvoir de nuisance des silos de mail

Crédits : Illus­tra­tion de Vincent Van Gogh, Joseph Roulin assis

par Luc Didry, aka Framasky.

Quand on pense aux GAFAM, on pense surtout à leur vilaine habi­tude d’as­pi­rer les données de leurs utili­sa­teurs (et des autres aussi d’ailleurs) mais on ne pense pas souvent à leur poids déme­suré dans le domaine du mail.

Google, c’est gmail, Micro­soft, c’est hotmail, live, msn et je ne sais quels autres domaines, etc. [Outlook.com. On l’oublie souvent. – Note du Framablog]

Tout ça repré­sente un nombre plus que consé­quent d’uti­li­sa­teurs. Google reven­diquait en 2015 900 millions de comptes Gmail. Bon OK, il y en a une part qui ne doit servir qu’à avoir un compte pour son téléphone Android, mais quand même. C’est énorme.

Je n’ai pas de statis­tiques pour Micro­soft et Yahoo, mais c’est pareil : ils pèsent un certain poids dans les échanges mondiaux [nous, on en a trouvé : 1,6 milliard de comptes à eux trois en 2016 – NdF].

Ce qui nous ramène à une situa­tion des plus déplai­santes où un petit nombre d’ac­teurs peut en em***er une multi­tude.

WARNING : la liste à puce qui suit contient des exemples techniques un poil velus. Nos notes vous aideront à y survivre, mais vous avez le droit de la passer pour lire la suite des réflexions de Luc. Ah, et puis il a son franc-parler, le loustic. ^^ – NdF.

Petits exemples vécus :

  • Micro­soft bloque tout nouveau serveur mail qu’il ne connaît pas. C’est arrivé pour mon serveur perso, le serveur de mail de Frama­soft que j’ai mis en place, sa nouvelle IP [l’adresse qui permet d’indiquer où trouver un serveur – NdF] quand je l’ai migré, le serveur de listes de Frama­soft et sa nouvelle IP quand je l’ai migré. Ça me pétait une erreur 554 Message not allowed (de mémoire, je n’ai plus le message sous la main) [erreur qui fait que l’email est tout bonnement refusé – NdF]. Et pour trou­ver comment s’en débrouiller, bon courage : la page d’er­reur de Micro­soft n’in­diquait rien. Je n’ai même pas trouvé tout seul (et pour­tant j’ai cher­ché) : c’est un ami qui m’a trouvé la bonne adresse où se faire dé-black­lis­ter (notez au passage qu’il est impos­sible de faire dé-black­lis­ter une adresse ou un bloc d’adresses IPv6 [la nouvelle façon d’écrire les adresses IP, indispensable face à la croissance du nombre de machines connectées à Internet – NdF]).
  • Gmail qui, du jour au lende­main, décide de mettre tous les mails de mon domaine person­nel en spam. Ce qui ne serait pas trop gênant (hé, les faux posi­tifs, ça existe) si ce n’était pour une raison aber­rante (ou alors c’est une sacrée coïn­ci­dence) : ça s’est passé à partir du moment où j’ai activé DNSSEC [une façon de sécuriser les échanges avec les serveurs DNS [ces serveurs sont les annuaires qui font correspondre une adresse web avec l’adresse IP difficile à retenir pour les humains – NdF²]] sur mon domaine. Et ça s’est terminé dès que j’ai ajouté un enre­gis­tre­ment SPF [une vérification que les emails envoyés ne sont pas usurpés – NdF] à ce domaine. Or le DNSSEC et le SPF n’ont rien à voir ! Surtout pas dans cet ordre-là ! Qu’on ne fasse confiance à un enre­gis­tre­ment SPF que dès lors que le DNS est de confiance (grâce à DNSSEC), soit, mais pourquoi néces­si­ter du SPF si on a du DNSSEC ? [Oui, pourquoi ? – NdF qui laisse cette question aux spécialistes]
  • Yahoo. Ah, Yahoo. Yahoo a décidé de renfor­cer la lutte contre le spam (bien) mais a de fait cassé le fonc­tion­ne­ment des listes de diffu­sion tel qu’il était depuis des lustres (pas bien). En effet, quand vous envoyez un mail à une liste de diffu­sion, le mail arrive dans les boîtes des abon­nés avec votre adresse comme expé­di­teur, tout en étant envoyé par le serveur de listes [le serveur de listes se fait passer pour vous, puisque c’est bien vous qui l’avez envoyé par son intermédiaire… vous suivez ? – NdF]. Et Yahoo a publié un enre­gis­tre­ment DMARC [une sécurité de plus pour l’email… heureusement que Luc a mis des liens wikipédia, hein ? – NdF] indiquant que tout mail ayant pour expé­di­teur une adresse Yahoo doit impé­ra­ti­ve­ment prove­nir d’un serveur de Yahoo. C’est bien gentil, mais non seule­ment ça fout en l’air le fonc­tion­ne­ment des listes de diffu­sion, mais surtout ça met le bazar partout : les serveurs de mail qui respectent les enre­gis­tre­ments DMARC appliquent cette règle, pas que les serveurs de Yahoo. Notez qu’AOL fait la même chose.
  • Orange fait aussi son chieur à coup d’er­reurs Too many connections, slow down. OFR004_104 [104] [« trop de connexions, ralentissement », une erreur qui fait la joie des petits et des grands admin-sys – NdF]. C’est telle­ment connu que le moteur de recherche Google suggère de lui-même wanadoo quand on cherche Too many connections, slow down. Voici la solu­tion que j’ai utili­sée.

Pour s’en remettre, voici une image qui fait plaisir…

On peut le voir, le pouvoir de nuisance de ces silos est énorme. Et plus encore dans le cas de Yahoo qui n’im­pacte pas que les commu­ni­ca­tions entre ses serveurs et votre serveur de listes de diffu­sion, mais entre tous les serveurs et votre serveur de listes, pour peu que l’ex­pé­di­teur utilise une adresse Yahoo [on confirme : dès qu’une personne chez Yahoo utilisait Framalistes, ça devenait un beau bord… Bref, vous comprenez. Mais Luc a lutté et a fini par arranger tout cela. – NdF]. Et comme il y a encore pas mal de gens possé­dant une adresse Yahoo, il y a des chances que vous vous rencon­triez le problème un jour ou l’autre.

Je sais bien que c’est pour lutter contre le spam, et que la messagerie propre devient si compliquée que ça pourrait limite devenir un champ d’expertise à part entière, mais le problème est que quand un de ces gros acteurs tousse, ce sont tous les administrateurs de mail qui s’enrhument.

Si ces acteurs étaient de taille modeste, l’en­semble de la commu­nauté pour­rait soit leur dire d’ar­rê­ter leurs bêtises, soit les lais­ser crever dans leurs forte­resses injoi­gnables. Mais ce n’est malheu­reu­se­ment pas le cas. 🙁 « À grand pouvoir, grandes responsabilités »… Je crois avoir montré leur pouvoir de nuisance, j’aimerais qu’ils prennent leurs responsabilités.

Ils peuvent dicter leur loi, de la même façon qu’Internet Explorer 6 le faisait sur le web il y a des années et que Chrome le fait aujourd’hui (n’ayez pas peur, le titre de la vidéo est en anglais, mais la vidéo est en français). C’est surtout ça qui me dérange.

Une seule solu­tion pour faire cesser ce genre d’abus : la dégoo­gli­sa­tion ! Une décen­tra­li­sa­tion du net, le retour à un Inter­net d’avant, fait de petites briques et pas d’im­menses pans de béton.

 

PS : ne me lancez pas sur MailInB­lack, ça me donne des envies de meurtre.




Donnons des preuves d’amour au Logiciel Libre ! #ilovefs

Hier, c’était le « I love Free Software Day » (ou #ilovefs pour les intimes). Une occasion de (re-)donner du sens à la Saint-Valentin en déclarant votre amour à tou·te·s les contributeurs, développeuses, traducteurs, intégratrices, designers, autrices… bref, à toutes les personnes qui donnent de leur temps, leur énergie et leur savoir-faire pour faire vivre le Libre.

À nous de vous dire qu’on vous aime !

Souvent on aime, et on râle (sur telle fonctionnalité manquante, telle traduction malencontreuse, tel menu pas intuitif…). Pour cet article, on ne va pas râler, mais envoyer toute la reconnaissance, les encouragements et l’amour que nous portons à ces personnes qui changent nos vies (numériques, mais pas que) une touche de clavier après l’autre.

C’est bien connu : chez Framasoft, on ne développe (quasiment) pas de logiciels. On contribue, bien entendu, de plus en plus et en faisant de notre mieux… Mais il faut bien comprendre que tous les services que nous hébergeons et montrons n’existeraient pas sans les formidables communautés qui les développent, entretiennent et améliorent.

Alors nous saisissons cette occasion (avec un jour de retard -_-‘), car nous avons envie que vous vous joignez à nous pour envoyer vos messages bienveillants, vos contributions et vos dons (pour qui le peut et le veut) envers ces formidables initiatives.

Merci à la FSFe pour cette initiative, cliquez sur l’image pour aller voir leur site ;)

Tout notre amour et nos remerciements à…

NOTES :

  • Cette liste est, et sera toujours, non-exhaustive ^^
  • Nous avons fait de notre mieux pour trouver les liens de donations, parfois il n’y en a pas (tout dépend de chaque initiative), mais si vous en trouvez merci d’amender dans les commentaires, nous corrigerons.
  • De même si vous représentez les initiatives ci dessous et que vous préférez mettre en valeur d’autres liens : dites-le nous dans les com’ 😉
  • Beaucoup de liens mènent vers des sites en anglais, certains vous mèneront vers les comptes twitter des initiatives.

La communauté Etherpad pour Framapad

La communauté Ethercalc pour Framacalc

La communauté Wisemapping pour Framindmap

Les « Logiciels du chapeau » (Lutim, Lufi, Lstu) pour Framapic, Framadrop et Frama.link

Bon, Luc, il est un peu-beaucoup de chez nous, mais il a initialement développé ces projets sur son temps libre, et non en tant qu’administrateur système de Framasoft ;).

La communauté Shaarli (et SebSauvage) pour MyFrama

L’entreprise Nextcloud pour Framadrive et Framagenda

L’entreprise Gitlab pour Framagit

La fondation Diaspora* pour Framasphère*

Le projet Drupal-Webform pour Framaforms

Renater et la communauté Sympa pour Framalistes

La communauté OpenStreetMap & Umap (Yohan) pour Framacarte

La communauté TinyTinyRSS pour Framanews

La communauté Searx pour Framabee/Tonton Roger

La communauté Minetest pour Framinetest

Ali Asaria créateur de Scrumblr pour Framémo

La communauté Privatebin et SebSauvage (again), pour Framabin

La communauté wallabag et Nicosomb pour Framabag

Pour rappel, on a récemment parlé avec Nicolas, membre de Framasoft et créateur de wallabag, dans cet article 😉

La communauté Loomio pour Framavox

L’enterprise Jitsi et la communauté Jitsi Meet pour Framatalk

L’entreprise Mattermost pour Framateam

Frédéric Guillot et la communauté Kanboard pour Framaboard

La communauté SVG-Edit pour Framavectoriel

 

Nous tenons aussi à saluer et à couvrir d’amour Olivier et Antonin qui maintiennent, au sein de Framasoft, le développement de Framadate, ainsi que toutes les personnes dont le travail, la passion, et la ténacité font qu’on peut tous les jours continuer à mettre en valeur une belle trentaine de services et ainsi un peu plus Dégoogliser Internet.

Et on écarte les pattounes ! Allez, encore, encoooore…

 




Wallabag it, une belle occasion d’y aller de votre poche !

Pour ne plus avoir 50 onglets ouverts « à lire plus tard » et garder tous les articles qu’on veut lire dans la poche, il existe une solution simple et libre : wallabag.

Wallabag, c’est le logiciel qui se trouve derrière notre service Framabag. Le principe est simple : vous vous inscrivez au service, et vous ajoutez l’extension à votre navigateur (Firefox ou Chrome/Chromium) afin d’avoir le bouton magique qui vous permet de sauvegarder vos articles à lire plus tard.

Ensuite, il ne vous reste plus qu’à aller les lire sur le site web du service ou depuis l’application de votre ordiphone…

Côté serveur, de notre côté donc, ce n’est pas la même paire de manchots. Voilà plusieurs mois que wallabag a sorti une version majeure (2.X), avec de mirifiques nouvelles fonctionnalités. Mais Framabag reste obstinément dans une version antérieure (1.9.X).

La raison est simple, nous sommes victimes de notre succès : migrer plus de 11 000 comptes vers une nouvelle version majeure est un très gros travail, un travail concernant des données sensibles (qu’on ne peut donc pas déléguer à n’importe qui). Or, comme toujours, nos bénévoles et salariés ont déjà une toudou liste qui déborde… Ce qui ne veut pas dire qu’on ne fera jamais la mise à jour, juste qu’elle est trop importante pour qu’on la fasse dans l’urgence, et que nous allons prendre notre temps.

Bien entendu, le top serait que chacun-e d’entre vous auto-héberge son wallabag, par exemple en utilisant Yunohost ou le tutoriel dédié. Malheureusement, ce n’est pas (encore) une solution accessible à toutes et tous.

Qu’à cela ne tienne, Nicolas Lœuillet, créateur et développeur principal de wallabag, et par ailleurs membre de Framasoft, propose une alternative intéressante (parce que payante) : wallabag.it !

Alors non : nous ne nous sommes pas concertés, mais oui : cela nous arrange. 11 000 comptes Framabag, c’est beaucoup trop, et il y a grandement besoin de solutions d’hébergement alternatives. C’est surtout l’occasion de démontrer une fois encore que libre ne signifie pas gratuit, et qu’il est important de ne pas mettre toutes ses données dans le même panier, fût-ce dans celui de Framasoft… Mais parlons-en donc avec le principal intéressé.

Une illustration de Wallabag V2 piquée au blog de Dadall

Bonjour Nicolas ! Peux-tu te présenter au lectorat du Framablog ?

Salut le lectorat du Framablog.

Je suis Nicolas, développeur web de métier et développeur de wallabag (vous avez vu ? Pas de w majuscule !) à mes heures perdues. Depuis maintenant trois ans, je suis également membre (à mes minutes perdues) de Framasoft.

Du coup c’est quoi, wallabag it ? Un Framabag survitaminé ? Quels sont les avantages et nouvelles fonctionnalités de ce service ?

wallabag.it, c’est un service en ligne qui te permet d’utiliser wallabag sans se soucier de l’installation, de la maintenance, des mises à jour de l’application.

Tu viens, tu crées ton compte et tu utilises. C’est tout.

C’est pas un Framabag survitaminé : c’est pareil que Framabag dans l’idée. La différence, c’est la version de wallabag : comme c’est si bien expliqué dans l’introduction du billet, nous avons publié une nouvelle version majeure l’an dernier (la deuxième du nom) et la mise à jour de Framabag est quelque peu complexe.

Les avantages de ce service, c’est la simplicité de création de compte. Pas besoin d’avoir les compétences pour installer une application web.

Il n’y a aucune différence de fonctionnalité entre le service et l’application que tu pourrais installer chez toi, sur ton serveur personnel. Et il n’y en aura jamais. Au mieux, certaines fonctionnalités seront proposées avant sur wallabag.it, mais à terme, tout sera rendu à la communauté.

D’accord, mais si je m’inscris, ça va me coûter combien cette affaire ? Un café ? Un menu Falafel-Frites-Ice tea ? Une Porsche Carrera 911 ?

Si tu t’inscris, ça ne te coûte rien pendant 14 jours. Pas besoin de carte de crédit pour te créer un compte, juste une adresse mail valide.

Ensuite, ça te coûtera 12 euros par an. Douze euros. Un seul euro par mois. Soit pas grand chose. Moins d’un café par mois, du coup. Et un peu moins qu’une Porsche.

Et puisqu’on est sympas, l’abonnement annuel est actuellement à 9 euro par an (et puis il parait que ça fait bien niveau marketing).

Juste pour comparer, voici l’interface d’un wallabag en V1…

Imaginons que je sois sur Framabag (ou sur Pocket, tiens !) et que je veuille migrer vers wallabag it… Comment je fais pour migrer mes données ? Y’a besoin d’un bac + 42 en administration système ?

Si tu es sur Framabag et que tu souhaites migrer vers wallabag.it, tu dois exporter tes données (dans la page Configuration, il y a un lien pour ça). Ensuite, tu importes le fichier généré dans wallabag.it, rubrique Import. Tu choisis « wallabag v1 », tu sélectionnes ton fichier et roule ma poule.

Ça, c’est en théorie. Parce qu’en réalité, l’export depuis Framabag connaît parfois quelques ratés (certains diront que l’export depuis Framabag fonctionne de temps en temps, la nuance est minime). Si c’est le cas pour toi, contacte le support de Framasoft ou contacte le support de wallabag.it et on s’occupe d’exporter tes données (et au passage, on les revendra pour s’enrichir encore plus).

Si tu es sur Pocket et que tu souhaites migrer vers wallabag.it, c’est plus simple. Rubrique Import, tu choisis Pocket et tu te laisses aller (pas trop non plus). Ça devrait marcher tout seul, certains sont arrivés de Pocket avec 20.000 articles en poche 😆

Cela fait combien de temps que wallabag est dans ta vie ? Tu as déjà compté le nombre d’heures, de journées, de lignes de code passées bénévolement sur ce projet ?

wallabag et moi, on se connaît depuis bientôt quatre ans. Tout a commencé en avril 2013. Je marchais sur une plage, un peu comme celle-ci.

Je n’ai jamais compté mes heures pour wallabag, et je pense qu’il ne faut pas. Quand on aime, de toute façon, on ne compte pas.

Par contre les lignes de code, c’est plus simple : y’en a plus de 220.000 actuellement dans le projet. C’est uniquement un chiffre qui ne veut rien dire, et puis dedans y’a des lignes de javascript ou de HTML et comme chacun le sait, c’est pas vraiment du code, donc ça compte pas.

On dit souvent que « Libre ne veut pas dire gratuit »… est-ce que proposer wallabag It est aussi une façon de faire reconnaître le travail fourni sur ce logiciel et de le rémunérer pour que tu puisses t’y consacrer plus amplement ?

Le but à terme, oui ça serait ça : pouvoir me dégager encore plus de temps pour wallabag et faire avancer ce projet. Aujourd’hui, je suis salarié dans une petite SSII à 80%, le reste c’est pour wallabag. Si je peux encore réduire mon temps de travail, ça serait bien.

C’est gentil tout cela, mais si je m’inscris sur wallabag it, qu’est-ce qui me garantit que demain, ou dans un an, tu ne fermeras pas le code de wallabag, me demanderas un bras au lieu de 12 €, ou carrément l’âme de ma première-née pour utiliser ton service…?

La confiance. Tu ne peux te baser que sur ça : wallabag est et restera toujours open source et sous licence libre.

Concernant le service wallabag.it, je ne peux pas te dire que ça restera toujours 12 euros. Si tu veux me donner un bras, ça peut nous intéresser : on en manque par moment dans l’équipe, donc ça pourrait être pratique pour coder.

Question-perso-de-Pouhiou : moi j’ai déjà un wallabag V2 sur ma Brique Internet (et je le kiffe). Mais j’ai aussi une liseuse (la Cybook Muse HD de chez Bookeen, pour tout te dire…) sur laquelle j’aimerais bien lire les articles de mon wallabag… Comment je fais ? Est-ce que te soutenir te permettra de mettre en place de telles collaborations ? Et tu préfères que je te fasse un don (où ?) ou bien que j’offre un compte wallabag it à mon petit frère ?

Pour Bookeen, rassure-toi, il parait que ça arrive : une application wallabag native sur leurs liseuses 🎉

Tu peux payer un compte wallabag.it à ton petit frère et aussi à tous ceux que tu connais : j’ai des vacances à payer, merci.

Pour celles et ceux qui utilisent la liseuse Touch Lux 3 de chez Pocketbook, sachez qu’il existe une application pour lire vos articles wallabag !

Dis, j’y pense : proposer un service payant, c’est chaud niveau données : moyen de paiement, contact par email, chiffrage peut-être, etc. Que prévois-tu pour respecter les données de ta clientèle ?

Oui, c’est chaud niveau données.

Pour lancer le service, je m’étais fixé une obligation : ne bosser qu’avec des prestataires européens voire français.

L’hébergement est chez Web4all.fr

Le système de paiement est chez Payplug

L’emailing est chez Mailjet

Le nom de domaine et le certificat SSL sont proposés par Gandi

Alors, ça vaut ce que ça vaut, bien sûr, mais je ne voulais pas de services américains.

Et niveau respect des données, accès / revente de celles-ci, c’est pareil que les services proposés par Framasoft : c’est basé sur la confiance. Une phrase du site que j’aime bien : Parce que notre modèle économique est basé uniquement sur vos abonnements, nous n’avons pas besoin de lire ou revendre vos données.

Et si on est convaincu-e, on fait quoi, on s’inscrit où ?

Si t’es convaincu-e, tu te crées un compte ici.

Ensuite, tu peux bénéficier des 14 jours gratuits, puis te rendre dans la partie Abonnements.

Et le tour est joué !

Comme d’habitude, on te laisse le mot de la fin….

Merci à mes parents, sans qui je ne serai pas là aujourd’hui.

Non, plus sérieusement, merci à toute l’équipe wallabag (et ils sont nombreux) et merci à l’équipe Framasoft, qui m’ont tous soutenu depuis très longtemps maintenant.

Et dépêchez-vous de prendre un abonnement wallabag.it : début mars, ça repasse à 12 euros !